#transactivisme

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Le mouvement trans est réactionnaire : les féministes le dénoncent depuis plus de 40 ans | Le Partage

Un article important de Nicolas Casaux. Outre son réel intérêt d’un point de vue historique, il permet de faire comprendre aux personnes qui interprètent toute critique du transgenrisme comme d’extrême droite de quoi il retourne et pourquoi une critique de gauche est utile et nécessaire.

Comme vous pouvez le constater au travers de cette brève généalogie – loin d’être exhaustive – de la critique du phénomène trans, celle-ci provient, avant tout, du milieu féministe, notamment du féminisme radical, mais aussi du milieu socialiste. Ce n’est qu’après les années 2010 que l’extrême droite, 40 ans après les féministes, s’empare du sujet en en produisant une critique moisie, composée d’arguments raisonnables et d’idées rétrogrades et sexistes. Car si les militants d’extrême droite comprennent l’absurdité qu’il y a à vouloir redéfinir n’importe comment les termes « femme », « homme », « fille » et « garçon », par exemple en leur conférant des significations tautologiques (du type « une femme, c’est toute personne qui se dit femme »), ils tendent cependant à fonder leur opposition au phénomène trans sur une vision opposée à celle des féministes radicales. Tandis que ces dernières affirment que les femmes devraient être libres d’avoir les goûts, les préférences et les activités qu’elles souhaitent, qu’elles ne devraient pas avoir à se dire « homme trans » pour cesser de se conformer à la « féminité », les traditionnalistes d’extrême droite soutiennent, en gros, qu’une personne de sexe féminin devrait être féminine et une personne de sexe masculin masculine, et que les personnes qui désirent « changer de sexe » ou « transitionner » ne sont que des tarées. Tandis que les féministes radicales souhaitent l’abolition du « genre », au sens des stéréotypes, des attributs et des rôles sociaux assignés par la société patriarcale à chacun des deux sexes, les militants d’extrême droite prennent au contraire la défense du genre.

Pour bien comprendre le danger que constitue le transgenrisme pour les femmes, les enfants, et la société plus largement, il est utile de suivre le podcast Rebelles du genre (l'audio directement ou sur YouTube) qui développe une vision féministe radicale et permet de comprendre en quoi cette critique de gauche se distingue des approches d’extrême droite volontiers transphobes. Ce podcast se fait critique d’idées et non de personnes. Je l’écoute depuis le printemps 2023 et il m’a beaucoup apporté.
Certains témoignages éclairent le propos de cet article de Nicolas Casaux.

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Transidentité et misogynie – Ou comment le sexisme produit la « transidentité » | Chroniques du désastre

Par Nicolas Casaux.

L’idéologie transidentitaire confond — amalgame — « être masculin » et « être un homme » (et réciproquement, « être féminin » et « être une femme »). C’est-à-dire qu’elle confond les sens propres et figurés des termes garçon/homme, fille/femme. Elle considère que ce qu’elle appelle le « genre » (une affinité personnelle pour les stéréotypes de la féminité ou de la masculinité en vigueur dans notre société) doit déterminer le sexe. Si l’on poussait sa logique à son terme, il n’y aurait plus aucun « homme féminin » et plus aucune « femme masculine ». Que des hommes masculins et des femmes féminines, dont l’esprit et le corps auraient été réalignés grâce aux hormones de synthèse et à la chirurgie.

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Pourquoi le sport féminin de haut niveau doit se fonder sur le sexe, et non sur le genre | Perspective cubi(s)tes

Un article de Doriane Lambelet Coleman publié le 16 août 2024 dans le Washington Post, ici traduit et commenté par Audrey A.

En raison des disparités biologiques entre les sexes en termes de force, de puissance et d'endurance, on constate, selon le sport et l'épreuve, un écart de performance de 10 à 50 % entre les meilleurs athlètes masculins et féminins. La séparation des athlètes en compétition sur la base du sexe est le seul moyen de faire la part belle à la moitié féminine de la population. Aucun autre critère de sélection - que ce soit la taille, le poids ou toute autre caractéristique physique - ne permet d'atteindre cet objectif d'inclusion.

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Courriel adressé à la médiatrice de Radio France au sujet d’une infox sur France culture

→ Il faut d’abord écouter une partie du [journal de 18 heures du 28 mai](www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-mardi-28-mai-2024-6898220) à partir de 14’55.

