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«Même marcher était compliqué » : derrière le #jeûne, des gourous incompétents et dangereux

#AlexisDaSilva · Mis en ligne le 12 février 2023

La privation de l’alimentation est de plus en plus promue par des #naturopathes ou coachs en développement personnel. Mais cette pratique peut s’avérer dangereuse et a déjà conduit à des décès.

Elle se souvient parfaitement de la recette. De l’eau de concombre, un peu de gingembre, et quelques gouttes de citron, « pour agrémenter l’ensemble ». Pendant près de deux semaines, sur les conseils de son #naturopathe, Fanny* ne consommera rien d’autre que ce délicieux breuvage, censé atténuer les symptômes de son #hyperthyroïdie. « J’avais tout le temps des douleurs dans la poitrine et des nausées. Avec ce traitement, mon thérapeute m’a assuré que mon état allait grandement s’améliorer », se souvient cette mère de 53 ans. Pourtant, à la fatigue des premiers jours se succèdent très vite « une sensation de faim horrible » et plusieurs malaises. « Je n’avais plus aucune force pour rien. Me lever, même marcher, tout était compliqué », témoigne-t-elle. Informé par téléphone, son naturopathe ne semble « pas surpris », et insiste pour qu’elle poursuive. « Il me disait de ne plus rien manger pour me purifier, et que tout cela allait passer. Mais au bout d’un moment, j’ai dit stop. »

Ces dernières années, la pratique du jeûne, souvent incluse dans des #médecinesalternatives, connaît un véritable succès, au point d’être à l’origine de nombreuses dérives. Depuis 2018, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires ( #Miviludes) a reçu une cinquantaine de témoignages « inquiétants » à ce sujet. « L’absence de qualification des encadrants peut conduire à des situations dramatiques », précise-t-elle dans son dernier rapport annuel. En août 2021, une femme de 44 ans est ainsi décédée lors d’un stage de jeûne hydrique – une diète où l’eau seule est autorisée – organisé par le naturopathe #EricGandon, en Indre-et-Loire. Le 12 janvier dernier, cet ancien responsable de magasins a été mis en examen pour homicide involontaire, abus de faiblesse, mise en danger de la vie d’autrui et exercice illégal de la médecine, après qu’une information judiciaire a permis d’identifier quatre autres victimes parmi ses patients, dont deux décédées.

Isabelle* a participé au même stage que la femme de 44 ans. Désireuse de « se ressourcer », cette enseignante alors âgée de 39 ans a payé 4 000 euros les quatre semaines de cure. Une somme importante… qui n’ouvre pourtant droit qu’à de l’« eau plate ou pétillante ». « Dans un stage précédent d’une autre structure, il y avait des tisanes à volonté, et du miel lorsqu’on avait besoin de sucre », signale-t-elle. Autre déconvenue : tous les participants, « dont la moitié avait des pathologies incurables et plus de 60 ans », devaient prendre eux-mêmes leur poids ou leur tension, sans aucun contrôle des encadrants finalement assez peu impliqués.

La guérison de cancers
Après une première semaine sans problème, Isabelle ressent progressivement des vertiges et des nausées, puis se sent incapable de se lever pour la réunion matinale, où les participants font le point sur leur état. « La femme décédée ne venait pas non plus, mais personne n’est passé nous voir ». Seul conseil de la part d’Eric Gandon, qui ne dispose d’aucune formation médicale et ne jeûnait évidemment pas pendant l’encadrement : réaliser des lavages anaux pour se « purger », à l’aide d’un instrument vendu en début de stage. « Il fallait bien sûr le réaliser seul. C’était épuisant », commente Isabelle, qui partira une semaine avant la fin, avec dix kilos en moins. Inquiétant ? Pas pour #AlainGuicheteau, un #thérapeute en « gestion des émotions », qui intervient régulièrement dans le cadre de ces cures. « Ce stage était non directif, c’est-à-dire que les gens devaient être responsables d’eux-mêmes », ose-t-il. Celui qui se dit « choqué » par la mise en examen de son « ami » Eric Gandon, concède tout juste du bout des lèvres : « J’ai effectivement vu des stagiaires qui se sentaient seuls, rejetés ou abandonnés. »

#Naturopathe sans expertise scientifique, Eric Gandon assume pourtant un avis très tranché sur la #vaccination. Dans une interview à Marianne le 20 août 2021, il prétend que le décès de la femme de 44 ans est lié au vaccin contre le Covid et non à sa méthode de jeûne. Sur sa chaîne YouTube suivie par 72 000 abonnés, celui qui dit avoir voulu autrefois se nourrir exclusivement « de lumière » prête des effets miraculeux à la privation de l’alimentation, capable selon lui de guérir des cancers de la prostate ou du rectum. En 2017, le réseau « Nacre », une équipe de chercheurs spécialisés dans la nutrition et le cancer, avait pourtant conclu, après une analyse de 500 études, que le #jeûne n’avait aucun effet bénéfique chez l’humain, malgré des recherches prometteuses effectuées sur des souris. En revanche, celui-ci peut être « délétère sur certains types de cancers, comme celui de l’œsophage, car les malades ont déjà un fort risque de dénutrition ou de faiblesse musculaire », explicite #BernardSrour, épidémiologiste et coordonnateur de cette structure.

Des coûts financiers importants
Pour éviter ce genre de dérives, la Fédération française jeûne et randonnée (FFJR), une association qui organise des stages depuis 1990, impose aux participants d’être en bonne santé, et limite le jeûne à une semaine. « On propose un jus de fruit le matin, des tisanes à volonté, et un bouillon de légumes le soir, pour apporter des vitamines », détaille Sandrine Bervas, la présidente. Selon elle, cette cure permet de diminuer le #cholestérol ou la pression artérielle, en témoignent les travaux de cliniques allemandes où le jeûne est pratiqué. « Si vous mangez une plaquette de beurre par jour puis que vous n’en mangez plus dans le cadre d’un jeûne, c’est évident que le taux de cholestérol diminue, mais cela revient après », oppose Bruno Raynard, #nutritionniste au centre de traitement du cancer Gustave-Roussy. Ce dernier estime toutefois que les gens en très bonne santé ont « peu de risques » en jeûnant à court terme, et qu’il s’agit d’« une piste de recherche intéressante ».

Sollicitée par #CharlieHebdo sur d’éventuelles dérives au sein de la #FFJR, la Miviludes fait état de 17 saisines, dont deux l’année dernière mettant en avant « de possibles liens avec la complosphère ». « Pour le reste, il s’agit très majoritairement de demandes d’avis sur l’efficacité curative de ces stages et sur leurs coûts financiers importants », développe-t-elle. Avec des tarifs compris entre 700 et 2 000 euros en moyenne, les 120 partenaires de la FFJR – dont aucun n’est médecin – accueillent en effet une clientèle plutôt aisée. La structure forme également les futurs encadrants de ces cures, « avec 25 jours de cours sur l’anatomie ou la #phytothérapie (les traitements à base de plantes, ndlr) », pour seulement… 3 000 euros. En 2021, la FFJR a aussi soutenu la création d’une Académie médicale du jeûne, destinée à former des « médecins experts du jeûne ». Or, « ce titre n’est pas autorisé par l’Ordre national des médecins, qui a été saisi, et ne correspond à aucune formation universitaire validée », commente la Miviludes.

Des dérives religieuses
Le secteur de la santé et du bien-être n’est pas la seule porte d’entrée vers le jeûne, puisqu’on trouve aussi, sans surprise, des groupes religieux. Il y a trois ans, Marie*, chrétienne pratiquante, a assisté lors d’un service civique dans une association #catholique d’éducation populaire à un atelier sur le sujet, encadré par un prêtre. « Il nous a vendu le jeûne de manière spirituelle, en disant que c’était une manière d’être en connexion avec Dieu. Les jours suivants, je ne mangeais quasiment plus, mais je me disais que c’était quelque chose de sain », raconte-t-elle.

