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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)
Trente-quatrième jour – réunion au sommet du sous-sol
Je suis é-pui-sé !
Depuis dix jours, j'avais sur les bras l'assemblage de mafieux patentés qui s'étaient réfugiés sur la Lune (sur MA Lune - et celle des camarades de la Merveilleuse Commune Lunienne) pour tenter de se mettre d'accord pour ne pas se mettre (tout de suite) sur la g. en décidant de comment faire pour demander à l'ours fort et grand et costaud (voir Angela et Fomka) et à ses potes chiiiiiiiiinois de ne pas les vitrifier sur place (je le répète, ça finira par arriver...) à cause de leur connerie Exponentielle Sans Fin (CESF) et surtout leur lâcheté devant les malversations de la grande puissance nortuaire.
Se mettre d'accord, c'était impossible (entre prédateurs, on ne négocie pas, on se bouffe), d'autant que, comme on l'a vu, une imposante cheftaine de leur bande n'avait pas envie de montrer son trouble devant celui qui lui faisait furieusement penser à un ancien chéri. C'était compliqué. D'autant plus compliqué qu'ils voulaient faire bonne figure envers leur patron, la Grande Puissance Nortuaire, dont le président faisait des grands moulinets sur tous les continents (peut-être en prévision du temps disponible qu'il aurait peut-être plus tôt que prévu pour pratiquer la pêche à la ligne), ce qui leur faisait (pour l'instant) terriblement peur. Ils voulaient surtout cacher leurs désaccords, et c'est pour ça qu'ils s'étaient réfugiés sur la Lune, ce en quoi ils étaient vraiment bêtes, car les télescopes bigbrotheriens de la Grande Puissance Nortuaire pouvaient voir le moindre bouton de culotte, même à des milliers de kilomètres de distance.
Peut-être en se cachant dans un trou ?
Dans un trou !
Le tunnel de Carla ! Comme vous vous en souvenez sûrement, assidus lecteurs de ce fascinant journal, notre camarade-syndicaliste vendeur de parapluies, Carla, avait eu l'idée de creuser un tunnel pour que je puisse m'évader de la Lune – voir ICI. Pour une raison bien évidemment impossible à deviner, cette tentative avait échoué mais le tunnel était toujours là !
Et comme j'étais très fatigué de passer les rafraîchissements et les petits fours, car je tiens à maintenir ma réputation de garant des lois sacrés de l'hospitalité (j'évitai seulement de passer un petit four à la Plume Sanguinaire, devant lequel la Limace était en extase, parce que je redoutais un mauvais jeu de mots de sa part ; on sait comme le naturel revient au galop. La Plume Sanguinaire, en effet, émarge aussi à l'assemblée de ce ramassis de gangsters depuis vingt-cinq ans) ; donc, comme j'étais fatigué de faire le larbin des larbins (de la Grande Puissance Nortuaire), je leur proposai de faire leur réunion au sommet au sous-sol, c'est-à-dire sous le sol lunaire, dans un délicieux tunnel qui aurait tout leur agrément. J'étais sûr que Carla prêterait volontiers son tunnel, surtout si c'était pour nous débarrasser d'un troupeau bien pire que celui des médecins d'affaire dont j'avais dû m'occuper il y a quelques semaines (et pourtant un souvenir de cauchemar – voir [ICI]((https://diaspora.psyco.fr/posts/c2de1b80f1d40139d80a001e67d879df))). Au début mes hôtes résistèrent un petit peu, parce que c'est vrai que ma serre est vraiment accueillante avec son joli lampadaire et son parterre de groseilles. Mais quand je leur dis que des forages de test avaient été faits dans ce tunnel et qu'on y avait trouvé des traces de gaz de schiste, ils se précipitèrent en s'écrasant les uns les autres, comme dans le naufrage d'un paquebot affrété par la fine fleur du capital, pour arriver en premier et s'attribuer les plus grosses concessions.
En un instant, la serre fut vide. Il ne restait que des flûtes à champagne et des cigares abandonnés ça et là, seuls signes du tourbillon doré qui y avait séjourné.
Mais, là encore, il manquait quelqu'un. Où donc était la cheftaine arrivée en dernier ? En tendant l'oreille, nous entendîmes des pleurs. C'était bien elle ! Dans la chambre où j'hébergeais la vache Angela (elle avait aimé le papier peint, dont le thème répétait des scènes champêtres anglaises du dix-huitième siècle), la cheftaine continuait à pleurer en se cramponnant au cadre contenant la photo de Fomka, son ancien amour. Elle nous dit, entre deux hoquets, qu'elle n'accepterait de suivre les autres dans le tunnel qu'à la condition d'emporter avec elle le cadre et la photo. Et Angela ne voulait rien savoir. C'était son cadre à elle, un point c'est tout !
Il fallut toute la diplomatie de Ferdinando, subtil agent de la Petite île Formidable des Caraïbes, pour faire accepter à la vache têtue de laisser partir la photo de son chéri. En échange, il lui promit une photo dédicacée des deux frères (1), ce qui était quand même formidable !
Après, on fit tout très vite. À chaque issu du tunnel, on plaça un énorme bouchon qu'avait laissé là un aliène de passage.
On était tranquilles pour un moment. Ouf !
Après toutes ces émotions, je rentrai chez moi et je m'endormis.
La suite, à demain.
(1) Dont l'un, comme vous le savez, a malheureusement disparu depuis la rédaction de ce tonitruant journal, mais nous lui serons toujours FIDELes !
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Ici, le fameux tableau de la discorde entre les deux vaches :
Les épisodes précédents : Trente-troisième jour – le retour de Fomka Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune