#féministes

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#Dijon

#Surveillance #Espionnage #Surveillance-Policière #Surveillance-Politique #Criminalisation #Répression des #Luttes #Écologistes #éco-Terroriste

Plus de 300 collectifs et personnalités dénoncent la surveillance dont ils ont fait l’objet aux Tanneries et aux Lentillères

Publié le 15/02/2023
Quartier Libre des Lentillères
#Solidaires #21

A l’initiative de l’Union Syndicale Solidaires 21, plus de 300 #artistes, #penseurs-euses, #associations, #collectifs, #partis-politiques et #organisations-syndicales dénoncent, par le biais de cette tribune, la surveillance dont elles et ils ont fait l’objet en tant qu’usager.e.s du Quartier Libre des #Lentillères et de l’Espace autogéré des #Tanneries, à Dijon (21), où des caméras dissimulées ont récemment été découvertes.

Nous, artistes, penseurs et penseuses, associations, collectifs, partis politiques et organisations syndicales, sommes scandalisé.e.s de découvrir par le communiqué en date du 26 janvier 2023 que l’Espace Autogéré des Tanneries et le Quartier Libre des Lentillères ont été, pendant plusieurs mois, surveillés par des caméras dissimulées dans des faux boîtiers électriques. Ces lieux, nous les aimons, nous les fréquentons, nous les animons et nous nous y organisons. Au travers de ces dispositifs, ce sont donc nous et nos collectifs qui avons directement été soumis à une surveillance policière particulièrement intrusive.

Cette surveillance politique s’inscrit dans un contexte de criminalisation et de répression des luttes, en particulier des luttes écologistes. Du fiasco de l’affaire #Tarnac, à la récente victoire juridique des opposant·es au projet de site d’enfouissement nucléaire de #Bure, les procédés d’espionnage des groupes militants ont montré à plusieurs reprises ces dernières années leur voyeurisme autant que leur inutilité. Plus récemment, ce sont les militant·es opposé·es à la construction de #méga-bassines qui en ont fait les frais : un militant du collectif « Bassines non merci » a ainsi découvert une caméra dissimulée devant son domicile, puis une balise GPS sur son véhicule. Les manifestant·es #anti-bassines ont quant-à-elle·eux été désigné·es sous le terme d’« éco-terroriste ».

Loin des clichés et des figures repoussoir, l’Espace Autogéré des Tanneries et le Quartier Libre des Lentillères sont des espaces insérés dans le tissu associatif et politique de la ville. Nous sommes nombreux·euses, de tous horizons, à nous y impliquer de diverses manières. Ils sont des lieux d’éducation populaire, d’organisation de distribution alimentaire, de cultures libres, d’accueil et de
maraîchage. Ils sont aussi des lieux d’organisation #politique pour de nombreux collectifs #féministes, écologistes, #anticapitalistes, #syndicaux ou encore #antifascistes.

Cette surveillance dissimulée des faits, des gestes, du quotidien et de l’intimité des dizaines de personnes qui prennent soin de ces espaces et des centaines de personnes qui les fréquentent est inadmissible. Nous, artistes, associations, collectifs, partis politiques et organisations syndicales, apportons notre plein soutien aux personnes qui font vivre ces lieux, dénonçons la surveillance politique dont nous avons fait l’objet, et soutenons les futures mobilisations et éventuelles démarches judiciaires visant à éclaircir les responsabilités et à mettre un coup d’arrêt à de telles pratiques.

Pour signer la tribune et voir la liste complète des signataires : https://framaforms.org/tribune-contre-la-surveillance-politique-au-quartier-libre-des-lentilleres-et-a-lespace-autogere-des

anar65@diaspora-fr.org

Guide du militantisme à Lyon

Ce #guide a pour objectif d’aider les personnes qui veulent faire du #militantisme à #Lyon ou autour à savoir ce qui existe comme groupe, projet et réseau. Il vise aussi à faciliter la #collaboration entre divers #groupes.

