#droits-de-l-homme

vietnam_aujourdhui@diaspora.psyco.fr

Cân Tho : arrestation d’un homme pour abus des droits de liberté et de démocratie

Lê Minh Thê (né en 1963, domicilié dans le quartier d’An Thoi, arrondissement de Binh Thuy, ville de Cân Tho, au Sud) a été mis en examen et en détention provisoire pour “abus des droits de liberté et de démocratie pour porter atteinte aux intérêts de l’État, aux droits et intérêts légitimes d’organisations et de particuliers”.

La Police de l’arrondissement de Binh Thuy a également exécuté un mandat de perquisition au domicile de Lê Minh Thê.

Auparavant, le 20 mars 2019, Lê Minh Thê avait été jugé par le Tribunal populaire de l’arrondissement de Binh Thuy et condamné à deux ans de prison pour “abus des droits de liberté et de démocratie pour porter atteinte aux intérêts de l’État, aux droits et intérêts légitimes d’organisations et de particuliers”.

En juillet 2020, après la fin de sa peine de prison, il était retourné à Binh Thuy mais il avait continué à publier et partager régulièrement des articles et des images au contenu illégal sur sa page facebook personnelle pour que de nombreuses personnes puissent les partager et les commenter.

La Police de l’arrondissement de Binh Thuy poursuit l’enquête.

Agence Vietnamienne d’Information – 22 février 2023

#can-tho #droits-de-l-homme #police #viet-nam

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2023/02/23/can-tho-arrestation-dun-homme-pour-abus-des-droits-de-liberte-et-de-democratie/

vietnam_aujourdhui@diaspora.psyco.fr

Birmanie : Aung San Suu Kyi condamnée à 7 ans de prison supplémentaires, total de 33 ans

La célèbre opposante âgée de 77 ans est condamnée au terme d’une procédure de 18 mois.

La dirigeante birmane déchue Aung San Suu Kyi a été condamnée par un tribunal de la junte à sept ans de prison supplémentaires pour corruption, dans le dernier volet de son procès-fleuve, soit un total de 33 ans derrière les barreaux, a indiqué vendredi à l’AFP une source judiciaire.

La célèbre opposante âgée de 77 ans, apparue en «bonne santé» selon cette source, pourrait finir en prison une vie marquée par son combat pour la démocratie. La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 est incarcérée depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une brève période de libertés dans ce pays d’Asie du Sud-Est à l’histoire mouvementée.

Un tribunal de la capitale Naypyidaw, qui siège exceptionnellement dans le centre pénitentiaire où Aung San Suu Kyi a été placée à l’isolement, a reconnu l’ancienne dirigeante coupable vendredi des cinq chefs d’accusation de corruption la visant.

«Une perte pour l’État»

Dans une affaire de location d’hélicoptère pour un ministre, elle était accusée de ne pas avoir respecté les règles et d’avoir causé «une perte pour l’État». «Toutes ses affaires sont terminées, il n’y a plus d’accusations contre elle», a précisé une source qui a requis l’anonymat.

Corruption, fraude électorale, violation de secrets d’État et des restrictions anti-Covid… Depuis le début de la procédure judiciaire entamée en juin 2021, Aung San Suu Kyi a été condamnée pour de multiples infractions.

La fin de son procès, long de 18 mois et qualifié de simulacre judiciaire par les groupes de défense des droits humains, ouvre une nouvelle période d’incertitudes en Birmanie, avec la perspective d’élections en 2023 promises par la junte, en quête de légitimité.

Résolution de l’ONU

Les deux Législatives les plus récentes, en 2015 et en 2020, ont propulsé au pouvoir la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti emblématique fondé par Aung San Suu Kyi à la fin des années 1980.

L’armée a justifié son coup d’État de 2021 en assurant avoir découvert des millions de votes irréguliers lors du dernier scrutin, considéré comme globalement libre par des observateurs internationaux. Son projet d’organiser de nouvelles élections a été critiqué par les États-Unis, mais salué par son proche allié et fournisseur d’armes, la Russie.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé ce mois-ci la libération immédiate d’Aung San Suu Kyi, dans sa première résolution depuis des décennies sur la situation en Birmanie. Cet appel, survenu dans un rare moment d’unité, a été rendu possible grâce à l’abstention de la Chine et de la Russie, habituels soutiens de Naypyidaw, qui ont renoncé à leur droit de veto.

Chaos

La junte a aussitôt accusé l’ONU de vouloir «déstabiliser» le pays. Depuis le putsch, la détenue n’a été vue que de très rares fois, sur des photos granuleuses prises par les médias d’État dans une salle d’audience vide. La Nobel de la paix pourrait purger une partie de sa peine d’emprisonnement en résidence surveillée, selon des experts.

Aung San Suu Kyi reste une figure populaire en Birmanie, même si son image internationale a été écornée par son incapacité à défendre la minorité musulmane des Rohingyas, victimes d’exactions de l’armée en 2016 et 2017 – un «génocide» selon Washington. La Birmanie a sombré après le coup d’État dans une période de chaos, avec des violences quotidiennes entre l’armée et des milices auto-constituées qui s’accusent d’avoir tué des centaines de civils.

Plus de 2600 personnes ont été tuées sous la répression de la junte, d’après une ONG locale. Plusieurs groupes de défense des droits ont accusé l’armée birmane de lancer des frappes aériennes sur des civils, ce qui constitue des crimes de guerre. L’armée a comptabilisé de son côté 4000 civils tués.

Par Le Figaro avec Agence France Presse – 30 décembre 2022

#birmanie #droits-de-l-homme #justice #politique

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/12/30/birmanie-aung-san-suu-kyi-condamnee-a-7-ans-de-prison-supplementaires-total-de-33-ans/

vietnam_aujourdhui@diaspora.psyco.fr

Birmanie : Aung San Suu Kyi condamnée à six ans de prison supplémentaires, pour corruption

La junte birmanie continue de charger Aung San Suu Kyi: l’ancienne dirigeante, renversée par le coup d’Etat de février 2021, a été condamnée mercredi à six ans de prison supplémentaires pour corruption, dans un procès fleuve dénoncé comme politique par la communauté internationale.

La prix Nobel de la paix 1991, âgée de 77 ans, a été condamnée à “deux peines de prison de trois ans” qui ont été confondues, a précisé à l’AFP une source proche du dossier, ce qui signifie qu’elle doit passer trois années derrière les barreaux pour ces deux affaires.

Aung San Suu Kyi “est en bonne santé. Ses avocats vont faire appel comme pour les autres affaires”, a indiqué cette source.

Une chaîne d’Etat a diffusé l’an dernier une vidéo d’aveu du businessman confessant qu’il a donné 550.000 dollars sur plusieurs années à Aung San Suu Kyi. Il a distribué de l’argent à des responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, pour faire prospérer ses affaires, a-t-il expliqué.

Arrêtée au moment du putsch, qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie, la dirigeante déchue a été placée à l’isolement dans une prison de Naypyidaw fin juin, d’où son procès, démarré il y a plus d’un an, se poursuit à huis clos.

Elle avait déjà été condamné à 23 années d’emprisonnement pour différents motifs, dont la fraude électorale et la corruption. Elle risque en tout plus de 120 ans derrière les barreaux.

– promesses de négociations –

Aung San Suu Kyi, qui clame son innocence, est également accusée dans cinq autres affaires de corruption, qui pourraient alourdir son total d’emprisonnement.

De nombreuses voix dénoncent un acharnement judiciaire qui serait fondé sur des motifs politiques, avec pour but d’écarter définitivement la fille du héros de l’indépendance, grande gagnante des élections de 2015 et de 2020.

