#ciboulette
#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman #ciboulette #
(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)
Cinquante-deuxième jour – l'infinie patience du mollusque
Hier, après m'être réconforté avec le genre humain en compagnie de Virginia Woolf, j'ai fini par re-traîner mon banc dans la serre et rejoindre mes camarades.
Au loin, au bord d'un cratère, on voyait la silhouette de la limace qui gesticulait à côté de Carla l'Ancien, tout à son interview du siècle avec le (quand il aura retrouvé son portefeuille) propriétaire de la Terre.
Carla l'Ancien (ou Bis comme vous voulez) ne bougeait pas et n'avait pas l'air de parler beaucoup, jusqu'au moment où on vit les deux faire un vigoureux tope-la !
Visiblement, ils avaient fait affaire sur quelque chose.
La limace revint bientôt tout joyeux de son marché passé avec l'aliène et, sans même jeter un œil sur notre compagnie (comme il est désagréable !), il plongea dans le baquet de livraison des boites de conserve (on sait que c'est son moyen de transport le plus commun pour venir faire ses embrouilles sur la Lune : se cacher dans le baquet de livraison des boites de conserve, parce que les douaniers ne font pas la différence entre cette grosse limace et les vers qui y pullulent).
Connaissant bien la limace et ses caractéristiques les plus voyantes (la canaillerie, la concussion, la déloyauté, la déshonnêteté, l'escroquerie, la forfaiture, la friponnerie, la fripouillerie, la gredinerie, l'immoralité, l'improbité, l'impudeur, l'impudicité, l'inconvenance, l'indécence, l'indignité, l'infidélité, la laideur, la malpropreté, la malversation, la mauvaise foi, la méchanceté, la tricherie, le tripotage, la turpitude – ai-je été clair ?), je crus un instant qu'il avait réussi à entourlouper le vieil entrepreneur galactique de farces et attrapes.
Mais c'était sans compter sur la matoiserie de l'aïeul de Carla le Jeune.
Celui-ci revint en riant et nous déclara que devant l'insistance de cet insupportable mollusque, il lui avait vendu la Terre...
... en viager !
La limace ! Propriétaire de la Terre ! Je me mis à trembler d'horreur devant cette perspective de cauchemar !
Mais, curieusement, Yvonne Ma Tante et Carla l'Ancien avaient été tous les deux pris d'une crise de fou-rire et n'arrêtaient plus de hoqueter et de pleurer d'hilarité.
À nouveau il aurait fallu chausser des bottes pour traverser cette mare de pleurs devant la porte de mon pavillon, mais cette fois-ci, contrairement à la dernière fois où c'était Carla le Jeune qui pleurait de détresse pour que je lui achète un parapluie (voir La limace saute de joie), c'était son ancêtre et notre voisin le taulier du Mont-de-piété de la Mer de la Tranquillité qui se roulaient dans la boue en se tapant sur le ventre.
Mais pourquoi riaient-ils tant ? Carla l'Ancien n'était pas si jeune, après tout, et imaginer que la limace devienne propriétaire de la Terre était un véritable cauchemar.
C'est alors que Carla l'Ancien, entre deux hoquets, m'avoua que malgré les apparences, il venait seulement de sortir de l'adolescence (dans leur monde, chez les garçons, elle commence entre 14 et 15 millions d'années), qu'il n'était encore qu'un jeune stagiaire (un junior) dans sa société de farces et attrapes, et qu'il avait encore de longs millénaires de stage à faire avant de passer senior, alors...
...pour devenir propriétaire de la Terre...
...la limace devrait probablement patienter un peu...
Mais à me faire des coups pareils, est-ce qu'ils pensent à mon cœur, tous ces aliènes ?
Bon, la suite, à demain.
