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"La Diaspora des cendres" : textes sur la Shoah réunis par William Karel

"Aussi longtemps qu’on s’entend, qu’on partage, on vit ensemble" écrivait #SimoneVeil. Aujourd'hui, comment enseigner la #Shoah alors que les témoins disparaissent ? Le documentariste William #Karel utilise un procédé inédit pour créer une oeuvre forte à partir de témoignages de la Shoah.

Entre 1992 et 2021, j’ai réalisé quinze films sur la #Shoah, de La Rafle du Vel d’Hiv (avec Blanche Finger) à La #DiasporaDesCendres. J’ai rassemblé une grande quantité de documents dont seule une toute petite partie était utilisée. C’est en classant ces documents qu’il m’a semblé que l’on pouvait faire un « documentaire » uniquement avec cette matière, lequel a pris forme pour la #radio d’une part et pour la télévision d’autre part.                                          
Dans La diaspora des cendres, il n’y a ni commentaire ni témoin, ni historien. Uniquement les voix de comédiennes et comédiens lisant des textes, en les croisant, en les opposant – ceux des victimes et ceux des bourreaux : nombreux journaux intimes, billets jetés des trains par les déportés, lettres de prisonniers #juifs, de #sonderkommandos, de #SS, circulaires ministérielles, notes de service des responsables d’ #Auschwitz, réclamations à propos de problèmes techniques, lettres de soldats allemands à leur famille,  documents cachés par les survivants des #ghettos, extraits de livres, coupures de presse de revues communautaires, lettres de Juifs à leurs familles à l’étranger, etc. Des lois de #Nuremberg de 1935 à la fin de la guerre en 1945, elles racontent les premières mesures du régime #nazi, le port obligatoire de l'étoile, l’exclusion, la peur, la vie dans les ghettos, les premières arrestations, les exécutions publiques, les #déportations, les chambres à gaz, l' #extermination

#WilliamKarel
#FranceCulture #France-Culture #Podcast #baladodiffusion #nazisme #holocauste #déportation #solutionfinale #histoire #varsovie #pologne #juif

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Une femme, une histoire - Irena Sendlerowa, la femme qui a sauvé 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie.

