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Une femme, une histoire - Irena Sendlerowa, la femme qui a sauvé 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie.

Irena Sendler (Irena Stanislawa Sendlerowa en polonais), née Krzyzanowska, a vu le jour le 15 février 1910 à Varsovie. Son père, Stanislaw Krzyzanowski est médecin. Il très impliqué dans les actions sociales, soignant principalement les plus démunis. Il estime qu’il n’existe qu’une seule différence entre les humains : ceux qui font le bien et ceux qui font le mal, sans distinction de race, de religion ou de nationalité. Il exerce à Otwock, une banlieue ouvrière de Varsovie dans laquelle se trouve une importante communauté juive. C'est là qu'Irena grandit et qu'elle apprend le yiddish grâce à ses petits camarades.
À Varsovie, il y a tellement de pauvres, qu'une épidémie de typhus se répand. Dans l’hôpital où exerce son père, il y a quatre médecins allemands, mais aucun d'entre eux n'accepte de soigner les pauvres. Stanislaw Krzyzanowski contracte le typhus et meurt le 10 février 1917, cinq jours avant les 7 ans de sa fille.
Malgré l'absence de son père, Irena poursuit sa scolarité normalement. En 1927, elle débute des études à la faculté de droit de l'université de Varsovie. Elle suit ensuite les cours de philologie à la faculté des sciences humaines et commence à enseigner dans un orphelinat. Elle rejoint le Parti socialiste polonais et s'engage dans l'Union démocratique des jeunes polonais. L'antisémitisme est pour elle insupportable. Éduquée dans l’idée qu’il faut sauver quelqu’un qui se noie, sans tenir compte de sa religion ou de sa nationalité, elle participe à de nombreuses manifestations contre la discrimination à l'encontre des étudiants juifs à l'université de Varsovie et s'oppose au système des bancs ghetto qui oblige les étudiants juifs à s’asseoir sur les bancs qui leur sont réservés. Elle devient la cible d'attaques des étudiants du Camp national-radical. Cela lui vaut d'être suspendue de l'université pendant trois ans. Elle parvient tout de même à passer ses examens et obtient son diplôme en 1939.
Dès les premiers jours de l'occupation allemande, Irena commence à travailler au Comité d'aide sociale à la mairie de Varsovie où elle organise l'aide aux pauvres. En novembre 1940, les Allemands rassemblent la population juive dans le Ghetto de Varsovie. Sous le prétexte de prévenir une possible épidémie, personne ne peut entrer ou sortir du ghetto en dehors des autorités sanitaires polonaises. Le docteur Juliusz Majkowski est en charge des autorités sanitaires. Irena qui l'à fréquenté avant la guerre, lui demande à figurer ainsi que dix de ses amies, sur la liste des personnes autorisées à entrer et sortir du ghetto. Sur 4 km² sont entassés jusqu’à 380 000 juifs, humiliés et affamés. C'est un mouroir duquel les plus résistants partent pour les chambres à gaz au camp de la mort de Treblinka. Grâce à son autorisation, Irena peut entrer en camion dans le ghetto pour apporter quelques vivres, médicaments, et des couvertures. Les médicaments et les vivres sont si dérisoires qu'elle voit mourir ceux qu'elle aide. Les parents, les enfants. Cette situation la pousse rapidement à choisir la voie de l’illégalité. Son objectif : sauver un maximum d’enfants d’une mort certaine.