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Les épisodes précédents : Cinquante-et-unième jour KdKLQS ! KdKLQS ! KdKLQS ! Cinquantième jour – le retour de manivelle Quarante-neuvième jour – Le taulier ! Quarante-huitième jour – Merci qui ? Merci qui ? Quarante-septième jour – L’artichaut légal Quarante-sixième jour – Opération maquillage ? Quarante-cinquième jour - La Terre au clou ! Quarante-quatrième jour – L’entourloupe planétaire Quarante-troisième jour – Blingue-blingue, le retour Quarante-deuxième jour – le Depardieu d’Alpha du Centaure Quarante-et-unième jour – la nouille cathodique Quarantième jour – lui aussi ! lui aussi ! Trente-neuvième jour – tout ça pour du menu crottin Trente-huitième jour - tandis qu’on canonise Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien Trente-sixième jour - fermenter n’est pas jouer Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve… Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune
#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman #ciboulette #fadaises #chouxdebruxelles
(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)
Quarante-septième jour – L'artichaut légal
L'aliène Blingue-Blingue, donc, au beau milieu de l'effarement que nous avait causé la nouvelle de la Terre mise au clou par un aliène (et qu'il venait reprendre de manière imminente), prit la parole pour la première fois depuis qu'on le connaissait.
D'ailleurs, jusque là on n'avait pas beaucoup entendu sa voix, mais beaucoup la sonnerie de son incroyable système de transport intergalactique « neeeeeeeeeeeeeeeeeeeeare, faaaaaaaaaaaaaaaaaaar, whereeeeeeeeeeeeever you aaaaaaaaaare », sonnerie qui avait été choisie par son épouse paraît-il. Il nous dit qu'elle en avait aussi enregistré une version, mais la sonnerie en était devenue tellement imperceptible que Blingue-Blingue, furieux d'avoir raté plusieurs de ses départs faute de l'avoir entendue, avait remis la sonnerie originale (pour notre malheur voir Ne suivez pas le guide!), celle braillée par la stridulatrice hystérique (d'ailleurs, une version de l'histoire circule dans la galaxie comme quoi, en 1912, c'est la sonnerie du téléphone-transporteur de Blingue-Blingue, alors qu'il essayait de quitter un bateau de pêche à la morue dans lequel il était tombé par accident, à proximité du Titanic, qui aurait fissuré le paquebot jusqu'à le faire couler).
L'aliène Blingue-Blingue se mit donc à parler et je me mis à l'observer. Vraiment, il ne payait pas de mine : il n'y avait que la Limace, l'édictatorialiste du Nouvel Hebdomadaire de Référence, pour trouver du charme à sa (ses signes extérieurs de) richesse spirituelle, (c'est-à-dire) ses cheveux teints, ses talonnettes, ses lunettes de soleil et sa montre tape à l'oeil.
Mais ce qu'il déclara était vrai : il avait été attiré vers la Lune par le panneau À VENDRE que j'avais planté sur la Terre, et avait visité avant tous les autres possibles acquéreurs L'APPARTEMENT-TÉMOIN (c'est-à-dire mon petit pavillon – voir Une idée formidable). Et maintenant, il apprenait que j'avais mis en vente une planète qui ne m'appartenait pas ?
Blingue-Blingue se mit à argumenter que ce n'était pas correct de ma part, que lui-même présentait toutes les garanties de moralité pour devenir propriétaire de la Terre, comme par exemple qu'il avait fait des études de droit (!?), avait été avocat d'affaires (!!??), avait même réussi (mais comment, je vous le demande ?) à devenir président-dirigeable d'un insignifiant et microscopique satellite, l'ectoplasme mineur satellite, et qu'il était favorable à la vaste arnaque des tribunaux d'arbitrage... (!!!!!!!!?????????)
Ça commençait franchement à sentir la ciboulette (voir Le jugement dernier de la ciboulette) mais le formidable Ferdinando, agent de la non moins formidable Petite Île Formidable des Caraïbes intervint pour calmer le jeu.
