#france-culture

paco146@diaspora.psyco.fr

#propagande #Europe #FRance-Culture #atlantisme #Ukraine #Russie #guerre #atlantisme #démocratures #Israël

Entendu tout à l'heure aux infos de 18h, à propos des derniers bombardements russes en Ukraine, l'expression "l'armée de Poutine"..

Ça me rappelle "l'armée de #Kadhafi", "l'armée de #Saddam_Hussein", .., autant d'arguments pour justifier la destruction méthodique de pays entiers par l' #embargo, puis pas la #guerre.

Chaque mot employé par les #médias atlantistes obéit à une logique. En l’occurrence une logique belliqueuse ou l'occident est sur-représenté comme étant le clan des gentilles #démocraties faisant face aux #dictatures.

Par exemple aucun journaliste n'emploie l'expression "l'armée de Netanyahou". Ils disent "l'armée israélienne" et quelques fois désignent celle-ci par le joli nom de "Tsahal", lequel terme n'est rien d'autre qu'un acronyme.
Pas plus qu'ils ne disent "l'armée de Biden" a bombardé le #Yémen, faisant tant de morts et de blessés (on s'en fout c'est que des rebeus fondamentalistes)..

Bon mais je n'apprends rien à personne. J'avais juste besoin d'ouvrir la soupape deux minutes, histoire de ne pas péter les plombs ;-)

#photo : capture d'écran du film Apocalypse Now

dunoir@diaspora-fr.org

À Douarnenez, au début du 20e siècle, l'industrie sardinière employait des femmes, parfois très jeunes, pour préparer les sardines avant de les mettre en boîtes - Wikimedia Commons - Domaine public - Source : Collection personnelle - Author : anonyme

#Femmes #Grève #Douarnenez #1924 #Radio #France-Culture

La grande grève de 1924

Douarnenez, 1924. Les hommes sont en mer et les femmes à terre, les mains dans le poisson, travaillant dans les nombreuses conserveries que compte la ville. À la clé, des journées interminables et des salaires dérisoires pour celles surnommées les « Penn Sardin ».
Avec :
- Fanny Bugnon Historienne à l'Université Rennes 2, autrice
- Théo Bernard Doctorant en histoire à l'Université d'Évry Val d'Essone, auteur d'un mémoire intitulé "La grève des sardinières et des manœuvres des usines métallurgiques et des fabriques de conserve de Douarnenez (1925-1925). Stratégies politiques et identités ouvrières"
- Alain Le Doaré Historien, conférencier, spécialiste de la Bretagne, commissaire d'exposition, auteur
- Anne-Denes Martin Écrivaine
- Marie-Aline Lagadic Chanteuse
- Klervi Rivière Chanteuse

En novembre 1924, une grève débute. Elle sera longue, agitée et finalement victorieuse. Récit de cette lutte à travers ses chants, mémoires et évènements.

Depuis l'installation des premières conserveries de poisson à Douarnenez (Finistère) au milieu du 19e siècle, la ville voit sa population grossir. Venue notamment des campagnes environnantes, la main d'œuvre arrive, et dans les usines, une majorité de femmes travaillent. Les ouvrières commencent souvent jeunes, à douze voire dix ans, et peuvent travailler jusqu'à 18 heures d'affilée pour des salaires minuscules, à la merci des arrivées de poissons. Nettoyer, vider, faire frire, mettre en boîte, le travail est dur. Alors, pour se donner du courage, elles chantent souvent.

Les chants, en français et en breton, font partie prenante de la culture ouvrière, qu'ils soient ou non directement politique comme Saluez riches heureux, souvent interdit dans les usines. Ils se transmettent de génération en génération comme le montrent encore aujourd'hui, à Pont L'abbé (Finistère sud), Marie-Aline Lagadic et sa fille Klervi Rivière, toutes deux chanteuses. Elles ont appris principalement ces chants patrimoniaux via la mémoire familiale. Leur tante, leur mère, leur grand-mère ont travaillé dans des conserveries du Pays bigouden et leur ont transmis ces airs, qu'elles-mêmes entonnaient en travaillant.

En 1905, la grève a déjà porté ses fruits : le salaire est désormais payé à l'heure, et non « au mille » de sardines travaillées. Mais il reste ridiculement bas, 80 centimes de l'heure pour les femmes. En novembre 1924, la grève gagne les usines. Les ouvrières réclament d'abord 1 franc de l'heure puis 1.25, les fameux Pemp rel a vo (en breton), slogan qui envahit les rues lors des manifestations devenues quotidiennes.
À Douarnenez, depuis 1921, la ville est communiste – l'une des premières en France. Daniel Le Flanchec, le maire nommé à la suite du décès brutal de Sébastien Velly, est un personnage atypique, « borgne et tatoué, [portant] un "mort aux vaches sur la main" comme le décrit son biographe Jean-Michel Le Boulanger. Très vite, des syndicalistes -Marie Le Bosc, Charles Tillion ou Lucie Colliard- arrivent pour appuyer le mouvement. Les marins arrêtent de sortir en mer, les soutiens financiers affluent de la France entière.
Après l'échec des négociations entre les grévistes et les usiniers, organisées par le ministère à Paris, des grèves éclatent dans les autres ports de la région.

« Devant chaque usine on s’arrêtait et on leur chantait quelque chose. (…) On n’avait hâte qu’à une chose, l’heure de la réunion et de la manifestation. On cassait deux à trois paires de sabots dans la semaine. » Extrait de Les ouvrières de la mer, Anne-Denes Martin (L'Harmattan, 1994)

Le tournant de la grève se joue le 1er janvier 1925 : le maire et son neveu sont blessés suite à des coups de feu, tirés par des « jaunes », des casseurs de grève payés par les patrons. Le 6 janvier, un compromis est trouvé, c'est la victoire pour les grévistes !

Près de 80 ans plus tard, en 2005, Claude Michel écrit avec des lycéens, une chanson en mémoire de cette lutte historique, Penn Sardin, depuis régulièrement chantée dans des manifestations dans toute la France. En février 2024, la chorale Kanit'Ta, emmenée par Manon Hamard, l'entonne sur la place des Halles : Écoutez claquer leurs sabots / Écoutez gronder leur colère / Écoutez claquer leurs sabots / C'est la grève des sardinières.

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Roald Dahl, Ian Fleming, Godard… Faut-il adapter les classiques à leur époque ?

Dans une nouvelle édition britannique, plusieurs mots de l'œuvre de Roald Dahl ont été modifiés pour, selon les éditeurs, moderniser les textes. Une dénaturation ou une adaptation naturelle des œuvres d'art à l'époque et aux changements de valeurs ?

Les Matins reçoivent #MarcWeitzmann, journaliste, écrivain, producteur de Signe des Temps à #FranceCulture, et #ThiphaineSamoyault, essayiste, traductrice et critique littéraire, directrice d’études à l’EHESS.

#CancelCulture, réécriture des classiques, adaptation des œuvres : comment comprendre l'évolution de l'art au XXIe siècle ?

#Censure #LittératureJeunesse #réécriture #FranceCulture #France-Culture
#GuillaumeErner #LesMatinsDeFranceCulture #podcast #baladodiffusion

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Retraites, inégalités, climat… Faut-il taxer les ultra-riches et les super-profits ?

Revendication récurrente des manifestations climatiques et sociales, la taxation des ultra-riches et des super profits est-elle la solution pour répondre aux besoins socio-économiques et climatiques contemporains?

Avec
Lucas #Chancel Co-directeur du Laboratoire sur les #inégalités mondiales à l’Ecole d’économie de Paris, chercheur senior à l’IDDRI (Institut du Développement Durable et des Relations
Internationales) et enseignant en #économie à Sciences-Po Paris
Pour comprendre la focalisation sur ce qu’il se passe en haut de l’échelle sociale, chez les multimillionnaires ou milliardaires, l'économiste #LucasChancel rappelle un fait central : “le patrimoine français n’a jamais été aussi élevé qu'aujourd'hui dans son histoire économique, et cette hausse de la richesse nationale a été captée par une petite partie de la population ”.
Progression du patrimoine

“En France, la hausse a en effet été particulièrement marquée depuis trente ans, et nous ne sommes pas meilleurs que nos voisins”, ajoute t-il. “Au milieu des années 80, la part du patrimoine détenu par les 1% des plus riches était de 15% du total, on s’approche aujourd'hui de 30%. La suppression de l'Impôt Sur la Fortune a participé de ce mouvement”, indique l’économiste. De manière plus générale, Lucas Chancel estime que “la France n’a jamais eu de fiscalité sur l’héritage digne de ce nom”.

