#logiciel-libre

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Éditorial de septembre 2021

#art #art_libre #artiste #artlibre #cc-by-sa #chanson #copyleft #creative-commons #creative_commons #creativecommons #culture #culture-libre #culture_libre #culturelibre #francophone #français #gnu #gnu-linux #gnulinux #gpl #informatique-musicale #informatique_musicale #informatiquemusicale #libre #libre-art #linux #linux-mao #linux_mao #linuxaudio #linuxmao #logiciel-libre #logiciel_libre #logiciellibre #mao #mao-linux #mao_linux #maolinux #musicien #musiciens #musique #musique-libre #musique_libre #numerique #productionmusicale

En ce début du mois de septembre 1458, Jehan et Geoffroy cheminaient depuis trois jours, en provenance de la ville d'Agen, en direction de la cité de Toulouse où ils étaient attendus pour animer les noces d'un riche négociant.

La mule, chargée de leurs bagages, du luth et de la viole semblait montrer quelques signes d'épuisement, en cette douce fin de journée, aussi s'étaient-ils arrêtés pour la nuit au coeur d'un verger abandonné.

Les deux musiciens avaient évoqué, non sans inquiétude, la traversée, prévue pour le lendemain, du pays de Malbourg.

Depuis des années, troubadours et bateleurs évitaient scrupuleusement ce secteur dont le Maître, Sieur Sénèstre, avait aboli musique et théatre, après le décès accidentel de sa fille, dix ans auparavant. Incapable de surmonter son chagrin, le Maître avait sombré dans l'aigreur et dans l'amertume, privant ainsi son peuple des quelques distractions qui rendaient sa laborieuse vie rurale moins triste et moins éprouvante.

Ainsi Jehan et Geoffroy envisageaient-ils, autour d'un feu de bois, les différentes options de contournement du pays de Malbourg. Vers l'Est, une journée supplémentaire de marche en terrain accidenté et vers l'Ouest, un cheminement en terrain plat mais un détour de plus de deux jours.

Ils en étaient là de leur conversation lorsque surgit de la haie ceinturant le verger, un groupe d'hommes, de femmes et d'enfants en haillons, la mine sombre et le regard triste.

Passée la première frayeur, voyant qu'aucune intention belliqueuse n'animait le petit groupe, Jehan convia près du feu de branchages un homme agé qui paraissait être le meneur de la petite troupe. Ce dernier expliqua à quel point le pays de Malbourg, dont ils étaient originaires, se languissait d'être privé de musique et comment les villageois alentour se laissaient mourrir de désolation et de désespoir, laissant des lignées sans enfants s'éteindre, des fermes à l'abandon et des récoltes sans moissons.

Ces pauvres hères, tous marqués par la misère, la tristesse et les privations, avaient amené des paniers de victuailles et un tonnelet de vin âpre mais fruité, offrandes qu'ils proposèrent en échange de quelques airs de musique dont ils étaient si cruellement privés depuis trop longtemps.

Malgré les fatigues du voyage, les deux musiciens attendris sortirent leurs instruments du paquetage, s'accordèrent puis improvisèrent un répertoire où il ne fut question que de fête, de joie, de danse, de soleil et d'amour.

Ces réjouissances improvisées durèrent toute la nuit et, au petit matin, tous les visages étaient souriants, béats, les corps s'étaient dénoués et tous dansaient, comme envoutés, autour des braises mourantes.

Au printemps suivant, le bruit avait courru dans tout le Pays d'Oc que Sieur Sénèstre avait été déposé par une jacquerie. Il aurait pris la fuite, ses soldats ayant déposé leurs armes dès les premiers sursauts de la révolte, prenant ainsi le parti des villageois assoiffés de rythmes et de mélodies tout comme eux-mêmes.

De retour de Toulouse, Jehan et Geoffroy firent une halte en Pays de Malbourg où ils festoyèrent 4 nuits et 5 jours, accueillis comme des princes par des villageois enthousiastes et joyeux, qui leur exposèrent leurs projets vers un avenir libre et autonome.

Jehan rédigea en 1472 un traité de théorie musicale où, il évoquait clairement le pouvoir libérateur de la musique. L'ouvrage fut interdit par les autorités civiles et cléricales.

Jehan et Geoffroy poursuivirent leurs périples occitans toute leur vie durant, entre fêtes villageoises, places de marché ou noces bourgeoises et c'est à côté d'une petite chapelle dominant le Maubourg qu'ils reposent en paix.

C'est la tradition orale qui, jusqu'à nos jours, a transmis à l'inconscient des artistes l'enseignement censuré de Johan : la musique est émancipatrice.

Mais vous le saviez déjà, n'est-ce pas ?...

librazik@framasphere.org

Nouveautés LibraZiK - septembre 2021

#art #art_libre #artiste #artlibre #cc-by-sa #chanson #copyleft #creative-commons #creative_commons #creativecommons #culture #culture-libre #culture_libre #culturelibre #debian #francophone #français #french #gnu #gnu-linux #gnulinux #gpl #informatique-musicale #informatique_musicale #informatiquemusicale #librazik #libre #libre-art #linux #linux-mao #linux_mao #linuxaudio #linuxmao #logiciel-libre #logiciel_libre #logiciellibre #mao #mao-linux #mao_linux #maolinux #musicien #musiciens #musique #musique-libre #musique_libre #numerique #productionmusicale

Salut les LibraZiK-os.

Pas de nouveau billet de blog depuis le 30 mars. La raison principale à cela est que que j'ai accepté un nouveau boulot (pas grand chose à voir avec l'informatique, les logiciels libres, linux, ou encore la MAO) et que ça me laisse moins de temps. Celles et ceux qui suivent le projet de près savaient que je continuais à faire avancer les choses et que je mettais à jour quelques éléments importants de LibraZiK-3 lorsqu'il le fallait. Ci-dessous, un résumé des choses qui se sont passées sur le projet ces 5 derniers mois.

splash.png, mars 2021

Musiques faites avec LibraZiK-3 : Beaucoup de musiques faites dernièrement avec LibraZiK, et ça me rempli de joie que les gens l'utilisent pour de vrai, pour réellement faire de la musique. Il est probable que d'autres morceaux aient été fabriqués avec LibraZiK durant ces mois, mais que je n'en ai pas été averti. Dans un tel cas, n'hésitez pas à me... Lire Nouveautés LibraZiK - septembre 2021

metaludo@diaspora-fr.org
thierrybayoud@pod.g3l.org

Vivre libre au 21e siècle (ou le leurre du progrès technologique)

Ysabeau nous parle de ce livre, co-écrit avec Léa Deneuville, dans une note de lecture postée sur linuxfr.org : https://linuxfr.org/users/ysabeau/journaux/une-ch-tite-note-de-lecture-pour-la-fin-de-semaine

Si ce bouquin vous tente, sachez qu'il peut être commandé auprès de votre libraire adorée.

#lecture #essai #liberté #littérature #logiciel #logiciel-libre #démocratie

linuxmao@framasphere.org

Éditorial d'août 2021

#art #art_libre #artiste #artlibre #cc-by-sa #chanson #copyleft #creative-commons #creative_commons #creativecommons #culture #culture-libre #culture_libre #culturelibre #francophone #français #gnu #gnu-linux #gnulinux #gpl #informatique-musicale #informatique_musicale #informatiquemusicale #libre #libre-art #linux #linux-mao #linux_mao #linuxaudio #linuxmao #logiciel-libre #logiciel_libre #logiciellibre #mao #mao-linux #mao_linux #maolinux #musicien #musiciens #musique #musique-libre #musique_libre #numerique #productionmusicale

Ce mois 07 qui vient de s’écouler, je l’ai consacré à numériser l’ensemble des enregistrements dont je disposais. Prises en répètes, maquettes et quelques captations de concerts.

Et qui dit mois 07, le hasard a ainsi fait les choses, dit K7 !

Ouaip, repiquer des K7 sur disque dur. Un taf à temps plein, je vous l’assure !

1 - rembobiner. Un café, une clope ou un article de blog et clac, on arrive enfin à l’amorce. Prêt !

2 - ajuster les niveaux en faisant défiler, à droite et à gauche guetter les crêtes sur l’ensemble de la prise, ajuster les niveaux sur les entrées droite et gauche de la carte-son.

3 - rembobiner, juste pour revenir au début. Clope, encore ?

4 - pour être sûr, est-ce que j’ai bien mis le Dolby, la bonne position de K7 (FE, CR, ferrochrome,…) ?

5 - option rembobiner si 4 = false puis paramétrer les switches.

6 - caler la K7 juste après l’amorce mais de façon à ce qu’il y ait un blanc au démarrage,

7 – relâcher la pause sur le logiciel d’enregistrement et lancer la lecture sur la K7.

Là, ça y est ! C’est numérisé, ouf !

C’est ainsi que je mesure à quel point nous sommes gâtés pour disposer de tous ces merveilleux outils, tous à portée de main, au gré de nos fantaisies, tout de suite, si facilement.

Alors, n’hésitons plus. Créons, composons, chantons, jouons, enregistrons, mixons tout l’été et même bien plus après !

Ah j'oubliais de vous dire !

Le son dominant de ces archives fastidieusement compilées c'est :

SCHHHHHSCHHHHHHSCHHHHSCHHHHSCHHHH avec quelques bruits vaguement instrumentaux en arrière-plan et une voix fantomatique...

cedupropre@diaspora-fr.org
piyou@framasphere.org

Internet c’est bien, en libre c’est encore mieux - Quimper du 28 au 31/07/2021

Le Centre des Abeilles organise quatre jours de conférence et ateliers sur des sujets variés «pour ne plus se sentir démuni‧e avec le numérique». Les ateliers qui suivent les conférences permettent de mettre rapidement la théorie en pratique.

Jeudi 29/07 : ordiphone, outils pour bibliothécaires, cloud avec les chatons,

vendredi 30/07 : jeux vidéos, donnée de santé, annoncer des évènements, cookies, vie privée, travailler à plusieurs, apéro-discut

samedi 01/08 : numérique et climat, install partie

et des ateliers pour les enfants le matin.

Le programme complet est là : Entrée Libre du 28 au 31 juillet 2021

et les conférences sont enregistrées et diffusées en direct, grâce à PennarWeb, c’est ici : https://www.pennarweb.org/


Et pour ceux qui veulent savoir pourquoi «les Abeilles» alors que c’est une histoire de castors, c’est par là : histoire du centre


#Quimper #Cornouaille #internet #Mobilizon #smartphone #climat #installparty #cloud #logiciel-libre #jeux #vie-privée

thierrybayoud@pod.g3l.org

Notre documentaire, intitulé LoL - Logiciel Libre, une affaire sérieuse, a été sélectionné par le Festival du Film Vert, qui se déroulera, principalement à Genève, du 4 septembre au 17 octobre 2021.

https://www.festivaldufilmvert.fr/fr/films/lol-affaire-serieuse-0

Si vous souhaitez organiser des projections de ce film, n'hésitez pas à vous mettre en contact avec moi. Pour plus d'informations : http://www.gigowattfilm.com/coffre/fiction/doc-lol

#film #documentaire #genève #logiciel #logiciel-libre #informatique #numérique

linuxmao@framasphere.org

Éditorial de juillet 2021

#art #art_libre #artiste #artlibre #cc-by-sa #chanson #copyleft #creative-commons #creative_commons #creativecommons #culture #culture-libre #culture_libre #culturelibre #francophone #français #gnu #gnu-linux #gnulinux #gpl #informatique-musicale #informatique_musicale #informatiquemusicale #libre #libre-art #linux #linux-mao #linux_mao #linuxaudio #linuxmao #logiciel-libre #logiciel_libre #logiciellibre #mao #mao-linux #mao_linux #maolinux #musicien #musiciens #musique #musique-libre #musique_libre #numerique #productionmusicale

L'esprit un peu confus, Djihème abordait l'été 1971 de ses 17 ans avec enthousiasme mais aussi quelques doutes et interrogations.

Ses goûts musicaux du moment oscillaient entre le rock puissant et agressif des Stones, de LedZep, Deep Purple et autres Who, et les ballades folk qui naissaient sous ses doigts de guitariste cantonné, faute de moyens, à une vieille acoustique à cordes nylon.

Sur son cyclomoteur arnaché comme un cheval de bât, sac à dos et housse de guitare arrimés à un échaffaudage de cornières boulonnées au porte-bagages, il roulait de Lyon vers la Drome, impatient d'y honorer le rendez-vous fixé de longue date, durant l'année scolaire, avec copines et copains d'adolescence.

Les retrouvailles, autour du feu de bois central de ce modeste campement de canadiennes, furent généreusement arrosées.Le lendemain, la petite colonie passablement vaseuse établit puis travailla un répertoire hétéroclite.

Le projet : silloner Drome et Ardèche en vélo, cyclo, auto-stop et y passer ces deux mois d'été avec, pour uniques ressources, quatre voix, deux guitares, un harmonica et un tambourin.

L'accueil dans les villages fut variable. La petite troupe vêtue à l'afghane, à l'indienne, bigarrée, trouée, rapiécée ne se fondait pas toujours dans la couleur locale, souvent à dominante grise ou sépia. Fantaisies vestimentaires et cheveux longs se heurtaient souvent à des préjugés d'un autre temps.

Le fond de chapeau qui devait assurer la subsistance, la manche, se révélait souvent misérable et ne permettait qu'un maigre repas de pâtes et de fruits locaux.

La maréchaussée, parfois appelée à la rescousse par un commerçant incommodé, chassait les importuns et dressait un PV de mendicité assorti d'une amende de 50 Francs.

Dormir sur la route, loin du campement, nécessitait de l'astuce, de la débrouillardise et de l'inventivité. Les rencontres, lors des périples en auto-stop, furent parfois assorties de l'hospitalité d'une nuit, avec douche et petit déjeuner, l'ensemble dans une débauche de musiques et de chants.

A son retour, Djihème savait que sa vie n'aurait plus jamais la même saveur. Ses doutes, ses incertitudes s'étaient dissipés. Pop, rock, folk, plus rien n'importait excepté jouer, jouer, jouer. Quels que soient les accents, les styles, les chapelles, seule comptait désormais La Musique qui serait à jamais sa ligne, sa destinée.

Djihème vit toujours à Lyon. Il y promène sa grande carcasse de vieux rocker, son étui de basse à la main, son crâne maintenant dégarni coiffé d'un étrange et vieux chapeau cabossé, celui-là même qui avait assuré sa subsistance et scellé son destin, en cet été de 1971...

fredo@framasphere.org

Diaspoharm

Comment les réseaux sociaux alternatifs nourrissent notre addiction

Il est une opinion commune selon laquelle les réseaux sociaux alternatifs et décentralisés (Diaspora, Hubzilla, Mastodon,...) permettraient de sortir du système de surveillance de masse. Ils ont bien des avantages sur les plate-formes mainstream : l'accès au code-source, la décentralisation, l'absence d’algorithmes de suggestions, l'aspect réellement communautaire et pas de rétention des données. Ces quelques points, et j'en oublie peut-être, sont bien des avancées souhaitables en terme de vie privée, mais ça s'arrête à la vie privée. En dehors du fait que cela nécessite aussi une éducation (ne doutons pas que les géants du web aient mis en place des robots pour récolter un maximum d'infos sur les pages publiques des réseaux alternatifs), cela ne permet pas de guérir de la maladie que les GAFAM ont volontairement imposée au public depuis quelques années : l'addiction aux écrans.

L'autre point essentiel, qui est de libérer notre cerveau de l'addiction à la dopamine et autres phénomènes induits par les réseaux sociaux modernes, n'est pas au programme. Quand on arrive sur ces plate-formes alternatives, il est possible d'être moins stimulé que sur Facebook par exemple, mais cela n'est qu'une conséquence des quelques points cités au dessus. Rien n'est fait dans l'interface pour sortir de l'addiction au flux de scroll infini, aucune incitation à ralentir pour faire des commentaires réfléchis au lieu de réactions à chaud, pas d'éducation à la dynamique des rumeurs, entre autres problèmes qui existent probablement ici et dont je n'ai pas encore conscience.

L'addiction aux réseaux sociaux est devenue un problème énorme. Avons-nous réellement besoin de reproduire le flux incessant des notifications ? Penser de nouveaux outils de partage radicalement différents de ce que nous proposent les GAFAM me semble une priorité. Reprenons entièrement le contrôle de notre vie numérique, revenons à des interfaces simples, pourquoi pas carrément moches mais fonctionnelles comme celle d'Audacity en passe d'être "modernisée" et rendue lucrative par Muse Group, dénonçons l'influence des interfaces sur notre cerveau, favorisons enfin l'émergence de la liberté de penser par des communautés accueillantes et ouvertes à la remise en question.