Madame,

Dans le journal de France culture de 18 heures du 28 mai 2024, ont été cités des propos de Marion Maréchal : « C’est donc un homme qui reçoit à Cannes le prix d’interprétation féminine. »

D’abord, la journaliste Aurélie Kieffer dit que Marion Maréchal « a tenu des propos visant… », ce qui sous-entend une attaque. Ensuite, avec son collègue Antoine Marette, elle a affirmé que ces propos étaient transphobes. Enfin, celui-ci a insisté : cette personne « est bien une femme ».

Factuellement, les mots « femme » et « homme » font référence au sexe, lequel est immuable. Dans le monde réel, un homme ne peut pas devenir une femme, et inversement. Affirmer le contraire relève de l’infox (que l’on appelle étonnamment sur France culture des « fake news »). Dire d’un homme qu’il devient une « femme trans » est de la pure novlangue.

• Je considère que toute personne doit être respectée telle qu’elle est, donc ne doit pas être discriminée en raison de sa ou ses spécificité(s). Et je ne nie pas le droit des personnes trans à l’être. Je ne suis donc pas transphobe.
• Par ailleurs, j’accorde une grande importance au sens des mots. Seul le respect de leur signification nous permet de nous comprendre. Précisément, je le répète, un homme ne peut pas devenir une femme, même s’il est légitime à se présenter comme féminin s’il le souhaite.
• Enfin, je combats toutes les discriminations, et en l’occurrence dans cette situation, le sexisme. L’inversion du sens des mots ci-dessus évoquée permet ici à des hommes qui sont trans (ou transidentifiés) et s’affirment « femmes » de revendiquer la légitimité à intégrer des espaces réservés aux femmes, qui s’agisse des toilettes, douches, vestiaires, dortoirs, foyers, et prisons, ou encore les compétitions sportives. On perçoit aisément ce que les femmes ont à y perdre. D’ailleurs, lorsqu’elles sont trans, et peut-être à quelques exceptions près, celles-ci ne demandent pas la réciprocité, c’est-à-dire à intégrer les espaces masculins. Pas folles ! Cela montre la dissymétrie des situations, et, concrètement, le sexisme de ces revendications.
• Ces représentations et revendications trans, si elles sont acceptées, impliquent une insécurisation et une invisibilisation des femmes. Il est alors inadmissible de soutenir ces positions sexistes, qui d’ailleurs renforcent le patriarcat, l’emprise des hommes sur tous les espaces.
Comment peut-on d’un côté lutter contre les discriminations envers les personnes trans et d’un autre favoriser l’atteinte aux droits des femmes ? C’est ce qu’ont fait les deux journalistes nommés.

Le sexisme comme la transphobie sont inadmissibles. Mais contester des représentations frauduleuses et des revendications sexistes des mouvements trans n’a rien de transphobe. Ce n’est pas « nier l’existence même des personnes transgenre » comme l’affirme outrancièrement l’avocat que citent les journalistes.

Que la probable transphobie (outre sa probable homophobie) de la candidate d’extrême droite la conduise à tenir ces propos n’efface pas leur véracité. Je me situe à l’autre bord politique et suis nullement transphobe, mais je soutiens cette position pour la simple raison qu’elle correspond à la réalité incontestable.

Et je m’offusque que les journalistes expriment ainsi des opinions personnelles si marquées et relaient des infox. J’ai alors l’impression de vivre dans un monde orwellien dans lequel on manipule le langage, où on inverse le sens des mots à des fins de manipulation. On peut lutter contre la transphobie tout en combattant les postures sexistes et sans se soumettre à cette forme de fascisme. C’est sur cette ligne de crête que je me situe, et j’aimerais que le service public fasse de même.

Meilleures salutations,

signature

N. B. : Ce courriel est une lettre ouverte.

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Alors que Dora Moutot et Marguerite Stern font le buzz avec un livre apparemment facho-compatible (paru chez un éditeur d’extrême droite), il est nécessaire et urgent de lire une critique de gauche de l’idéologie transgenre, de ses présupposés frauduleux, des représentations qu’elle promeut et de ses conséquences.
https://www.partage-le.com/produit/dans-la-mauvaise-societe/
Audrey A. & Nicolas Casaux, *Né(e)s dans le mauvais corps – Notes pour une critique féministe et socialiste du phénomène trans*