Affaiblie physiquement et mentalement, Marie va rapidement vivre un cauchemar. « Les intervenants disaient qu’il fallait se défaire de ses attaches pour se consacrer pleinement à notre mission associative. Ils m’ont aussi demandé de trouver 200 personnes de mon entourage pour les inciter à faire des dons financiers à l’association », se remémore-t-elle. Un soir, la jeune femme a le sentiment que Dieu est en elle, ce que ses collègues appellent « l’effusion de l’Esprit saint ». « J’ai compris à ce moment-là que je perdais les pédales. Je suis donc rentrée chez mes parents, avant d’être hospitalisée cinq semaines pour un épisode psychotique ». Avec l’aide du Centre national d’accompagnement familial et de formation face à l’emprise sectaire ( #CAFFES), Marie est parvenue à sortir de ce qu’elle décrit aujourd’hui comme une « situation d’emprise ». Et a retrouvé l’appétit.

*Les prénoms ont été changés.

deutschewelle@squeet.me

Empörung über "Charlie Hebdo"-Karikatur | DW | 10.02.2023

Das französische Satiremagazin "Charlie Hebdo" hat eine Karikatur über das verheerende Erdbeben in der Türkei veröffentlicht. Kritiker werfen dem Magazin nun Geschmacklosigkeit und Rassismus vor.#PierrickJuin #CharlieHebdo #ErdbebeninderTürkei
Empörung über "Charlie Hebdo"-Karikatur | DW | 10.02.2023

yazumo@despora.de

Karikaturen von Irans Staatsoberhaupt


„Charlie Hebdo“ ärgert (wieder mal a.v.m.) die Mullahs

„Mullahs geht dahin zurück, wo ihr herkommt!“: Ausriss aus Chalire Hebdos aktueller Titelseite
„Mullahs geht dahin zurück, wo ihr herkommt!“: Ausriss aus Chalire Hebdos aktueller Titelseite

PARIS/BERLIN taz | Acht Jahre nach dem Attentat auf die Redaktion von Charlie Hebdo in Paris, bei dem zwei dschihadistische Terroristen zwölf Menschen töteten, hat die französische Satirezeitung am Mittwoch in einer Sondernummer erneut provozierende Karikaturen veröffentlicht. Dieses Mal traf es das religiöse Oberhaupt des Iran, Ajatollah Ali Chamenei. In Teheran sorgen die Zeichnungen nun für Aufregung.

[...]


Den Artikel "„Charlie Hebdo“ ärgert die Mullahs" habe ich auf der Seite der "taz" gefunden, geklaut und in Teilen hier wieder eingestellt. Den ganzen Artikel kannst du auf der Seite Lesen.


#taz #Charlie_Hebdo #CharlieHebdo #iran #Mullahs #FrauLebenFreiheit #frau #leben #freiheit #ZanZendegiAzadi #zan #zendegi #azadi

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Une décharge en eaux pures

En Auvergne, une #décharge menace la qualité de l'eau minérale Volvic. Et ça n'a l'air de déranger personne !

En grande pompe, l’ #Auvergne « la région juste et grande », Volvic « eau minérale naturelle » et la commune de Volvic inauguraient, le 10 mars 2015, la réserve naturelle des Cheires de Bruvaleix et grottes de Volvic sous le haut patronage de Danone, société « à mission » qui s’engage dans le monde entier à améliorer la santé des populations, à préserver la planète et à concilier l’intérêt des actionnaires et l’intérêt général.

La nouvelle réserve s’étend sur 61 hectares. Elle est intégrée dans le périmètre de protection des sources de Volvic. Son dossier de classement avait été attribué à la# Liguepourlaprotectiondesoiseaux (LPO) en 2012. La LPO en assure depuis la gestion. L’accès de tout véhicule à moteur est interdit, sauf pour les ayants droit, dont des agriculteurs. L’organisation de rassemblements sportifs ou festifs est interdite, sauf pour le cross de Volvic et des événements strictement privés. La pratique de la chasse est interdite, sauf pour la régulation des sangliers. La cueillette des fruits, baies et champignons est interdite, sauf quand ils ne sont pas protégés par la loi. La somme des « sauf » est substantielle. Par contre, il est interdit de jeter, de déposer et d’abandonner des #déchets de quelque nature que ce soit « en dehors des lieux spécialement prévus à cet effet ». Un conseil scientifique est chargé, de concert avec la LPO et sous la direction de la Dreal, de veiller à la protection des chauves-souris, des genettes, des grimpereaux des bois, du lis martagon, du patrimoine forestier et géologique. Les cheires sont des champs de lave.

Patatras ! En mars 2022, des randonneurs de la #LPO « ­découvrent » une décharge de 2 hectares plus ou moins colonisée par une végétation exotique et rudérale. Elle contient en toute première approche des plastiques, du verre, des bois et d’autres indésirables. La « découverte » est rapportée à #Danone, le protecteur et le bailleur de fonds des lieux. C’est seulement en octobre 2022 que Danone annonce officiellement le pot aux roses. Sans atteinte à son image et sans polémique, #Volvic a pu écouler pendant le printemps et l’été 2022, en pleine sécheresse et canicule, des millions de bouteilles d’eau pure.

En janvier 2001, le diagnostic simplifié des décharges brutes du département du #Puy-de-Dôme réalisé par le BRGM mentionnait dans les Cheires de Bruvaleix l’existence d’une décharge de « gravats » réaménagés. Cette information lui avait été donnée par la commune de Volvic. La décharge à scandale, dont le jus menace la qualité de la prestigieuse #eau minérale, était tombée dans un trou de mémoire collective. Elle contient entre 3 000 et 4 000 tonnes de déchets. ●
#JackyBonnemains #CharlieHebdo

deutschewelle@squeet.me

Von Paris nach Auschwitz: 80 Jahre nach der Judendeportation | DW | 16.07.2022

1942 wurden während der sogenannten Razzia vom "Vel d'Hiv" fast 13.000 Juden verhaftet und in den sicheren Tod geschickt. Ein Holocaust-Museum erinnert mit Zeichnung von Cabu an das schreckliche Ereignis.#Holocaust #Shoah #JeanCabut #RafleduVeldHiv #Paris #Vichy-Regime #CharlesdeGaulle #Cabu #CharlieHebdo
Von Paris nach Auschwitz: 80 Jahre nach der Judendeportation | DW | 16.07.2022

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« La prostitution des mineures est un problème majeur de la société » #NatachaDevanda

Deux lois censées les protéger, des rapports en veux-tu en voilà et si peu d’évolution positive sur les trottoirs, dans la rue, sur Internet. Lundi 15 novembre, un plan intergouvernemental était censé s’emparer de la délicate question de la #prostitution des mineurs. Entre 7 000 et 10 000 jeunes, des filles en écrasante majorité, composent cette cohorte de chair fraîche. Elles sont exploitées par les #proxénètes, violées par des clients qui s’en dédouanent par un billet et sous couvert de consentement. Comment arrêter un phénomène qui, malgré la réglementation, explose, change de forme et se « professionnalise » ? Rencontre avec #StéphanieCaradec, directrice du mouvement #LeNid, une association qui, depuis 70 ans, lutte pour l’abolition de la prostitution.

Quel est votre sentiment par rapport aux décisions du plan intergouvernemental de lutte contre la prostitution des #mineurs ?
Tout d’abord, on salue l’existence d’un plan interministériel sur cette question. On se réjouit aussi qu’il soit financé à hauteur de 14 millions d’euros. C’est une bonne nouvelle que ministres et secrétaires d’État de la Justice, de l’Intérieur, de la Politique de la Ville, de la Jeunesse ou de la Solidarité et de la Santé, se retrouvent pour évoquer ce problème majeur de société : la prostitution des #mineures. La dimension interministérielle permet d’aborder toutes les facettes du problème. C’est primordial pour lutter contre.

De même, le développement de la prévention dans les établissements du secondaire et l’ambition de développer, grâce à la formation, une « culture commune » auprès de nombreux professionnels : action médico-sociale et éducative, services de santé, police et justice est une bonne chose. Le gouvernement promet aussi une prise en charge immédiate des victimes dès les premiers signes de détresse.

