#mandela

souslescrateresnucleaireslaplage@diaspora.psyco.fr

#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Cinquante-cinquième jour – quel cadeau merveilleux !

Vous ne pouvez pas imaginer comme ces derniers jours ont été tranquilles. Nous étions débarrassés de l'aliène Blingue-Blingue qui était parti à la chasse au chocolat sur la Terre, pour motiver le charmant essaim d'abeilles aliènes, de passage sur la Lune, à l'aider dans son improbable contrat (d'ailleurs, on ne dit plus Contrat, on dit Artichaut légal), c'est-à-dire dans l'improbable conclusion de l'artichaut qu'il avait signé avec la Grande Puissance Nortuaire dans le but de donner (enfin!) toute sa furtivité à l'avion du feu de dieu (le JSF, désormais fameux dans toute la galaxie, au point qu'il était surnommé le Jobardier Super Foireux par des aliènes ricaneurs) qui était furtif comme je suis pape, comme la limace est honnête ou comme le président de l'ectoplasme mineur satellite est populaire. D'ailleurs, à propos d'ectoplasme, il n'y avait que les aliènes sans colonne vertébrale, du genre protozoaire au QI de 548 (comme celui qui s'était installé dans un fromage de chèvre que j'avais oublié dans l'armoire de la chambre d'ami) qui s'en sortaient bien à force de se rouler par terre de rire en considérant la bêtise sidérale des terriens ; les autres avait des scolioses et des lombalgies que je vous raconte pas.

Nous avions eu quelques nouvelles des aventures de Blingue-Blingue sur la Terre, car il est discret comme un agent de la Grande Puissance Nortuaire dissimilé sous une ombrelle à Hong-Kong : aussitôt arrivé sur la Terre, comme il était un peu fatigué, il était entré dans le premier cinéma venu et n'en est toujours pas ressorti, on ne sait pas pourquoi (1).

Pour revenir donc à la tranquillité revenue sur la Lune, l'essaim de ces charmantes petites abeilles aliènes avait décidé collectivement (elles sont communistes, les abeilles, c'est formidable) de rester un peu parmi nous. D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois que des aliènes débarquent sur la Lune, ils n'en repartent pas, ils doivent se sentir bien (ça doit être parce qu'ils sont communistes, eux aussi). Le seul qui dépare un peu dans le paysage, c'est l'aliène Blingue-Blingue, qui est singulièrement azimuté. Qui sait si la suite de cet extraordinaire journal lunaire nous en révèlera la raison profonde (bien que l'aliène Blingue-Blingue manque abyssalement de profondeur)?

On se souvient que ces abeilles collectivistes étaient intéressées par l'achat de la Terre (car je voulais toujours assouvir ma terrible vengeance – voir Une idée formidable !). Mais en fait, encore une fois, je me demandais si c'était vraiment une bonne idée qu'elles aillent y faire un tour. J'avais tout d'un coup peur qu'elles se rendent compte de la manière dont leurs congénères sont traitées sur la Terre et de leur hécatombe, et qu'elles se vengent salement, c'est-à-dire en provoquant en réponse l'hécatombe des humains, tout simplement. Mais je ne peux pas m'empêcher de continuer, malgré mon dégoût, à concevoir un très mince espoir envers notre planète (mais vraiment très mince). J'ai peut-être complètement tort, et puis en plus, je suis de plus en plus à mon aise sur la Lune avec tous ces visiteurs de la galaxie (ça commence à devenir une communauté franchement mixte et multiculturelle) et je n'ai plus tellement envie de la quitter. Mais quand même, je n'encourageais pas tellement les abeilles aliènes à partir pour la Terre.

C'est alors qu'elles nous firent un cadeau extraordinaire !

Comme on le sait, les abeilles ont une importance fondamentale pour la pollenisation, et mes abeilles aliènes n'étaient pas différentes. En l'espace de quelques jours, à force de voleter ici et là autour de mon petit pavillon, elles déposèrent le pollen de diverses plantes qu'elles avaient butinées sur d'autres planètes (et aussi sur mon paillasson, car elles sont très polies et s'essuient les pieds en entrant, en y déposant aussi du pollen), à tel point que surgit une véritable et merveilleuse forêt sur ce côté-ci de la Lune !

Quel merveilleux cadeau!

Mais comment réagirait la Grande Puissance Nortuaire en contemplant cette nouvelle nature sauvage lunaire avec ses télescopes bigbrotheriens qui surveillaient tout en permanence?

Bon, la suite, à demain,

(1) il paraît qu'il y est projeté le doux film d'un certain Makavejev, avec Carole Laure, et qu'il y a une scène inoubliable qui a dû scotcher Blingue-Blingue (ici, si vous ne connaissez pas ce film, bande de nuls, il faut chercher).

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souslescrateresnucleaireslaplage@diaspora.psyco.fr

#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman #JSF

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Cinquante-quatrième jour – un furtif du tonnerre !

C'est épouvantable ! Depuis deux jours, on ne peut plus dormir ! La Lune, symbole de la tranquillité par excellence (avec la Mer du même nom par exemple) est devenue la banlieue future de Notre-Dame des Landes !

Et tout ça à cause de l'aliène Blingue-Blingue ! Je savais bien qu'il nous réserverait des embrouilles un jour, mais je ne pensais pas que ce serait si rapide.

Voilà ce qui s'est passé :

comme vous vous en souvenez, parfumé lecteur, après l'épisode de l'arrivée sur la Lune de Carla l'ancien, propriétaire de la Terre et la polémique avec Blingue-Blingue (voir L’artichaut légal), celui-ci avait décidé de créer un cabinet juridique et, en conséquence, était parti cultiver un champ d'artichauts dans le fond de la serre. Sa récolte récoltée (le climat de la Lune convient aux artichauts), il avait tout balancé dans le baquet de Ferdinando (vous vous souvenez que notre merveilleux camarade agent de la Petite île Formidable des Caraïbes pratique l'honorable métier de jardinier free-lance en couverture, et qu'une cargaison d'artichauts dans son baquet paraîtrait, par conséquent, très normale). Blingue-Blingue avait donc emprunté son baquet à Ferdinando et, dans une confusion propre à cet inénarrable aliène, s'était lui-même déguisé en taupe. Et il avait foncé vers la Terre pour trouver des clients.

Et bien, figurez-vous que, aussi surprenant que cela paraisse, IL EN AVAIT TROUVÉ UN, ET DE TAILLE !

LA GRANDE PUISSANCE NORTUAIRE, ELLE-MÊME !

Séduite par son bagout (il vendrait n'importe quoi, Blingue-Blingue, il serait même capable de se faire réélire sur un astéroïde mineur, l'ectoplasme mineur satellite, peuplé de pêcheurs à la ligne (et assumés, comme moi - note du jardinier bineur de fraisiers) qu'il aurait déjà entourloupés une fois), la Grande Puissance Nortuaire avait confié au fumeux aliène le développement d'un avion du feu de dieu mais un peu trop bruyant, en le chargeant de trouver des mécaniciens, aliènes si besoin est, pour lui donner enfin sa furtivité (qu'on attendait toujours, comme l'arlésienne, Godot, ou un peuple capable de tout révolutionner - d'où la pêche à la ligne - et remettre la Terre sur des rails raisonnables) promise dans l'artichaut signé par les parties.

Blingue-Blingue leur avait soutiré une somme astronomique (mais c'est normal, pour un aliène), ce dont ils ont l'habitude, puisque c'est une tradition, chez eux, de tout surfacturer, en particulier ce qui est lié à l'armement, comme les cuvettes de chiottes des porte-avions, mais ça doit être pour pouvoir supporter les bombardements.

L'aliène roublard leur avait dit qu'il connaissait un garage très bien sur la Lune, qui pourrait faire ces réparations. Il leur avait montré une photo de mon pavillon de banlieue lunaire avec la porte du garage ouverte, sur laquelle il avait fait un photomontage, en rajoutant un grand panneau:

GARAGE DE LA TRANQUILLITÉ, VIDANGE, GRAISSAGE, TRAVAIL SOIGNÉ

C'était sûrement le nom qui avait dû les persuader, épuisés qu'ils étaient par le bruit et les oreilles en feu à force de mettre des bouchons (outre leur habitude d'écouter aux portes – voir Mais faites-la taire!). De mon côté, ça ne me gênait pas qu'il utilise le garage, parce que je mets en général ma bicyclette devant la porte (il n'y a pas de voleur sur la Lune, et il pleut rarement).

Mais le voisinage était devenu l'ENFER SUR LUNE car Blingue-Blingue faisait voler l'avion deci-delà, pour justifier ses honoraires, sachant bien que les télescopes bigbrotheriens de la Grande Puissance Nortuaire le surveillaient jour et nuit.

Et puis un jour, alors que je faisais visiter mon domaine à un essaim de charmantes petites abeilles aliènes intéressées par l'achat de la Terre (je continue à vouloir assouvir ma terrible vengeance – voir Une idée formidable!) et que je demandai à Blingue-Blingue de déplacer son tas de ferrailles, nous vîmes avec stupéfaction l'essaim aliène soulever délicatement le JSF (le Jobardier Super Foireux, comme dit Carla le jeune) et le déplacer dix mètres plus loin. Sans aucun bruit, évidemment.

LA SOLUTION ÉTAIT LÀ!

Il eut suffit que ces élégantes abeilles portassent sans bruit cet infâme amas de tôles anabolisé pour régler le problème! On était sauvé !

Blingue-Blingue proposa alors à cette voletante compagnie de signer un artichaut de prestation de services de transport, et de repartir avec l'avion vers la Terre.

Mais c'est affreux comme les choses sont compliquées : les abeilles aliènes, qui avaient déplacé l'avion sans y penser, avaient détesté son odeur de kerozene, au point qu'elles avaient toutes vomi dans un dé à coudre qui traînait par là (il faudra penser à le nettoyer avant que quelqu'un n'ait besoin de faire de la couture).

Jamais elles ne soulèveraient à nouveau ce truc immonde, ajoutèrent-elles, à moins que...

... à moins que ????

À MOINS QU'ON L'ENDUISE DE CHOCOLAT, POUR COUVRIR L'ODEUR! (elles sont gourmandes, les coquines...)

