#spécisme

paco146@diaspora.psyco.fr

Citation de Claude Lévi-Strauss

#violence #humanisme #discrimination #spécisme #animaux

Entretien que Lévi-Strauss avait donné au journal Le Monde en janvier 1979

** « J’ai le sentiment, que toutes les tragédies que nous avons vécues, d’abord avec le colonialisme, puis avec le fascisme, enfin les camps d’extermination, cela s’inscrit non en opposition ou en contradiction avec le prétendu humanisme sous la forme où nous le pratiquons depuis des siècles, mais dirais-je, presque dans son prolongement naturel, puisque c’est en quelque sorte d’une seule et même foulée que l’homme a commencé par tracer la frontière de ses droits entre lui-même et les autres espèces vivantes et s’est ensuite trouvé amené à reporter cette frontière au sein de l’espèce humaine, ses parents, certaines catégories reconnues seules véritablement humaines, d’autres catégories qui subissent alors une dégradation conçue sur le même modèle qui servait à discriminer entre espèces vivantes humaines et non humaines, véritable pêché originel qui pousse l’humanité à l’autodestruction. Le respect de l’homme par l’homme ne peut pas trouver son fondement dans certaines dignités particulières que l’humanité s’attribuerait en propre, car alors, une fraction de l’humanité pourra toujours décider qu’elle incarne ces dignités de manière plus éminente que d’autres. Il faudrait plutôt poser au départ une sorte d’humilité principielle : l’homme commençant par respecter toutes les formes de vie en dehors de la sienne se mettrait ainsi à l’abri du risque de ne pas respecter toutes les formes de vie au sein de l’humanité même. »**

paco146@diaspora.psyco.fr

L'exploitation des animaux : à l'intersection de toutes les oppressions

#samedi-antispé #vegan #livre #radio #interview #spécisme #féminisme #violence #esclavage #colonisation #saturdayvegan #sociologie

De l'animalité des animaux à l'animalisation des hommes il n'y a qu'un pas… Un constat que fait la sociologue Kaoutar Harchi dans son nouveau livre, "Ainsi l'animal et nous", publié aux éditions Actes Sud.
Avec
Kaoutar Harchi Sociologue, romancière

Dans son dernier essai, Kaoutar Harchi établit des liens entre le traitement des bêtes, et celui que l’on réserve aux femmes, aux esclaves, aux ouvriers, aux personnes racisées… Comme l’Homme domine les animaux, il animalise aussi certaines populations… C’est ce processus d’animalisation qui rime ici avec domination que notre invitée va nous expliquer... Qu’avons-nous fait des animaux ? nous êtres humains… nous les avons domestiqués, dressés, enfermés, tués, consommés… parce qu’imaginés dans un bas-monde, où les animaux seraient inférieurs, considérés, comme la Nature pendant longtemps, au service de l’homme…

paco146@diaspora.psyco.fr

RÉCIT DU MASSACRE DE DAUPHINS DU 6 JUILLET 2024, ILES FÉROÉ.

#Danemark #dauphins #globicéphales #souffranceanimale #écocide #animaux #spécisme #SeaShepherd

Par Lamya Essemlali
Fondatrice et Présidente de Sea Shepherd France

Il est presque 17h00. C’est l’effervescence sur la plage de Hvalvik. Les enfants jouent et courent partout, les adolescents et les jeunes adultes trépignent d’impatience, on sent l’adrénaline qui monte. A l’horizon, la ligne des bateaux commence à être visible. Mon cœur se serre.

Les dauphins sont devant, ils fuient le mur de sons que font les bateaux pour les rabattre vers la baie qui va se remplir de leur sang dans quelques instants.
Ils sont en train de nager leurs dernières brasses, plus jamais ils ne reverront la mer. J’aimerais arrêter le temps, j’aimerais un miracle. Je maudis le Danemark qui mobilise ses frégates militaires pour empêcher nos bateaux d’intervenir comme nous l’avions fait avec succès en 2014, où nous avions sauvé des centaines de dauphins.

Je sais que les globicéphales sont particulièrement solidaires, que quand la première goutte du sang de l’un des leurs sera versée, ils resteront tous. Même ceux qui pourraient fuir.

Je retiens mon souffle, je vais devoir plonger dans l’horreur, ça va être suffocant. Avec Elodie, c’est la troisième fois que nous traversons l’enfer aux côtés des globis, le téléphone que je tiens à la main, diffuse un live sur les réseaux. Je lis les messages en direct de ceux qui en France, loin de tout cela, sont d’un seul coup embarqués avec nous. Nous ouvrons une fenêtre sur le monde.

Les premiers dauphins sont là, il y a très peu de fond, certains s’échouent loin de la berge, ce qui va rendre la mise à mort encore plus compliquée, il n’y a pas assez de personnes sur la plage pour que “ça aille vite”.