Comment avez-vous travaillé en amont lors des travaux préparatoires ? Et quelle était la position du Nid ?
Nous avons fait partie du groupe de travail préparatoire, présidé par Catherine Champrenault, procureure générale de Paris. Des discussions qui ont duré neuf mois. Si on salue l’intention, on s’interroge car il y a encore peu de détails sur la façon dont les actions seront menées et bien sûr, nous regrettons le grand absent des préconisations du plan : le « client ». Plus précisément, le plan indique que les « clients » et les proxénètes « nourrissent » le phénomène, mais aucune action concrète n’a été annoncée pour améliorer la répression des hommes qui achètent des actes sexuels à des enfants. L’État doit aller plus loin. Aujourd’hui, un nombre infime de « clients prostitueurs » sont interpellés et l’impunité reste la norme. La campagne de sensibilisation prévue au 1er semestre 2022 par le plan devra également s’adresser à eux.

Qu’est-ce qui fait que les lois sont-elles si peu ou si mal appliquées ?
Parce qu’il y a une chose qui s’appelle le sexisme et le patriarcat qui accepte toujours l’achat d’actes sexuels, surtout quand c’est majoritairement auprès de femmes. Acheter un rapport sexuel avec une adolescente est un délit. Les proxénètes comme les « clients prostitueurs » sont, en principe, sanctionnés. Mais dans les faits, c’est beaucoup plus compliqué. Les clients se dédouanent facilement avec un billet glissé à la jeune fille. Devant les policiers ou les magistrats, ils se servent tous de cette phrase magique : « Je pensais qu’elle était majeure ». À partir de là, il est très difficile de prouver que ces hommes mentent. Pourtant, il est impossible pour un homme de ne pas voir les conséquences de son acte en imposant une relation sexuelle à une jeune fille. Il est impossible de ne pas voir l’environnement qui règne dans une chambre où les filles enchaînent les passes. Une jeune fille de 14 ou 15 ans, il n’y a pas de doute possible sur sa minorité.

Qu’est-ce qui cloche alors et que faudrait-il faire ?
Le sujet est toujours sensible. On a l’impression à tort que la prostitution touche à la #sexualité et relève du domaine de l’intime. Beaucoup de travailleurs sociaux sont mal à l’aise avec ça. Mais ça évolue : depuis plusieurs années, on a de plus en plus de demandes de formations et de co-accompagnement par la Protection judiciaire de la jeunesse ou l’Aide sociale. Il y a aussi la façon dont la société dans son ensemble tolère cette situation. Le gros manque c’est de dire clairement les choses. Dire que le fait d’acheter le corps d’une adolescente, c’est de la #pédocriminalité. Il faut mettre le paquet contre ces hommes qui sont des criminels. Or, il n’y a rien sur les clients dans le plan interministériel. Il faudrait marteler des campagnes à destination des hommes qui achètent le corps des jeunes filles. Rappeler que c’est illégal et que ça a des conséquences sur le développement physique et psychologique des enfants. Ce silence sur les « clients », ça dit en creux que c’est aux gamines de porter toute la responsabilité. Ce n’est plus possible !

Votre association travaille sur la prostitution depuis des décennies. Comment voyez-vous son évolution, notamment pour les mineures ?
S’il est difficile de donner un nombre précis de jeunes filles mineures prostituées, une chose est sûre, Internet et les #réseauxsociaux sont un immense facilitateur pour le passage dans la prostitution. Des jeunes filles qui y exposent leur vulnérabilité, leurs disputes avec leurs parents par exemple, leur envie de fuguer… Tout ça, c’est du pain bénit pour les recruteurs. Les proxénètes sont à l’affût pour entrer en contact avec elles. Ils se font passer pour des #loverboy, des garçons gentils et compréhensifs, qui vivent eux aussi de grosses difficultés. Ce piège des proxénètes a toujours fonctionné mais avec Internet, la chasse est plus vaste. Dès que l’ado est amoureuse et/ou sous emprise, le loverboy va se transformer en homme insistant voire violent pour inciter ou forcer sa copine à franchir le pas et se prostituer.

