Malgré l’arrivée au #pouvoir de la #gauche en #Colombie, la répression contre les peuples autochtones continue
En aout 2022, l’arrivée au pouvoir d’une coalition de gauche menée par Gustavo Petro aurait pu représenter un espoir d’avancée pour les revendications du peuple Nasa. Ce peuple indien, en lutte pour se réappropier sa terre dans la région du nord du Cauca, est de nouveau la cible du #gouvernement colombien et des #multinationales.
Le gouvernement de Petro continue en effet de violemment criminaliser les communautés historiquement spoliées de leur terre par de grands propriétaires terriens.
Retrouvez ici, la lettre des familles Nasa qui parle de leur vision du monde dans le cadre de leur « libération de la Terre Mère » :
Lettre dirigée au monde : ici c’est chez nous, là où nous vivons et luttons II
Maintenant que les 48 heures d’ultimatum se sont écoulées, nous adressons cette lettre au monde entier pour lui faire part de notre lutte, du danger qui nous guette et comment nous allons y faire face. Le grand chef nous fait savoir que nous sommes des envahisseurs et nous accorde 48 heures pour abandonner notre lutte et la terre sur laquelle nous nous battons. Et sinon, tout le poids de la loi de l’État colombien s’abattra sur nous.
Tout d’abord, nous vous parlerons de notre lutte. Le 2 septembre, nous avons commémoré les 17 ans de la reprise de la lutte directe pour la terre, dont les racines remontent à 1538, lorsque notre peuple a décidé de déclarer la guerre aux envahisseurs. Ces envahisseurs se sont emparés de notre terre et nous ont repoussé vers les montagnes ; ils ont fait de la dépossession un mode de vie, le fondement de leur civilisation. Ils détiennent aujourd’hui les terres les plus fertiles et disposent de documents prouvant qu’ils en sont les propriétaires. Ils constituent un pouvoir organisé qui tire les ficelles de la politique, de l’économie, de la justice et des médias colombiens. Ce qui leur permet de maintenir les documents à jour et d’exploiter toujours plus la « Terre Mère », au point de lui arracher la peau, lui sucer le sang et de creuser dans ses entrailles. Et c’est cela qu’ils appellent « le progrès », « le développement ».
Pour nous, les familles du peuple Nasa du nord du Cauca, la terre est Uma Kiwe, notre mère. Tout est vivant en elle, elle est vie dans sa totalité, tous les êtres sont nos frères et sœurs et tous les êtres avons la même valeur. L’envahisseur nous a endoctriné(e)s pour nous apprendre que nous, les humains, sommes en-dehors de notre Mère et supérieurs à elle. Mais, au fond de notre cœur Nasa Üus, nous savons que nous, les gens, sommes Uma Kiwe – tout comme le condor, le papillon, le maïs et la roche sont Uma Kiwe. L’envahisseur nous a endoctriné(e)s pour nous apprendre que le páramo1 est une ressource qui produit de l’argent ; qu’en coupant la forêt nous pourrons faire croitre nos comptes en banque ; qu’en creusant et en suçant les entrailles d’Uma Kiwe avec d’énormes tuyaux, nous pourrons avoir accès à une vie de bien-être. Ce sont les mots de l’envahisseur et il l’appelle : « l’objectif », « le projet de vie ».
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