Est-il possible d'avoir une pensée libre et autonome alors que notre cerveau est constamment occupé à recevoir sa dose de dopamine ? Alors qu'il contribue à endormir notre corps sur un fauteuil dernier cri, pouvons-nous parler de logiciel libre ?

#diaspora #logiciel-libre #FOSS #linux #hubzilla #mastodon #gnusocial #GAFAM #addiction #facebook #partage #design #UI #UX

linuxmao@framasphere.org

Éditorial de juillet 2021

#art #art_libre #artiste #artlibre #cc-by-sa #chanson #copyleft #creative-commons #creative_commons #creativecommons #culture #culture-libre #culture_libre #culturelibre #francophone #français #gnu #gnu-linux #gnulinux #gpl #informatique-musicale #informatique_musicale #informatiquemusicale #libre #libre-art #linux #linux-mao #linux_mao #linuxaudio #linuxmao #logiciel-libre #logiciel_libre #logiciellibre #mao #mao-linux #mao_linux #maolinux #musicien #musiciens #musique #musique-libre #musique_libre #numerique #productionmusicale

L'esprit un peu confus, Djihème abordait l'été 1971 de ses 17 ans avec enthousiasme mais aussi quelques doutes et interrogations.

Ses goûts musicaux du moment oscillaient entre le rock puissant et agressif des Stones, de LedZep, Deep Purple et autres Who, et les ballades folk qui naissaient sous ses doigts de guitariste cantonné, faute de moyens, à une vieille acoustique à cordes nylon.

Sur son cyclomoteur arnaché comme un cheval de bât, sac à dos et housse de guitare arrimés à un échaffaudage de cornières boulonnées au porte-bagages, il roulait de Lyon vers la Drome, impatient d'y honorer le rendez-vous fixé de longue date, durant l'année scolaire, avec copines et copains d'adolescence.

Les retrouvailles, autour du feu de bois central de ce modeste campement de canadiennes, furent généreusement arrosées.Le lendemain, la petite colonie passablement vaseuse établit puis travailla un répertoire hétéroclite.

Le projet : silloner Drome et Ardèche en vélo, cyclo, auto-stop et y passer ces deux mois d'été avec, pour uniques ressources, quatre voix, deux guitares, un harmonica et un tambourin.

L'accueil dans les villages fut variable. La petite troupe vêtue à l'afghane, à l'indienne, bigarrée, trouée, rapiécée ne se fondait pas toujours dans la couleur locale, souvent à dominante grise ou sépia. Fantaisies vestimentaires et cheveux longs se heurtaient souvent à des préjugés d'un autre temps.

Le fond de chapeau qui devait assurer la subsistance, la manche, se révélait souvent misérable et ne permettait qu'un maigre repas de pâtes et de fruits locaux.

La maréchaussée, parfois appelée à la rescousse par un commerçant incommodé, chassait les importuns et dressait un PV de mendicité assorti d'une amende de 50 Francs.

Dormir sur la route, loin du campement, nécessitait de l'astuce, de la débrouillardise et de l'inventivité. Les rencontres, lors des périples en auto-stop, furent parfois assorties de l'hospitalité d'une nuit, avec douche et petit déjeuner, l'ensemble dans une débauche de musiques et de chants.

A son retour, Djihème savait que sa vie n'aurait plus jamais la même saveur. Ses doutes, ses incertitudes s'étaient dissipés. Pop, rock, folk, plus rien n'importait excepté jouer, jouer, jouer. Quels que soient les accents, les styles, les chapelles, seule comptait désormais La Musique qui serait à jamais sa ligne, sa destinée.

Djihème vit toujours à Lyon. Il y promène sa grande carcasse de vieux rocker, son étui de basse à la main, son crâne maintenant dégarni coiffé d'un étrange et vieux chapeau cabossé, celui-là même qui avait assuré sa subsistance et scellé son destin, en cet été de 1971...

