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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)
Trente-huitième jour - tandis qu'on canonise
Comme je l'écrivais hier, pellatartants lecteurs, c'est dans un état d'esprit un peu morose, suite aux déblatérations chocolatées de Carla, notre camarade syndicaliste vendeur de parapluies, et de la vache Angela, que je partis ouvrir la porte de mon F4 lunaire et que je me retrouvais devant...
... un monstre marin !
Au départ, je ne savais pas qu'il était marin, c'est la suite de la conversation qui me l'apprit. Mais il était vraiment très en colère. Il ne crachait pas le feu, heureusement (parce qu'il était marin), mais il râlait beaucoup en brandissant un objet que je reconnus comme... le téléphone portable de l'aliène Blingue-Blingue que j'avais jeté dans la Mer de la Tranquillité ! Si vous vous en souvenez, extravagant lecteur, l'extraordinaire système de transport de l'aliène Blingue-Blingue (que tout le monde lui envie à condition d'être sourd) comprend d'une part une montre (qu'il faut lascivement se frotter sur le corps tout nu) voir ICI, et d'autre part ce fameux téléphone portable dont la sonnerie est si insupportable que je l'avais jeté dans la Mer de la Tranquillité, pensant m'en débarrasser définitivement.
Et bien justement, la Mer de la Tranquillité avait perdu toute sa tranquillité depuis, car le téléphone sonnait tout le temps, en dérangeant ses paisibles habitants, dont le dragon furibond (mais qui ne crachait pas le feu car il était marin).
Je ne vous dis pas le savon (car il était marin) qu'il me passa : et que la Mer de la Tranquillité n'était pas un dépotoir, et que non seulement c'était une pollution matérielle mais aussi une effroyable pollution sonore et qu'on avait pas idée de composer une chanson pareille et de la donner à chanter à une telle stridulatrice hystérique (comme je suis facétieux, je pensai aussitôt que j'avais vu quelque part qu'il existait aussi un film biographique sur la chanteuse en question. On aurait pu lui offrir, pour l'achever - va-t-on enfin éclaircir le mystère de l'incompatibilité notoire de Carla et de la musique ? voir ICI).
Il avait entièrement raison. Je m'aplatis en plates excuses, désolé que nos relations de nouveaux voisins commençassent sur cette équivoque, mais je pensais que ce téléphone en plastique assemblé en Chine ne supporterait pas l'humidité (mais il la supporte : serait-ce un signe de la montée en puissance de ce grand pays, qui m'avait déjà apporté un soutien indéfectible contre mes juges en m'offrant - très finement - un morceau de canard laqué et du pâté de soja ? – voir ICI).
Le dragon accepta mes excuses et je lui proposai de venir boire un verre pour sceller notre nouvelle amitié, en espérant que Carla et Angela avaient changé de chaîne et regardaient un programme un peu plus pacifique.
Mais alors que le dragon s'essuyait poliment les pieds sur le paillasson (un peu petit pour lui, il faudra que j'en achète un autre plus grand), le téléphone de Blingue-Blingue se mit à sonner et l'insupportable chanson-phare du Titanic retentit (puisque c'est de cette chanson dont il s'agit, en intégralité dans sa version longue) !
Un transport intergalactique était imminent ! Mais qui allait voyager ? Qui avait la montre de Blingue-Blingue en sa possession ? (la dernière fois, on a vu que c'était le président de la Grande Puissance Nortuaire, et les catastrophes qui s'ensuivirent - voir ICI) Quant à la destination de ce transport, destination que l'on devait crier à la fin de l'odieuse cantilène, je réfléchissais le plus vite possible pour trouver le lieu le plus éloigné possible de mon petit F4 lunien. Mais, alors que la musique arrivait à la fin, Carla hilare fit irruption et cria « Venez ! Ça canonise dur à Saint-Pierre de... ROME ! » et le silence se fit.
Une idée absurde commença à s'insinuer dans mon esprit. Quelque soit l'individu qui avait profité de ce voyage intergalactique, il avait, grâce à (ou à cause de) Carla, probablement atterri en plein milieu d'une cérémonie religieuse à Saint-Pierre de Rome.
Les éclats de rire grandissants qui venaient du salon me firent craindre le pire. J'avais confondu canoniser et canonnerie, mais comme guerre et religion font souvent très bon ménage (d'où l'oxymore reconnu guerre de religion, un peu comme coup d'état démocratique), ça n'avait pas beaucoup d'importance.
Et comme je m'y attendais, Carla fit à nouveau irruption et me dit « Tu ne devineras jamais qui est apparu entre les deux papes ! » (1)
Certainement pas la limace, qui devait être probablement déjà là-bas à limacer mollement en compagnie du dirigeable fascisant de l'ectoplasme mineur satellite et une bonne partie du gotha larbinesque.
Je fis entrer dans le salon mon voisin le dragon marin (qui ne crache pas le feu parce qu'il est marin) qui s'assit sur le canapé entre Carla hilare et la vache Angela qui battit des cils devant notre hôte. Comme il n'y avait plus de place sur le sofa, je m'assis sur le pouf et je le vis, effectivement, entre les deux papes....
C'était bien lui...
Bon, la suite, à demain,
(1) Après d'intenses recherches historiques, je découvris (c'est le jardinier bineur de fraisiers qui écrit) que cet épisode date d'il y a quelques années, quand un pape décida de prendre sa retraite anticipée (peut-être pour lui éviter une sortie par trop anticipée - pas fou le gars). On eut alors, pendant quelques semaines, deux papes en activité.
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Les épisodes précédents : Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien Trente-sixième jour - fermenter n’est pas jouer Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve… Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune