#1995

dunoir@diaspora-fr.org
#CNT #Confédératiopn-Nationale-du-Travail
#Syndicalisme-Révolutionaire #Anarcho-Syndicalisme #Communisme-Libertaire

#Auto-Gestion #démocratie-Direct #Action-Direct
#Syndicat #Projet #Lot #46 (voir tout en bas)

C'est quoi la CNT et Petite histoire de la CNT

La Confédération Nationale du Travail

Introduction
Le nom de la CNT circule désormais régulièrement, sur les tracts, dans les manifestations, parfois dans les médias. Mais si les trois lettres commencent à être connues, ce qu’elles signifient reste souvent bien flou. Plusieurs éléments concourent à cela. " Confédération nationale du travail " indique bien qu’il s’agit d’un syndicat, pour le reste les termes ne sont guère explicite ; et comportent un " nationale " bien peu opportun, de nos jours, en France. Ensuite, les références de la CNT, syndicalisme révolutionnaire, anarchosyndicalisme, laissent souvent la place à un " anarchisme " qui ne lui correspond pas. Enfin, son image sulfureuse, teintée d’une violence que les médias présentent volontiers comme gratuite, trouble la perception extérieure de sa réalité militante. L’existence d’une autre " CNT " dite CNT-AIT, survivance d’ancienne scission, contribue également, lorsqu’on s’intéresse à la CNT, à en compliquer l’appréhension. Alors, la CNT, c’est quoi ?

I- Références historiques
Historiquement, la CNT a deux références qui se complètent, le syndicalisme révolutionnaire et l’anarchosyndicalisme.

1) Le syndicalisme révolutionnaire
Le syndicalisme révolutionnaire de la CGT d’avant la guerre de 14-18, bâtie en grande partie par des militants issus de l’anarchisme, avec certains principes hérités de cet anarchisme (démocratie directe), mais en rupture avec l’organisation politique (principes classistes), et en développant des modes d’action propres : grève générale expropriatrice. Le syndicalisme révolutionnaire est également né contre le développement d’un anarchisme individualiste exaltant la valeur de l’individu au détriment de la société humaine, et usant paradoxalement de l’arme terroriste instrumentalisant la vie humaine. Le syndicalisme révolutionnaire, s’il a interprété l’analyse économique marxiste, s’est également construit contre les partis politiques de cette obédience : marxistes, anarchistes, le premier combat de la CGT naissante a été d’empêcher son instrumentalisation par les partis. Sa défaite, après 1918, sera concrétisée par la victoire du courant social-démocrate puis du Parti communiste. C’est ensuite, après un épisode dans la CGT-U avec les " communistes ", la CGT-SR (" SR " pour syndicaliste révolutionnaire) qui a repris le flambeau du syndicalisme révolutionnaire, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

2) L’anarchosyndicalisme
La seconde référence de la CNT, c’est l’anarchosyndicalisme de la CNT espagnole, qui s’affirme, depuis le début du XXe siècle jusqu’à 1936, comme la principale organisation révolutionnaire espagnole. Contrairement à la plupart des pays occidentaux, la bolchevisation des courants révolutionnaires suite à la révolution russe n’est pas parvenue à absorber celui espagnol. La FAI (Fédération anarchiste ibérique) s’est créée pour assurer un contrôle politique de l’organisation syndicale. Le syndicalisme espagnol s’est ainsi affirmé en inventant le projet de société communiste libertaire : la reconnaissance de la lutte de classe, et non de l’individu, comme base d’organisation sociale, mais selon des principes autogestionnaires, en pratiquant l’action directe (sans délégation par des "spécialistes", les ouvriers gardant le contrôle). Les collectivités d’Aragon et d’ailleurs ont été la réalisation historique de la CNT hégémonique (1 million d’adhérents) dans la période révolutionnaire de 1936-39.

II- Références idéologiques
" Les anarchistes de la CNT ", étaient jusqu’à la fin des années 90 la dénomination la plus courante qui servait aux médias pour nous désigner. On est passé ensuite à " Le syndicat anarchiste CNT ". C’est bien, ça progresse, mais c’est pas encore ça ! Certains commencent à nous appeler " anarchosyndicaliste ". On se rapproche...