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Éditorial de juin 2021

#art #art_libre #artiste #artlibre #cc-by-sa #chanson #copyleft #creative-commons #creative_commons #creativecommons #culture #culture-libre #culture_libre #culturelibre #francophone #français #gnu #gnu-linux #gnulinux #gpl #informatique-musicale #informatique_musicale #informatiquemusicale #libre #libre-art #linux #linux-mao #linux_mao #linuxaudio #linuxmao #logiciel-libre #logiciel_libre #logiciellibre #mao #mao-linux #mao_linux #maolinux #musicien #musiciens #musique #musique-libre #musique_libre #numerique #productionmusicale

"Dans ce qui fut ma poche

Et qui n’est plus qu’un trou

Je n’ai plus un sou..."

L’autocar redescendait prudemment les monts d’Auvergne. 1963, première d’une longue série de retours de colo, pour ce gosse de huit ans. Il avait passé trois semaines, loin de chez lui, à jouer au football le matin, avec, après la sieste obligatoire : option football et, pour occuper l’heure de temps libre, chaque soir : football !

"Mes meilleurs habits

Ne sont que des haillons

Mes chaussures n’ont plus

Semelles ni talons..."

Alors, imaginez, lorsque l’on n’apprécie ni le football, ni les cabanes que l’on construit chaque année au même endroit préparé à cet effet par un agriculteur qui loue à l’année l’emplacement, ni les moulins de carton que l’on fait tourner au maigre fil du ruisselet local, à quel point ce petit air peut vous sauver la mise, vous offrir une diversion, vous faire reprendre espoir en l’avenir qui se profile, dès que l’on se sera extrait du skaï moite de ce siège d’autocar.

"Mais pourtant le monde est beau

Dans les arbres là-haut

Chantent les oiseaux"

Et tout ce joli chœur à l’unisson, sans canon, sans harmonie, tout primal, tous ces copains sur le point de se séparer sans plans de retrouvailles, c’est peut-être aussi cela qui vous donne le goût de la musique, un jour, il y a longtemps, quand on était minots.

Musique, c'est rien, c'est tout, c'est La Musique !

linuxmao@framasphere.org

Éditorial de juin 2021

#art #art_libre #artiste #artlibre #cc-by-sa #chanson #copyleft #creative-commons #creative_commons #creativecommons #culture #culture-libre #culture_libre #culturelibre #francophone #français #gnu #gnu-linux #gnulinux #gpl #informatique-musicale #informatique_musicale #informatiquemusicale #libre #libre-art #linux #linux-mao #linux_mao #linuxaudio #linuxmao #logiciel-libre #logiciel_libre #logiciellibre #mao #mao-linux #mao_linux #maolinux #musicien #musiciens #musique #musique-libre #musique_libre #numerique #productionmusicale

"Dans ce qui fut ma poche

Et qui n’est plus qu’un trou

Je n’ai plus un sou..."

L’autocar redescendait prudemment les monts d’Auvergne. 1963, première d’une longue série de retours de colo, pour ce gosse de huit ans. Il avait passé trois semaines, loin de chez lui, à jouer au football le matin, avec, après la sieste obligatoire : option football et, pour occuper l’heure de temps libre, chaque soir : football !

"Mes meilleurs habits

Ne sont que des haillons

Mes chaussures n’ont plus

Semelles ni talons..."

Alors, imaginez, lorsque l’on n’apprécie ni le football, ni les cabanes que l’on construit chaque année au même endroit préparé à cet effet par un agriculteur qui loue à l’année l’emplacement, ni les moulins de carton que l’on fait tourner au maigre fil du ruisselet local, à quel point ce petit air peut vous sauver la mise, vous offrir une diversion, vous faire reprendre espoir en l’avenir qui se profile, dès que l’on se sera extrait du skaï moite de ce siège d’autocar.

"Mais pourtant le monde est beau

Dans les arbres là-haut

Chantent les oiseaux"

Et tout ce joli chœur à l’unisson, sans canon, sans harmonie, tout primal, tous ces copains sur le point de se séparer sans plans de retrouvailles, c’est peut-être aussi cela qui vous donne le goût de la musique, un jour, il y a longtemps, quand on était minots.

Musique, c'est rien, c'est tout, c'est La Musique !

