— «Un éleveur m’a dit qu’il me regardait à la jumelle quand je prenais ma douche, qui était dehors. Un jour, un autre m’a touché le sein alors qu’on marchait. Une fois, un mec du village a dit qu’il allait monter me voir la nuit quand il a appris que j’étais la bergère…»
L’image du berger —un homme seul sur sa montagne— est tenace. Pourtant, d’après l’enquête des services pastoraux des Alpes menée à l’été 2019, il y a autant de femmes que d’hommes chez les bergers de moins de 35 ans.
Le 1er mai dernier, plusieurs gardiennes et gardiens de troupeaux des Alpes, des Cévennes et de Provence se sont réunis en Isère pour monter une organisation syndicale, pour défendre l’ensemble des berger.e.s, vacher.e.s, chevrier.e.s salarié.e.s , quels que soit leur nationalité et leur statut, qui travaillent en montagne ou ailleurs, quelle que soit la saison.
Le communiqué, rédigé en écriture inclusive, affirme également son soutien envers les luttes anticapitalistes, antiracistes et féministes. Une nouvelle génération de bergères et bergers unis et solidaires, qui tranche avec l’image d’Épinal du berger solitaire.