Irena Sendler (Irena Stanislawa Sendlerowa en polonais), née Krzyzanowska, a vu le jour le 15 février 1910 à Varsovie. Son père, Stanislaw Krzyzanowski est médecin. Il très impliqué dans les actions sociales, soignant principalement les plus démunis. Il estime qu’il n’existe qu’une seule différence entre les humains : ceux qui font le bien et ceux qui font le mal, sans distinction de race, de religion ou de nationalité. Il exerce à Otwock, une banlieue ouvrière de Varsovie dans laquelle se trouve une importante communauté juive. C'est là qu'Irena grandit et qu'elle apprend le yiddish grâce à ses petits camarades.
À Varsovie, il y a tellement de pauvres, qu'une épidémie de typhus se répand. Dans l’hôpital où exerce son père, il y a quatre médecins allemands, mais aucun d'entre eux n'accepte de soigner les pauvres. Stanislaw Krzyzanowski contracte le typhus et meurt le 10 février 1917, cinq jours avant les 7 ans de sa fille.
Malgré l'absence de son père, Irena poursuit sa scolarité normalement. En 1927, elle débute des études à la faculté de droit de l'université de Varsovie. Elle suit ensuite les cours de philologie à la faculté des sciences humaines et commence à enseigner dans un orphelinat. Elle rejoint le Parti socialiste polonais et s'engage dans l'Union démocratique des jeunes polonais. L'antisémitisme est pour elle insupportable. Éduquée dans l’idée qu’il faut sauver quelqu’un qui se noie, sans tenir compte de sa religion ou de sa nationalité, elle participe à de nombreuses manifestations contre la discrimination à l'encontre des étudiants juifs à l'université de Varsovie et s'oppose au système des bancs ghetto qui oblige les étudiants juifs à s’asseoir sur les bancs qui leur sont réservés. Elle devient la cible d'attaques des étudiants du Camp national-radical. Cela lui vaut d'être suspendue de l'université pendant trois ans. Elle parvient tout de même à passer ses examens et obtient son diplôme en 1939.
Dès les premiers jours de l'occupation allemande, Irena commence à travailler au Comité d'aide sociale à la mairie de Varsovie où elle organise l'aide aux pauvres. En novembre 1940, les Allemands rassemblent la population juive dans le Ghetto de Varsovie. Sous le prétexte de prévenir une possible épidémie, personne ne peut entrer ou sortir du ghetto en dehors des autorités sanitaires polonaises. Le docteur Juliusz Majkowski est en charge des autorités sanitaires. Irena qui l'à fréquenté avant la guerre, lui demande à figurer ainsi que dix de ses amies, sur la liste des personnes autorisées à entrer et sortir du ghetto. Sur 4 km² sont entassés jusqu’à 380 000 juifs, humiliés et affamés. C'est un mouroir duquel les plus résistants partent pour les chambres à gaz au camp de la mort de Treblinka. Grâce à son autorisation, Irena peut entrer en camion dans le ghetto pour apporter quelques vivres, médicaments, et des couvertures. Les médicaments et les vivres sont si dérisoires qu'elle voit mourir ceux qu'elle aide. Les parents, les enfants. Cette situation la pousse rapidement à choisir la voie de l’illégalité. Son objectif : sauver un maximum d’enfants d’une mort certaine.
Dans un premier temps, elle prétexte de fausses maladies pour faire sortir les enfants du ghetto. La crainte du typhus est un atout qui raccourcit les inspections. Mais, plus le temps passe, plus les nazis se montrent vigilants. Pour accomplir sa mission, Irena doit inventer des stratagèmes de plus en plus sophistiqués et, surtout, prendre de plus en plus de risques. Soutenue par l’organisation secrète Zegota, elle use de multiples stratagèmes : cachés dans le fourgon, à bord de camions de pompiers, planqués sous une banquette, dans un panier à linge, une boîte à outils, sous des tas d’ordures, dans des valises, parfois les égouts, une brèche dans un mur, et même, dans des cercueils... Aucun risque ne la fait reculer. Elle porte même l’étoile jaune à l’intérieur du ghetto pour ne pas éveiller les soupçons, mais aussi par solidarité avec les juifs. À leur sortie, les enfants sont placés dans des familles chrétiennes ou des institutions catholiques de Varsovie, dans lesquelles ils reçoivent de faux noms chrétiens et où on leur enseigne les prières chrétiennes pour le cas où ils seraient interrogés. Irena pense alors que les parents reverront leurs enfants après la guerre. Elle note scrupuleusement les noms, les foyers d’accueil, sur des bouts de papier qui s’amoncellent dans un bocal qu'elle enterre sous le pommier de son jardin, au 9 rue Lekarska. Elle veut garder une trace de leurs
réelles identités et pouvoir un jour les rendre à leur famille.
Le 20 octobre 1943, Irena est arrêtée par la Gestapo et emmenée à la prison de Pawiak. Elle est torturée pendant trois mois. Coups de gourdin, nerf de bœuf trempé dans l’eau. Les coups s’accumulent sur ses tibias, ses cuisses, ses seins, ses fesses, ses pieds... La peau est à vif. On lui fait compter les coups. En cas d’erreur, le supplice repart de zéro. Malgré les tortures qui la laissent infirme à vie (pieds et jambes brisés), elle ne trahit pas son réseau. Elle s’accroche à ses souvenirs, ses parents, ses amis. Au plus fort des séances de torture, elle se cramponne à une idée fixe : combien de personnes mourraient si elle craquait ?
Elle est condamnée à mort.
Grâce aux contacts de Maria Palester qui travaille avec Irena au département des soins et de la santé de la ville de Varsovie, la commission Żegota parvient à soudoyer un gardien de la prison qui l'aide à s'échapper le jour de son exécution, en février 1944. Peu de temps après, Irena lis dans les journaux qu’elle a été exécutée. Après son évasion, elle se cache à Varsovie sous le nom de Klara Dąbrowska et reprend contact avec Żegota. Comme elle ne peut plus marcher, elle travaille dans les bureaux du réseau. À cause du danger, elle doit rester cachée et ne peut prendre part aux funérailles de sa mère.
Après la guerre, Varsovie est en ruine. La population affamée sort des caves où elle a trouvé refuge. Irena continue d'aider partout où elle peut aider. Elle vient en aide aux orphelins et crée des maisons d'enfants. Elle aide aussi les personnes âgées qui n'ont plus de famille et crée des maisons de retraite. Mais surtout, elle ne parle à personne de ce qu'elle a fait. Pour elle, cela devait être fait, c'était normal. Elle déterre le bocal qui recèle ses petits bouts de papier, inestimable et misérable trésor. Elle essaye de reconstituer les familles. Les parents sont morts. Elle a sauvé des orphelins. Elle transmet la liste des noms et des familles d'accueil qu'elle remet à Adolf Berman, le président du Comité central des Juifs de Pologne qui retrouve 2000 des enfants sauvés..
On l’oublie. Elle ne demande rien à personne. L’anonymat lui va bien. Elle vit pourtant avec ce regret, de n’avoir pas sauvé davantage d’enfants. "Je continue d'avoir mauvaise conscience d'avoir fait si peu", disait-elle.