Même facilité pour les clients. Avec Internet, les possibilités d’entrer en contact sont immenses. Même plus besoin de trouver une excuse pour sortir de chez soi et aller au bois de Boulogne. Ils peuvent faire leur marché à domicile, devant leur ordinateur. Ils ne prennent plus de risques. Les réseaux sociaux et les plateformes locatives comme #Airbnb sont des facilitateurs énormes qui ont fait exploser le proxénétisme des mineures. La police, la justice, les magistrats référents sur la prostitution des mineures le disent. De même, qu’on voit le développement de petits réseaux de proxénètes qui eux aussi peuvent être mineurs. Des jeunes qui végétaient dans le #trafic de drogue se lancent dans le #proxénétisme pour s’enrichir plus rapidement et à moindre risque. Les policiers parlent de micro-réseaux qui passent au travers des mailles de la loi, malgré l’engagement croissant de la justice et de la police sur le sujet.

Les médias insistent beaucoup sur l’argent facile, la vie futile des jeunes prostituées. Est-ce raccord avec la réalité à laquelle vous vous frottez ?
Au départ, la plupart disent : « J’assume ». C’est classique chez les mineures comme chez les adultes. Mais dès que le lien de confiance est créé avec des militants de l’association par exemple, elles nous disent : « Je voudrais faire autre chose ». Dire que la prostitution permet de gagner de l’argent facile, c’est vrai pour les proxénètes mais faux pour les prostituées. Au mieux, ça peut être de l’argent rapide mais certainement pas facile. Coucher avec un homme dont on n’a pas envie, faire dix, quinze passes ou plus par jour, n’est en fait rien d’autre que du #viol répété. Le fait qu’il soit tarifé ne change rien. Une fois lancées dans la prostitution, les jeunes femmes ont du mal à s’en sortir. L’emprise, similaire à celle qu’on observe dans les autres violences sexistes et sexuelles, les maintient en état de dépendance.

Pourtant des policiers et magistrats notent un « effet #Zahia », un attrait pour une vie fantasmée d’escort et une tendance à évoquer la prostitution comme un « métier » ?
Comment s’en étonner quand la société, les modèles commerciaux poussent à l’hyper- #sexualisation des corps des femmes et au virilisme des hommes. L’exploitation sexuelle filmée, le #porno amateur ou professionnel banalise des violences sexuelles auprès des plus jeunes. De même, quand certains médias utilisent la notion de « #travaildusexe », c’est aussi une forme de banalisation de cette violence qu’est le système prostitutionnel. Une des façons de lutter est, dans ce cas comme dans d’autres, d’employer les bons mots, de faire de la prévention auprès des jeunes et d’avoir les moyens humains et financiers pour empêcher les jeunes de tomber dans la prostitution et aider celles et ceux qui veulent en sortir. C’est-à-dire l’écrasante majorité. •

Le mouvement Le Nid est une association dite « abolitionniste » qui milite pour l’abolition de la prostitution tout en aidant celles et ceux qui se prostituent. Elle édite une revue trimestrielle Prostitution et société. Le mouvement du Nid mène des actions d’accompagnement des personnes prostituées mais aussi de la prévention auprès des jeunes dans les écoles, la sensibilisation des acteurs sociaux et du grand public.

#CharlieHebdo #féminisme #adolescence #traitedesêtreshumains

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#CharlieHebdo

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Primaire populaire : une signature et une aspirine !

#NatachaDEVANDA 15 NOVEMBRE 2021
#CharlieHebdo Édition 1529 DU 10/11

Plus il y a de candidats, moins il y a de chances de victoire pour l'un d'entre eux. Exemple avec la gauche française qui s'éparpille au lieu de songer à se rassembler.

#Mélenchon, #Hidalgo, #Jadot… À gauche, des candidats, il y en a plus qu’il n’en faut. Dans les sondages, aucun ne dépasse actuellement les 15 %. En clair, ça signifie une élimination au premier tour, et un boulevard pour #Macron et l’extrême droite. Par contre, si on additionne ces scores minables, ça peut porter la #gauche écologique devant un #Zemmour ou une Le Pen. Ce calcul de CM2, certains l’ont fait dès l’été, en ont parlé à tous les partis, allant de l’extrême au centre gauche. Ça leur a donné une idée : tout faire pour que les ego s’effacent derrière une candidature de rassemblement autour de la justice sociale et de l’ #écologie. Pour ce faire, comme c’est la mode, ils ont appelé ça « primaire » et lui ont accolé l’adjectif « populaire ».

