Des pédiatres alertent sur la résurgence du scorbut : «Ce n’est pas négligeable pour une maladie qu’on pensait disparue» – Libération
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‼️ Clause de non-responsabilité v1.0
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Découvrant dans les années 1970 l’effet bénéfique du venin des fourmis palo santo sur les douleurs arthritiques, Holzmann s’associe avec des médecins pour tenter de développer et de mettre sur le marché un médicament. Le produit, baptisé EPT (pour Extracto Pseudomyrmex triplarinus) semble prometteur – une piqûre permettrait une rémission de plusieurs années – et les études préliminaires, positives. Cependant, lorsqu’il contacte des entreprises pharmaceutiques pour leur proposer de conduire des essais cliniques en vue d’obtenir de la FDA américaine l’autorisation de mise sur le marché, Holzmann découvre que l’efficacité même de son produit en est le principal handicap.
Dans son autobiographie (1), il relate ses échanges avec deux industriels allemands qui lui expliquent sans fioritures que, puisqu’une grande partie de leurs bénéfices vient des ventes d’antidouleurs que les patients arthritiques doivent prendre à vie, ils n’ont aucun intérêt à investir des millions pour développer un médicament qui guérit la pathologie en question et qui, s’il était commercialisé, minerait leur santé financière et effondrerait leur cours en bourse. « Le facteur profit dictait sa loi », commente sobrement Holzmann. Ce n’est qu’après sa mort que le médicament est finalement commercialisé par la petite entreprise bolivienne IFA et utilisé dans les cliniques locales – mais toujours pas testé dans le reste du monde.
Cet épisode illustre à merveille la quadrature du cercle de l’industrie pharmaceutique : l’efficacité des grands groupes privés, riches en capital financier et humain, est indéniable – la mise au point ultrarapide des vaccins anticovid l’a une nouvelle fois démontré ; mais leur but ultime reste l’accumulation du profit. Leur santé financière a beau être excellente – le marché mondial du médicament, en croissance de quelque 4,5 % par an, pesait près de 1 500 milliards de dollars en 2022 et devrait atteindre 2 000 milliards en 2027 –, la nécessité de dégager des marges est structurelle : indispensable à la survie de l’entreprise, elle ne dépend pas de la décision personnelle d’un dirigeant.
Comme le dit à Holzmann le PDG d’un grand groupe pharmaceutique allemand, s’il prenait, sur un fondement éthique, la décision de commercialiser l’EPT, la baisse des bénéfices conduirait les actionnaires, soucieux de ne pas voir l’entreprise faire faillite ou être absorbée par des concurrents, à virer le PDG trop moral au profit d’un gestionnaire à l’esprit moins tourmenté...
Les angles morts de l’industrie pharmaceutique
Pour les entreprises pharmaceutiques, la nécessité de dégager des marges est même particulièrement impérative, car cette industrie demande des investissements lourds et permanents dans la recherche et développement. Ceux-ci représentent 13 % du chiffre d’affaires du secteur du médicament au niveau mondial – plus que dans tout autre domaine industriel –, 10 % en France. Le coût moyen de développement d’un nouveau médicament ne cesse de croître : entre 2012 et 2022, il est ainsi passé de 900 millions à 2,3 milliards de dollars, entre autres parce que la recherche se concentre sur des technologies de plus en plus pointues.
Coût moyen de la recherche et du développement d'un médicament, 2012-2023Coût moyen de la recherche et du développement d'un médicament, 2012-2023
Parallèlement, le pic de chiffre d’affaires prévisionnel par substance active suit une tendance à la baisse, malgré un rebond en 2021 dû au boom des vaccins anticovid : de 520 millions de dollars en 2013, il n’est plus que de 362 millions en 2023.
Prévisions moyennes des ventes maximales par substance active, 2013-2023Prévisions moyennes des ventes maximales par substance active, 2013-2023
Cet effet ciseaux érode la rentabilité des nouveaux médicaments et augmente la pression sur les laboratoires. En effet, dans le cadre de l’économie de marché, seuls les profits tirés de la commercialisation des molécules – ou les emprunts – apportent les ressources nécessaires pour financer la recherche sur la génération de molécules suivante.
Rentabilité des nouvelles substances actives, 2013-2023Rentabilité des nouvelles substances actives, 2013-2023
L’impératif de rentabilisation engendre une série de dérives, et en premier lieu le problème de la surmédication, symbolisé en France par le scandale du Mediator (2) et sujet de nombreux ouvrages à résonance (3).
L’histoire des tentatives infructueuses de Gunter Holzmann illustre un autre effet de bord, moins souvent commenté, mais aux conséquences pourtant massives : le défaut de recherche et développement sur les molécules jugées insuffisamment rentables. Paradoxalement, il ne s’agit pas forcément de médicaments pouvant soulager ou guérir des maladies rares ; souvent chroniques et nécessitant des médicaments chers, celles-ci sont au contraire au cœur de la recherche pharmaceutique récente, comme en témoigne le nombre élevé de demandes d’autorisation de mise sur le marché adressées à l’Agence européenne des médicaments. Comme dans le cas de l’EPT, qui visait le très large public d’arthritiques, il s’agit souvent de médicaments ciblant des pathologies fort répandues, parmi lesquels on trouve les antibiotiques.
L’usage des antibiotiques est si intégré dans les habitudes qu’on se représente mal leur importance – rappelons, pour ne citer qu’un seul chiffre, qu’avant leur arrivée, la mortalité infantile se maintenait en France à quelque 7 % et, si d’autres progrès ont joué un rôle dans la chute de sa courbe jusqu’aux 0,35 % observés aujourd’hui, la victoire sur les maladies infectieuses a été décisive dans la diminution drastique des décès d’enfants – mais aussi en ce qui concerne l’allongement de l’espérance de vie et l’amélioration générale de la santé publique.
La valeur même de ce médicament miracle, véritable balle magique contre la mort et la souffrance, en a précipité l’obsolescence : utilisés massivement en médecine tant humaine que vétérinaire, les antibiotiques ont vite fait de susciter des résistances, puis des multirésistances chez les bactéries. L’apparition, au début du XXIe siècle, de bactéries porteuses des gènes NDM-1 et MCR-1 qui les rendent résistantes aux antibiotiques de derniers recours nous fait entrer dans une nouvelle ère où l’efficacité des antibiotiques existants décline rapidement. Peu médiatisé, le problème de l’antibiorésistance figure au premier rang des préoccupations de l’OMS, qui la considère comme « une grave menace pour la santé publique » : « À moins que les nombreux acteurs concernés agissent d’urgence, de manière coordonnée, le monde s’achemine vers une ère postantibiotiques, où des infections courantes et des blessures mineures qui ont été soignées depuis des décennies pourraient à nouveau tuer », déclare ainsi en 2014 le Dr Keiji Fukuda, sous-directeur général de l’OMS pour la sécurité sanitaire.