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Éditorial de mai 2021

#art #art_libre #artiste #artlibre #cc-by-sa #chanson #copyleft #creative-commons #creative_commons #creativecommons #culture #culture-libre #culture_libre #culturelibre #francophone #français #gnu #gnu-linux #gnulinux #gpl #informatique-musicale #informatique_musicale #informatiquemusicale #libre #libre-art #linux #linux-mao #linux_mao #linuxaudio #linuxmao #logiciel-libre #logiciel_libre #logiciellibre #mao #mao-linux #mao_linux #maolinux #musicien #musiciens #musique #musique-libre #musique_libre #numerique #productionmusicale

Michel est un retraité heureux, paisible. Nous avons longtemps parlé motos lorsque nous prenions un café ensemble, au village, chaque dimanche.

Au fil des mois, nos sujets de conversation ont glissé des deux roues vers les six cordes.

Michel me raconta que, lorsqu’il était gosse, à la toute fin des années 50, ses parents ne possédaient qu’un unique disque, une compilation des ouvertures d’opéras de Mozart. Chaque passage de cette rondelle, sur l’énorme poste de TSF-tourne-disques, l’emplissait de félicité, et sa joie de voir son père, si austère, mimer la direction de l’orchestre était sans égale.

Au début des années 60, maman écoutait, sur le transistor de la cuisine, le florilège de tubes de ces années yéyé. Dans ce flux ininterrompu, Michel repéra assez tôt les quelques rares diffusions de tubes anglo-saxons, Beatles, Rolling Stones, Bob Dylan, Animals, Who, puis leurs adaptations françaises. Richard Anthony, Johnny Halliday, Joe Dassin, etc..., et Hugues Auffray. C’est en apercevant ce dernier, sur le téléviseur familial, que lui prit l’envie impérieuse d’apprendre la guitare et de ne plus porter que des blue-jeans.

Sa grand-mère lui offrit, pour ses 14 ans, une guitare classique et un blue-jean de surplus militaire US qui lui bleuissait genoux et mollets. Ainsi équipé, Michel entama un long périple immobile de deux années, seul dans sa chambre, ses doigts rivés aux six cordes de son instrument, empilant, progrès après progrès, de nouvelles découvertes et apprentissages.

Il y avait dans son lycée une cave où chaque élève pouvait disposer de deux amplis, d’une antique guitare électrique pailletée argent, d’une basse pourrie à trois cordes et de quelques fûts et cymbales fendus. Vint alors le temps des groupes et des prestations en public, mariages, boums, soirées dansantes chics, animations de bars et autres fêtes privées. Michel découvrait un sentiment étrange : la joie !

Monte de cordes métal auxquelles sa guitare espagnole ne résista pas. Qu’à cela ne tienne ! Expédition à Paris pour acquérir une première guitare folk, après avoir touché un chiche salaire de vendangeur.

Dans les années qui suivirent, auto-stop direction Paris (en ce temps-là pas d’internet), achats d’un micro-rosace puis d’une électrique japonaise rouge, une copie d’américaine célèbre, à brancher sur la vieille TSF familiale.

Années 70-80, boulots alimentaires, groupes, répétitions, concerts, valse des instruments vendus, échangés, essayés, disséqués, pour enfin trouver, par hasard, à force de fréquentation assidue, un boulot de vendeur à Pigalle. Un magasin d’amplis, de guitares et basses, un vrai coin de paradis, pour Michel.

Heureuses années 90 puis fin de l’épisode parisien après faillite, licenciement et chômage.

Michel décide de quitter la capitale et retourne s'installer dans sa campagne. Il devient routier, un étui de guitare sur la couchette du 40 tonnes, passe ses week-ends dans sa grange, avec ou sans potes, à produire des décibels, enregistrer, mixer, répéter, fait quelques scènes, toujours avec la même joie.

Vieilli, un peu dur d'oreille après ces années de boucan, Michel garde le doigt et le neurone agile.

Dimanche dernier, masqués, un gobelet de café à la main, sous un timide soleil d'avril devant le tabac-presse, rituel dominical, je lui demandais :

  • Michel, des regrets ?

  • moi ? Tu rigoles, jamais !

