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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide !

Je me trouvais donc sur le point de guider des visiteurs à travers mon petit domaine lunaire et de faire l'article pour deux produits détestables : d'un côté un condominium privé élitiste (et quelle élite !) et milliardaire, et de l'autre la Terre abhorrée qui m'avait mis dehors en me jetant dans le baquet. J'allais recevoir deux sortes de visiteurs pour un même appartement-témoin : un petit aliène qui ne payait pas de mine, mais qui pouvait sûrement me permettre d'assouvir ma terrible vengeance en achetant la Terre et devenir le maître de mes bourreaux (ou plutôt de NOS bourreaux), et une bande de boursicorruptionnateurs qui allaient exporter la boue terrienne sur Mars.

C'est l'aliène qui arriva le premier en toquant à la porte. Vraiment, il n'avait rien de très reluisant. Petit, les cheveux teints et des talonnettes, il disposait toutefois d'un moyen de transport fascinant : une grosse montre tape à l'oeil et un boîtier qui ressemblait à un téléphone portable (1). Pour se déplacer, il se mettait tout nu et se passait la montre lentement sur tout le corps en criant BLINGUE BLINGUE ! BLINGUE ! ainsi que la destination souhaitée, jusqu'à ce que le téléphone portable sonne le thème musical du film Titanic (en entier dans sa version longue). Sur Terre, ils allaient adorer. Cela fit mourir de rire Carla qui eut tout de suite le petit aliène à la bonne. Je me dis que, finalement, c'était peut-être bien de laisser le camarade-syndicaliste s'occuper de Blingue-Blingue (c'est comme ça que nous l'avons surnommé) pendant que je me taperai les Milords galetteux.

Je laissai donc ensemble Carla et Blingue-Blingue pour partir à la rencontre de mon groupe. En fait, ils n'étaient pas très nombreux : une dizaine de Médecins d'Affaires avec leurs femmes, toujours à la pointe de la Recherche en investissements lucratifs. À n'en pas douter, leur cité radieuse martienne compterait aussi ce qu'il faut de cliniques de toute sorte, y compris de chirurgie esthétique, à en voir leurs épouses. Je leur offris un rafraîchissement, mais visiblement ils avaient déjà allumé la chaudière au bar de leur baquet. Pendant que je les promenais à travers les chambres de mon F4, celui qui s'était présenté comme le chef du groupe, un chirurgien esthétique, me posa des questions et me raconta ses projets. Quand je lui dis que j'étais traducteur en langue des signes, il s'anima et me dit que, justement, il avait un projet d'école pour enseigner la langue des signes. Comme je le félicitais de s'intéresser aux sourd-muets, il me répondit que ce n'était pas du tout sa clientèle « cible », mais les femmes qu'il opérait à répétition dans sa clinique, et qui finissaient par avoir une certaine difficulté à articuler. Il me proposa de m'embaucher comme professeur, mais me demanda de ne pas parler de ce projet à sa femme, qui passerait sur le billard pour la huitième fois la semaine suivante.

Vous imaginez mon état. Il fallait que je coure dans la serre me faire une petite cigarette de cette herbe que Ferdinando avait plantée discrètement derrière les salades, sinon je ne tiendrais jamais le coup. Comment faire pour me débarrasser de ce groupe, et des autres à venir ? En même temps, je devais exfiltrer le ou les infiltrés vers la Commune Lunienne, et ils ne s'étaient pas encore manifestés.

Alors que je faisais entrer tout ce beau linge dans la serre, je remarquai qu'un membre du groupe se tenait un peu à l'écart. Était-ce là mon infiltré ? Il avait l'air très inquiet et regardait derrière lui comme s'il redoutait quelque chose. Quand il vit Carla, il sursauta et eut un réflexe pour se protéger l'arrière-train. La limace ! La limace était revenue ! Et il avait un souvenir cuisant des croquenots de Carla (c'est vrai qu'au moment du Jugement Dernier de la Ciboulette, j'étais en chaussons voir ICI.

Là, c'était trop : un troupeau de Médecins d'Affaires, un aliène streep-teaser et le retour du sournois Directeur en Chef du Nouvel Hebdomadaire de Référence !!

Bon, la suite, à demain.

(1) Toute ressemblance avec un ex-dirigeable de l'ectoplasme mineur satellite (comme si c'était eux qui dirigeaient !) est complètement fortuite (pour l'ectoplasme mineur satellite, voir ICI.

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Les épisodes précédents : Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

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