#franceculture

oursnoir@diaspora.psyco.fr
legeneralmidi@friendica.me

En 1990, l'émission "Multipistes" propose un entretien en deux parties avec le compositeur #PierreHenry. Grand nom de la #musiqueexpérimentale et particulièrement de la #musiqueconcrète, #PierreHenry se livre au micro de Philip de La Croix. Elève d'Olivier Messiaen et de Nadia Boulanger, fondateur-inventeur, avec Pierre Schaeffer, de la musique concrète, seul et unique compositeur contemporain à être passé par le Top 50 et à être joué dans les boîtes de nuit avec sa Messe pour le Temps présent, il est aussi un lecteur et traducteur musical de grands textes sacrés, comme en témoigne sa pièce Le Voyage d'après Le livre des morts tibétain (1962).

radiofrance.fr/franceculture/p…

#FranceCulture #podcast #baladodiffusion

flaccide@friendica.me

"pour améliorer le pouvoir d'achat, il faut augmenter les #salaires, et l'augmentation des salaires passe par l'amélioration de la #productivité", explique la conseillère économique de #PwC.

Et donc pas transformer les dividendes en investissements, développement, recherche et salaires ? Suis pas #économiste mais où placez-vous les #dividendes et milliards de #subventions d'État dans votre raisonnement ?
Dis #QuentinLafay, tu poses un peu des questions gênantes dans tes interviews ou tu laisses juste les "experts" développer leur discours #ultralibéral ?

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/pendant-ce-temps-la-l-economie-francaise-decroche-t-elle-8415836

#FranceCulture #LesMatins #Podcast #économie

cgib@diaspora-fr.org

Courriel adressé à la médiatrice de Radio France au sujet d’une infox sur France culture

→ Il faut d’abord écouter une partie du [journal de 18 heures du 28 mai](www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-mardi-28-mai-2024-6898220) à partir de 14’55.

Madame,

Dans le journal de France culture de 18 heures du 28 mai 2024, ont été cités des propos de Marion Maréchal : « C’est donc un homme qui reçoit à Cannes le prix d’interprétation féminine. »

D’abord, la journaliste Aurélie Kieffer dit que Marion Maréchal « a tenu des propos visant… », ce qui sous-entend une attaque. Ensuite, avec son collègue Antoine Marette, elle a affirmé que ces propos étaient transphobes. Enfin, celui-ci a insisté : cette personne « est bien une femme ».

Factuellement, les mots « femme » et « homme » font référence au sexe, lequel est immuable. Dans le monde réel, un homme ne peut pas devenir une femme, et inversement. Affirmer le contraire relève de l’infox (que l’on appelle étonnamment sur France culture des « fake news »). Dire d’un homme qu’il devient une « femme trans » est de la pure novlangue.

• Je considère que toute personne doit être respectée telle qu’elle est, donc ne doit pas être discriminée en raison de sa ou ses spécificité(s). Et je ne nie pas le droit des personnes trans à l’être. Je ne suis donc pas transphobe.
• Par ailleurs, j’accorde une grande importance au sens des mots. Seul le respect de leur signification nous permet de nous comprendre. Précisément, je le répète, un homme ne peut pas devenir une femme, même s’il est légitime à se présenter comme féminin s’il le souhaite.
• Enfin, je combats toutes les discriminations, et en l’occurrence dans cette situation, le sexisme. L’inversion du sens des mots ci-dessus évoquée permet ici à des hommes qui sont trans (ou transidentifiés) et s’affirment « femmes » de revendiquer la légitimité à intégrer des espaces réservés aux femmes, qui s’agisse des toilettes, douches, vestiaires, dortoirs, foyers, et prisons, ou encore les compétitions sportives. On perçoit aisément ce que les femmes ont à y perdre. D’ailleurs, lorsqu’elles sont trans, et peut-être à quelques exceptions près, celles-ci ne demandent pas la réciprocité, c’est-à-dire à intégrer les espaces masculins. Pas folles ! Cela montre la dissymétrie des situations, et, concrètement, le sexisme de ces revendications.
• Ces représentations et revendications trans, si elles sont acceptées, impliquent une insécurisation et une invisibilisation des femmes. Il est alors inadmissible de soutenir ces positions sexistes, qui d’ailleurs renforcent le patriarcat, l’emprise des hommes sur tous les espaces.
Comment peut-on d’un côté lutter contre les discriminations envers les personnes trans et d’un autre favoriser l’atteinte aux droits des femmes ? C’est ce qu’ont fait les deux journalistes nommés.