Sans avoir une ligne éditoriale super rigide, il est plutôt ancré dans des perspectives #féministes #queer #radicale, #anti-raciste/validiste/capitaliste/transphobie etc, #anarchistes, #révolutionnaires etc.

ll fait place à tout projet, groupe, collectif ou réseau militant, dans le sens large de ce terme. Un réseau d’ #entraide ou un projet artistique ou une équipe sportive peuvent tout à fait en faire partie tant qu’il y a une dimension #politique (par exemple c’est par/pour des personnes minorisées).

Les groupes qui y sont listés ne sont pas forcément ouvert à accueillir de nouveaux membres, comme le but est aussi de les visibiliser pour permettre des collaborations, s’entraider entre groupes, ou par exemple qu’un groupe qui est au complet soutienne d’autres personnes qui veulent faire des choses similaires.

S’y trouve pour le moment :

  • La chorale féministe les Branl’heureux.ses (p.3)

  • Le collectif Solidarité Cusset (p.4-5)

  • La librairie La Gryffe (p.6)

  • L’équipe de foot Les Lyonasses (p.7-8)

  • Le collectif féministe latino-français Parchadxs (p.9-10)

Si tu souhaites rajouter un projet à la prochaine édition du guide qui sortira au printemps, envoie un mail avant le 21 Mars à : guide.militantisme.lyon@mailo.com.

Les contributions au guide doivent contenir les informations suivantes :
- Nom du groupe
- Date de création
- Descriptif du groupe : Thématiques, Actions, Fonctionnement (un paragraphe, vous prenez pas trop la tête non plus :))
- Ouvert à de nouveau membre ou pas et comment vous rejoindre
- Contact

Optionnellement vous pouvez envoyer des photos de votre groupe ou de Lyon ou de moments de luttes à Lyon pour illustrer la prochaine édition (celle-ci a des photos du Mini World Lyon, c’est rigolo et complètement à côté de la plaque)

Bonne lecture, et bon militantisme !
Documents associés à l'article :

guide_du_militantisme_a_lyon_fil.pdf (PDF – 1.3 Mo)

salinger3@diaspora-fr.org

Les féministes russes contre Poutine

En tant que citoyennes russes et féministes, nous condamnons cette guerre. Le féminisme, en tant que force politique, ne peut être du côté d’une guerre d’agression et d’une occupation militaire. Le mouvement féministe en Russie lutte en faveur des groupes vulnérables et pour le développement d’une société juste offrant l’égalité des chances et des perspectives, et dans laquelle il ne peut y avoir de place pour la violence et les conflits militaires.

La guerre dans le #Donbass est une conséquence de l’annexion illégale de la #Crimée. Nous pensons que la #Russie et son président #Poutine ne sont pas et n’ont jamais été préoccupés par le sort des habitants de #Louhansk et de #Donetsk, et que la reconnaissance des républiques huit ans après leur proclamation n’était qu’un prétexte pour envahir l’Ukraine sous couvert de libération.

(...)

Nous appelons les #féministes du monde entier :

  • à rejoindre des manifestations pacifiques et à lancer des campagnes de terrain et en ligne contre la guerre en Ukraine et la dictature de V. Poutine, en organisant vos propres actions. […]
  • à propager les informations sur la guerre en Ukraine et l’agression de V. Poutine. […]
  • à partager ce manifeste autour de vous.

Il est nécessaire de montrer que les féministes sont contre cette guerre – et tout type de guerre. Il est également essentiel de montrer qu’il existe encore des militantes russes prêtes à s’unir pour s’opposer au régime de V. Poutine. Nous risquons toutes d’être victimes de la répression d’État désormais et nous avons besoin de votre soutien.

Résistance féministe anti-guerre (Russie)

http://www.gds-ds.org/les-feministes-russes-contre-poutine/

#ukraine

bliter@diaspora-fr.org

#Capitalisme vs #Communisme : #analyse d'un #combat #idéologique - l'Observateur

La Timeline 👉
00:00:00 Introduction
00:00:38 Le capitalisme et ses #évolutions
00:06:49 Naissance de la #lutte #ouvrière
00:08:51 Les #théoriciens de l #’idéologie #socialiste
00:12:11 #KarlMarx et sa #critique du capitalisme
00:23:53 Karl Marx et sa critique du #couple #bourgeois
00:28:16 Quand Karl Marx éclatait les #féministes.
00:30:42 La lutte des #classes
00:33:46 La #nature de l’ #entrepreneur : ce que #Marx n’a jamais compris
00:41:02 #Vladimir #Lenin : l’ #espion #allemand qui a détruit la #Russie
00:44:31 Marx et Lenin, ces #communistes qui n’ont jamais travaillé
00:46:33 Le communisme de retour en #Europe ( le #néo-communisme )
00:55:27 Le #danger, c’est l’ #état
00:56:31 La #tendance de certains #peuples a la soumission
01:02:37 Le #régime idéal

https://www.youtube.com/watch?v=lJ7G2H2HBlE
#politique #économie

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Quand des intellectuels français défendaient la pédophilie

Par #CéciledeKervasdoué et #FionaMoghaddam
La pédophilie n'a pas toujours été condamnée par les intellectuels français. À partir des années 1970, de nombreuses personnalités de tous bords politiques ont demandé, au nom de la liberté, que la loi permette aux adultes d'avoir des relations sexuelles avec des enfants. Une question d'époque ?

"En 2013, quand il (Gabriel #Matzneff, ndlr) a reçu le #prixRenaudot, aucun journaliste littéraire, pas un seul, ne s'est interrogé sur le bien-fondé de cette récompense. La vie d'une adolescente anonyme n'est rien face au statut d'un écrivain". Dans son roman autobiographique paru ce jeudi, Le Consentement, #VanessaSpringora dénonce la complaisance des milieux artistiques et littéraires français qui comme les médias ont jusque très récemment fermé les yeux sur des écrits qui font la promotion de la pédophile au prétexte que l'oeuvre prime l'auteur. Goût pour la #transgression ou tendance de fond issue d'un mouvement pro #pédophile de la fin des années 1970 ? Aujourd'hui, ces intellectuels sont mis face à leur responsabilité.

Contre la famille et pour l'homosexualité : un militantisme pro pédophile
Jean-Paul #Sartre, Roland #Barthes, Simone de #Beauvoir, Gilles et Fanny #Deleuze, Francis #Ponge, Philippe Sollers, #JackLang, Bernard #Kouchner, Louis #Aragon, André #Glucksmann, François Châtelet et bien d'autres encore, de Félix #Guattari à Patrice #Chéreau ou Daniel Guérin ; tous font partie des 69 #intellectuels français qui, aux côtés de l'écrivain Gabriel Matzneff et du romancier, journaliste à Libération et membre fondateur du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR) #GuyHocquenghem ont signé une tribune publiée le 26 janvier 1977. D'abord dans #LeMonde puis dans #Libération pour défendre trois hommes incarcérés depuis plus de trois ans pour avoir abusé sexuellement de mineurs de moins de 15 ans.

'Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit !' écrivaient les signataires.

Ils demandaient la relaxe des trois hommes au prétexte que les enfants n'avaient pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, qu'ils étaient consentants.

Le 23 mai 1977, dans les pages "Opinions" du Monde, 80 intellectuels français parmi lesquels Jean-Paul #Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone #deBeauvoir, Alain #Robbe-Grillet, Jacques #Derrida, Philippe #Sollers et même Françoise #Dolto, signent un autre texte pour demander que la loi décriminalise les rapports sexuels entre les adultes et les enfants de moins de 15 ans.

De nombreux journaux se font l'écho de ce mouvement pro pédophile, qui aux Pays-Bas est devenu un mouvement politique. Libération en tête, avec même des petites-annonces sans ambiguïté, et par exemple en juin 1978 le philosophe #RenéSchérer qui y écrit :

L’aventure pédophilique vient révéler quelle insupportable confiscation d’être et de sens pratiquent à l’égard de l’enfant les rôles contraints et les pouvoirs conjurés.

Libération mais aussi Le Monde ou encore #FranceCulture. Le 4 avril 1978, l'émission "Dialogues" (enregistrée en 1977) invite #MichelFoucault, le romancier et membre fondateur du Front homosexuel d'action révolutionnaire ( #FHAR) Guy #Hocquenghem et le juriste #JeanDanet, tous trois signataires de la pétition qui demande la décriminalisation de la pédophilie. Durant une heure et quart, en public dans le studio 107, ces intellectuels vont défendre l'idée que des pédophiles sont incarcérés à tort parce que les enfants qu'ils ont abusés étaient consentants.

