#mère

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UNE VIE QUI S'EFFONDRE

La rentrée des classes eut lieu le matin. J'allai à l'école en suivant le conseil de Nani :
« Pour aimer l'école, il faut chasser de ton esprit tous ses points négatifs et te concentrer uniquement sur la raison pour laquelle tu y vas. »

Le midi, Maman vint me chercher et me ramena à la maison. Caki et Nani devaient revenir du lycée vingt minutes plus tard, ce qui laissait à Maman le temps de préparer le repas.

Dans la cuisine, je regardais silencieusement Maman qui se concentrait sur son nouvel emploi du temps et sur ses casseroles quand Nani arriva tout à coup.

Maman lui demanda :
« Ben, comment ça se fait que t'es déjà là ? »

Nani répondit, tout excitée :
« J'ai couru pendant tout le chemin : j'avais hâte que Doudoune me raconte sa première matinée d'école. »

Nani se tourna vers Doudoune et lui demanda :
« Alors, raconte ! C'était bien, l'école ? »

Doudoune, c'était moi.

Pauvre Nani ! Elle était si fière que sa Doudoune allât à l'école ! Du coup, je décidai de reporter à plus tard ce que j'avais à dire et répondis :
« Oui. »

Ma voix tremblante, mon absence de sourire et les larmes que je n'arrivais pas bien à contenir jetèrent quand même un froid. Maman détacha son attention de ses casseroles et Nani me demanda d'un ton hésitant :
« Alors, tantôt, t'y retournes ?
- Non, pas tantôt,
expliquai-je. J'irai plutôt demain. »

En fait, il était tout à fait hors de question que je retournasse dans cette école, même pas pour faire plaisir à ma famille, même pas pour une heure. Tout ce que je pouvais faire, c'était leur dire, genre :
« J'irai plus tard… j'irai un autre jour… on verra… »
reculer l'échéance jusqu'à ce que cette histoire d'école tombât dans l'oubli.

Alors, un jour, je leur en reparlerais. Je leur dirais :
« Tu te souviens, l'école ? C'était pas pour moi, tu sais »

Maman et Nani insistèrent :
« Tantôt aussi, faut y aller. »

Cela dura ainsi un long moment. Leur entêtement me faisait beaucoup souffrir. Les longues heures que je venais de passer dans cette école m'avaient fait tant de mal ! J'avais besoin d'aller dans ma chambre, de m'allonger, de fermer les yeux et de me dire :
« C'est fini. Tout va bien. »

Maman et Nani continuaient à me tarauder pour que j'acceptasse d'y retourner. Pour mettre fin à ce tourment, je demandai explicitement :
« Chuis pas obligée, d'y aller ?
- Non, l'école maternelle, c'est pas obligatoire. »

répondit Nani.

Ouf ! Quel soulagement, enfin ! Je n'avais plus qu'à conclure :
« Alors, j'y vais pas. »

Avant de parler, j'avais besoin de reprendre mes esprits et de respirer. J'étais encore sous le choc.

Pendant ce temps-là, j'entendis Maman dire à Nani :
« Ben non, faut pas lui dire ça. »
me replongeant dans l'angoisse.

Mon Dieu ! Qu'elle était lourde !

Moi, je savais que je n'étais pas obligée d'aller à l'école ; c'est ce qui avait été convenu. Vu ce qui se passait dans l'école maternelle, je ne pouvais pas accepter d'y retourner. Il fallait que Maman se mît ça dans la tête, que ça lui plût ou non. C'est comme ça, il y a des choses qu'on ne peut pas accepter.

Je la regardai droit dans les yeux et reformulai ma question :
« Chuis pas obligée d'y aller, à l'école ? »

Elle se mit à tergiverser, à dire je ne sais quoi, un blabla quelconque.

Je reformulai ma question :
« Chuis pas obligée d'y aller, à l'école ? »

Elle ne voulait pas répondre franchement. Elle cherchait à me faire craquer pour que je cédasse.

Oui, bien sûr, j'avais les nerfs qui lâchaient, étant donné ce que j'avais vécu tout au long de la matinée et subissant, maintenant, la menace d'y retourner.

J'explosai :
« Même si tu me donnes une fessée pour me faire dire que je veux bien retourner dans l'école maternelle, je le dirai pas. Chuis pas obligée d'y aller, à l'école ? »

Nani s'interposa :
« Oh non, Maman ! Lui donne pas de fessée, pas aujourd'hui, quand même ! »

N'ayant plus d'autre moyen de pression, Maman me répondit :
« Si, c'est obligé. Faut y aller. »

Je sentis en moi un effondrement total. Nani me retint pour ne pas que mon corps s'écroulât sur le sol.

Maman demanda :
« Qu'est-ce qui s'est passé ? Explique ! »

Je voulais en finir. Ressasser cette histoire par-dessus le marché, c'était au-dessus de mes forces. Pourtant, il fallait que je parvinsse à répondre à la question de Maman. C'était ma seule chance de faire respecter mon choix.

Il s'était passé beaucoup de choses qui me donnaient envie de pleurer mais il ne fallait pas que je pleurasse si je voulais arriver à parler. Il fallait que j'allasse à l'essentiel, que je dénonçasse le plus grave.

Oh ! je savais bien ce que c'était, le plus grave. J'ouvris la bouche pour l'exprimer mais aucun son ne put sortir de ma gorge.


SEX AND DESTROY un nouveau son rock ?
1ère partie : DATE ET LIEU DE NAISSANCE
Chapitre 4 : Les garçons de la maternelle
section 9 sur 10


#école #liberté #conflit #mère #garçon

angeliqueandthehord@diaspora-fr.org

LE BON USAGE DE L'AMITIÉ

Je ne croyais pas pouvoir faire comprendre cela à la fille du rocher. Je n'avais même pas essayé. Cependant, quand elle m'avait dit :
« T'as qu'à y aller, sur ton tourniquet… »
je m'étais mise à penser tout haut, debout à côté d'elle. Pendant ce temps-là, elle était restée accroupie, la tête baissée, remuant la terre avec son seau. Je croyais qu'elle ne m'écoutait même pas, que je n'avais plus qu'à m'en aller…

Elle se leva soudain, me prit la main et me dit :
« Alors, viens ! Entre dans mon jeu ! C'est facile : fais comme moi et répète ce que je dis ! »

C'est ainsi qu'elle devint mon amie.

Plus tard, Maman m'appela parce qu'il était l'heure de rentrer à la maison pour goûter. Avant de partir, je souhaitai retourner auprès de mon amie pour lui dire au revoir et l'embrasser, comme il est d'usage entre amis. Maman me le permit, à condition que je me dépêchasse.

Je courus vers la fille du rocher et la pris dans mes bras. De son côté, elle se dégagea promptement de mon embrassade, me jeta un regard trouble et me demanda :
« Qu'est-ce qui te prend ?
- Ben, je viens te dire au revoir parce qu'il faut que je rentre à la maison pour goûter. »

répondis-je.

En fait, ce qui l'avait choquée, ce n'était pas la raison de mon départ.

« Pourquoi je t'embrasserais ? J'te connais pas ! »
me dit-elle.

« Ben si, c'est moi ! On a joué ensemble. Tu te rappelles pas ? »

Je n'y comprenais rien. Je regardai autour de moi pour m'assurer qu'il n'y avait pas là une autre fille qui lui ressemblait. Où était passée mon amie ?