1) La CNT, libertaire ?
Se référant à l’anarchosyndicalisme et au syndicalisme révolutionnaire, la CNT aujourd’hui oscille entre la reconnaissance d’un projet communiste libertaire et le refus de toute étiquette spécifiquement idéologique : pas d’organisation politique, de quelque obédience qu’elle soit, comme tutrice de l’organisation syndicale. Une logique d’adhésion qui est basée sur l’appartenance de classe, et non les références idéologiques. Mais une proximité indéniable avec un certain courant du mouvement libertaire, dont la proximité s’explique par le mode de fonctionnement. Une proximité qui, avec d’autres composantes de ce même " mouvement ", se transforme en hostilité manifeste : l’individualisme, de quelque obédience qu’il soit, n’est guère compatible avec le communisme libertaire, fondé sur la reconnaissance de l’être humain comme " animal social ".

2) L’action comme idéologie.
C’est dans l’action bien plus que dans les dogmes idéologiques que la CNT se construit. Parfois accusée d’activisme, soupçonnée d’oublier la réflexion et d’étouffer les débats internes dans un mouvement perpétuel, elle assume ces critiques en considérant la réflexion comme fruit de l’action, l’idéologie issue de la pratique, et non l’inverse. La force de cet état de fait, c’est de permettre de réunir des militants ayant des opinions parfois différentes, de ne pas paralyser l’organisation par d’interminables querelles, comme cela est trop souvent le cas dans les groupuscules. C’est un des piliers de notre développement. La faiblesse est le risque de détournement progressif du projet révolutionnaire, soit dans une fuite en avant activiste, soit dans un ramollissement réformiste. Contre ces dérives, il s’agit de réaffirmer sans relâche nos principes fondamentaux (autogestion, refus de la cogestion, organisation révolutionnaire de lutte de classe, indépendance à l’égard des partis, action directe...). Cela se fait dans les pratiques plus que dans les discours. Pour nous, la résistance se construit au sein même de l’ancien monde. Nous refusons de demeurer entre convaincus dans une tour d’ivoire, ressassant des théories sans réalité. Alors, oui, nous avançons dans la merde. Et nous prétendons le faire sans nous y noyer.

3) L’action directe.
Il est révélateur que l’un de nos principes primordiaux soit un principe d’action, l’" action directe ". Que faut-il entendre par ce terme ? Souvent, il est détourné de sa signification subversive, en ne renvoyant qu’à une idée erronée de " violence ", cette même " violence gratuite " que l’on nous attribue régulièrement dans les médias. En réalité, si une action directe peut être violente, le plus souvent elle ne l’est pas. L’action directe, c’est une forme de lutte, décidée, mise en œuvre et gérée directement par les personnes concernées. Grèves, boycott, piquets de grève, occupations, sont des formes d’action directe, celles que nous pratiquons régulièrement dans notre travail syndical.

III- CNT, de 1946 à la rupture avec l’AIT
La CNT est née en 1946. Elle a pris le nom de CNT en référence à la CNT espagnole, bénéficiant d’un immense prestige. Le " nationale " s’explique ainsi, qui était justifié dans le contexte espagnol où le régionalisme était utilisé par les forces réactionnaires et où ce terme affirmait l’unité de la classe ouvrière. Dans la situation française, il était certes nettement moins pertinent, d’autant plus aujourd’hui que la référence espagnole s’avère moins prégnante.

1) La CNT groupusculaire
Bénéficiant d’un essor considérable au lendemain de la guerre (100000 adhérents environ), réunissant tous ceux qui ne se reconnaissaient pas dans une CGT inféodée aux bolcheviques, malgré une présence indéniable dans certains secteurs (bâtiment, région lyonnaise...) et la participation active de ses sections syndicales lors des grèves de 1947, elle s’est écroulée aussi rapidement qu’elle a grandi, semble-t-il en raison d’affrontements idéologiques de dogmatiques épris de pureté, et la concurrence avec Force Ouvrière. Mais cette période, sur laquelle des camarades travaillent actuellement, est historiquement mal connue. Puis la CNT, si elle n’a jamais disparu, a connu jusqu’aux années 90 une longue existence de groupuscule, oscillant de quelques dizaines à quelques centaines d’adhérents. N’ayant plus de réalité syndicale, hormis quelques expériences ponctuelles, elle s’est naturellement repliée sur des activités propagandistes.