Mais rien ne saurait arrêter Blingue-Blingue. Du chocolat ? « rien de plus simple! » assura-t-il en esquissant un sourire. Et il sauta à nouveau dans le baquet de Ferdinando et plongea vers la Terre en chantant...

Bon, la suite, à demain,

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souslescrateresnucleaireslaplage@diaspora.psyco.fr

#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman #Jean-Jacques-Rousseau

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Cinquante-troisième jour – spectacle garanti !

Depuis deux jours Carla (le jeune), notre camarade-syndicaliste vendeur de parapluies, est dans un drôle d'état. Sans doute les émotions. C'est vrai que ça lui a fait un drôle de choc de rencontrer son aïeul Carla l'ancien qui lui faisait tant penser à sa cousine germaine Noémie, aaaaaaah Germaine Noémie... Ça n'a pas l'air bien grave, et je pensais que quelques bons grogs avec du rhum rapporté de la Petite île Formidable des Caraïbes par Ferdinando feraient l'affaire pour le remettre d'aplomb. Mais non, il continue un peu absent, malgré les soins appuyés de la vache Angela, qui lui a cédé sa chambre pour l'occasion (une chambre qu'elle avait choisie parce qu'elle avait bien aimé le papier peint représentant des scènes champêtres du dix-huitième siècle - ça lui faisait penser à La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau, qu'elle avait lu un jour de désoeuvrement à la bibliothèque du Consulat de France de New Delhi (1), évidemment ils n'avaient pas osé la faire sortir parce que les vaches c'est sacré là-bas, il suffit de voir leur préposée à l'aide sociale pour les expatriés, un peu comme les cosmonautes indiens n'avaient pas osé faire sortir Angela de leur baquet dans lequel elle avait grimpé paresseusement pendant qu'ils étaient au petit coin avant leur départ, d'ailleurs c'est pour ça qu'elle avait aluni chez moi, ils me l'avaient laissée pour quelques années, le temps de trouver une planète de secours - pas fous les indiens... (Voir La vache et le prisonnier)

Mais je m'égare...

En voyant la (très) lointaine chair de sa chair dans cet état, son ancêtre Carla l'ancien (vous savez, le propriétaire de la Terre, qui l'avait déposée au clou de Yvonne Ma Tante, à la Mer de la Tranquillité, mais qui n'avait pas pu la reprendre parce qu'il avait perdu son portefeuille (Voir Le taulier !), proposa à son descendant faiblichon de recevoir les soins d'un rebouteux intergalactique de sa connaissance.

Carla le jeune, aventurier de nature et plein de confiance dans son ancêtre, accepta cette idée. Moi-même, j'étais assez curieux de voir ça, et puis ça peut toujours servir d'avoir un rebouteux intersidéral dans ses relations.

Ces aliènes, ils ont des moyens de transport incroyables !
On sait que Blingue-Blingue se passe langoureusement sa montre tape à l'oeil (vous savez, de celles qui sont prélevées à la source au sortir de restaurants chics près du fleuve, que le zouave en ria tellement qu'il faillit en lâcher sa pile - sa pile du pont, si vous n'aviez pas compris) sur son corps tout nu en écoutant dans sa version longue la chanson du Titanic chantée par l'autre stidulatrice hystérique, tout en criant (Blingue-Blingue, pas la stidulatrice, quoique...) sa destination (à tout va – ça n'est pas très discret – mais Blingue-Blingue ne brille pas vraiment par sa discrétion – c'est une drôle d'expression ça : briller par la discrétion), mais le rebouteux intergalactique faisait mieux encore :

son vaisseau spatial avait la forme d'une frégate de type Mistral pas terminée (si, si ! Je n'invente rien ! D'ailleurs, rien n'est inventé dans ce journal) (2), parce qu'il aimait collectionner les artefacts symboliques de toute la galaxie, et que celui-là (la Frégate de type Mistral pas terminée) était un des plus beaux symboles de la connerie, de la veulerie et de la lâcheté réunies. En tant que tel, évidemment, elle était en bonne place dans sa collec (depuis il y a le sous-marin, bien sûr - note du jardinier bineur de fraisiers).

D'ailleurs, nous expliqua le rebouteux intergalactique, la Terre lui avait fourni pas mal d'objets intéressants de sa collection : il y avait la pipette exhibée à l'ONU par un boute-feu de la Grande Puissance Nortuaire pour justifier la guerre (qui l'a avalée depuis - note du jardinier bineur de fraisiers), il y avait aussi une centrale nucléaire placée près de la mer dans un pays ravagé régulièrement par des tremblements de terre et des raz de marée, il y avait la semence stérile (appréciez l'oxymore), que les agriculteurs achètent et rachètent et rachètent et rach... (depuis on prononce le ch de rachète comme dans archétype), tous symboles pathologiques parmi des milliers d'autres qui faisaient le ravissement des collectionneurs de la galaxie (3). En fait, la Terre en elle-même était un furieux symbole de la décadence à des années-lumières à la ronde (il y avait aussi un dentier, je ne sais pas pourquoi, qui venait de l'ectoplasme mineur satellite et son dirigeable à scooter), ce qui me fit penser à la Petite Île Formidable des Caraïbes et à son système de santé publique et gratuit, le meilleur de la planète).

À la fin, sans doute pour nous remonter le moral, le rebouteux intersidéral sortit de sa poche revolver un oeillet et un petit poing fermé, 2 symboles – enfin ! - d'espoir ! (la vache Angela y vit aussi un 3ème : mais où ? où ?)

Et bien, figurez-vous que tout ça remit Carla le jeune d'aplomb. Vraiment fort, le rebouteux !

Et sitôt debout, notre camarade-syndicaliste vendeur de parapluies eut une incroyable idée : il emprunta à Yvonne Ma Tante un théâtre antique qu'Aristophane, un jour qu'il était fauché, avait mis au clou de la Mer de la Tranquillité (il paraît que c'était un fêtard, Aristophane - mais est-ce vrai ? Cette réputation peu envieuse ne serait-elle pas plutôt le fait d'un concurrent envieux de sa maestria ? J'aurais bien envie de le savoir, mais avant j'ai envie d'une tartine au camembert) et le plaça de manière à bien pouvoir observer la Terre et

SE MIT À VENDRE DES PLACES POUR LE SPECTACLE !

(c'est vrai que c'est une manière de trouver de l'argent pour les camarades, en plus du livre que vous pourrez peut-être acquérir un jour et que les bénefs seront reversés auxdits camarades – dont je fais partie - note discrète du camarade bineur de fraisiers - parenthèse publicitaire)

Bon, la suite, à demain.

(1) Si vous ne l'avez pas encore fait, bande d'analphabètes, lisez La Nouvelle Héloïse ! (là, je trouve que Lulu exagère un peu : traiter ses propres lecteurs d'analphabètes, n'est-ce pas rabaisser la qualité de sa prose charmante ? Et s'aliéner des admirateurs potentiels ? D'un autre côté, à propos d'aliénation, quand on apprend que le torchon d'un copain de l'aliène Blingue Blingue est premier des ventes sur l'ectoplasme mineur satellite, on peut se mettre en colère - Ah zut, j'ai dévoilé un personnage de la deuxième saison à venir de ce délicat journal intime - mais quand même il a raison, Lulu, La Nouvelle Héloïse est l'un des plus beaux romans de la littérature mondiale (bien qu'épistolaire - ce qui peut surprendre au départ), et certainement le PLUS BEAU ROMAN D'AMOUR de l'histoire de l'humanité. En conséquence, bande d'analphabètes, lisez La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau ! - note du jardinier bineur de fraisiers)

(2) Comme vous le savez, ravissants lecteurs, cet époustouflant journal et les péripéties que l'on y rencontre, ainsi que les dirige(ant)ables qui y sont scrupuleusement décrits (comme s'ils dirigeaient !), datent de quelques années. On ne peut pas dire que cela se soit arrangé depuis...

(3) Je suis sûr que vous en trouverez facilement d'autres...

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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Cinquante-deuxième jour – l'infinie patience du mollusque

Hier, après m'être réconforté avec le genre humain en compagnie de Virginia Woolf, j'ai fini par re-traîner mon banc dans la serre et rejoindre mes camarades.

Au loin, au bord d'un cratère, on voyait la silhouette de la limace qui gesticulait à côté de Carla l'Ancien, tout à son interview du siècle avec le (quand il aura retrouvé son portefeuille) propriétaire de la Terre.

Carla l'Ancien (ou Bis comme vous voulez) ne bougeait pas et n'avait pas l'air de parler beaucoup, jusqu'au moment où on vit les deux faire un vigoureux tope-la !

Visiblement, ils avaient fait affaire sur quelque chose.
La limace revint bientôt tout joyeux de son marché passé avec l'aliène et, sans même jeter un œil sur notre compagnie (comme il est désagréable !), il plongea dans le baquet de livraison des boites de conserve (on sait que c'est son moyen de transport le plus commun pour venir faire ses embrouilles sur la Lune : se cacher dans le baquet de livraison des boites de conserve, parce que les douaniers ne font pas la différence entre cette grosse limace et les vers qui y pullulent).

Connaissant bien la limace et ses caractéristiques les plus voyantes (la canaillerie, la concussion, la déloyauté, la déshonnêteté, l'escroquerie, la forfaiture, la friponnerie, la fripouillerie, la gredinerie, l'immoralité, l'improbité, l'impudeur, l'impudicité, l'inconvenance, l'indécence, l'indignité, l'infidélité, la laideur, la malpropreté, la malversation, la mauvaise foi, la méchanceté, la tricherie, le tripotage, la turpitude – ai-je été clair ?), je crus un instant qu'il avait réussi à entourlouper le vieil entrepreneur galactique de farces et attrapes.

Mais c'était sans compter sur la matoiserie de l'aïeul de Carla le Jeune.

Celui-ci revint en riant et nous déclara que devant l'insistance de cet insupportable mollusque, il lui avait vendu la Terre...

... en viager !

La limace ! Propriétaire de la Terre ! Je me mis à trembler d'horreur devant cette perspective de cauchemar !

Mais, curieusement, Yvonne Ma Tante et Carla l'Ancien avaient été tous les deux pris d'une crise de fou-rire et n'arrêtaient plus de hoqueter et de pleurer d'hilarité.

