#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman #litterature

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Vingt-troisième jour – Washington !

La limace s'approcha de moi et me dit très humblement qu'il n'était là qu'en tant que journaliste pour faire un article circonstancié sur ce merveilleux projet de condominium sur Mars et qu'il ne ferait rien, mais absolument rien pour nous contrarier, Carla et moi. D'ailleurs, le Directeur en Chef du Nouvel Hebdomadaire de Référence reconnaissait volontiers que nous avions eu raison sur le fond, qu'il s'était un peu emporté sur les aliènes et qu'en fait, il était tout à fait capable de faire le distingo entre les différents voleurs de poules, car certains sont beaucoup plus fréquentables que d'autres, on le sait bien, surtout ceux qui vont travailler en 4X4 à Paris depuis leur 300m2 de l'île de la Jatte (mais c'est vrai qu'il y a un fleuve à traverser) (voir Le jugement dernier de la ciboulette ICI). J'allais lui répondre vertement quand Carla, notre camarade-syndicaliste vendeur de parapluies, et l'aliène Blingue-Blingue firent leur entrée. La limace parut tout de suite charmé par l'extra-terrestre, car ce dernier entrait magnifiquement dans ses critères d'honorabilité, de respectabilité, d'honnêteté, de franchise, de dignité etc. par ses signes extérieurs de richesse spirituelle : une montre en or, un téléphone portable dernier cri, des lunettes Ray-ban et surtout les cheveux teints et les talonnettes, car un homme très sûr de son moi profond est encore plus sûr de lui avec des talonnettes et les cheveux teints, c'est bien connu (1).

En voyant la limace, Carla se mit ostensiblement à lacer ses godillots, ce qui fit tourner au verdâtre le visage du Directeur en Chef du Nouvel Hebdomadaire de Référence. L'aliène Blingue-Blingue lui proposa alors avec grande gentillesse de l'emmener se rafraîchir aux toilettes, c'est-à-dire sur la planète qui lui servait de toilettes, puisqu'il lui était si facile de se déplacer avec son système de transport intersidéral (que je vous ai décrit hier, si vous vous en souvenez).

Carla et moi nous tendîmes l'oreille : le système de transport de l'aliène pouvait donc servir à plusieurs personnes à la fois ! Cela changeait considérablement les choses : si nous arrivions à nous en emparer, peut-être que nous n'aurions plus besoin d'utiliser les visites de ces groupes de gangsters investisseurs de mes deux pour exfiltrer les camarades vers la Commune Lunienne. Ferdinando, qui m'avait relayé en tant que jardinier officiel pour la visite de la serre, laissa le groupe de Médecins d'Affaires et leurs femmes s'égayer dans les fourrés pour définir avec nous d'une stratégie. On pouvait se débarrasser à la fois de la limace et de l'aliène (il y aurait d'autres aliènes pour assouvir ma terrible vengeance), mais comment garder la montre et le téléphone portable ? Pour le téléphone, il suffisait de dire que c'était pour moi quand il sonnerait. Mais la montre ?

Mais déjà, Blingue-Blingue commençait à se déshabiller pour son voyage interplanétaire, ce qui rendit la limace d'abord un peu nerveux, mais il avait été si séduit par la grandeur de l'aliène qu'il était prêt à lui donner toute sa confiance (et même son vote ?) Bientôt, devant la limace stupéfait, Carla hilare et un Psychiatre d'Affaires qui prenait des notes, probablement en vue de son 4ème bestseller d'initiation à la Méditation Cognitive de Pleine Conscience (avec un CD d'exercices), l'aliène commença à se passer lascivement la montre sur son corps tout nu en criant « Blingue Blingue Blingue ! ». Le téléphone se mit à sonner et le thème musical du film Titanic retentit.

Alors que la musique était presque à la fin, je criai « C'est pour moi ! », m'emparai du téléphone et poussai brutalement la limace sur Blingue-Blingue qui cria : « Washington ! »

Et les deux disparurent.

Au moins, j'avais le téléphone.

Bon, la suite, à demain.

(1) Toute ressemblance avec un ex-dirigeable etc....

VOUS POUVEZ LAISSER UN COMMENTAIRE, IL SERA LU ATTENTIVEMENT PAR ANASTASIE, NOTRE FONCTIONNAIRE LA PLUS ZÉLÉE

Les épisodes précédents : Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

There are no comments yet.