Dans l’absolu, on ne peut qu’applaudir. Sauf que comprendre le fonctionnement de cette #primairepopulaire n’est pas une mince affaire. Il y a d’abord un socle commun et 10 mesures phares que le candidat désigné devra s’engager à respecter. Il y a encore la présélection de 10 personnalités politiques qui ont jusqu’au 30 novembre pour annoncer si elles souhaitent ou non participer. Enfin, il y aura un vote en janvier 2022 pour désigner celui ou celle qui devra être dans la course à l’Élysée. Pour l’heure, les organisateurs se lancent dans le recueil de signatures de citoyens. Avec l’espoir que plus il y aura de paraphes, moins les actuels sélectionnés pourront refuser de représenter le rassemblement. Mais, entre un Mélenchon qui se gargarise d’être le mieux placé et une Christine #Taubira qui n’a pour l’instant ­aucune velléité #présidentielle, autant dire que ce n’est pas gagné !

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De Mars aux déserts africains, à la recherche de la vie perdue

#ANTONIOFISCHETTI 19 FÉVRIER 2021

Alors que la mission Perseverance vient d'arriver sur Mars pour chercher des traces de vie fossiles sur la planète, d'autres chercheurs, comme Abderrazak El Albani, professeur à l'université de Poitiers, les trouvent sur notre bonne vieille Terre. Ceci à quatre pattes dans le désert et avec des moyens bien inférieurs à ceux de la Nasa.

Le rover Perseverance s’est posé sur la planète Mars le jeudi 18 février après sept mois de voyage. Sa mission : chercher des traces de vie microbiennes sur la Planète rouge. Pour cela, il disposera de moyens bien plus perfectionnés que les précédentes missions martiennes. Perseverance collectera des fragments de roches, qui seront d’abord analysés sur place, avant d’être ramenés sur la Terre en 2026. Quand on dit qu’on cherche de la vie sur Mars, l’idée n’est pas de ­courir après des petits hommes verts, ni même après des ­petites bêtes ou des microbes vivants, mais d’espérer dénicher des traces de micro-organismes fossiles. Rien que ça, ce serait révolutionnaire.
)

L’aventure est belle, mais en attendant de trouver de la vie fossile sur Mars, il ne faudrait pas oublier qu’il en reste encore beaucoup à dénicher sur le plancher des vaches. C’est justement l’objectif d’Abderrazak El Albani, chercheur en géologie à l’ #université de #Poitiers. Il a récemment découvert au #Maroc, dans la région d’ #Ouarzazate, des bactéries fossiles datant de 571 millions d’années. « C’est un site exceptionnel, on en trouve sur 10 m d’épaisseur et plusieurs kilomètres carrés », précise l’universitaire. Mais surtout, ces bactéries vivaient dans un ­milieu a priori très hostile à la vie, à savoir « un ancien cratère de volcan, où il y avait une très forte salinité, un milieu très pauvre en oxygène et des températures supérieures à 120 °C ». On avait déjà trouvé ce genre de #bactéries, dites « ­extrêmophiles », car capables de se développer dans les milieux les plus inhospitaliers. Mais celles découvertes par Abderrazak #ElAlbani sont les plus anciens #fossiles de ce type connus, en excellent état de conservation, et surtout en aussi grande quantité. Vous pourriez penser : quel rapport avec #Mars ?

