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Emma Goldman, vivre la Révolution (1869-1940)

par #AliceBéja

Emma Goldman naît dans l'empire russe en 1869. Elle émigre aux Etats-Unis à seize ans et y devient #anarchiste et #féministe. Emprisonnée, empêchée de parler, déportée en Union Soviétique en 1919, elle se battra toute sa vie pour défendre sa liberté et celle des autres.

Sur les photographies, Emma Goldman ne sourit jamais. Sérieuse, le regard rivé vers l’objectif, elle semble vouloir défier celui qui la regarde : vous qui m’appelez « Emma la rouge », « la reine de l’anarchie », vous qui ne voyez en moi que le scandale et le danger, que dites-vous de cette dame sobrement vêtue, de mes lunettes rondes, de mon chignon relevé ? Ai-je vraiment l’air d’une poseuse de bombes, et ne sont-ce pas plutôt mes idées qui vous font trembler ?

Elle dit un jour cette phrase célébrissime : «Si je ne peux pas danser à la #révolution, je n’irais pas à la révolution » Elle est anti puritaine, et refuse les dogmes révolutionnaires. Hélène Hazéra.

Emma Goldman ne se tait jamais. Née dans l’empire russe, à Kaunas, en 1869, émigrée aux Etats-Unis à seize ans, elle y devient anarchiste après l’exécution des « martyrs de Chicago » en 1887. Très tôt, elle est considérée comme la femme la plus dangereuse d’Amérique. Ses positions sur la violence anarchiste, sa défense de la contraception et de l' #amourlibre, sa condamnation de la guerre et du patriotisme en font l’ennemie des autorités, mais suscitent également de houleux débats chez ses compagnons de lutte.

Emma Goldman ne se rend jamais. Arrêtée, emprisonnée, empêchée de parler, elle continue à donner des conférences, à écrire, à lutter. Privée de sa citoyenneté américaine, elle est déportée en #UnionSoviétique en 1919. L’espoir qu’elle mettait dans la révolution est bien vite déçu, et elle dénonce l’autoritarisme du régime #bolchévique. Pendant les vingt dernières années de sa vie, elle erre, « femme sans pays », sans jamais renoncer à son engagement ; sa dernière grande cause fut celle des anarchistes engagés dans la guerre civile espagnole. Elle est morte en 1940 à Toronto ; sa dépouille repose à Chicago, à côté de celles des martyrs de #Haymarket.

Emma Goldman n’était pas une ascète, elle ne voulait pas sacrifier son bonheur à une cause plus grande ; partisane de l’amour libre, amatrice de théâtre, de culture, l’ #anarchisme était pour elle une manière de vivre la révolution : "Je veux la liberté, écrivait-elle, je veux que chacun ait le droit de s’exprimer et que chacun ait accès aux choses belles et radieuses."

Ce qu’ #EmmaGoldman avait de particulier c’était aussi sa liberté amoureuse – ce qui n’apparaît pas chez d’autres militantes. Une #liberté affichée, assumée, qui était en lien avec la liberté qu’elle réclamait pour tout le monde. Une liberté ouverte, donc y compris dans ses relations intimes avec les gens.
Hélène Hernandez

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