Ce débat sera publié sous le titre La Loi de la pudeur dans la revue Recherches n°37 d’avril 1979, avant d'être inclus dans le recueil Dits et Écrits 1976-1979 de Foucault.

Retour sur l'émission "Dialogues" de France Culture et sur le contexte pro pédophile de l'époque avec Cécile #deKervasdoué

Dans la même émission, ils fustigent l'influence croissante des psychiatres dans les cours de #justice parce qu'en "s'intéressant aux prétendues victimes, ils sont en train de créer une "victimologie très grave" parce qu'elle nie la parole des enfants qui répètent pourtant à la barre qu'ils étaient consentants. Ils s'inquiètent de la suspicion qui pèse sur les éducateurs et tous les professionnels de l'enfance et pressentent une véritable "chasse aux sorcières" pour des faits, des relations sexuelles entre un adulte et un enfant de moins de 15 ans, qui selon eux n'ont aucun caractère de gravité, "et sont des faits extrêmement légers qui dans n'importe quelle autre circonstance, à Paris notamment, n'auraient jamais valu trois mois de détention préventive" (sic).

Ces discours choquent peu à une époque où l'obsession sans cesse répétée est que la société a changé, qu'il faut se libérer du carcan de la famille et de pratiques sexuelles rétrogrades. "Le #sexe est omniprésent dans la société", déclare Virginie Girod, docteure en histoire, spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité "et dans les années 1970, les gens se disent 'on fait ce que l'on veut'".

Surtout, il y a l'idée défendue dès le début de l'émission de France Culture par Michel Foucault que la liberté des homosexuels ne fait pas encore consensus dans la société française et qu'interdire la pédophilie pourrait progressivement glisser vers l'interdiction de l'homosexualité. Les deux pratiques, homosexualité et pédophilie, sont à l'époque mises sur le même plan.

Des publications comme #GaiPied, journal radical pro homosexuel dans lequel écrivent Jean-Paul Aron, Jean-Paul Sartre ou Michel Foucault, aux côtés de l'écrivain #TonyDuvert - pédophile revendiqué - et de Renaud Camus, deviennent ainsi des tribunes pour les pédophiles (la revue sera finalement suspendue en 1992).

Figure de mai 1968, Daniel #CohnBendit raconte alors ses gestes sexuels sur des enfants. Dans le livre Le Grand bazar (publié en 1975 chez Belfond), où il évoque son activité d'éducateur dans un jardin d'enfants "alternatif" à Francfort. Puis en avril 1982, sur le plateau d'Apostrophes, où il déclare notamment : "La sexualité d'un gosse, c'est absolument fantastique, faut être honnête. J'ai travaillé auparavant avec des gosses qui avaient entre 4 et 6 ans. Quand une petite fille de 5 ans commence à vous déshabiller, c'est fantastique, c'est un jeu érotico-maniaque..." Devenu député vert européen, Cohn Bendit se défendra dans les colonnes de Libération en février 2001, soutenu par des parents et des enfants, mais reconnaîtra en réunion publique "des lignes insoutenables, intolérables ; avec ce que nous savons aujourd'hui sur la pédophilie, sur l' #abus sexuel".

Toujours dans les années 1970, le chanteur #ClaudeFrançois se reconnaît "obsédé" par les filles mineures : "Les filles [de 18-30 ans] commencent à réfléchir. Elles ne sont plus naturelles. Elles se sentent obligées de prendre position. Elles ne sont plus cette espèce de rêve que représente pour moi la fille."

Et c'est à cette époque que Roman Polanski arrive en France.

Pour justifier leurs pratiques sexuelles avec des #enfants, beaucoup de pédophiles ont instrumentalisé ce mouvement intellectuel issu de mai 68 qui faisait la promotion de la liberté sexuelle et de la rupture avec la loi et les structures et qui voulaient à tout prix se défaire de la domination des adultes.