J’essaye de suivre certains dauphins en particulier. Qu’ils ne soient pas dilués dans “la masse”. Les premiers sont rabattus sur la berge avec un crochet enfoncé dans l’évent. Ils se débattent et sont achevés avec une lance qui sectionne leur moelle épinière. Un bébé isolé nage seul, perdu, apeuré… des féringiens s’approchent de lui pour lui enfoncer le crochet dans l’évent. A ce moment-là, un globicéphale adulte arrive droit sur eux, il prend littéralement la place du petit qui parvient à s’échapper. L’adulte est massacré… Des gamins marchent dans l’eau près de globicéphales adultes en détresse, ils sont tellement puissants qu’ils pourraient leur briser la nuque en un coup de nageoire mais ils n’en font rien.

J’essaye de suivre le bébé mais je le perds de vue, je ne sais plus où regarder, il y a du sang partout, j’entends les cris et les souffles des globis, les rires des gens, les sourires, je jette un œil aux commentaires furieux et impuissants des gens en France sur le live, certains disent qu’ils n’en peuvent plus et quittent le live. Je ne leur en veux pas, je les comprends. J’espère juste qu’ils seront là quand nous aurons besoin de leur soutien. J’essaye pour ma part de me dissocier mentalement de la scène par moments, comme on reprend sa respiration lors d’une longue apnée dans une mer de sang. Lire les commentaires me fait cet effet. Un dauphin va brutalement me remettre la tête sous l’eau.
Après un premier coup de lance qui l’entaille sur quelques centimètres, un geyser de sang gicle, il se débat. Le type revient à la charge fait une entaille plus grande mais le dauphin continue à se contorsionner. Un autre arrive pour couper davantage, voilà sa tête à moitié découpée, le dauphin continue à respirer et à se débattre. Je franchis alors le cordon de restriction derrière lequel nous sommes censés rester et je m’approche en courant de la berge.

Le dauphin agonise et l’un des hommes s’appuie sur lui, un grand sourire aux lèvres pendant que son comparse enfonce de nouveau sa lance dans le cou charcuté de l’animal.

Les gars finissent par le laisser, vont vers d’autres dauphins mais celui-ci est toujours vivant, je leur hurle de revenir abréger ses souffrances. Une petite fille d’environ 8 ans est aux premières loges, elle se retourne surprise quand elle m’entend hurler. J’ai beau regarder ailleurs, je ne vois que le corps déchiqueté de ce dauphin qui s’accroche à la vie, qui continue de souffler bruyamment par l’évent alors même qu’il est quasiment découpé en deux… Il est mort à présent, mais son agonie s’est imprimée sur ma rétine. Le grindforman (chef de chasse) vient me dire de dégager, il n’apprécie pas que j’aie passé le cordon de sécurité alors qu’il me l’avait interdit, et encore moins que je hurle sur son équipe de bouchers amateurs qui charcutent un dauphin sans même être capables de l’achever.

Le bébé pour lequel le dauphin adulte s’était sacrifié quelques minutes plus tôt est maintenant tiré par des hommes qui l’amènent sur la berge, ils le trainent sur les cailloux, je l’entends crier. Vite que ça se termine….

Au bout de 30 minutes, plus aucun dauphin ne bouge, la mer est rouge et nous sommes, Elodie et moi dans un état second. Je dois conclure le live pour tous ceux qui sont restés à nos côtés jusqu’au bout. Je me raccroche à leur soutien, à leur empathie. A celle d’Elodie et du reste de l’équipe. J’espère que d’une façon ou d’une autre, les globis ont pu sentir que sur cette berge, tous les humains n’étaient pas leurs ennemis.

Je dois reprendre mes esprits car ça n’est pas terminé. Nous devons maintenant suivre les cadavres jusqu’au quai où ils vont être dépecés, des fœtus vont être arrachés du ventre de leur mère et je veux témoigner de ça. La Police nous empêchera de le faire cette fois. La veille, nous avions diffusé des images de fœtus victimes du massacre précédent. Ces images gênent les féringiens… Nous retrouverons quelques-uns des cadavres dépecés et atrocement mutilés le lendemain sur un autre quai où une partie de la viande, pourtant impropre à la consommation est distribuée à tous ceux qui en veulent.

La totalité de ce récit a été filmé, y compris l’intervention de la police qui nous a empêchés de filmer les femelles gestantes. Nous challengerons au Tribunal cette discrimination qui permet aux touristes et aux jeunes enfants d’assister à toute l’opération mais qui nous exclut pour la seule et unique raison, que nous aimons ces dauphins.

Cela fait maintenant deux jours et chaque fois que je ferme les yeux, je continue à voir des dauphins déchiquetés. Je cherche le sens à tout ça. Cela me propulse dans un questionnement que j’ai depuis longtemps. Que sommes-nous venus faire sur cette planète ? Qui sommes-nous ?

J’espère que l’âme des globis s’est élevée au-dessus de tout ça. Mais qu’en est-il de la nôtre ?

L’âme de l’humanité se noie elle aussi dans le sang des dauphins, dans les rires des hommes, des femmes et des enfants qui ne comprennent pas que ce qu’ils font à ces dauphins, ils se le font à eux-mêmes.

Tout comme l’humanité ne comprend pas que la guerre qu’elle mène contre le Vivant, est une guerre contre elle-même. Comment avons-nous pu nous perdre à ce point ? Au bout de 20 ans d’activisme, je n’ai toujours pas la réponse. Mais j’ai une certitude : jamais je n’abandonnerai. Jusqu’à mon dernier souffle, je défendrai l’océan. Le servir donne du sens à un monde qui n’en n’a plus.

Source: mail list

cgib@diaspora-fr.org

Pourquoi publier une revue antispéciste ? | AOC

Un article de Martin Gibert, philosophe, accessible gratuitement sur inscription sur le site d’AOC.

Des militantes francophones contre le spécisme publient pour la première fois une revue papier. À quoi pense le mouvement animaliste ? Quels débats le nourrissent ? Réponse argumentée et présentation de ce numéro par la corédactrice en chef de L’Amorce.

Ce printemps 2024, paraît une nouveauté, L’Amorce, au sous-titre sans équivoque : revue contre le spécisme. Sous une couverture orangée, on y trouve des articles en forme de questions : « Faut-il se fier aux intuitions spécistes ? » ou « Pourquoi la droite tient-elle tant à son verre de lait ? ». On peut aussi y lire une entrevue avec le philosophe Peter Singer, auteur du fameux Animal liberation (1975). Et qui analyse la polémique sur Sandrine Rousseau et les barbecues ? Nulle autre que l’autrice de La Politique sexuelle de la viande, l’écoféministe Carol J. Adams.

Je le sais parce que je suis co-rédactrice en chef de L’Amorce. Cette revue, en ligne depuis 2018, est le fruit d’un collectif de philosophes, sociologues, intellectuelles et militantes qui s’intéressent de près au spécisme. (Nous utilisons le féminin par défaut pour certains groupes mixtes ; c’est étrange au début, mais c’est comme pour le tofu : on s’habitue). Ce qui est nouveau ce printemps, c’est que la revue est pour la première fois publiée en un volume papier aux éditions Éliott. Voilà donc l’occasion de répondre à une question aussi simple que légitime : pourquoi publier une revue antispéciste ?

À bien y penser, je vois au moins quatre raisons.

La première raison, c’est que nous avons raison. Il existe bel et bien une oppression massive, violente et omniprésente, contre les animaux. Qui plus est, cette oppression passe largement inaperçue. Il faut donc en parler. Le spécisme, cette discrimination en fonction de l’espèce, n’est pas seulement un concept abstrait : des dizaines de milliards d’animaux terrestres (sans compter d’innombrables animaux aquatiques) sont élevés et envoyés chaque année à l’abattoir alors que l’on sait pertinemment qu’on pourrait s’en passer.

Dire, un peu crânement, je vous l’accorde, que nous avons raison, c’est dire que le spécisme existe et qu’il y a d’excellentes raisons morales de le combattre. C’est assumer son identité de revue militante. Comment rester indifférents et ne pas vouloir amorcer (et oui) un changement culturel lorsqu’on prend la mesure des violences spécistes ?

En philosophie morale, presque personne ne soutient sérieusement qu’il est légitime de discriminer les individus en fonction de l’espèce. Comme le montre François Jaquet dans son dernier livre, Le Pire des maux : éthique et ontologie du spécisme, le spécisme, tout comme le racisme, viole un principe fondamental d’égal traitement des individus. Nous avons raison, mais nous savons aussi que les gens s’en remettent rarement à la raison dans leurs jugements moraux. Dans ce premier numéro de L’Amorce, le philosophe suisse interroge la psychologie morale des intuitions spécistes, celles-là mêmes qui conduisent à minimiser ou ignorer les intérêts des animaux.

Ces intuitions, constate-t-il, s’expliquent par le tribalisme et la dissonance cognitive. On perçoit moralement les animaux comme des membres d’une autre tribu, et on ajuste nos croyances à nos pratiques – culinaires notamment. Puisque ces facteurs explicatifs sont sans rapports avec la vérité des intuitions spécistes, il s’ensuit qu’elles ne sont pas fiables. Pour penser le spécisme, il faut donc se méfier de nos intuitions – qui correspondent au système 1 du psychologue Daniel Kahneman – et examiner des arguments en mobilisant le système 2, la raison. À la réflexion, n’est-ce pas ce qu’essaye de faire une revue ?