À nouveau il aurait fallu chausser des bottes pour traverser cette mare de pleurs devant la porte de mon pavillon, mais cette fois-ci, contrairement à la dernière fois où c'était Carla le Jeune qui pleurait de détresse pour que je lui achète un parapluie (voir La limace saute de joie), c'était son ancêtre et notre voisin le taulier du Mont-de-piété de la Mer de la Tranquillité qui se roulaient dans la boue en se tapant sur le ventre.

Mais pourquoi riaient-ils tant ? Carla l'Ancien n'était pas si jeune, après tout, et imaginer que la limace devienne propriétaire de la Terre était un véritable cauchemar.

C'est alors que Carla l'Ancien, entre deux hoquets, m'avoua que malgré les apparences, il venait seulement de sortir de l'adolescence (dans leur monde, chez les garçons, elle commence entre 14 et 15 millions d'années), qu'il n'était encore qu'un jeune stagiaire (un junior) dans sa société de farces et attrapes, et qu'il avait encore de longs millénaires de stage à faire avant de passer senior, alors...

...pour devenir propriétaire de la Terre...

...la limace devrait probablement patienter un peu...

Mais à me faire des coups pareils, est-ce qu'ils pensent à mon cœur, tous ces aliènes ?

Bon, la suite, à demain.

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Les épisodes précédents : Cinquante-et-unième jour KdKLQS ! KdKLQS ! KdKLQS ! Cinquantième jour – le retour de manivelle Quarante-neuvième jour – Le taulier ! Quarante-huitième jour – Merci qui ? Merci qui ? Quarante-septième jour – L’artichaut légal Quarante-sixième jour – Opération maquillage ? Quarante-cinquième jour - La Terre au clou ! Quarante-quatrième jour – L’entourloupe planétaire Quarante-troisième jour – Blingue-blingue, le retour Quarante-deuxième jour – le Depardieu d’Alpha du Centaure Quarante-et-unième jour – la nouille cathodique Quarantième jour – lui aussi ! lui aussi ! Trente-neuvième jour – tout ça pour du menu crottin Trente-huitième jour - tandis qu’on canonise Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien Trente-sixième jour - fermenter n’est pas jouer Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve… Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

souslescrateresnucleaireslaplage@diaspora.psyco.fr

#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Cinquante-et-unième jour KdKLQS ! KdKLQS ! KdKLQS !

Hier, après le départ du président de l'ectoplasme mineur satellite (ouf !), j'ai eu un coup de cafard et j'ai envoyé promener tout le monde. C'est-à-dire pas trop loin, et pas trop violemment non plus, parce qu'on a vu les effets que ça peut avoir (voir La limace saute de joie) et je me serais retrouvé tout seul sur la Lune, ce dont je n'ai pas complètement envie non plus.

Comme mes camarades sont fins psychologues et très amis (à part la limace, mais il n'est ni mon camarade, ni mon ami ; de toute façon, il était occupé à poser des questions idiotes à Carla l'Ancien pour son torchon Le Nouvel Hebdomadaire de Référence), ils m'ont laissé tranquille un moment et j'ai pu traîner mon banc au bord de la Mer de la Tranquillité (c'est très tranquille) et m'adonner à mon activité favorite : la lecture.

C'est alors que, dans mon petit univers velouté de la Lune, sous le clair d'une Terre calme et rassérénante (il faut vraiment être à 400.000 km de distance de la Terre pour avoir cette impression) sur le petit banc de bois usé par les fesses de tous les aliènes qui avaient absolument voulu l'essayer (ils n'ont pas de jardin public chez eux ?) et qui s'étaient tous exclamé kdKLQS ! KdKLQS ! KdKLQS ! KdKLQS ! (il faut vraiment que je demande à Yvonne Ma Tante de me traduire ça), j'ai lu La promenade au phare de Virginia Woolf (la traduction de M. Lanoire, datée de 1929, que je recommande).

J'en tremble encore. Je suis resté scotché sur mon banc, presque à me réconcilier avec le genre humain (se réconcilier avec le genre humain par le biais de Virginia Woolf qui s'est suicidée, je sais, présente un certain hiatus - est-ce que M. Lanclous a trouvé la Terre, finalement ? - Voir [Merci qui ? Merci qui ?]((https://diaspora.psyco.fr/posts/fe4f46e00f53013ad83f001e67d879df))).

Je me demande vraiment pourquoi Virginia Woolf n'a pas eu le prix Nobel. Je ne sais pas dans quelle catégorie, parce que c'est un peu confus depuis quelques temps (1), mais quand même, ça aurait été amplement mérité.

Ah ! Ça y est ! Ça va mieux !

Bon, la suite, à demain,

(1) N'a-ton pas attribué le prix Nobel de la Paye à Obama ? (C'est comme ça qu'il l'a dit au président de l'ectoplasme mineur satellite, en parlant dans sa langue pour lui faire plaisir).

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#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Cinquantième jour – le retour de manivelle

Comme vous vous en souvenez, tout nus lecteurs (pour ceux qui sont à la plage), hier Ma Tante, et Carla, et Ferdinando me regardaient fixement pendant que Carla Bis, ou Carla l'Ancien (comme on dit Pline l'Ancien, ou Théodose l'Ancien, ou Tarquin l'Ancien, ou Ginette l'Ancienne) cherchait vainement son portefeuille pour payer son gage et replacer la Terre dans sa panoplie de farces et attrapes.

Je suis sûr que vous avez cru que j'avais chouravé son larfeuille !

Et bien non ! Non que je n'en aurais pas été capable, car pour sauver la Terre, même si j'en ai été honteusement expulsé par le premier baquet en partance, je crois que je suis prêt à tout, même à voler son portefeuille à un milliongénaire attrapofarciste (car c'est le nom de sa respectable profession dans la nomenclature professionnelle de la galaxie).

En fait, mes camarades regardaient fixement quelqu'un qui était apparu derrière moi. Et quand je me retournai, je reconnus le Président casqué de l'ectoplasme mineur satellite (1), accompagné de l'innéfable limace ! La limace ! Qui était allé jusqu'à m'envoyer un exemplaire promotionnel de son torchon le Nouvel Hebdomadaire de Référence ! Et il avait le culot de revenir sur la Lune !

Le président de l'ectoplasme mineur satellite était franchement moins flambard que la dernière fois qu'on l'avait vu (voir Le bal des Serpillères). Il avait beau, avec ses congénères irresponsables et boute-feux, faire semblant de croire que tout allait bien dans les nombreux pays qu'ils arrosaient d'armes, de bombes, de propagande, qu'ils révolucolorisaient et quasi-vitrifiaient pour leur bien, toutes ses activités hautement lucratives pour le un pour cent étaient en train de leur retomber sur la tronche d'une manière qu'ils n'avaient pas du tout prévue.

Car à force de provoquer l'ours (fort beau et puissant) d'à côté (et sa pote la CHIIIIIIIIINE), celui-ci commençait à appliquer des mesures de rétorsion qui faisaient très très mal. Et c'était pour ça qu'il était là.

Le président de l'ectoplasme mineur satellite se souvenait que Ferdinando lui avait sauvé la mise en réussissant à vendre les avions dont lui-même avait raté la vente à la Grande Ecole de Samba Potentielle (voir Un troc en échange de la paix), et il voulait savoir si, par hasard, nous n'aurions pas d'autres acquéreurs aliènes pour d'autres produits qui, sanctions obligent, il n'arrivait plus à vendre.

Déjà, il avait été obligé de faire un gros détour pour venir sur la Lune, et il était presque tombé en panne ! Il avait dû acheter de l'essence à un prix exorbitant à une nationnette qu'il avait toujours ignorée et qui l'avait fait poireauter des heures pendant qu'il servait une île polynésienne dont le parc automobile devait se limiter à trois voitures et un tracteur !

Le président de l'ectoplasme mineur satellite avait aussi appris, par la limace (c'est épouvantable, comment la limace avait-elle pu savoir ça ?) l'existence du Mont-de-piété de la Mer de la Tranquillité.

Est-ce que ce ne serait pas possible, par exemple, si on ne trouvait pas d'acheteur, de mettre au clou quelques frégates toutes neuves (ou quelques sous-marins...) (2) pour en tirer quelques piécettes et empêcher le pire pour l'économie de son pays ? (je sus plus tard qu'il n'avait pas dit un mot de ceci aux autres lavettes du personnel de maison de la Grande Puissance Nortuaire, et en particulier à l'ex de l'ours (celle qui pleurait en voyant la photo de Fomka voir Le retour de Fomka) ; comme on le voit, cette communauté est très solidaire).

Il y avait même son scooter qu'il pouvait laisser en gage, il venait de faire la révision, et même son casque, il venait de se laver les cheveux.

Mais Yvonne Ma Tante était formel : il ne prenait rien en gage de ce qui venait de la Terre, c'est un principe auquel il ne dérogerait jamais ! De toute façon, on savait dans la galaxie que la Terre ne valait pas mieux qu'une crotte de lapin (elles sont rondes, les crottes de lapin), ça n'était pas pour rien qu'elle faisait partie de la panoplie de farces et attrapes de Carla Bis !

J'ai beau ne pas aimer le président de l'ectoplasme mineur satellite dont l'ennemi c'est la finance, il faisait vraiment peine à voir. On lui donna une petite aumône et un sandwiche aux rillettes et Carla (le jeune) lui acheta son scooter contre un exemplaire de Oui Oui veut faire fortune, puis on le renvoya vers la Terre par le premier baquet qui passait.

Seulement la Limace ne voulut pas partir avec le looser : il avait l'intention d'interviewer Carla l'Ancien (ou Bis, comme vous voulez) sur son métier fascinant d'attrapo-farciste.

Qui sait si Carla Bis l'emmenait avec lui dans ses tournées ? La limace ne ferait-il pas un excellent punching-ball ?

Bon, la suite, à demain,

(1) Comme vous le savez maintenant, érudits lecteurs, ce journal a été rédigé il y a quelques années, alors qu'un dirigeable insignifiant à scooter et à amante furibonde (et qui avait la finance pour ennemi) dirigeablait (faire semblant de diriger) l'ectoplasme mineur satellite.

(2) C'est drôle comme l'histoire se répète : une fois ce sont des frégates, une autre fois des sous-marins...

