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Guerre en Ukraine : L’OTAN va montrer ses muscles à la Russie

lors d’un exercice en Norvège

Alors que cela fait une semaine que la #Russie est entrée en guerre avec l’ #Ukraine, l’ #OTAN, toujours extérieure au conflit, n’en est pas moins en alerte. Les pays membres du traité doivent d’ailleurs se livrer à un #exercice de grande ampleur en #Norvège, une bonne occasion de montrer sa force à Vladimir Poutine

L’OTAN va montrer ses muscles à la Russie

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angeliqueandthehord@joindiaspora.com

ÇA VAUT LE COUP

Je cherchai en moi des mots qui auraient pu aider.
« Cherche dans ta tête… ça vaut l'coup ?… En colère pour ça, tu crois qu'ça vaut l'coup ?… Souviens-toi ! »
Soudain, une scène me revint en mémoire : ça se déroulait au troisième étage, dans la chambre à Nani - ma sœur - quand elle m'avait fait revoir mon premier souvenir, alors que j'étais calme et qu'elle m'avait fait voir dans ma tête la colère que j'avais faite une heure plus tôt.
Et là, j'étais au premier étage, sur le palier, j'étais calme et je voyais devant moi la colère de Nicolas ; de Nicolas qui m'avait fait l'honneur de m'appeler sa sœur.
Du coup, je voulus, pour l'occasion, être une sœur pour Nicolas, avoir pour lui un geste fraternel en faisant une chose que ma vraie sœur avait déjà faite pour moi : porter le souvenir pour le lui rendre une heure plus tard.
En étais-je capable ? Ça vaut le coup d'essayer, comme disait Nani. J'aurais voulu, d'abord, pour commencer, porter un souvenir pour moi-même mais je n'y étais jamais arrivée. Le problème, c'est que pour faire la démarche de porter un souvenir, il faut se projeter vers le futur, c'est-à-dire concevoir le moment où on retrouvera ce souvenir. C'est très compliqué.
Pour commencer, il faut savoir que le futur existe. Voir un souvenir, c'est prendre conscience que le passé existe. La prise de conscience du futur est beaucoup plus complexe parce qu'on ne peut pas le voir comme on voit le passé. Pour appréhender le futur, il faut faire appel à la logique : si aujourd'hui on est le lendemain d'hier, alors hier avait un lendemain… Il fallut beaucoup de persévérance à Nani pour m'entraîner à cette gymnastique mentale.
Ensuite, pour faire le choix de porter un souvenir vers le futur, il faut en avoir l'idée. Quand Nani me remémorait un événement important, bon ou mauvais, je me retrouvais, en souvenir, bien trop absorbée par l'instant présent pour qu'il m'eût été possible de penser à conserver la scène dans ma mémoire. Donc, plus un événement était important pour moi-même, plus j'oubliais de m'en souvenir.
Enfin, le plus compliqué de tout, c'est de faire traverser le temps au souvenir. Si je vivais une scène quelconque et que je choisissais de la porter en souvenir, j'y pensais dans ma tête juste après l'avoir vécue et effectivement, elle restait dans ma tête aussi longtemps que j'y pensais, c'est-à-dire quelques minutes, tout au plus. Et puis, dès que je pensais à autre chose, la scène disparaissait de ma tête et c'était fini. C'était quoi, au fait, la scène ? Aucune idée. En somme, je ne parvenais qu'à faire durer l'instant présent, pas à me souvenir. Comment le moi d'aujourd'hui peut-il envoyer un message au moi de demain ? Comment le moi d'aujourd'hui peut-il recevoir un message du moi d'hier ? Comment traverser le pont de l'oubli, comme disait Nani ?
Dans le cas présent, la solution était évidente. Nicolas était celui qui oubliait tandis que moi, je faisais durer l'instant dans ma tête et le lui remettais au bout d'une heure. Allais-je réussir à garder cette scène dans ma tête une heure entière ? Ça me paraissait difficile mais j'y étais bien décidée.
Comme Nicolas en était à se rouler par terre, sa maman renonça à sa discussion avec Maman. Elle resta douce et gentille avec son enfant, ne lui donna pas de fessée. Ne pouvant le porter tellement il gesticulait, elle le tira par le bras et le traîna jusqu'à son appartement dont elle ferma la porte.
Maman prit dans ses bras la petite Angélique bien sage et me porta pour monter l'escalier menant au deuxième étage.
Dans ma chambre, au milieu de mes jouets, je repensai à la scène, y repensai encore et encore. Et puis, mes pensées glissèrent sur autre chose mais je m'en rendis compte et me remémorai bien vite la scène. Plusieurs fois mes pensées glissèrent sur autre chose ; chaque fois je parvins à me remémorer la scène.
Il arriva un moment où je commençais à être fatiguée de porter le souvenir. J'en avais marre, ça me faisait mal à la tête. Ça devait faire une heure.
J'allai voir Maman dans la cuisine et réclamai Nicolas.
« Oh ! Ben on va pas le revoir aujourd'hui, lui. »
Zut. Je n'avais pas prévu que Maman réagirait comme ça. Que faire ? Porter le souvenir jusqu'au lendemain ? Je ne m'en sentais pas le courage et puis, ça ne servait à rien : une heure plus tard, Nicolas aurait peut-être pu retrouver le souvenir dans sa mémoire mais le lendemain, c'était trop tard. Alors, voilà, c'était fichu. Du reste, j'en avais marre de penser à ça et j'avais mal à la tête. Je retournai dans ma chambre, au milieu de mes jouets, et repris le cours normal de ma vie.
Là, alors que je n'y pensais plus, la scène de la colère de Nicolas revint toute seule dans ma tête, ainsi que le désir de porter le souvenir… jusqu'au lendemain ? Ça me paraissait difficile mais, comme disait Nani, ça valait le coup d'essayer. Bien vite, pourtant, la lassitude revint à son tour. Et puis, Nicolas était trop petit pour retrouver dans sa tête un souvenir vieux d'un jour. C'était fichu.
Il en fut ainsi tout au long de la journée. Le souvenir allait et venait dans ma tête, repartait, revenait et moi, j'étais mitigée entre d'un côté l'envie de continuer à le porter pour Nicolas et pour voir si j'y arrivais, de l'autre la lassitude et le découragement.
Le lendemain, après avoir dormi toute la nuit, la scène de la colère de Nicolas me revint à l'esprit. J'avais réussi ! Je me souvenais. Hélas, je ne revis pas Nicolas ce jour-là. Devais-je porter le souvenir toute une semaine ? Le pouvais-je ? Était-ce utile ?…
Quelques années plus tard, j'eus un jour l'occasion de passer un moment en compagnie de Nicolas. Naturellement, quand j'essayai de lui reparler d'une colère qu'il avait faite étant bébé, ça lui passa bien au-dessus de la tête.
Quant à moi, toute cette histoire resta gravée à jamais dans ma mémoire.


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2ème partie : LA PRINCESSE DANS LE DONJON
Chapitre 12 : C'est mes potes
section 15 sur 20


#bébé #mémoire #exercice #fraternité #temps