Dans un premier temps, elle prétexte de fausses maladies pour faire sortir les enfants du ghetto. La crainte du typhus est un atout qui raccourcit les inspections. Mais, plus le temps passe, plus les nazis se montrent vigilants. Pour accomplir sa mission, Irena doit inventer des stratagèmes de plus en plus sophistiqués et, surtout, prendre de plus en plus de risques. Soutenue par l’organisation secrète Zegota, elle use de multiples stratagèmes : cachés dans le fourgon, à bord de camions de pompiers, planqués sous une banquette, dans un panier à linge, une boîte à outils, sous des tas d’ordures, dans des valises, parfois les égouts, une brèche dans un mur, et même, dans des cercueils... Aucun risque ne la fait reculer. Elle porte même l’étoile jaune à l’intérieur du ghetto pour ne pas éveiller les soupçons, mais aussi par solidarité avec les juifs. À leur sortie, les enfants sont placés dans des familles chrétiennes ou des institutions catholiques de Varsovie, dans lesquelles ils reçoivent de faux noms chrétiens et où on leur enseigne les prières chrétiennes pour le cas où ils seraient interrogés. Irena pense alors que les parents reverront leurs enfants après la guerre. Elle note scrupuleusement les noms, les foyers d’accueil, sur des bouts de papier qui s’amoncellent dans un bocal qu'elle enterre sous le pommier de son jardin, au 9 rue Lekarska. Elle veut garder une trace de leurs
réelles identités et pouvoir un jour les rendre à leur famille.
Le 20 octobre 1943, Irena est arrêtée par la Gestapo et emmenée à la prison de Pawiak. Elle est torturée pendant trois mois. Coups de gourdin, nerf de bœuf trempé dans l’eau. Les coups s’accumulent sur ses tibias, ses cuisses, ses seins, ses fesses, ses pieds... La peau est à vif. On lui fait compter les coups. En cas d’erreur, le supplice repart de zéro. Malgré les tortures qui la laissent infirme à vie (pieds et jambes brisés), elle ne trahit pas son réseau. Elle s’accroche à ses souvenirs, ses parents, ses amis. Au plus fort des séances de torture, elle se cramponne à une idée fixe : combien de personnes mourraient si elle craquait ?
Elle est condamnée à mort.
Grâce aux contacts de Maria Palester qui travaille avec Irena au département des soins et de la santé de la ville de Varsovie, la commission Żegota parvient à soudoyer un gardien de la prison qui l'aide à s'échapper le jour de son exécution, en février 1944. Peu de temps après, Irena lis dans les journaux qu’elle a été exécutée. Après son évasion, elle se cache à Varsovie sous le nom de Klara Dąbrowska et reprend contact avec Żegota. Comme elle ne peut plus marcher, elle travaille dans les bureaux du réseau. À cause du danger, elle doit rester cachée et ne peut prendre part aux funérailles de sa mère.
Après la guerre, Varsovie est en ruine. La population affamée sort des caves où elle a trouvé refuge. Irena continue d'aider partout où elle peut aider. Elle vient en aide aux orphelins et crée des maisons d'enfants. Elle aide aussi les personnes âgées qui n'ont plus de famille et crée des maisons de retraite. Mais surtout, elle ne parle à personne de ce qu'elle a fait. Pour elle, cela devait être fait, c'était normal. Elle déterre le bocal qui recèle ses petits bouts de papier, inestimable et misérable trésor. Elle essaye de reconstituer les familles. Les parents sont morts. Elle a sauvé des orphelins. Elle transmet la liste des noms et des familles d'accueil qu'elle remet à Adolf Berman, le président du Comité central des Juifs de Pologne qui retrouve 2000 des enfants sauvés..
On l’oublie. Elle ne demande rien à personne. L’anonymat lui va bien. Elle vit pourtant avec ce regret, de n’avoir pas sauvé davantage d’enfants. "Je continue d'avoir mauvaise conscience d'avoir fait si peu", disait-elle.