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#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman #laterreauclou

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Quarante-neuvième jour – Le taulier !

Nous avons été très occupés ces deux derniers jours à préparer la Lune pour accueillir le propriétaire de la Terre qui doit revenir chercher son bien au Mont-de-piété de la Mer de la Tranquillité.
Parce que après tout, nous sommes l'avant-poste de la Terre et puis, après avoir fait un conciliabule en chuchotant sous le lampadaire dans la serre (on n'est jamais trop prudent, rapport aux téléscopes bigbrotheriens de la Grande Puissance Nortuaire et de sa coterie larbinesque), nous avons conclu qu'il faudrait retenir le taulier le plus longtemps possible ici, sur la Lune, voire lui faire changer d'avis et qu'il reparte avec autre chose, je ne sais pas moi, on trouvera bien parmi les objets laissés au clou par d'autres aliènes.

Ma Tante n'avait pas été très loquace sur son client, mais il faut dire que ça faisait une paye qu'il ne l'avait pas vu, et qu'en quelques millions d'années, une personne peut changer un peu, c'est vrai. En plus, par paresse, me semble-t-il (la vie dans la Mer de la Tranquillité était très tranquille jusqu'à notre arrivée), Ma Tante n'avait pas informatisé son administration et c'est vraiment le bazar dans ses fiches en papier cartonné sur lesquelles il annote les informations au crayon depuis toutes ces milliers d'années.

Et puis, cet après-midi, alors qu'on regardait Queimada de Pontecorvo sur une nouvelle télé qu'avait apporté Ma Tante en remplacement de celle qu'il avait cassée (cette fois-ci en forme de crêpe suzette qu'il fallait arroser tout le temps d'alcool de poire – vraiment il aurait pu en apporter une autre plus pratique), on toqua (à nouveau) à la porte.

Je n'attendais personne : le facteur, qui depuis la privatisation partielle de la Poste, n'a plus de frein à sa mobylette (terciarisation de l'entretien oblige), jette tout en passant sur le paillasson ; quant à M. Lanclous (voir le jour dernier), je l'avais envoyé de l'autre côté de la Voie Lactée ; et par prudence, j'avais enlevé le panneau Appartement-témoin sur le toit du pavillon pour ne pas attirer d'autres possibles acquéreurs pour la Terre et ne pas ajouter à la confusion.

C'est dire si je tremblais en ouvrant la porte.

Et je me trouvai nez à nez avec... le sosie de Carla ! notre camarade-syndicaliste vendeur de parapluies ! Avec les cheveux blancs et un peu plus de rides, mais son vrai sosie ! L'homme devant moi avait le même bonnet, le même vieux manteau, les mêmes godillots et la même besace (sur laquelle était cousu en rouge vif Articles de farces et attrapes) !

M. Carla Bis demanda à voir M. Désiré Yvonne, du Mont-de-piété de la Mer de la Tranquillité, car celui-ci avait laissé un panneau accroché à la petite cloche sur la porte qui indiquait qu'il était chez moi.

Je restai sans voix. Ce camelot vendeur de farces et attrapes était propriétaire de notre planète ? (Notez que je dis ça sans préjugé : contrairement à ce que l'on pourrait penser, je n'ai rien contre les farces et attrapes) Quand même, j'invitai le visiteur à rentrer, pour retrouver dans le salon notre voisin le dragon marin Yvonne alias Ma Tante, et (son descendant ?) notre camarade Carla.

Ce furent des retrouvailles très émouvantes entre Yvonne, Ma Tante, et en Général tout le monde. Évidemment, le plus troublé dans l'affaire, ce fut Carla, qui reconnut chez le vieux Carla Bis les traits familiers de sa lignée, et en particulier ceux de sa cousine Noémie... Aaaaaah Noémie.... Il en eut les larmes aux yeux.

Effectivement, son vénérable ancêtre était venu récupérer la Terre, qui commençait à lui manquer dans sa panoplie de farces et attrapes (!!!!!). Elle faisait rire à des années-lumières à la ronde, et le fait qu'elle soit dégoûtante et au bord du suicide (sans parler des abeilles qui mourraient par milliards) enchanterait les petits enfants de la galaxie. Au début, il avait bien pensé la nettoyer un peu («au karscher ?» demanda l'aliène Blingue-Blingue), mais finalement, il trouvait que, telle quelle, la Terre était un magnifique repoussoir et pouvait servir de punching-ball avec grand succès n'importe où où il irait. Un peu comme le méchant qu'on bat dans Guignol si vous voulez mieux (vous vous souvenez de l'époque on tout le monde finissait ses phrases par « si vous voulez mieux ? » Aaah la Terre... Elle a beau tomber en morceaux, elle me manque quand même un peu... et quelquefois, elle me fait même rire tout seul...)

Nous, ça nous faisait pas rire du tout, parce que, comme je l'ai déjà écrit, il faut savoir trier le bon grain de l'ivraie et d'ailleurs le faire assez vite car bientôt, il n'y aura peut-être même plus de grain du tout.

Bon, après ces réflexions d'un optimisme pétulant, quand même on suggéra à Carla de suggérer à son aïeul de reprendre du clou de Ma Tante autre chose que la Terre, ou par exemple, de n'en prendre que des parties, comme le Territoire de la Grande Puissance Nortuaire et ceux, aussi insignifiants soient-ils, de son personnel de maison. Ça, c'était une bonne idée pour un punching-ball !

D'ailleurs, Yvonne Ma Tante sortit une pelle à tarte qui ferait très bien l'affaire pour découper les morceaux.

Mais Carla Bis ne voulut rien savoir : il était revenu prendre SA Terre, et il la remporterait, un point c'est tout ! Et il sortit son portefeuille...

... qu'il ne trouva pas ! Il chercha partout, dans ses poches, dans sa besace, dans son bonnet, aucun portefeuille à l'horizon ! Il ne pouvait pas reprendre la Terre puisqu'il ne pouvait pas rembourser son gage !

Mais Ma Tante, et Carla, et Ferdinando aussi (mais pas la vache Angela, qui regardait les champs brûler à la télé et Marlon Brando qu'elle arrosait d'alcool de poire) me regardaient fixement...

Vraiment, je me demande bien pourquoi...

Bon, la suite, à demain,

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Quarante-huitième jour – Merci qui ? Merci qui ?

Hier, je n'ai pas fini mon histoire parce que quelqu'un toquait à la porte.

Et quand j'ai ouvert, je me suis trouvé nez à nez avec un personnage sinistre, couvert d'une grande cape noire et qui brandissait une faux. Il déclara s'appeler M. Lanclous, ou Anclou, ou Ancou (1), je n'ai pas très bien compris, d'autant qu'il avait une haleine de cow-boy et que je me suis éloigné de cette pestilence quand il a parlé.

Ah ! J'oublie un détail : il était aveugle et utilisait une canne pour se diriger.

Ce drôle de bonhomme (façon de parler) m'a demandé la direction de la Terre. D'habitude, je suis tout prêt à rendre service, mais là, j'ai eu une drôle d'impression, alors je lui ai indiqué la direction opposée.

Ai-je bien fait ?

Bon, la suite de l'insupportable suspens du mystérieux aliène fauché qui avait laissé la Terre au clou etc. etc. etc. ça sera pour demain, parce que je n'ai pas que ça à faire, j'ai d'autres écrits en retard.

Bon, à demain,

(1) Cela aurait-il à voir avec un mystérieux personnage des légendes bretonnes ?

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#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman #ciboulette #fadaises #chouxdebruxelles

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Quarante-septième jour – L'artichaut légal

L'aliène Blingue-Blingue, donc, au beau milieu de l'effarement que nous avait causé la nouvelle de la Terre mise au clou par un aliène (et qu'il venait reprendre de manière imminente), prit la parole pour la première fois depuis qu'on le connaissait.

D'ailleurs, jusque là on n'avait pas beaucoup entendu sa voix, mais beaucoup la sonnerie de son incroyable système de transport intergalactique « neeeeeeeeeeeeeeeeeeeeare, faaaaaaaaaaaaaaaaaaar, whereeeeeeeeeeeeever you aaaaaaaaaare », sonnerie qui avait été choisie par son épouse paraît-il. Il nous dit qu'elle en avait aussi enregistré une version, mais la sonnerie en était devenue tellement imperceptible que Blingue-Blingue, furieux d'avoir raté plusieurs de ses départs faute de l'avoir entendue, avait remis la sonnerie originale (pour notre malheur voir Ne suivez pas le guide!), celle braillée par la stridulatrice hystérique (d'ailleurs, une version de l'histoire circule dans la galaxie comme quoi, en 1912, c'est la sonnerie du téléphone-transporteur de Blingue-Blingue, alors qu'il essayait de quitter un bateau de pêche à la morue dans lequel il était tombé par accident, à proximité du Titanic, qui aurait fissuré le paquebot jusqu'à le faire couler).

L'aliène Blingue-Blingue se mit donc à parler et je me mis à l'observer. Vraiment, il ne payait pas de mine : il n'y avait que la Limace, l'édictatorialiste du Nouvel Hebdomadaire de Référence, pour trouver du charme à sa (ses signes extérieurs de) richesse spirituelle, (c'est-à-dire) ses cheveux teints, ses talonnettes, ses lunettes de soleil et sa montre tape à l'oeil.

Mais ce qu'il déclara était vrai : il avait été attiré vers la Lune par le panneau À VENDRE que j'avais planté sur la Terre, et avait visité avant tous les autres possibles acquéreurs L'APPARTEMENT-TÉMOIN (c'est-à-dire mon petit pavillon – voir Une idée formidable). Et maintenant, il apprenait que j'avais mis en vente une planète qui ne m'appartenait pas ?

Blingue-Blingue se mit à argumenter que ce n'était pas correct de ma part, que lui-même présentait toutes les garanties de moralité pour devenir propriétaire de la Terre, comme par exemple qu'il avait fait des études de droit (!?), avait été avocat d'affaires (!!??), avait même réussi (mais comment, je vous le demande ?) à devenir président-dirigeable d'un insignifiant et microscopique satellite, l'ectoplasme mineur satellite, et qu'il était favorable à la vaste arnaque des tribunaux d'arbitrage... (!!!!!!!!?????????)