Le rapport O’Neill, commandé par le gouvernement britannique en 2014, avait estimé les décès dus à l’antibiorésistance à quelque 700 000 par an, prévoyant, au vu des tendances observées, qu’ils s’élèveront, à l’horizon 2050, à 10 millions. En 2022, une recherche collective de grande ampleur publiée dans The Lancet a montré que ce rapport était en deçà de la réalité : la résistance aux antibiotiques avait directement causé, en 2019, 1,27 million de morts – plus que le sida et le paludisme réunis –, chiffre qui monte à quasiment 5 millions si l’on tient compte de décès associés. Et le phénomène ne fait que s’accentuer depuis, en raison notamment de la crise du covid et de la guerre en Ukraine.
Pendant longtemps, on avait assisté à une course de vitesse entre la recherche médicale et les bactéries : à mesure que des antibiotiques perdaient en efficacité, l’industrie pharmaceutique mettait au point des molécules nouvelles. Depuis plusieurs décennies pourtant, la recherche sur ces médicaments a ralenti, les grandes firmes pharmaceutiques préférant se concentrer sur les produits ciblant les nouvelles demandes en croissance, liées au vieillissement, à l’obésité, au cancer et aux maladies cardio-vasculaires.
Coûteux et longs à mettre au point, les antibiotiques ne sont pas très rentables, car peu chers à la vente et à la consommation ponctuelle. Pire, comme l’explique l’économiste espagnole Laura Marín qui dirige la plus grande structure internationale soutenant la recherche dans ce domaine – Joint Programming Initiative on Antimicrobial Resistance (JPIAMR), basée à Stockholm –, ce sont les impératifs mêmes qui rendent urgent de trouver de nouveaux antibiotiques qui en sapent le modèle économique : étant donné les niveaux croissants d’antibiorésistance, on compte réserver les nouveaux antibiotiques à l’usage hospitalier, en dernier recours ; les entreprises qui y auront consacré des fonds importants ne pourront donc compter que sur des gains limités.
Résultat : « Ce n’est pas un secteur très attractif », note Frédéric Peyrane, directeur général de Beam Alliance, une association de PME européennes qui travaillent sur la résistance aux antibiotiques. De fait, aucune nouvelle classe d’antibiotiques n’a été mise sur le marché depuis plus de trente ans, et il n’y a actuellement que quelque 40-50 antibiotiques expérimentaux en essai clinique, contre près de 6 000 nouveaux anticancéreux.
Les angles morts de l’industrie pharmaceutique ont été récemment mis en lumière par un phénomène qui touche de larges pans de la population : les pénuries de médicaments, dont quelque 37 % des Français déclarent avoir fait l’expérience en 2023. La liste des médicaments en rupture ou en tension d’approvisionnement s’allonge d’année en année : en dix ans, le nombre de médicaments en pénurie a été multiplié par dix – le nombre de déclarations de rupture auprès de l’ANSM est passé de 500 en 2013 à 4 925 à la fin de 2023. Là aussi, les médicaments les moins lucratifs utilisant des molécules anciennes – des antibiotiques, mais pas uniquement – sont les plus affectés.
La chimère du contrôle public
Ces angles morts étant le fruit de la nécessité, pour les groupes pharmaceutiques, de dégager des marges – autrement dit, de leur nature d’entreprises capitalistes privées –, la recherche des solutions pointe en général la nécessité de contrôle public. Mais l’intervention de la puissance publique apporte son lot de paradoxes.
En effet, l’un des premiers soucis de l’État face au secteur du médicament est d’encadrer les prix, que les entreprises tendent à majorer pour sécuriser le retour sur investissement. Ce contrôle, plus prononcé en France que chez ses voisins – la France impose des prix en moyenne 10 % inférieurs – accentue le phénomène de pénuries, les grands monopoles des médicaments génériques préférant livrer en priorité ailleurs. Ce phénomène illustre un mécanisme plus général : les tentatives de limiter les excès et les dérives du secteur pharmaceutique privé engendrent des effets pervers qui accentuent les problèmes au lieu de les résoudre.
Ainsi, la rentabilité de la recherche et développement dans le secteur du médicament n’a cessé de baisser depuis 2010, hormis un rebond en 2020 et 2021, lié au covid ; malgré une relative amélioration en 2023, la tendance à la baisse devrait être durable. Elle repose sur des facteurs structurels : on a déjà mentionné le déplacement de la recherche vers des domaines de plus en plus pointus, responsable de l’augmentation du coût moyen de développement d’une nouvelle molécule ; mais l’action du législateur n’est pas la dernière cause de cette crise des rendements.
En effet, deux phénomènes massifs menacent de réduire fortement les marges de l’industrie pharmaceutique dans un avenir proche. Le premier est le « mur des brevets » – patent cliff –, lié au passage d’un nombre sans précédent de brevets sur des médicaments best-sellers dans le domaine public à l’horizon 2030, et qui devrait résulter, pour les dix plus grandes compagnies pharmaceutiques mondiales, en une perte de 46 % de leurs revenus.
Le deuxième est l’IRA (Inflation Reduction Act) américain, voté en 2022, qui autorise l’Agence fédérale du département américain de la santé et des services sociaux (Center for Medicare and Medicaid, CMS) à négocier le prix d’une série de médicaments destinés aux patients couverts par le Medicare, neuf à treize ans après leur approbation par la FDA. Ce contrôle des prix risque d’avoir un impact important sur les bénéfices des laboratoires ; étant donné l’importance du marché américain, l’effet sera mondial, d’autant que l’Union européenne a procédé à une évolution législative similaire avec l’adoption, en avril 2024, du « paquet pharmaceutique ».
On pourrait se réjouir de cette limitation annoncée des profits de Big Pharma si la fragilisation de leurs marges ne risquait pas de conduire les laboratoires à prendre des décisions stratégiques allant à l’encontre de l’intérêt des patients. La baisse de leurs rendements avait déjà conduit, en 2022, les vingt plus grandes entreprises mondiales du médicament à baisser leur investissement dans la recherche et développement de 2 %, et le risque est grand de voir la tendance s’accentuer si les perspectives de profit s’amenuisent.
Dans une analyse accompagnée d’une lettre ouverte, un collectif de financiers spécialisés dans le médicament prévient le Congrès américain, avant le vote sur l’IRA, qu’avec le délai de neuf ans accordé aux petites molécules avant la limitation du prix, les investisseurs ne financeront plus la recherche sur les produits en question. Ce sera, expliquent-ils, pour les investisseurs, « une décision rationnelle, qui va malheureusement entraîner la fin du financement de programmes de recherche et développement de valeur ».
Il est d’usage, à gauche, de balayer le problème en qualifiant ces raisonnements de chantage et en avançant que les entreprises pharmaceutiques ne manquent sûrement pas de fonds puisqu’elles arrivent à distribuer des dividendes à leurs actionnaires. Pourtant, la situation avec les antibiotiques prouve – hélas – que les investisseurs ne plaisantent pas en évoquant leur désengagement du financement des médicaments peu rentables. Dans le plaidoyer anti-IRA déjà cité, ils soulignent ainsi, en des termes que n’aurait pas récusés le PDG allemand qui avait refusé l’EPT de Gunter Holzmann :
« Nous pouvons personnellement souhaiter qu’un projet soit financé parce que nous voyons le bien qu’il en résulterait, mais nous devons dire “non”, car nous ne voyons pas la preuve d’une rentabilité suffisante. C’est pourquoi peu de nouveaux antibiotiques sont développés […]. »
Le système économique actuel possède sa propre logique interne, que les interventions cosmétiques telles qu’un contrôle des prix ou la levée d’un brevet ne peuvent qu’enrayer, pas redresser.
