#curiosité

terresemergees@diaspora.psyco.fr

38 vues depuis une chaise.

Voici un autre de mes travaux exposé cet été au Laboratoire XY à Oust, Ariège.
Celui-ci était pour moi, comme pour le spectateur, une agréable façon d’avancer dans la création et la découverte du monde dans un style entièrement ludique !

Demandons-nous : “Mais que pourrait bien voir une chaise quand nos grosses fesses ne lui cachent pas la vue ?”

Au cours de mes promenades et errances journalières, je me concentrais à capturer des images en posant mon appareil sur des chaises (les chaises, comme les scènes de vie étaient là et existaient indépendamment de ma volonté, mes interventions étaient seulement dans mes réglages de prises de vue).
Rien de bien original il est vrai, mais l’activité s’est révélée au final très riche pour moi car je souhaitais présenter ce travail dans sa totalité, c’est à dire exposer au monde entier toute la bande du négatif sous la forme de la planche contact, sans aucune coupe ou sélection. Je me suis donc appliqué à réaliser 38 prises de vue dans le but de toutes les montrer. Est-il besoin de rappeler que la prise de vue en photographie traditionnelle ne peut pas être contrôlée ou validée avant le développement final du support photosensible utilisé ? Un très bon exercice si vous voulez mon avis.

Et puis je souhaitais ainsi partager un peu de ce qu’un photographe traditionnel en argentique peut encore vivre en offrant au spectateur la possibilité de faire ce geste si présent dans notre pratique : saisir une loupe et la promener avec son regard sur cette feuille de papier que l’on appelle planche contact, et découvrir, explorer, s’immerger dans son travail et cet univers d’images miniatures.
Enfin comme le thème de l’expo était la chaise, il était possible de s’assoir pour profiter au maximum de l’expérience.
La boucle est bouclée.
Cher public, je vous aime !

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angeliqueandthehord@joindiaspora.com

SYMPA

C'est alors que tomba la nouvelle : nous allions faire un voyage de classe d'une semaine, en juin, en Alsace, les deux classes de cinquième.
Ainsi, donc, nous partîmes visiter l'Alsace.
Si, le premier jour, nous fîmes visites guidées de musées et autres fadaises du genre, le deuxième jour, ça se passa autrement. On nous fit descendre du car et on nous dit :
« Voilà, on est dans tel bled, y a ça, ça, ça et ça qui peut être intéressant à voir. Maintenant, vous faites ce que vous voulez, vous vous organisez comme bon vous semble. Il est 14h. On se retrouve ici à 17h. »
Je regardai toutes les filles des deux classes de cinquième s'éloigner entre copines et restai plantée là, me disant que moi, je n'avais rien envie de visiter du tout. Mais je ne vis pas Carole s'éloigner comme les autres. Elle laissa ses copines partir sans elle, vint me voir et me dit :
« Tu viens avec moi ?
- Pourquoi ?
- Pour être ensemble. Tu veux bien ?
- Oui. D'accord. »

Je la suivis, tout en me tenant sur mes gardes parce que je la soupçonnais d'être une méchante qui voulait se moquer de moi mais pas du tout. Nous nous assîmes au bord d'un cours d'eau et nous mîmes à discuter comme deux vraies copines.
Moi qui, d'habitude, n'avais jamais rien à dire, avec Carole, la discussion ne tarissait jamais ; tant et si bien que, voyant le temps passer, je finis par l'interrompre :
« Faudrait p't'être qu'on aille faire les visites.
- Tu veux qu'on les fasse ?
me demanda-t-elle sur le ton de la déception.
- Après, on n'est pas obligées de faire toutes les deux pareil.
- Mais si, on reste ensemble.
- Pourquoi ?
- Parce que c'est plus sympa, tu trouves pas ? »

Si, le fait est que je la trouvais super sympa… et que nous partagions la même envie de ne pas faire les visites. Étions-nous obligées de les faire ? Bah. On verrait bien. Au pire, si les profs nous en demandaient des comptes, on pourrait toujours dire qu'on s'était perdues et qu'on n'avait pas trouvé les lieux à visiter. C'était mon plan, de toute façon, avant que Carole se fût jointe à moi.
Nous reprîmes donc notre conversation paisiblement ; conversation qui ressemblait un peu à un interrogatoire. Je lui posais des questions et, comme elle ne paraissait pas embarrassée à me répondre, je me permettais de lui en poser encore.
Il faut dire que j'étais tellement toute seule en permanence que je ne connaissais pas la vie. À l'école, j'étais tout le temps toute seule et, en dehors de l'école, mes connaissances s'étaient éloignées petit à petit. La solitude de mes longues journées d'école affectaient tellement mon comportement que je ne parvenais plus à avoir un relationnel cohérent, même en dehors de l'école. De fait, j'étais toute seule tout le temps, partout. L'école bousillait toute ma vie.
J'avais envie de savoir ce que c'était que d'être dans la peau d'une fille populaire. Carole, en dehors de l'école, elle fréquentait des garçons, même des blousons noirs. Alors, je lui posai plein de questions et elle me répondit en toute simplicité. Il n'y a qu'à une seule de mes questions qu'elle ne me répondit que par un petit rire entendu :
« T'as déjà roulé une pelle à un mec ? »
Alors je me hasardai à lui poser la question qui m'angoissait par-dessus tout, en notre génération rock n roll :
« Comment tu réagirais si tu t'faisais plaquer par un mec ?
- J'me dis qu'j'aurais dû l'plaquer la première. »

De retour au car, on ne nous demanda aucun compte des visites qu'on avait effectuées ou non. On nous dit seulement :
« C'est juste un peu dommage d'être en Alsace et de ne pas en profiter pour voir ce qu'il y a à voir. »
Le c'est dommage au lieu de ce serait dommage laissait sous-entendre qu'on savait parfaitement que Carole et moi avions passé l'après-midi assises au bord de l'eau. Pour le reste, je n'étais pas du tout d'accord avec le concept. C'est comme si je disais que c'est dommage de vivre au vingtième siècle et de ne pas en profiter pour écouter du rock. Chacun son truc. Même si on est au bon endroit au bon moment pour pouvoir profiter de quelque chose, encore faut-il que ce quelque chose nous corresponde.
Pour ma part, ce qui aurait été dommage, ç'aurait été de perdre mon temps à traîner dans des musées au lieu de profiter de la compagnie que Carole m'offrait ; bien que je n'avais pas l'impression de lui apporter grand-chose en retour.


SEX AND DESTROY un nouveau son rock ?
2ème partie :LA PRINCESSE DANS LE DONJON
Chapitre 11 : Un mouvement pas rock
section 23 sur 25


#voyage #copine #curiosité #garçons #liberté