Reporterre
« Ne muselez pas le Lycée autogéré de Paris, il m’a permis de me construire »
(...) Dans le système scolaire traditionnel, nous sommes scindés, nous ne faisons pas partie prenante du collectif, nous n’apprenons pas à réfléchir ni à dialoguer ensemble, à nous sentir coresponsables de l’apprentissage de nos camarades. Nos intuitions, notre curiosité, nos désirs, notre expressivité sont perçus comme des freins à une pédagogie normative. (...)
Pour moi, le LAP a d’abord été une respiration. Dans ce nouveau système de valeurs, j’ai pu prendre le temps de trouver mes marques, de m’octroyer des libertés sans en être sanctionné.
Au LAP, il n’y a nulle autorité pour te faire fermer ton clapet par abus de pouvoir. Nous sommes responsables de notre relation aux autres et ne nous cachons pas derrière une fonction et une hiérarchie. La libre expression laisse à chacun sa place, aux grandes gueules comme aux plus timides, qui sont encouragés à participer lors de rassemblements hebdomadaires.
Dans ce système où je pouvais exister en tant que personne, ma relation autrefois conflictuelle aux professeurs a aussitôt disparu. Ces derniers sont devenus des alliés dans ma scolarité. Au fil des trois années passées, j’ai noué des amitiés avec certains d’entre eux. Cela ne compromettait en rien leur autorité, au contraire, nous nous parlions entre adultes, et je me sentais reconnaissant de leur travail et de leur ferveur à nous transmettre leurs connaissances. (...)
À travers leur pédagogie, ils m’ont appris nombre de valeurs de savoir-vivre et de savoir-être : les tables où nous prenions place formaient un grand rectangle pour qu’entre élèves nous puissions nous voir, et mieux participer, ensemble, à l’élaboration du cours.
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