D'abord, bien évidemment, il était évident que je ne savais pas que la Terre avait été mise au clou chez Ma Tante il y a quelques millions d'années car je n'étais pas né à l'époque. Et puis Ferdinando déclara que j'avais un certificat de propriété en bonne et due forme et, à ma grande stupéfaction (mais je n'en montrai rien), il sortit un artichaut dont dit-il, les 40 feuilles étaient paraphées et signées par moi. L'aliène Blingue-Blingue, impressionné par ce simple contrat de quarante pages, lui qui avait appris dans ses études et dans sa pratique à constituer des termes contractuels qui ne pouvaient pas avoir moins de plusieurs centaines de pages - police curlz MT taille 5, pour grossir ses honoraires et mieux emberlificoter les contractants (tiens, je suis poli aujourd'hui), arrêta là ses réclamations.
Mais ça ne résolvait pas notre problème. Il y avait toujours un mystérieux propriétaire de la Terre qui devait revenir la chercher la semaine prochaine.
Mais au fait ? Qui était ce mystérieux propriétaire ?
Tous nos regards se portèrent sur Ma Tante. C'est lui, notre voisin le dragon anti-papiste, qui avait reçu le fauché mystérieux à son guichet du Mont-de-piété et qui avait réceptionné la marchandise, il savait donc qui il était.
Ma Tante toussa. Allait-il enfin se décider à nous affranchir ?
Tiens, on toque à la porte,
Bon, la suite, à demain,
PS : je ne résiste pas à reproduire ci-dessous le certificat de propriété de la Terre.
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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)
Quarante-troisième jour – Blingue-blingue, le retour
Comme vous vous en souvenez sûrement, ravissant lecteur, le choix d'une nouvelle télé parmi tous les appareils apportés par Ma Tante (surnom nommé au dragon antipapiste tenancier du Mont-de-piété du fond de la Mer de la Tranquillité - voir le dernier épisode de cet épuisant journal) avait été dérangé par quelqu'un qui avait toqué à la porte. Comme je regardais par l'oeil magique, je ne vis qu'une énorme boîte de conserve posée sur mon paillasson. Étaient-ce encore les chinois qui me faisaient un cadeau culinaire? (vous vous souvenez, bien sûr, que ces sympathiques cosmonautes m'avaient offert du pâté de soja et du canard laqué pour me réconforter de mon exil Voir ICI). Mais bientôt, l'être encapsulé fit un mouvement et l'huis résonna à nouveau. Je fus alors bien obligé d'ouvrir, fidèle à ma réputation d'hospitalité légendaire.
Et là, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que la boîte de conserve en question n'était rien d'autre que l'aliène Blingue-blingue, toujours dans son déguisement de spadassin en armure, tel que nous l'avions admiré à la télévision pendant la canonisation des deux papes ! (voir ICI, mais quand même, vous devriez tout lire, ça m'éviterait de faire des rappels constants)
Avec ce déguisement, il avait voyagé gratis et incognito par le baquet de livraison des boîtes de conserves, un peu comme l'avait fait au début de mon aventure lunaire l'insupportable Directeur en Chef du Nouvel Hebdomadaire de Référence, le bien nommé la limace, au milieu des vers qui grouillent dans le baquet.
D'ailleurs, à parler de la limace, dès la double canonisation terminée, Blingue-blingue avait eu toutes les difficultés de la terre pour se débarrasser de la Plume Sanguinaire, celui avec qui la limace, justement, comme vous le savez sûrement, savant lecteur, passa d'inoubliables vacances de jeunesse. Il faut dire que cet affable compagnon estival et sa fille aînée de l'église avaient vu rouge quand ils avaient découvert Blingue-blingue dans le costume de leur emblème martial au féminin : Jeanne d'Arc.
Et ils l'avaient attendu dans la ruelle pour lui apprendre à respecter la symbologie nationale. Heureusement, comme ces deux-là ont toujours une cour de journalistes autour d'eux (c'est-à-dire la totalité de la presse du pays) et qu'en dehors de provocations combinées entre eux, ils essaient d'avoir un vernis respectable, ils ne purent pas sortir les nunchaku, les poings américains et les Opinel à virole tournante (à partir du n°6) qui remplissent le sac à main de l'aimable (et néanmoins furieusement ambitieuse) politicienne.