Plusieurs de ses proches ont été condamnés à de lourdes peines. Un ancien député de son parti condamné à mort, Phyo Zeya Thaw, a été exécuté fin juillet.

La junte se défend de ces accusations et promet même d’ouvrir des négociations avec Aung San Suu Kyi une fois son procès terminé.

L’armée espère aussi organiser des élections à l’été 2023, dès que le pays sera “en paix et stable”, selon son chef Min Aung Hlaing qui a aussi annoncé une “réforme” du système électoral.

Depuis le coup d’Etat qui a fait plonger le pays dans un conflit sanglant, plus de 2.300 civils ont été tués par les forces de sécurité, selon le décompte d’une ONG locale. La junte, qui accuse ses adversaires, en compte plus de 3.900.

Les Nations unies, qui ont dénoncé des “preuves toujours plus nombreuses” de crimes contre l’humanité ciblant les femmes et les enfants, a indiqué début octobre que 1,3 million de civils étaient toujours déplacés en raison des hostilités.

Isolée sur la scène internationale, la Birmanie n’a pas été conviée au prochain sommet de l’Assocation des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) en novembre au Cambodge.

Agence France Presse – 12 octobre 2022

#birmanie #droits-de-l-homme #justice #politique

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/10/12/birmanie-aung-san-suu-kyi-condamnee-a-six-ans-de-prison-supplementaires-pour-corruption/

vna_info@diaspora-fr.org

Exécution d’opposants en Birmanie : un crime de guerre selon le chef des enquêteurs de l’ONU

Les condamnations à mort d’opposants politiques en Birmanie pourraient constituer un crime de guerre ou un crime contre l’humanité

Le 3 juin, la junte birmane a annoncé qu’elle allait exécuter quatre personnes dont un ancien membre du parti de l’ex-dirigeante civile Aung San Suu Kyi et un célèbre militant pro-démocratie, les premières exécutions judiciaires dans le pays depuis 1990.

Dans une déclaration écrite, Nicholas Koumjian, à la tête du Mécanisme onusien d’enquête indépendant pour la Birmanie, a indiqué suivre de près ces événements. « Les informations disponibles suggèrent fortement qu’au regard du droit international, les droits fondamentaux des personnes condamnées ont été violés de manière flagrante dans le cadre de ces procédures ».

Or « imposer une peine de mort, ou même une période de détention, sur la base d’une procédure qui ne satisfait pas aux exigences fondamentales d’un procès équitable peut constituer un ou plusieurs crimes contre l’humanité ou crimes de guerre », a-t-il observé.

Des dizaines d’opposants condamnés à mort

La junte birmane a condamné à mort des dizaines de militants mobilisés contre le coup d’Etat qui l’a portée au pouvoir l’an dernier, dans le cadre d’une répression féroce des protestations qui avaient suivi le putsch, mais la Birmanie n’avait plus exécuté personne depuis plus de trente ans.

Pour qu’un procès soit considéré comme étant équitable, il est fondamental, explique M. Koumjian, qu’il se tienne dans la mesure du possible en public, et les exceptions fondées sur des questions de sécurité nationale ou d’autres considérations ne sont possibles que si elles sont « strictement justifiées ». Or, poursuit-il, « il apparaît qu’il n’y a pas eu de procédure publique et que les jugements ne sont pas accessibles au public ».

Selon M. Koumjian, l’emprisonnement en tant que crime contre l’humanité est commis lorsqu’une personne est détenue sans procédure légale régulière. Et, indique-t-il, « c’est également un crime de guerre que d’imposer des peines et de procéder à des exécutions sans un jugement rendu par un tribunal régulièrement constitué, offrant toutes les garanties judiciaires reconnues comme indispensables ».

Sud Ouest avec Agence France Presse – 21 juin 2022

#birmanie #droits-de-l-homme #justice #o-n-u

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/06/21/execution-dopposants-en-birmanie-un-crime-de-guerre-selon-le-chef-des-enqueteurs-de-lonu/

vna_info@diaspora-fr.org

La « chasse aux sorcières » se poursuit au Cambodge, une cinquantaine d’opposants emprisonnés

Lors d’un nouveau procès collectif qui s’est achevé ce mardi 14 juin, une cinquantaine d’opposants au pouvoir ont été condamnés à des peines de cinq à huit ans de prison.

Elle s’est présentée face à la cour vêtue en statue de la liberté enchaînée pour représenter la libre-pensée contre le régime autocratique ​d’Hun Sen. Et quelques minutes plus tard, Theary Seng était arrêtée par une vingtaine de policiers, traînée jusqu’à la fourgonnette la menant tout droit à sa cellule.

Mardi à Phnom Penh, cette avocate américano-cambodgienne et défenseuse des droits humains a fait les frais de l’implacable répression que mène le pouvoir cambodgien contre chaque voix critique du régime. Le Premier ministre Hun Sen, 69 ans, ex-khmer rouge au pouvoir depuis 37 ans qui verrait bien son fils lui succéder, s’évertue à mater toute dissidence, à l’approche d’élections législatives prévues en 2023. Lors de celles de 2018, contestées, son Parti du Peuple Cambodgien s’était déjà octroyé tous les sièges.

Pas de justice au Cambodge

À 51 ans, Theary Seng a été condamnée à six ans de prison pour complot ​et incitation ​à semer le trouble dans l’ordre public, dans le cadre d’un procès de masse visant 130 opposants politiques. Cinquante et un d’entre eux ont écopé des peines de prison allant de cinq à huit ans pour ces mêmes chefs d’accusation.

Ce qu’on leur reproche ? Ils ont publiquement soutenu le retour au Cambodge, finalement avorté, du chef de l’opposition Sam Rainsy en 2019. Ce dernier, en exil en France, a été condamné à cinq ans de prison par contumace ce mardi.

Je me suis préparée à être incarcérée depuis bientôt deux ans, quand le procès a débuté​, expliquait hier Theary Seng devant la cour, peu avant son arrestation. Les charges qui pèsent contre moi et contre les autres prévenus sont absurdes. Ce procès n’est qu’un théâtre politique​. À l’annonce du verdict, les sympathisants présents sur place scandaient : Il n’y a pas de justice au Cambodge !

Malgré la dissolution à marche forcée en 2017 du Parti du Sauvetage National du Cambodge (PSNC), le principal parti d’opposition, la justice cambodgienne a multiplié les attaques contre l’opposition.

Chasse aux sorcières

En mars 2021, neuf cadres du PSNC en exil avaient été condamnés à plus de vingt ans de prison pour attaque contre l’État​. Un an plus tard, vingt soutiens de l’opposition ont écopé de dix ans de prison. Kem Sokha, le cofondateur du PSNC encourt trente ans de réclusion pour trahison ​dans un procès entamé il y a deux ans et demi.

Cette chasse aux sorcières sans fin à l’encontre des voix critiques doit cesser​, appelle de ses vœux Chak Sopheap, directrice du Centre Cambodgien pour les droits de l’homme. L’ONG Human Rights Watch dénonce un simulacre de procès […] exposant les craintes du gouvernement de laisser le moindre vestige de démocratie au Cambodge.

Las, il est peu probable que ces critiques parviennent aux oreilles du gouvernement. Ce mardi, alors que la cour municipale de Phnom Penh rendait son jugement, le Parti du Peuple Cambodgien portait plainte contre Son Chhay, vice-président du Candlelight Party (parti de la bougie), tout jeune mouvement d’opposition qui a obtenu 22 % des voix aux municipales le 5 juin. Il lui réclame un million de dollars de dommages et intérêts pour des critiques ayant entaché la réputation du parti ».