La réponse des pouvoirs publics à la crise des antibiotiques nous fait d’ailleurs toucher du doigt leur désarroi devant ce qui s’apparente à une injonction paradoxale. Alors que tant l’Europe que les États-Unis essaient de limiter les revenus des laboratoires en encadrant les prix ou en diminuant la durée des brevets, la montée de l’antibiorésistance les oblige à faire un virage à 180° : dans le cadre du paquet pharmaceutique, l’Union européenne crée ainsi un système inédit de « bons d’exclusivité transférables » qui permettraient aux entreprises, en échange du développement d’un antibiotique, de prolonger la durée du brevet sur un autre produit plus lucratif – ce qui revient à subventionner un secteur globalement florissant au détriment des systèmes de santé publics.
Au total, le système hybride où les médicaments sont produits par un secteur privé dont la puissance publique essaie d’encadrer le fonctionnement ne semble pas résoudre tous les problèmes ; pire, s’il en règle quelques-uns, il en produit d’autres. Ces apories étant la conséquence logique des principes de l’économie de marché, dont le secteur pharmaceutique n’est qu’un des rouages, leur résolution à l’intérieur de ce mode de production paraît peu probable. Une organisation totalement différente du système de recherche et de production pharmaceutiques – une filière entièrement publique, financée par l’État au titre de ses prérogatives régaliennes – peut certes être envisagée ; mais elle représenterait un chantier gigantesque pour lequel les pays occidentaux ne sont à l’évidence pas équipés – ni matériellement ni idéologiquement.
En l’absence d’une telle révolution – qui demanderait de réformer bien plus que le seul domaine du médicament –, la solution mi-figue mi-raisin est grosse d’un désastre : insuffisamment résolues pour neutraliser les forces du marché, les tentatives de régulation des États peuvent en revanche déstabiliser le secteur pharmaceutique privé et lui ôter son efficacité propre.
Pour le dire autrement, lorsque la gauche anticapitaliste belge demande, dans une pétition, « la socialisation immédiate des entreprises pharmaceutiques, sans compensation », et l’« abolition des brevets sur les vaccins et les médicaments », elle est au fond bien plus cohérente que l’Union européenne avec son paquet pharmaceutique. Le seul problème étant que son plan semble à peu près aussi réaliste que celui du Front populaire de Judée dans La Vie de Brian de Monty Python, dont la dizaine de militants projette d’enlever la femme de César et de donner à celui-ci « deux jours pour démanteler tout l’appareil de l’État romain impérialiste ».
En attendant ces peu probables lendemains qui chantent, si votre arthrite résiste aux traitements disponibles et que vous voulez essayer l’EPT, prenez un billet pour Santa Cruz...
Notes
(1) Gunter Holzmann, On dit que j’ai survécu quelque part au-delà des mers, Paris, La Découverte, 1997.
(2) Irène Frachon, Mediator 150 mg : combien de morts ?, Brest, Éditions-dialogues, 2010.
(3) H. Gilbert Welch, Lisa M. Schwartz, Steve Woloshin, Overdiagnosed: Making people sick in the pursuit of health, Boston (Mass.), USA, Beacon Press, 2011 ; Mikkel Borch-Jacobsen (dir.), Big Pharma. Une industrie toute puissante qui joue avec notre santé, Paris, Les Arènes, 2013 ; Peter C. Gøtzsche, Remèdes mortels et crime organisé. Comment l’industrie pharmaceutique a corrompu les services de santé, Québec, Presses de l’Université Laval, 2015 ; John Virapen, Médicaments effets secondaires : la mort, Paris, Le Cherche-Midi, 2014 ; Sergio Sismondo, Le management fantôme de la médecine. Les mains invisibles de Big Pharma, Lyon, ENS Éditions, 2023.
#politique #santé #servicepublic
« Je ne suis pas là pour faire de l’esbroufe. Il y a des progrès à faire dans l’organisation, des économies à faire », déclarait Michel Barnier le 7 septembre dernier à l'hôpital Necker. Pour « faire des économies », l’augmentation du prix de la consultation et la baisse du taux de remboursement sont des pistes envisagées. Mais ce n’est pas tout. Comme le rapporte le journal Les Échos, le gouvernement Barnier pourrait dès l’an prochain imposer une diète aux hôpitaux et aux cliniques. Les financements alloués au secteur resteraient quasiment stables en 2025, alors que les besoins ne cessent d'augmenter avec le vieillissement de la population.
De quoi faire réagir le patron de la Fédération hospitalière de France, Arnaud Robinet : « Ce sont les besoins de santé qui ne seront plus couverts, c'est le fonctionnement même du service public de la santé et du médico-social qui s'en trouverait mis en danger ». D’autant que les comptes des hôpitaux glissent dans le rouge, avec un déficit à plus de 2 milliards d'euros en 2024. Et ce n’est ni plus ni moins qu’une « course à la productivité » que redoute Philippe El Saïr, président de la Conférence des directeurs des centres hospitaliers universitaires.
L’été 2023 avait été catastrophique, avec un fonctionnement généralisé en mode dit « dégradé », des délais d’attente prolongés pendant des heures, voire des jours sur des brancards aux urgences, une obligation de faire appel au SAMU pour être admis à l’hôpital, un manque généralisé de lits dans les services et un manque de personnel.
La Fédération hospitalière de France, porte-voix des directions d’hôpitaux, rapporte que les deux tiers des établissements manquent de lits en médecine et de médecins avec, dans près de 40 % des cas, un recours coûteux aux heures supplémentaires et à l’intérim. Un constat qui met en péril l’un des droits fondamentaux de tout être humain selon l’Organisation mondiale de la santé, soit « la possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre », la santé étant définie comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
Une population vieillissante avec des besoins de santé en croissance
Bonne nouvelle : l’espérance de vie des Français augmente. Elle est aujourd’hui de 85,2 ans pour les femmes et 78,7 ans pour les hommes. C’est respectivement 4 ans et 6 ans de plus depuis 1990. Selon l’Inserm, cet allongement de l’espérance de vie devrait faire passer la part de personnes âgées de plus de 60 ans d’un quart de la population en 2015 à un tiers en 2040.
Le collectif Nos Services publics, auteur du « Rapport sur l’état des services publics », note que ce vieillissement de la population, permis par l’amélioration du système de santé, s’accompagne du développement des affections de longue durée (ALD). Ces maladies chroniques, qui sont essentiellement de type cardio-vasculaire ou liées au diabète, aux tumeurs malignes ou encore aux affections psychiatriques, représentent plus de 60 % des dépenses de santé en 2020. En augmentation d’un tiers depuis 2010, elles touchent aujourd’hui 12 millions de personnes avec, selon la gravité, des traitements plus ou moins longs et coûteux.