Blingue-blingue avait donc réussi à négocier avec eux, sous les feux des flash des appareils photo, et leur avait donné son cheval, mais avait gardé l'armure en souvenir. De toute façon, l'armure était trop petite pour la fille aînée de l'église et de la Plume Sanguinaire car, comme vous vous en souvenez sûrement (encore !), l'aliène Blingue-blingue, outre ses cheveux teints, ses ray-ban et sa grosse montre tape à l'oeil, utilise des talonnettes pour amoindrir sa petitesse (dans tous les sens du terme).
Et si Blingue-Blingue était revenu sur la Lune, après ses péripéties dans le Bureau Ovale puis à Saint-Pierre de Rome, c'est qu'il voulait récupérer son téléphone-transporteur intersidéral qu'on lui avait chouravé juste avant son grand saut vers Washington.
Et ce téléphone, que j'avais jeté dans la Mer de la Tranquillité, m'avait été rapporté par le dragon anti-papiste parce que, en sonnant tout le temps, il dérangeait justement sa tranquillité (à la Mer).
Bref, j'avais récupéré le téléphone, mais je ne savais plus trop où je l'avais mis.
C'est alors que je remarquai qu'il y avait un magazine sur le paillasson, qui avait dû être jeté là par le facteur. Je lui ai déjà dit d'arrêter de jeter le courier comme ça, n'importe comment, mais il m'a expliqué que depuis la privatisation partielle, et la dégradation de la manutention tertiarisée, les freins de son baquet ne marchent plus très bien alors s'il n'y a pas de recommandé, il balance les lettres sans s'arrêter... Comme je ramassais le magazine, je vis qu'il m'était adressé, comme si j'y avais été abonné. Et ce magazine était... Le Nouvel Hebdomadaire de Référence !
Moi ! Abonné à ce torchon ! J'invitai Blingue-Blingue à entrer rejoindre l'assemblée au salon et je claquai la porte. Même sur la Lune, on me poursuit avec des offres promotionnelles ! La limace allait recevoir de mes nouvelles !
Bon, la suite, à demain.
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Quarante-deuxième jour – le Depardieu d'Alpha du Centaure
Le deuxième appareil que le tenancier du Mont de Piété de la Mer de la Tranquillité, le bien surnommé Ma Tante, nous présenta, ressemblait à une télévision des années cinquante, avec un cadre en bois. Si ça se trouve, elle n'était qu'en noir et blanc. Mais dès qu'il la mit en route, nous convînmes qu'elle ne nous convenait pas du tout. Mais pas du tout ! Le principe était que les téléspectateurs (nous, donc) reprenions les rôles des personnes sur l'écran. Nous n'assistions pas aux événements, nous les vivions ! Si le président de la Grande Puissance Nortuaire ou celui de l'ectoplasme mineur satellite apparaissaient, nous ÉTIONS les Présidents et nous répétions leurs énormités (quelle horreur !) - sans compter que si, par un repoussant hasard, ils étaient amenés à se voir eux-même dans ce poste, cela démultiplierait leur déséquilibre déjà galopant, avec tous les effets que l'on devine pour notre planète (et qui sont peut-être déjà en marche, d'ailleurs...) Je vous passe les scènes de baston, de guerre ou de défilé contre le mariage pour tous...
Ma Tante trouvait cette télé très divertissante car elle permettait de se mettre dans la peau d'assassins ou d'imbéciles sans avoir à les rencontrer vraiment. Il nous dit que cette télé avait été inventée par l'arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils de Lee Strasberg, le fondateur bien connu de l'Actors Studio, et qu'il s'en était servi dans sa formation d'acteur. Cet illustre descendant du non moins illustre Lee Strasberg était d'ailleurs intergalactiquement connu comme le Depardieu d'Alpha du Centaure (constellation heureusement assez lointaine de notre propre système solaire) où il faisait des tournées triomphales dans des Sofitels de banlieue. Comment Ma Tante pouvait connaître quelqu'un qui naîtrait dans 2000 ans reste un des nombreux mystères de notre colérique voisin, tenancier du Mont-de-Piété de la Mer de la Tranquillité...
Mais sans vouloir être présomptueux, je pense être parfaitement capable de saisir la connerie d'autrui sans avoir à l'expérimenter moi-même. Notre camarade syndicaliste Carla, la vache Angela et Ferdinando étant également de cet avis, on mit au rencart cette télé-réalité.
Mais voilà qu'au beau milieu de ce déballage électronique, on toqua à la porte. Nous n'attendions personne, il était onze heures du soir passé (heure lunaire LMT – Lulu Meridian Time), les cosmonautes indiens qui avaient laissé Angela en pension ne repasseraient pas avant 30 ans, les chinois étaient occupés à saper en sous-main les agissements de la Grande Puissance Nortuaire, le baquet de boîtes de conserve avait déjà été livré, bref
qui cela pouvait-il bien être ?
Pour le savoir, cher et talentueux lecteur, rendez-vous demain, si je ne fais pas autre chose de plus intéressant.
À demain.
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Les épisodes précédents : Quarante-et-unième jour – la nouille cathodique Quarantième jour – lui aussi ! lui aussi ! Trente-neuvième jour – tout ça pour du menu crottin Trente-huitième jour - tandis qu’on canonise Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien Trente-sixième jour - fermenter n’est pas jouer Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve… Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune
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Trente-huitième jour – tout ça pour du menu crottin
Le pouf sur lequel je m'étais assis n'était pas du tout confortable. Mais la situation des deux papes (parce qu'il y en avait deux : le neuf et celui d'occasion qui ne sort qu'à de rares occasions), l'était encore moins.
En effet, était apparu entre les deux un énergumène juché sur un cheval caparaçonné (et non, comme on pourrait le croire carapaçonné – comme vêtu d'une carapace, car le mot vient de l'augmentatif du bas-latin caparo, chaperon (voy. CHAPERON) : c'est-à-dire sorte de chape ; espagn. caparaçon. Le mot Carapace, de son côté, vient de l'espagnol carapacho, et comme calebasse se dit en catalan carabassa, et en sicilien caravazza, il n'y a pas loin pour passer de là, quant à la forme et quant au sens, à carapace) ; et donc, écrivais-je, était apparu entre les deux papes à cette occasion un énergumène juché sur un cheval CAPAraçonné comme pour la guerre de cent ans, flanqué d'une armure comme pour la guerre de trente ans, et brandissant un oriflamme aux couleurs de l'OTAN, comme pour la guerre d'une demi-heure(1).
Effectivement, c'était sûrement l'aliène Blingue-Blingue qui faisait un retour remarqué sur la scène humanoïde, en volant complètement la vedette aux deux vedettes, et ce n'était pas faute de belles toilettes, que Fellini(-Roma) n'aurait certainement pas reniées.
Blingue-Blingue laissa l'assemblée tétanisée (et nous aussi devant ce spectacle mondioluniovision). D'abord à cause de cet oriflamme guerrier - qui sait si sous ce casque en fer blanc se trouvait le général Faiseurd'amour (ça ne s'invente pas) chef de cette martiale (et irresponsable) coterie ? (2) Personne n'avait envie de subir les foudres de ce sbire de la Grande Puissance Nortuaire, déjà apoplectique d'ordinaire, alors imaginez avec la chaleur sous le casque !
Les gardes du Vatican hésitaient à s'avancer, car le viril chevalier appartenait peut-être à l'ordre du Saint-Sépulcre, ce qui lui donnait tout le droit d'entrer dans une église à cheval. Vraiment, le mieux, c'était de faire comme si de rien n'était.
Pour les deux papes, c'était facile, ils avaient l'habitude. L'un avait traversé des années de dictature dans son pays comme si de rien n'était, et l'autre avait laissé le monde s'embourber dans la plus crasse et dangereuse médiocrité aussi comme si de rien n'était, plongé qu'il était dans d'insondables questions dogmatiques, qui ont toujours fait avancer considérablement le schmilblick humaniste (d'où un progrès patent, on le voit tous les jours, dans les domaines de la paix, de la justice, du dialogue, du droit - sans parler de celui de l'avortement etc.)