Eh bien, cette planète ressemblait beaucoup à la #Terre, il y a quelques ­petits paquets de millions d’années. Les bactéries fossiles qu’on trouve chez nous permettent donc d’entrevoir les éventuels ­microbes qui pourraient exister dans des conditions similaires… mais ailleurs dans l’Univers. Ce n’est pas pour rien que la #Nasa est venue travailler sur le même site qu’Abderrazak El Albani… Lequel ne cache pas son légitime contentement : « Nous avons publié nos résultats avant la Nasa, et les bactéries que nous avons découvertes au Maroc représentent l’un des meilleurs modèles pour envisager ce qui peut exister ailleurs que sur Terre. Cela veut dire qu’on peut espérer dénicher la vie bactérienne dans des conditions qu’on a longtemps considérées comme incompatibles avec le développement de toute forme de vie. »

Si #AbderrazakElAlbani en est arrivé là, c’est grâce à un trait de caractère très utile en sciences : il aime bien donner des coups de pied dans le socle de connaissances que ses collègues s’étaient accoutumés à juger inébranlable. « Mon principe, c’est de sortir des sentiers battus. » C’est ce même principe qui lui a valu une autre découverte majeure, en 2008, et cette fois non pas au #Maroc, mais au #Gabon. Abderrazak El Albani y a trouvé des formes de #vie fossiles multicellulaires (mais pas #extrêmophiles, celles-là) datant de 2,1 milliards d’années. Au début, aucun scientifique n’y croyait, et pourtant, cela a permis de repousser la date de l’émergence de la vie multicellulaire de 1,5 milliard d’années, ce qui n’est pas une pichenette.

À travers ces chiffres qui, il faut bien l’avouer, nous étourdissent, se cache un enjeu fondamental, qui rejoint la quête de la vie #extraterrestre, selon le géologue : « L’un de nos objectifs est de comprendre comment le vivant peut s’adapter aux conditions de vie. Plus jeune que 520 millions d’années, c’est très étudié, mais sous nos pieds, il y a 4 milliards d’années qu’on connaît très mal. »

Cette démarche scientifique n’est pas du goût de tout le monde
Juste pour rigoler, et avec l’esprit taquin qui nous caractérise, on ne va pas se priver de rappeler que cette démarche #scientifique, donc matérialiste, n’est pas du goût de tout le monde. Du moins, pas de ceux pour qui la vie ne peut être que le fruit d’un magique éclair divin. Il faut savoir que Jean-Paul II affirmait que les théories qui « considèrent l’esprit comme émergeant des forces de la matière vivante ou comme un simple épiphénomène de cette matière sont incompatibles avec la vérité de l’homme ». Dans la même ligne, Benoît XVI a rappelé que « chacun de nous est le fruit d’une pensée de Dieu » et rejetait fermement l’idée selon laquelle tout ce qui fonctionne sur la Terre et dans nos vies serait seulement occasionnel et un produit de l’irrationnel. Quant au pape François, il semble se faire plus discret sur ces questions, mais attendons de voir.

En tout cas, aujourd’hui, ce qui limite le plus la quête des origines, ce n’est pas le Vatican, mais les moyens octroyés à la recherche fondamentale. Après sa découverte gabonaise, Albani a eu de nombreuses offres, notamment des États-Unis et du Japon, où on lui a proposé de poursuivre ses recherches avec des moyens colossaux et un bien meilleur salaire que celui en vigueur dans les universités françaises. Il a pourtant refusé, et n’en démord pas : « Poitiers est aussi respectable que n’importe quelle université au monde, et mes travaux sont financés par la Région #Nouvelle-Aquitaine et par l’Académie Hassan II des sciences et techniques du Maroc, en partenariat avec l’université de Marrakech. » Le grand public ne le sait pas, mais l’université de #Poitiers est un centre de tout premier plan pour la recherche fondamentale en géobiologie.

Alors, c’est très bien d’explorer #Mars avec des missions à plus de 2 milliards de dollars. Mais il faut aussi rendre honneur à ces universitaires qui n’ont pas les moyens de la Nasa, et qui, à quatre pattes dans nos bons vieux déserts, font des découvertes tout aussi importantes pour comprendre l’émergence de la vie, sur Terre… sur la terre comme au ciel, pourquoi pas.

Pour en savoir plus, voir le blog d’Abderrazak El Albani, ainsi que son livre "Comment tout a commencé sur la Terre", écrit avec Roberto Macchiarelli et Alain Meunier, dessins d’Adelinaa (éd. HumenSciences, 2020).

#charlie #charliehebdo