Cette hausse des affections de longue durée implique une transformation importante du système de santé, avec des besoins croissants de prise en charge et d’accompagnement des patients – des évolutions qui imposent le développement de la coordination entre les acteurs de soins et un rôle accru de la prévention.
Espérance de vie à la naissance selon le sexe en France, 1950-2023Espérance de vie à la naissance selon le sexe en France, 1950-2023 Nombre de patients en affection de longue durée en France, 2010-2020Nombre de patients en affection de longue durée en France, 2010-2020
Ces tendances de long terme s’accompagnent de nombreuses inégalités que les politiques publiques peinent à prendre en compte. Car le système de santé n’est qu’un des éléments constitutifs de la bonne santé des populations et des individus. En particulier dans le cadre des maladies chroniques, les déterminants environnementaux et comportementaux sont prépondérants. La croissance des affections de longue durée est ainsi largement due à des éléments extérieurs au système de soins comme la qualité de l’air, les conditions de logement, la consommation de tabac et d’alcool, etc. – des facteurs de dégradation de la santé qui pèsent différemment selon les catégories de revenus ou le métier exercé.
Par rapport au dixième de la population le plus aisé, le dixième le plus pauvre présente ainsi des risques plus élevés de développer une maladie cardio-vasculaire ou de contracter un diabète. Et la liste des discriminations socio-économiques est longue, comme le risque accru de 50 % d’accoucher d’un enfant en sous-poids pour les mères non diplômées par rapport au diplômées, une condition qui augmente le risque de pathologies cardio-vasculaires à l’âge adulte.
Ces risques différenciés selon les catégories socioprofessionnelles ou les revenus s'agrègent avec des écarts d’espérance de vie qui peuvent monter à plus de dix ans. Entre les hommes les plus aisés et les plus pauvres, c’est ainsi 13 ans d’espérance de vie en plus pour les plus riches. Pour le collectif Nos Services publics : « Les maladies chroniques accentuent les inégalités sociales en matière d’espérance de vie : sans elles, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les plus aisés et les plus modestes serait réduit de plus d’un tiers ».
Espérance de vie à la naissance selon le sexe et le niveau de vie en France, 2012-2016Espérance de vie à la naissance selon le sexe et le niveau de vie en France, 2012-2016 Des risques accrus de développer une maladie chronique pour les plus défavorisésDes risques accrus de développer une maladie chronique pour les plus défavorisés
Soins du quotidien : de plus en plus prépondérants, mais difficiles d’accès
Les soins du quotidien ou soins primaires sont ceux de premier recours ; ils traitent les problèmes de santé les plus courants. Ce sont les soins de ville ou à domicile, dispensés le plus souvent par des professionnels libéraux tels que les médecins généralistes, les infirmiers, les kinésithérapeutes, mais aussi les urgences.
Avec la loi de 2004, en France, le médecin traitant est devenu un pivot dans le parcours de soins du patient, rôle qui est appelé à se développer dans le cadre de la prise en charge des maladies chroniques. C’est lui qui assure la coordination des soins des patients, l’orientation vers des soins spécialisés et qui concentre l’information. Autant d'éléments qui sont cruciaux pour la bonne gestion de la santé des personnes en affections de longue durée. Cette évolution a été sanctuarisée par le « virage ambulatoire » annoncé dans la loi de modernisation du système de santé.
Pourtant, alors que le médecin généraliste prend une importance prépondérante dans le bon fonctionnement du système de santé et que la population, notamment âgée, augmente, leur nombre est resté relativement stable autour de 100 000 depuis 2012. Résultat, avec 146 généralistes pour 100 000 habitants en 2023, c’est une diminution de 6 % de la densité de praticiens sur le territoire depuis 2012. Rapportée au nombre de personnes de plus de 65 ans, c’est même un quart de l’offre de médecins généralistes qui a disparu.
Et encore, ces chiffres incluent les médecins remplaçants, en forte augmentation ces dernières années selon la DREES, et ceux qui cumulent emploi et retraite. En excluant ces deux catégories, selon l’ordre des médecins, la densité de généralistes en activité régulière a baissé de 15 % depuis 2012, et même de presque un tiers par rapport à la population de plus de 65 ans.
En 2021, l’Assurance maladie estimait ainsi que près de 6 millions de Français n’avaient pas de médecin traitant. Pour les personnes en affection longue durée, ce chiffre est passé d’un peu plus d'un demi-million fin 2018 à plus de 700 000 fin 2022.
Densité de médecins généralistes en France, 2010-2023Densité de médecins généralistes en France, 2010-2023
Ce phénomène est associé à une mauvaise répartition des médecins sur le territoire et à la perspective de départs massifs à la retraite. Alors qu'en 2010, moins d’un tiers des médecins avaient plus de 60 ans, c’est presque la moitié en 2020.
Ces difficultés d’accès à un médecin traitant, dorénavant au centre de notre système de santé, et la croissance des affections de longue durée, souvent polypathologiques, mettent en lumière la nécessité d’une meilleure coordination des soins et du parcours de santé. Une nécessité que l’État encourage, mais à rebours de la tendance au salariat qui se développe dans les professions médicales.
Le taux de salariat parmi l’ensemble des médecins a ainsi augmenté de 10 % depuis 2012, au point que plus d’un tiers des généralistes exercent aujourd’hui exclusivement en tant que salariés, et presque 45 % en activité mixte libérale/salariat. L’État, quant à lui, pour favoriser la coordination des soins, a choisi de soutenir financièrement des regroupements de professionnels de santé dans un cadre libéral.
Cette incitation à l’exercice libéral de la médecine s'avère peu efficace dans ce contexte, et risque par ailleurs d’accentuer « la fuite de certains médecins vers le secteur privé, mais peut également être à l’origine de l’abandon de la profession médicale pour les jeunes diplômés », comme le note le rapport publié par Nos Services publics.
Cette carence en médecins induit des inégalités d’accès aux soins à la fois géographique et liées aux coûts. Ce sont 48 départements déjà en sous-effectifs qui ont connu une baisse relative de leur densité médicale ces dix dernières années, avec comme conséquence des médecins spécialistes qui, selon les territoires, recourent de plus en plus fréquemment aux dépassements d’honoraires. En 2021, plus de la moitié de la population résidait dans un département où plus d'un spécialiste sur deux pratique des honoraires libres ; c’était moins d'un sur cinq en 2007.
Cette situation encourage les abus vis-à-vis des plus démunis. En 2019, selon une enquête du Défenseur des droits, 10 % des chirurgiens-dentistes et des gynécologues ainsi que 15 % des psychiatres ont refusé de recevoir des patients qui bénéficiaient de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ou de l’Aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS).
Densité de médecins généralistes en France, 2023Densité de médecins généralistes en France, 2023
Une réorganisation des soins qui se répercute sur les établissements de santé
Avec la baisse de l’accès aux soins primaires, les patients se reportent sur l'hôpital. Sans surprise, c’est l’hôpital public qui concentre l'accueil des patients aux problèmes de santé les plus lourds et aux conditions sociales les plus complexes (68 % des patients bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire et 78 % des patients à l’aide médicale d’État). Sans moyens supplémentaires et avec des politiques publiques incapables d’endiguer la pénurie de médecins généralistes en amont et le faible nombre de structures médico-sociales en aval (EHPAD en particulier), la pression augmente sur ces établissements hospitaliers.