Le sexisme comme la transphobie sont inadmissibles. Mais contester des représentations frauduleuses et des revendications sexistes des mouvements trans n’a rien de transphobe. Ce n’est pas « nier l’existence même des personnes transgenre » comme l’affirme outrancièrement l’avocat que citent les journalistes.

Que la probable transphobie (outre sa probable homophobie) de la candidate d’extrême droite la conduise à tenir ces propos n’efface pas leur véracité. Je me situe à l’autre bord politique et suis nullement transphobe, mais je soutiens cette position pour la simple raison qu’elle correspond à la réalité incontestable.

Et je m’offusque que les journalistes expriment ainsi des opinions personnelles si marquées et relaient des infox. J’ai alors l’impression de vivre dans un monde orwellien dans lequel on manipule le langage, où on inverse le sens des mots à des fins de manipulation. On peut lutter contre la transphobie tout en combattant les postures sexistes et sans se soumettre à cette forme de fascisme. C’est sur cette ligne de crête que je me situe, et j’aimerais que le service public fasse de même.

Meilleures salutations,

signature

N. B. : Ce courriel est une lettre ouverte.

#politique #société #féminisme #sexisme #discriminations #genre #trans #transgenre #transgenrisme #transactivisme #FranceCulture

oursnoir@diaspora.psyco.fr
flaccide@friendica.me

"La #phobiescolaire", est l'une des manifestations d' #anxiété la plus importante dans laquelle l'école se trouve directement impliquée.
Le mal-être à l'école n'est pas un phénomène marginal en France. Dans cette société de concurrence, où l’on pousse l’adolescent à prendre des décisions d’adultes bien trop tôt, où l’opacité des critères de sélection comme #Parcoursup est bien réelle, comment trouver l’apaisement ? #DavidCohen souligne malheureusement que la France n’a pas le bon système de pensée : “On a tendance à penser que l'on est meilleur quand on crée de la compétition, de l'émulation par la punition, alors que c'est faux. Toutes les expériences de #pédagogie ont montré que les enfants sont plus heureux et plus efficaces quand ils sont motivés positivement. Et ça, c'est quelque chose qu'on a beaucoup de mal à introduire dans notre système scolaire actuellement.”
Quant à Sophie Balhu, professeure d’anglais, explique que pour elle, “l’ #école a toujours été une institution très violente parce que c'est du tri de masse, je suis même épatée qu'il y ait autant d'élèves qui arrivent à être adaptés au #systèmescolaire.”

#LaSérieDocumentaire #FranceCulture #podcast #baladodiffusion #éducationnationale
https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10177-09.10.2023-ITEMA_23513386-2023C26362E0161-21.mp3

guillaume_f@diaspora.psyco.fr

Jean-Claude Michéa : "Plus le capitalisme se développe, plus notre monde devient violent"

8 octobre 2023 - durée 35 minutes

C'est depuis un village des Landes où il vit depuis sept ans que le philosophe Jean-Claude Michéa poursuit sa critique d'un monde urbain qu’il estime aujourd’hui trop déconnecté. À l'occasion de la sortie de son dernier essai, il est "monté à Paris" pour s'entretenir avec Guillaume Erner.