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Novlangue démasquée

Dans le journal La Trousse corrézienne existe une rubrique intitulée Novlangue démasquée qui vise à dénoncer et « démonter » le langage frauduleux, particulièrement le retournement du sens des mots. J’ai proposé le texte suivant, qui met en avant un cas qui incarne au plus haut point la novlangue. Il a été refusé.
Cela fait écho à l’entrée en vigueur ce 1er avril 2024 en Écosse d’une loi qui pénalise le fait de ne pas reconnaître un homme transidentifié comme une femme (ou l’inverse). C’est considéré comme discriminatoire. Or il n’y a aucune discrimination dans le fait d’énoncer une réalité. Rappelons simplement qu’une femme est définie comme un être humain adulte de sexe féminin et que le sexe est immuable. Un homme ne peut pas devenir une femme ! C’est de la pure novlangue.
On tente de nous faire vivre dans un monde basé sur le mensonge par la manipulation du langage, un cauchemar orwellien !

Femme trans

Certaines personnes se ressentent d’un genre différent de leur sexe. Paradoxalement, pour se définir, elles se réfèrent au sexe et non au genre. Par exemple, un homme se considérant comme féminin (genre) se présentera comme une femme (sexe). Cela contredit la réalité scientifique, car une femme est définie comme un être humain adulte de sexe féminin et le sexe est immuable. Dans une parfaite novlangue1, un homme pourrait alors être une femme !
Si, dans ce cas d’un homme trans, on ne veut pas utiliser le mot « homme », et puisqu’on ne peut pas user de celui de « femme » (« femme trans »), il faut inventer une autre formulation, par exemple « personne transféminine », à défaut de la détermination d’un nouveau terme adapté.

Mais le mouvement transgenre semble refuser ce type d’approche logique et défendre un usage manipulatoire du langage. En effet, cette confusion constante entre le sexe et le genre apparaît intentionnelle et destinée à invisibiliser le premier au profit du second. Ainsi, de façon absurde car en contradiction avec la logique propre à la question du genre qui à l’origine était destiné à être différencié du sexe, le genre féminin est associé exclusivement au terme « femme », qui fait référence au sexe. Audrey A. et Nicolas Casaux font alors ce juste constat : « Tandis que l’essentialisme traditionnel, conservateur, prétend que les femmes sont comme ci ou comme ça, l’essentialisme transidentitaire prétend que les personnes qui sont comme ci ou comme ça sont des femmes2. » La catégorie basée sur le sexe est intentionnellement invisibilisée.

Un autre paradoxe résulte de cette volonté d’invisibiliser les catégories sexuelles, précisément de la contestation de l’attribution spécifique du mot « femme » aux personnes de sexe féminin. Le mouvement transgenre, qui veut nous faire croire qu’une « femme trans [un homme biologique trans] est une femme », n’utilise plus ce terme « femme » pour désigner les femmes biologiques mais privilégie des périphrases du type « personnes à vulve » ou « personnes à utérus ». À ce rythme, on ne pourra bientôt plus user du mot « femme » pour les nommer, sinon au risque d’être accusé de transphobie. Seuls certains hommes pourront l’utiliser en se disant… « femme trans ».

  1. Pour rappel, la novlangue est le langage imposé par Big Brother dans le roman 1984 de George Orwell. Elle vise, particulièrement au moyen d’une inversion du sens des mots, à empêcher la réflexion. La formule « La guerre c’est la paix ; la liberté c’est l’esclavage ; l’ignorance c’est la force » en est emblématique.
  2. Audrey A. & Nicolas Casaux, Né(e)s dans la mauvaise société – Notes pour une critique féministe et socialiste du phénomène transgenre, Le Partage, 2023 (En librairie ou ).

[Article refusé par La Trousse corrézienne]

Pour aller plus loin, on peut lire cet article.

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« Mal nommer les choses, c’est ajouter du malheur au monde »
Albert Camus

« Le sexe est la raison de notre oppression par les hommes et le genre en est le moyen »
Rebelles du genre


Réflexions sur le mouvement transgenre

Des « troubles du genre », qui se manifestent par exemple par le travestisme, existent depuis des temps immémoriaux. Mais comment expliquer, alors que la dysphorie de genre ne concernait qu’environ 0,01 % de la population jusqu’à récemment, surtout de très jeunes garçons et des hommes adultes, et qu’aucune littérature scientifique n’existait avant 2012 sur les filles âgées de onze à vingt ans, qu’actuellement des adolescentes1 se déclarent soudainement transgenres, veulent « changer de genre », sans avoir auparavant manifesté le moindre symptôme ? Cette « dysphorie de genre à déclenchement rapide » est largement la conséquence d’un courant culturel et idéologique, le transgenrisme qui promeut l’idée de transidentité, et particulièrement de son versant activiste, le transactivisme. C’est avant tout ce dernier que dénonce cet article, pour raisons de santé publique et de défense du féminisme.