Avec le virage ambulatoire, la tendance est même plutôt à la réduction des moyens. Le nombre de lits pour les hospitalisations supérieures à un jour a baissé de plus de 10 % depuis 2008 (387 000 en 2020). Comme pour les médecins, avec l’augmentation de la population, c’est presque un cinquième de lits pour 1 000 habitants en moins. Ramené à la population des plus de 60 ans, qui représente plus de 40 % des patients hospitalisés, c’est même une baisse d’un tiers.
En parallèle, et conformément au « virage ambulatoire », les places en hospitalisation de moins d’un jour, moins coûteuses et plus « rentables », ont augmenté d’un tiers (80 000 en 2020) pour accompagner la hausse de ce type de séjours. Mais la distribution public/privé des séjours s’est faite largement en faveur du second. Pendant que le nombre de journées d’hospitalisation partielle augmentait de 3 % dans le public entre 2011 et 2019, il a bondi de presque 60 % dans le privé avec presque deux millions et demi de journées supplémentaires sur la période. En 2022, c’est plus de 40 % des journées d’hospitalisation partielle qui sont prises en charge par le secteur privé à but lucratif, et moins d’un quart des séjours hospitaliers de plus longue durée.
La pression accrue sur les hôpitaux conduit à une saturation des urgences, avec 21 millions de passages en 2023 – presque un quart de plus qu'en 2010. Huit passages aux urgences sur dix se font dans le public, le privé n’ayant aucune obligation de prise en charge. Et cette charge s’ajoute aux difficultés de financement et alimente le mal-être hospitalier, les démissions et la baisse d’attractivité des métiers de la santé.
Mis bout à bout, cela aboutit à une discrimination croissante de l’offre de soin selon la rentabilité des séjours entre le public et le privé : au public, les séjours les plus longs et les moins rentables, avec obligation d’un accueil inconditionnel des patients, pendant que le privé, libre de choisir ses « clients », se réserve la plus grosse part du gâteau des séjours de courtes durées les plus rentables.
Cette discrimination est favorisée par la réorganisation du système de santé publique autour du « virage ambulatoire » et des modes de financement des établissements de santé associés. L’introduction de la tarification à l’activité en 2004, outre qu'elle conduit à diminuer les durées moyennes de séjour et le temps par patient, comme le note un rapport du Sénat, favorise un secteur privé déjà majoritairement spécialisé dans les actes techniques courts et isolés.
La valorisation des actes techniques, indépendamment les uns des autres, ne s’accompagne par ailleurs d’aucune reconnaissance des actions de coordination et d'organisation des parcours de soin. Ces éléments, essentiels dans le cadre de pathologies lourdes et de cas sévères, sont donc le plus souvent pris en charge par le public.
Distribution par secteur des prises en charge selon la durée de l'hospitalisation, 2019Distribution par secteur des prises en charge selon la durée de l'hospitalisation, 2019
Autre axe d’inégalités de santé, le désengagement croissant de l’Assurance maladie obligatoire dans le remboursement des soins. Certains remboursements de dépenses de santé sont délégués aux organismes complémentaires, ce qui limite les effets redistributifs de notre système de santé. Ainsi, si l’Assurance maladie obligatoire couvre globalement 80 % des dépenses de santé des ménages, le résidu est généralement pris en charge par les complémentaires santé. Sauf pour les deux millions et demi de ménages qui n’en disposent pas.
Pour eux, cette privatisation d’une partie de l’assurance santé a comme conséquence, par exemple, un coût supplémentaire de 4 € sur chaque consultation médicale une fois les économies du gouvernement Barnier mises en place. En cas d’affection longue durée, la peine est à la fois médicale et monétaire. Si leurs dépenses de santé sont bien remboursées par l’Assurance maladie obligatoire, elles sont cependant d’un montant très supérieur à la moyenne et le reste à charge est alors presque deux fois plus élevé, à près de 800 € par an.
Les plus modestes y sont particulièrement sensibles. Proportionnellement à leur revenu, les 10 % des personnes les plus précaires ont des dépenses de santé trois fois plus élevées que les 10 % les plus aisés. Dans le même temps, ils dépensent trois à quatre fois moins que les plus riches en complémentaires santé, et sont donc moins bien remboursés des dépassements d'honoraires. Une situation qui fait que les plus précaires ont trois fois plus de risques de renoncer aux soins que les autres et donc d’avoir une santé dégradée… qui nécessite alors des dépenses de santé plus importantes. Le rapport du collectif Nos Services publics relève ainsi que :
« Contrairement à l’assurance maladie obligatoire, l‘assurance complémentaire crée peu de redistribution entre les personnes les plus modestes et les plus aisées : les cotisations payées sont dégressives selon le niveau de revenu, et les remboursements des organismes d’assurance maladie complémentaire plus élevés pour les ménages les plus aisés. »
Un renforcement du secteur privé à but lucratif dont les bénéfices pour la santé restent à démontrer
Le secteur privé tend à voir son rôle s’élargir de plus en plus. Le saucissonnage des soins se fait à son bénéfice avec une augmentation des effectifs et des actes dans les cliniques privées. La charge des remboursements se reporte aussi vers le privé via les assurances complémentaires.
Tous ces transferts du public vers le privé sont parfois justifiés au nom d’une supposée amélioration de la qualité des soins grâce à une concurrence accrue sur le marché de la santé. Sans compter la théorie d'un secteur privé soi-disant plus souple et davantage axé sur le patient (celui qui en a les moyens...), des qualités en ligne avec les objectifs affichés du gouvernement d’une meilleure prise en compte des individus.
La privatisation permet surtout de sortir une partie des dépenses du périmètre de l’État et s’insère dans la politique d’austérité des dépenses publiques. Pourtant, malgré une présentation séduisante, il n’existe pas de preuve d’un effet bénéfique sur la santé des populations. C’est d’ailleurs même l’inverse qui est démontré dans une récente étude du Lancet :
« Nous avons constaté que les hôpitaux qui passent du statut de propriété publique à celui de propriété privée ont tendance à réaliser des bénéfices plus élevés que les hôpitaux publics qui ne se convertissent pas, principalement grâce à l'accueil sélectif des patients et à la réduction des effectifs.
Nous avons également constaté que l'augmentation globale de la privatisation correspondait souvent à une détérioration de l'état de santé des patients […]. Sur la base des données disponibles, notre étude fournit des éléments qui remettent en question les justifications de la privatisation des soins de santé et conclut que le soutien scientifique à la poursuite de la privatisation des services de soins de santé est faible. »
Selon l'étude, la privatisation s'accompagne d’une réduction des effectifs des établissements de santé et du nombre de membres du personnel employés par patient (nettoyage, infirmières), en particulier des infirmières les plus qualifiées et expérimentées. Seul le nombre de médecins reste constant.