Par François Camps – Ouest France – 14 juin 2022

#cambodge #droits-de-l-homme #justice #politique

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/06/15/la-chasse-aux-sorcieres-se-poursuit-au-cambodge-une-cinquantaine-dopposants-emprisonnes/

vna_info@diaspora-fr.org

Dans un rapport accablant, l'ONU accuse la Birmanie d'avoir torturé des enfants

C’est un rapport accablant pour la junte au pouvoir en Birmanie. Selon le rapporteur des Nations unies pour les droits de l’homme dans ce pays d’Asie, des centaines d’enfants ont été tués et torturés par les force de sécurité birmanes depuis le coup d’État de 2021.

Ces attaques contre des enfants, victimes collatérales ou directes des affrontements, constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité aux yeux des Nations unies

Selon le rapport rendu public mardi 14 juin, plus de 140 enfants ont été torturés par des militaires des policiers ou des miliciens depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021.

Les informations réunies par le rapporteur spécial de l’ONU Tom Andrews sont terribles et accablantes pour la junte au pouvoir. Selon des témoignages recueillis auprès des agences de l’ONU et d’organisation humanitaires, des mineurs ont été battus à mort ou poignardés ; certains ont eu les ongles et les dents arrachés, d’autres enfin ont subi des simulacre d’exécution. Le rapporteur estime que plus de 250 000 enfants ont été déplacés et que près de 400 ont été tués.

« Les attaques incessantes de la junte contre des enfants soulignent la perversité des généraux et leur volonté d’infliger des souffrances à des victimes innocentes pour soumettre la population », peut-on lire dans le communiqué publié par le rapporteur. Celui-ci estiment que ces attaques sont constitutives de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et demande aux pays membres de l’ONU de répondre à la crise en Birmanie avec le même caractère d’urgence que pour la crise en Ukraine.

Radio France Internationale – 15 juin 2022

#birmanie #droits-de-l-homme #enfance #o-n-u

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/06/15/dans-un-rapport-accablant-lonu-accuse-la-birmanie-davoir-torture-des-enfants/

vna_info@diaspora-fr.org

L’avocate américano-cambodgienne Theary Seng condamnée à six ans de prison

Au moins 51 personnes, dont l’activiste américano-cambodgienne Theary Seng, ont été jugées coupables de « complot » et d’« incitation à semer le trouble dans l’ordre public » par la cour municipale de Phnom Penh pour avoir exprimé leur soutien à l’ex-principal parti d’opposition, malgré sa dissolution très controversée en 2017. Plusieurs organisations de défense des droits humains critiquent une instrumentalisation de la justice cambodgienne.

Elle s’était précédemment présentée en costume de détenu, mais en ce jour de verdict, c’est déguisée en statue de la liberté enchainée que Theary Seng se tenait face à la cour. « Ce système judiciaire est utilisé comme un outil politique pour réprimer et réduire le peuple au silence », explique-t-elle. « En fin de compte, nous savons qu’il s’agit d’un théâtre politique. Le scénario a déjà été écrit par le régime et ils ne peuvent pas dévier de leur script. Mais moi, je suis (une personne) libre. »

L’avocate américano-cambodgienne, accusée d’avoir soutenu un retour avorté de l’opposant politique Sam Rainsy, a toujours vivement critiqué les charges pesant contre elle. Au total, quatre procès ont été intentés contre des partisans, des membres et des dirigeants de l’opposition politique, dissoute de manière controversée en 2017. Alors que deux d’entre eux se sont conclus avec de nombreuses peines de prisons, Theary Seng s’attendait déjà à être jugée coupable.

Je me prépare à être emprisonnée depuis que j’ai découvert ces charges absurdes pesant contre moi. C’est pourquoi je me tiens dehors (devant la cour). S’ils doivent m’arrêter, qu’ils montrent un peu de courage et le fassent en public.

Quelques minutes plus tard, des agents de police saisissent Theary Seng. Elle vient d’être jugée coupable de complot comme une cinquantaine d’accusés. Theary Seng écope pour sa part d’une peine de six ans de prison.

« Mépris total pour les droits démocratiques »

« Il n’y a pas de justice dans ce tribunal » se mettent à scander une dizaine de supporteurs et de proches d’autres personnes emprisonnées pour les mêmes charges. Les organisations de défenses des droits humains critiquent régulièrement la réduction des libertés fondamentales au Cambodge.

Pour Phil Robertson, responsable Asie de Human Right Watch : « En créant une dynamique politique reposant sur l’intimidation et la persécution des voix critiques à l’encontre de gouvernement, le Premier Ministre Hun Sen démontre son mépris total pour les droits démocratiques ».

Radio France Internationale – 14 juin 2022

#cambodge #droits-de-l-homme #justice #politique

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/06/15/lavocate-americano-cambodgienne-theary-seng-condamnee-a-six-ans-de-prison/

vna_info@diaspora-fr.org

Birmanie. Des centaines d’enfants ont été tués et torturés par la junte, selon l’ONU

Selon Tom Andrews, rapporteur des Nations unies pour les droits de l’homme en Birmanie, la junte au pouvoir dans le pays depuis février 2021 s’est rendue coupable de nombreuses exactions contre des enfants.

Dans un rapport publié ce mardi 14 juin 2022, le représentant de l’ONU dénonce notamment la mort de 382 jeunes birmans et la torture de milliers d’autres.

Des centaines d’enfants ont été tués et torturés par les forces de sécurité birmanes depuis le coup d’État de 2021, non seulement comme victimes collatérales des affrontements mais en tant que cibles délibérées de la junte pour semer la terreur, a déclaré ce mardi 14 juin 2022 un expert de l’ONU.

Des enfants battus à mort ou torturés

Des mineurs ont été battus à mort, poignardés ou torturés, quand d’autres ont subi des simulacres d’exécutions, détaille Tom Andrews, rapporteur des Nations unies pour les droits de l’homme en Birmanie, dans un rapport publié mardi.

La junte militaire, qui dénonce régulièrement les ingérences de l’ONU et des pays occidentaux, n’a pu être immédiatement jointe pour réagir à ces accusations.

250 000 enfants birmans déplacés

Selon le rapport, qui s’appuie sur des informations des agences de l’ONU, d’organisations humanitaires et de groupes de défense des droits humains, quelque 250 000 enfants ont été déplacés par les combats en Birmanie et au moins 382 ont été tués, dont certains dans des bombardements aériens ou des tirs d’artillerie.

« Les attaques incessantes de la junte contre des enfants soulignent la perversité des généraux (de la junte) et leur volonté d’infliger d’immenses souffrances à des victimes innocentes pour soumettre le peuple », écrit Tom Andrews dans un communiqué.

« Les attaques de la junte contre les enfants sont constitutives de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre », ajoute-t-il.

En Birmanie, le retour de la répression et de la guerre civile

Le coup d’État militaire de l’an dernier et la répression brutale qui s’en est suivie ont fait replonger la Birmanie dans la guerre civile, de nombreux groupes ayant pris les armes pour résister.

Dans ce contexte, l’ONU a rassemblé des informations selon lesquelles au moins 142 enfants ont été torturés par des militaires, des policiers ou des milices pro-junte, indique le rapport, qui fait aussi état d’une augmentation du travail forcé des mineurs, y compris en tant qu’enfants-soldats.

Tom Andrews appelle les membres des Nations unies à isoler financièrement la junte et à « répondre à la crise en Birmanie avec le même caractère d’urgence que pour la crise en Ukraine ».