#capitalisme #economie #alienation #decroissance #ecologie #EELV #ruralite #FranceCulture #GuillaumeErner #JeanClaudeMichea #journalLaDecroissance #gauche #wokisme #neoliberalismeCulturel

bliter@diaspora-fr.org

#DJChloé raconte la nuit #techno - #BingeAudio

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#ChloéThévenin, alias Chloé, est une figure incontournable de la #musique #électronique #française, #européenne et #internationale. Depuis plus de vingt ans, elle alterne entre les #clubs et les #studios, entre le monde de la nuit et celui du #cinéma, de la #danse, et même de la #radio puisqu’elle a signé en 2021 l’habillage sonore de #FranceCulture… Son #parcours, il #raconte en creux l’ #évolution de la musique électronique, sa sortie de l’ombre, sa #reconnaissance par le grand public, mais aussi le souci de conserver ses #valeurs, son #indépendance, une certaine idée de la #liberté et de la #modernité

C’est toute cette #histoire que Chloé a accepté de #raconter au micro de #ThomasRozec.

https://www.youtube.com/watch?v=x6HWsHCJYrI

guillaume_f@diaspora.psyco.fr

[France Culture - Les Pieds sur Terre] Eleveurs enchaines : "Je veux sortir du monde agricole mafieux"

Sous contrat avec des multinationales de l’agroalimentaire, un producteur de lait et une éleveuse de veaux racontent l’envers d’un système économique dont ils sont devenus dépendants. Un récit signé Inès Léraud.
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Lorsque Sophie et son mari décident de se lancer dans un élevage bovin uniquement en plein air, les banques s'opposent à ce projet "pas assez rémunérateur" et leur demandent de monter, en plus, un élevage de veaux de boucherie hors-sol. Une multinationale agroalimentaire propose alors au couple un système dit "d'intégration". Il s'agit d'un contrat dans lequel la société vend aux agriculteurs les jeunes animaux, les aliments pour le bétail, les pesticides, les engrais, encadre les pratiques des éleveurs, et achète leur production à un tarif non négociable. "J'ai fait confiance à la banque et aux intégrateurs de la société agroalimentaire, qui nous ont vendu du rêve en nous faisant visiter des bâtiments où tout allait bien." Sophie
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Par la suite, Sophie découvre les pratiques imposées par l'entreprise : "Les veaux sont habitués à téter la mamelle de la mère la tête en haut, mais séparés de leur mère, on leur demande de boire dans un seau, donc la tête en bas, ce qui les rend malades et les fait gonfler. On se retrouve dans l'obligation de les sonder pour les soulager. Sur un veau, ce n'est pas long, mais sur 60, ça commence à être plus compliqué." Sophie
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Sophie explique qu'elle se sent comme un "petit soldat", là pour "engraisser" les bêtes en faisant fi du bien-être animal… "Les 400 derniers veaux reçus étaient minables. Ils étaient couchés, dormaient tout le temps, ne voulaient ni boire ni manger. Ça a été la dégringolade à partir de janvier 2022 : il y avait tous les jours un ou plusieurs morts sur le sol." Sophie
Intérieur bâtiment des veaux Intérieur bâtiment des veaux © Radio France - Inès Léraud
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"Le vétérinaire déposait des traitements que l'éleveur devait appliquer. Mon mari piquait les veaux du matin au soir tout au long de l'engraissement. On s'est dit qu'on était en train de les empoisonner" Sophie
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C'est cette livraison de veaux de mauvaise qualité qui a fait chuter gravement les revenus de Sophie et de son compagnon. Avec plus de 70 veaux décédés, la plus-value sur laquelle Sophie comptait était perdue. "Pour ces grandes firmes, les animaux et les éleveurs ne sont que des pions sur lesquels ils misent plus ou moins d'argent. L'animal n'est qu'une machine pour eux. Aujourd'hui, je veux sortir du monde agricole mafieux." Sophie
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Christophe est éleveur de vaches laitières depuis plus de 30 ans, dans les Côtes-d'Armor. Comme Sophie, il entre dans un système d'intégration lui paraissant avantageux, mais qui le force à se plier aux contraintes imposées par l'entreprise agroalimentaire, et à vendre son lait à un prix fixé par cette dernière, et, non négociable.
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Christophe découvre un jour que l'entreprise administre par erreur plusieurs antibiotiques à ses vaches. "Un cadre m'a assuré qu'il n'y avait aucun antibiotique dans les aliments distribués à mes vaches. Or, moi, j'avais déjà envoyé des prélèvements de granulés à un laboratoire qui m'avait confirmé la présence de six antibiotiques différents dont deux interdits aux vaches laitières." Christophe
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"Quand ils ont compris que j'avais des preuves, ils ont fait une seconde analyse et ont trouvé trois antibiotiques. J'ai perdu 25 vaches d'hémorragie. Il y a eu une trentaine d'avortements de vaches qui étaient en fin de gestation. Il a fallu remplacer une grande partie du troupeau. Mes pertes s'élèvent à 90 000 € environ, sans compter le préjudice moral. Je n'ai jamais perçu d'indemnisation." Christophe
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"On a fait un procès en 2018, qui est toujours en cours. Aujourd'hui, ça fait cinq ans que nous sommes en litige avec la coopérative. Je dois rembourser un emprunt de 600 000 €. J'ai songé au suicide parce que j'avais peur de couler, et que je ne voyais pas d'autre issue. Mais j'ai tenu grâce à mon entourage…" Christophe
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Aujourd'hui, en parallèle de son contrat avec la multinationale agroalimentaire, Christophe fait ses propres fromages, et les vend. "La vente directe était une issue pour sortir la tête de l'eau. On vend 10 % de notre production en vente directe. Aujourd'hui, je suis fier de voir mes produits élaborés. Mon but est d'être indépendant et de m'affranchir de ces entreprises agroalimentaires." Christophe
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Reportage : Inès Léraud
Réalisation : Clémence Gross
Mixage : Pierre Henry
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Merci à Sophie Cardouat, Christophe Thomas, et Alice Sternberg.