Ça commençait franchement à sentir la ciboulette (voir Le jugement dernier de la ciboulette) mais le formidable Ferdinando, agent de la non moins formidable Petite Île Formidable des Caraïbes intervint pour calmer le jeu.

D'abord, bien évidemment, il était évident que je ne savais pas que la Terre avait été mise au clou chez Ma Tante il y a quelques millions d'années car je n'étais pas né à l'époque. Et puis Ferdinando déclara que j'avais un certificat de propriété en bonne et due forme et, à ma grande stupéfaction (mais je n'en montrai rien), il sortit un artichaut dont dit-il, les 40 feuilles étaient paraphées et signées par moi. L'aliène Blingue-Blingue, impressionné par ce simple contrat de quarante pages, lui qui avait appris dans ses études et dans sa pratique à constituer des termes contractuels qui ne pouvaient pas avoir moins de plusieurs centaines de pages - police curlz MT taille 5, pour grossir ses honoraires et mieux emberlificoter les contractants (tiens, je suis poli aujourd'hui), arrêta là ses réclamations.

Mais ça ne résolvait pas notre problème. Il y avait toujours un mystérieux propriétaire de la Terre qui devait revenir la chercher la semaine prochaine.

Mais au fait ? Qui était ce mystérieux propriétaire ?
Tous nos regards se portèrent sur Ma Tante. C'est lui, notre voisin le dragon anti-papiste, qui avait reçu le fauché mystérieux à son guichet du Mont-de-piété et qui avait réceptionné la marchandise, il savait donc qui il était.

Ma Tante toussa. Allait-il enfin se décider à nous affranchir ?

Tiens, on toque à la porte,

Bon, la suite, à demain,

PS : je ne résiste pas à reproduire ci-dessous le certificat de propriété de la Terre.

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Les épisodes précédents : Quarante-sixième jour – Opération maquillage ? Quarante-cinquième jour - La Terre au clou ! Quarante-quatrième jour – L’entourloupe planétaire Quarante-troisième jour – Blingue-blingue, le retour Quarante-deuxième jour – le Depardieu d’Alpha du Centaure Quarante-et-unième jour – la nouille cathodique Quarantième jour – lui aussi ! lui aussi ! Trente-neuvième jour – tout ça pour du menu crottin Trente-huitième jour - tandis qu’on canonise Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien Trente-sixième jour - fermenter n’est pas jouer Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve… Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

souslescrateresnucleaireslaplage@diaspora.psyco.fr

#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Quarante-sixième jour – Opération maquillage ?

Ma Tante, donc, notre voisin le dragon anti-papiste tenancier du Mont-de-piété de la Mer de la Tranquillité, dans un moment d'épanchement, m'a livré hier une information que j'ai peine à croire.

Il faut dire qu'il en était à son cinquième suze-cassis et qu'il n'a pas tellement l'habitude de boire (la fréquentation des terriens que nous sommes n'est pas bonne pour lui, pourtant sa mère l'avait prévenu quand il était enfant : « si tu ne manges pas ta soupe, je t'envoie finir la soirée sur la Terre dans un conseil d'administration d'Arcelormittal ! » C'est dire l'effroi et le dégoût qu'il avait de notre planète).

En plus, comme vous le savez, pimpant lecteur, avec le peu de gravité sur la Lune, l'alcool lui avait fait un effet bœuf, ce qui, aux dires de la vache Angela (vous savez, que les cosmonautes indiens m'ont laissée en pension – voir ICI) le rendait terriblement séduisant.

Un aliène un peu fauché à l'époque, donc (il y a quelques millions d'années, une paille !), avait laissé notre planète chérie au clou chez Ma Tante, et lui avait envoyé il y a quelques jours (à Ma Tante) un smsiel l'informant qu'il s'était refait et qu'il revenait chercher son bien la semaine prochaine.

D'abord, je dois vous avouer que j'ai été pris d'un rire nerveux qui ne s'arrêtait plus, ce qui a rendu Ma Tante très perplexe, parce qu'il avait trouvé jusque là que j'étais un garçon tempéré et plutôt bien élevé, qui rangeait sa chambre et relevait la lunette des cabinets pour uriner.

Mon rire attira Carla, notre camarade syndicaliste vendeur de parapluies, puis Angela (que j'ai déjà présentée), puis Ferdinando, qui venait juste de garer son baquet devant le pavillon après un voyage secret sur la Terre.

En voyant la tête de Carla lorsqu'il apprit la nouvelle, je cessai de rire immédiatement. Parce que, bien sûr, on a beau souhaiter tout ce qu'il y a de mauvais pour nos ennemis, quand ça a des conséquences sur les camarades, et sur les terriens en général qui ne font que subir les élucubrations thanatiques de quelques uns, on se dit que ce n'est pas juste.

Il y a encore tellement de gens délicieux sur la terre... et malgré le niveau de frustration galopant, des tas de créateurs, d'artistes, d'honnêtes travailleurs qui ne demandent qu'à vivre en paix, d'être soigné gratuitement, de bénéficier d'un service public de qualité, de manger des produits sains, de ne pas être fiché, propagandé, embobiné, bombardé j'en passe et des pires...

En plus, je me souvenais de ce que Ma Tante nous avait dit quand il nous avait proposé des télés de remplacement à celle qu'il avait cassée : « vous pouvez emprunter les objets que vous voulez à mon Mont-de-piété, à condition de ne pas les abîmer, parce que ça peut arriver que des aliènes, une fois refaits, viennent récupérer leur bien ».

Là, il y avait vraiment un hic... parce qu'on ne peut pas dire qu'on allait rendre à l'aliène la Terre dans le même état qu'il nous l'avait laissée. On pouvait mettre en branle toutes les ressources d'imposture, de mensonge, d'invention et de maquillage de preuves dont disposaient la Grande Puissance Nortuaire et son personnel de maison (et qui représentent la quintessence de leur action), l'aliène ne serait pas si bête en survolant son bien, il verrait bien que la Terre est devenue une vaste poubelle.

Bref, aussi pathétique que soit notre situation terrienne, il nous fallait empêcher que cet aliène reprenne sa planète.
C'est alors, que pour la première fois depuis qu'il était apparu, l'aliène Blingue-Blingue prit la parole...

Bon moi aussi, le suze-cassis commence à faire son effet, la suite, à demain,

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Quarante-cinquième jour - La Terre au clou !

Ferdinando, le très efficace agent de la Petite île Formidable des Caraïbes, entre deux séjours à la Commune Lunienne (qui prend de la bouteille, forcément - la Commune, pas Ferdinando – puisque tout le monde en a raz le bol du gros gâchis capitaliste terrien et que des baquets entiers de camarades arrivent tous les jours pour nous aider à créer cette magnifique communauté partageuse que l'on finira bien par établir sur la Terre - Bon sang ! Voir ICI) ; bref Ferdinando, entre deux coups de marteau à la Commune et des voyages super secrets vers la Terre, dans son costume et son baquet personnel de jardiner free-lance en couverture, aime bien lire mon journal qu'il dit apprécier.

C'est gentil.

Mais Ferdinando trouve que je suis trop bavard, que je m'étends sur les descriptions des aliènes et des autres hallucinés et que les lecteurs sont obligés de s'accrocher pour comprendre.

Là, je trouve qu'il est un peu méchant, parce que ce n'est pas de ma faute s'il faut s'accrocher aux branches pour garder son sang-froid et son équilibre face aux événements terriens !

Mais quand même, c'est vrai que je me laisse entraîner facilement par ma plume, qui est d'autant plus légère sur la Lune qu'il n'y a presque pas de gravité, pour conter avec la plus grande gravité l'insoutenable légèreté des (des quoi finalement ? puisqu'ils sont en dehors de toute loi, toute morale, toute dignité, toute éthique dans leur entreprise destructrice de la déjà très fragile humanité).

Mais d'accord, dorénavant je ferai plus court.

Et par exemple, demain, je le jure, je raconterai le secret de notre voisin le dragon anti-papiste (si vous voulez savoir pourquoi il est anti-papiste, ça commence ICI et ça continue le jour suivant, c'est vrai que je suis bavard) et tenancier du Mont-de-Piété de la Mer de la Tranquillité, à propos de l'objet voisin rond, plein d'eau sale, de gens qui se lavent pas les pieds et de trous de gaz de schiste etc...

LA TERRE !

qu'un aliène laissa au clou il y a quelques millions d'années...

ET QUI DOIT REVENIR LA CHERCHER LA SEMAINE PROCHAINE !

Moi qui suis aux premières loges, sur la Lune, je suis curieux de voir ça !

Bon, la suite, à demain,

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Quarante-quatrième jour – L'entourloupe planétaire

Hier, je vous ai laissé en plan, pratiquement en vous claquant la porte au nez, parce que j'étais vraiment très contrarié d'avoir reçu un exemplaire promotionnel du Nouvel Hebdomadaire de Référence. Comme si j'allai m'y abonner ! La limace n'a vraiment peur de rien !

Mais comme je feuilletais les petites annonces en me dirigeant vers le cabanon au fond de la serre où finirait pendu son papier glacé, je lu cette annonce !

Je vous la reproduis ici parce que vraiment je n'en crois pas mes yeux ! Et dire que l'entourloupe planétaire en question se reproduit tous les quatre ans !

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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Quarante-troisième jour – Blingue-blingue, le retour

Comme vous vous en souvenez sûrement, ravissant lecteur, le choix d'une nouvelle télé parmi tous les appareils apportés par Ma Tante (surnom nommé au dragon antipapiste tenancier du Mont-de-piété du fond de la Mer de la Tranquillité - voir le dernier épisode de cet épuisant journal) avait été dérangé par quelqu'un qui avait toqué à la porte. Comme je regardais par l'oeil magique, je ne vis qu'une énorme boîte de conserve posée sur mon paillasson. Étaient-ce encore les chinois qui me faisaient un cadeau culinaire? (vous vous souvenez, bien sûr, que ces sympathiques cosmonautes m'avaient offert du pâté de soja et du canard laqué pour me réconforter de mon exil Voir ICI). Mais bientôt, l'être encapsulé fit un mouvement et l'huis résonna à nouveau. Je fus alors bien obligé d'ouvrir, fidèle à ma réputation d'hospitalité légendaire.

