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146 pages
de Karelle Ménine
Nimbe noir
Si j'ai bien compris on a demandé à l'auteure si elle croit en Dieu ou quelque chose comme ça et on lui a proposé d'en écrire un essai - sur le thème de la croyance. Et j'ai adoré cette petite lecture. Pourquoi ? Parce qu'il n'est fait mention de "religion" qu'à deux reprises. Concrètement elle commence son ouvrage sur une Abbaye, ou durant son enfance elle se rendait et d'une religieuse qui y priait et dont elle n'a jamais vu le visage. Et le livre se termine avec le portrait d'une femme en noir et blanc, qu'elle avait "trouvé" et dont elle a réussi à retrouver l'histoire et l'identité. La deuxième référence concrète à la "religion" se trouve dans ce qu'elle a vécu à Kinshasa et un culte évangélique où elle a été invitée par Patience, une femme qui l'aura aidé de son mieux à se protéger d'un homme brutal.
Donc, à la fin, ce que j'ai bien aimé, c'est son voyage magnifiquement écrit. Elle commence au Maroc sur les pas de Jean Genet à Casablanca et de Patti Smith et quelques poèmes qui font écho aux écrits d'Isabelle Eberhardt. Ici elle parle des enfants abandonnés et d'art. Elle continue sa route dans un camp de réfugié d'Amman et puis poursuit sa route en Palestine. A chaque fois elle raconte ses rencontres d'hommes, de femmes, de gamins, leurs mots, leurs histoires. Elle passe par la Turquie, l'Arménie et son histoire, le Burkina Faso, la RDC à Kinshasa et encore Patti Smith pour ponctuer ses voyages. La 2e partie s'appelle l'Envol et c'est un voyage en train depuis Genève qui va la conduire à donner (enfin) une identité et restituer son histoire à ce visage. Elle ira à Munich puis à Berlin au Musée Juif, et continuera jusqu'au camp de Majdanek tout à côté de l'Ukraine, d'où elle voit les avions bombardés les villes... et poursuit en Pologne toujours en train. Puis un camp et c'est l'histoire toute entière d'une femme, photographe et à la fin du livre il y a le portrait de cette femme morte dans un camp. Voilà, tout.
Bon j'illustre avec une image qui n'a rien à voir, juste que je la trouve belle et elle résume bien ma lecture