2) Les scissions
Elle a connu durant cette période deux scissions. La première, dite de la " Tour d’Auvergne ", du nom de la rue où se trouvait le local de la CNT d’alors. Elle existe toujours, sous le nom de " CNT-deuxième UR ", elle réunit une dizaine d’adhérents, et sa principale activité semble être l’animation d’un site Internet (http://www.cnt-2eme-ur.org/) et la propagande anarchiste. Les origines de cette scission sont assez floues et semblent relever essentiellement de querelles personnelles.

La seconde date de 1993. Il s’agit de la CNT-AIT (http://cnt-ait.info/) : le XXe congrès de l’AIT (Association internationale des travailleurs), en 1996, a en effet exclu " notre " CNT, à 2 voix contre une ( !) et 3 abstentions... un vote minoritaire, bien peu représentatif de notre logique de fonctionnement, privilégiant le consensus. Une fois encore, des oppositions de personnes ont joué un rôle déterminant dans cette scission. Deux lignes cependant se dessinait, qui se sont encore affirmées par la suite : d’une part, une ligne dogmatique dure, s’opposant radicalement aux élections du personnel et donc à la stratégie de développement des sections syndicales, se repliant de fait sur une ligne propagandiste anarchiste/anarchosyndicaliste ; d’autre part, une ligne cherchant à développer un syndicalisme de lutte, acceptant la participation ponctuelle aux élections pour protéger ses sections syndicales, refusant la référence idéologique unique à l’anarchisme, défendue par notre organisation (souvent appellée CNT Vignolles). Des distinctions à relativiser : il est arrivé par la suite que des syndicats de la CNT-AIT se présentent aux élections de DP et effectuent un excellent travail syndical ; ceux de la CNT ne s’y présentent par ailleurs que très ponctuellement. Soulignons enfin que, localement, lorsque les vieilles rivalités de personnes sont absentes, d’excellentes relations existent, ainsi qu’un travail commun fructueux.

IV- CNT, de #1995 à aujourd’hui
Sinon un développement fulgurant, la CNT a, au long des années 90, connu un développement conséquent. Lors de la scission de 1993, les deux branches qui se séparaient comptaient chacune une bonne centaine d’adhérents environ, ce qui était plutôt important en regard des effectifs connus jusqu’alors. Dix ans plus tard, la CNT revendique environ 5000 adhérents sur toute la France. La région parisienne, qui réunissait à l’époque une dizaine d’adhérents, en compte aujourd’hui un millier, et parvient à composer des cortèges de plusieurs milliers de personnes (7000 le premier mai 2002 - 10000 selon l’envoyé spécial de France Info). Remarquons que la mobilisation pour les initiatives purement syndicales (retraites, licenciements, etc.) sont plus laborieuses - il y a dix ans, elles étaient anecdotiques !

1) La FAU et novembre-décembre #1995
Paradoxalement, c’est le développement d’un syndicalisme universitaire CNT, composé essentiellement d’étudiants (des "travailleurs en formation" pour la CNT) légèrement antérieur aux luttes contre le CIP, qui a contribué pour une bonne part au développement de la CNT dans le sens d’une organisation syndicale. Dans un premier temps, l’activisme des sections universitaires (FAU-Formation action universitaire) a popularisé la CNT et a contribué à la faire apparaître publiquement. Les grèves de novembre-décembre 1995 ont à cet égard été décisives. Basée sur ses quelques secteurs d’implantation syndicale (PTT, Nettoyage, Education, Santé-Social, militants isolés dans d’autres secteurs, etc.), bénéficiant de l’activisme tous azimuts des étudiants, la CNT en peu de temps est apparue publiquement comme une organisation ayant un poids social indéniable. Loin d’être éphémères, ces sections universitaires se sont pérennisées, avec des hauts et des bas, étendues dans de nombreux campus, et les militants qui en étaient issus sont venus en grand nombre renforcer les syndicats existants, voire en créer de nouveaux, dans toute la France. La fin des années 90 a ainsi vu le renforcement des structures de la CNT.