Le terme transgenre englobe des situations très différentes qu’il confond alors. Il regroupe tant un ressenti tel la non-binarité que des actions (que l’on nommait par exemple travestisme), tant les transitions sociales (se déclarer d’un autre genre que son sexe) que médicales (médicamenteuse voire chirurgicale).

L’approche affirmative

La journaliste étasunienne Abigail Shrier a enquêté sur le transactivisme envers les adolescentes dans son pays et a écrit un livre-enquête, Dommages irréversibles2.
Souvent, aux États-Unis d’Amérique, dans le système scolaire ou dans le milieu médical, en vertu de l’approche affirmative, un adolescent se déclarant soudainement transgenre ne se verra pas interrogé sur la justesse et les raisons profondes de cette affirmation. Particulièrement le corps médical devrait chercher à découvrir quel trouble ou pathologie cache éventuellement cette affirmation. Mais de nombreux professionnels de santé (y compris mentale) valident l’autodiagnostic de leurs patients ! Et certains médecins prescrivent dès les premières rencontres des bloqueurs de puberté ou une hormone de synthèse dont la prise a pourtant des conséquences irréversibles, et envisagent même sans réserve l’ablation d’organes sains. Dans n’importe quelle autre situation il en serait autrement. Tous les patients en souffrance doivent être traités selon les mêmes principes thérapeutiques, et un approfondissement des raisons qui poussent un adolescent à un tel autodiagnostic devrait d’autant plus être réalisé qu’à son âge il n’a pas « un degré de certitude suffisant pour qu’on lui confie des décisions qui bouleverseront toute sa vie2 ».

Les psychopathologies ignorées

Tant Abigail Shrier que Nicole Athea3 ou Karin Matisson et Carolina Jemsby4 rapportent que la dysphorie de genre est souvent le symptôme d’une ou plusieurs psychopathologies qu’il est primordial de traiter avant tout. Se définir transgenre à cet âge constitue souvent une échappatoire et le miroir aux alouettes. En effet, nombre d’adolescentes se déclarant transgenres souffrent d’abord des changements corporels et d’un mal-être typiques de cette période de la vie (la dysphorie pubertaire), d’anxiété, de dépression, ou encore de difficultés sociales parfois liées à un trouble autistique. Et sont souvent tout simplement homosexuelles ou bisexuelles sans l’admettre5.
Dans la majorité des cas, à cet âge, la dysphorie de genre n’est pas le bon (auto)diagnostic, et, souvent, si elle n’est pas suivie de transition, elle disparaît6. D’où l’intérêt de prendre le temps nécessaire à un accompagnement pour confirmer ou infirmer cette impression. Malheureusement, la validation de l’autodiagnostic de dysphorie de genre est devenue la voie normative pour tenter de régler les psychopathologies adolescentes.

Le cadre légal en France

Les traitements hormonaux peuvent être prescrits dès 16 ans, et les opérations chirurgicales à partir de la majorité. Depuis 2022, le suivi psychiatrique n’est plus obligatoire, et la prise en charge est remboursée à 100 % au titre de l’ALD 31 (affection longue durée)7. Des bloqueurs de puberté peuvent être administrés bien avant. Ils sont considérés comme réversibles, mais cela est contesté, car les effets sanitaires peuvent être conséquents à long terme (fragilité osseuse et risque de stérilité notamment)8. Les mineurs doivent obtenir l’accord parental, sauf si le corps médical décide de s’en affranchir9.
Mais la pratique de l’approche affirmative par le corps médical empêche tout diagnostic donc toute réponse appropriée. Et le consentement éclairé d’un mineur est un leurre. Comme celui de parents qui risquent d’être accusés de transphobie et de maltraitance.