Ouest France avec Reuters – 14 juin 2022

#birmanie #droits-de-l-homme #enfance #o-n-u

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/06/14/birmanie-des-centaines-denfants-ont-ete-tues-et-tortures-par-la-junte-selon-lonu/

vna_info@diaspora-fr.org

Lèse-majesté : Le poisson d’avril de ThaiVietjet harponné par un inquisiteur royaliste

Un avocat royaliste thaïlandais a porté plainte pour lèse-majesté contre un membre de la compagnie Thai Vietjet pour un poisson d’avril annonçant l’ouverture d’une ligne entre Munich et Nan.

Un poisson d’avril tweeté par une hôtesse de l’air thaïlandaise de la compagnie aérienne Thai Vietjet pourrait faire l’objet de poursuites au pénal après qu’un avocat royaliste a porté plainte pour lèse-majesté, alléguant que le message, qui ne cite pourtant aucun membre de la famille royale, constituait une insulte envers le roi de Thaïlande Maha Vajiralongkorn.

La police doit encore décider s’il y a lieu de porter l’affaire devant la cour pénale en vertu de la très sévère de loi “lèse-majesté” qui prévoit des peines pouvant aller de 3 à 15 ans de prison pour toute forme d’insulte envers la monarchie.

Thai Vietjet est la filiale thaïlandaise de la compagnie low-cost vietnamienne Vietjet Aviation JSC.

Le compte officiel de Thai Vietjet a tweeté le 1er avril que la compagnie aérienne lançait une nouvelle ligne entre la province thaïlandaise de Nan et Munich en Allemagne, suscitant la colère d’ultra-royalistes qui ont appelé sur les réseaux sociaux à boycotter la compagnie aérienne.

Le tweet incriminé a plus tard été supprimé et la compagnie aérienne a diffusé le lendemain un message d’excuses. Le communiqué expliquait que la haute direction n’était pas au courant du tweet annonçant “un vol entre une province de Thaïlande et une ville d’Europe, qui a suscité de nombreuses réactions du public”.

Le tweet ne mentionnait pas le roi Vajiralongkorn, 69 ans, qui a une propriété en Allemagne où il passe du temps avec sa “noble concubine” Sineenat Wongvajiraphakdi qui est née dans la province de Nan.

Le roi a accordé à Sineenat le titre d’épouse royale peu de temps après son couronnement en 2019. Un peu plus tôt, il avait épousé une de ses gardes du corps, devenue la reine Suthida.

La Thaïlande a été secouée en 2020 et 2021 par une série de grandes manifestations menées par une partie de la jeunesse qui dénonce les archaïsmes culturels et institutionnels perpétués par l’élite au pouvoir. Certains militants sont allés jusqu’à critiquer ouvertement le roi, pointant entre autres le fait qu’il passe le plus clair de son temps à l’extérieur du pays. Au moins 183 personnes ont été accusées d’avoir insulté la monarchie depuis le début des manifestations en 2020.

Le PDG de la compagnie aérienne Thai Vietjet, Woranate Laprabang, a répondu à l’indignation des internautes royalistes en déclarant que le personnel responsable avait été suspendu dans l’attente d’une enquête.

Je voudrais une fois de plus m’excuser auprès du peuple thaïlandais pour un tel incident“, a-t-il déclaré.

Mais l’avocat et militant Srisuwan Janya a déposé lundi une plainte auprès de la police pour lèse-majesté et crime informatique, affirmant dans un message sur Facebook que le tweet “montrait une intention d’offenser” et que des excuses ne suffisaient pas.

Srisuwan Janya est bien connu des services de police pour avoir la plainte facile. Il avait déclaré en 2019 au Bangkok Post avoir comptabilisé plus de 1.000 dépôts de plainte de sa part, notamment pour fraude à la consommation, corruption et problèmes environnementaux.

La police va examiner la plainte et passer en revue “tous les faits” relatifs à ce qui s’est passé pour déterminer “s’il y a eu une intention criminelle“, a déclaré à Reuters Kissana Phathanacharoen, porte-parole adjoint de la police thaïlandaise.

La loi thaïlandaise sur le lèse-majesté a récemment fait l’objet de critiques de la part de certains militants et politiciens de l’opposition – une initiative audacieuse dans un pays qui considère traditionnellement le roi comme un demi-dieu et au-dessus de toutes critiques.

Lepetitjournal.com avec Reuters – 5 avril 2022

#aviation #droits-de-l-homme #justice #royaute #thailande

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/04/05/lese-majeste-le-poisson-davril-de-thaivietjet-harponne-par-un-inquisiteur-royaliste/

vna_info@diaspora-fr.org

Birmanie : les crimes contre l'humanité de la junte éclipsés par la guerre en Ukraine

Le déclenchement de la guerre en Ukraine fait mécaniquement converger les projecteurs de l’actualité aux antipodes de la Birmanie.

Le chef de la junte putschiste Minh Aung Hlaing en profite pour rééditer la politique de terreur et de terre brulée expérimentée en 2017 en Arakan par ce même général, alors commandant en chef de l’armée birmane et ministre de la Défense, contre la minorité musulmane rohingya.

Le 15 mars, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme a accusé l’armée birmane de s’être livrée à des « violations et à des atteintes systématiques et généralisées aux droits de l’homme », et de montrer un « mépris flagrant pour la vie humaine ». Certaines de ces violations « pourraient être assimilées à des crimes de guerre et à des crimes contre l’humanité », estime l’ONU, qui a pour habitude de laisser le soin aux tribunaux de trancher.

Conformément à une tradition remontant aux rois birmans du XIXème siècle*, les généraux putschistes sont particulièrement réactifs à l’actualité internationale. La junte présidée par le général Minh Aung Hlaing pratique, depuis février 2021, comme seule politique, la brutalité croissante de la répression, avec artillerie, blindés, raids aériens, entre autres. Les projecteurs désormais braqués sur la lointaine Ukraine, il y a pour la junte une occasion à ne pas manquer.

LA POPULATION DE TOUTE LA BIRMANIE « TRAITÉE » COMME LES ROHINGYAS

Le déclenchement de la guerre en Ukraine, faisant mécaniquement converger les projecteurs de l’actualité aux antipodes de la Birmanie, permet au général Minh Aung Hlaing de rééditer la politique de terreur et de terre brulée expérimentée en 2017 en Arakan par le même général, déjà commandant en chef et ministre de la Défense, contre la minorité musulmane rohingyas.Bilan approximatif de l’action de l’armée birmane en 2017 : 700 000 réfugiés toujours entassés dans des camps au Bengladesh, « gérés » tant bien que mal sous la supervision et par les fonds de l’ONU, des dizaines de milliers de morts, et de femmes violées…

Depuis 2021, contrairement aux précédentes opérations de terre brûlée dont la Tatmadaw, nom officiel de l’armée birmane, est coutumière depuis des décennies dans les zones de minorités ethniques, la maîtrise des technologies de l’information par les résistants facilite la médiatisation des exactions des militaires.

Voici un résumé des exactions de l’armée birmane dans le centre-ouest de la Birmanie, répertoriées durant les deux premières semaines de ce mois de mars par le réseau DVB (Democratic Voice of Burma) connu pour son professionnalisme. Les corps incinérés de 11 civils, dont quatre jeunes enfants, ont été découverts après que les troupes ont massacré les habitants du village de Letpadaw à Yinmarbin, dans la région de Sagaing.La violence dans les townships de Sagaing a récemment atteint des niveaux sans précédent.

Après qu’une coupure d’Internet a été imposée à la région le 3 mars, les troupes ont lancé de nombreuses attaques indiscriminées contre les populations civiles. De multiples meurtres et incendies criminels ont été signalés presque chaque jour depuis que les troupes sont stationnées dans la région.Les résidents de Letpadaw affirment que des soldats ont mis le feu aux corps de 10 personnes et à deux maisons situées près du monastère de Letpadaw vers 15 heures le 8 mars. Ils affirment en outre avoir découvert le cadavre calciné d’une femme âgée, et déclarent que les recherches se poursuivent pour retrouver d’autres personnes disparues à la suite de l’attaque.