Et là, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que la boîte de conserve en question n'était rien d'autre que l'aliène Blingue-blingue, toujours dans son déguisement de spadassin en armure, tel que nous l'avions admiré à la télévision pendant la canonisation des deux papes ! (voir ICI, mais quand même, vous devriez tout lire, ça m'éviterait de faire des rappels constants)

Avec ce déguisement, il avait voyagé gratis et incognito par le baquet de livraison des boîtes de conserves, un peu comme l'avait fait au début de mon aventure lunaire l'insupportable Directeur en Chef du Nouvel Hebdomadaire de Référence, le bien nommé la limace, au milieu des vers qui grouillent dans le baquet.

D'ailleurs, à parler de la limace, dès la double canonisation terminée, Blingue-blingue avait eu toutes les difficultés de la terre pour se débarrasser de la Plume Sanguinaire, celui avec qui la limace, justement, comme vous le savez sûrement, savant lecteur, passa d'inoubliables vacances de jeunesse. Il faut dire que cet affable compagnon estival et sa fille aînée de l'église avaient vu rouge quand ils avaient découvert Blingue-blingue dans le costume de leur emblème martial au féminin : Jeanne d'Arc.

Et ils l'avaient attendu dans la ruelle pour lui apprendre à respecter la symbologie nationale. Heureusement, comme ces deux-là ont toujours une cour de journalistes autour d'eux (c'est-à-dire la totalité de la presse du pays) et qu'en dehors de provocations combinées entre eux, ils essaient d'avoir un vernis respectable, ils ne purent pas sortir les nunchaku, les poings américains et les Opinel à virole tournante (à partir du n°6) qui remplissent le sac à main de l'aimable (et néanmoins furieusement ambitieuse) politicienne.

Blingue-blingue avait donc réussi à négocier avec eux, sous les feux des flash des appareils photo, et leur avait donné son cheval, mais avait gardé l'armure en souvenir. De toute façon, l'armure était trop petite pour la fille aînée de l'église et de la Plume Sanguinaire car, comme vous vous en souvenez sûrement (encore !), l'aliène Blingue-blingue, outre ses cheveux teints, ses ray-ban et sa grosse montre tape à l'oeil, utilise des talonnettes pour amoindrir sa petitesse (dans tous les sens du terme).

Et si Blingue-Blingue était revenu sur la Lune, après ses péripéties dans le Bureau Ovale puis à Saint-Pierre de Rome, c'est qu'il voulait récupérer son téléphone-transporteur intersidéral qu'on lui avait chouravé juste avant son grand saut vers Washington.

Et ce téléphone, que j'avais jeté dans la Mer de la Tranquillité, m'avait été rapporté par le dragon anti-papiste parce que, en sonnant tout le temps, il dérangeait justement sa tranquillité (à la Mer).

Bref, j'avais récupéré le téléphone, mais je ne savais plus trop où je l'avais mis.

C'est alors que je remarquai qu'il y avait un magazine sur le paillasson, qui avait dû être jeté là par le facteur. Je lui ai déjà dit d'arrêter de jeter le courier comme ça, n'importe comment, mais il m'a expliqué que depuis la privatisation partielle, et la dégradation de la manutention tertiarisée, les freins de son baquet ne marchent plus très bien alors s'il n'y a pas de recommandé, il balance les lettres sans s'arrêter... Comme je ramassais le magazine, je vis qu'il m'était adressé, comme si j'y avais été abonné. Et ce magazine était... Le Nouvel Hebdomadaire de Référence !

Moi ! Abonné à ce torchon ! J'invitai Blingue-Blingue à entrer rejoindre l'assemblée au salon et je claquai la porte. Même sur la Lune, on me poursuit avec des offres promotionnelles ! La limace allait recevoir de mes nouvelles !

Bon, la suite, à demain.

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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Quarante-deuxième jour – le Depardieu d'Alpha du Centaure

Le deuxième appareil que le tenancier du Mont de Piété de la Mer de la Tranquillité, le bien surnommé Ma Tante, nous présenta, ressemblait à une télévision des années cinquante, avec un cadre en bois. Si ça se trouve, elle n'était qu'en noir et blanc. Mais dès qu'il la mit en route, nous convînmes qu'elle ne nous convenait pas du tout. Mais pas du tout ! Le principe était que les téléspectateurs (nous, donc) reprenions les rôles des personnes sur l'écran. Nous n'assistions pas aux événements, nous les vivions ! Si le président de la Grande Puissance Nortuaire ou celui de l'ectoplasme mineur satellite apparaissaient, nous ÉTIONS les Présidents et nous répétions leurs énormités (quelle horreur !) - sans compter que si, par un repoussant hasard, ils étaient amenés à se voir eux-même dans ce poste, cela démultiplierait leur déséquilibre déjà galopant, avec tous les effets que l'on devine pour notre planète (et qui sont peut-être déjà en marche, d'ailleurs...) Je vous passe les scènes de baston, de guerre ou de défilé contre le mariage pour tous...

Ma Tante trouvait cette télé très divertissante car elle permettait de se mettre dans la peau d'assassins ou d'imbéciles sans avoir à les rencontrer vraiment. Il nous dit que cette télé avait été inventée par l'arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils de Lee Strasberg, le fondateur bien connu de l'Actors Studio, et qu'il s'en était servi dans sa formation d'acteur. Cet illustre descendant du non moins illustre Lee Strasberg était d'ailleurs intergalactiquement connu comme le Depardieu d'Alpha du Centaure (constellation heureusement assez lointaine de notre propre système solaire) où il faisait des tournées triomphales dans des Sofitels de banlieue. Comment Ma Tante pouvait connaître quelqu'un qui naîtrait dans 2000 ans reste un des nombreux mystères de notre colérique voisin, tenancier du Mont-de-Piété de la Mer de la Tranquillité...

Mais sans vouloir être présomptueux, je pense être parfaitement capable de saisir la connerie d'autrui sans avoir à l'expérimenter moi-même. Notre camarade syndicaliste Carla, la vache Angela et Ferdinando étant également de cet avis, on mit au rencart cette télé-réalité.

Mais voilà qu'au beau milieu de ce déballage électronique, on toqua à la porte. Nous n'attendions personne, il était onze heures du soir passé (heure lunaire LMT – Lulu Meridian Time), les cosmonautes indiens qui avaient laissé Angela en pension ne repasseraient pas avant 30 ans, les chinois étaient occupés à saper en sous-main les agissements de la Grande Puissance Nortuaire, le baquet de boîtes de conserve avait déjà été livré, bref

qui cela pouvait-il bien être ?

Pour le savoir, cher et talentueux lecteur, rendez-vous demain, si je ne fais pas autre chose de plus intéressant.

À demain.

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souslescrateresnucleaireslaplage@diaspora.psyco.fr

#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Quarante-et-unième jour – la nouille cathodique

Le lendemain, comme promis, notre voisin le dragon anti-papiste revint nous voir avec une télé pour remplacer celle qu'il avait fracassée dans un (saint) mouvement de colère. À vrai dire, on ne peut pas à proprement parler de télé, parce que pour remplacer notre vieille télévision à tube, il avait apporté tout un tas d'appareils qui, disait-il, servaient à la communication audiovisuelle. En fait, comme c'était des appareils jetés par des aliènes de passage en général plus évolués que les terriens (et on voit comme ce n'est pas difficile), les différentes boîtes qu'il nous présenta pouvaient faire des tas de choses en plus de recevoir le signal.

Pourtant, le parfait état de ces appareils, alors qu'ils étaient censés avoir été jetés à la poubelle dans la Mer de la Tranquillité, me mit assez vite la puce à l'oreille. Le dragon anti-papiste nous avait-il dit toute la vérité ? Ce fut quand je lus une petite étiquette avec un prix et une date (même si la date était dans 8 millions d'années) attachée à une sorte de lacet de chaussure multi-communicant-laser que je découvris le pot-aux-roses : notre nouveau voisin (colérique) tenait un Mont-de-piété intergalactique !

Bref, le dragon anti-papiste oeuvrait en tant que MA TANTE !

Il avoua assez facilement qu'il avait menti parce qu'il ne voulait pas que nous-mêmes soyons tentés de mettre au clou quelques artefacts terriens, pour lesquels il n'aurait rien donné en échange, car ils n'ont aucune valeur, c'est bien connu dans toute la galaxie et même au-delà.

Mais si on voulait, entre camarades, Ma Tante (comme nous appelâmes rapidement le dragon anti-papiste) pouvait très bien nous laisser quelques objets déposés au Mont-de-piété de la Mer de la Tranquillité par différents spécimens d'aliènes, si on en avait besoin. Comme par exemple, une télé. Il suffisait simplement de ne pas abîmer ces objets, car il arrivait que les aliènes fauchés, une fois refaits, viennent reprendre leur bien.

Donc, maintenant, il suffisait de choisir entre la demi-douzaine d'appareils de communication qu'il nous avait apportés.

Et ce n'était pas chose facile. Rien que le lacet de chaussure sus-cité, qui se révéla être un appareil de communication ultra-sophistiqué, avait un mode d'emploi qui nous laissa perplexes. Avant toute utilisation, il fallait le faire cuire avec un paquet de spagetti. Une fois al dente, on devait le retrouver (sans se brûler) parmi les nouilles et le coller au mur en forme de carré (ou de rond ou de coeur ou même de 8 si on voulait) dans lequel, finalement, apparaissaient les dernières informations. Bien que Carla, notre camarade-syndicaliste vendeur de parapluies, fût un excellent cuisinier et grand spécialiste des pâtes aux truffes, nous trouvâmes la mise en marche de cette télévision extraterrestre un peu compliquée. D'un autre côté, comme il y avait sur l'étiquette que l'aliène propriétaire de l'engin ne repasserait probablement pas avant 8 millions d'années, ça nous laissait une marge. On mit de côté le super-lacet de chaussure communicant en attendant de voir la suite.

Puis Ma Tante nous présenta le deuxième appareil...

Mais ça, c'est demain !

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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Quarantième jour – lui aussi ! lui aussi !

Nous étions donc tous les quatre, notre camarade-syndicaliste vendeur de parapluies Carla, la vache Angela et le monstre marin serrés sur le canapé et moi sur le pouf, à regarder une canonisation sur la petite télévision du salon. De temps en temps, nous étions obligés de tripoter l'antenne, car le signal passait mal à cause de tous les amas de tôles froissées, les satellites accumulés qui ont transformé le proche espace terrien en un vaste dépotoir, et qui perturbait la réception de ce divertissant spectacle.

Blingue-Blingue à cheval continuait d'envoyer du crottin ça et là sur les dalles de marbre en faisant voler son étendard de l'OTAN et la cérémonie se poursuivait dans un grand effort de naturalité, les officiants feignant d'ignorer ce spadassin en armure. Ils faisaient de vastes détours pour arriver et repartir de l'autel et regardaient bien où ils marchaient pour ne pas s'étaler les quatre fers en l'air dans leurs coûteux saint-frusquins. De stupéfiant, le spectacle était devenu surréaliste.

Mais soudain, sans crier gare, le monstre marin se jeta sur la télévision et l'écrasa d'un violent coup de pied (qui était grand, d'ailleurs je prévoie d'agrandir mon paillasson). Évidemment, nous restâmes un peu surpris car notre nouveau voisin nous avait d'abord paru plutôt pacifique (à part sa colère à propos du téléphone portable de Blingue-Blingue (voir Tandis qu'on canonise ICI, mais qui était une colère très justifiée). Personnellement, ça ne me dérangeait pas de ne plus avoir de télé, mais quand même elle nous servait pour visionner des films, comme La Ligne Générale d'Eisenstein qu'Angela aime tant (enfin surtout le taureau Fomka – d'où son grand différend avec la cheftaine de la coalition incertaine, vous savez, celle avec l'ectoplasme mineur satellite, qui essaye de se tirer du pétrin dans lequel elle s'est mise en suivant aveuglement les délires de la Grande Puissance Nortuaire et son CED (1), tout en se consumant d'amour pour un ancien amant - voir ICI).

Mais, tout de suite, le monstre marin se repentit de cet accès d'humeur et s'excusa. Il nous dit qu'on n'était pas les premiers à jeter des saloperies dans la Mer de la Tranquillité et qu'il y avait quelques télés qui traînaient aussi dans le fond et qu'il nous en rapporterait une dès le lendemain. Mais, expliqua-t-il, en voyant ce spectacle il avait vu rouge (lui aussi !) et n'avait pas réussi à garder son sang-froid. Ça faisait des milliers d'années (il est très âgé, il a une alimentation très saine à base de fromage de chèvre et de sardine) qu'il observait les terriens et qu'il les voyait (nous voyait – ne fuyons pas nos responsabilités) soigneusement choisir le pire et courir droit à la catastrophe (l'abîme, et qu'on va faire un grand pas en avant etc...) Bref, la vision des ces queues-rouges (2) endimanchés qui mènent leur monde par le bout du noeud coulant enrubanné dans des ors dégoulinants quand tout va à vau-l'eau l'avait mis dans un gros pétard. Pour un peu, il aurait craché du feu, mais ce n'était pas possible, parce qu'il est marin.

Non seulement nous avions un nouveau voisin, et qui allait le rester longtemps, étant donné son espérance de vie (pour sa vie à lui, parce que pour la nôtre, les terriens, on l'a vu, il était plutôt pessimiste), mais en plus, il était furieusement anti-papiste ! D'ici qu'il soit marxiste-léniniste et militant du PRCF, il n'y avait qu'un pas.... qu'il franchit allégrement en nous broyant à chacun fraternellement la main presque comme il avait broyé la télé avec son pied. Cela faisait longtemps que l'évidence s'était imposée à lui (comme à tous les progressistes) : le monde ne peut survivre que dans le partage des richesses et la démocratie directe.

Vraiment, la Lune réserve de bien agréables surprises !

Nous prîmes rendez-vous pour le lendemain, pour la nouvelle télé, et notre ami le dragon anti-papiste nous proposa un pique-nique au bord de la Mer de la Tranquillité. Nous pourrions inviter ceux de la Commune Lunienne, et même faire descendre le malheureux siffleur d'alerte de sa crémaillère voir ICI. À nous de choisir la date. Quelle bonne idée !

Bon, la suite, à demain.

(1) Rappel terminologique. CED (au choix) : Coup d'État Démocratique ou Connerie Exterminatrice Démesurée.

(2) Queue-rouge : bouffon - expression inventée par Balzac, paraît-il.

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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Trente-huitième jour – tout ça pour du menu crottin

Le pouf sur lequel je m'étais assis n'était pas du tout confortable. Mais la situation des deux papes (parce qu'il y en avait deux : le neuf et celui d'occasion qui ne sort qu'à de rares occasions), l'était encore moins.

En effet, était apparu entre les deux un énergumène juché sur un cheval caparaçonné (et non, comme on pourrait le croire carapaçonné – comme vêtu d'une carapace, car le mot vient de l'augmentatif du bas-latin caparo, chaperon (voy. CHAPERON) : c'est-à-dire sorte de chape ; espagn. caparaçon. Le mot Carapace, de son côté, vient de l'espagnol carapacho, et comme calebasse se dit en catalan carabassa, et en sicilien caravazza, il n'y a pas loin pour passer de là, quant à la forme et quant au sens, à carapace) ; et donc, écrivais-je, était apparu entre les deux papes à cette occasion un énergumène juché sur un cheval CAPAraçonné comme pour la guerre de cent ans, flanqué d'une armure comme pour la guerre de trente ans, et brandissant un oriflamme aux couleurs de l'OTAN, comme pour la guerre d'une demi-heure(1).

Effectivement, c'était sûrement l'aliène Blingue-Blingue qui faisait un retour remarqué sur la scène humanoïde, en volant complètement la vedette aux deux vedettes, et ce n'était pas faute de belles toilettes, que Fellini(-Roma) n'aurait certainement pas reniées.

Blingue-Blingue laissa l'assemblée tétanisée (et nous aussi devant ce spectacle mondioluniovision). D'abord à cause de cet oriflamme guerrier - qui sait si sous ce casque en fer blanc se trouvait le général Faiseurd'amour (ça ne s'invente pas) chef de cette martiale (et irresponsable) coterie ? (2) Personne n'avait envie de subir les foudres de ce sbire de la Grande Puissance Nortuaire, déjà apoplectique d'ordinaire, alors imaginez avec la chaleur sous le casque !

Les gardes du Vatican hésitaient à s'avancer, car le viril chevalier appartenait peut-être à l'ordre du Saint-Sépulcre, ce qui lui donnait tout le droit d'entrer dans une église à cheval. Vraiment, le mieux, c'était de faire comme si de rien n'était.

Pour les deux papes, c'était facile, ils avaient l'habitude. L'un avait traversé des années de dictature dans son pays comme si de rien n'était, et l'autre avait laissé le monde s'embourber dans la plus crasse et dangereuse médiocrité aussi comme si de rien n'était, plongé qu'il était dans d'insondables questions dogmatiques, qui ont toujours fait avancer considérablement le schmilblick humaniste (d'où un progrès patent, on le voit tous les jours, dans les domaines de la paix, de la justice, du dialogue, du droit - sans parler de celui de l'avortement etc.)

Le pape le plus récent, qui voudrait bien faire « peuple », fit semblant de siffloter en regardant les anges du plafond, mais comme ils sont tout nus, il rabaissa les yeux vers la foule, et en particulier vers le gotha composé de personnalités politiques dont l'obscénité semble passer inaperçue au commun des mortels (mais jusqu'à quand ?) Les prières en latin se succédaient et chacun regardait ailleurs en faisant semblant de ne pas entendre les coups de sabots claquant sur le marbre et le léger floc du crottin qui parfumait les dalles roses à intervalle régulier. Mais, les caméras s'étendant sur la foule entassée, nous vîmes que la Plume Sanguinaire et sa fille aînée de l'église jetaient un oeil furibond vers le cheval et son cavalier qui, c'est vrai, sans l'oriflamme de l'OTAN, faisaient beaucoup penser à Jeanne d'Arc.

Blingue-Blingue s'était fait là des ennemis mortels, en leur subtilisant leur championne, celle qui leur servait pour leur détestable rassemblement annuel du premier mai.

Qu'allait donc faire l'aliène streep-teaser quand les deux sanguinaires l'attraperaient dans la ruelle ? (Car heureusement pour les téléspectateurs et pour les deux papes qui avaient suffisamment à faire chez eux, il n'avait pas répété le déshabillage qu'il nous avait infligé lors de son précédent transport interstellaire.) Blingue-Blingue loucherait-il vers les extrêmes ? (Puisqu'il faut avoir une vision particulièrement tordue pour suivre le père et la fille dans leurs hallucinations autoritaires et nationales.)

Bref, l'aliène Blingue-Blingue pactiserait-il avec le diable ?

Ça, nous le saurons peut-être un jour...

Bon, la suite, à demain.

(1) qu'elle nous prépare activement.

(2) Souvenez-vous, larmoyants lecteur, qu'à l'époque où ce douloureux journal fut écrit, l'OTAN en Europe était dirigée par un général nommé Breedlove. Ça ne s'invente pas !

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Les épisodes précédents : {Trente-huitième jour - tandis qu’on canonise](https://diaspora.psyco.fr/posts/bac58e400519013ad82f001e67d879df) Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien Trente-sixième jour - fermenter n’est pas jouer Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve… Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

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Trente-huitième jour - tandis qu'on canonise

Comme je l'écrivais hier, pellatartants lecteurs, c'est dans un état d'esprit un peu morose, suite aux déblatérations chocolatées de Carla, notre camarade syndicaliste vendeur de parapluies, et de la vache Angela, que je partis ouvrir la porte de mon F4 lunaire et que je me retrouvais devant...

... un monstre marin !

Au départ, je ne savais pas qu'il était marin, c'est la suite de la conversation qui me l'apprit. Mais il était vraiment très en colère. Il ne crachait pas le feu, heureusement (parce qu'il était marin), mais il râlait beaucoup en brandissant un objet que je reconnus comme... le téléphone portable de l'aliène Blingue-Blingue que j'avais jeté dans la Mer de la Tranquillité ! Si vous vous en souvenez, extravagant lecteur, l'extraordinaire système de transport de l'aliène Blingue-Blingue (que tout le monde lui envie à condition d'être sourd) comprend d'une part une montre (qu'il faut lascivement se frotter sur le corps tout nu) voir ICI, et d'autre part ce fameux téléphone portable dont la sonnerie est si insupportable que je l'avais jeté dans la Mer de la Tranquillité, pensant m'en débarrasser définitivement.