Ce qui était central dans ces années-là, c'était la question de savoir comment on pouvait rompre avec les normes pénales et familiales du XIXe siècle. Ce qui a ainsi fait le plus débat dans les années 1970, notamment du côté des mouvements homosexuels mais pas seulement, c'était la discrimination concernant l'âge de la majorité sexuelle.

#JeanBérard, historien, maître de conférence à l'ENS Paris Saclay

Des écrivains comme Gabriel Matzneff mais aussi Tony Duvert ( #prixMédicis en 1973 pour son roman Paysage de fantaisie, publié aux éditions de Minuit et qui met en scène des jeux sexuels entre un adulte et des enfants) ou René Schérer ont ainsi cherché à présenter la pédophilie comme une attirance sexuelle acceptable du moment que l'enfant en était "consentant", comme en témoigne ce séminaire de 2013 organisé à l' #EHESS

Comment admettre qu'on a été abusé quand on ne peut nier qu'on a été consentant ? Quand, en l'occurrence, on a ressenti du désir pour cet adulte qui s'est empressé d'en profiter ? Pendant des années, je me débattrai moi aussi avec cette notion de victime, incapable de m'y reconnaître.

Dans Le Consentement, Vanessa Springora témoigne de sa relation avec Gabriel Matzneff alors qu'elle avait 14 ans

Gabriel Matzneff a répondu à Vanessa Springora dans L'Express

Un décalage avec la société et... avec les féministes
Si une partie des intellectuels défend ce mouvement pro-pédophile, ce n’est pas le cas de la société. "La majorité des personnes dans la société courante n’y était pas favorable", explique Virginie Girod, docteure en histoire, spécialiste de l’histoire des femmes et de la #sexualité. Et cette vision, ce "noyau dur d’intellectuels" l’a "défendue dans des journaux qui trouvaient génial de soutenir ces fameux mantras 'il est interdit d’interdire’ et ‘jouissons sans entrave’. Dans la petite intelligentsia parisienne, on défendait les valeurs de la liberté absolue sans se poser de questions". Ce côté "transgressif, cette faculté à bousculer les codes", ajoute l’historienne, a permis à certains intellectuels dont Gabriel Matzneff d’en tirer une "véritable aura médiatique".

Puis il y a eu les mouvements féministes qui ont dénoncé le #patriarcat et la domination masculine, "qui se traduit par cette prise de possession et cette domination du corps des femmes et des enfants", explique Anne-Claude #Ambroise-Rendu, historienne et professeure d’histoire à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.

"Dans les mouvements qui luttaient contre l’idée d’une majorité sexuelle dans la seconde partie des années 1970, il y avait l’idée que des rapports entre adulte et enfant pouvaient être envisagés, exempts des rapports de domination traditionnelle, en particulier de domination familiale", ajoute #JeanBérard, maître de conférence à l’ENS Paris-Saclay. Un argument contesté, en particulier par les mouvements #féministes.

Dans les mêmes années, les féministes luttaient pour la redéfinition du #viol et expliquaient que le rapport entre un mineur et un adulte est déjà dans un rapport de force, de domination, inégal et qui ne peut donc être considéré selon le seul critère du #consentement mais sur le critère de l’âge.

Jean Bérard, maître de conférence en histoire à l’École normale supérieure Paris-Saclay.

D’ailleurs, certains parents des enfants ou adolescents qui fréquentaient les pédophiles eux-mêmes laissaient faire ces relations. "On peut s'interroger sur des parents pétris d'une idéologie soixante-huitarde dévoyée, qui laissent leurs enfants avoir des relations sexuelles avec un homme nettement plus âgé. Quelque part, il y a un côté un peu chic à voir sa fille dans le lit de quelqu'un reconnu comme un grand écrivain à l'école. Et cette pensée-là dérange aujourd'hui. C’est normal. Mais il faut aussi la concevoir pour pouvoir comprendre cette époque-là", confirme #VirginieGirod.

La bascule

Le véritable tournant s’opère dans les années 1990. La France découvre le vrai visage de la pédophilie avec l’affaire #MarcDutroux dans la Belgique voisine. "Avec Matzneff et compagnie, on a une sorte de 'glamourisation' du câlin enfantin, des amours enfantines. C’est chic, c’est joli, c’est la nymphette, les égéries d’Hamilton… On est dans une esthétique qui existe dans la société", affirme Virginie Girod. L’affaire Dutroux dévoile une toute autre facette de la pédophilie : "On a pour la première fois une affaire de mœurs épouvantable, d’un homme qui kidnappe les petites filles, les séquestre, les viole et les assassine."