La misogynie et l’homophobie intériorisées

Le transgenrisme est construit sur des stéréotypes. Revendiquer une « identité de genre », c’est valider le rôle social assigné à chacun des sexes, se référer voire se conformer aux codes de la masculinité ou de la féminité, donc à des préjugés sexistes. Et ainsi, au sein de la société patriarcale, renforcer la misogynie. Le transgenrisme va à l’encontre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, particulièrement de son article 10 qui requiert « l’élimination de toute conception stéréotypée des rôles de l’homme et de la femme à tous les niveaux10 ».
Audrey A. et Nicolas Casaux analysent : « Tandis que l’essentialisme traditionnel, conservateur, prétend que les femmes sont comme ci ou comme ça, l’essentialisme transidentitaire prétend que les personnes qui sont comme ci ou comme ça sont des femmes11. » Cette position est régressive vis-à-vis des progrès permis par le féminisme.
Par ailleurs, la notion de « non-binarité » est surprenante. Sans doute n’est-il pas excessif de dire que la plupart des personnes ne sont pas binaires, c’est-à-dire ne correspondent pas aux stéréotypes et ne souhaitent pas s’y conformer. Si nous le voulons, nous sommes « libres de genre », a-genre, libres d’être émancipés des valeurs normatives et de choisir un destin social indépendant de notre sexe.

Le transactivisme tente de convaincre les femmes (et de façon symétrique les hommes) que, si tu n’es pas conforme aux stéréotypes féminins, tu n’es pas une femme, tu es trans, donc qu’il faut « transitionner » ! Que simplement se poser la question revient à valider l’existence d’une dysphorie de genre ! Cette tentative d’effacer la réalité du sexe féminin, ce refus d’être une femme ou de son homosexualité résulte aussi de l’intériorisation du sexisme et de l’homophobie12.

Un activisme délétère

Outre l’existence d’un certain narcissisme, d’un phénomène de mimétisme et d’appartenance à un groupe commun au jeune âge auquel apparaissent actuellement le plus ces questionnements, ainsi que la représentation des femmes dans la pornographie et leur vécu du sexisme dans leur propre vie, les adolescentes sont souvent victimes de mentors, particulièrement à l’époque de la généralisation de l’usage d’Internet et de l’ordiphone, notamment des réseaux dits « sociaux ».

Pour imposer ses points de vue transhumanistes, le mouvement militant trans, très prosélyte, utilise un activisme acharné et une violence régulière contre les personnes qui ne partagent pas les mêmes positions : des insultes13, des censures et pressions pour interdire la parole (menaces, annulations de conférences), jusqu’aux violences ou tags appelant au féminicide14, de la part d’hommes (biologiques) bien sûr. Ça ne choque pas ?

Au-delà de ses effets dommageables sur des personnes qui se seraient abstenues d’interventions médicales voire chirurgicales, cet activisme tend à extrémiser les positions des adversaires politiques (la droite) qui mettent alors derrière le wokisme aussi bien les revendications féministes ou homosexuelles relatives à l’égale considération que cet extrémisme trans. Toutes les luttes d’émancipation s’en trouvent affaiblies. Mais la gauche soutient !

L’annihilation de la possibilité du combat féministe

Ce mouvement trans, lorsqu’il concerne la transition masculin vers féminin, peut aussi aboutir à la fin des espaces de non-mixité réservés aux femmes et leur mise à l’écart des podiums des compétitions sportives.
Un homme transidentifié15, en effet, si les règles le permettent, accède aux toilettes, vestiaires, douches et dortoirs voire foyers pour femmes16, et, le cas échéant, est enfermé dans des prisons pour femmes17. Même s’il a conservé ses parties génitales, ce qui est généralement le cas. Pour les féministes, il semble impossible d’accepter cette intrusion qui génère une insécurité et l’invisibilisation des femmes. Si les intérêts des hommes transidentifiés doivent être pris en compte, cela ne peut se faire au détriment de ceux des femmes. Sinon cela sert à assoir la domination masculine.

Dans le fond, l’essentiel du problème vient d’une volonté d’effacer le sexe au profit du genre, que l’on puisse désigner un homme transidentifié comme une « femme trans ». En résulte une disparition des femmes en tant que groupe de personnes, ce qui leur retire toute possibilité de combattre en tant que groupe les discriminations spécifiques et systémiques dont elles sont victimes18. Ne plus pouvoir nommer la réalité des sexes annihile le combat féministe.

Pour ces raisons, le transgenrisme est perçu par certaines femmes – féministes radicales particulièrement – comme antiféministe et fondamentalement rétrograde.

En conclusion

Le respect des individus et de ce qu’ils sont est essentiel. S’il est nécessaire de reconnaître pleinement les personnes réellement dysphoriques de genre, admettre leur souffrance et tenter de les aider à y répondre, il me semble impératif de s’élever contre les diktats d’une minorité agissante, surtout lorsqu’elle promeut, même malgré elle, la société que nous combattons (domination masculine, individualisme néolibéral, extension du capitalisme technologique, etc.).


