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Nous recevons de nombreuses questions et commentaires sur lâactualitĂ© Ă©lectorale, nous demandant de prendre parti dans la campagne. Alors que faire ? PrĂ©cisons dâabord que nous sommes un #mĂ©dia, pas un parti #politique. Nous ne donnerons pas de consignes de #vote : chacun est assez intelligent pour construire ses choix. Ensuite, nous ne chercherons pas Ă culpabiliser qui que ce soit : nous refusons lâinjonction insupportable au «devoir Ă©lectoral» une fois tous les 5 ans, mais aussi le discours classique «anti-vote» stĂ©rile sâil ne sâaccompagne pas dâactes.
Ceci étant posé, quelques réflexions avant le Premier Tour :
âĄïž Nous sommes dans une configuration inĂ©dite.
Les grands partis qui structuraient la vie politique française, le PS et Les RĂ©publicains/UMP, sont morts pour de bon, et personne ne les regrettera. Et avec eux, lâĂ©quilibre #gauche #droite telle quâon le connaissait depuis des dĂ©cennies, rĂ©parti autour de 50% de chaque cĂŽtĂ©. Ă prĂ©sent, le rapport de force est un tiers/un tiers /un tiers. Le bloc #fasciste culmine Ă plus de 30%, toujours plus #violent, toujours plus Ă©tendu, toujours plus #banalisĂ© par les mĂ©dias. Le bloc #bourgeois, autour dâun prĂ©sident autocrate qui veut ĂȘtre rĂ©Ă©lu sans le moindre dĂ©bat ni la moindre confrontation, et qui nâa organisĂ© quâun show de tĂ©lĂ©vangĂ©liste, est en-dessous des 30%. Un niveau ahurissant, Ă©tant donnĂ© son programme de guerre totale. Ce qui restait du Parti Socialiste a Ă©tĂ© absorbĂ© par le #Macronisme, et compose ses forces vives, alors mĂȘme que le #PrĂ©sident a gouvernĂ© sur une ligne dâ #extrĂȘme-droite. Enfin, la « #gauche» au sens large est un peu sous les 30% des intentions de vote, en ordre dispersĂ©. Tout cela sur fond dâ #abstention de masse de la jeunesse et des plus prĂ©caires. Pour la premiĂšre fois depuis lâOccupation, lâextrĂȘme droite est aux portes du #pouvoir : en cas de second tour face Ă #Macron, elle peut rĂ©ellement lâemporter Ă©tant donnĂ© la dĂ©testation lĂ©gitime du prĂ©sident par une grande majoritĂ© de la population. Les alarmes que nous tirons sans relĂąche depuis 10 ans sont dĂ©sormais des hypothĂšses crĂ©dibles.
âĄïž «Ni Dieu ni CĂ©sar ni tribun».
Comment rĂ©agir dans ce cauchemar Ă©lectoral ? Notre mĂ©dia est au service des #luttes, et nous nâavons jamais cru quâune #Ă©lection pouvait transformer rĂ©ellement la sociĂ©tĂ© ni lâordre des choses. Lâhistoire nous montre que les avancĂ©es sont toujours arrachĂ©es par la #mobilisation, la #rĂ©volte, la #grĂšve, le #blocage. Dâailleurs, le seul moment qui a vraiment fait vaciller le gouvernement Macron a Ă©tĂ© le soulĂšvement fabuleux des #Gilets-Jaunes dĂ©but dĂ©cembre 2018. Ă cet instant dĂ©cisif, il sâen est fallu de trĂšs peu â un appel Ă la grĂšve par exemple, refusĂ© par les #syndicats Ă lâĂ©poque â pour obtenir de larges concessions du pouvoir. De mĂȘme, seules les #ZAD et autres #luttes de territoire auront arrachĂ© des victoires #Ă©cologiques ces 10 derniĂšres annĂ©es, alors que lâurgence est lĂ .
âĄïž Lâoption #MĂ©lenchon.