Globalement, la privatisation pèse négativement sur l’accessibilité aux soins. Certes, les délais de rendez-vous et les temps d'attente sont moins longs, mais ils sont compensés par un accès réduit aux soins les moins rentables. Si gagnant il y a, ce sont d’abord les financiers de la privatisation qui voit leurs bénéfices augmenter « principalement grâce à l'accueil sélectif des patients et à la réduction des effectifs ».
Les politiques court-termistes y trouvent aussi leur compte avec l’exclusion d’une partie des soins de la sphère des finances publiques. Des choix qui ne sont pas sans conséquence pour les chercheurs : « L'externalisation n'est pas non plus un phénomène anodin, puisqu'elle permet de réduire les coûts, mais semble le faire au détriment de la qualité des soins ». Leur conclusion est sans appel : « La privatisation des soins de santé n'a presque jamais eu d'effet positif sur la qualité des soins ». Ils vont cependant plus loin et posent la question plus large de la privatisation de certains secteurs de l’économie et des vertus souvent fantasmées de la compétition public-privé :
« Notre étude pourrait également avoir des répercussions sur les arguments théoriques plus généraux avancés en faveur de la privatisation dans de nombreux domaines. Les preuves rassemblées ici ne correspondent pas aux attentes des marchés mixtes [compétition public/privé, ndlr], à savoir qu'ils amélioreraient la qualité en augmentant la concurrence.
Les éléments présentés dans cette étude […] suggèrent plutôt que certains domaines de l'État-providence, tels que l'éducation et les soins de santé, pourraient être structurés de manière à être moins sensibles aux types d'incitations qui opèrent sur d'autres marchés. […] L'appréciation de cette variation pourrait inciter les gouvernements à réfléchir avant d'entreprendre des réformes coûteuses en temps et en argent, dans des secteurs où les possibilités d'amélioration de la qualité sont potentiellement faibles à court terme. »
https://elucid.media/analyse-graphique/tentation-privatisation-systeme-sante-hopital-bout-de-souffle
#politique #santé #covid19 #propagande
https://xcancel.com/TribunePop23/status/1863655416808309208
#santé #servicepublic #capitalisme
https://yewtu.be/watch?v=toD79MIB-u4
https://www.youtube.com/watch?v=toD79MIB-u4
#agriculturebiologique #industrieagroalimentaire #politique #écologie #économie #greenwashing #consommation #grandedistribution #grandesurface #tendance #alimentation #santé
‼️ Clause de non-responsabilité v1.0
#politique #servicepublic #santé
L'effet de la politique constante de "starve the beast" :
Les professionnels de la santé sont régulièrement victimes de violences ; ils sont la cible facile d’une société qui a choisi de décharger sa colère sur ceux qui sont là pour la soigner. Ce phénomène touche le monde entier.
Des études ont montré que le nombre d’agressions est plus élevé lorsqu’il y a moins d’infirmières, ou que la précarité, le caractère intérimaire et le stress chez les professionnels de la santé sont des facteurs prédictifs d’un comportement violent. « Il existe un lien direct : les conditions de travail précaires, telles que le travail intérimaire ou à temps partiel, exposent souvent davantage les soignants et les privent de soutien, ce qui aggrave leur vulnérabilité face à la violence. Ce sont aussi ces travailleurs qui sont les moins susceptibles de signaler les abus par crainte de représailles. Les taux de syndicalisation sont nettement plus faibles parmi les travailleurs précaires, ce qui limite leur protection et le soutien des syndicats », explique à Equal Times la Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP).
Les données servent à prévenir, mais aussi à faire apparaître d’autres types de causes sous-jacentes, comme le facteur du genre. En effet, 78 % des victimes d’agressions contre le personnel soignant sont des femmes. Elles reçoivent deux fois plus d’insultes et de menaces.
À cela s’ajoute le fait que de nombreuses agressions ont une composante sexiste, y compris les cas de harcèlement sexuel, qui représentent 12 % de la violence à l’encontre des soignants. « Certains patients vous manquent de respect parce que vous êtes une femme, ils s’enhardissent et vous regardent d’une manière différente », explique la Dr Valle.
https://www.equaltimes.org/l-inquietante-explosion-des-actes?lang=fr
C'est une technique relativement nouvelle pour traiter le cancer du sein, qui utilise le froid pour détruire les cellules cancéreuses.
Les toutes premières interventions de cryoablation du cancer du sein remontent à 1995. Aujourd’hui, la cryothérapie n’est pas encore systématiquement incluse dans le traitement, notamment lorsque d’autres options thérapeutiques sont envisageables.
Néanmoins, les études cliniques ont montré des résultats prometteurs, en particulier pour les tumeurs de petite taille (moins de 2 cm) et les tumeurs bénignes.
#politique #économie #servicepublic #santé
Laurent Ottavi (Élucid) : Les intox sur le système de santé ont-elles été à ce point intégrées qu’il devenait nécessaire de faire une grande clarification ?
Olivier Milleron : J’en suis venu à militer pour notre système de santé assez tardivement, après avoir milité dans d’autres domaines auparavant. J’ai commencé à le faire en 2018-2019 en participant à la création du collectif inter-hôpitaux, dans un contexte où nous n’étions plus en situation de soigner correctement les patients. Ce collectif visait à réunir les usagers et toutes les professions de l’hôpital pour échapper aux corporatismes habituels des syndicats de médecins ou de non-médecins, et même de syndicats de praticiens hospitaliers ou de professeurs, et à la situation d’éclatement des luttes qui en résultait. Nous nous sommes alors aperçus que le fonctionnement du système de santé était mal compris et que ce déficit de compréhension permettait de justifier des réformes éminemment politiques sous couvert de réformes techniques.
Ce livre a pour but de donner aux gens les éléments de compréhension de notre système de santé pour en refaire un sujet politique. Il répond à des questions simples : comment le système de santé fonctionne-t-il ? Comment est-il financé ? Qu’est-ce qu’une cotisation sociale ou une exonération de cotisation ? Etc. Il permet par exemple de contredire le discours selon lequel les riches financent les pauvres et les « assistés ». Quand on regarde qui paie quoi, on se rend compte que les actifs des quartiers populaires financent les retraites et les médicaments des séniors du Var, qui votent massivement pour les candidats… qui veulent détruire notre système de protection sociale !
« Derrière les fausses promesses, il y a toujours une volonté politique de démanteler notre système solidaire. »
Élucid : Quelle est l’intox principale que vous cherchez à démentir dans le livre ?
Olivier Milleron : Dans les années 1980, on a commencé à nous dire qu’il fallait réformer le système, non pas parce qu’il marchait mal (il était d’ailleurs envié dans le monde entier et nous étions très bien classés dans les classements de l’OMS), mais parce que l’on considérait que les coûts augmentaient trop vite. En l’occurrence, les dépenses de santé augmentaient plus vite que la croissance. Depuis lors, les gouvernements, de gauche comme de droite, ont soutenu l’idée qu’un marché de la santé et l’introduction du privé dans le système allaient pouvoir améliorer les choses. C’est là l’intox principale à mes yeux.