2) Des apparitions publiques de masse
Jusqu’à mai 2000, qui a été l’événement public symbolisant, en France, le renouveau de l’anarchosyndicalisme et du syndicalisme révolutionnaire. Durant une semaine, des concerts (dont Noir Désir), des débats publics, des conférences, des projections, des expositions, des pièces de théâtre, se sont inscrits dans un festival baptisé " Un autre futur ", organisé par la CNT. Divers livres, brochures et journaux furent publiés à l’occasion. Avec 5000 personnes dans la rue, le premier mai fut cette année-là rouge et noir, avec le plus grand cortège depuis des décennies, composé de camarades venant de toute la France, de délégations du monde entier. D’autres apparitions publiques ont depuis confirmé cette renaissance, en particulier les 10000 manifestants de Göteborg, qui, sous les drapeaux de la SAC, de la FAU, de la CGT-E et de la CNT-F, défilèrent en juin 2000 lors du contre-sommet européen.

3) Implantation syndicale et front social
Ces dernières années, la CNT a poursuivi cette évolution. Non sans heurts, elle continue sa mue, de groupuscule de propagande en organisation syndicale. Sur le champ politique, elle est présente sur tous les fronts : lutte contre la guerre, antifascisme, antisexisme, lutte contre les lois répressives, mobilisation sur les sommets internationaux, soutien aux sans-papiers... Sur le champ syndical, elle élargit son implantation, la nouveauté de ces dernières années étant le développement de contacts avec des syndicalistes de la CFDT ou de la CGT, sur des pratiques de lutte de classe. L’image de violence, l’étiquette d’" anarchiste ", s’estompent peu à peu, au fil des pratiques communes lors des luttes au quotidien. les rapports avec les hiérarchies syndicales, en revanche, sont plus mauvais que jamais. De la CGT qui, en mai 2001, demande à la police de nous empêcher de manifester, à l’intersyndicale CGT-CFDT-FO qui, en mai 2002, appelaient à un cortège " unitaire "... sans nous ! la tension s’accentue. Le dernier congrès de la CGT, accentuant nettement la " cédétisation " (CFDT) de la confédération, ne va pas manquer d’accentuer encore ces tensions, révélatrices de la peur de se faire déborder.

4) La question des élections professionnelles.
Cette question, comme nous l’avons vu, s’est trouvée au cœur de la scission de 1993. Le problème qui s’est posé à nous était simple. Soit nous maintenions des principes inflexibles de refus de participation à ces élections (en particulier parce que les élus ne sont pas révocables), mais nous renoncions de fait à la possibilité de créer des sections syndicales (sans DP, il est pratiquement impossible d’acquérir la représentativité, sans représentativité il est impossible d’ancrer une section syndicale en raison de la répression patronale). C’est ce choix qui a été fait par la CNT-AIT. Soit nous nous réservions la possibilité d’y participer, cela autorisait une stratégie de développement de sections syndicales et de construction d’un syndicat de masse, tout en nécessitant une vigilance particulière. La CNT a fait ce dernier choix, elle s’est dotée d’une commission chargée de recueillir les bilans d’expériences menées, qui sont diffusés à l’ensemble des syndicats, afin que les décisions puissent se faire en connaissance de cause et non selon des principes théoriques. Le sujet est encore débattu. Nous travaillons à la définition des modalités de présentations, des types d’élections auxquelles il est possible de se présenter, des moyens de contrôle permettant d’éviter les dérives cogestionnaires. Entre le groupuscule et l’organisation syndicale, la CNT cherche sa voie propre.

