#dgr

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" Gerard #Barron, président et PDG de The Metals Company, a récemment déclaré que les six mois d'essais de son entreprise dans l'exploitation minière sous-marine ont été un "succès sur tous les fronts". The Metals Company, une entreprise en développement, se concentre sur l'exploitation minière en eaux profondes dans l'océan Pacifique. Leur objectif ? Collecter des nodules polymétalliques contenant du #cobalt, du #nickel, du #manganèse et du #cuivre sur le plancher océanique. ( #Batteries #voitures, #téléphones, #éoliennes, #photovoltaÏque)
Une question brûlante concernant #TheMetalsCompany est de savoir si ses opérations peuvent être mises à l'échelle. "L'année dernière, pendant six mois, nous avons été sur notre zone de licence à collecter des nodules, et c'était un succès sur tous les fronts", a déclaré Barron. "Nous avons parcouru plus de 80 kilomètres sur le fond marin, nous avons récolté environ 5 000 tonnes et nous avons ramené à la maison environ 3 000 tonnes." "
Agence BD OR.

#nature #progrès #exploitation #mines #métal #métaux #dgr
#mer #eaux-profondes #civilisation #technique #croissance #économie #capitalisme
#numérique #informatique #électronique #électronisation #informatique #recyclage #ordinateurs #écrans #smartphone


On ne sait pas recycler la plupart des DEEE, on les met en décharge, et si on peut on arrivera à les exporter illégalement
#D3E #DEEE : #déchets d'équipement électriques et électroniques

Sortir de l'impasse métallique de nos sociétés par Aurore #Stéphant
https://youtube.com/watch?v=oTxcv9cODOM

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Nicolas #Casaux
LE #VÉLO, UN PRODUIT INDUSTRIEL COMME UN AUTRE

S’il y a bien un produit associé à l’ #écologie, aujourd’hui, c’est le #vélo. Cyril #Dion fait du vélo. Bon Pote nous dit qu’aller au boulot en vélo sauvera le monde. Etc. Le vélo, c’est #écolo.

Et pourtant non. Le vélo est un pur produit de l’ère industrielle. Comme l’a noté le chercheur au CNRS Philippe Gaboriau : « Machine de loisir, moyen de transport, instrument de sport, le vélo, inventé au début du XIXe siècle, se présente comme un original objet historique, un témoin privilégié qui permet d'observer les transformations culturelles de la France au cours des deux derniers siècles. » Le vélocipède, « cheval mécanique et progressiste », « puise ses valeurs dans l'univers séparé de “la classe de loisir”. Il est lié aux consommations excédentaires d'argent et de temps (loisirs, sports, tourisme), au rêve d'âge d'or industriel de la bourgeoisie ». Initialement, son « prix très élevé le rend inaccessible pour les milieux populaires ».

La démocratisation du vélo, c’est-à-dire le début de sa production en masse, industrielle, commence à la fin du XIXe siècle. Mais c’est surtout au cours du XXe siècle que « la #bicyclette, produit industriel type, va devenir accessible à ceux qui la produisent ». En « 1818-1819, la France compte 500 (?) vélos ; de 5 à 6 000 en 1869 ; 50 000 en 1890 ; 300 000 en 1895 ; 980 000 en 1900 ; 2 240 000 en 1907 ; 3 000 000 en 1911 ; 3 550 000 en 1914 ; de 8 000 000 à 10 000 000 de 1928 à 1939 ; 9 200 000 en 1969 ; 15 000 000 en 1979 ; 17 000 000 en 1987 ».

