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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Quarante-deuxième jour – le Depardieu d'Alpha du Centaure

Le deuxième appareil que le tenancier du Mont de Piété de la Mer de la Tranquillité, le bien surnommé Ma Tante, nous présenta, ressemblait à une télévision des années cinquante, avec un cadre en bois. Si ça se trouve, elle n'était qu'en noir et blanc. Mais dès qu'il la mit en route, nous convînmes qu'elle ne nous convenait pas du tout. Mais pas du tout ! Le principe était que les téléspectateurs (nous, donc) reprenions les rôles des personnes sur l'écran. Nous n'assistions pas aux événements, nous les vivions ! Si le président de la Grande Puissance Nortuaire ou celui de l'ectoplasme mineur satellite apparaissaient, nous ÉTIONS les Présidents et nous répétions leurs énormités (quelle horreur !) - sans compter que si, par un repoussant hasard, ils étaient amenés à se voir eux-même dans ce poste, cela démultiplierait leur déséquilibre déjà galopant, avec tous les effets que l'on devine pour notre planète (et qui sont peut-être déjà en marche, d'ailleurs...) Je vous passe les scènes de baston, de guerre ou de défilé contre le mariage pour tous...

Ma Tante trouvait cette télé très divertissante car elle permettait de se mettre dans la peau d'assassins ou d'imbéciles sans avoir à les rencontrer vraiment. Il nous dit que cette télé avait été inventée par l'arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils de Lee Strasberg, le fondateur bien connu de l'Actors Studio, et qu'il s'en était servi dans sa formation d'acteur. Cet illustre descendant du non moins illustre Lee Strasberg était d'ailleurs intergalactiquement connu comme le Depardieu d'Alpha du Centaure (constellation heureusement assez lointaine de notre propre système solaire) où il faisait des tournées triomphales dans des Sofitels de banlieue. Comment Ma Tante pouvait connaître quelqu'un qui naîtrait dans 2000 ans reste un des nombreux mystères de notre colérique voisin, tenancier du Mont-de-Piété de la Mer de la Tranquillité...

Mais sans vouloir être présomptueux, je pense être parfaitement capable de saisir la connerie d'autrui sans avoir à l'expérimenter moi-même. Notre camarade syndicaliste Carla, la vache Angela et Ferdinando étant également de cet avis, on mit au rencart cette télé-réalité.

Mais voilà qu'au beau milieu de ce déballage électronique, on toqua à la porte. Nous n'attendions personne, il était onze heures du soir passé (heure lunaire LMT – Lulu Meridian Time), les cosmonautes indiens qui avaient laissé Angela en pension ne repasseraient pas avant 30 ans, les chinois étaient occupés à saper en sous-main les agissements de la Grande Puissance Nortuaire, le baquet de boîtes de conserve avait déjà été livré, bref

qui cela pouvait-il bien être ?

Pour le savoir, cher et talentueux lecteur, rendez-vous demain, si je ne fais pas autre chose de plus intéressant.

À demain.

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Les épisodes précédents : Quarante-et-unième jour – la nouille cathodique Quarantième jour – lui aussi ! lui aussi ! Trente-neuvième jour – tout ça pour du menu crottin Trente-huitième jour - tandis qu’on canonise Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien Trente-sixième jour - fermenter n’est pas jouer Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve… Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

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