Irena Sendler est longtemps restée peu connue en Pologne, à l'image d'Oskar Schindler, qui est mort dans la pauvreté en Allemagne, avant que son action soit immortalisée au cinéma par Steven Spielberg. Il fallut attendre mars 2007 pour que la Pologne lui rende un hommage solennel et propose son nom pour le Prix Nobel de la Paix.

En 1965, Irena Sendler a été honorée à Yad Vashem au titre de « Juste parmi les nations ».
En 1991, elle devient Citoyenne d'Honneur de l'État d'Israël.
En 2003, elle reçoit l'Ordre de l’Aigle blanc, la plus haute distinction civile polonaise.
En 2007, elle est distinguée de l'Ordre du Sourire, attribuée chaque année à des personnalités œuvrant pour « Le bonheur et le sourire des enfants », prix décerné par des enfants du monde entier.
En mars 2007, le gouvernement polonais de Lech Kaczyński propose qu’Irena Sendler soit élevée au rang d’Héroïne nationale, ce que le Sénat vote à l'unanimité. Le Sénat polonais en outre recommande sa candidature au prix Nobel de la paix.
"L'instinct de survie nous pousse à nous sauver nous-mêmes. Elle, elle, a sauvé les autres", avait rappelé Elzbieta Ficowska, une "enfant" rescapée choisie pour lire la lettre d'Irena Sendler, trop faible pour assister aux cérémonies données en son honneur en mars 2007. Irena l'avait sauvée en 1942 alors qu'Elzbieta n'était qu'un bébé.
"J'appelle tous les gens de bonne volonté à l'amour, la tolérance et la paix, pas seulement en temps de guerre, mais aussi en temps de paix", avait écrit Irena Sendler dans sa lettre. Le message d'une résistante hors pair qui avait toujours refusé le statut d'héroïne.
En 2009, Irena Sendler reçoit, à titre posthume, le prix humanitaire Audrey-Hepburn. Ce prix, nommé ainsi en l'honneur de l'actrice et ambassadrice de l'Unicef, est remis à des personnes ou organisations reconnues pour avoir aidé des enfants de manière exceptionnelle.
La même année, John Kent Harrison sort Irena Sendler, un film biographique dont le titre original est The Courageous Heart of Irena Sendler.

Irena Sendler décède le 12 mai 2008 à Varsovie, à l'âge de 98 ans, sans avoir reçu le Prix Nobel de la paix qui fut attribué à Al Gore pour son film sur le réchauffement de la planète : Une vérité qui dérange. Jusqu’au bout, elle recevait la visite des enfants qu’elle avait sauvés.

Source des photos : https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Irena_Sendlerowa

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Une photo, une histoire.
Marc Riboud - Washington D. C, 21 octobre 1967. Devant le Pentagone, lors d'une marche pour la paix au Vietnam, Jane Rose Kasmir, donne un beau visage à la jeunesse américaine.