#FranceCulture #LesPiedsSurTerre #Agro-Industrie #Agriculture #MondeAgricoleMafieux #FNSEA #Mafia #Elevage #Eleveur #Veaux #Integrateur #Cooperative #Engrais #Pesticides #Semences #Lait #Bovin

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Roald Dahl, Ian Fleming, Godard… Faut-il adapter les classiques à leur époque ?

Dans une nouvelle édition britannique, plusieurs mots de l'œuvre de Roald Dahl ont été modifiés pour, selon les éditeurs, moderniser les textes. Une dénaturation ou une adaptation naturelle des œuvres d'art à l'époque et aux changements de valeurs ?

Les Matins reçoivent #MarcWeitzmann, journaliste, écrivain, producteur de Signe des Temps à #FranceCulture, et #ThiphaineSamoyault, essayiste, traductrice et critique littéraire, directrice d’études à l’EHESS.

#CancelCulture, réécriture des classiques, adaptation des œuvres : comment comprendre l'évolution de l'art au XXIe siècle ?

#Censure #LittératureJeunesse #réécriture #FranceCulture #France-Culture
#GuillaumeErner #LesMatinsDeFranceCulture #podcast #baladodiffusion

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Retraites, inégalités, climat… Faut-il taxer les ultra-riches et les super-profits ?

Revendication récurrente des manifestations climatiques et sociales, la taxation des ultra-riches et des super profits est-elle la solution pour répondre aux besoins socio-économiques et climatiques contemporains?