Finalement, j'eus la confirmation que c'était bien elle quand je l'entendis répéter ce qu'elle m'avait dit tout à l'heure :
« Je joue avec tous les enfants que je rencontre sur mon rocher, un jour toi, un jour quelqu'un d'autre… »

Elle ajouta alors :
« …mais j'embrasse pas tout le monde et n'importe qui. J'embrasse seulement ma mère. »

Derrière moi, au loin, une voix appela :
« Angélique ! Angélique ! »

C'était ma mère qui me pressait de revenir.

Désemparée, je redescendis du rocher en pleurant. Ce que voyant, ma mère gronda :
« Tu ne vas tout de même pas faire une comédie pour rentrer, non ?
- Èe veut pas m'embrasser, èe m'connait pas ; j'suis pas son amie. »

expliquai-je au milieu de mes sanglots.

Ayant vu la scène de loin, la dame, à qui Maman avait adressé la parole à notre arrivée, appela sa fille et s'enquit de la raison de mes pleurs.

Gentiment, elle dit à sa fille, en parlant de moi :
« Eh bien, embrasse la petite fille ! »

La fille du rocher eut un geste de recul et regarda sa mère avec un air interrogateur, comme s'il lui eut paru que m'embrasser fût contraire aux usages.

La dame précisa dans un sourire :
« Par politesse, ça se fait. »

Comme si une barrière de passage à niveau venait d'être levée, la fille s'avança et me fit la bise.

La dame se baissa vers moi et me dit :
« Tu veux être son amie ? Elle s'appelle Caroline. Tu t'en souviendras ? »

C'était quand j'avais quatre ans et demi.


SEX AND DESTROY un nouveau son rock ?
1ère partie : DATE ET LIEU DE NAISSANCE
Chapitre 4 : Les garçons de la maternelle
section 5 sur 10


#amitié #politesse #enfance #bise #mère

mimoutte@diaspora.psyco.fr

#news #courrier #lettre #Russie #Ukraine #babouchkas #mère #jeunesse #guerre #stratèges #mywork #myteste

Lettre aux Babouchkas

Je pense à vous là bas résistants au chaos et moi ici impuissante, dérisoire avec mes pansements contre les bombes. L’EST, l’URSS a été pendant très longtemps pour moi une terra incognita lointaine onirique, propice à l’imaginaire : la Taïga, les champs de neige, les steppes, les forêts de bouleaux, Leningrad, La Neva, La balalaïka, les Isbas, les troïkas, les poupées russes, les babouchkas et bien sur l’héroïsme de la révolution.. J’aimais ce pays lointain si différent du mien, Pouchkine, Tolstoï, Dostoïsvski … Mais voilà le temps est passé, la rêverie n’est plus d’actualité surtout aujourd’hui où le pays plus près que jamais nous assaille. Le livre d’images se referme et la fureur s’impose. Un passé incongru ressurgit du 19° siècle que je croyais révolu en Europe, que je pensais naïvement contraire aux bons usages de « notre civilisation avancée, policée ». Mais Le Napoleon d’Abel Gance, en embuscade, est toujours vivant avec sa boulimie de conquêtes, de misère et de morts. Faut-il que le sang coule encore sur les escaliers d’Odessa ? Que se révolte le Potemkine ? Toujours les mêmes histoires de nation en danger, de civilisation à imposer, de liberté à conquérir, de jeunesses sacrifiées, sous couvert de quelques variantes économiques, énergétiques….. sordides. C’est peut-être notre destin consenti de laisser nos vies manipulées entre les mains expertes des stratèges de toutes obédiences !!!
Mais comme vous, je ne veux pas m’y résoudre. Nous sommes tous prisonniers de cette horreur mortifère, de cette épouvante guerrière. Les mots sont devenus dérisoires face à l’effroi qui me saisit, tant ma faiblesse est grande face aux forces destructrices toujours en présence qui dominent le monde. Je veux croire encore et encore à la victoire des citronniers sur les bulldozers. Mireille MOUTTE

mimoutte@diaspora.psyco.fr

#news #courrier #lettre #Babouchkas #mère #Russie #Ukraine #Europe #guerre #stratèges #jeunesse #histoire #résistants #vie #mywork #mytexte

**Lettre aux Babouchkas—

Je pense à vous là bas résistants au chaos et moi ici impuissante, dérisoire avec mes pansements contre les bombes. L’EST, l’URSS a été pendant très longtemps pour moi une terra incognita lointaine onirique, propice à l’imaginaire : la Taïga, les champs de neige, les steppes, les forêts de bouleaux, Leningrad, La Neva, La balalaïka, les Isbas, les troïkas, les poupées russes, les babouchkas et bien sur l’héroïsme de la révolution.. J’aimais ce pays lointain si différent du mien, Pouchkine, Tolstoï, Dostoïsvski … Mais voilà le temps est passé, la rêverie n’est plus d’actualité surtout aujourd’hui où le pays plus près que jamais nous assaille. Le livre d’images se referme et la fureur s’impose. Un passé incongru ressurgit du 19° siècle que je croyais révolu en Europe, que je pensais naïvement contraire aux bons usages de « notre civilisation avancée, policée ». Mais Le Napoleon d’Abel Gance, en embuscade, est toujours vivant avec sa boulimie de conquêtes, de misère et de morts. Faut-il que le sang coule encore sur les escaliers d’Odessa ? Que se révolte le Potemkine ? Toujours les mêmes histoires de nation en danger, de civilisation à imposer, de liberté à conquérir, de jeunesses sacrifiées, sous couvert de quelques variantes économiques, énergétiques….. sordides. C’est peut-être notre destin consenti de laisser nos vies manipulées entre les mains expertes des stratèges de toutes obédiences !!!
Mais comme vous, je ne veux pas m’y résoudre. Nous sommes tous prisonniers de cette horreur mortifère, de cette épouvante guerrière. Les mots sont devenus dérisoires face à l’effroi qui me saisit, tant ma faiblesse est grande face aux forces destructrices toujours en présence qui dominent le monde. Je veux croire encore et encore à la victoire des citronniers sur les bulldozers. Mireille MOUTTE

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Articles, livres, discours : nous avons exhumé 25 ans de sorties sexistes d'Éric Zemmour

par #NoémieLair, la rédaction numérique de #FranceInter

Éric Zemmour se prépare à déclarer sa candidature à la présidentielle. Nous avons plongé dans ses (nombreuses) archives. De son ouvrage "Le premier sexe" jusqu'à ses débats récents sur #CNews, nous faisons remonter des dizaines de déclarations misogynes. Ce foisonnement montre un Zemmour obnubilé par les femmes.
Les citations d'Éric Zemmour que nous avons exhumées ne sont que la partie émergée d'un immense iceberg sexiste.
Les citations d'Éric Zemmour que nous avons exhumées ne sont que la partie émergée d'un immense iceberg sexiste. © DR / Captures d'écran Youtube / AFP
Tout le monde a en tête les quelques sorties machistes d'Éric Zemmour qui ont défrayé la chronique ces dernières années. Le travail de fourmi que nous avons mené pour exhumer les écrits et les déclarations #misogynes du polémiste depuis 25 ans, montre que ces citations sont la partie émergée d'un immense iceberg #sexiste. Nous avons lu ses livres, ses articles du Figaro, nous avons écouté ses interviews en France et à l'étranger, regardé ses discours et ses débats sur CNews. Une plongée dans ces archives met au jour une obsession des femmes, ces "machines à castrer", comme il l'écrit dans son ouvrage "Le premier sexe" (Denoël, 2006).

#ÉricZemmour trouve que "les grands génies" sont des "hommes". Et quand les femmes jouent au football, ce n'est plus du football. Il reconnaît qu'il lui est désagréable d'être jugé par une femme. Un livre raconte qu'il a refusé d'être dirigé par une femme. Il défend une forme de "violence" dans les "rapports sexuels" entre hommes et femmes. Il est nostalgique de l'époque où "le jeune chauffeur de bus" pouvait "glisser une main concupiscente sur un charmant fessier féminin" sans risquer des poursuites. Il accuse une journaliste politique d'avoir couché avec ses sources. Il accuse les femmes ministres d'avoir couché pour être nommées. Il a des doutes sur ce qu'a réellement enduré Jacqueline Sauvage. Il regrette qu'on ne puisse plus faire "de plaisanteries graveleuses dans les bureaux". etc. etc.

Le camp #Zemmour veut mettre sous le tapis ces déclarations. Car le machisme du candidat est aussi son talon d'Achille. Un sondage Ifop pour le magazine "Elle" publié le 28 octobre indique que 12% des femmes sondées se prononcent en faveur d'Éric Zemmour pour la présidentielle. Chez les hommes, ils sont 17%. C'est l'écart le plus grand entre les opinions des femmes et des hommes pour tous les candidats testés. Preuve que le sujet inquiète dans ses rangs, une vaste opération de communication a été menée ce jeudi sur les réseaux sociaux, sous le mot-dièse #LesFemmesAvecZemmour. Dans chacun des posts, des femmes prennent position en faveur du presque candidat à la présidentielle.

L'agilité des militants zemmouristes sur les réseaux sociaux a permis de faire monter le hashtag en tête des trending topics sur Twitter. À 17 heures, #LesFemmesAvecZemmour avait généré plus de 20.000 tweets, selon le décompte de l'application Visibrain pour France Inter. "Ça cartonne", se félicite ce jeudi soir auprès de France Inter Samuel Lafont, responsable des réseaux sociaux de l'équipe d'Éric Zemmour, qui balaie d'un revers de manche notre question sur les déclarations sexistes : "Ça ne m'intéresse pas." Il préfère retenir "la mobilisation" qui "a explosé" aujourd'hui et qui va "continuer dans les prochains jours". Également interrogé, Antoine Diers, le porte-parole, affirme qu'"Éric Zemmour a répondu 1.000 fois sur ce sujet". Il faudra en faire plus pour faire oublier des dizaines de déclarations sexistes.

Les femmes font "la fiesta" pendant la guerre
Pour Éric Zemmour, le point de bascule de la société française a eu lieu lors de la Première puis de la Seconde Guerre mondiale lorsque les hommes ont été "dévirilisés". C'est tout l'objet de son livre "Le premier sexe" (Denoël), paru en 2006. Durant ces périodes, les hommes sont fragilisés par la guerre, la vie dans les tranchées... mais aussi par l'attitude des femmes : "La virilité n'est plus héroïsée, mais elle est oubliée, meurtrie, avilie. Par les ordres imbéciles de l’état-major, par la boue des tranchées comme par la fiesta à l’arrière", écrit Éric Zemmour.

Quand ils reviennent de la guerre, ils découvrent que les femmes se sont bien amusées à l’arrière pendant qu’eux souffraient.
Dans une interview sur KTOTV, le 23 juin 2009 (à la 15ème minute), il explicite son propos. Au sujet de la "crise d’identité masculine", il dit : "Tous les hommes sont réquisitionnés. Les femmes sont seules et donc libres. Tous les hommes sont transformés en larves humaines parce que la guerre de 1914 est une guerre de rats, ils sont dans des tranchées, ils ne sont plus les héros qu’ils furent jadis en faisant la guerre. Et quand ils reviennent de la guerre, ils découvrent que les femmes se sont bien amusées à l’arrière pendant qu’eux souffraient. Ils sont humiliés par le rôle qu’on leur a fait tenir."

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Rebelote lors de la Seconde Guerre mondiale. Toujours sur KTOTV (à 18'40), Éric Zemmour se réfère aux "Années érotiques" (Albin Michel, 2008) de Patrick Buisson et raconte : "Il explique bien que dès 1940, les femmes échappent aux hommes français car ils sont vaincus, prisonniers donc humiliés. Il y a dès juin 1940 une contrepèterie qui court les rues de Paris et qui est : 'La femme française conservera toujours son cœur aux vaincus.' Patrick Buisson explique très bien comment le soldat allemand sera le vecteur de l’émancipation de la femme française - car la femme française, en masse, ira aux vainqueurs, aux soldats allemands - et comment elle s’émancipera comme ça du Français et comment en 1945 elle recommencera avec le soldat américain. Et c’est comme ça qu’on peut expliquer les fameuses opérations de tontes des femmes qui est une tentative par les résistants de reprendre en main symboliquement le corps des femmes qui leur a échappé pendant cinq ans."

Les femmes élues grâce au "droit de cuissage"
L'un des enseignements de son ouvrage "Le premier sexe" est que les femmes et le pouvoir ne vont pas de pair. D'abord, selon lui, beaucoup n'atteignent le pouvoir que grâce à leurs relations avec des hommes. "On pourrait compter sur les doigts d’une main les femmes politiques, de stature nationale, qui ne soient pas passées dans les bras de l’un des trois monarques français de ces trente dernières années : Giscard, Mitterrand, Chirac. Et la loi sur la parité a décentralisé le droit de cuissage politique, surchargeant les listes pour les élections municipales et régionales d’épouses et de maîtresses. Mais il paraît que cela ne se dit pas", écrit-il.

L’archaïsme a du bon.
Cette vision archaïque de la société, il l'assume. Comme lors de ce débat sur la parité en politique avec l'éditorialiste Christophe Barbier sur ITélé en janvier 2006 :

— Christophe Barbier : "Tu veux les [les femmes, NDLR] laisser dévolues à des tâches qui les empêchent de faire de la politique ? Le domus pour les femmes et la cité pour les hommes ?"
— Éric Zemmour : "Ça ne me gène pas."
— Christophe Barbier : "C’est une répartition des tâches qui me semble un tout petit peu archaïque."
— Éric Zemmour : "Et alors ? L’archaïsme a du bon."

Le pouvoir "s'évapore" au contact des femmes
Au contact des femmes, le pouvoir "s'évapore", affirme Éric Zemmour le 27 septembre dernier sur LCI. Dans "Le premier sexe", il écrit : "Les femmes investissent la politique au moment où il y a de moins en moins de pouvoir et de moins en moins d’argent, à une époque où le marché et la transparence gagnent du terrain chaque jour", écrit-il. "Comme l’a dit cruellement François Hollande : 'Désormais, tout le monde peut être président de la République, puisque Jacques Chirac l’a été.' Alors, monsieur tout le monde peut aussi être une dame. C’est sans doute la raison profonde pour laquelle il y a pléthore de candidats en perspective de la présidentielle de 2007", poursuit le polémiste.

C'est quand la politique n'a plus la réalité du pouvoir et qu'aucun présidentiable ne surnage que la présence d'une femme à l'Élysée devient une hypothèse envisageable, à défaut d'être crédible.
"À droite comme à gauche, aucun présidentiable ne s’impose vraiment, personne n’est au-dessus du lot. C’est pourquoi aussi sans doute pour la première fois la question des femmes candidates se pose. Ségolène Royal à gauche, Michèle Alliot-Marie à droite, se poussent du col présidentiel. Leur crédibilité de chef d’État est proche de zéro mais les sondages sont bons. (...) C’est justement quand la politique n’a plus la réalité du pouvoir et qu’aucun présidentiable - à la manière d’un Pompidou, d’un Giscard ou d’un Mitterrand - ne surnage que la présence d’une femme à l’Élysée devient une hypothèse envisageable à défaut d’être crédible."

Sur LCI, il explique qu'il existe "des valeurs féminines et des valeurs masculines qui sont accolées aux femmes et aux hommes". Des valeurs "qui pouvaient êtres portées par les femmes mais aussi par les hommes", précise-t-il. Les valeurs féminines sont selon lui "la paix, le consensus, la conciliation" et quand elles dominent, "comme c’est le cas depuis 20 ans, les féministes nous disent que c’est formidable et que la société va être mieux, moi je dis non, c’est une catastrophe pour la société quand ces valeurs féminines dominent".

Elles n’expriment pas le pouvoir, elles n’incarnent pas le pouvoir, c’est comme ça. Le pouvoir s’évapore dès qu’elles arrivent.
Cinq ans plus tôt, toujours face à Ruth Elkrief mais sur BFMTV, il affirme "qu’il y a un lien entre le pouvoir et la virilité". Alors que cinq femmes sont en lice pour la mairie de Paris, la journaliste interroge le polémiste : "Le pouvoir ne doit pas rester seulement dans la main des hommes ?" "Bien-sûr que si", répond Éric Zemmour. "Sinon il se dilapide. Les femmes sont les régentes, dans l’histoire de France cela a toujours été comme ça. Elles n’expriment pas le pouvoir, elles n’incarnent pas le pouvoir, c’est comme ça. Le pouvoir s’évapore dès qu’elles arrivent. Attention, il y a des exceptions. Je parle de domination, c'est-à-dire du féminin et du masculin. Le masculin est lié au pouvoir. Il peut y avoir des femmes qui exercent le pouvoir parce qu’elles ont des valeurs masculines. Les valeurs féminines sont incompatibles avec l’incarnation du pouvoir."

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Le "port phallique" de Ségolène Royal
Celle qui trouve grâce à ses yeux est Ségolène Royal. La socialiste a un "port phallique", "une allure très virile, masculine", "elle a une autorité naturelle", dit-il en mars 2006 sur le plateau de la RTS. Dans un article publié en février de la même année dans Le Figaro et intitulé "Les secrets de la popularité de Ségolène Royal", il note toutefois que "'Ségolène'" ne vend rien d’autre que sa 'féminité' ; les sondés n’achètent rien d’autre. Longtemps, la femme fut rejetée pour son sexe par le cénacle des présidentiables [...]. Désormais, la stigmatisation a changé de camp ; la femme est plébiscité uniquement parce qu’elle est une femme."

Soyez rassurés toutefois, si Éric Zemmour accède au pouvoir, les femmes trouveront leur place dans les ministères. "Je suis pour la compétence. Je suis contre la parité obligatoire, la discrimination positive. C’est idiot, s’il y a plus de femmes compétentes il y aura plus de femmes. Pourquoi il n’y en aurait pas ?" répond-il en septembre dernier à Ruth Elkrief. Un passage dont il fait la pub sur ses réseaux sociaux, à la différence de ses sorties déclamées quelques minutes plus tôt sur la "catastrophe" qui touche la société quand les "valeurs féminines dominent".

Les femmes ne font pas du football
Pour que la politique reste de la politique, il faut éviter de la mettre entre les mains des femmes, selon Éric Zemmour. Et son raisonnement est le même concernant le football. Mesdames, pas touche à la balle. Dans l'émission 19 heures Punchline sur CNews, le 24 juin 2019, il dit à propos des footballeuses : "Elles ne jouent pas au football, ce n’est pas du football. Mais ce n’est pas grave, ma fille jouait au football quand elle avait dix ans, je trouvais ça très mignon. Maintenant elle fait de la danse, c’est quand même un peu plus conforme à ce qu’elle est."

Je leur interdis nullement de jouer au football mais on n’appelle pas ça du football.
Mais comme toujours, Éric Zemmour a une explication derrière ses formules percutantes. "Les physiques ont une influence et les stéréotypes sont la sagesse millénaire des êtres humains [...]. Je leur interdis nullement de jouer au football mais on n’appelle pas ça du football", expose-t-il.

Dans Le #Figaro quelques jours plus tôt, il écrivait déjà, sarcastique : "Celui qui oserait émettre la moindre réserve sur le spectacle offert serait immédiatement cloué au pilori. Ringard, #misogyne, #macho, réac [...] Enfin, le pire serait d’avouer qu’on n’a pas envie de voir des filles en crampons, qu’on a une autre idée de la féminité, et on sera alors empaillé vivant dans le musée des horreurs."

Pour avoir des informations, les femmes journalistes couchent
Le plus connu et marquant reste sans doute cet échange entre la journaliste Gaël Tchakaloff, venue parler de son nouveau livre sur la présidentielle et le polémiste dans "Zemmour & Naulleau" sur Paris Première, en avril 2017 :

— Éric Zemmour : "Quand je vous lisais, je pensais à la phrase de Kierkegaard qui disait 'L'homme est raison, la #femme est substance'. Vous êtes l’incarnation paroxystique caricaturale de ce que j’appelle le journalisme féminin, c'est-à-dire que vous ressentez, vous aimez, vous sentez, vous embrassez, vous cajolez et vous pénétrez ou vous êtes pénétrée - c’est comme ça que commence votre livre, c’est pour ça que je le dis - et ce ne sont que émulsion sentimentale et psychanalytique à foison. Votre livre est tout ce que je déteste."

— Gaël Tchakaloff : "Vous n’avez rien compris à la #politique alors."

— Éric Zemmour : "J’ai tout compris, vous n’étiez pas née quand je suivais les politiques. Je les connais un peu mieux que vous les politiques."

— Gaël Tchakaloff : "Je ne crois pas non."

— Éric Zemmour : "Non mais moi je ne couche pas avec."

Quand Éric Zemmour refuse d'être dirigé par une femme
Dans "Le radicalisé" (Seuil, 2021), le journaliste Étienne Girard revient sur un épisode de la carrière de journaliste d'Eric Zemmour. "À Judith Waintraub, pressentie, au début des années 1990, pour diriger le service politique du Quotidien de Paris, il oppose un argument d’un autre âge : 'De nous tous, tu es sans doute la plus capable, mais jamais je ne me ferai diriger par une femme.'" , rapporte Étienne Girard.

Le journaliste souligne qu'Éric Zemmour raille le couple alors que "l'intéressé, lui-même en couple depuis l’âge de vingt-trois ans, confesse avoir très peu profité de la révolution sexuelle. Ses meilleurs amis en rigolent. C’est comme s’il y avait deux #Zemmour, le Zemmour fantasmé, #mâle alpha à la James Bond, et le Zemmour du réel, bien moins sûr de lui, volontiers en recherche de compassion féminine. Sa recherche effrénée de succès s’inscrirait dans cette quête de lui-même."