5) Printemps 2003 : enracinement de la CNT.
Même s’il est encore trop tôt pour en tirer un bilan complet, le large mouvement social du printemps 2003 a révélé l’immense chemin parcouru par la CNT depuis novembre-décembre 1995. Nous émergions alors à peine, et c’est seulement dans les universités que nous avons participé au mouvement de manière décisive. Nous étions présents sur d’autres fronts, mais surtout de l’extérieur. Le mouvement du printemps 2003 a démarré sur la fronde de l’Education nationale, qui durait déjà depuis plusieurs mois. La lutte des emplois-jeunes et des surveillants, dans laquelle nous avons eu un rôle central dans plusieurs régions, a débuté dès la rentrée scolaire 2002. Le développement du puissant mouvement de l’Education nationale, initié dès avril, voire mars, s’est fondé sur les assemblées générales d’établissements en lutte et sur la recherche d’une convergence interprofessionnelle, dès mai. Là encore, notre rôle fut essentiel dans plusieurs régions, grâce à notre implantation construite ces dernières années, dans la foulée de 1995.Dans la culture, c’est également là où nous étions le mieux implanté (BNF, La Villette, la Cinémathèque...) que la participation au mouvement a été la plus forte. Les camarades du spectacle (en particulier intermittents) ont mené des actions déterminantes, liées à la renégociations des annexes 8 et 10 (indemnisation chômage). Mais il n’est pas l’objet ici de faire un catalogue : la révélation essentielle est que nous existons réellement maintenant comme syndicat, dans de nombreuses branches. Que notre présence dans d’autres branches, où nous ne sommes pas encore suffisamment influents, nous a au moins permis de propager largement l’information sur le mouvement et notre perspective propre (commerce, presse, métallurgie...). Et que, là où nous avons joué un rôle essentiel, le principe d’organisation était l’assemblée générale souveraine des travailleurs, l’élargissement et la convergence des luttes. Ce qui s’est fait le plus souvent dans de très bonnes conditions avec la base d’autres syndicats, et d’exécrables relations avec les bureaucraties, dont l’objectif a, semble-t-il, été de freiner le plus possible l’extension du mouvement pour en garder le contrôle absolu.

V- Organisation de la CNT
Le mode de fonctionnement de la CNT correspond à la manière dont nous prétendons que la société dans son ensemble peut être gérée. Décisions par la base, mandats impératifs, rotation des tâches... C’est pas toujours facile, mais ça s’apprend par la pratique !

1) Le syndicat, structure de base
Les prises de décisions sont effectuées au niveau des syndicats, qui constituent la base décisionnelle de la CNT. La CNT est conçue comme une confédération libre de ces syndicats. Le principe fondamental, dans la CNT, est le même au niveau local que dans la perspective révolutionnaire : ce sont aux prolétaires de travailler à leur émancipation, ce sont aux travailleurs concernés de prendre les décisions les concernant, tant que le pacte confédéral est respecté. Ainsi, les sections d’entreprise affiliées à un syndicat bénéficient également d’une autonomie de décision, toujours dans la mesure où les principes généraux du syndicat et de la confédération sont respectés.Le syndicat est un syndicat d’industrie : en clair, c’est un syndicat interprofessionnel réunissant les différentes catégories de personnel travaillant dans une même industrie. La section d’entreprise est également interprofessionnelle. Ce principe est parfois difficile à concilier avec la réalité des formes d’exploitation : ainsi, dans le nettoyage, les travailleurs peuvent changer régulièrement de chantier et ne sont pas forcément attachés à une industrie, encore moins à une entreprise. Ces formes se développent, les liens existant entre les différentes catégories de salariés sont rompus entre autre grâce au recours massif à la sous-traitance et aux externalisations. Des formes de structuration sont à trouver pour éviter le piège corporatiste, qui favorise l’isolement et la concurrence entre métiers au profit du patronat, sans ignorer la réalité.

2) Les structures de coordination
Il existe environ 200 syndicats confédérés dans la CNT aujourd’hui. Le bureau confédéral assure le lien entre les congrès (tous les deux ans). Sa charge est uniquement technique, il veille au fonctionnement courant de la confédération, à la circulation de l’information en interne et avec l’extérieur. Il applique les décisions du congrès, il organise le CCN (Comité confédéral national).Les syndicats sont par ailleurs également regroupés en UR (unions régionales), ainsi qu’en UD et UL (unions départementales et unions locales). Ce sont les unions régionales qui se réunissent tous les six mois en CCN, elles veillent à l’application des décisions de congrès, contrôlent les mandatés confédéraux, prennent les décisions techniques qui s’imposent, assurent le suivi des campagnes confédérales.Les syndicats sont enfin réunis en fédérations d’industrie, lorsqu’ils sont suffisamment nombreux. Il en existe six à ce jour : Education, PTT, Bâtiment-Travaux Publics, Communication culture spectacle, Santé-social et Terre-Environnement. La fédération d’industrie n’a qu’un rôle technique de coordination.