Le monde entier connaît cette scène. En 1967, lors d'une manifestation à Washington contre l'intervention américaine au Vietnam, une jeune manifestante s'approche de soldats équipés de fusils à baïonnette. Son arme à elle est une fleur – une arme inoffensive, qui va pourtant se voir charger d'une puissance planétaire grâce au cliché pris par Marc Riboud.
Le 21 octobre 1967, une marée humaine se forme dans la capitale des États-Unis, avec un message : non à la guerre ! Depuis plusieurs années, l'Amérique envoie ses jeunes citoyens combattre au Vietnam, théâtre de l'affrontement à distance entre les États-Unis et l'URSS. Et de cela, les pacifistes ne veulent pas. Hippies en tête. Pour interpeller le président Lyndon Johnson, ils sont 100.000 à se rassembler autour du bassin du Lincoln Memorial, puis 50.000 à marcher sur le Pentagone. Parmi eux, une adolescente, Jan Rose Kasmir. Du haut de ses 17 ans, elle s'est jointe à la foule bruyante des contestataires et défile avec sa robe à fleurs.
"Je ne me rappelle pas comment j'ai entendu parler de la manifestation au Pentagone, mais je savais que c'était une chose à laquelle je devais participer. Je me devais de dénoncer cette horrible guerre ", confiera-t-elle bien plus tard.
Arrivés près de leur destination, les manifestants butent contre une ligne de soldats de la Garde nationale. Jan Rose Kasmir, qui a emprunté un chrysanthème à quelqu'un, s'approche des soldats. À quelques centimètres des lames des baïonnettes, elle brandit la fleur en signe de défi – un geste répandu chez les adeptes du "Flower Power" qui prônent la non-violence.
"Aucun d'entre eux n'a croisé mon regard. J'étais comme face à un mur. Mais le photographe m'a dit plus tard qu'ils tremblaient. Je pense qu'ils étaient effrayés à l'idée de recevoir l'ordre de nous tirer dessus. (...) Si vous regardez mon visage, je suis extrêmement triste : je venais de me rendre compte combien ces garçons étaient jeunes."
Cette silencieuse confrontation n'est pas vouée à tomber dans l'oubli. À quelques mètres de l'adolescente, Marc Riboud a immortalisé la scène. Comme en témoigne la planche contact numérisée par l'agence Magnum, le photographe français faisait des plans larges de la foule lorsqu'il a vu se détacher la silhouette de Jan Rose Kasmir. Clic, clac, clic, clac... Riboud, depuis sa position latérale, multiplie les déclenchements et finit sa pellicule. Outre les photos noir et blanc, il prend également des images en couleur, qu'on ne découvrira pas avant des décennies. Voici son récit de cet instant fait il y a quelques années à TV5 Monde :
"Les circonstances font que je me trouvais là au bon moment. J'avais marché toute la journée depuis très tôt le matin, j'étais venu de Paris à Washington. (...) Les manifestants se sont répartis en petites troupes à la fin. Il ne restait presque plus personne, la nuit tombait. J'ai eu de la chance, j'étais le seul à avoir cette scène..."
L'instinct de Riboud a fait mouche. L'image va devenir un parfait symbole du mouvement pacifiste des sixties, et même un véritable cas d'école pour l'analyse photographique, tant les oppositions visuelles sont nombreuses : baïonnette phallique contre fleur virginale, multitude contre solitude, sombre contre clair ou encore mort contre vie...
De longues années s'écoulent avant que Jan Rose Kasmir prenne connaissance de la photo prise par Marc Riboud. C'est son père qui, ô surprise, découvre l'image de sa fille dans un magazine de photo acheté en Écosse, au beau milieu des années 1980. La "Jeune fille à la fleur" fera par la suite l'objet de sollicitations médiatiques, relate-t-elle au "Guardian", disant pleurer au moment de découvrir pour la première fois le cliché dans une exposition ("Cela m'a ramenée à la tristesse que je ressentais à cet instant").
L'icône n'a jamais cessé de s'engager contre la guerre. En 2004, elle retrouve Marc Riboud lors d'une manifestation à Londres contre l'invasion américaine de l'Irak. Des retrouvailles immortalisées par le photographe, qui saisit alors le visage de la quinquagénaire brandissant son propre portrait daté de 1967.
En bonne photo iconique, l'image de Jan Rose Kasmir est régulièrement évoquée lorsque surgissent des clichés dans la même veine. Récemment, l'image de la militante antiraciste Tess Asplund face à des néonazis , et surtout celle d'une manifestante afro-américaine se dressant face à la police à Baton Rouge ont donné lieu à des comparaisons avec la photographie signée Marc Riboud. Signe de la place importante que tiennent, aujourd'hui encore, la jeune fille et sa fleur dans la mémoire collective.
Aujourd’hui Jane Rose Kasmir est masseuse-thérapiste au Royaume Uni, elle se déclare fière d’incarner un symbole de paix.

Texte : Cyril Bonnet - Le Nouvel Obs.

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Des photos, une histoire.
Charles Moore - Birmingham, Alabama, 1963.

Les émeutes de Birmingham, en Alabama, au printemps 1963, furent l’un des sommets du mouvement des droits civiques. La campagne de Martin Luther King visant à abolir la ségrégation dans les cafétérias et à l'embauche attire l'attention de tout le pays lorsque la police lâche les chiens et utilise les lances à incendie contre les manifestants.
Lorsqu'il réalisa que la prison de Birmingham était pleine, Eugene "Bull" Connor, chef du Département de Police modifia les tactiques de la police de manière à empêcher les manifestants d'atteindre la zone commerçante du centre-ville. Une centaine d'étudiants se rassembla ce jour-là devant l'église, puis entama une marche à travers le parc Kelly Ingram tout en chantant « We're going to walk, walk, walk. Freedom ... freedom ... freedom. » Au moment où les manifestants quittaient l'église, la police leur ordonna de s'arrêter et de faire demi-tour, « ou vous allez vous faire mouiller », mais ils continuèrent d'avancer. Connor donna alors l'ordre d'utiliser les canons à eau, réglés sur une puissance qui arracherait l'écorce d'un arbre ou détacherait une brique de son mortier. Certains garçons eurent leurs chemises arrachées, et des jeunes filles furent balancées par-dessus les toits des voitures par la force de l'eau. La puissance du flux les faisait rouler sur l'asphalte des rues et contre le béton des trottoirs. Connor autorisa des spectateurs blancs à s'approcher, criant : « Laissez ces gens approcher, sergent. Je veux qu'ils voient les chiens au travail ». Les parents et adultes noirs qui observaient, acclamaient pacifiquement les jeunes manifestants, mais quand les canons furent déclenchés, ils se mirent à jeter des cailloux et des bouteilles sur la police. Charles Moore fut d'ailleurs atteint à la cheville par un projectile. Pour les disperser, Connor ordonna aux forces de l'ordre d'utiliser des bergers allemands. James Bevel, un des chefs du Mouvement afro-américain des droits civiques, faisait des allers-retours à travers la foule pour mettre en garde les participants : « Si le moindre policier est blessé, on va perdre ce combat ». La manifestation prit fin vers 15h, les manifestants profitant d'une sorte de trêve pour rentrer chez eux. La police enleva les barricades et rouvrit les rues à la circulation. Ce soir-là, King rassura la foule de parents inquiets : « Ne vous inquiétez pas pour vos enfants qui sont en prison. Les yeux du monde sont tournés vers Birmingham. Nous avançons en dépit des chiens et des canons à eau. Nous sommes allés trop loin pour faire demi-tour. »
Ces photos de Charles Moore ont été publiées sur Life Magazine du 17 mai 1963 dans un article quelque peu désinvolte illustrant l'attaque des chiens sur les manifestants. Les photographies apparaissent sous un titre qui se lit comme suit : "L'attaque du chien est la récompense des noirs." La légende explique : "Avec des chiens de garde enragés, la police a attaqué les manifestants, les récompensant par un scandale qui leur permettra de gagner le soutien du monde entier."
L'une des photos de Charles Moore a été sérigraphiée par Andy Warhol pour une exposition intitulée "Race Riot". La sérigraphie de Warhol conserve le schéma en noir et blanc de la photographie originale, mais le contraste a été poussé pour créer une apparence plus nette et attirer l'attention du spectateur sur l'attaque violente du policier blanc contre le manifestant noir au centre de l'image. En transformant une photographie de presse en art, Warhol pose la question sur la nature des images médiatiques, sur la façon dont nous les voyons et y réagissons et sur la manière dont elles peuvent être manipulées. Pour un artiste généralement associé au culte des célébrités, "Race Riot" fut une rare visite dans le domaine des droits civiques et de la justice sociale, ainsi qu'une déclaration délibérée sur les injustices perpétrées par les forces opposées à l'égalité raciale.
La campagne de Birmingham fut un modèle d'action directe non-violente et, par la couverture médiatique qui en fut faite, elle attira l'attention du monde entier sur la violence des politiques de ségrégation raciale à l’œuvre dans le Sud des États-Unis, faisant de la question de la ségrégation une priorité nationale et conduisant à l'intervention de l'administration fédérale de Kennedy. La réputation de Martin Luther King en sortit grandie, Connor fut démis de ses fonctions. La campagne força Birmingham à mettre fin à la ségrégation, et prépara la voie pour le Civil Rights Act de 1964 qui interdit toute discrimination raciale à l'embauche et dans tous les services publics à travers les États-Unis.
Le magazine TIME a reconnu la photo de Moore (celle postée dans cet article, pas celle sérigraphiée par Warhol) comme l’une des 100 images les plus influentes de tous les temps.

L'article de Life dans son intégralité.

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