Et bien justement, la Mer de la Tranquillité avait perdu toute sa tranquillité depuis, car le téléphone sonnait tout le temps, en dérangeant ses paisibles habitants, dont le dragon furibond (mais qui ne crachait pas le feu car il était marin).

Je ne vous dis pas le savon (car il était marin) qu'il me passa : et que la Mer de la Tranquillité n'était pas un dépotoir, et que non seulement c'était une pollution matérielle mais aussi une effroyable pollution sonore et qu'on avait pas idée de composer une chanson pareille et de la donner à chanter à une telle stridulatrice hystérique (comme je suis facétieux, je pensai aussitôt que j'avais vu quelque part qu'il existait aussi un film biographique sur la chanteuse en question. On aurait pu lui offrir, pour l'achever - va-t-on enfin éclaircir le mystère de l'incompatibilité notoire de Carla et de la musique ? voir ICI).

Il avait entièrement raison. Je m'aplatis en plates excuses, désolé que nos relations de nouveaux voisins commençassent sur cette équivoque, mais je pensais que ce téléphone en plastique assemblé en Chine ne supporterait pas l'humidité (mais il la supporte : serait-ce un signe de la montée en puissance de ce grand pays, qui m'avait déjà apporté un soutien indéfectible contre mes juges en m'offrant - très finement - un morceau de canard laqué et du pâté de soja ? – voir ICI).

Le dragon accepta mes excuses et je lui proposai de venir boire un verre pour sceller notre nouvelle amitié, en espérant que Carla et Angela avaient changé de chaîne et regardaient un programme un peu plus pacifique.

Mais alors que le dragon s'essuyait poliment les pieds sur le paillasson (un peu petit pour lui, il faudra que j'en achète un autre plus grand), le téléphone de Blingue-Blingue se mit à sonner et l'insupportable chanson-phare du Titanic retentit (puisque c'est de cette chanson dont il s'agit, en intégralité dans sa version longue) !

Un transport intergalactique était imminent ! Mais qui allait voyager ? Qui avait la montre de Blingue-Blingue en sa possession ? (la dernière fois, on a vu que c'était le président de la Grande Puissance Nortuaire, et les catastrophes qui s'ensuivirent - voir ICI) Quant à la destination de ce transport, destination que l'on devait crier à la fin de l'odieuse cantilène, je réfléchissais le plus vite possible pour trouver le lieu le plus éloigné possible de mon petit F4 lunien. Mais, alors que la musique arrivait à la fin, Carla hilare fit irruption et cria « Venez ! Ça canonise dur à Saint-Pierre de... ROME ! » et le silence se fit.

Une idée absurde commença à s'insinuer dans mon esprit. Quelque soit l'individu qui avait profité de ce voyage intergalactique, il avait, grâce à (ou à cause de) Carla, probablement atterri en plein milieu d'une cérémonie religieuse à Saint-Pierre de Rome.

Les éclats de rire grandissants qui venaient du salon me firent craindre le pire. J'avais confondu canoniser et canonnerie, mais comme guerre et religion font souvent très bon ménage (d'où l'oxymore reconnu guerre de religion, un peu comme coup d'état démocratique), ça n'avait pas beaucoup d'importance.

Et comme je m'y attendais, Carla fit à nouveau irruption et me dit « Tu ne devineras jamais qui est apparu entre les deux papes ! » (1)

Certainement pas la limace, qui devait être probablement déjà là-bas à limacer mollement en compagnie du dirigeable fascisant de l'ectoplasme mineur satellite et une bonne partie du gotha larbinesque.

Je fis entrer dans le salon mon voisin le dragon marin (qui ne crache pas le feu parce qu'il est marin) qui s'assit sur le canapé entre Carla hilare et la vache Angela qui battit des cils devant notre hôte. Comme il n'y avait plus de place sur le sofa, je m'assis sur le pouf et je le vis, effectivement, entre les deux papes....

C'était bien lui...

Bon, la suite, à demain,

(1) Après d'intenses recherches historiques, je découvris (c'est le jardinier bineur de fraisiers qui écrit) que cet épisode date d'il y a quelques années, quand un pape décida de prendre sa retraite anticipée (peut-être pour lui éviter une sortie par trop anticipée - pas fou le gars). On eut alors, pendant quelques semaines, deux papes en activité.

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Les épisodes précédents : Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien Trente-sixième jour - fermenter n’est pas jouer Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve… Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

souslescrateresnucleaireslaplage@diaspora.psyco.fr

#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Trente-septième jour - une soirée télé qui commence bien

Comme je vous l'ai dit, pendant que j'écrivais ce journal, quelqu'un toqua à la porte. Évidemment, un autre que moi aurait pu aller ouvrir, puisque je n'habitais plus seul, ayant la vache Angela en pension depuis quelques jours (voir ICI) et que notre camarade syndicaliste-vendeur de parapluies, Carla, avait aussi pris ses quartiers dans mon petit pavillon lunaire. Il n'avait pas tellement envie de retourner sur la Terre, et je le comprenais aisément, étant donné les nouvelles épouvantables qu'on en recevait presque quotidiennement.

Ferdinando, de son côté, faisait des allers et retours vers la merveilleuse Commune Lunienne, dont il aidait à la construction, quand il ne partait pas en mission en tant qu'agent de la Petite Île Formidable des Caraïbes. Il reprenait alors sa binette, son sécateur et son costume de jardinier free-lance (ce qui facilite son travail de taupe - je la remets elle me fait toujours rire) et sautait dans son baquet interstellaire. Puis il réapparaissait, et sa compagnie était toujours un grand plaisir. Toute cette activité ne me dérangeait pas, car j'aime la compagnie et que je suis toujours prêt à héberger des camarades, pourvu qu'ils respectassent (vive le subjonctif !) mon goût pour le silence, la lecture et les études.

Mais justement, question silence, dimanche dernier, on pouvait repasser. Carla et Angela avaient décidé de se caler devant la télé pour regarder un événement incontournable, disaient-ils. Mais bientôt, j'entendis de grands éclats de rire qui venaient du salon, ce qui me dérangeait plutôt. Je leur demandai par la porte de quoi ils riaient et Angela, la bouche pleine de gâteau au chocolat (Carla, notre camarade vendeur de parapluies fait très bien la cuisine et sa besace semble sans fond) me répondit un borborygme qui ressemblait à « canon » ou à « canonner ». Là, vraiment, je trouvai qu'ils exagéraient : comment rire d'histoires de canons, de guerre ? Et donc de souffrance et de mort, peut-être ? Mon sens de l'humour ne va pas jusque là.

C'est dans cet état d'esprit, au milieu des éclats de rire de Carla et d'Angela, que j'ouvris la porte...

... à quoi, à qui ? Vous le saurez demain, vibrionnants lecteurs...

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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Trente-sixième jour - fermenter n'est pas jouer

Après mon merveilleux rêve de la nuit (mais quel rêve merveilleux ! Prémonitoire ?), je me réveillai dans une forme éblouïssante. Et j'en avais bien besoin, car comme on peut l'imaginer, l'assemblée du ramassis de gangsters enterrée sous la surface de la Lune (voir [ICI]((https://diaspora.psyco.fr/posts/1fb91a10019e013ad82f001e67d879df))) ne pouvait pas rester longtemps enterrée, on pouvait leur faire confiance pour revenir nous emm. à vitesse grand V, comme ils en ont l'habitude sur la Terre. Sur Terre, d'ailleurs, la Grande Puissance Nortuaire, même sans ses alliés fascisants habituels cachés sous la surface lunaire continuait gaillardement à mettre à feu et à sang tout ce qu'elle pouvait sur terre, exprès pour provoquer l'ours voisin et sa pote la CHIIIIIIIIIIIIINE, qui pour l'instant restaient impassibles, mais probablement pas pour longtemps.

Que ses « alliés » soient occupés à vaquer à autre chose sur la Lune ou sur Mars, la Grande Puissance Nortuaire s'en battait l'oeil, habituée qu'elle était à violenter pacifiquement toutes les régions du globe sans demander son avis à personne et puis, de toute façon, quand elle avait un avis, elle ne le suivait pas.

Pourtant, le ramassis domestique en question était sur le point de revenir sur la Terre, car ils avaient constaté qu'il n'y avait pas de gaz de schiste dans le sous-sol lunaire et donc pas d'exploitation (dans tous les sens du terme) possible pour l'instant.

Mais surtout, tant de décomposition, de dégradation, de déliquescence, d'altération de la chose politique et du sens commun, alliés à la dépravation et à la corruption, entassés sous terre (ou plutôt sous lune) pendant plusieurs jours avaient suffit à l'apparition d'un processus de fermentation dont aurait rêvé Fleming (1) lui-même, et c'est ainsi que l'énorme volume de gaz dégagé par cette pourriture accumulée....

...fit sauter, dans une monstrueuse explosion, un des bouchons d'entrée du tunnel !

Vous pensez bien que la déflagration nous donna un coup au cœur, et nous pensâmes sur le champ que c'était une attaque du bien-mauvais (la Grande Puissance Nortuaire - encore elle !) contre le bien-bon (nous) (2), car elle avait dû découvrir la merveilleuse Commune Lunienne et elle voulait la vitrifier, comme elle le fait avec tous les projets intéressants et partageux (mais elle n'y arrivera pas !).

Mais non ! Et, nous bouchant le nez, nous vîmes passer le cortège nauséabond et noirci par l'explosion du bouchon qui reprenait le baquet vers la Terre et vers ses aventures non moins nauséabondes.

Pauvres terriens qui les voyaient revenir ! Mais nous, au moins, on était tranquilles pour un moment.

Bon, je vous laisse, on toque à la porte.

La suite, à demain.

(1) Alexander Fleming, le découvreur de la penicilline, comme vous le savez.

(2) tentative d'utilisation de la terminologie dominante (le bien, le mal...), un peu pauvre, il faut bien le dire.

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Les épisodes précédents : {Trente-cinquième jour – J’ai fait un rêve…](https://diaspora.psyco.fr/posts/b671c14002bd013ad82d001e67d879df) Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune