par CNT. Espagne • le 8 mars 2021
TRADUCTION MONICA JORNET GROUPE GASTON COUTÉ FA
24.02.2021
Nous avons vécu cette année une situation exceptionnelle qui nous a permis, dans une plus grande ou une moindre mesure, d’assister aux ravages causés par une société dont les priorités sont fondées sur le capitalisme : le profit, une activité délirante et incessante et la surconsommation. Nous avons été sidérées de voir la priorité donnée à l’économie sur nos vies. Ce qui revient, comme nous le savons toutes, à sacrifier des vies humaines sur l’autel de la saison estivale ou des fêtes de Noël. Nous ne saurions oublier que les conséquences néfastes de la Covid se sont abattues tout particulièrement sur nous, femmes travailleuses dans les secteurs essentiels (nettoyage, alimentation, services sociaux et sanitaires, enseignement, etc.), qui avons été indispensables dans la lutte contre la pandémie. Nous, les femmes, avons dû encore une fois batailler pour tout concilier dans nos vies. Cette fois s’est ajoutée une difficulté : le télétravail. Face à la nécessité évidente de protéger les personnes et de renforcer les soins, à la Confédération Nationale du Travail, nous revendiquons, en ce 8 mars, le féminisme de classe, syndicaliste et de lutte comme notre meilleure défense. Un féminisme capable de transformer notre vie à la racine et d’aller chercher plus loin les clés pour parvenir à une société orientée vers l’attention à nos vies et qui la mette au cœur de son projet. Un féminisme qui trouvera dans le syndicat un outil efficace pour reprendre nos vies, les protéger et leur donner une dignité ; pour concilier vie personnelle et vie professionnelle, disposer de NOTRE temps et donner la priorité à ce qui est important.
Parce que c’est dans le syndicat que, jour après jour, nous faisons la conquête de nouveaux droits et gagnons du terrain contre l’exploitation et la précarité ; contre les heures supplémentaires obligatoires et non rémunérées, les journées interminables, les changements d’horaires qui invalident toute vie en dehors du travail, contre la discrimination, les abus, les licenciements… En somme, contre l’absence de maîtrise de nos moyens de subsistance et de nos vies.
C’est dans le syndicalisme de lutte que nous récupérons ce qui est à nous et travaillons toutes ensemble pour en finir avec cette charge que représentent - particulièrement pour les femmes - les doubles et triples journées de travail que nous devons affronter au travail, à la maison, pendant la période de maternité... Avec ce syndicalisme, nous luttons pour que ces charges soient vraiment réparties et que la responsabilité soit partagée, pour avoir des garanties et des soins assurés pour toute personne en situation de dépendance et pour obtenir des conciliations ne passant pas par l’expulsion des femmes du monde du travail.
C’est un syndicalisme utile et efficace, un lieu d’apprentissage et de mémoire, où nous souvenir de celles qui nous ont précédées et où lutter au quotidien pour éradiquer la violence, en créant des réseaux de soutien en prise réelle sur la vie de chaque femme et qui puissent l’améliorer par le biais de la défense de nos droits. Nous impliquons dans cette lutte toutes les personnes constituant notre syndicat pour construire cette société plus juste qui nous soutienne en tant que personnes et qui donne priorité absolue à nos vies.
Il est important, pour toutes ces raisons, de rappeler que, ce 8 mars, comme tous les autres jours de l’année, c’est dans le syndicalisme de lutte, à la CNT, que nous trouvons l’espace de lutter d’un féminisme de classe, avec une continuité et un soutien dans le temps. C’est pourquoi nous devons continuer à apprendre, à militer et à montrer l’exemple dans nos syndicats : en formant d’autres femmes, en encourageant davantage de compagnes à faire partie du changement, en étant toutes participantes et en reconnaissant notre propre capacité.
Pour un féminisme de classe, syndicaliste et de lutte, et pour nous toutes à la CNT : Vive le 8 mars et la lutte des travailleuses !
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