Mieux articuler la #fiscalité pour plus de justice
“Nous avons 340 milliards de dépenses de #retraites chaque année, 270 viennent de cotisations retraites et le reste vient d' #impôts, notamment la #CSG”, rappelle Lucas Chancel. “Nous finançons déjà les retraites avec les impôts depuis plusieurs années”. “Les 10 milliards d'euros de #dette peuvent tout à fait être trouvés dans une mise à contribution plus grande des revenus du #capital ou du stock du capital”.
Lucas Chancel plaide en faveur de réformes permettant de “réduire la pression fiscale sur une grande partie de la population”. En particulier, “l'impôt sur l’ #héritage pourrait être réduit pour les classes moyennes et populaires". Parallèlement, l’économiste promeut une "augmentation des prélèvements là où ils sont relativement faibles, c'est-à-dire en haut de l’échelle sociale" . Si l’on taxe les revenus de la société #LVMH, le risque n’est-il pas que #BernardArnaud s'implante ailleurs qu’en France? “En réalité, l’administration fiscale dispose d’un éventail d'outils possibles pour éviter ce type de situations, pour peu qu'elle choisisse de les utiliser”.
A quoi tient la progression des patrimoines financiers ?
"Le rôle des #banques centrales est évidemment important", souligne Lucas Chancel. "Les choix relevant de la politique monétaire contribuent aussi à nourrir les cours de la #bourse. La possibilité d'accroitre la taille du marché sur laquelle le bénéfice peut être fait, en d'autres termes, la mondialisation, joue aussi. Aujourd'hui, certains signes sont néanmoins précurseurs d’un retour de la régulation des marchés par l’Etat”.

#FranceCulture #France-Culture #LesMatins #GuillaumeErner #ISF #flattax #richesse #podcast #baladodiffusion

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

L'impossible régulation des multinationales

1972 : le Président du Chili, #SalvadorAllende met en garde les Etats contre la puissance des #multinationales. Ce pouvoir n'a fait que croitre depuis, tout comme leur impunité. Un texte est en discussion à l' #ONU depuis 2014 pour les obliger à respecter les #droitshumains. Pas gagné !
" Nous sommes face une confrontation directe, entre les grandes #entreprises transnationales et les Etats ". Salvador Allende.

Elu démocratiquement deux ans plus tôt, le Président socialiste sera renversé par un coup d'état moins d'un an après ce discours... prophétique. "Les grandes firmes transnationales portent atteinte aux véritables intérêts des pays en développement et leur action dominatrice et incontrôlée s'exerce également dans les pays industrialisés où elles sont implantées" poursuit Salvador Allende.
50 ans après que ces mots furent prononcés, le pouvoir de celles qu'on nomme aujourd'hui les multinationales n'a fait que prospérer, mais elles ne sont toujours pas sujet de #droit. Contrairement aux Etats, qui sont tenus par le droit international, les multinationales, en tant qu'entité mondiale opérant dans tous les pays, ne sont pas responsables juridiquement.
Elles le sont, localement, mais la maison mère est rarement inquiétée pour des atteintes à l'environnement ou aux droits humains qu'une filiale ou un #soustraitant agissant sous ses ordres aurait causé.
Mettre un terme à cette impunité, c'est la mission que s'est fixée un groupe de travail créée en 2014 au #ConseilDesDroitsDelHomme de l'ONU. 5 pays sont à l'initiative de ce groupe, l'Afrique du Sud, la Bolivie, Cuba, le Vénézuéla et l'Equateur.
Chaque année, dans un silence médiatique quasi total, ce groupe de travail intitulé "Open-ended intergovernmental working group on transnational corporations and other business enterprises with respect to human rights" se réunit. En octobre dernier, c'était sa 8ème réunion, à Genève.

Un sujet essentiel boudé par les USA et l'UE

Ce groupe est dit open-ended, tout le monde est libre d'y participer. La France le fait depuis le début, en tant qu'observatrice, les Etats Unis l'ont en revanche ignoré pendant plusieurs années, avant de le rejoindre il y a deux ans. Vos travaux sont capitaux reconnait la représentante américaine, mais : "Nous continuons de croire qu'une approche moins prescriptive aurait plus de chance d'obtenir l'assentiment des Etats et d'autres parties prenantes clés".
Moins prescriptive, cela veut dire moins contraignante, or l'objet de ce groupe de travail, sa raison d'être pour utiliser un mot à la mode, c'est justement de passer des recommandations à la contrainte, des prescriptions, des codes de bonnes conduites, des principes directeurs.... du droit mou en somme, pléthorique sur ce sujet, à la loi dure, la dura lex.

Ce pas, la France l'a franchit en 2017, un mois avant les élections présidentielles. La loi sur le devoir de vigilance rend possible l'assignation en justice des entreprises qui ne mettent pas tout en œuvre pour prévenir les dommages que pourraient causer leurs activités, celle de leur filiale ou de leur sous traitant.
#Total pour ses activités en Ouganda, #EDF au Mexique, #Casino en Amazonie, #Suez au Chili. Une dizaine d'affaires sont en cours. Toutes concernent des entreprises françaises....
L'an dernier, la Commission européenne a proposé d'étendre ces principes de vigilances à tous les pays de l'UE. Les discussions sont en cours, et les #ONG s'inquiètent que le gouvernement français ne manœuvre en coulisse pour affaiblir le texte européen, et ainsi affaiblir la portée de la loi française si pionnière, ce que Bercy dément vigoureusement. Ici un article de Mediapart à ce sujet.
A Genève, l'Union Européenne a comme les Etats-Unis seulement prononcé un propos liminaire, sans s'impliquer dans les négociations, car elle n'a pas de mandat des Etats pour négocier, dit-elle, et est en train d'élaborer son propre texte. En résumé, ni l'Union Européenne, ni les Etats-Unis ne sont intéressés pour participer au "Groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée sur les sociétés transnationales et autres entreprises commerciales en ce qui concerne les droits de l'homme".
Aussi discrètement qu'elle avait commencé, la huitième réunion de ce groupe de travail sur les multinationales s'est achevé sur un relatif échec, deux textes discutés en parallèle, et la promesse d'avancer d'ici la 9ème session.
Il y a 50 ans, l'Assemblée générale de l'ONU avait applaudi Salvador Allende pendant une longue minute. Depuis ce discours, les multinationales sont passées de 7000 à plus de 100 000 estime t-on, 900 000 avec leur filiales.
Mais le changement le plus déterminant est qualitatif : celles qui dominent aujourd'hui les Etats n'existaient pas du temps d'Allende.
#Gafam en occident, #BATX en Asie, la puissance de ces empires numériques semble sans limite.

Dominer les Etats puis les remplacer ?

Non seulement les Etats, même les plus forts, #EtatsUnis en tête, en dépendent pour leur fonctionnement, du stockage de leurs données à leur besoin de renseignement, mais ils peinent à aligner autant de milliards que ces géants privés dans ce qui façonne déjà le monde d'aujourd'hui et celui de demain : le #bigdata, le #cloud, l'intelligence artificielle, sans oublier toutes les infrastructures.
Pour certaines de ces plateformes, dominer les Etats est un acquis, l'étape d'après, accélérée par le Covid 19, c'est de grignoter leur prérogatives, et pourquoi pas même des les remplacer.
#Google et #Amazon se positionnent sur la santé et l'éducation, #Facebook a voulu un temps quasi battre monnaie numérique. Preuve que les Etats eux-mêmes prennent ça au sérieux, le Danemark a créé en 2017 un poste d'ambassadeur auprès des Gafa.En 2017, le PDG de Facebook Mark #Zuckerberg a très clairement exposé ses ambitions dans un texte intitulé "Construire une communauté globale".