Le pape le plus récent, qui voudrait bien faire « peuple », fit semblant de siffloter en regardant les anges du plafond, mais comme ils sont tout nus, il rabaissa les yeux vers la foule, et en particulier vers le gotha composé de personnalités politiques dont l'obscénité semble passer inaperçue au commun des mortels (mais jusqu'à quand ?) Les prières en latin se succédaient et chacun regardait ailleurs en faisant semblant de ne pas entendre les coups de sabots claquant sur le marbre et le léger floc du crottin qui parfumait les dalles roses à intervalle régulier. Mais, les caméras s'étendant sur la foule entassée, nous vîmes que la Plume Sanguinaire et sa fille aînée de l'église jetaient un oeil furibond vers le cheval et son cavalier qui, c'est vrai, sans l'oriflamme de l'OTAN, faisaient beaucoup penser à Jeanne d'Arc.
Blingue-Blingue s'était fait là des ennemis mortels, en leur subtilisant leur championne, celle qui leur servait pour leur détestable rassemblement annuel du premier mai.
Qu'allait donc faire l'aliène streep-teaser quand les deux sanguinaires l'attraperaient dans la ruelle ? (Car heureusement pour les téléspectateurs et pour les deux papes qui avaient suffisamment à faire chez eux, il n'avait pas répété le déshabillage qu'il nous avait infligé lors de son précédent transport interstellaire.) Blingue-Blingue loucherait-il vers les extrêmes ? (Puisqu'il faut avoir une vision particulièrement tordue pour suivre le père et la fille dans leurs hallucinations autoritaires et nationales.)
Bref, l'aliène Blingue-Blingue pactiserait-il avec le diable ?
Ça, nous le saurons peut-être un jour...
Bon, la suite, à demain.
(1) qu'elle nous prépare activement.
(2) Souvenez-vous, larmoyants lecteur, qu'à l'époque où ce douloureux journal fut écrit, l'OTAN en Europe était dirigée par un général nommé Breedlove. Ça ne s'invente pas !
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Les épisodes précédents : {Trente-huitième jour - tandis qu’on canonise](https://diaspora.psyco.fr/posts/bac58e400519013ad82f001e67d879df) Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien Trente-sixième jour - fermenter n’est pas jouer Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve… Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune
#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman #ciboulette
(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)
Trente-huitième jour - tandis qu'on canonise
Comme je l'écrivais hier, pellatartants lecteurs, c'est dans un état d'esprit un peu morose, suite aux déblatérations chocolatées de Carla, notre camarade syndicaliste vendeur de parapluies, et de la vache Angela, que je partis ouvrir la porte de mon F4 lunaire et que je me retrouvais devant...
... un monstre marin !
Au départ, je ne savais pas qu'il était marin, c'est la suite de la conversation qui me l'apprit. Mais il était vraiment très en colère. Il ne crachait pas le feu, heureusement (parce qu'il était marin), mais il râlait beaucoup en brandissant un objet que je reconnus comme... le téléphone portable de l'aliène Blingue-Blingue que j'avais jeté dans la Mer de la Tranquillité ! Si vous vous en souvenez, extravagant lecteur, l'extraordinaire système de transport de l'aliène Blingue-Blingue (que tout le monde lui envie à condition d'être sourd) comprend d'une part une montre (qu'il faut lascivement se frotter sur le corps tout nu) voir ICI, et d'autre part ce fameux téléphone portable dont la sonnerie est si insupportable que je l'avais jeté dans la Mer de la Tranquillité, pensant m'en débarrasser définitivement.
Et bien justement, la Mer de la Tranquillité avait perdu toute sa tranquillité depuis, car le téléphone sonnait tout le temps, en dérangeant ses paisibles habitants, dont le dragon furibond (mais qui ne crachait pas le feu car il était marin).