« Produit industriel type » parce que la fabrication du vélo requiert de nombreux outils, de nombreuses machines-outils, de nombreux matériaux (acier, caoutchouc, aluminium, bronze, etc.), des usines, de nombreux savoir-faire, une importante division et une importante spécialisation du travail. Et les hiérarchies que ça implique.
Et grâce au vélo, on a fait des bagnoles :
« Avant même que le prix du latex ne soit rendu plus abordable, de nouveaux usages furent imaginés, d’abord pour les vélos, ouvrant la voie à ce qui sera le principal marché de l’histoire de la culture de l’ #automobile. En 1887, à Belfast, le vétérinaire irlandais John Boyd #Dunlop imagine un tube souple gonflé pour remplacer les #pneus pleins. Un après-midi d'hiver de 1887, il rentre chez lui à pied et entend un bruit de ferraille sur la route : c’est le tricycle de son fils. Dunlop y réfléchit pendant plusieurs semaines, puis il démonte le tricycle de son fils, en retire les roues arrière, arrache leur mince segment de caoutchouc et remplace l'étroite gorge qui le maintenait en place par une large jante en bois d'orme.
Puis il fixe sur cette jante, avec de la colle spéciale à caoutchouc, une “chambre” de caoutchouc souple qu'il enferme dans une enveloppe de toile de coton, et il gonfle cette chambre à l'aide d'une pompe de ballon de football. Les premiers essais ont lieu sur un chemin de campagne, la nuit du 28 février 1888. Le 23 juillet 1888, il dépose un brevet qui permettra d'utiliser le #caoutchouc pour la fabrication de #pneumatiques. Dès 1889, des pneus sont utilisés en compétition cycliste, avec 4 victoires consécutives de William Hume, remportées sur sa bicyclette équipée de pneumatiques Dunlop, lors des jeux sportifs de Queens College
.

Quatre ans après, en 1892, les frères #Michelin (André et Édouard Michelin) présentent les premiers pneus démontables pour vélos et autos. En 1895, la première voiture équipée de pneumatique démontable avec chambre à air est présentée au public. Jusqu'à cette date, les #pneus étaient pleins. L'alliance entre l'automobile et le pneumatique ne se démentit dès lors jamais, au point qu'au cours du XXe siècle, nombreuses furent les recherches ayant pour but de mettre au point des ersatz ou substituts synthétiques. »

Le développement du vélo a encouragé le #colonialisme et la #déforestation en Amazonie. La découverte de la vulcanisation et de la chambre à air dans les années 1850 engendre une « fièvre du caoutchouc » en #Amazonie, et donc dans des pays comme le Brésil, la Bolivie, le Pérou, la Colombie et l’Équateur. À la fin du XIXe siècle, le caoutchouc devient « l’or blanc » de l’ère industrielle. Une denrée prisée, « que récoltent des milliers d’indigènes d’Amazonie exploités par des hommes d’affaires sans scrupule ».
Et pas seulement en Amazonie. Les États coloniaux (Royaume-Uni, France, Belgique, etc.) vont aussi créer des plantations d’ #hévéa en Asie (Malaisie, Thaïlande, Indonésie, etc.) et en Afrique (Ghana, Congo, etc.).
« En Centrafrique, les colonisateurs français ont après les étapes de la pacification du territoire imposé un régime de colonie d’exploitation confié à des compagnies concessionnaires qui introduisent le portage et l’exploitation caoutchoutière, pour bénéficier de la hausse des cours, grâce à l'abondance des précipitations (de 1500 à 1800 millimètres par an en moyenne) et à une saison sèche courte et pas trop sévère, mais en faisant baisser les productions agricoles traditionnelles des populations oubanguiennes. »

Et puis il faudrait examiner les effets de la production en masse des vélos sur les extractions minières. D’où venaient — d’où viennent — les #métaux. Qu’impliquait — qu’implique — leur traitement. Et ainsi de suite. Quoi qu’il en soit, le vélo n’a jamais rien eu de véritablement écologique. Et la production des vélos modernes est encore plus complexe que celle des tout premiers vélos :
« En raison des coûts moins élevés des matières premières et de la main-d'œuvre, l'Asie est devenue le centre de la production mondiale de vélos. Tandis que les États-Unis ne produisent qu'un demi-million de vélos par an (0,5 % de la production mondiale), la Chine, l'Inde et Taïwan sont les trois premiers producteurs de vélos et de pièces détachées, ce qui témoigne d'une industrie complexe et fragmentée d'une portée véritablement mondiale. Un vélo construit à partir de pièces fabriquées à Taïwan peut être assemblé en Europe, puis expédié vers des destinations aussi éloignées que les États-Unis, l'Afrique du Sud ou le Brésil.
“C’est un monde très intégré”, explique Will Butler-Adams, directeur général de Brompton Bicycle, un fabricant britannique de vélos, situé à Brentford dans le Grand Londres. “Nous dépendons toujours d'une chaîne d'approvisionnement mondiale diversifiée : les jantes viennent de Belgique, le #titane de Chine, le métal de Taïwan, les engrenages de moyeu d'Amérique. Nous achetons des matières premières sur un marché et les revendons sur ce même marché.” » (BBC, « How is a #Bicycle made? », 2019)

En bref, à défaut d’écologie, le vélo est un bon symbole du #capitalisme industriel mondialisé.
Le choix du vélo comme symbole en dit long sur la nature de l’écologisme dominant — celui de Dion, de YAB, de Nicolas #Hulot, du gouvernement, des COP, de France Culture, etc.
Née avec l’essor du capitalisme industriel, la production de vélos disparaîtrait sans lui.
Nous sommes à ce point déconnectés du réel que nous n’avons aucune idée du genre de technologies que pourraient produire des sociétés réellement écologiques et réellement démocratiques.
En guise de symbole de l'écologie, c'est plutôt le panier en osier, ou quelque #technologie du même registre, qu'il aurait fallu choisir.

#histoire #dgr

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Aldous Huxley, les Zuñis, les femmes et le progrès technologique
(par Nicolas #Casaux)
Extrait:

Dans "La Fin et les Moyens" un livre initialement paru en 1937, Aldous #Huxley affirme :

« Tel est le monde dans lequel nous nous trouvons — un monde qui, d’après le seul critère acceptable du #progrès, est manifestement en régression. Le changement technologique est rapide. Mais sans progrès dans la charité, le développement technologique est inutile. Il est même pire qu’inutile. Le progrès technologique n’a fait que nous fournir des moyens toujours plus efficaces pour régresser. »

Il observe par exemple (des décennies avant l'invention d’internet, du smartphone, de l'ordinateur, etc.) :

« Le progrès technologique a diminué les contacts physiques, appauvri les relations spirituelles entre les membres d’une communauté. »

Un peu plus loin, il remarque cependant que la volonté de pouvoir, qui gouverne la civilisation industrielle et se trouve à l'origine de bien des maux qui la caractérisent, n'est pas une tare inéluctable de toute société humaine :

« Il est possible d’organiser une société de sorte que même cette propension fondamentale que constitue la soif du pouvoir puisse avoir du mal à s’exprimer. Chez les Indiens zuñis, par exemple, les individus ne sont pas amenés à connaître cette tentation qui pousse les hommes de notre civilisation à travailler en vue d’acquérir de la célébrité, des richesses, une position sociale ou du pouvoir. Chez nous, le succès est toujours exalté. Parmi les Zuñis, il est tellement mal vu de rechercher la distinction personnelle que très peu aspirent à s’élever au-dessus des autres ; ceux qui essaient sont considérés comme de dangereux sorciers et punis en conséquence. Il n’y a pas d’Hitler, pas de Kreuger, pas de Napoléon et de Calvin. La soif de pouvoir ne trouve aucune occasion pour se manifester. Dans les communautés tranquilles et équilibrées des Zuñis et d’autres Indiens des Plaines, toutes les tentations de l’ambition personnelle — les débouchés politiques, financiers, militaires, religieux auxquels notre histoire nous a si douloureusement accoutumés — sont endiguées.

Le schéma social des #Indiens des Plaines ne peut pas être reproduit par la #société industrielle moderne. Il ne serait d’ailleurs pas désirable que nous prenions ces sociétés indiennes pour modèle. Parce que la victoire des Indiens des Plaines sur la soif de pouvoir a un cout élevé. Les Indiens des Plaines ne recherchent pas le pouvoir et la richesse, comme nous, mais ils croulent sous le poids de la tradition. Ils sont attachés à tout ce qui est vieux et terrifiés par tout ce qui est nouveau ou inconnu. Ils perdent beaucoup de temps et d’énergie à exécuter des rites magiques et à répéter d’interminables formules. Dans le langage de la théologie, nous pourrions dire que les péchés mortels qui nous accablent sont l’orgueil, l’avarice et la malice. Leur péché mortel est la paresse — par-dessus tout la paresse mentale, ou la stupidité, contre laquelle les moralistes bouddhistes avertissaient tant leurs disciples. Le problème auquel nous sommes confrontés est le suivant : pouvons-nous combiner les mérites de notre culture à ceux des sociétés des Indiens des Plaines ? Pouvons-nous créer une nouvelle société dont les défauts de ces deux modèles, les Indiens des Plaines et la civilisation industrielle, seraient absents ? Est-il possible pour nous d’acquérir les admirables habitudes de non-attachement à la richesse et au succès personnel tout en préservant notre acuité intellectuelle, notre intérêt pour la science, notre capacité à promouvoir un progrès technologique et un changement social rapide ? Impossible de répondre à ces questions. Seules l’expérience et l’expérimentation délibérée pourront nous dire si notre problème peut être résolu. »

En réalité, la réponse était déjà claire en son temps. Non. Non, la #technologie, le développement technoscientifique, produit du système capitaliste, de la société de masse, industrielle et de ses hiérarchies structurelles, de son hyperdivision du #travail, de la concentration du savoir, de l’avoir et du pouvoir, est incompatible avec l’équilibre (l’égalité) et la tranquillité. En outre, en prêtant des caractéristiques douteuses aux Zuñis (clichés des #sauvages terriblement superstitieux, terrifiés par l’inconnu, indolents, pas bien intelligents), Huxley fait montre d’un racisme évident. Mais surtout, la question qu’il pose est absurde. Tout au plus témoigne-t-elle du fait qu’à l’instar de la plupart des civilisés, Aldous Huxley était envoûté par le Dieu #Technoscience, adepte, lui aussi, du culte du « progrès technologique ».

Par ailleurs, concernant les Zuñis, peuple autrefois prospère du sud-ouest des États-Unis, qui occupait la partie centrale et septentrionale de l’actuel Arizona et du Nouveau-Mexique — un territoire aride ou semi-aride — où il vivait, depuis au moins l’an 700 apr. J.-C., d’agriculture, de chasse, de pêche et d’élevage[1], l’anthropologue états-unienne spécialiste des sociétés amérindiennes Nancy Bonvillain note[2] :

« Les familles zuñis étaient apparentées par les #femmes — les filles mariées restaient dans le foyer dans lequel elles étaient nées, mais les fils mariés quittaient généralement la maison et s’installaient dans le foyer de leur épouse. Un foyer zuñi traditionnel comprenait une famille élargie composée d’un couple, de leurs filles, des maris et des enfants de leurs filles, et de leurs fils non mariés. Cette structure sociale avait pour effet d’amoindrir l’autorité des hommes dans le foyer ; par conséquent, la personne qui organisait traditionnellement les activités des résidents — et s’assurait que tous les travaux nécessaires étaient effectués — dans un foyer zuñi était la femme la plus âgée. Elle était également la personne à consulter pour obtenir des conseils sur les problèmes ou les décisions importantes.

En plus de la famille élargie, le système social des Zuñis comprenait des groupes de parents appelés lignages. Un lignage est constitué de personnes liées par une descendance directe d’un ancêtre ou d’un aîné connu. Les lignages zuñis étaient matrilinéaires, ou basés sur le principe de la succession par les femmes. La femme survivante la plus âgée d’une lignée était généralement considérée comme le chef de cette lignée et jouait un rôle actif dans la vie de ses membres en prodiguant des conseils, en réglant les conflits et en organisant les activités du groupe. En outre, la femme-chef protégeait certains objets sacrés qui étaient considérés comme la propriété de son lignage ; ces objets étaient généralement conservés dans un paquet placé sur un autel érigé dans une pièce spéciale de la maison.

[…] Ces lignées étaient combinées en de plus grandes unités de parenté appelées clans. Un clan est un regroupement de personnes qui s’estiment liées à un ancêtre commun. Un membre de plus d’une douzaine de clans zuñis n’était pas toujours en mesure d’établir son lien de parenté spécifique avec tous les autres membres, mais les membres du clan se considéraient tous comme les descendants d’un personnage spécifique d’un passé lointain. À l’instar des autres groupes de parenté zuñis, les clans zuñis étaient matrilinéaires, et les enfants zuñis appartenaient automatiquement au clan de leur mère.

[…] En plus de leur rôle dans la détermination des mariages appropriés, les clans remplissaient plusieurs autres fonctions dans la société zuñi. Chaque clan contrôlait certaines zones de terres agricoles sur le territoire zuñi. Les femmes les plus âgées d’un clan, qui étaient les chefs de clan, distribuaient les terres aux lignées et aux foyers de leur groupe. Les femmes d’un même foyer disposaient de parcelles de terres agricoles et pouvaient en hériter, mais ces parcelles n’étaient pas de véritables propriétés privées appartenant à des individus. La terre était plutôt considérée comme une ressource contrôlée, en dernier ressort, par le clan dans son ensemble, et les membres du clan avaient le droit d’utiliser la terre en fonction de leurs besoins. Si les femmes d’un foyer héritaient des terres agricoles, c’étaient les hommes qui effectuaient les travaux agricoles. Un homme travaillait sur la terre de sa mère jusqu’à ce qu’il se marie, après quoi il s’installait dans le foyer de sa femme et travaillait sur la terre de sa famille.

Comme les parents zuñis vivaient et travaillaient ensemble et partageaient la nourriture et les autres biens, les membres de la famille avaient tendance à être profondément loyaux et émotionnellement proches les uns des autres. Les liens entre parents et fils et entre sœurs et frères restaient également forts, même lorsqu’un homme quittait le foyer après le mariage. On s’attendait à ce que les hommes retournent fréquemment dans leur foyer d’origine pour aider à célébrer les fêtes familiales et donner un coup de main à leurs proches.

[…] Les Zuñis formaient des liens avec des non-parents par le biais du mariage. Les couples mariés devaient agir comme des partenaires, coopérer dans leur travail et aider à soutenir leurs familles respectives. Le mariage était considéré comme une activité très personnelle, et la conduite au sein d’un mariage n’était pas réglementée par une quelconque loi (même si elle pouvait alimenter des ragots). La plupart des mariages fonctionnaient, mais si un couple ne s’entendait pas bien, les conjoints étaient entièrement libres de divorcer (la femme gardait toutefois ses enfants). Si l’homme choisissait de divorcer, il quittait simplement le foyer de sa femme et retournait chez sa mère. Si la femme voulait mettre fin au mariage, elle plaçait les biens de son mari à l’extérieur de la maison afin que l’homme les récupère et s’en aille.

Mais lorsque le mariage était heureux, les liens qu’il établissait s’étendaient au-delà du couple pour inclure les deux ensembles de parents, et les enfants nés du couple pouvaient dépendre des membres de leur propre foyer et de la famille de leur père (ou, si leurs parents divorçaient, de la famille de leur beau-père) pour leur soutien. Chez les Zuñis, l’éducation des enfants n’était pas seulement la responsabilité des parents, mais de toute la famille. »

Les villages zuñis comprenaient aussi des conseils de prêtres, composés d’hommes, qui nommaient à leur tête un « pewkin », choisi pour « sa générosité » et pour le respect que tous et toutes les Zuñis du village lui témoignaient. Toujours en ce qui concerne la vie sociale des Zuñis, Nancy Bonvillain note que « les Zuñis réprouvaient fortement les individus vantards, querelleurs, peu coopératifs ou avares ». Elle rapporte les propos de Ruth Bunzel, une anthropologue ayant séjourné chez les Zuñis de 1928 à 1933 :

« Dans toutes les relations sociales, que ce soit au sein du groupe familial ou à l’extérieur, les traits de personnalité les plus honorés sont une conduite agréable, un tempérament coopératif et un cœur généreux. Celui qui a soif de pouvoir, qui veut être, comme ils le disent avec mépris, “un chef du peuple”, ne fait l’objet que de reproches. »

En fin de compte, explique Nancy Bonvillain :

« Grâce à un système de gouvernement unique, à une exploitation judicieuse des ressources qui les entouraient et à un système social qui mettait l’accent sur le soutien mutuel et la coopération, les Zuñis avaient créé une société fonctionnant sans heurts et offrant à la plupart des individus une vie paisible et pleine de sens. »

Nancy Bonvillain cite d’ailleurs un officier espagnol, Francisco Vasquez de Coronado qui, en 1540, consigna, à propos des Zuñis, qu’ils avaient « de très bonnes maisons », qu’ils paraissaient « très intelligents », qu’ils étaient « bien bâtis » et « accueillants », que leur nourriture était « abondante » et qu’ils faisaient « les meilleures tortillas » qu’il avait jamais mangées.

Somme toute, sans être idyllique, la situation des Zuñis semblait plutôt désirable. Aldous Huxley se trompait. Le « progrès technologique » (le développement des technologies industrielles et des hautes technologies) est inéluctablement synonyme de désastres sociaux et écologiques. Et puis, tout de même, les meilleures tortillas, c’est déjà pas mal."

#dgr #société #science #capitalisme
Tout l’article : https://www.partage-le.com/2022/02/06/aldous-huxley-les-zunis-les-femmes-et-le-progres-technologique-par-nicolas-casaux/