On ignore actuellement combien de victimes de ce dernier massacre ont été tuées avant que leur corps ne soit brûlé ou, au contraire, si certaines ont été brûlées vives.Un dirigeant des PDF, un groupe de résistance daung minh opérant dans la région, a déclaré à DVB que, le 7 mars, les troupes se sont déployées dans le village de Si Hlaung en vue de lancer des opérations contre les villages voisins. Elles sont entrées dans Letpadaw le 8 mars et ont été contrées par les factions PDF. Les civils qui n’ont pas réussi à fuir ont été massacrés par les soldats qui ont attaqué avec des armes légères et des barrages d’artillerie lourde. Les rapports actuels suggèrent que six autres civils, dont au moins deux enfants, ont été assassinés par les troupes lors d’un incident distinct à Letpadaw le même jour.

C’est dans la matinée du 9 mars que les habitants disent avoir découvert les restes carbonisés de onze de leurs concitoyens.« Nous sommes revenus après leur départ de notre village et nous avons découvert que deux personnes, une mère et son enfant, faisaient partie des personnes brûlées. L’enfant n’était qu’un bébé. Une autre [victime] n’avait que neuf ans. Nous avons trouvé 11 morts [des cadavres brûlés] jusqu’à présent, mais nous allons poursuivre les recherches dans l’est du village », a déclaré un habitant de Letpadaw au média social People’s Spring Media. Les habitants ont déclaré que, les troupes étant toujours stationnées dans la région, ils craignaient que de violents massacres ne se produisent dans chacun des villages de Yinmarbin dans les jours à venir.

Ces deux dernières semaines, l’armée s’est livrée à une série d’atrocités dans le canton de Yinmarbin. Le 28 février, les troupes ont pris en otage 80 élèves de l’école primaire du village de Chin Pone, apparemment pour les utiliser comme bouclier humain lors des combats avec les factions de la PDF. Au moins onze civils ont été tués lors de raids sur le village.Au cours de la même période, des milliers de maisons de Sagaing ont été incendiées par les militaires dans le cadre d’incendies criminels typiques des campagnes de terre brûlée de l’armée birmane. Des habitants du canton de Kale à Sagaing ont déclaré le 13 mars à la DVB qu’ils pensaient que les soldats commettaient de plus en plus d’atrocités, en partie à cause de leur consommation croissante de yaba, un type de méthamphétamine populaire auprès des soldats de la Tatmadaw.

PAS D’ASSURANCE DE SURVIE DE LA JUNTE

L’éloignement des médias ne suffit pas à assurer l’avenir d’une junte dépourvue de toute possibilité de reconquérir ne serait-ce qu’une once d’acceptabilité pour les neuf dixièmes de la population. Le contrôle territorial des différentes organisations de lutte armée progresse, malgré les raids aériens contre des villageois désarmés. La ville de Rangoon, capitale économique, est de plus en plus asphyxiée par d’incessantes coupures d’électricité et d’eau. Le recours aux groupes électrogènes, avec la raréfaction du carburant et la hausse fulgurante de son prix, n’est plus une alternative.

Les désertions au sein de l’armée birmane se multiplient. Selon des informations – non confirmées à ce jour – plusieurs pelotons, un capitaine et 2 lieutenants, en garnison à Putao, dans le nord de l’État Kachin à l’extrême nord de la Birmanie, sont passés début mars avec armes et bagages du côté des PDF, associés à la KIA, la Kachin Independance Army.

Les généraux putschistes, Minh Aung Hlaing en tête, ont multiplié les voyages à Moscou depuis un an. Au point de paraître plus poutinien que Poutine. Or l’ambassadeur de la Birmanie à l’ONU a voté, lors de l’Assemblée générale consacrée le 4 mars à la guerre en Ukraine, pour le renforcement des sanctions contre la Russie. La Birmanie fut, au grand dam de la junte, l’un des 94 promoteurs du texte appelant à de sévères sanctions contre la Russie. L’ambassadeur Kyaw Moe Tun est parvenu à conserver le siège et la fonction qui lui avait été confiés par le gouvernement « démocratique » antérieur au coup d’État. Depuis le putsch, l’ambassadeur refuse d’obéir à la junte, et vote selon les instructions reçues du gouvernement d’unité nationale, issu des élections du 8 novembre 2020.

Par Francis Christophe -AsiaLyst – 19 mars 2022

#birmanie #droits-de-l-homme #militaire

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/03/20/birmanie-les-crimes-contre-lhumanite-de-la-junte-eclipses-par-la-guerre-en-ukraine/

vna_info@diaspora-fr.org

Coup d'État en Birmanie : l'ONU dénonce des crimes contre l'humanité

L’ONU a dénoncé mardi 15 mars des tueries de masse en Birmanie, accusant l’armée de possibles crimes contre l’humanité et crimes de guerre depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021.

Dans un rapport portant sur la période ayant suivi le putsch, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a appelé la communauté internationale à prendre immédiatement des mesures pour enrayer la spirale de violence en Birmanie. «L’ampleur et la portée effroyables des violations du droit international subies par le peuple de Birmanie exigent une réponse internationale ferme, unifiée et résolue», a déclaré la Haute-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, dans un communiqué.

«Violations» et «atteintes systématiques» aux droits de l’Homme

Le Haut-Commissariat accuse l’armée birmane de s’être livrée «à des violations et à des atteintes systématiques et généralisées aux droits de l’homme», et de faire part d’un «mépris flagrant pour la vie humaine». Certaines de ces violations «pourraient être assimilées à des crimes de guerre et à des crimes contre l’humanité», estime l’ONU, qui a pour habitude de laisser le soin aux tribunaux de trancher.

«Nous avons vraiment été en mesure d’identifier l’existence d’un mode opératoire au cours de l’année écoulée, qui montre qu’il s’agit d’attaques systématiques coordonnées et planifiées, et qu’il existe des indications claires qu’il pourrait s’agir de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité», a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, lors de la présentation du rapport.

Plus d’un an après le coup d’État du 1er février 2021 qui a renversé Aung San Suu Kyi et mis fin à une parenthèse démocratique de 10 ans, la Birmanie reste plongée dans le chaos. Des milices anti-junte ont pris les armes contre les généraux qui étouffent dans le sang la contestation. Ravina Shamdasani a également souligné qu’avant le coup d’État, le Haut-Commissariat avait déjà «parlé du fait que la Tatmadaw (forces armées birmanes) avait commis des crimes contre l’humanité en relation avec le traitement des Rohingyas», minorité musulmane du pays.

Le Figaro avec Agence France Presse – 15 mars 2022

#birmanie #droits-de-l-homme #guerre #o-n-u

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/03/16/coup-detat-en-birmanie-lonu-denonce-des-crimes-contre-lhumanite/

vna_info@diaspora-fr.org

Quelle est la situation en Birmanie, un an après le coup d'Etat ?

En un an, la junte “a tué plus de 1 400 personnes et en a arrêté plus de 11 000” autres, selon un dernier bilan de l’organisation de défense des droits de l’homme Fortify Rights, basée en Asie du sud-est.

La fin d’une décennie de transition démocratique. Le 1er février 2021, les forces armées, commandées par le général Min Aung Hlaing, menaient un coup d’Etat et renversaient le gouvernement civil en Birmanie, arrêtant et assignant à résidence sa dirigeante, Aung San Suu Kyi, tout en proclamant l’état d’urgence pour un an.

