Yves Bréchet, Haut-Commissaire à l'énergie atomique de 2012 à 2018 a pointé, face aux députés, "l'inculture scientifique et technique de notre classe politique", selon lui au cœur du problème dans la politique énergétique française.
"La propension à considérer que les technologies en développement –l'hydrogène comme vecteur énergétique, les smart-grids– peuvent être, en situation d'urgence climatique, des technologies à déployer massivement, dans l'instant, témoigne d'une méconnaissance profonde des délais de développement. (...)
Inversement, la procrastination sur toutes les décisions concernant le nucléaire et la politique d'annonces dans l'attente de décisions concrètes de mise en chantier montrent une ignorance stupéfiante de l'inertie intrinsèque des industries lourdes et de la nécessité d'une vision stable à long terme pour conserver l'outil industriel au bon niveau.
L'incapacité à penser l'ensemble d'un système énergétique conduit à des PPE [Programmations pluriannuelles de l'énergie, N.D.L.R.] qui sont un collier de perles gadget au moment où on aurait besoin d'un câble robuste". Outch.
"Que les conseillers soient en état de conseiller, c'est-à-dire réapprennent à analyser le fond des dossiers et à challenger les experts".
Il n’est pas certain que la destruction des grands corps publics (préfets, diplomates ou inspecteurs) initiée par Emmanuel Macron au profit d’une logique se rapprochant du fonctionnement du privé aille exactement en ce sens.