3) L’international, une priorité
Au sein du bureau confédéral, le secrétariat international, composé d’une quinzaine de camarades, travaille à développer les contacts internationaux, à coordonner les actions internationales, à mettre en rapport les syndicats de la CNT avec des structures équivalentes afin de concrétiser une réelle dynamique internationale issue de la base.C’est lors de notre congrès de 2001 que nous avons finalement décidé de renoncer à la référence à l’Association internationale des travailleurs. Malgré notre exclusion en 1996, nous avions en effet conservé cette référence à l’Internationale. Cependant, bien que nous nous réclamions toujours des principes de l’AIT, il fallait admettre que cela ne correspondait plus à rien, dans la réalité. D’une part, l’AIT n’était composée que de sections nationales dogmatiques et moribondes (à l’exception de l’Italie et de certains syndicats espagnols), et n’avait aucune réalité sur la scène internationale. D’autre part, nous-mêmes avions constitué un réseau international dynamique qui avait marqué la renaissance de l’internationalisme rouge et noir, avec des luttes syndicales menées au niveau international, avec d’importants cortèges composés principalement, en plus de la CNT, des IWW, de la SAC suédoise, de la CGT espagnole et de la FAU allemande (Amsterdam 1998, Köln 1999, Paris en mai 2000, Göteborg en 2001, Séville en 2002). Des rencontres syndicalistes internationales (San Francisco 1999, Göteborg 2001, Essen 2002, Séville 2003) nous ont également permis de nouer des contacts avec des organisations pratiquant le syndicalisme révolutionnaire de tous les continents, ces rencontres ont débouché sur de nombreuses actions de solidarité internationales (tout particulièrement avec l’Argentine, depuis l’année dernière).Dans le cadre du G8 d’Evian, la CNT a été présente avec des délégations internationales. Elle a participé à trois initiatives : le Village anticapitaliste (VAAAG), la CLAAAC (coordination des luttes anti-autoritaires) et les forums des luttes sociales.

4) Les commissions
La CNT se dote de commissions. Emanations des syndicats, elles peuvent être interne à l’un d’entre eux, ou s’élargir jusqu’au niveau confédéral. Elles n’ont souvent qu’une existence ponctuelle en rapport avec l’actualité. Quelques commissions parviennent cependant à se pérenniser : la commission femmes est la plus ancienne, elle est mixte et travaille sur le sexisme et les rapports entre sexes ; la commission prison ; la commission juridique, qui se met en place afin de répondre mieux aux besoins croissant des syndicats, particulièrement pour les procès en représentativité à l’occasion des créations de sections d’entreprise ; mais il y a aussi une commission prison, antimilitariste, etc...

Bon, alors, c’est quoi, la CNT ?!
Alors, la CNT, c’est quoi ? Une organisation qui a hérité d’une histoire riche, enracinée dans le mouvement ouvrier, mais qui se construit avant tout dans le présent, dans les luttes auxquelles elle participe, qu’elle impulse parfois. Une organisation encore bien proche du groupuscule dans le champ syndical, bien marginale face aux confédérations représentatives, mais qui élargit son audience, son influence, et qui retrouve sur le terrain des pratiques de nombreux syndicalistes appartenant à d’autres organisations. Une organisation qui refuse les étiquettes idéologiques, les dogmatismes paralysants, toute asservissement à un parti politique, mais qui inclut dans son champs d’action des luttes éminemment politiques, révélatrices d’un projet de société, d’une autre forme d’organisation sociale. La CNT a une grande ambition, l’émancipation des travailleurs, l’abolition des classes, l’égalité et la justice sociale, la gestion de la société par les producteurs. Si la CNT déploie beaucoup d’énergie, c’est pour construire ce rêve, l’ancrer dans la réalité des luttes, le faire partager par tous ceux qui, un jour, mettront à bas le vieux monde. Vive la Révolution sociale !