"Dans des temps comme les nôtres, la chose la plus importante que nous puissions faire chez Facebook, c’est de développer l’infrastructure sociale pour donner aux gens le pouvoir de construire une communauté globale effective pour nous tous [that works for all of us]. Dans la dernière décennie, #Facebook s’est employé à connecter des amis et des familles. Sur cette base fondatrice, notre prochain objectif sera de développer l’infrastructure sociale pour les communautés – pour nous soutenir, pour veiller à notre sécurité, pour nous informer, pour l’engagement civique et pour l’inclusion de tous" écrit Mark Zuckerberg.
Que peut un groupe de travail méprisé par les Etats les plus puissants face à de telles velléités ? S'il tient bon, il y aura tout lieu de longuement applaudir sa ténacité !
#Économie #MarieViennot #FranceCulture #Podcast
#LaBulleéconomique #baladodiffusion #France-Culture #souveraineté

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Iel était une fois le genre

Quelles sont les origines du genre ? La différenciation genrée, la hiérarchisation entre les sexes, a-t-elle toujours existé ? De quel matériel dispose-t-on pour étudier les rapports de genre des premiers Sapiens ? Quel impact du paradigme sexe/genre sur les connaissances scientifiques ?
Avec
#RaphaëlleChaix chercheuse au CNRS en anthropologie génétique
#ThierryHoquet Philosophe, professeur à l’Université Paris Nanterre
Guillaume Lecointre Professeur au Museum National d'Histoire Naturelle, conseiller scientifique
Femelle/mâle, homme/femme : quels regards posent les sciences sur ces catégories, et que nous apprend l’Histoire naturelle sur l’origine du genre ?
Les #inégalités de genre sont une réalité. Les femmes sont toujours la dernière roue du carrosse, dans notre société comme dans la majorité des autres, inégalités salariales, #féminicides,... 85% des personnes trans seront agressées au court de leur vie. Et aujourd’hui en France, 22% des 18-30 ans se disent “ #nonbinaires”, “ #agenres”, “ #bigenres” voire “ #polygenres”. La hiérarchisation entre les #sexes et la différenciation genrée ont elle toujours existé ? Pour y répondre, on se tourne du côté des sciences biologiques et de l’histoire naturelle.

Iel était une fois le genre
Nous avons le plaisir de recevoir #GuillaumeLecointre, zoologiste, systématicien et professeur du MNHN, Raphaëlle Chaix, chercheuse en anthropologie génétique, chargée de recherche au CNRS et Thierry Hoquet, professeur de philosophie à l'université Paris Nanterre. Auteur du Nouvel esprit biologique (PUF, 2022). Tous les trois ont contribué au Manifeste du Museum - Aux Origines du genre.

Le reportage du jour
Rencontre avec #PriscilleTouraille sur le dimorphisme sexuel de stature. La différence de taille entre #femmes et #hommes est-elle « naturelle » ? Que disent les recherches en biologie de l’évolution et en paleo anthropologie ? Par Clémence Allezard :

“Iel” a toujours existé (Science & Vie, novembre 2022)
Il faut redécouvrir la vie d’Alexina Barbin, première figure #intersexe française (Têtu, novembre 2022)
Ce que les études animales ont à apporter à l’histoire du genre (Le Monde, septembre 2022)
Droits des intersexes : la France va-t-elle devoir revoir sa copie ? (Le Monde, 2022)
“Iel” le pronom qui se faufile à l’université (Le Monde, février 2022)
#FrançoiseHéritier : "Les hommes et les femmes seront égaux un jour, peut-être…" (Sciences et Avenir, 2017)
Comment est déterminé le #sexe de la tortue (Sciences et Avenir, 2016)
Qui était vraiment Lucy l'australopithèque ? (Sciences et Avenir, 2016)
Le sexe, un moteur de l'évolution ? (Sciences Humaines, 2016)
"Le #genre c’est de la science", tribune de la philosophe #SandraLaugier (CNRS Le Journal, 2014)
Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ? (Arte, 2014)
Le #chromosomeY précise l’évolution de l’homme... et de la femme (Futurasciences, 2013)
"Il est impossible de deviner si un cerveau appartient à un homme ou une femme" (Le Monde, 2013)
#LaScienceCQFD #FranceCulture #France-Culture #podcast #baladodiffusion #NatachaTriou

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Boxe ! La revanche des opprimés

Pour #LaSérieDocumentaire, #MichelPomarède propose une exploration de « l’escrime du poing » éprouvée et racontée par hommes et femmes. Des trajectoires sur le ring qui racontent un monde régi par les valeurs de respect, de force et de détermination. Synonyme de revanche sociale mais surtout de victoire sur soi.

Du Périgord à la banlieue parisienne, jeunes et moins jeunes se livrent sur une discipline exigeante. Longtemps citadelle de la virilité, ce #sport suscite l’engouement depuis 20 ans chez les femmes qui relèvent le gant et triomphent des préjugés.

#FranceCulture #France-Culture #Boxe #Muay-Thaï #kickBoxing #MMA #ArtsMartiaux #poscast #baladodiffusion

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Nucléaire : quand notre cœur fait boum !

Un accident nucléaire peut être provoqué aussi bien par des causes naturelles que des causes anthropiques, techniques. Quels dispositifs dans les centrales françaises doivent assurer que de tels événements n’arrivent pas, et quels problèmes semblent perdurer ?

Avec
#EmmanuelleGalichet Docteure en physique nucléaire
#KarineHerviou Directrice générale adjointe de l' #IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire)
#ChristopheQuitin Inspecteur en chef de l'Autorité de #SûretéNucléaire

Au moment où je vous parle, un test de #sûreténucléaire est déployé autour de la centrale de #Paluel, et concerne 104 communes. En France, est-ce que nous risquons l’accident #nucléaire ?

Notre pays est l’un des pays les plus nucléarisé au monde. 18 centrales et 56 réacteurs pour 66 millions de Français. Elles produisent près de 70% de l’ #électricité totale de l’Hexagone. Construites en série dans les années 70 et 80, elles vieillissent et elles étaient conçues pour fonctionner 40 ans. Ajoutez à ça un #DérèglementClimatique qui se fait sentir toujours un peu plus fort.. avons-nous de de bonnes ou de mauvaises raisons de nous inquiéter ? On réexamine la sûreté du parc nucléaire français.

Nous avons le plaisir de recevoir Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheure au CNAM en sciences et technologies nucléaires, responsable nationale de l’ensemble des enseignements en génie nucléaire, Christophe Quintin, Inspecteur en chef de l'Autorité de sûreté nucléaire et Karine Herviou, directrice générale adjointe chargée du Pôle Sûreté Nucléaire à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.

Le reportage du jour
Visite de la centrale nucléaire de Paluel en Seine Maritime avec son directeur Jean-Marie Boursier. Quels sont les protocoles de sûreté suivis au jour le jour dans une centrale nucléaire ? Par #AntoineBeauchamp

#Sciences #Énergienucléaire #Centralesnucléaires #NatachaTriou #FranceCulture #Podcast #baladodiffusion #France-Culture

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Série « “Accumulez, accumulez !” »

Épisode 3/3 : Pourquoi tant d'objets ?

Comment l’accumulation est-elle devenue un principe maître de nos sociétés modernes ?

Avec
Valérie Guillard Professeure à l’université Paris-Dauphine, auteure de « Comment consommer avec sobriété » (Éditions De Boeck, 2021) et co-auteure du rapport « Penser la sobriété matérielle » publié par l’ADEME (2019)
Sophie Dubuisson-Quellier sociologue, directrice de recherche CNRS et directrice adjointe du Centre de sociologie des organisations (CSO), spécialiste de la consommation « engagée »

Durant les Trente Glorieuses, l’un des indicateurs du niveau de bien-être des Français correspondait à la quantité moyenne de déchets qu’un ménage émettait - ce qui en dit long sur les pratiques accumulatrices de la société de consommation, mais aussi sur un #consumérisme inconséquent. L’accumulation des objets recouvre en effet deux réalités distinctes (qui ne sont cependant pas tout à fait opposées) : le fait d’acheter toujours plus d’objets, mais aussi le fait de les conserver.

