La #police devenant de plus en plus un État dans l'État, le temps est peut-être venu d'en prendre conscience.
La nature humaine est ainsi faite que les hommes qui disposent des instruments de coercition en usent et en abusent lorsque l''occasion leur en est donnée.
Généralement, la hiérarchie ne veut pas savoir comment la base policière réprime. Seul le résultat compte.
Et puis, il n'est pas rare que les simples gradés ou les officiers suggèrent la manière forte, sans toutefois s'encombrer de détails. Au niveau du préfet de police ou du ministère de l'intérieur, la mauvaise habitude a été prise de nier certains comportements, ou même de les "couvrir". En effet, le policier est assermenté et sa parole a valeur d'évangile. Si le pékin a le sentiment d'avoir été brimé à tort, il n'a qu'à porter plainte – on verra bien ce qu'en pensent les juges, toujours prompts à protéger les policiers. Comme le policier ne peut être que de bonne foi, le citoyen se doit de faire profil bas. D'autant plus qu'au sommet de la pyramide répressive, il y a l'État – quelle que soit sa couleur politique !
C'est la voie ouverte à l'illégalité légale : brutalité ordinaire, injures racistes, sexisme, viols, meurtres, mais également escroqueries et vol tristement ordinaire. On trouve dans ces exactions l'éventail des délits dont se rend coupable une minorité de fonctionnaires dont la place se trouverait bien plus sur la paille humide des cachots qu'au service d'un public étonné de se voir bousculé, morigéné sans raison et incité à filer droit devant le représentant de l'ordre. La protection de la démocratie serait à ce prix.
Maître du terrain, le policier peut impunément considérer qu'il dit le droit, là même où il viole la légalité. Certes, répétons le, tous les fonctionnaires d'autorité ne se comportent pas de façon marginale – tant s'en faut. Pourtant, la tentation est toujours forte d'imposer sa propre loi, de se faire craindre, d'éprouver le sentiment d'avoir du pouvoir. En plus, il y a ce détestable esprit de corps qui conduit tout policier à se solidariser avec le collègue qui a failli. Bien trop souvent, il en va de même des syndicats catégoriels.
Le policier aime se faire respecter pour lui même et non pour ce qu'il est censé représenter. Il se veut intouchable. D'où cette propension aux plaintes et aux poursuites engagées par les policiers pour outrage ou rébellion envers personnes ayant autorité – c'est à dire eux-mêmes. C 'est Charles Pasqua, qui en mai 1993, avait ce cri du cœur: " Si la police veut être respectée, encore faudrait-il qu'elle soit respectable ! "
https://archive.org/details/bavuresordrepubl0000rajs/..
Bavures : ordre public, désordre privé
Quelques centaines d'histoires sur la vraie vie des commissariats, sélectionnées dans les archives l'Observatoire des libertés publiques.
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