Quand on donne 100 euros à la Sécu, trois vont aux frais de gestion. Quand on en donne 100 à un organisme complémentaire, 19 vont aux frais de gestion ! La concurrence en la matière est donc très inflationniste, car le fait d’avoir plusieurs organismes qui gèrent les remboursements génère de la bureaucratie et les complémentaires doivent faire de la publicité pour se faire connaître et doivent verser des dividendes à leurs actionnaires.
Le 100 % Sécu serait donc dans notre intérêt à tous. Malgré les mobilisations du monde de la santé en 2019 et malgré le Covid, rien n’a changé. Derrière les fausses promesses, il y a toujours une volonté politique de démanteler notre système solidaire, mis en place par le Conseil national de la Résistance et auquel la majorité de la population est attachée.
Cette conception d’un marché de la santé est à l’origine de la T2A ou tarification à l’activité, créée en 2004. De quoi s’agit-il ?
La tarification à l’activité repose sur l’idée qu’il serait possible d’évaluer l’ensemble des coûts que représente une appendicite par exemple (le coût du personnel infirmier, du médecin, de l’entretien des bâtiments, etc.) et on en déduit le fait de donner la même chose à tous les hôpitaux malgré leurs différences (l’ancienneté des bâtiments, le classement de certains d’entre eux en monuments historiques, etc.). La T2A, qui plus est, a été introduite dans un système où l’enveloppe était fermée, c’est-à-dire que les dépenses de santé sont décidées et votées par le Parlement (l’objectif national de dépenses de l’Assurance Maladie).
Chaque hôpital doit donc augmenter l’activité pour essayer de gagner le plus d’argent possible pour compenser la hausse des coûts (des salaires, de l’inflation, etc.), mais, comme l’enveloppe est fermée, il faut diminuer les tarifs. Si on donnait 100 euros, typiquement, pour l’appendicite soignée en 2014, on en donnait plus que 95 l’année d’après. La variable d’ajustement a fatalement été la masse salariale, qui représente 70 % du budget. On a donc diminué le personnel, augmenté le temps de travail et dégradé les conditions d’exercice. C’est travailler plus pour gagner moins ! Il y a donc eu des départs, au point qu’énormément de lits sont fermés dans les hôpitaux par manque de personnel.
« La faillite de l’hôpital devenu une entreprise fait qu’aujourd’hui un tiers des postes de médecins dans les hôpitaux publics est vacant et qu’un nombre incalculable de postes d’infirmiers l’est aussi. »
Quelle est l’autre faillite de l’idée d’hôpital-entreprise en plus de la T2A que vous avez évoquée ?
Les activités les plus rentables ont été privilégiées, entraînant une distinction implicite entre des bons et des mauvais malades. Il est très dur pour les équipes de soin de se dire qu’il faut faire les soins les plus « valorisés », qui ne sont pas forcément les plus utiles, d’autant plus que le système n’est plus adapté désormais aux besoins de la population.
Notre pays vieillit, avec plus de 20 millions de personnes atteintes de maladies chroniques. Or, ce sont elles qui ont besoin d’être hospitalisées régulièrement. Elles ont ce qu’on appelle une décomposition de leur maladie chronique, qui échappe à la logique de la tarification à l’activité contrairement à la cataracte ou à la prothèse de hanche. On ne peut pas leur faire un acte technique, les faire sortir et facturer à la Sécurité sociale. Une personne âgée polypathologique (qui a du diabète, qui a une insuffisance cardiaque ou des problèmes à marcher) va ainsi rester sur les brancards des urgences parce que les services n’ont pas intérêt à l’admettre. Elle représente l’inconvénient de devoir être hospitalisée longtemps, elle ne va pas donner lieu à beaucoup d’actes techniques et elle ne va donc pas rapporter beaucoup d’argent.
La faillite de l’hôpital devenu une entreprise fait qu’aujourd’hui un tiers des postes de médecins dans les hôpitaux publics est vacant et qu’un nombre incalculable de postes d’infirmiers l’est aussi. Des services d’urgences ferment donc inéluctablement et régulièrement, tout comme des blocs opératoires. Un tiers des lits de cardiologie est fermé dans le service dans lequel je travaille par manque d’infirmières.
Pouvez-vous citer l’exemple de l’amputation donné dans le livre comme illustration de ce que vous venez d’expliquer ?
Une partie des diabétiques est très assidue sur sa prise de médicament et n’aura pas besoin de voir des docteurs régulièrement ; une autre partie aura besoin d’un suivi important, non seulement de docteurs mais de soignants, pour des raisons psychologiques ou culturelles. Nous pensons d’ailleurs qu’il faudrait développer les équipes multidisciplinaires avec des infirmières formées aux pathologies chroniques, des diététiciens, etc. Tout cela ne rentre pas dans un modèle technologique.
Si le diabétique a ses artères qui se bouchent petit à petit, un des risques possibles pour lui est d’avoir des plaies par manque d’irrigation et donc une infection sévère qui rend nécessaire d’amputer pour enlever la partie infectée (les orteils, le pied, parfois plus haut). Soigner ces personnes en essayant de leur sauver leurs membres exige des hospitalisations très longues avec des pansements, des traitements très coûteux. Pour le système, cela coûte donc moins cher d’amputer directement !
« Les grands groupes internationaux financiarisés savent que la Sécurité sociale rend les gens solvables et ils sont donc à l’affût d’activités rentables. »
La financiarisation de la santé et la domination des grands groupes sont-elles une autre conséquence de la marchandisation de la santé qui conduit à de telles extrémités ?
Notre système de santé, qu’on dit toujours « au bord du gouffre », va tellement mal qu’un grand nombre d’entreprises capitalistiques financières viennent y investir, des grands groupes internationaux financiarisés. Ils savent que la Sécurité sociale rend les gens solvables et ils sont donc à l’affût d’activités rentables. Leurs actionnaires, qui ne sont pas du tout des acteurs de la santé à la base, rachètent les cliniques privées (60 % des cliniques privées leur appartiennent aujourd’hui). On n’y trouve pas de pédiatrie ou de service de maladies infectieuses. C’est pourquoi, l’hôpital public a géré 85 % des malades au moment de la pandémie de Covid.
Au printemps dernier, les grands groupes internationaux financiarisés ont montré à quel point ils étaient puissants dans le système de soins. Quelques jours avant les élections européennes, ils ont menacé de se mettre en grève – ce qui impliquait de fermer les maternités – pour s’opposer à un projet de réviser les sommes versées aux cliniques pour certaines activités, pour favoriser celles comme la maternité ou la pédiatrie et limiter celles qui sont les plus rentables pour les cliniques.
Les grands groupes n’ont même pas eu besoin de mettre leur grève à exécution pour obtenir satisfaction. L’État s’est engagé à apporter son aide aux cliniques en cas de difficulté et à laisser les bénéfices aux actionnaires. Autrement dit, quand les cliniques font des bénéfices avec l’argent de la Sécu, elles sont privatisées, mais dans le cas contraire, la collectivité leur vient en aide.
Vous rappelez dans votre livre les responsabilités de la gauche dite « de gouvernement » dans la dégradation du système de santé. Pouvez-vous en donner quelques éléments ?