Une société de l’abondance : l'obsession des objets

La consommation d'objets et de produits manufacturés est devenue centrale dans les économies : l’accumulation d’objets naît certes de l’émergence d’une société de consommation, mais cette dernière provient d’une certaine organisation de nos sociétés comme marchandes. Selon Sophie Dubuisson-Quellier "dans toute l'histoire de la consommation, on trouve d'abord un rôle assez moteur de l'offre et de la problématique des producteurs, qui doivent écouler des quantités croissantes de biens sur les marchés. Ceci augmente le régime d'une consommation aspirationnelle, où chacun aspire à participer à la société par sa consommation et donc à devenir acquéreur de biens auxquels il n'avait pas accès précédemment. Et cela dépasse la consommation de biens eux-mêmes et concerne aussi les services, tels que le voyage en avion, qui est encore très aspirationnel pour une partie de la population". À partir de l'après-guerre, pour vendre toujours plus, des stratégies marketing sont mises en place, Valérie Guillard précise "ce sont des techniques extrêmement puissantes qui attisent toujours l'envie, le désir d'acheter. Par la #publicité, il y a une construction sociale qui est le fait d'associer la consommation au bonheur, et la consommation à la réussite personnelle".

Repenser l’accumulation : du trop-plein d’objets à la sobriété

Il arrive un moment où les objets nous envahissent, au point même d'éventuellement fragiliser nos relations sociales, selon #ValérieGuillard "la #consommation peut nous rendre complètement vulnérables, car quand nous sommes envahis par des objets en surnombre à la maison, cela peut générer du mal-être. Il y a bien sûr un mal-être lié à la frustration de ne pas pouvoir acquérir et cela est vrai dans différentes classes sociales, mais là, on parle du mal-être d'avoir trop de choses. Il y a une charge très forte des objets, parce que les objets parlent, on dépose des affects sur les objets". Cette lassitude causée par un excès d'objets est peut-être une des explications au désir de sobriété qui apparaît aujourd'hui, #SophieDubuisson-Quellier précise "c'est effectivement un thème qui monte très fort, mais qui est finalement assez peu connecté à cette question de l' #accumulation. Pour l'instant, la #sobriété est cadrée comme une pratique de modération dans un contexte où l' #énergie n'est plus aussi abondante et devient plus coûteuse. Ce thème de la sobriété, qui était presque tabou dans le discours public ces dernières années, est devenu un moyen de régler toute une série de problématiques collectives".

Bibliographie

Valérie Guillard : Boulimie d’objets : l’être et l’avoir dans nos sociétés, De Boeck, 2014
Sophie Dubuisson-Quellier : La consommation engagée aux Presses de Sciences Po (2009 réédité en 2018)

#TiphainedeRocquigny #FranceCulture #Podcast #Entendez-vousléco #France-Culture #baladodiffusion

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

"Illusions perdues" d'Honoré de Balzac

Monté à Paris, Lucien Chardon s'est introduit avec succès dans la presse et les milieux littéraires. Dévoré d'ambition, c'est un dandy enivré de gloire, même si pour cela, il a ruiné sa sœur et David, son ami imprimeur resté à Angoulême.

Illusions perdues vous ramène à Angoulême, et j’ai à faire le magnifique contraste de la vie de David Séchard en province avec Ève Chardon, pendant que Lucien faisait toutes ses fautes à Paris. Ce sont les malheurs de la vertu, opposés aux malheurs du vice, c’est d’une difficulté prodigieuse. Illusions perdues forme un gros volume de la Comédie humaine, et le titre sera bien justifié.

Considéré comme le #chef-dœuvre de #Balzac, Illusions perdues ce sont trois romans publiés entre 1837 et 1843 qui, réunis sous ce titre commun en 1843, forment un triptyque pour la première édition de La #ComédieHumaine. Sept années de travail acharné et de déboires financiers durant lesquelles Balzac compose cette fresque du désastre, celui d’une jeunesse frénétique qui ne croit qu’au succès, en proie aux désillusions d’une époque dont elle ne retient que les renoncements et la compromission. Nous sommes après la Révolution française et le premier Empire, en 1821 et 1822, sous la seconde #Restauration (après la période des Cent jours), une monarchie constitutionnelle qui consolide le retour au pouvoir de la maison des #Bourbons sous le règne de Louis XVIII, frère cadet de Louis XVI. Le pays reste dominé par les royalistes conservateurs dont les querelles avec les libéraux préfigurent les prémices de la Révolution de 1830.

Nos deux héros, le beau poète Lucien de Rubempré et son ami l’inventeur-imprimeur David Séchard, sont jeunes, talentueux, idéalistes mais sans argent. Ils aiment la #littérature et caressent l’espoir de "s’y faire un nom et une fortune". Soutenu financièrement par David, l’ambitieux Lucien quitte Angoulême aux côtés de Mme de Bargeton, sa protectrice, pour faire ses débuts littéraires à Paris. Il y découvre les séductions et les dangers de la société parisienne, la "réalité désespérante" de la presse et l’impitoyable milieu du journalisme, les coulisses du théâtre et les transactions mesquines de la librairie (l’édition)… Son succès est aussi fulgurant que fragile et là où un Rastignac réussit, Rubempré trébuche et succombe face aux jaloux et aux intrigants. Aussi, la chute de Lucien est-elle à la hauteur de ses illusions. Les dettes s’accumulent et les revers se succèdent : ses amis l’abandonnent, l’actrice Coralie, sa jeune maîtresse, meurt de chagrin dans ses bras, et Lucien, acculé, détourne l’argent de David qu’il compromet, et ruine sa famille. De son côté, l’inventeur est aux prises avec ses redoutables concurrents, les frères Cointet, qui cherchent à étouffer économiquement son imprimerie, mais surtout à dérober le secret de ses recherches sur la fabrication du papier qu’il n’a malheureusement ni le temps ni les moyens de mettre à profit…

Roman d’apprentissage, Illusions perdues est aussi un magnifique #roman sur l’échec. La trajectoire ambitieuse de Lucien rappelle évidemment celle de Rastignac dans Le père Goriot (1835), mais ici elle s’inverse : le beau #poète "pense bien mais agit mal" et, confronté à l’âpreté de la réalité, à la marchandisation de la littérature et au commerce des idées, il se fourvoie et finit par se compromettre, se corrompre. Il est une figure sublime de l’échec. Même constat avec les "souffrances de l’inventeur" visionnaire David qui rappellent inévitablement celles de son auteur lui aussi entrepreneur malheureux… Cette problématique des rapports de l’argent et de la création artistique intéresse vivement l’écrivain et il l’aborde sans concessions dans cette nouvelle "étude de mœurs" où l’on entrevoit le mécanisme réel de toutes choses, les lois et engrenages qui régissent le monde social et politique dont l’analyse s’inscrit dans la droite ligne de son projet : "Souvenez-vous seulement que l’auteur veut tout peindre du #XIXèmesiècle, et faire en quelque sorte un état de situation de ses vices et de ses vertus". Ce siècle, en profonde et rapide transformation, Balzac cherche à le comprendre et à en conserver, grâce à la littérature, ses aspects les plus caractéristiques et déterminants. Quoique le monde qu’il observe soit en proie aux désordres ou déjà en train de disparaître, Balzac insuffle dans celui de ses personnages, dont bon nombre d’entre eux se rencontrent dans Illusions perdues, une organisation et une énergie prodigieuses. D’où cette urgence à écrire, cette effervescence qui irrigue toutes les pages de ce roman-fleuve d’une modernité incontestable. La preuve : notre époque contemporaine s’y retrouve et s’y regarde comme dans un miroir. Elle (re)découvre chez Balzac - et particulièrement donc dans Illusions perdues – l’inspiration poétique dont elle semble peut-être dépourvue.