Il lui est désagréable d'être jugé par une femme*
La féminisation de l'homme et de la société en général ne plait pas à Éric Zemmour. Écrire les professions au féminin est donc exclu pour lui. Et quand une femme s'oppose à lui, lui tient tête, ça ne lui plait pas non plus. L'exemple le plus éloquent de #machisme est ce passage de son livre "La France n’a pas dit son dernier mot", quand il raconte son procès de janvier 2011 pour "provocation à la discrimination raciale". Il écrit :

"Le président du tribunal est une femme ; le procureur également. La plupart des avocats de mes accusateurs aussi. Sous leur robe noire en guise d’uniforme prestigieux d’une autre époque, elles portent des vêtements de médiocre qualité à l’étoffe fatiguée, sont coiffées à la hâte, maquillées sans soin ; tout dans leur silhouette, dans leurs attitudes, leur absence d’élégance, dégage un je-ne-sais-quoi de négligé, de laisser-aller, de manque de goût. On voit au premier coup d’œil que ces métiers – effet ou cause de la #féminisation – ont dégringolé les barreaux de l’échelle sociale. Il flotte une complicité entre elles, proximité de sexe et de classe. Je découvrirai tout au long des deux jours de procès avec une surprise mâtinée d’agacement que le procureur et les avocates de la partie civile sont à tu et à toi ; entre chaque interruption de séance, elles n’hésiteront pas à échanger confidences et plaisanteries, comme si elles prenaient entre copines un chocolat chez Angelina."

Tu sais, c’est toujours comme ça dans les guerres. Les femmes pleurent.
Idem lorsqu'il évoque #CéciliaRagueneau, directrice de la rédaction d’i-Télé en 2014, les propos sont acerbes : "Elle m’avait invité à déjeuner. Elle avait alors déployé tout le charme dont son physique est capable." Puis, "#Ragueneau se rua vers moi et m’apostropha : 'Ce que tu as dit est indigne. Tu as fait pleurer ma secrétaire qui est sénégalaise.' Je ne pus m’empêcher de lui répondre sur un ton ironique, et un brin condescendant : 'Tu sais, c’est toujours comme ça dans les guerres. Les femmes pleurent.' Mon mépris affiché la transforma en bouledogue, la bave aux lèvres."

En mars 2006, lorsque #ClémentineAutain lui tient tête dans #ToutLeMondeEnParle, il se révèle incapable de s'adresser à la femme politique directement, dit "elle" alors qu'elle se trouve en face de lui, à tel point qu'il se fait rabrouer par #ThierryArdisson.

"Les grands génies sont hommes"
Pour Éric Zemmour, "les femmes ont une forme d’intelligence différente de celle des hommes. Et les grands génies sont hommes. Je sais que ça ne se dit pas mais c’est la vérité", dit-il lors d'une interview réalisée dans le cadre du documentaire de #Jean-FrançoisFerrillon, "Images de femmes ou le corset social, sorti en 2011 (6'15). "C’est-à-dire que ceux qui osent transgresser sont des hommes, pas des femmes, c’est comme ça. À part de rarissimes exceptions, qui existent évidemment. C’est aux femmes de se poser la question. Elles n’ont pas la même forme d’intelligence que les hommes, pas la même forme d’approche des choses que les hommes", poursuit-il. À la question "pourquoi ?", il répond "Il faut demander au bon dieu."

La nostalgie du "Soit un homme, pas une gonzesse !"
Avec Éric Zemmour, les femmes ne doivent pas aller sur le terrain des hommes et inversement. Dans "Le premier sexe", il semble ainsi nostalgique de "la vieille incantation séculaire : 'Sois un homme, pas une gonzesse !'" À cause de la perte de #virilité des hommes, de la montée en puissance de la femme, de la société de consommation, les hommes ont adopté des pratiques de femmes, selon l'écrivain. Dans son ouvrage, il s'étonne du nombre d'hommes qui s'épilent. Interrogé à ce sujet sur la RTS, en mars 2006, il explique qu'il voit cela comme "un symptôme" auquel s'ajoute le fait que "quand on demande aux hommes s’ils voudraient être enceints, 40% répondent oui". Pour #ÉricZemmour, "c’est une catastrophe" pour les femmes parce qu'elles "ne reconnaissent plus leurs hommes", "au début, cela les a amusées, intéressées, elles avaient une deuxième mère à la maison qui s’occupait des enfants comme elles, elles avaient un sentiment de liberté". Ce changement est aussi "terrible pour les hommes parce qu’ils sont aliénés, ils n’ont plus leur discours, ils ne savent plus réellement qui ils sont".

On transforme l’homme en deuxième #mère et à partir de là, il n’a plus le rôle du #père.
"Vous ne pensez pas que c’est une bonne chose que les hommes s’occupent de leurs enfants autant que les femmes ?", l'interroge alors le journaliste Patrick Fischer. "C’est une vraie catastrophe", répond Éric Zemmour. Il prend l’exemple d’un père qui s’occupe de sa petite fille dans le TGV pendant que la mère lit son livre et expose : "Bienheureuse la petite fille qui a son père présent mais ça ne veut pas dire bienheureuse la petite fille qui a son père qui se prend pour une deuxième mère parce que les ravages psychanalytiques après... vous n’imaginez même pas [...]. Si l’homme devient une deuxième mère, il ruine toute la mécanique mise à jour par Freud, c'est-à-dire que la mère est l’amour inconditionnel parce qu’elle porte l’enfant. Le père est l’interdit, la loi, la sortie vers le monde. Si on change ça, c’est une catastrophe."

C'est à ce sujet qu'Éric Zemmour a eu un vif échange avec le comédien Francis Huster en mars 2006 dans Tout le monde en parle, sur France 2 :

— Éric Zemmour : "On transforme l’homme en deuxième mère et à partir de là, il n’a plus le rôle du père."
#FrancisHuster : "Tu penses que le rôle d’un homme ce n’est pas de faire ce travail-là ? Alors c’est que tu n’aimes pas ton enfant."
— Éric Zemmour : "Je ne te permets à pas de dire ça."
— Francis Huster : "Parce que tu penses qu’une femme doit nettoyer un enfant parce qu’un homme ne le fait pas ?"
— Éric Zemmour : "Absolument ! Parce que le père a un autre rôle." [...]
— Francis Huster : "Un homme est un être d’amour et je ne vois pas pourquoi une femme doit avoir une partie…"
— Éric Zemmour : "C’est tellement les lieux communs qu’on entend depuis 20 ans. Vous répétez le discours dominant comme une machine." [...]
— Francis Huster : "Tu as des enfants ?"
— Éric Zemmour : "Évidemment que j’ai des enfants."
— Francis Huster : "Raconte-moi, quand ils étaient bébés tu faisais quoi ? Tu laissais à ta femme le soin de tout faire ?"
— Éric Zemmour : "Mais bien sûr et alors ? Parce que le père a un autre rôle, doit être l’extérieur, l’ouverture sur le monde, la compétition, la lutte pour qu’il reconquiert sa mère."

Après un discours du même type dans Soir 3, en mars 2006, la journaliste Roselyne Febvre l'interroge amusée : "Vous êtes le dernier homme ?" Éric Zemmour répond : "Vous êtes flatteuse ! J’essaye ! Moi aussi je suis touché par la féminisation, comme tout le monde. Mais j’essaye de résister, je suis peut-être un peu plus conscient que les autres."

Homme fidèle, homme faible
Autre théorie développée dans "Le premier sexe" par Éric Zemmour : l'homme peut être infidèle, cela est même bénéfique pour lui comme pour sa femme. "Un garçon ça va, ça vient ; un garçon ça entreprend, ça assaille et ça conquiert, ça couche sans aimer, pour le plaisir et pas pour la vie", écrit-il. "Ca prend et ça jette, un garçon, ça goûte sans s’engager, c’est dans le multiple et non dans l’unique, Casanova plutôt que la princesse de Clèves."

Il a été interrogé à ce sujet par #PatrickFischer sur la RTS en mars 2006 (à 5'50) :

— Éric Zemmour : "On a expliqué aux jeunes qu’il fallait aimer pour désirer, ce qui est un comportement classiquement féminin. Et j’explique que dans la psychologie masculine, si un homme aime il a beaucoup de mal à désirer, en clair à bander. C’est la psychologie masculine qui est comme ça. Alors évidemment ça pose des problèmes aux femmes et aux hommes."
— Patrick Fischer : "Ce n’est pas un peu primaire ?"
— Éric Zemmour : " Les hommes sont très primaires. Nous avons un cerveau archaïque, reptilien et il faut en tenir compte. À vouloir le nier nous créons des générations d’impuissants, d’homosexuels et de divorcés."
— Patrick Fischer : "Vous ne pensez pas que les années de féminisme ont permis justement à l'homme de dépasser ce stade primaire et que l’homme qui écoute les femmes est un peu moins primaire que tel que vous le décrivez ?"
— Éric Zemmour : " Il est moins primaire mais il est impuissant. Quel est le résultat ?"
— Patrick Fischer : "C’est vous qui le dites."
— Éric Zemmour : " Non, ce sont les statistiques et les sexologues qui débordent de malades. C’est le divorce qui n’a jamais été aussi massif. Vous ne vous êtes jamais demandé la concomitance entre la féminisation de l'homme et la massification du divorce ? Les femmes s'en vont. Ce sont les femmes qui demandent le divorce."

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Du sexe "viril" à la défense des hommes accusés de viol
Plus encore que l'infidélité, Éric Zemmour défend un acte sexuel "viril". Invité sur la RTS à s'expliquer sur ses propos dans "Le premier sexe" au sujet de l’homme vu comme "un prédateur sexuel, un conquérant", il explique penser "qu’il y a de la violence dans le rapport sexuel entre hommes et femmes, c’est une violence civilisée". Puis il indique qu'il faut "qu’il soit un prédateur sexuel civilisé. Il y a une attente de virilité, une attente de violence."

Dans "Le premier sexe", il raconte que les féministes "ont toujours considéré, en le disant ou sans oser le dire, la pénétration comme une conquête, une invasion, un viol même lorsqu’elle est consentie. Ce qui n’est d’ailleurs pas faux. Tous les mots du vocabulaire viril qui évoquent l’acte sexuel ont un rapport avec la force et la tromperie : prendre, posséder, baiser, niquer, sauter."

DSK, menottes derrière le dos entre deux cops new-yorkais, marchant tête baissée, (...) c’est une #castration de tous les hommes français.
Alors que les femmes ne s'étonnent pas d'être violentées. Dans son dernier ouvrage, "La France n’a pas dit son dernier mot" (Rubempré, 2021), Éric Zemmour prend la défense de deux hommes accusés de viol : Dominique #Strauss-Kahn et #TariqRamadan. "'Camba' [Cambadélis NDLR] sait exactement ce qu’il faisait la nuit du 14 mai 2011 où Nafissatou Diallo fut percutée par DSK", écrit Éric Zemmour sans détour. "Je m’enhardis à rappeler à Camba ma démonstration : dans une société traditionnelle, l’appétit sexuel des hommes va de pair avec le pouvoir ; les femmes sont le but et le butin de tout homme doué qui aspire à grimper dans la société. Les femmes le reconnaissent, l’élisent, le chérissent", poursuit-il.

Puis : "DSK, menottes derrière le dos entre deux cops new-yorkais, marchant tête baissée, c’est un renversement de mille ans de culture royale et patriarcale française. C’est une castration de tous les hommes français. Le séducteur est devenu un violeur, le conquérant un coupable. ‘L’homme à femmes’ était loué pour sa force protectrice, il est enfermé et vitupéré pour sa violence intempérante."

Dans le cas de Tariq Ramadan, le polémiste reconnait ne rien savoir de cette histoire mais "demeure convaincu qu’il est tombé dans un piège". "Les jeunes femmes qui l’accusent expliquent qu’elles ne peuvent se détacher de lui, que son aura les fascine, que son intelligence les ensorcelle, qu’il en profite pour les manipuler à sa guise." La faute aux femmes donc.

Ses doutes sur ce qu'a vécu #JacquelineSauvage
Les femmes violentées responsables de leurs violences. C'est une autre supposition qu'expose Éric Zemmour lorsqu'il évoque l'affaire Jacqueline Sauvage. Là encore, il reconnait ne pas connaître l'affaire quand il est interrogé à ce sujet sur CNews le 31 octobre 2014, quelques jours après la condamnation à dix années de réclusion de la mère de famille pour avoir tué son mari. Pour rappel, Jacqueline Sauvage et ses filles l'accusaient de violences physiques et d'inceste. En plateau, alors que l'éditorialiste #NicolasDomenach s'étonne du "nombre de femmes battues qui est hallucinant" et du "nombre de femmes qui portent plainte, 20 %..." Éric Zemmour rétorque : "C’est les chiffres des associations qui disent n’importe quoi."

Il y a différentes façons d’être cruel, la #violence physique n’est pas la seule façon d’être cruel.
Et sans connaître l'affaire, il se permet de déplacer le sujet sur celui de la peine de mort. "Je vois bien la récupération qu’il y a derrière par des associations qui tentent depuis des années de montrer un paysage assez simple, binaire entre la femme éternelle victime et l’homme éternel bourreau. Je ne sais rien de pourquoi l’homme était violent comme ça. Je ne sais pas pourquoi la femme est restée comme ça pendant 47 ans. Ce que je sais c’est qu’il y a une récupération des associations féministes depuis des décennies qui tendent à développer que l’homme est un bourreau par essence [...]. Moi je crois qu’il n’y a pas de bourreau et qu’il n’y a pas de victime. Il y a différentes façons d’être cruel, la violence physique n’est pas la seule façon d’être cruel", dit-il, en précisant, "je ne parle pas de cette affaire là".

En 2016, après avoir pris connaissance de l'affaire, son opinion est toujours la même. Alors que #FrançoisHollande a accordé la grâce présidentielle à Jacqueline Sauvage, Éric Zemmour s'étonne dans un billet sur RTL qu'elle n'ait jamais porté plainte, qu'elle ait tiré "trois balles dans le dos" de son mari, que ses filles aient "révélé les actes incestueux dont ce serait rendu coupable leur père 35 ans plus tôt qu’après la mort de celui-ci". "Révélé ou inventé ? Mémoire réelle ou mémoire post-traumatique arrangée ?" finit-il par interroger.

Quand on pouvait mettre une main aux fesses sans risquer une plainte...
Éric Zemmour a d'ailleurs été nommé à plusieurs reprises au "Macho d'or", décerné par l'association féministe Les chiennes de garde. Au moment de #MeToo, il écrit dans Le Figaro : "La vague venue d'Amérique avec #MeToo faisait de la femme une icône sacrée. Tout homme était un violeur en puissance. Ou pouvait être dénoncé comme tel. Pour une plaisanterie de mauvais goût, une drague un peu lourde. Une goujaterie. En quelques mois, on était passé de 'Je suis Charlie' à 'Balance ton porc'. De l'irrévérence à la révérence. De la gaudriole au puritanisme néo féministe. Un chroniqueur qui avouait benoîtement qu'il était, comme l'énorme majorité des hommes, plus attiré par les jeunes femmes que par leurs aînées était cloué au pilori médiatique."

Alors Éric Zemmour est nostalgique. Nostalgique du temps où il n'y avait pas de lois contre le harcèlement sexuel au travail : "Interdites les photographies de femmes nues dans les ateliers, les plaisanteries graveleuses dans les bureaux. Les allusions, les sous-entendus, la séduction, le désir. C’est l’enfant monstrueux de Tartuffe et de Simone de Beauvoir", écrit-il dans "Le premier sexe". "L’homme n'a plus le droit de désirer, plus le droit de séduire, de draguer. Il ne doit plus qu’aimer", poursuit-il.

Nostalgique aussi de ces années où un homme pouvait agresser une femme sans risquer quoi que ce soit : "Quand le jeune chauffeur de bus glisse une main concupiscente sur un charmant fessier féminin, la jeune femme ne porte pas plainte pour harcèlement sexuel. La confiance règne", raconte-t-il dans son livre "Le suicide français" (Albin Michel, 2014), quand il évoque le film "Elle court elle court la banlieue" (1973).

Plusieurs accusations de violences sexuelles
Enfin, en avril dernier, Médiapart a publié plusieurs témoignages de femmes accusant Éric Zemmour de violences sexuelles. D'après l'Agence France-presse (AFP), aucune plainte n'a à ce jour été déposée ou en tout cas aucune annonce n'a été faite à ce sujet.

#FranceInter #France-Inter #misogynie #phallocratie #patriarcat

angeliqueandthehord@joindiaspora.com

SOLITUDE

Ainsi, tout se passa très bien, sauf que, plus tard dans l'après-midi, je rentrai à la maison et dis à ma mère :
« J'me suis fait une copine. Elle s'appelle Françoise. On s'amusait bien mais chuis revenue parce que, depuis l'temps, j'avais peur que tu t'inquiètes.
- Ben oui, je m'inquiétais. T'étais passée où ? J't'ai cherchée. J'ai même vu une petite brune, dans son jardin, à l'angle de la rue de Paris. J'lui ai demandé si elle t'avait pas vue…
- J'étais dans les Castors. C'est toi qui m'avais dit.
- Ben oui mais t'aurais pu m'prévenir. J'me suis fait du souci. Enfin, c'est pas grave. Viens prendre ton goûter ! »

Le lendemain, Françoise vint sonner au portail pour m'emmener jouer avec elle mais ma mère refusa et la congédia.
« Pourquoi j'ai pas l'droit d'aller jouer ?
- T'as rien à faire dehors. C'est les enfants mal élevés qui passent leur temps à traîner dans la rue. La place d'un enfant est auprès de sa mère.
- Alors, à quoi ça sert que je sois allée me faire une copine si j'ai pas l'droit de jouer avec elle ?
- C'est pas en une après-midi que tu peux dire qu'une fille est ta copine. Il faut laisser passer du temps et, un jour, vous verrez si vous vous retrouvez et si vous avez de nouveau envie de jouer ensemble. »

Pourtant, le jour suivant, Françoise vint encore sonner au portail pour demander si je pouvais venir jouer avec elle. Rien de tel pour mettre ma mère en colère ! À tous les coups, ça allait me retomber dessus. Il avait suffit que ma mère m'eût lâchée un instant pour que je fusse allée m'aquoquiner avec une mauvaise fille qui passait son temps à traîner dans les rues. Si je ne voulais pas que mes journées à venir ne fussent maussades et pleines de gifles, j'avais intérêt à me détourner de cette Françoise, comme disait péjorativement ma mère. Et si je consentais à renier ma copine pour être agréable à ma mère ? Eh bien, j'allais passer toutes mes vacances à tourner en rond dans le jardin, à attendre ; pour, au final, m'entendre dire que je m'étais vaguement fait une copine dans Cesson mais que j'avais préféré rester à la maison parce que j'étais sauvage.
Oui, voilà comment ça fonctionnait, avec ma mère. Si je ne le comprenais pas bien quand j'avais cinq ans, à huit ans ça devenait parfaitement clair.


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2ème partie : LA PRINCESSE DANS LE DONJON
Chapitre 13 : L'épreuve de la séparation
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#mère #sévérité #tristesse #reniement #copine

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LÂCHÉE DANS CESSON

Quand je revins de colonie, Caki et Nani étaient chez leurs correspondants étrangers. Mon père travaillait mais nous étions quand même en vacances à Cesson. La maison étant à proximité de la gare, mon père pouvait aller au bureau à Paris et rentrer le soir à Cesson. Ça le faisait juste rentrer à la maison plus tard que quand nous étions à Courbevoie.
Donc, mes journées, je les passais à Cesson, avec ma mère. J'étais super contente d'être à Cesson, dans une grande maison, avec un grand jardin. En plus, ma mère était tellement gentille qu'elle avait même acheté de quoi s'occuper : plein de fleurs en pots et des graines pour pouvoir s'adonner à son plaisir de jardiner et… c'est tout. Rien pour moi. C'est ça, le problème, avec ma mère : elle avait beaucoup de gentillesse mais n'en faisait profiter qu'elle-même.
Suis-je mauvaise langue ? Elle estimait que je n'avais pas besoin qu'on m'achetât de nouvelles choses parce que j'avais déjà bien assez, pour m'occuper, avec les vieux jouets de mes frère et soeur. C'est vrai que j'avais un vieux portique, un vieux vélo, des vieilles petites voitures, des vieilles billes…
À quoi ça sert, les billes ? On peut rien faire avec. C'est nul.
J'avais juste un joli ballon, tout neuf, que j'avais vu au trucoprix et que ma mère avait bien voulu m'offrir pour mes sept ans. En un an, il n'avait pas pris une égratignure ; il était toujours tout beau, tout brillant. Et pour cause ! Personne n'avait jamais voulu y jouer avec moi, personne n'avait jamais voulu m'apprendre à y jouer.
Finalement, à Cesson, mon ballon à deux balles, c'était mon seul bien, mon seul jouet beau et attrayant, la seule chose avec laquelle j'avais envie de jouer et je ne pouvais pas parce qu'un ballon, c'est fait pour jouer à plusieurs.
Bref, j'allai voir ma mère et la trouvai accroupie au fond du jardin, creusant gaiement la terre.
« Maman je m'ennuie.
- Eh ben, va t'faire une copine. »

Hein ?! J'avais passé trois ans - maternelle, cours préparatoire et CE1 - à l'école, entourée d'enfants, sans jamais réussir à me faire une copine ; je venais de passer trois semaines en colonies de vacances sans jamais parvenir à me faire la moindre copine ; et là, dans un jardin où il n'y avait que ma mère et moi, comme elle me voyait sur le point de lui reprocher encore d'avoir pris une activité de vacances pour elle et pas pour moi, elle me sort une copine de son chapeau !
« Eh ben, va te faire une copine !
- Comment faut faire ?
- Prends ton vélo, va dans les Castors ! Et quand tu vois une fille dans son jardin, tu t'approches et tu lui dis : "j'peux jouer avec toi ?" »