"L’émancipation des travailleurs, sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes !

tout cela me rappel beaucoup un texte d'un Anarchiste Italien #Errico-Malatesta : Le gradualisme révolutionnaire

Et, pour finir, un Syndicat CNT (Interpro) est en "Germination" Actuèlement dans le #Lot #46 et aimerai être present dans la rue, les luttes a venir, les entreprises, Lycées .... donc si cela vous interesse, surveillé Diaspora, nous vous donnerons, plus de détails et, venez si vous le souhaitez grossir nos rangs, qui pour l'instant comporte 3 personnes moi inclus et peut être 4 en attendant sa réponse
(je suis dispo sur ce fil, ou je préfère en MP, avant de créer une adresse mail certainement su riseup, mais nous en sommes, qu'aux balbutiment et, au tout debut, de ce beau projet

que crève ce monde et vive la révolution socoial

#ConfédératiopnNationaleduTravail #SyndicalismeRévolutionaire #AnarchoSyndicalisme #CommunismeLibertaire #AutoGestion #démocratieDirect #ActionDirect

Ping a @alexandrehedan@diasp.org @rancol@diaspora-fr.org @paco146@diaspora.psyco.fr (si tu peu transmettre ce post a Pasqual ?

et comme a tout les "vraie" camarades comme @wazoox@diasp.eu @anne_har@diaspora.psyco.fr @mlah@diaspora.psyco.fr @kristall@diaspora-fr.org @kindofblue53@diaspora-fr.org @flaccide@friendica.me @erdu@diasp.org @dandauge@fedi.thechangebook.org si vous pouvez relayez ce projet ? ca nous aiderait a faire germer cette jolie graine ;)
et a tous - toutes les autres que j'ai certainement oublié

merci a vous, si vous pouvez nous aidez :-)

solarkater@despora.de

#ukraine
found some links about the actual situation for #Ukraine - with all respect and admiration for their fight against Russia ...
I fear the situation has now reached a tipping point for the country...
besides being forced to sell itself to #blackrock and other #European big corporations for a reconstruction of the infrastructure, a destroyed industry, and those Western „saviours“ getting hold of their fertile soil (why always #Baerbock slips into my mind when I want to write #Blackrock ... ;)

beside all this where slowly but steadiyl I wonder what they are fighting for with all these implications ...(?)
now this
https://declassifieduk.org/britain-supplying-depleted-uranium-rounds-to-ukraine/

not only mines and cluster bombs from both sides anywhere but now a contaminated land ....
https://www.aljazeera.com/features/2013/3/15/iraq-wars-legacy-of-cancer

found this about #Kosovo #1995 and #Iraq war - about the use of #du bombs #depleted_uranium used by NATO
German #documentary from 2006 (no subtitles available)
https://www.youtube.com/watch?v=kLuR8UGco6k

they do not have the time to think about it.... fighting not only against the agressor but now also a barren, sold-out, devastated country at the mercy of the other side of the medal - BIG MONEY

our Eastern German guys and gals can tell the story - look for #Treuhandanstalt or read about the „toxic“ (what a word....) #EU #UE

anar65@diaspora-fr.org

#Luttes-Sociales #Mouvement-Social #Syndicats #Grève-Générale-Reconductible #Grève #Grèves #Blocus-Étudiants #Blocages #Organiser les #luttes #Assemblées-Générales #AG #AG-Souveraines #1995 #Mai68 #Macron

🔴 Grève générale reconductible à partir du 7 mars ?

L’information est relayée ce jeudi 9 février par les médias dominants, elle est donc à prendre avec des pincettes.

Les syndicats comptent appeler à la grève générale reconductible à partir du mardi 7 mars. Tous les #commerçants seront invités à tirer leur rideau ce jour-là dans le cadre d’une “journée morte”. Cette grève totale sera suivie d’Assemblées Générales qui auront lieu tous les soirs pour décider de la suite. Un bras de fer qui s’engagerait dans la durée et paralyserait le pays.

Si cela se confirme, après les trois journées de grèves d’une ampleur historique, la multiplication des blocus étudiants et des actions syndicales ciblées, comme les coupures de courant, cela veut dire que l’on s’oriente vers un rapport de force crucial début mars. Les syndicats engageraient donc leur force dès le lendemain des vacances scolaires.

Une grève générale reconductible est un évènement rare : même en 1995, dernière grève victorieuse et massive, c’était le secteur des transports qui avait “tenu” pendant trois semaines, accompagné par les autres secteurs sur des journées ponctuelles.

