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Pourtant, les PME ont une très bonne opinion d’elles-mêmes en matière de responsabilité sociale : les trois quarts des dirigeants de PME sondés jugent que leur entreprise est bonne (63 %), voire excellente (12 %) sur ce plan, et ce, même si près du tiers (30 %) disent qu’ils ne peuvent allouer davantage de ressources à ce chantier et que près d’un sur cinq (18 %) doivent mobiliser les efforts de l’entreprise vers d’autres priorités.
Écart entre perception et réalité
« Ce que ce sondage révèle, c’est vraiment l’écart entre la perception et la réalité. Il y a une prise de conscience qui est très intéressante de l’impact des PME sur la société et sur l’environnement, mais lorsqu’on pose des questions un peu plus détaillées, on voit que dans la pratique, ce n’est pas si évident que ça », note Mme Braham.
Elle ajoute que l’autoperception des entreprises n’a pas de bases solides : « C’est un des résultats qui nous a étonnés : les trois quarts des PME pensent avoir une bonne ou une excellente performance RSE (responsabilité sociale des entreprises), mais c’est en lien avec cette prise de conscience, alors qu’en réalité elles ne savent pas toujours en quoi ça consiste, par où commencer. »
Le soutien financier et la contrainte
C’est lorsqu’on interroge les dirigeants de PME sur les moyens d’améliorer leur responsabilité sociale et environnementale que l’on constate qu’ils s’en remettent principalement aux autres. La première source de motivation pour réaliser leur ambition ? Un soutien financier, disent 46 % d’entre eux. Puis viennent presque sur un pied d’égalité « un plus grand degré d’adoption de ces pratiques par leurs concurrents » (37 %), davantage de connaissances, d’expertise et d’accompagnement sur la question (36 %) et une législation et des normes imposées par le gouvernement (34 %).
En d’autres termes, si on fait abstraction du besoin d’expertise à l’interne, les PME assumeront davantage leur responsabilité sociale et environnementale si les gouvernements les financent, si leurs compétiteurs le font — parce qu’elles craignent d’être désavantagées en investissant seules de leur côté — et si des lois, notamment en environnement, les obligent à le faire.
Pressions croissantes
Emna Braham estime toutefois que les PME n’auront d’autre choix que de s’y commettre davantage que dans le discours : « Il y a des pressions grandissantes pour transformer les pratiques d’affaires des entreprises, notamment pour qu’elles soient plus respectueuses de l’environnement et plus respectueuses des communautés qui les entourent. Les grandes entreprises sentent déjà ces pressions. »
« Les grands fonds d’investissement intègrent de plus en plus des critères sociaux et environnementaux dans leurs analyses d’investissement. Les législations sont de plus en plus contraignantes sur la lutte contre les changements climatiques, ici et ailleurs », explique-t-elle.
Les pressions viennent aussi des consommateurs et, fait nouveau, des employés : « Il ne faut pas oublier que dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, une entreprise qui va avoir une raison d’être claire, qui va avoir une mission sociale et environnementale va pouvoir avoir une forte marque d’employeur qui va pouvoir attirer les employés », fait valoir Mme Braham.
« Ce sont vraiment des pressions d’un petit peu partout qui arrivent pour transformer les pratiques d’affaires. »
Démarche rentable
Qui plus est, dit-elle, cette perception qu’il faut un soutien financier ou une contrainte commence à se transformer : « C’est vraiment une démarche qui est de plus en plus perçue non pas comme un sacrifice financier, mais comme quelque chose qui va créer de la valeur pour l’entreprise. » Comment ? Par ce domaine d’expertise en affaires qu’est la gestion de risque : « De plus en plus, intégrer des pratiques qui vont être socialement responsables est une manière de gérer les risques environnementaux, les risques réputationnels et un certain nombre de risques auxquels les entreprises sont exposées. »
Aux entreprises qui disent ne pas vouloir investir dans la responsabilité sociale et environnementale à moins que leurs concurrents soient soumis aux mêmes dépenses, elle fait valoir au contraire que d’agir en précurseur peut être avantageux : « Plusieurs entreprises vont pouvoir se démarquer par rapport à leurs compétiteurs avec des pratiques plus responsables socialement et vont également pouvoir se désigner comme tel par rapport à leurs clients, leurs employés ou par rapport aux employés qu’ils essaient de recruter. »
Ce sondage a été mené par la firme Léger auprès de 216 gestionnaires de PME québécoises comptant entre 25 et 249 employés, dont près de la moitié sont situées à l’extérieur des régions métropolitaines de Montréal et de Québec. Les résultats ont été pondérés selon le secteur d’activité et le nombre d’employés. La collecte de données a été effectuée entre le 10 et le 21 mai 2021. Aucune marge d’erreur n’a été fournie.
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L’Amazonie et la région du Cerrado font face à des destructions dévastatrices pour exporter de la viande et du soja à bas prix. Un rapport inédit du réseau européen des observatoires des multinationales, ENCO, et de l'organisation brésilienne Vigência pointe la responsabilité des entreprises européennes. Enquête. https://www.bastamag.net/Deforestation-Amazonie-Bresil-role-des-entreprises-Europe-banques-fonds-de-pensions-viande-soja-exportations
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