  1. Il semble qu’aucune statistique fiable n’existe en France, mais différentes sources laissent supposer que le pourcentage de personnes trans avoisine 1 % de la population, proportion plus importante parmi les adolescents, avec environ trois quarts de filles dans cette tranche d’âge. Le nombre d’admis en affection longue durée pour transidentité a été multiplié par 10 entre 2013 et 2020 (« Rapport relatif à la santé et aux parcours de soins des personnes trans », janvier 2022, p. 20 du document (https://urlr.me/N4GFQ) – rapport militant trans-affirmatif).
  2. Abigail Shrier, Dommages irréversibles – Comment le phénomène transgenre séduit les adolescentes, Le Cherche Midi, 2022 [Regency, 2020].
  3. Au sujet de la corrélation avec les psychopathologies, avec chiffres et références, lire Nicole Athea, dans Marie-Jo Bonnet / Nicole Athea, Quand les filles deviennent des garçons, Odile Jacob, 2023.
  4. The trans Train, 2019, documentaire suédois en trois parties (sur YouTube pour sous-titres français https://urlr.me/qRXpN).
  5. Dans ces cas, les traitements médicamenteux et chirurgicaux peuvent être considérés comme des thérapies de conversion consistant à transformer des personnes homosexuelles en simili-hétérosexuelles. En Iran, une fatwa accepte le transgenrisme comme moyen d’invisibiliser l’homosexualité.
  6. Regarder le documentaire britannique Les Enfants trans – Il est temps d’en parler de Stella O’Malley et Olly Lambert, 2018 (Dailymotion https://urlr.me/F9QSj, ou via Invidious https://urlr.me/67xFj). Et, à titre d’exemple, écouter le témoignage de Rose dans le podcast n° 78 de Rebelles du genre (https://urlr.me/ZzrpR).
  7. « Transidentité. Quel parcours médical pour les personnes transgenres dans les Hauts-de-France ? », France 3 Hauts-de-France, 2 mai 2023 (https://urlr.me/h2fQj).
  8. Regarder la deuxième partie de The trans Train, op. cit. (https://urlr.me/b1FSw).
  9. En vertu de l’article L1111-5 du Code de la santé.
  10. Nations Unies, « Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes » (https://urlr.me/YFHWr).
  11. Audrey A. & Nicolas Casaux, Né(e)s dans la mauvaise société – Notes pour une critique féministe et socialiste du phénomène transgenre, Le Partage, 2023 (en librairie ou là : https://urlr.me/hyJ4c).
  12. Pour un point de vue féministe et lesbien, lire Marie-Jo Bonnet, op. cit.
  13. Tu es totalement d’accord avec moi sinon tu es transphobe ! Tu n’utilises pas le bon langage donc tu es transphobe !
  14. « Sauve 1 trans, tue 1 Terf » ou « Kill all Terfs » par exemple. Terf est l’acronyme de Trans exclusionary radical feminist, soit Féministe radicale excluant les trans, expression erronée puisque ces femmes n’excluent pas les trans mais les hommes, et seulement de leurs espaces réservés. Cette insulte sexiste est devenue un appel à la violence. Reem Alsalem, la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les violences envers les femmes et les filles, ses causes et ses conséquences, s’en inquiète (https://urlr.me/BRrmW en anglais, ou https://urlr.me/v1c2d traduit).
  15. Un homme ayant pris une « identité de genre » féminine, un homme trans, mais nommé en novlangue « femme trans ». Les mots « femme » et « homme » font référence au sexe qui est immuable. Si on évoque le genre, il faut utiliser d’autres expressions, par exemple « personne transféminine ». De la confusion entre le sexe et le genre naît une fiction. La falsification du langage résulte d’une volonté de manipulation et doit être combattue.
  16. Jusqu’à vouloir intégrer des associations lesbiennes ! Lire Marie-Jo Bonnet, op. cit.
  17. Et peut-être n’imaginez-vous pas que La France insoumise puisse proposer un amendement allant dans ce sens (https://urlr.me/Z3NTW) !
  18. Cette confusion engendre la fin de mesures statistiques fiables sur les écarts de salaires entre les sexes (réels), sur les violences faites aux femmes (biologiques), etc.

Pour aller plus loin :
Je recommande la lecture du livre très documenté Né(e)s dans la mauvaise société d’Audrey A. & Nicolas Casaux (réf. en note 11).

[Article refusé par La Trousse corrézienne]

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