C’est la fin de l’illusion d’un hypothétique consentement, on se rend compte qu’autour de la pédophilie, il y a tous les actes de la #criminalité.

Virginie Girod, docteure en histoire, spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité

Désormais, il devient impensable pour la société de défendre la pédophilie. Le terme "pédophile" est employé dans le langage courant et aujourd’hui, il est peu à peu remplacé par celui de " #pédocriminel", "on rajoute à la charge morale du crime pour bien signifier qu’on ne laisse plus passer ces pratiques socialement", conclut Virginie Girod.

Et aujourd'hui ?... Encore et toujours la question du consentement !
Dans les années 1980, à Paris, il existait des sortes de cercles de pédophiles anonymes où des pédophiles se réunissaient pour s'entraider à ne pas passer à l'action. "On savait qu'il y avait une charge morale sur ces pratiques-là et quelque part, il fallait se sentir un peu au-dessus des lois, soit parce qu'on était un puissant, soit parce qu'on n'avait pas conscience que la justice pouvait rappliquer", explique la spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité.

Au début des années 2000, après le traumatisme de l'affaire Dutroux, certaines associations ont cessé de s'intéresser exclusivement aux victimes pour s'intéresser aux pédophiles et plus largement aux promoteurs, actifs ou passifs de la pédophilie. L'association l' #Angebleu par exemple est la première à entreprendre d'écouter les pédophiles, via une ligne ouverte et très vite, ils le disent : les livres et émissions de télé qui font l'apologie des relations sexuelles avec des enfants les poussent à passer à l'acte.

#LatifaBenari est la fondatrice de l'association l'Ange bleu : "Écrire sur les ébats sexuels avec des enfants ou des adolescents et déclarer qu'avec cette relation, l'enfant ou l' #adolescent peut être heureux, pour moi ils sont responsables. Un paumé qui viole un enfant, cela reste une affaire isolée. Mais quelqu'un qui a une relation [avec un enfant] et qui en plus en fait la promotion sur des plateaux télévisés, je trouve cela criminel !"

Pour l'association Ange bleu, les #intellectuels sont responsables des drames pédophiles
En attendant, les anciens intellectuels signataires regrettent-ils aujourd'hui leur signature ? Libération a posé la question ici...

Pour justifier de tels actes, le mouvement pro-pédophile s'est toujours caché derrière le "consentement" des enfants et adolescents. "Personne n'a jamais défendu la possibilité de violer des enfants. (...) L'idée de la violence n'effleure pas les personnes qui conceptualisent cette pédophilie-là", précise Virginie Girod.

Et dans les années 1980, la notion de "stranger danger", comme l'appellent les Américains, a fait son apparition. "La question du danger venu de l'extérieur devient prédominante et construit la peur du pédophile autour de la peur de celui qui va venir enlever et agresser les enfants", commente Jean Bérard.

Mais cela cache une autre réalité : une grande partie des actes pédophiles ont lieu dans le cadre intra-familial... Le Conseil de l'Europe évalue les #violencessexuelles intra-familiales sur mineurs entre 70 et 85% d'après ce rapport du Sénat daté de mai 2019. Toutefois, les chiffres restent peu nombreux sur le sujet. Lors d'auditions au Sénat pour la mission commune d'information sur la répression d'infractions sexuelles sur mineurs, le réalisateur Éric Guéret, auteur du documentaire Enfance abusée, indique à propos de ces violences sexuelles sur mineurs, qu'"il n'y a pas de chiffres français officiels, fiables. Cela raconte quelque chose de notre société. Une société qui ne veut pas voir un problème se débrouille pour ne pas le quantifier." Il dénonce un "déni" de la société, un "fléau" qui a pour conséquence des victimes "avec un extrême sentiment d'abandon", qui les pousse à "garder le silence" et parfois "à se suicider", avec dans tous les cas, le sentiment "que les institutions ne leur viennent pas en aide".