Le retour des personnages

Ce qu’on nomme communément le "cycle Vautrin", et que nous nous sommes proposé d’adapter pour la radio, telle une série comptant trois saisons, regroupe trois romans majeurs de La Comédie humaine autour du personnage de l’ancien forçat évadé du bagne de Toulon, l’emblématique "Trompe-la-Mort" ou Jacques Collin alias Vautrin, conçu par son auteur comme "une espèce de colonne vertébrale qui, par son horrible influence, relie pour ainsi dire Le père Goriot à _Illusions perdues, et **_Illusions perdues** à Splendeurs et misères des courtisanes". C’est notamment avec cette trilogie et avec le personnage de Vautrin que Balzac consolide la modernité de son œuvre et met en place le retour des personnages dans La Comédie humaine, cet ambitieux édifice littéraire de 26 tomes et 95 œuvres. Ce procédé qui consiste à faire réapparaître des protagonistes à des âges différents et dont le rôle est plus ou moins important d’un roman à l’autre, permet à Balzac d’inclure implicitement ses lecteurs dans la création littéraire en engageant leur imagination évidemment, mais surtout leur mémoire. Quelques lignes lues dans un paragraphe ici évoqueront tout un roman là ; tout ce qu’on sait d’un personnage ou d’un événement rencontré ici nous fera comprendre qu’il n’était peut-être pas ce qu’il semblait être là… Cette densité littéraire, ces nuances et cette complexité dramatique enthousiasment chaque lecteur de La Comédie humaine, comme Marcel #Proust qui distingue le coup de génie : "Chaque mot, chaque geste, a ainsi des dessous dont Balzac n’avertit pas le lecteur et qui sont d’une profondeur admirable. Ils relèvent d’une psychologie si spéciale, et qui, sauf pour Balzac, n’a jamais été faite par personne, qu’il est assez délicat de les indiquer". Proust retiendra d’ailleurs la réapparition inattendue et spectaculaire de Vautrin dans les dernières pages d’Illusions perdues – deux ans après son arrestation dans Le père Goriot selon la chronologie balzacienne et un peu plus d’un an et demi avant sa dernière et diabolique incarnation dans Splendeurs et misères des courtisanes - comme un monument de la littérature : "C’est si beau !" s’écrit avec admiration le baron Charlus dans Sodome et Gomorrhe.

Une fresque radiophonique

Dans la continuité du travail réalisé pour le premier volet du "cycle Vautrin" avec Le père Goriot en 2019, cette adaptation radiophonique d’Illusions perdues se veut aussi fidèle que possible au roman, aussi bien dans l’esprit qu’à la lettre. L’immense privilège de la radio est de pouvoir faire entendre la langue de Balzac, on serait presque amené à dire "sa voix" tant l’interprétation magistrale de #MichelVuillermoz dans le rôle du narrateur est saisissante de justesse. À ses côtés, plus d’une centaine de comédiennes et comédiens talentueux pour incarner les personnages de cette fresque parisienne et provinciale : avec notamment #BastienChevrot (Lucien de Rubempré), #FabienRasplus (David Séchard), #FlorenceLeCorre (Mme de Bargeton), #FrançoisdeBrauer (Lousteau), #ClémentineAussourd (Coralie), #GabrielDufay (Finot), #LéoniePingeot (Ève), #MarieRémond (Mme d’Espard)… Et par fidélité au système balzacien du retour des personnages, l’on distinguera également le retour des comédiens entendus dans Le père Goriot : #ClémentBresson ( #Vautrin) et #LionelLingelser ( #Rastignac) entre autres.
Même continuité artistique et esthétique avec le compositeur et multi-instrumentiste #ManuelPeskine, qui après avoir composé la musique originale du père Goriot, signe celle de ces Illusions perdues. Elle a été enregistrée en juin 2022 dans le mythique Studio Ferber à Paris, avec la participation de plus d’une vingtaine de musiciens (instruments à cordes), d’un piano et d’une guitare électrique. La partition sensible et mélancolique de Manuel Peskine accompagne autant le parcours désenchanté des personnages que la structure narrative de cette tumultueuse histoire aux multiples enchâssements et ellipses, créant ainsi comme des repères pour l’auditeur.
D’autres repères étaient essentiels pour cette #adaptationradiophonique : les décors. Nombreux et variés parmi ces scènes de la vie parisienne et de la vie de province, il fallait faire entendre la multiplicité des lieux (plus d’une trentaine de décors aux acoustiques différentes). Pour y parvenir, #FranceCulture a fait appel aux services de Valérie Novel, repéreuse au cinéma. Ainsi les enregistrements (qui ont duré près de quatre semaines au printemps 2022) ont commencé dans les studios d’Hiventy à Boulogne-Billancourt, puis se sont déployés entre un petit château de Rueil-Malmaison, le village et une maison des Mesnuls dans les Yvelines, un hôtel particulier du XVIème arrondissement de Paris et le théâtre du Ranelagh…
#FranceCulture #France-Culture #podcast #baladodiffusion #audioroman

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La guerre, c'est atroce, mais ça fait de beaux romans...

"Écoutez nos défaites" de Laurent Gaudé

Face à la folie des hommes, face au temps qui passe et à la tentation de capitulation qui nous guette, Laurent Gaudé nous propose des remèdes : l'émotion, l'art et la beauté.

Assem Graïeb a mené des opérations pour les renseignements français de Bamako à Genève, de Beyrouth à Tanger. Il a vu des régimes tomber, des peuples se relever, des hommes mourir. Aujourd'hui, il est fatigué. La mission qu'il accepte est peut-être la dernière : retrouver un ancien membre des commandos d'élite américains soupçonné de divers trafics. A Zurich, Assem croise Mariam, une archéologue irakienne qui tente de sauver des œuvres d'art dans la zone dévastée du Moyen-Orient. En une nuit, tous deux partagent bien plus que quelques heures d'amour.
Evocation tremblée d'un monde contemporain insondable, Ecoutez nos défaites compose une épopée mélancolique et inquiète qui constate la folie des hommes et célèbre l'émotion, l'art et la beauté comme seuls remèdes à la tentation de la capitulation face au temps qui passe.

Réalisation et choix des extraits : Juliette Heymann

Romancier, nouvelliste et dramaturge né en 1972, #LaurentGaudé a reçu en 2004 le prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta. Son œuvre est traduite dans le monde entier. Son dernier roman, Chien 51, vient de sortir chez #ActesSud.
Ecoutez nos défaites, comme tous les livres de Laurent Gaudé, est publié chez Actes Sud.

#FranceCulture #France-Culture #Podcast #littérature #feuilleton #baladodiffusion #audioroman

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Les Illuminati ou l’éternel complotisme

Les réseaux sociaux apportent, de nos jours, un formidable soutien à l’éternelle rengaine du #complotisme, qui travaille sans relâche à offrir aux imaginations dévergondées des clés par lesquelles on prétend faire comprendre la complexité intimidante du monde et y introduire une simplicité ravageuse.
Cette idée selon laquelle des puissances occultes travailleraient sans relâche à dominer les malheureux humains égarés par leur simplicité d’âme n’a jamais cessé de prospérer et on n’en aura probablement jamais fini avec elle. Le mécanisme est simple mais puissamment efficace : l’existence de ces sombres démiurges dont la coalition nous manipule obscurément est démontrée par leur capacité même à dissimuler leur domination du monde. Moins on les voit, moins les naïfs savent les débusquer, plus leur existence est prouvée. Et voilà bien une logique, aussi absurde qu’elle soit, à peu près impossible à contredire.
L’histoire pluriséculaire des Illuminati, portant un fantasme qui n’a pas cessé de prospérer, de rebond en rebond, et de s’alimenter à toutes les sources de ces obsessions, éclaire et illustre un mécanisme qui échappe à tous les efforts contraires de la raison lucide.
Pour en parler
#Pierre-YvesBeaurepaire, professeur d’ #histoire moderne à l’Université Côte d’Azur et membre de l’Institut universitaire de France, s’est attaché à la chronique des #Illuminati dans le cours d’un livre inspiré, suit les tours et les détours d’une fantasmagorie collective. Entre le pittoresque et le sinistre, entre l’extravagant et le délétère, il va retracer pour nous les avatars, à partir d’un épisode momentané et très daté, à la fin du XVIIIe siècle, d’un mythe dont le succès a été, en vérité, fulgurant et qui, dans sa plasticité même, et probablement à cause d’elle, n’a rien perdu de sa vitalité et de sa perversité.
#FranceCulture #France-Culture #podcast #baladodiffusion #ConcordanceDesTemps #Jean-NoëlJeanneney

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Succès du New Age : la science et la raison en danger ?

La #santé, le #bien-être, et les préoccupations écologiques sont les nouveaux points d’entrés des pensées #New-Age. Si la remise en question du positivisme s’explique, les risques de dérives existent.