À notre connaissance, la dernière grève durable et conjointe de toutes les professions remonte à Mai 68. Le pari est gros : d’un côté, Macron joue son mandat sur sa réforme des retraites, il n’a rien à négocier, et ne reculera que dos au mur. De l’autre, un mouvement social aussi puissant qui n’arracherait pas la victoire serait un terrible signal.

Ainsi, il s’agit de construire un rapport de forces victorieux. Prendre des lieux pour organiser la lutte et les assemblées, se réunir pour préparer des actions et des blocages, renforcer ou construire des liens entre les forces en mouvement. Il reste moins de quatre semaines. C’est peu, et beaucoup. À nous de jouer !

artsound2@diasp.eu

David Bowie & Nine Inch Nails - Dissonance, live 1995

https://www.youtube.com/watch?v=j4sP1CTuIjs
45:16 min #live music video

00:19 Wish - Nine Inch Nails
04:09 Subterraneans - Nine Inch Nails & David Bowie
07:28 Scary Monsters - Nine Inch Nails & David Bowie
12:50 Reptile - Nine Inch Nails & David Bowie
19:04 Hallo Spaceboy - Nine Inch Nails & David Bowie
24:20 Hurt - Nine Inch Nails & David Bowie
30:20 The Hearts Filthy Lesson - David Bowie
35:32 The Man Who Sold The World - David Bowie
39:05 Under Pressure - David Bowie

#music #rock #DavidBowie NineInchNails #NIN #1995

fiel@diaspora-fr.org

🛩️ Deux poids, deux mesures

#Ecologie, #État d'urgence #environnement #incendies

Les grands moyens pour éteindre la révolte, mais pas les incendies

➡️ «À l’heure où je vous parle, on n’a pas les avions qu’on devrait avoir» protestait le porte-parole du Syndicat national du personnel navigant de l’aéronautique civile alors que le feu dévorait des milliers d’hectares en Gironde. Un Canadair peut emporter environ 6000 litres d’eau, un avion Dash a une capacité de 10000 litres. En principe, la France possède 12 Canadairs et 6 Dash. Déjà insuffisant pour faire face à l’augmentation des feux sur fond de chaos climatique qui s’accélère. Sauf que la sécurité civile signale qu’un «avion est en manque de moteur depuis un mois» et «des dépannages qui devraient prendre 2-3 heures en prennent 5 ou 6», «des avions tombent en panne plusieurs jours de suite». Les moyens manquent en plein été ! «Sur les 12 canadairs, quatre étaient indisponibles et sur les Dash, seuls cinq le sont, puisque le sixième est en panne récurrente.»

Ce constat lamentable n’est pas nouveau, c’est «une situation qui est dénoncée depuis plusieurs années» selon un ancien pilote. «Les plus vieux avions datent de 1995. Les Trackers auraient dû être retirés du service en 2008». L’État français a considérablement aggravé la situation en ne fournissant pas les moyens nécessaires pour lutter contre les incendies. Et à l’arrivée, ce sont les forêts qui trinquent, l’écosystème qui souffre, les populations qui sont en danger.

➡️ De l’autre côté, l’État français vient de commander 90 blindés militaires flambants neufs pour que la gendarmerie puisse réprimer encore plus fort la colère sociale. Une dépense de près de 60 millions d’euros. Ces nouveaux blindés sont équipés de mitrailleuses, d’engins permettant de tirer 60 grenades d’un coup, de matériel de surveillance et d’écoute de pointe. À cet achat s’ajoutent les nouveaux véhicules SUV de la police pour des dizaines de millions d’euros, les commandes de grenades, de drones, de fusils à munitions de marquage chimique, l’augmentation du budget de la sécurité de plusieurs milliards d’euros, les recrutements de masse dans la police…

On le savait, c’est encore une fois confirmé. Même quand la maison brûle, nos vies et nos espaces de vie ne valent rien pour les puissants. Pour les #hôpitaux ou la #lutte contre les #incendies, toutes les #économies sont bonnes, quitte à nous mettre en #danger.

Mais les moyens sont illimités pour nous faire tenir à notre place.

Source : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/incendies-pourquoi-les-canadairs-manquent-a-la-securite-civile-20220721

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