La réaction fut massive. Plusieurs dizaines de milliers de Birmans sont descendus dans les rues pour dénoncer ce putsch, tandis qu’une grève générale a été décrétée, rassemblant de nombreux fonctionnaires, enseignants ou encore médecins. La junte militaire a répliqué en menant une répression sanglante, qui continue de s’intensifier un an après. Selon un dernier bilan de l’organisation de défense des droits de l’homme Fortify Rights*, basée en Asie du Sud-Est, la junte “a tué plus de 1 400 personnes et arrêté plus de 11 000 personnes” depuis le 1er février 2021.

Pour marquer l’anniversaire du coup d’Etat, mardi, plusieurs appels à des grèves silencieuses ont été lancés en Birmanie. Franceinfo revient sur la situation dans ce pays après douze mois de contrôle et de répression militaire.

La junte confrontée à “une résistance inattendue”

En ce début d’année, les forces du général Min Aung Hlaing font face à plusieurs fronts d’opposition en Birmanie, en particulier de groupes armés issus de minorités ethniques. La résistance s’intensifie dans les régions de Sagaing et dans l’Etat de Kayah, respectivement dans le centre et l’est du pays.

L’armée tente en parallèle de reprendre le contrôle d’une région plus au sud contrôlée par des insurgés de la minorité karen, où des dirigeants du mouvement de désobéissance civile se sont réfugiés, précise Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse associée au Centre Asie à l’Institut français des relations internationales (Ifri). “Cela se joue un peu partout, dans le nord également – les résistants ont avantage à disséminer leurs forces (…). L’armée est confrontée à une résistance multiforme inattendue”, détaille à franceinfo la spécialiste de la Birmanie. Une résistance à la fois “armée et civile, avec le refus de payer ses impôts, ou le boycott des produits générés par les entreprises sous contrôle de la Tatmadaw [armée].

“Sur le terrain militaire, l’armée est défiée sur de multiples fronts et il n’est pas sûr qu’elle parvienne à les gérer en même temps. Elle est en outre en état de siège et désorganisée par des défections.” Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse au Centre Asie de l’Ifri à france info

Depuis le mois de juillet, des milices, soutenues par des factions ethniques, mènent des attaques contre l’armée, relève l’ONG Human Rights Watch* dans son rapport annuel publié en début d’année. Dans le centre et l’ouest du pays, “des combats soutenus entre les milices et l’armée auraient tué des centaines de soldats”, rapporte l’organisation.

Sophie Boisseau du Rocher note “davantage de coopération entre groupes ethniques” dans cette résistance à la junte. Le gouvernement d’unité nationale (NUG), opposé à l’armée, composé de “membres du Parlement, de représentants de minorités ethniques et de la société civile” selon Human Rights Watch, “a d’emblée intégré un paramètre interethnique dans sa stratégie, et cela paye aujourd’hui”, développe la chercheuse. “C’est la première fois que l’armée, qui a toujours joué la division, est confrontée à un front mieux organisé.”

Une répression qui s’intensifie

L’organisation de cette résistance a provoqué “des réactions très violentes” de la part de la junte, selon la spécialiste. Fin décembre, plusieurs dizaines de personnes ont été retrouvées mortes calcinées dans l’est du pays. La junte a également “intensifié ses opérations militaires contre les groupes armés ethniques dans certaines régions”, ajoute Human Rights Watch. Dans son dernier rapport, l’organisation revient sur “les abus qui constituent des crimes contre l’humanité”, commis depuis un an par “les forces de sécurité” en Birmanie. L’organisation évoque “des actes de torture, de graves privations de liberté, des disparitions forcées, des viols et autres abus sexuels, et des traitements inhumains”.

“Journalistes, avocats, personnels de santé, manifestants opposés à la junte, représentants de la société civile, femmes et bien d’autres continuent de courir un risque élevé d’arrestations arbitraires.” Human Rights Watch dans son rapport annuel 2022

L’organisation rappelle que l’armée a “fréquemment” arrêté et placé en détention des proches des Birmans ciblés, “notamment des enfants et des personnes âgées”, quand ces personnes recherchées restaient introuvables. Et pour les manifestants prodémocratie en détention, “on compte, parmi les méthodes de torture employées, des passages à tabac, des simulacres d’exécution à l’aide d’armes à feu, des brûlures à l’aide de cigarettes, des viols et des menaces de viol”, alerte Human Rights Watch. L’ONG note que les professionnels du secteur de la santé ont été particulièrement ciblés.

Quant à la liberté d’expression, l’association d’assistance aux prisonniers politiques faisait état de 98 journalistes arrêtés en Birmanie entre le 1er février et le 25 octobre 2021, avec 46 reporters toujours en détention. “Nous sommes consternés par l’escalade alarmante des graves atteintes aux droits humains au Myanmar”, a déclaré début décembre le porte-parole de la haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, dans un communiqué*. Plus de 300 000 civils ont également été déplacés.

Le gouvernement civil écrasé

Après son arrivée au pouvoir, la junte a décidé d’annuler les résultats des élections législatives de novembre 2020, largement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi. Le 6 décembre, la dirigeante déchue du gouvernement civil a été condamnée à quatre ans de prison, notamment pour violation des restrictions liées à la pandémie de Covid-19 – une peine ensuite réduite à deux ans.

Quatre ans de détention sont venus s’ajouter à sa première condamnation le 10 janvier, cette fois-ci pour “importation illégale de talkies-walkies”. Quelques jours après cette peine, elle a écopé de cinq nouveaux chefs d’accusation. Entre des inculpations pour sédition, corruption ou violation d’une loi sur les secrets officiels, la prix Nobel de la paix encourt plusieurs décennies de prison.

Aung San Suu Kyi est loin d’être la seule à avoir fait l’objet de telles condamnations. Récemment, un ancien ministre du gouvernement civil a été condamné à soixante-quinze ans de prison, tandis que l’un de ses collaborateurs a reçu une peine de vingt ans d’incarcération. Le 21 janvier, Phyo Zeyar Thaw, un ancien député de la LND arrêté en novembre, a été condamné à la peine de mort “pour avoir violé la loi antiterroriste”, ont annoncé les militaires dans un communiqué. L’ex-élu est soupçonné d’être à l’origine d’attaques contre les forces de sécurité. La junte au pouvoir a promis de nouvelles élections en 2023. Mais rares sont ceux qui croient en cette perspective.

L’économie du pays est laminée

Au-delà de l’aspect politique, “la situation est absolument dramatique” sur le plan économique en Birmanie*,* résume Sophie Boisseau du Rocher. “Le putsch, doublé de la crise sanitaire, a plongé l’économie dans une grande récession.” Cet été, la Banque mondiale* estimait que “l’économie devrait se contracter d’environ 18%” pour l’année fiscale d’octobre 2020 à septembre 2021. L’activité économique birmane, poursuit l’institution, “a été frappée par une mobilité et des revenus réduits, des protestations et des pénuries de main-d’œuvre, ainsi que par la perturbation continue des services commerciaux essentiels (…) et des services publics”.

Selon la Banque mondiale, “environ 1 million d’emplois pourraient être perdus et de nombreux autres travailleurs connaîtront une baisse de leurs revenus”, entre les conséquences de la pandémie et celles du coup d’Etat. “Le taux de pauvreté pourrait dépasser les 50%, 11% des Birmans se trouvent en situation d’insécurité alimentaire, rappelle Sophie Boisseau du Rocher. La population est dans un régime de survie.”