Je ne vous dis pas le savon (car il était marin) qu'il me passa : et que la Mer de la Tranquillité n'était pas un dépotoir, et que non seulement c'était une pollution matérielle mais aussi une effroyable pollution sonore et qu'on avait pas idée de composer une chanson pareille et de la donner à chanter à une telle stridulatrice hystérique (comme je suis facétieux, je pensai aussitôt que j'avais vu quelque part qu'il existait aussi un film biographique sur la chanteuse en question. On aurait pu lui offrir, pour l'achever - va-t-on enfin éclaircir le mystère de l'incompatibilité notoire de Carla et de la musique ? voir ICI).
Il avait entièrement raison. Je m'aplatis en plates excuses, désolé que nos relations de nouveaux voisins commençassent sur cette équivoque, mais je pensais que ce téléphone en plastique assemblé en Chine ne supporterait pas l'humidité (mais il la supporte : serait-ce un signe de la montée en puissance de ce grand pays, qui m'avait déjà apporté un soutien indéfectible contre mes juges en m'offrant - très finement - un morceau de canard laqué et du pâté de soja ? – voir ICI).
Le dragon accepta mes excuses et je lui proposai de venir boire un verre pour sceller notre nouvelle amitié, en espérant que Carla et Angela avaient changé de chaîne et regardaient un programme un peu plus pacifique.
Mais alors que le dragon s'essuyait poliment les pieds sur le paillasson (un peu petit pour lui, il faudra que j'en achète un autre plus grand), le téléphone de Blingue-Blingue se mit à sonner et l'insupportable chanson-phare du Titanic retentit (puisque c'est de cette chanson dont il s'agit, en intégralité dans sa version longue) !
Un transport intergalactique était imminent ! Mais qui allait voyager ? Qui avait la montre de Blingue-Blingue en sa possession ? (la dernière fois, on a vu que c'était le président de la Grande Puissance Nortuaire, et les catastrophes qui s'ensuivirent - voir ICI) Quant à la destination de ce transport, destination que l'on devait crier à la fin de l'odieuse cantilène, je réfléchissais le plus vite possible pour trouver le lieu le plus éloigné possible de mon petit F4 lunien. Mais, alors que la musique arrivait à la fin, Carla hilare fit irruption et cria « Venez ! Ça canonise dur à Saint-Pierre de... ROME ! » et le silence se fit.
Une idée absurde commença à s'insinuer dans mon esprit. Quelque soit l'individu qui avait profité de ce voyage intergalactique, il avait, grâce à (ou à cause de) Carla, probablement atterri en plein milieu d'une cérémonie religieuse à Saint-Pierre de Rome.
Les éclats de rire grandissants qui venaient du salon me firent craindre le pire. J'avais confondu canoniser et canonnerie, mais comme guerre et religion font souvent très bon ménage (d'où l'oxymore reconnu guerre de religion, un peu comme coup d'état démocratique), ça n'avait pas beaucoup d'importance.
Et comme je m'y attendais, Carla fit à nouveau irruption et me dit « Tu ne devineras jamais qui est apparu entre les deux papes ! » (1)
Certainement pas la limace, qui devait être probablement déjà là-bas à limacer mollement en compagnie du dirigeable fascisant de l'ectoplasme mineur satellite et une bonne partie du gotha larbinesque.
Je fis entrer dans le salon mon voisin le dragon marin (qui ne crache pas le feu parce qu'il est marin) qui s'assit sur le canapé entre Carla hilare et la vache Angela qui battit des cils devant notre hôte. Comme il n'y avait plus de place sur le sofa, je m'assis sur le pouf et je le vis, effectivement, entre les deux papes....
C'était bien lui...
Bon, la suite, à demain,
(1) Après d'intenses recherches historiques, je découvris (c'est le jardinier bineur de fraisiers qui écrit) que cet épisode date d'il y a quelques années, quand un pape décida de prendre sa retraite anticipée (peut-être pour lui éviter une sortie par trop anticipée - pas fou le gars). On eut alors, pendant quelques semaines, deux papes en activité.
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