  • ben nous non plus, Michel, jamais !

marcuslibre@diaspora-fr.org

Salut tout le monde,

Je suis #nouveauici mais pas complétement nouveau sur Diaspora

Je revenais sur Framasphere après un petit temps d'absence et du coup, j'ai migré dans la foulée 😀
(Pour ceux qui veulent, voici mon compte sur Framasphere qui est le même pseudo : marcuslibre)

Mes centres d'intérêts passent par tout ce qui touche à la philosophie du #libre et donc
les #logiciel-libre #gnu-linux la #monnaie-libre ...

Mais aussi #internet la #liberté (qu'on a plus depuis un certain temps) la #mer les #randos, les bons #piques-niques les #apéros l’ #humour bref la vie quoi 😉

Sinon, comme moi et les présentations ça fait 2, si vous avez des questions ben ... n'hésitez pas 😊

A bientôt

linuxmao@framasphere.org

Éditorial de mai 2021

#art #art_libre #artiste #artlibre #cc-by-sa #chanson #copyleft #creative-commons #creative_commons #creativecommons #culture #culture-libre #culture_libre #culturelibre #francophone #français #gnu #gnu-linux #gnulinux #gpl #informatique-musicale #informatique_musicale #informatiquemusicale #libre #libre-art #linux #linux-mao #linux_mao #linuxaudio #linuxmao #logiciel-libre #logiciel_libre #logiciellibre #mao #mao-linux #mao_linux #maolinux #musicien #musiciens #musique #musique-libre #musique_libre #numerique #productionmusicale

Michel est un retraité heureux, paisible. Nous avons longtemps parlé motos lorsque nous prenions un café ensemble, au village, chaque dimanche.

Au fil des mois, nos sujets de conversation ont glissé des deux roues vers les six cordes.

Michel me raconta que, lorsqu’il était gosse, à la toute fin des années 50, ses parents ne possédaient qu’un unique disque, une compilation des ouvertures d’opéras de Mozart. Chaque passage de cette rondelle, sur l’énorme poste de TSF-tourne-disques, l’emplissait de félicité, et sa joie de voir son père, si austère, mimer la direction de l’orchestre était sans égale.

Au début des années 60, maman écoutait, sur le transistor de la cuisine, le florilège de tubes de ces années yéyé. Dans ce flux ininterrompu, Michel repéra assez tôt les quelques rares diffusions de tubes anglo-saxons, Beatles, Rolling Stones, Bob Dylan, Animals, Who, puis leurs adaptations françaises. Richard Anthony, Johnny Halliday, Joe Dassin, etc..., et Hugues Auffray. C’est en apercevant ce dernier, sur le téléviseur familial, que lui prit l’envie impérieuse d’apprendre la guitare et de ne plus porter que des blue-jeans.

Sa grand-mère lui offrit, pour ses 14 ans, une guitare classique et un blue-jean de surplus militaire US qui lui bleuissait genoux et mollets. Ainsi équipé, Michel entama un long périple immobile de deux années, seul dans sa chambre, ses doigts rivés aux six cordes de son instrument, empilant, progrès après progrès, de nouvelles découvertes et apprentissages.

Il y avait dans son lycée une cave où chaque élève pouvait disposer de deux amplis, d’une antique guitare électrique pailletée argent, d’une basse pourrie à trois cordes et de quelques fûts et cymbales fendus. Vint alors le temps des groupes et des prestations en public, mariages, boums, soirées dansantes chics, animations de bars et autres fêtes privées. Michel découvrait un sentiment étrange : la joie !

Monte de cordes métal auxquelles sa guitare espagnole ne résista pas. Qu’à cela ne tienne ! Expédition à Paris pour acquérir une première guitare folk, après avoir touché un chiche salaire de vendangeur.

Dans les années qui suivirent, auto-stop direction Paris (en ce temps-là pas d’internet), achats d’un micro-rosace puis d’une électrique japonaise rouge, une copie d’américaine célèbre, à brancher sur la vieille TSF familiale.

Années 70-80, boulots alimentaires, groupes, répétitions, concerts, valse des instruments vendus, échangés, essayés, disséqués, pour enfin trouver, par hasard, à force de fréquentation assidue, un boulot de vendeur à Pigalle. Un magasin d’amplis, de guitares et basses, un vrai coin de paradis, pour Michel.

Heureuses années 90 puis fin de l’épisode parisien après faillite, licenciement et chômage.