Pour la première fois depuis le retour des loups en France (1992, soit 32 ans), la taille des meutes et les naissances de louveteaux diminuent.
Plus d’un quart des meutes observées n’ont produit aucun nouveau-né, et le nombre de louveteaux ayant survécu au moins jusqu’au début de l’hiver suivant leur naissance a fléchi lui aussi.
En 2023, plusieurs centaines de vidéos de loups ont fourni des éléments sur les disparitions suspectes : une louve a été filmée avec un collet lui enserrant le cou, détaille Roger Mathieu. «Elle est morte quelques jours après».
Les caméras ont aussi capturé des grands prédateurs amputés à une patte avant, une patte arrière, ou encore au genou. Dès lors, l’hypothèse du braconnage est soulevée… et parfois confirmée par des renseignements recueillis sur le terrain, notamment auprès de chasseurs et d’éleveurs.
«Les pièges à mâchoire [un dispositif particulièrement cruel, illégal en France depuis 1995] sont à nouveau en vogue», déplore le naturaliste (Roger Mathieu). Même constat pour les empoisonnements : bien qu’interdit à la vente, le poison circule.
Pourtant, à où des loups vivent au contact du bétail, seulement 1 % du cheptel est touché. Autrement dit, une brebis sur cent. Les maladies et les chiens errants en tuent bien plus encore.
«Les loups jouent pourtant un rôle clef dans les écosystèmes et pourraient réguler les populations de cerfs, de chevreuils et surtout de sangliers dont on connaît les dégâts sur l’agriculture».
Parmi les autres facteurs [de cette diminution], figurent les conditions climatiques extrêmes. Lors des canicules et des sécheresses, les proies – comme les loups – peuvent succomber à la déshydratation...