Diaspoharm
Comment les réseaux sociaux alternatifs nourrissent notre addiction
Il est une opinion commune selon laquelle les rĂ©seaux sociaux alternatifs et dĂ©centralisĂ©s (Diaspora, Hubzilla, Mastodon,...) permettraient de sortir du systĂšme de surveillance de masse. Ils ont bien des avantages sur les plate-formes mainstream : l'accĂšs au code-source, la dĂ©centralisation, l'absence dâalgorithmes de suggestions, l'aspect rĂ©ellement communautaire et pas de rĂ©tention des donnĂ©es. Ces quelques points, et j'en oublie peut-ĂȘtre, sont bien des avancĂ©es souhaitables en terme de vie privĂ©e, mais ça s'arrĂȘte Ă la vie privĂ©e. En dehors du fait que cela nĂ©cessite aussi une Ă©ducation (ne doutons pas que les gĂ©ants du web aient mis en place des robots pour rĂ©colter un maximum d'infos sur les pages publiques des rĂ©seaux alternatifs), cela ne permet pas de guĂ©rir de la maladie que les GAFAM ont volontairement imposĂ©e au public depuis quelques annĂ©es : l'addiction aux Ă©crans.
L'autre point essentiel, qui est de libĂ©rer notre cerveau de l'addiction Ă la dopamine et autres phĂ©nomĂšnes induits par les rĂ©seaux sociaux modernes, n'est pas au programme. Quand on arrive sur ces plate-formes alternatives, il est possible d'ĂȘtre moins stimulĂ© que sur Facebook par exemple, mais cela n'est qu'une consĂ©quence des quelques points citĂ©s au dessus. Rien n'est fait dans l'interface pour sortir de l'addiction au flux de scroll infini, aucune incitation Ă ralentir pour faire des commentaires rĂ©flĂ©chis au lieu de rĂ©actions Ă chaud, pas d'Ă©ducation Ă la dynamique des rumeurs, entre autres problĂšmes qui existent probablement ici et dont je n'ai pas encore conscience.
L'addiction aux rĂ©seaux sociaux est devenue un problĂšme Ă©norme. Avons-nous rĂ©ellement besoin de reproduire le flux incessant des notifications ? Penser de nouveaux outils de partage radicalement diffĂ©rents de ce que nous proposent les GAFAM me semble une prioritĂ©. Reprenons entiĂšrement le contrĂŽle de notre vie numĂ©rique, revenons Ă des interfaces simples, pourquoi pas carrĂ©ment moches mais fonctionnelles comme celle d'Audacity en passe d'ĂȘtre "modernisĂ©e" et rendue lucrative par Muse Group, dĂ©nonçons l'influence des interfaces sur notre cerveau, favorisons enfin l'Ă©mergence de la libertĂ© de penser par des communautĂ©s accueillantes et ouvertes Ă la remise en question.
Est-il possible d'avoir une pensée libre et autonome alors que notre cerveau est constamment occupé à recevoir sa dose de dopamine ? Alors qu'il contribue à endormir notre corps sur un fauteuil dernier cri, pouvons-nous parler de logiciel libre ?
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