Irena Sendler est longtemps restée peu connue en Pologne, à l'image d'Oskar Schindler, qui est mort dans la pauvreté en Allemagne, avant que son action soit immortalisée au cinéma par Steven Spielberg. Il fallut attendre mars 2007 pour que la Pologne lui rende un hommage solennel et propose son nom pour le Prix Nobel de la Paix.

En 1965, Irena Sendler a été honorée à Yad Vashem au titre de « Juste parmi les nations ».
En 1991, elle devient Citoyenne d'Honneur de l'État d'Israël.
En 2003, elle reçoit l'Ordre de l’Aigle blanc, la plus haute distinction civile polonaise.
En 2007, elle est distinguée de l'Ordre du Sourire, attribuée chaque année à des personnalités œuvrant pour « Le bonheur et le sourire des enfants », prix décerné par des enfants du monde entier.
En mars 2007, le gouvernement polonais de Lech Kaczyński propose qu’Irena Sendler soit élevée au rang d’Héroïne nationale, ce que le Sénat vote à l'unanimité. Le Sénat polonais en outre recommande sa candidature au prix Nobel de la paix.
"L'instinct de survie nous pousse à nous sauver nous-mêmes. Elle, elle, a sauvé les autres", avait rappelé Elzbieta Ficowska, une "enfant" rescapée choisie pour lire la lettre d'Irena Sendler, trop faible pour assister aux cérémonies données en son honneur en mars 2007. Irena l'avait sauvée en 1942 alors qu'Elzbieta n'était qu'un bébé.
"J'appelle tous les gens de bonne volonté à l'amour, la tolérance et la paix, pas seulement en temps de guerre, mais aussi en temps de paix", avait écrit Irena Sendler dans sa lettre. Le message d'une résistante hors pair qui avait toujours refusé le statut d'héroïne.
En 2009, Irena Sendler reçoit, à titre posthume, le prix humanitaire Audrey-Hepburn. Ce prix, nommé ainsi en l'honneur de l'actrice et ambassadrice de l'Unicef, est remis à des personnes ou organisations reconnues pour avoir aidé des enfants de manière exceptionnelle.
La même année, John Kent Harrison sort Irena Sendler, un film biographique dont le titre original est The Courageous Heart of Irena Sendler.

Irena Sendler décède le 12 mai 2008 à Varsovie, à l'âge de 98 ans, sans avoir reçu le Prix Nobel de la paix qui fut attribué à Al Gore pour son film sur le réchauffement de la planète : Une vérité qui dérange. Jusqu’au bout, elle recevait la visite des enfants qu’elle avait sauvés.

Source des photos : https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Irena_Sendlerowa

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