Ma mère me livra ce mode d'emploi sans même me regarder, sans lever le nez de sa terre. Moi, qui étais debout derrière elle, je partis sur la pointe des pieds, enfourchai mon vélo et m'enfuis à toute vitesse. Quand mère poule est d'humeur à lâcher son poussin, il ne faut pas se le faire dire deux fois.
Arrivée à l'angle de la rue de Paris - là ! elle était là, la fille, dans son jardin - je la vis. Elle était brune, les cheveux courts. Elle avait l'air tranquillement occupée, elle avait l'air… de n'avoir pas besoin de moi.
Et voilà que ma timidité reprenait le dessus ! Comment cette fille pouvait-elle devenir ma copine si je passais mon chemin sans m'arrêter, sans lui parler ? Je m'efforçai de ralentir. Je voulus l'appeler, lui dire la phrase que ma mère m'avait apprise :
« J'peux jouer avec toi ? »
mais les mots restèrent coincés dans ma gorge. Ça ne sortait pas. Je n'osais pas. Je ne le sentais pas. Je n'avais pas tant peur d'être rejetée que te déranger.
Non, pas elle.
Et voilà, j'étais passée devant son jardin sans m'arrêter. J'avais raté et je m'en voulais. Je montai la rue de Paris en me reprochant mon échec mais je ne voulus pas revenir en arrière.
La prochaine ! La prochaine que j'vois dans son jardin, je lui demande. Elle, c'était trop tôt, j'étais pas prête.
Je tournai à gauche, dans la longue et sinueuse rue des jonquilles en me répétant toujours et encore :
« J'peux jouer avec toi ? J'peux jouer avec toi ? »
mais tous les jardins étaient déserts.
Ys sont tous partis s'cacher ou quoi ?
Enfin, passé un tournant, je vis une fille qui… n'était pas dans son jardin. Elle sautait à la corde sur le trottoir. Elle avait de longs cheveux châtain foncé tirant sur le roux, attachés en queue de cheval.
Étonnamment, mon vélo fonça droit sur elle sans que rien ne le retînt. Arrivée à sa hauteur, je serrai les freins et récitai la réplique de ma mère, apprise par cœur :
« J'peux jouer avec toi ?
- Oui. »

répondit-elle joyeusement.
Elle jeta sa corde à terre, ouvrit le portail derrière elle, pris un vélo posé non loin et vint se promener avec moi, ne serait-ce que le temps de faire les présentations. Plus tard, nous jouâmes mais Françoise, elle était comme ça : quand il y avait à discuter, elle aimait le faire en pédalant.


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#mère #vacances #été #rencontre #Cesson

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DE QUI ? DE QUOI ?

Brusquement me vint une envie de pleurer.
Je ne voulais pas pleurer. De quoi allais-je avoir l'air, sinon ? Je ne voulais surtout pas perdre la face devant les garçons.
Le nez au carreau, j'essayais de me concentrer sur le paysage. J'avais dit que je voulais regarder défiler tous les paysages séparant Courbevoie de Champlitte. Il y en avait trop. C'était trop loin. Ça me faisait monter les larmes aux yeux.
Non ! je ne voulais pas pleurer, pas devant les garçons. Sinon, ils allaient croire que ça avait quelque chose à voir avec eux. Je ne voulais pas que cela eût quelque chose à voir avec eux mais… j'étais partie trop loin… de ma mère.
Je m'efforçai d'étouffer les sanglots dans ma gorge. J'essayai encore de me concentrer sur ces jolis paysages de voyage que j'aimais tant à regarder mais ils m'entraînaient inexorablement toujours plus loin. J'avais l'impression d'avoir cassé la corde qui me liait à ma mère.
Et voilà, ça y était. La fille à côté de moi ferma son livre, alla voir les moniteurs qui étaient au premier rang et elle me montra du doigt en disant :
« Elle pleure. »
On me fit asseoir au premier rang, à côté d'un moniteur qui fit son possible pour me consoler, m'expliquant que c'était le dépaysement et que ma mère me manquait.
Que non ! elle ne me manquait pas, ma mère. Tu parles ! Vu ce qui s'était passé avec les garçons, le moins qu'on puisse dire, c'est que loin d'elle, je me sentais pousser des ailes.
J'ai dit que je pleurais parce que j'avais cassé la corde qui me retenait à elle. Oui, tout comme je pleurais lorsque j'avais cassé un verre et que je savais qu'elle allait me donner une fessée. Pour l'heure, elle ne risquait pas de me taper, j'étais loin d'elle ; mais, au retour, si elle voyait à mon comportement que je m'étais trop éloignée d'elle, je risquais d'en recevoir beaucoup, des fessées, pour être à nouveau immobilisée dans mes élans.
Et le moniteur, à côté de moi, qui, gentiment, essayait de me consoler en me racontant que c'était un coup de cafard passager, que j'avais du chagrin parce que je me trouvais séparée de ma maman mais que :
« Tu verras, tu vas bien t'amuser, en colonie. »
Ça me faisait peur, au contraire. J'imaginais ma mère me lancer des regards chargés de colère et moi, pour me rassurer, je ne pouvais que promettre :
« Non, je vais pas m'amuser. Je m'amuserai pas. Ma mère veut pas.
- Mais si, voyons ! Ta maman veut qu'tu t'amuses. C'est pour ça qu'elle t'a envoyée en colonie. »

Certes, ma mère n'était pas du genre à envoyer ses enfants en collectivité pour se débarrasser d'eux. Sans doute le moniteur avait-il raison mais c'était confus. C'était strictement identique à l'histoire du garçon du tourniquet, quand j'avais cinq ans, avec qui j'avais renoncé à jouer, bien à contrecœur, parce que j'avais vu ma mère faire les gros yeux ; après quoi elle avait prétendu que c'était moi qui n'avais pas voulu jouer avec lui parce que j'étais sauvage. Alors, quoi ? Était-ce moi qui avais imaginé que ma mère faisait les gros yeux parce que j'avais peur du garçon du tourniquet ?
Garçon du tourniquet qui, soit dit en passant, avait les cheveux blonds et bouclés. Mais bon…
Et Sylvie ?
Sylvie, un jour, à l'école, m'a dit :
« Ta mère est méchante. Elle vole ma part dans ton cœur. »
Normalement, c'était Sylvie ma copine, à l'école mais, toujours, ma mère me sépara d'elle, par tous les moyens. Alors, du coup, c'est de la faute à ma mère si je n'avais pas de copine à l'école.
Sylvie, c'est devenu ma copine au moment où je suis entrée à l'école maternelle mais ma mère me donnait des fessées si je refusais de la renier. Du moins, c'est l'impression que j'avais. Peut-être que Sylvie, comme disait ma mère, était mal élevée et que suivre son exemple me rendait insolente.
Je ne sais pas. Je ne me souviens pas des détails.
Ce dont je me souviens, en revanche, c'est de ce qui s'est passé après la colonie, au mois d'août, à Cesson. Ça, c'est révélateur.
Alors, laissons de côté la colonie ! Puisque mes relations avec ma mère sont venues s'interposer dans l'histoire, réglons cela d'abord ! Nous reviendrons à Éric ensuite.


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#angoisse #larmes #mère #solitude #tristesse