Signe du pourrissement avancĂ© de la RĂ©publique française, un seul candidat a vraiment menĂ© campagne, prĂ©parĂ© un programme, suscitĂ© un enthousiasme : celui de lâ #Union-Populaire. Le tandem Macron/ #Le-Pen nâa mĂȘme pas pris la peine dâorganiser quoi que ce soit : les mĂ©dias des #milliardaires se chargent de les propulser au second tour. Soyons clairs : MĂ©lenchon nâest pas un #rĂ©volutionnaire ni un #anticapitaliste. Il propose un projet #social-dĂ©mocrate, au sens rĂ©el du terme â une meilleure rĂ©partition des richesses et des dĂ©libĂ©rations politiques. Câest un programme Keynesien, de relance Ă©conomique, qui devrait ĂȘtre considĂ©rĂ© de centre-gauche si lâĂ©chiquier politique français nâavait pas Ă©tĂ© extrĂȘme droitisĂ©. Ces derniĂšres annĂ©es, le candidat a beaucoup Ă©voluĂ© sur la question de la #police. Positivement : MĂ©lenchon Ă©tait menacĂ© par les #syndicats-policiers pendant que les responsables #PS, #PCF et #EELV allaient Ă leurs #manifestations. Il a aussi tenu la ligne contre le #racisme et lâ #islamophobie, alors que tous les autres candidats «de gauche» se soumettaient Ă la doxa rĂ©actionnaire. Sur le Pass Sanitaire, seuls les Ă©lus de la France Insoumise ( #FI) sont montĂ©s au crĂ©neau, en plein dĂ©sert. Ce sont aussi les seuls dans le jeu parlementaire Ă ne pas se rĂ©signer Ă lâapocalypse #climatique. Câest le minimum, oui. Câest maigre. Mais mĂȘme ce minimum nâest plus assurĂ© depuis longtemps par les autres partis de gauche. Dans tous les cas, mĂȘme si lâUnion Populaire Ă©tait Ă©lue, il faudrait lutter, lui imposer des #contre-pouvoirs.
âĄïž Une question de dĂ©bat public.
Mais sommes-nous prĂȘts Ă subir deux semaines de #propagande #fasciste intensive dans lâentre-deux tours plutĂŽt que des dĂ©bats sur les #retraites, les #libertĂ©s ou lâ #Ă©ducation ? Qui peut nier que lâĂ©limination de Le Pen ou de Macron du second tour donnerait de lâoxygĂšne dans cette pĂ©riode Ă©touffante ? Une candidature sociale-dĂ©mocrate est-elle plus dangereuse pour notre camp social que des factions radicalisĂ©es qui annoncent ouvertement vouloir nous anĂ©antir dĂšs les prochains mois ? La position de cette «gauche» pathĂ©tique, celle qui nâa pas hĂ©sitĂ© à «faire barrage» depuis 20 ans, y compris en votant Chirac, Hollande ou Macron, mais a peur de MĂ©lenchon parce quâil parle fort est incomprĂ©hensible. Ces gens sont les #idiots-utiles du #fascisme.
âĄïž Un pouvoir sans limite.
Si Macron repasse, et câest ce qui risque malheureusement de se produire, il nâaura plus aucune limite. Il va nous massacrer. RĂ©Ă©lu malgrĂ© tous les scandales, toute la #rĂ©pression, toutes les attaques quâil a menĂ©, ce pervers aura un sentiment de toute puissance absolue. Avec un «super-gouvernement» dâunion, dĂ©jĂ programmĂ© entre Macron et Sarkozy, toute #opposition sera menacĂ©e de #dissolution. Toute #mobilisation Ă©crasĂ©e sans pitiĂ©. Tout ce qui reste de droits sociaux pulvĂ©risĂ©s. Et qui peut ĂȘtre indiffĂ©rent face Ă la menace fasciste ? Le Pen au pouvoir câest la mĂȘme chose, en pire. Bien pire mĂȘme, pour les millions de personnes non blanches de ce pays.
âĄïž PrĂ©voir en stratĂšge.
Pour nous, le vote est un geste politique mineur, parmi des dizaines dâautres. Se rĂ©unir, manifester, peindre dans la rue, occuper un bĂątiment, monter une barricade, rĂ©sister Ă un patron, faire grĂšve, faire vivre une ZAD, distribuer des repas, casser une banque ou bloquer un rond-point sont des gestes politiques bien plus importants quâun bulletin dans une urne. Ils ont mĂȘme plus dâimpact immĂ©diat sur vos vies quâaller dans un isoloir. Si tout le monde sâorganise politiquement : il nây a plus besoin de #gouvernement, et nous devenons #ingouvernables. En attendant, fĂ©tichiser le vote est une impasse, le rejeter par principe aussi : le vote nâest ni la solution ultime, ni le principal problĂšme. Ce qui compte, câest tout ce qui se joue Ă cĂŽtĂ©. Dans quelques jours, il est possible de considĂ©rer le vote comme un acte purement #stratĂ©gique sans se «compromettre». Vous pouvez aussi, bien sĂ»r, boycotter ce scrutin. Mais la posture abstentionniste qui ne sâaccompagne pas dâactes rĂ©els pour renverser lâexistant est une #impasse.
Alors le 10 avril, votez ou ne votez pas, mais surtout, organisez-vous, prenez parti. Quelle que soit la configuration, sâorganiser est vital pour tenir bon dans la tempĂȘte qui vient. Ne serait-ce que pour se dĂ©fendre face aux inĂ©vitables attaques de lâextrĂȘme droite et du bloc #nĂ©olibĂ©ral.
#2022 #presidentielle
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