Avec #RomySauvayre , sociologue des #sciences et des #croyances à l'Université Clermont Auvergne, auteure de plusieurs ouvrages dont Croire à l’incroyable. Anciens et nouveaux adeptes (PUF, 2012),
#ElisabethFeytit, documentariste, ancienne adhérente au mouvement #New-Age, créatrice du podcast #MétadeChoc, sur le savoir et les croyances, co-autrice de Une vie en #anthroposophie (Editions La Route de la soie, 2020), co-autrice de ** L' #astrologie, ça marche !... Trop : Itinéraire d'un astrologue déchu_** (Editions La Route de la soie, 2020),
#CharlotteBarbier , doctorante en sciences de l'éducation, prépare une thèse sur l'esprit critique, organise régulièrement des séminaires auprès d'enseignants
#lesmatins #QuentinLafay #FranceCulture #Podcast #NewAge #science #France-Culture #baladodiffusion #médecinesdouces #médecinesalternatives #sociologie #naturopathie

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Soleil Vert, de Richard Fleischer, sorti en 1973.

#SoleilVert, film sorti en 1973, se déroule en #2022. Il soulève la question de l’anticipation d’un monde détruit par l’homme ou #réchauffementclimatique et #surpopulation en sont les causes. Une réalité peut-être pas si loin de la nôtre ? La SF permettrait-elle une prise de conscience publique ?

avec :
#FrédéricDucarme (Chercheur en philosophie de l' #écologie)
#YannickRumpala (maître de conférences en science politique à l'Université de Nice)
#Catherine Dufour (Romancière, auteure de science-fiction et ingénieure informatique).

Make Room! Make Room! par #HarryHarrison paru en 1966 (Version française parue en 1974 aux Presses de la cité)

#Sciences #Science-fiction #FranceCulture #France-Culture #podcast #baladodidfusion

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#PerrineKervran pour #LaSérieDocumentaire nous raconte la Grande #peste du 14ème siècle. Comment cette épidémie mondiale incroyablement meurtrière de la fin du Moyen Age a bouleversé son temps et laissé sa marque jusqu’à aujourd’hui.
Pour les médiévistes spécialistes de la grande #PesteNoire du XIVe siècle, ce que nous vivons depuis le début de la pandémie du #covid résonne de façon familière. C’est presque comme si le covid aidait à mieux comprendre ce qu’ont vécu les hommes et les femmes du #MoyenÂge.
Alors, c’est peut être l’occasion de raconter de nouveau l’épopée meurtrière de cette #épidémie médiévale et de tenter de comprendre comment et dans quelle mesure elle a marqué une population et son temps. Et puis le covid a également réveillé les recherches autour de la peste et ce d’autant plus que #PatrickBoucheron y a consacré son séminaire de l’année dernière et de cette année au Collège de France.

Une série de Perrine Kervran, réalisée par Anne Perez.

Bibliographie
- Frédérique Audoin-Rouzeau, Les Chemins de la peste. Le rat, la puce et l’homme, Tallandier, 2020
- Jean-Noël Biraben, Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens, Tome I, La peste dans l'histoire, Mouton, 1975
- #Jean-NoëlBiraben, Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens, Tome II, Les Hommes face à la peste, Mouton, 1975
- #BorisBove, #Jean-LouisBiget (dir.), Le temps de la Guerre de Cent ans (1328-1453), Belin, 2009
- #ElisabethCarpentier, Une Ville devant la peste, Orvieto et la peste noire de 1348, De Boeck-Université, 1993
- #JeanDelumeau, La Peur en occident, Fayard, 1978
- #MillardMeiss, La peinture à Florence et à Sienne après la peste noire, Hazan, 2013
- #MohammedMelhaoui, Peste, contagion et martyre - Histoire du fléau en Occident musulman médiéval, Publisud, 2005
- #HenriMollaret, Jacqueline Brossollet, Pourquoi la peste ? Le rat, la puce et le bubon, Gallimard, 1994
- #MichelSignoli, Caroline Costedoat, La Peste noire, Puf, 2021
#FranceCulture #France-Culture #podcast #baladodiffusion #documentaire #pandémie #histoire

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Trou noir, cet obscur objet du désir

Quand avons-nous découvert l'existence des trous noirs ? Quelles étaient les premières théories scientifiques pour expliquer leur présence ? Qu'est-ce qu'un trou noir ? Quels sont leurs différents caractéristiques ? Que connaissons-nous de ces objets stellaires si mystérieux ?

avec :
- #AlainRiazuelo ( #Astrophysicien.)
- #LoicVillain (chercheur en #astrophysique relativiste et professeur à l'Université de Tours).

Le 10 avril 2019, sous nos yeux ébahis : les équipes de l’ #EventHorizon #Télescope publient la première image d’un #trounoir qu'on nommera #M87Etoile. Trois ans plus tard, le premier cliché de #SagittariusAEtoile, notre trou noir supermassif au cœur de notre Voie Lactée. Ces images, parfois comparées à celles de donuts géants, sont les preuves indiscutables de l'existence de ces monstres au centre des #galaxies.
"C'est un objet qui retient la lumière, son champ de #gravité est suffisamment fort pour empêcher la #lumière de s'y échapper. Il apparaît donc noir, parce que la lumière est piégée en son sein..."
- Alain Riazuelo

Si le concept de trou noir a plus de deux siècles, ils sont restés pendant longtemps, des fantasmes de théoriciens. #StephenHawking en parlait d'ailleurs de la sorte : "On dit parfois que la réalité dépasse la fiction, et rien n’est plus vrai dans le cas des #trousnoirs. Ils sont plus étranges que tout ce que les écrivains de science-fiction ont pu imaginer."

"L'étude des trous noirs est fondamentale parce qu'elle nous permet de comprendre comment les étoiles évoluent, mais aussi parce que ce sont des objets très exotiques, où les lois de la nature sont poussées à l'extrême. Cela nous permet de mieux comprendre les notions d'espace, de temps, mais aussi de matière..." - Loïc Villain
#FranceCulture #France-Culture #podcast #baladodiffusion #science #Eurêka #NatachaTriou

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#Énergie : un, deux, trois, #soleil !

A partir de quand l'Homme s'est-il intéressé au soleil, comme source d'énergie ? Quels sont les premiers travaux à ce sujet ? Quelles sont les connaissances scientifiques et les innovations techniques qui ont permis le développement de l'énergie #solaire ? Quelles sont ses limites ?

avec :
- Daniel Lincot (Directeur de l’Institut de recherche et de développement sur l’énergie #photovoltaïque, directeur de la Fédération photovoltaïque d’Ile-de-France, directeur du Laboratoire d’ #électrochimie et de chimie analytique)
- Paul Bouet (Architecte, historien et maître de conférences associé à l'Ecole d'architecture de Paris-Est).

Imaginez : une source d’énergie infinie, relativement "propre", relativement "bon marché", et tombée du ciel. Chaque jour, notre soleil déverse sur la Terre une quantité considérable d’ #énergie. Nous n’avons pas attendu les chocs pétroliers pour nous intéresser à l’énergie solaire. L’actuelle crise environnementale précipite cet impératif d’énergies alternatives.
" #FélixTrombe est un personnage fondamental de cette histoire, il commence ces expérimentations à la sortie de la guerre, à Meudon. Assez vite, il décide de déménager son laboratoire, au sud de la France, où il installe ses équipes... Il obtient des crédits, il est d'ailleurs l'un des douze conseillers du Général de Gaulle, à l'époque. Il présente l'énergie solaire, comme une force novatrice... C'est un personnage complexe. Il y a, à la fois ses recherches sur les hautes températures, mais aussi celles sur des dispositifs beaucoup plus simples, comme le Mur Trombe... "
- Paul Bouet

Il a fallu du temps pour comprendre le potentiel énergétique de la lumière et pour l’apprivoiser. Comment avons-nous domestiqué le soleil pour exploiter ce que l’on appelle communément "la houille d’or" ?

"La première découverte de l'énergie solaire photovoltaïque, c'est la nature avec la #photosynthèse... C'est la petite molécule de chlorophylle à la base de tout cela. La nature a inventé le photovoltaïque organique. Il a fallu ensuite attendre 1839, avec #EdmondBecquerel, qui avait décidé de devenir préparateur dans le laboratoire de son père. Il se demandait s'il était possible de mesurer la puissance de la #lumière, avec un courant #électrique..." - Daniel Lincot
Pour vous raconter l’histoire du développement de l’énergie solaire à travers le temps, nous avons la joie de recevoir #DanielLincot, directeur de recherche émérite au #CNRS et professeur titulaire à la chaire innovation technologique 2021-2022, “énergie photovoltaïque et #transitionénergétique ”, au collège de France. Nous sommes aussi avec #PaulBouet, architecte, historien, et maître de conférences associé à l'École d'architecture de Paris-Est, spécialisé dans l’énergie solaire.
#FranceCulture #France-Culture #science #podcast #baladodiffusion

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Joyeux anniversaire, la rafle !