Avec
Lucas #Chancel Co-directeur du Laboratoire sur les #inégalités mondiales à l’Ecole d’économie de Paris, chercheur senior à l’IDDRI (Institut du Développement Durable et des Relations
Internationales) et enseignant en #économie à Sciences-Po Paris
Pour comprendre la focalisation sur ce qu’il se passe en haut de l’échelle sociale, chez les multimillionnaires ou milliardaires, l'économiste #LucasChancel rappelle un fait central : “le patrimoine français n’a jamais été aussi élevé qu'aujourd'hui dans son histoire économique, et cette hausse de la richesse nationale a été captée par une petite partie de la population ”.
Progression du patrimoine

“En France, la hausse a en effet été particulièrement marquée depuis trente ans, et nous ne sommes pas meilleurs que nos voisins”, ajoute t-il. “Au milieu des années 80, la part du patrimoine détenu par les 1% des plus riches était de 15% du total, on s’approche aujourd'hui de 30%. La suppression de l'Impôt Sur la Fortune a participé de ce mouvement”, indique l’économiste. De manière plus générale, Lucas Chancel estime que “la France n’a jamais eu de fiscalité sur l’héritage digne de ce nom”.

Mieux articuler la #fiscalité pour plus de justice
“Nous avons 340 milliards de dépenses de #retraites chaque année, 270 viennent de cotisations retraites et le reste vient d' #impôts, notamment la #CSG”, rappelle Lucas Chancel. “Nous finançons déjà les retraites avec les impôts depuis plusieurs années”. “Les 10 milliards d'euros de #dette peuvent tout à fait être trouvés dans une mise à contribution plus grande des revenus du #capital ou du stock du capital”.
Lucas Chancel plaide en faveur de réformes permettant de “réduire la pression fiscale sur une grande partie de la population”. En particulier, “l'impôt sur l’ #héritage pourrait être réduit pour les classes moyennes et populaires". Parallèlement, l’économiste promeut une "augmentation des prélèvements là où ils sont relativement faibles, c'est-à-dire en haut de l’échelle sociale" . Si l’on taxe les revenus de la société #LVMH, le risque n’est-il pas que #BernardArnaud s'implante ailleurs qu’en France? “En réalité, l’administration fiscale dispose d’un éventail d'outils possibles pour éviter ce type de situations, pour peu qu'elle choisisse de les utiliser”.
A quoi tient la progression des patrimoines financiers ?
"Le rôle des #banques centrales est évidemment important", souligne Lucas Chancel. "Les choix relevant de la politique monétaire contribuent aussi à nourrir les cours de la #bourse. La possibilité d'accroitre la taille du marché sur laquelle le bénéfice peut être fait, en d'autres termes, la mondialisation, joue aussi. Aujourd'hui, certains signes sont néanmoins précurseurs d’un retour de la régulation des marchés par l’Etat”.

#FranceCulture #France-Culture #LesMatins #GuillaumeErner #ISF #flattax #richesse #podcast #baladodiffusion

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Série « Les péchés capitaux de l’économie »

Épisode 1/3 : La paresse selon Paul Lafargue

Pourquoi les socialistes du XIXe siècle ont-ils revendiqué un droit à la paresse, dans le sillage de l'essayiste #PaulLafargue ?

Avec
#MarionFontaine historienne, professeure au Centre d’histoire de Sciences Po
#ThierrySuchère économiste, maître de conférence à L’université du Havre et membre de L'Équipe D'Économie Le Havre – Normandie (EDEHN)

Alors qu’en 1848, lors de la révolution, les socialistes réclament un droit du travail, Paul @Lafargue, homme politique et essayiste du XIXe siècle, réclame un droit à la paresse dans son ouvrage éponyme, paru en 1880. La défense du droit à des "moments de #paresse" paraît quelque peu déconnectée avec la réalité sociale de la société industrielle. En effet, on assiste au XIXe à ce que l’on pourrait qualifier d’accélération du temps et du travail, du fait de l’ #industrialisation et du progrès technique. Cette accélération s'explique notamment par la révolution des transports, l'émergence de nouveaux moyens de communication, et le rythme effréné imposé par la machine, qui impacte le rythme de vie et de travail de l’ouvrier.
Dès lors, une nouvelle culture du temps se met en place, avec l’industrialisation, la mise en place d’une quotidienneté en trois temps inégaux : celui réservé au travail, celui consacré au sommeil et le résidu, pour les loisirs. Ce n'est que durant la seconde moitié du XIXe siècle, que les #partissocialistes et les syndicats s'emparent de cette nouvelle problématique, celle du partage du temps de travail et de repos, et donc de la paresse.

La paresse, un concept provocateur à l'origine d'une réflexion autour de la réduction du temps de #travail
En 1880, au moment de la parution du " #DroitàLaParesse", les travailleurs travaillent 6 jours sur 7, de 10 à 16 heures par jour. La question de la réduction du temps de travail commence à se poser timidement, alors que l’idée même de #loisir n’existe pas dans les esprits des ouvriers… À cette époque, le loisir est perçu comme l'apanage d'une #classesociale : il est synonyme de femmes futiles et d'élégants dandys paradant sur les champs de course. Marion Fontaine explique cette conception moralisatrice, en ces termes : "Ce n'est pas le temps libre en soi qui est craint, c'est ce que les ouvriers en font. Si l'on se place dans le point de vue de la bourgeoise, ils pensent qu'ils se débauchent et se dépravent avec la prostitution ou l'alcoolisme. Au pire, ils vont utiliser ce temps pour aller protester ou manifester, et c'est ce qui est redouté. C'est l'idée que la paresse est la mère de tous les vices, y compris des vices politiques." Comment la paresse permet-elle, de manière subversive, d’interroger la domination des bourgeois sur les classes dominantes, les enfermant dans l’idée d’un loisir perverti ? Thierry Suchère raconte les enjeux de la revendication de la réduction du temps de travail : "Elle a un objectif principal : l'augmentation des #salaires. Dans un contexte où ils étaient relativement bas, l'objectif était de créer une rareté de l'offre du travail. Réduire le #chômage, pour faire en sorte que les salaires augmentent. On a retrouvé des cahiers de revendications des usines Renault de 1936, et on a remarqué que le temps de loisir était la onzième revendication, ce n'était pas primordial à ce moment-là. Il y a une différence entre temps libre et social, autonome et temps de #loisirs. "
Reconsidérer le temps de travail à l’aune du socialisme révolutionnaire
Dans son ouvrage, l'essayiste entreprenait donc une vive critique des #socialistes qui revendiquent le droit au travail, considérant, pour sa part, qu'il n'y avait de solution au problème du chômage, que dans la réduction de la durée du travail : "Il faut que le #prolétariat foule aux pieds les préjugés de la #moralechrétienne, économique, libre penseuse ; il faut qu’il retourne à ses instincts naturels, qu’il proclame les Droits de la paresse, mille et mille fois plus nobles et plus sacrés que les phtisiques Droits de l’homme, concoctés par les avocats métaphysiciens de la révolution bourgeoise ; qu’il se contraigne à ne travailler que trois heures par jour."
Marion Fontaine conte l'importance des mobilisations révolutionnaires et populaires, et notamment celle du 1er mai par exemple, érigée comme date de rassemblement international des #ouvriers : "Quand les travailleurs s'arrêtent, c'est la société qui s'arrête. Par ailleurs, ça va devenir très vite une fête symbolique et militante extrêmement importante, avec son folklore, ses chansons et ses manifestations. Le #1erMai 1891 par exemple, des troupes tirent sur les manifestants et tuent y compris des femmes et des enfants. Il y aura des martyrs... Cela a été et va devenir l'un des points culminants du calendrier du mouvement ouvrier." Thierry Suchère rajoute : "Vous avez l'illustration parfaite de la conclusion du manifeste du parti #communiste, où les #prolétaires de tous les pays se sont unis, sur un même mot d'ordre, le même jour, à la même heure, partout dans le monde. C'est la fête des #travailleurs comme collectif, avec ses manifestations et ses drames."

#TiphaineDeRocquigny #podcast #Baladodiffusion
#Entendez-VousLÉco ? #FranceCulture #économie #histoire