Par Valentine Pasquesoone – France Télévisions – 30 janvier 2022

#birmanie #droits-de-l-homme #politique

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/01/30/quelle-est-la-situation-en-birmanie-un-an-apres-le-coup-detat/

vna_info@diaspora-fr.org

La Birmanie condamne à mort deux ex membres du parti d’Aung San Suu Kyi

Un tribunal militaire a déclaré Phyo Zeyar Thaw, membre de la NLD, et le militant Kyaw Min Yu coupables de terrorisme. Il s’agit des sentences les plus sévères depuis le coup d’État d’il y a un an.

En Birmanie, un tribunal militaire à huis clos a condamné à mort un membre du parti de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi et un éminent militant pour la démocratie.

Phyo Zeyar Thaw, membre de la LND, arrêté en novembre, a été condamné à mort pour des infractions à la loi antiterroriste du pays, selon une déclaration des généraux.

L’éminent militant pour la démocratie Kyaw Min Yu, plus connu sous le nom de Ko Jimmy, a été condamné à la même peine.

Ils ont été reconnus coupables d’infractions liées à des explosifs, à des attentats à la bombe et au financement du terrorisme, mais les détails n’ont pas été précisés en raison du black-out sur les procédures. L’épouse de Min Yu, Nilar Thein, a démenti en octobre les allégations portées contre son mari.

La Birmanie a été plongé dans la crise lorsque le chef de l’armée, Min Aung Hlaing, a déposé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi et pris le pouvoir pour les militaires le 1er février de l’année dernière.

Le coup d’État a suscité des manifestations de masse et un mouvement de désobéissance civile, et des milliers de personnes ont été arrêtées dans le cadre de la répression de la dissidence par l’armée. On estime que près de 1 500 civils ont été tués.

Phyo Zeyar Thaw et Kyaw Min Yu ont tous deux été emprisonnés par les régimes militaires précédents et figurent parmi les militants les plus éminents à avoir été condamnés à mort depuis le coup d’État. La Birmanie n’a pas procédé à une exécution depuis des décennies.

«Coopération de citoyens dévoués»

Phyo Zeyar Thaw, de son vrai nom Maung Kyaw, a été arrêté en novembre dernier dans un appartement de Yangon, la plus grande ville du pays, à la suite d’une “information et de la coopération de citoyens dévoués”, selon l’armée.

Connu comme un pionnier du hip-hop, Phyo Zeyar Thaw avait été élu au parlement dans le cadre de l’évolution du pays vers la démocratie en 2015.

Les militaires ont déclaré qu’il avait deux pistolets, des munitions et un fusil M-16 en sa possession au moment de son arrestation, et l’ont accusé d’avoir orchestré plusieurs attaques contre les forces de sécurité.

Kyaw Min Yu, qui s’est fait connaître lors du soulèvement étudiant de 1988 au Myanmar, a été arrêté lors d’un raid nocturne en octobre.

Membre du mouvement dit de la “Génération 88”, qui a contesté les précédents dirigeants militaires du Myanmar, il a été accusé d’inciter à l’agitation par ses publications sur les médias sociaux.

Gavroche-thailande.com – 24 janvier 2022

#birmanie #droits-de-l-homme #justice #peine-de-mort

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/01/24/la-birmanie-condamne-a-mort-deux-ex-membres-du-parti-daung-san-suu-kyi/

vna_info@framasphere.org

Birmanie : six mois après le putsch, la population lutte désormais pour sa survie

Cela fait six mois, ce dimanche 1er août, que la junte s’est emparée du pouvoir en Birmanie. Depuis, le pays s’enfonce dans une des crises les plus graves de son histoire. Alors que certaines zones ont complètement glissé dans la guerre civile, des millions de Birmans luttent désormais pour leur survie.

Il y a tout juste six mois, la Birmanie a replongé dans la dictature après une parenthèse démocratique de dix ans. Le 1er février, le général Min Aung Hlaing décide de renverser le pouvoir démocratiquement élu aux élections de novembre 2020, ordonne l’arrestation de la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi et proclame l’état d’urgence pour une durée d’un an.

S’est ensuivi un mouvement pour la démocratie sans précédent touché de plein fouet par une catastrophe sanitaire que les militaires au pouvoir sont incapables de maîtriser. Après avoir lutté pendant des mois contre la dictature des militaires, les Birmans doivent désormais faire face à une troisième vague meurtrière de Covid-19. Le pays rapporte au moins 300 morts par jour mais l’administration dépassée a cessé de tenir le décompte des morts.

La Birmanie est exsangue et la population épuisée. La situation économique est catastrophique : après six mois d’une économie à l’arrêt, de la fermeture des frontières à cause de la pandémie, une interruption des vols commerciaux et du transport de marchandises, des millions de Birmans n’ont plus d’emploi – beaucoup ont perdu leur travail, en particulier dans le tourisme – n’ont plus de revenus et des difficultés à se nourrir, la pauvreté explose. Les Nations unies tirent la sonnette d’alarme et redoutent des conséquences dramatiques pour la population civile.

« Impératif humanitaire »

Pour Min Zin, politologue exilé à Chiang Mai, en Thaïlande, interrogé par notre correspondante à Bangkok Carol Isoux, le désastre humanitaire est total et doit appeler à la solidarité internationale.

« Nous avons atteint un niveau d’impératif humanitaire, tant la crise est grave, affirme-t-il. Ces derniers jours j’ai perdu deux cousines très proches et 14 de mes collègues sont malades. L’économie s’étouffe, même si vous avez de l’argent sur votre compte en banque, vous ne pouvez pas le retirer, à cause de la crise du secteur bancaire et maintenant pour beaucoup de Birmans la nourriture se met à manquer, il y a des pénuries de nourriture. C’est pour ça que je pense qu’on peut parler d’impératif humanitaire. »

L’urgence de la situation impose une action forte et efficace de la communauté internationale, sans quoi le pays pourrait basculer dans une crise humanitaire sans précédent, estime également Manny Maung, chercheure à Human Rights Watch (HRW). Elle parle de situation dramatique car l’un des problèmes dont on parle peu, selon elle, est le manque de nourriture.

« Concernant la pénurie alimentaire, on en est arrivé au point où les prix ont tellement explosé que certaines familles n’ont même pas les moyens de s’acheter des œufs, indique la spécialiste*. Et dans une société en grande partie rurale, si les gens sont malades, ils ne pourront plus aller travailler. D’autres vont combattre la junte ou sont en fuite car des mandats d’arrêts ont été émis contre eux. La situation est telle qu’il faut absolument dans les six prochains mois acheminer une aide humanitaire d’urgence à la population avant qu’elle n’empire davantage.* »

« Crimes contre l’humanité »

Le bilan de la répression sanglante de l’armée birmane qui a suivi le renversement du gouvernement d’Aung San Suu Kyi est lourd : plus de 900 morts dont 75 enfants, près de 7 000 arrestations, des mandats d’arrêts par centaines. Usage disproportionné de la force, actes de tortures, disparitions forcées, la répression des civils est telle que ces violations pourraient être qualifiées de crimes contre l’humanité selon Manny Maung.

« Nous sommes très inquiets de l’ampleur de ces crimes, dit-elle. Des détentions arbitraires, le recours à la torture, des prises d’otages aussi au cours desquelles des membres d’une famille sont arrêtés à la place de la personne recherchée par les militaires. La junte a émis près de 2 000 mandats d’arrêts, dont 600 contre des médecins et soignants. Comment dans ces conditions la population peut-elle surmonter cette crise du Covid qui est en train de faire des ravages dans le pays ? »

Human Rights Watch a également répertorié des cas de torture et de viol sur des victimes incarcérées par les militaires. Des cas qui ne sont pas isolés à une région, un quartier ou une prison, selon l’organisation. « Nous avons aussi des témoignages de violences sexuelles ou de viol sur des femmes mais aussi sur des hommes dans les maisons d’arrêt. Cette violence de masse contre la population ne peut être tolérée. C’est une situation vraiment tragique à laquelle nous devons mettre un terme le plus rapidement possible. »

« Le nombre et l’étendu des crimes peuvent constituer des crimes contre l’humanité, ce qui justifie certainement une enquête internationale sans entraves », ajoute la chercheure.

Le mouvement pro-démocratie dans l’impasse, pourtant la résistance ne faiblit pas

Le mouvement pro-démocratie, ses instances politiques, critiquées par les leaders ethniques du pays, et qui n’ont pas encore obtenu de vraie reconnaissance internationale, semble pour l’instant dans l’impasse.

Mais la population continue son mouvement de désobéissance civile après des mois de mobilisation, de grèves qui ont paralysé des pans entiers de l’économie, des campagnes de boycott de produits dont les profits alimentent les caisses de la junte.

En pleine crise sanitaire, la société civile résiste et s’organise pour faire face au manque de matériel et de médicaments, aux hôpitaux littéralement pillés par la junte qui confisque les bouteilles d’oxygènes et aux mandats d’arrêts émis par la junte contre les médecins pour décourager la population et l’écarter du mouvement de désobéissance civile.

Un système parallèle a été mis en place pour venir en aide aux familles de malades du Covid, des opérations de collecte de dons viennent palier les besoins des plus pauvres.

« Nous distribuons des médicaments, des bouteilles d’oxygène et de la nourriture, y compris dans les villes, explique une membre de la Ligue nationale pour la démocratie, qui a souhaité garder l’anonymat. Nous apportons aux civils des soins d’urgence grâce à nos membres, à la société civile et aux organisations. C’est notre mission prioritaire. »

Et dans les nombreux États en proie à la rébellion depuis des décennies contre la junte, des bataillons se forment pour constituer des forces capables de s’opposer à une armée toute puissante.

« L’armée ne peut pas contrôler tout le pays. Grâce à notre résistance nous réussirons à affronter les militaires, ajoute-t-elle. Même pendant la pandémie, l’armée continue à sauvagement torturer les citoyens. Mais l’armée ne peut pas nous contrôler et nous gouverner. Nous avons constitué les forces de défense du peuple pour protéger notre pays. Ce n’est pas l’unique moyen pour obtenir la démocratie, nous cherchons d’autres moyens pour y parvenir. »

Le gouvernement d’unité nationale en exil, qui bénéficie d’un énorme soutien populaire, a quant à lui de nouveau lancé un appel à la communauté internationale pour faire « cesser le règne de la terreur ». Quant à la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, arrêtée lors du putsch, elle est toujours en détention. Lundi dernier, la junte a annulé les résultats des élections de 2020, remportées à une écrasante majorité par la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Radio France Internationale – 1er Août 2021

#birmanie #droits-de-l-homme #politique #sante

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2021/08/02/birmanie-six-mois-apres-le-putsch-la-population-lutte-desormais-pour-sa-survie/

vna_info@framasphere.org

Premier procès pour Aung San Suu Kyi dans la capitale birmane

Le premier procès d’Aung San Suu Kyi doit s’ouvrir ce lundi à Naypyidaw. Arrêtée par l’armée en février, l’ex-dirigeante de Birmanie est accusée d’avoir violé les règles sanitaires lors de la campagne législative et d’avoir utilisé des équipements de communication sans licence.

L’ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi doit être jugée, lundi 14 juin, lors d’un premier procès dans la capitale Naypyidaw. Interpellée au matin du 1er février et assignée depuis à résidence, la lauréate du prix Nobel de la paix 1991 – “en bonne santé”, selon ses avocats, malgré les semaines passées à l’isolement – fait face à des poursuites judiciaires hétéroclites.

Elle doit être jugée pour importation illégale de talkies-walkies, non-respect des restrictions liées au coronavirus et violation d’une loi sur les télécommunications.

“Le tribunal va entendre les témoins de l’accusation. Aung San Suu Kyi ne s’exprimera pas aujourd’hui” (lundi), a précisé à l’AFP l’un de ses avocats, Khin Maung Zaw. Dans une deuxième procédure, elle comparaîtra à partir de mardi pour sédition aux côtés de l’ex-président de la République Win Myint.

Âgée de 75 ans, elle est aussi inculpée pour avoir violé une loi sur les secrets d’État datant de l’époque coloniale, mais aussi pour corruption, accusée d’avoir perçu plus d’un demi-million de dollars et une dizaine de kilos d’or de pots-de-vin. Aucune date de procès n’a été avancée à ce stade pour ces deux charges, les plus lourdes à son encontre.

Des accusations “absurdes”

Aung San Suu Kyi encourt de longues années de prison si elle est reconnue coupable. Le chef de la junte “Min Aung Hlaing est déterminé à l’enfermer pour le reste de sa vie”, a déploré à l’AFP Debbie Stothard, coordinatrice du réseau Alternative ASEAN. “On va assister à une procédure spectacle uniquement motivée par des raisons politiques”.

L’ex-dirigeante a été autorisée à rencontrer à deux reprises seulement l’équipe juridique chargée de la défendre. Chaque réunion n’a pas pu dépasser une trentaine de minutes. “On se prépare au pire”, a commenté Khin Maung Zaw, qui dénonce des accusations “absurdes” montées de toute pièce dans le but de “la tenir à l’écart de la scène (politique) du pays et de salir son image”.

Pour justifier son passage en force, l’armée a allégué des fraudes “énormes” aux législatives de novembre 2020, remportées massivement par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi.

Les généraux birmans menacent de dissoudre cette formation et ont indiqué vouloir organiser de nouvelles élections dans les deux ans. Manifestations quasi-quotidiennes, économie paralysée par des grèves massives, recrudescence des affrontements entre armée et factions ethniques rebelles : la Birmanie est en ébullition depuis le putsch qui a mis fin à une parenthèse démocratique de dix ans.

Répression féroce

Le mouvement de contestation est réprimé dans le sang par les forces de sécurité qui ont tué ces derniers mois plus de 860 civils, dont des femmes et des enfants, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

Près de 5000 personnes ont été placées en détention, des ONG dénonçant des cas d’exécutions extra-judiciaires, de tortures ou de violences envers les femmes. La responsable des droits humains aux Nations unies, Michelle Bachelet, a déploré vendredi l’intensification des violences, ajoutant que la junte était “entièrement responsable de cette crise”.

Les exactions ont poussé de nombreux opposants à la junte à former une Force de défense du peuple (PDF), composée de civils ripostant aux forces de sécurité avec des armes artisanales. Mais ces milices civiles ont du mal à rivaliser avec une armée dotée de moyens très importants.

Aung San Suu Kyi a déjà passé plus de 15 ans en résidence surveillée sous les précédentes dictatures militaires, avant d’être libérée en 2010 et de prendre cinq ans plus tard la tête du pays.

Longtemps considérée comme une icône de la démocratie, comparée à Nelson Mandela, Gandhi ou Martin Luther King, son image s’est considérablement ternie ces dernières années à la suite du drame des musulmans rohingyas qui ont fui en 2017 par centaines de milliers les exactions de l’armée pour se réfugier au Bangladesh voisin. Le fait qu’elle soit redevenue une prisonnière politique et les procès qui l’attendent pourraient de nouveau changer la donne.

France24 TV Avec Reuters et Agence France Presse – 14 juin 2021

#birmanie #droits-de-l-homme #justice #politique

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2021/06/14/premier-proces-pour-aung-san-suu-kyi-dans-la-capitale-birmane/