Dans les années 1980, on a commencé à dire qu’il fallait limiter le budget. La gauche de gouvernement n’a pas fait exception. Elle s’est même convertie pleinement au marché et à l’idée de l’hôpital-entreprise. En 1983, sous la présidence de François Mitterrand, le budget global a été instauré. Alors qu’auparavant il y avait un prix de journée à l’hôpital, c’est-à-dire qu’on payait l’hôpital en fonction du nombre de patients dans un lit par jour, on donnait désormais une enveloppe avec laquelle l’hôpital devait se débrouiller, sans quoi il ne pouvait plus soigner les gens.
À la fin des années 1980, Claude Évin a, lui, laissé les assurances privées entrer, en plus des mutuelles, dans le système des complémentaires. Nous sommes à peu près le seul pays à avoir un double système, avec une partie remboursée par la Sécu (à peu près 80 % des remboursements en France) et une partie remboursée par les mutuelles ou les assurances privées (15 %).
François Hollande, enfin, a instauré une obligation de mutuelle pour tous les salariés, ce qui revient à privatiser une partie du système de santé au détriment des Français qui paient plus cher. La présidence Hollande a aussi été caractérisée par la diminution massive des cotisations payées par les employeurs pour financer la Sécu, compensée par des taxes.
Vous évoquez par ailleurs dans votre livre l’abrogation de la loi Veil sous la présidence Macron. Quel a été son effet ?
Le budget de la santé de la France est sanctuarisé, c’est-à-dire qu’il n’est pas un budget parmi d’autres aux côtés de l’éducation par exemple. Notre système de cotisations sociales constitue le budget de la Sécu et paie principalement l’Assurance Maladie et les Retraites. Jusqu’à maintenant, la loi Veil reposait sur le principe suivant : si le gouvernement veut faire des exemptions de cotisation – ce qui a été fait de façon massive au cours des dernières années, principalement sur les cotisations patronales (appelées « charges ») et sur le SMIC jusqu’à 1,8 fois le SMIC au prétexte de favoriser l’emploi – il devait compenser. La compensation qui a été trouvée est la TVA, qui touche tout le monde en tant qu’impôt sur la consommation, alors que la cotisation est plus juste, car proportionnelle aux salaires.
La loi Veil protégeait les revenus de la Sécu jusqu’à maintenant ; or, au moment des Gilets jaunes, il y a eu une non-compensation de votée pour la première fois sur les heures supplémentaires et les exonérations d’impôts et de cotisations sociales. On baisse les charges dans l’idée d’augmenter le salaire net des gens, ce qui accentue le « trou de la Sécu », et on en vient pour cela à baisser les remboursements et à augmenter les franchises, bref, à fragiliser le système de protection sociale qui protège avant tout les plus fragiles. Ce qui est pris d’une main est repris de l’autre !
« La médecine libérale est d’abord un lobby politique très fort qui milite contre l’intérêt général, avec certains de leurs syndicats qui continuent à être contre l’État et contre la Sécurité sociale. »
Vous soulignez dans votre livre l’importance du vocabulaire (« charges sociales », « trou de la sécu »). Quel est l’exemple le plus significatif de comment il est utilisé pour détruire notre modèle social tout en prétendant pourtant le sauver ?
Le plus intéressant des exemples est celui de la médecine libérale. Le mot « libéral » suggère la liberté d’entreprendre et, derrière cette idée, on pense à des gens qui prennent des risques, qui investissent et sont en concurrence, des personnes, donc, qui mériteraient de gagner beaucoup d’argent. La médecine libérale, en vérité, est née dans les années 1930 du rassemblement des mutuelles et des sociétés de secours qui ont commencé à négocier avec les docteurs un prix de consultation qui soit remboursé par les mutuelles.
Il y avait l’idée d’une négociation entre les sociétés de secours mutuel et les docteurs et, dès ce moment-là, les docteurs ont refusé qu’il y ait une organisation collective face à eux. Ils ont donc posé les principes de la médecine libérale, ce qu’ils appellent « la libre entente », soit le fait de pouvoir fixer eux-mêmes le prix demandé aux patients. Ils ont toujours défendu aussi la liberté de prescription qui pose un problème encore aujourd’hui, puisqu’on ne contrôle pas qui prescrit quoi et l’utilité des prescriptions en lien avec l’état des connaissances scientifiques. S’ajoute, enfin, aujourd’hui, la liberté d’installation qui est une sorte de totem de la médecine libérale.
En somme, ces médecins formés par le service public – car les études de médecine sont quasi gratuites en France – reçoivent de l’argent principalement de la protection sociale. Il n’y a rien de concurrentiel là-dedans ! La médecine libérale est d’abord un lobby politique très fort qui milite contre l’intérêt général, avec certains de leurs syndicats qui continuent à être contre l’État, contre la Sécurité sociale et à avoir une vision assez mercantiliste de la médecine, qui refuse tout contrôle de la Sécurité sociale.
Quel vous semble être le principal moyen de restaurer voire d'améliorer notre système de santé ?
La solution essentielle tient à un changement d’état d’esprit. Il faut sortir de l’idée que la santé est un marché et que la concurrence est forcément bonne. La solidarité nous coûte moins cher que la concurrence. La santé et la qualité de la santé doivent être replacées au centre. Cela implique d’abandonner la notion de paiement à l’activité, que ce soit à l’hôpital ou en ville.
Partons du principe que les besoins principaux de la population consistent en la prise en charge de patients âgés, polypathologiques et atteints de maladies chroniques. Pour la médecine de ville, passons à des paiements au forfait, mettons en place des centres de santé avec des équipes salariées pluridisciplinaires (des médecins, des infirmiers, des kinés, etc.) financées en fonction des besoins. Pour la médecine hospitalière, fixons dans la loi, par spécialité, un nombre maximum de patients par infirmière et sanctuarisons la masse salariale, qui dépend aujourd’hui de la tarification à l’activité. Les études montrent que la qualité des soins est d’abord dépendante du nombre de patients dont doit s’occuper une infirmière. Ainsi peut-on garantir aux gens de travailler dans de bonnes conditions.
Un tel changement de paradigme changerait aussi complètement les choses pour les directions. Elles n’auraient plus à se poser la question de faire de l’activité pour payer la masse salariale ou de baisser leur masse salariale pour faire face aux déficits. Les patients, enfin, auraient tout à y gagner. Le fait d’avoir des ratios adéquats permet de diminuer les complications au cours d’une hospitalisation, les réhospitalisations et aussi les décès.
En France, 750 000 données médicales et personnelles piratées et en vente.
Après la liste de Boulanger, Cultura, DiviaMobilités, Truffaut, Cybertek et Grosbill (font partie du même groupe), l’Assurance retraite, RED by SFR, Meilleurtaux, Ornikar, Free, Picard, Molotov, Auchan et le Point... ce sont maintenant les données médicales de Mediboard, qu'un pirate met en vente.
Les informations sont vastes : nom, prénom, date de naissance, sexe, adresse, ville, code postal, numéro(s) de téléphone, e-mail, mais aussi médecin traitant, ordonnances, déclaration de décès, identifiants externes et historique de santé.
https://yewtu.be/watch?v=k6GcbidvblY
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Ce qui s'appelle « tourner autour du pot ».
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