La rafle du Vel d’Hiv, récits d’un crime français

Pour LSD, Alain Lewkowicz fait le récit de l’impensable rafle du Vel d’Hiv. Les 16 et 17 juillet 1942, 9 000 policiers et gendarmes allaient faire de la France la complice de l’extermination des Juifs, livrant près de 13 000 d’entre eux à leur bourreau, l’occupant allemand.

Les 16 et 17 juillet 1942, la #policefrançaise commettait l’irréparable et arrêtait près de 13 000 juifs étrangers et apatrides à Paris et en banlieue lors d’une gigantesque opération de police connue sous le nom de #RafleduVeldHiv. Les couples sans enfants et les célibataires furent conduits à #Drancy tandis que les familles furent internées au Vel d’Hiv, le célébrissime #VélodromedHiver de la #rueNélaton dans le 15e arrondissement de la capitale. Ce lieu dédié au sport et au divertissement populaire est ainsi devenu le symbole de l’infinie misère des Hommes et le cimetière de millions de rêves, antichambre de la mort. Longtemps absente de la mémoire collective cette « #Rafle » est devenue, au fil d’un long combat, la colonne vertébrale du discours du 16 juillet 1995, celui du président Chirac lors de la journée du souvenir, quand il reconnaissait la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs et de leur extermination. C’est cette histoire que nous allons raconter à l’occasion d’un bien triste 80ème anniversaire.
Une série documentaire d’Alain Lewkowicz, réalisée par Séverine Cassar

Épisode 1/8 : C’était un jeudi

C’était un jeudi ensoleillé, le 16 juillet, le premier jour des vacances scolaires. Pourtant, la rafle du Vel d'Hiv avait été prévue trois jours avant. Mais l’organiser le 13 et le 14 juillet, jour de la fête nationale, ça aurait fait mauvais genre.
Alors finalement ce sera le 16 à l’aube, “on est venu nous chercher entre quatre et six heures du matin. Nous nous sommes très longtemps posé la question : pourquoi à cette heure-là ? Et nous supposions que c'est pour éviter le flot des Parisiens qui allaient travailler plus tard et qui auraient pu nous venir en aide...” s’interroge encore Rachel Jedinak.
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Pour ces arrestations, on « ne tape pas aux papiers » comme on dit dans la police. Non, André Tulard et son fichier vont permettre aux milliers d’agents capteurs d’être à la manœuvre et de faire une liste précise de toutes les personnes à arrêter.
Mais cette rafle ne devait concerner que les Juifs étrangers et apatrides, ceux qui témoignent ici, étaient pourtant bel et bien français comme se souvient Rachel Jedinak : “Ma mère essayait de dire aux autres femmes : 'On ne nous emmène pas pour travailler en Allemagne, on ne peut pas travailler avec des petits dans les bras.' Elle a eu de la prémonition et les autres mamans étaient en colère après elle. Malheureusement, c’est bien ma mère qui a eu raison.”

Épisode 2/8 : Sidération au vélodrome de la rue Nélaton

#AnnetteKrajcer se remémore cette sidération : “On pensait déjà à la vie d'avant, alors que ça ne datait que de quelques jours. Et on se disait, quand même, dormir dans son lit, manger à une table, pouvoir faire sa toilette, pouvoir aller au WC. Tout ça, nous paraissait complètement parti dans un autre monde dont on nous avait extrait et on ne savait pas pourquoi.”

Épisode 3/8 : Une logistique implacable

Près de 9 000 "agents capteurs", policiers et gendarmes furent mobilisés pour cette gigantesque rafle des 16 et 17 juillet 1942. Historiens et témoins nous racontent comment toute l’administration s’est mise en ordre de marche pour satisfaire la demande allemande que 22 000 Juifs soient arrêtés.

Ordonnée par les Allemands mais méticuleusement pensée et organisée par des fonctionnaires français, pas moins de 9 000 policiers et gendarmes sont mobilisés. L’administration est aux ordres, avec aux commandes, René #Bousquet qui souhaite que la rafle du Vel d’Hiv “soit une action de la France maîtrisant son administration, sa police, de telle sorte qu'il montre son autonomie par rapport à l'occupant” selon #JacquesSémelin.
La France scelle ainsi son destin à celui de l’Allemagne nazie en collaborant activement à la déportation des Juifs et à l'extermination car comme le précise #SergeKlarsfed : “La véritable collaboration, c'est la collaboration policière contre des gens qui sont innocents. La rafle du Vel d'Hiv, c'est l'apogée de la collaboration”. Mais avec la Libération, de tout ça il n’en sera plus jamais question.

La France est désormais dans le camp des vainqueurs et aime se raconter qu’elle n’a pas eu le choix. Il faudra attendre des années pour qu’enfin émerge le récit de ce qui sera enfin désigné comme une grande rafle .

Épisode 4/8 : Les gestes qui les ont sauvés

Les Allemands avaient pourtant été clairs. 22 000 Juifs devaient être arrêtés lors de cette rafle des 16 et 17 juillet 1942. Pourtant près de 10 000 manquèrent à l’appel. Et si un faisceau de facteurs explique que 75% des juifs de France survécurent en effet au cataclysme organisé par #Vichy, deux choses sont désormais indiscutables : en France, tout le monde n’a pas été juste et non, #Pétain n’a pas sauvé les Juifs.
Une véritable énigme à la française qu’analyse #OlivierWieviorka : “ Un antiracisme, des motifs chrétiens qui jouent sur l'idée qu'il faut aider son prochain, la persécution qui est quelque chose d'abominable : tout cela, bout à bout, fait que toute une partie de la population française va effectivement s'employer à aider les Juifs. C'est un mouvement qui est spontané. Ce qui veut dire aussi que la résistance organisée, qu'elle fut extérieure ou intérieure, ne s'est absolument pas mobilisée dans ce sauvetage. C'est véritablement des initiatives parsemées qui ont facilité ce sauvetage des juifs. Les Juifs eux-mêmes y participent parce qu'on a tendance, au fond, à infantiliser les Juifs et à en faire des individus passifs dont la survie ne dépendrait que de l'extérieur. Mais, ce sont eux aussi qui, souvent, ont pris leur destin en main et ont déployé un certain nombre de stratégies et qui sont aussi, à bien des égards, les premiers responsables de leur survie. ” et #JulienBlanc : " Il y a de l'antisémitisme dans la société française, il y en a avant la guerre et elle flambe pendant l'occupation, ça ne fait aucun doute. Mais il y a aussi en France, une tradition républicaine, entre autres portée par des instituteurs, des directeurs d'école. Il y a une tradition d'humanisme chrétien aussi, qui protège, qui cache. Les deux ne vont pas l'un sans l'autre. Je crois que ça cohabite.”

Épisode 5/8 : Et après ? Des survivants pour raconter.

#HenriLilensten, #RachelJedinak et Annette Krajcer font partie des rares survivants de cette rafle et dont le destin ne s’est pas arrêté dans les antichambres de la mort du Vel d’Hiv, de Drancy et des camps du Loiret. Aujourd’hui ils témoignent.

Rachel Jedinak raconte la dernière fois qu’elle a vu sa mère qui avait été emmenée du Vel d’Hiv à Drancy avant de rejoindre les camps de la mort : “Nous sommes allées, ma sœur et moi, à trois reprises à Drancy en autocar et j'en garde vraiment des souvenirs très forts parce que les internés montaient tout en haut des quatre étages pour essayer d'apercevoir ceux qui venaient les voir.” Elle raconte comment ne pouvant voir sa mère, elle se mit à pleurer : “Un monsieur me tape sur l'épaule et me dit ‘Pourquoi pleures-tu ?’ Il avait une paire de jumelles qu'il m'a prêté et j'ai pu voir le visage de ma mère une dernière fois de loin, qui nous a aperçues et qui a fait un geste pour nous dire : ‘Partez’, parce que les gendarmes nous pourchassaient tout autour du camp, nous étions constamment en danger”.

Annette Krajcer raconte ses derniers instants avec sa mère alors qu’elle sait qu’elle partira dans le convoi du lendemain matin : “J'ai passé la nuit blottie contre ma mère, je voulais arrêter le temps, ça a été épouvantable. Maman, toujours très tendre, me consolait. Et puis le lendemain, le #gendarme est venu avec sa liste et les femmes qui avaient été appelées, c'est-à-dire la quasi-totalité. Les mères sont sorties de la baraque absolument effondrées, les gosses agrippés à leur robe. Les gendarmes devaient les mettre deux par deux, j'étais tellement dans une bulle de souffrance que je n'ai pas vu de brutalité comme on a pu le décrire.”

Épisode 6/8 : Itinéraire d'une mémoire trouble

D’abord on a commencé par oublier. Vive le pain blanc de la victoire, de Paris libéré par son peuple, celui de la vraie et de la seule France, celle qui a résisté. Exit la collaboration, #Tulard, #Bousquet et #Papon et vive le Vel d’Hiv où, comme le dit la chronique, le populaire veut en avoir pour son argent.
Alors la rafle, on la commémore entre rescapés, en catimini. Comme s’il ne fallait pas déranger. Si la rafle disparaît de la mémoire collective quasi instantanément, nous dit l’historienne spécialiste de la Shoah Annette Wieviorka, les Juifs, eux, n’ont jamais oublié : “Pratiquement à la Libération, la rafle est commémorée dans les milieux Juifs. D'ailleurs, d'une façon générale, il y a une mémoire immédiate de tout ce qui concerne la Shoah dans les milieux qui ont été directement concernés.”

Il faudra attendre 53 ans pour que la France s’en souvienne aussi. Christine Albanel qui a écrit le discours de Jacques Chirac commémorant la rafle explique qu’il a fallu attendre le temps de l’histoire : “On sortait du temps politique pour aborder le temps de l'histoire, on allait tourner une page après cette reconnaissance officielle et cette vérité qui avait été dite au plus haut au sommet de l'État.”
Un discours qui rompait avec la ligne directrice donnée par #DeGaulle après la Libération, puis par Mitterrand et qui provoqua une émotion immense :
“Oui, la folie criminelle de l'occupant a été, chacun le sait, secondée par des Français, par l'État français […] On verra des scènes atroces : les familles déchirées, les mères séparées de leurs enfants, les vieillards - dont certains, anciens combattants de la Grande Guerre, avaient versé leur sang pour la France - jetés sans ménagement dans les bus parisiens et les fourgons de la Préfecture de Police […] La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux.” (Jacques #Chirac, 16 juillet 1995, lors des commémorations de la rafle du Vélodrome d’Hiver, à Paris)
Rachel #Jedinak présente lors du discours témoigne du sentiment procuré par ces déclarations : “J'étais à quelques mètres de lui, j'ai pleuré, je n'étais pas la seule. Enfin, on reconnaissait ce qui s'était passé pendant la guerre pour nous, les Juifs”.

Épisode 7/8 : À la recherche des derniers témoins

Le Mémorial de la Shoah cherche partout en France, les derniers témoins de cette période sombre. Objectif ? Archiver, consigner, recueillir, enregistrer et filmer les paroles des survivants. Une véritable course contre la montre au moment où l’on célèbre le 80e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv.

Ce vendredi 14 janvier 2022, nous sommes allés enregistrer en haut de la rue de Belleville dans le 19e arrondissement de Paris. Nous accompagnons Julien Blanc, historien spécialiste de la résistance en France qui a rendez-vous avec l’Histoire, celle d’un des derniers témoins de la rafle parisienne des 16 et 17 juillet #1942. Il s’appelle #MauriceOksenberg et va témoigner face caméra, afin de constituer des archives pour le Mémorial de la Shoah et la postérité.
Car le temps passe. Et depuis plus de 10 ans, le Mémorial livre une véritable course contre la montre afin de recueillir les témoignages des derniers survivants comme l’explique Julien Blanc : “On est habité par un sentiment d'urgence, bien sûr, c'est la fin. C'est une dimension assez tragique, il est urgent de recueillir leur parole. J'ai toujours le sentiment qu'il est presque trop tard, on recueille beaucoup de témoignages, mais qu'il y en a aussi beaucoup qu'on a raté. Il est certain que l’on vit les derniers moments de cette possibilité d'un recueil direct.”

Un travail de recueil qui servira à “constituer une base de données de témoignages qui pourront être réutilisés par des chercheurs à l'avenir et par tout public qui s'intéresse à ça et qui a envie d'avoir accès à un témoignage.” Ces témoignages, précise Julien Blanc ne se concentrent pas uniquement sur la période 39-45 : “Ça m'intéresse beaucoup d'essayer d'avoir des détails sur la vie avant la guerre, j'ai souvent envie de les entendre sur cette petite enfance et au fond, ce monde qui a disparu, qui a volé en éclats.”

Épisode 8/8 : Les fantômes du Vélodrome d'Hiver

Si pour la plupart d’entre nous, l’évocation du "Vel d’Hiv" rappelle la rafle du même nom, elle est, pour des générations de parisiens, synonyme d’amusement, d'entertainment, de vélo et de boxe, le Paris populaire. En ce lieu s'entrechoquent de multiples mémoires, des historiens nous racontent.

Claude Richard habite au numéro 4 de la rue Nélaton à quelques encablures de la station de métro Grenelle rebaptisée Bir-Hakeim en face de là où s’élevait jusqu’à la fin des années 1950 le Vélodrome d’Hiver. Il raconte comment vivre à cette adresse a éveillé en lui un devoir de mémoire : “Ce qui m'a toujours étonné, ce sont les gens qui me disent ‘Ha, tu habites en face du Vel d'Hiv ? Olala, moi, je ne pourrais pas habiter là, ça me ferait faire des cauchemars’. Mais moi, au contraire, ça ne m’a pas donné de cauchemars, ça m'a donné l'envie de témoigner à ma manière, de réunir des documents pour la postérité.“
Collectionneur et arpenteur invétéré, rien ne lui échappe dans ce 15e arrondissement de Paris dont il connait toutes les rues, les impasses et les moindres recoins. Ce matin, il a rendez-vous avec Karen Taieb, responsable des archives du mémorial de la Shoah. À 9h00, elle arrive chez l’octogénaire avec 5 cartons sous le bras destinés à emporter les archives que Monsieur Richard a compilé depuis près de 60 ans sur cette rue Nélaton et son célèbre Vel d’Hiv.

Un bâtiment raconte-t-il qui représentait aussi “une histoire, un mode de vie des Parisiens qui, dans le 15e arrondissement était très populaire. Il y avait alors beaucoup de combats de boxe et quand les boxeurs prenaient leur retraite, ils achetaient des cafés aux alentours du Vel d'Hiv, cela drainait une population d'ouvriers qui adoraient la boxe.” Mais, se désole-t-il, “s’il a servi à divertir les gens, il a servi aussi à les interner puisqu'il y a eu la rafle du Vel d'Hiv puis après, il y a eu l'internement des collabos”, sans oublier à l’époque du FNL “les algériens qui y étaient convoqués pour contrôler leur identités” et #KarenTaieb rappelle qu’en 1940, "on y a interné les femmes ressortissantes des pays ennemis avant l'occupation par l'Allemagne”.
Pourtant, une chose manque à la collection de Claude Richard : des photos de cette enceinte où toutes les passions ont éclaté, étrange haut-lieu de la fraternité, de la joie, de la haine et de l'infinie misère des hommes, devenu cimetière de millions de rêves.
D’ailleurs il n’en existe à ce jour qu’une seule, prise au moment de la rafle. Celle qu’a retrouvée la documentaliste #RoselineBloch. C’était à la fin des années 80. Néanmoins, Serge Klarsfeld veut continuer à chercher d’autres photos : “Pour le moment, je n'ai pas pu encore entrer dans Vel d’Hiv avec les juifs en photo. Mais, je ne désespère pas, parce que l’on sait que les allemands ont filmé à l'intérieur du Vel d'Hiv. Et puis, je pense qu’il y a peut-être un journaliste qui a pu entrer ou un allemand qui a pu prendre des photos.”

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