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Gabès, sacrifiée pour des engrais.

Gabès abrite une oasis de 7 000 hectares, la seule oasis maritime au monde.
Pourtant, une fois à l’entrée de la ville, on est loin d’un décor de carte postale. D’immenses cheminées se dressent au bord de la Méditerranée, crachant d’épaisses fumées orange, grises et blanches. En arpentant les rues, c’est d’abord l’odeur qui vous heurte. Un mélange asphyxiant de soufre et d’ammoniac.

La fabrication d’une tonne d’acide phosphorique engendre cinq tonnes de déchets. Ce sont des boues, saturées en métaux lourds, naturellement radioactives, dont il faut se débarrasser.
Or, à Gabès, ces déchets, appelés “phosphogypse”, sont directement jetés dans la mer Méditerranée. Les quantités sont astronomiques : entre 10 000 et 15 000 tonnes de rejets par jour, soit environ cinq millions de tonnes par an.

Roullier, géant mondial de la nutrition animale et végétale, 47ème au rang des plus grandes fortunes françaises, avec un chiffre d’affaires record de quatre milliards d’euros en 2022, assurait que "les compléments alimentaires pour l’élevage et les fertilisants pour le sol contribueraient à nourrir correctement neuf milliards de personnes sur la planète en 2050".
Interrogé sur l’épuisement des ressources et des gisements à moyen terme, il indiquait être “optimiste et enthousiaste”.
Le ton a quelque peu changé depuis. Le groupe Roullier et sa branche Phosphea semblent vouloir “verdir” leur image, en axant leur communication sur la préservation de la biodiversité et le respect de l’environnement.
Et mon croupion, c'est du poulet.

#Tunisie #environnement #écologie #industrie-agroalimentaire #phosphates #capitalisme #greenwashing #écocide

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