La seconde raison de publier, c’est de rassembler. Car un volume papier, c’est d’abord ça : réunir sous une même couverture des auteurs et des autrices dont on juge la parole pertinente. Et ce faisant, créer du lien, constituer un « nous ». Car ce rassemblement a bien sûr un sens politique. Il signale une présence : nous sommes nombreux, y compris dans le monde universitaire, à penser que nous avons un gros problème avec le spécisme. En ce sens, publier une revue antispéciste, c’est donc participer à un mouvement social et politique, à un projet collectif.

La revue s’ouvre d’ailleurs avec un texte collectif, La Déclaration de Montréal sur l’exploitation animale, lancé le 4 octobre 2023. Signée par plus de 500 philosophes moraux et politiques, elle ne plaide pas pour la viande locale ou bio, mais condamne explicitement toute forme d’exploitation des animaux sentients, c’est-à-dire capables d’éprouver du plaisir, de la douleur ou des émotions. Lorsqu’il m’arrive d’avoir des doutes (déformation professionnelle), je me souviens qu’il existe une expertise philosophique, et que ce n’est pas demain la veille que 500 philosophes moraux et politiques seront prêts à se commettre pour défendre l’exploitation animale.

Mais quand bien même les antispécistes auraient tout faux, cela ne changerait rien à la troisième raison de publier : c’est intéressant. Contrairement à ce qui se passe pour la plupart des gens – ce qui inclut la plupart des journalistes et des intellos – il faut bien comprendre que, pour les animalistes, la question de l’éthique de l’exploitation animale est réglée depuis longtemps. Nous nous intéressons aujourd’hui à d’autres questions, plus pragmatiques, plus politiques.

D’ailleurs, où situer politiquement l’animalisme ? Si les organisations féministes manifestent souvent leur soutien à Black Lives Matter, aux immigré·es ou aux homosexuel·les, « les groupes animalistes restent en dehors de ces solidarités progressistes », constate Will Kymlicka. Cela viendrait d’une croyance profondément enracinée en chacune, à savoir que la valeur de l’humanité réside dans sa différence avec l’animalité.

On le voit bien avec les métaphores et les insultes animalières utilisées pour dévaloriser, en les déshumanisant/animalisant, des groupes vulnérables (femmes, musulman·es, Noir·es), ceux-là même que défend la gauche. Et le philosophe canadien de résumer : « L’argument le plus courant en faveur des droits des animaux repose sur la continuité entre les humains et les animaux ; à l’inverse, l’argument le plus courant pour les droits des groupes déshumanisés repose sur une discontinuité radicale entre les humains et les animaux. » Qui l’eut cru, l’humanisme de la gauche possède un revers embarrassant : le suprémacisme humain.

Un écho très concret de ces préoccupations résonne dans la lettre ouverte qu’adressent des militantes antispécistes – des orphelines de la gauche – aux féministes. Les autrices proposent à leurs alliées une « solidarité passive », le respect d’un principe de non-nuisance. Concrètement, cela implique par exemple « de cesser d’alimenter le spécisme via des slogans suprémacistes humains (« nous ne sommes pas des animaux », ou encore « nous ne sommes pas du bétail », « ni viande ni objet ») » ou que l’option végétalienne soit offerte par défaut dans les rassemblements militants.

De même, au Brésil, explique Sandra Guimarães en entrevue, le mouvement du « véganisme populaire » construit des ponts avec la lutte des paysans sans terre et d’autres mouvements de justice sociale. L’activiste brésilienne du réseau antispéciste UVA (União Vegana de Ativismo) s’empare de thèmes comme la réforme agraire, l’agroécologie, la souveraineté alimentaire ou la décolonisation des pratiques agricoles. Pour elle, toute bonne stratégie doit tenir compte des besoins des gens : « La vie du peuple est tellement difficile que si la lutte n’améliore pas concrètement la vie des classes populaires dans le présent, elle ne fera jamais sens pour nous. »

En Amérique du Nord, les masculinistes se moquent des soy boys, ces hommes véganes soi-disant féminisés par le soja. Mais ce n’est pas tout. Comme le rappelle Élise Desaulniers, l’extrême droite instrumentalise aussi un fait biologique, à savoir que tous les êtres humains ne sont pas égaux devant la digestion du lait, pour valoriser la « race blanche ». En effet, seules les populations (adultes) qui possèdent une mutation génétique capitale, la « persistance de la lactase » peuvent digérer le lait. Pour les personnes d’ascendance européenne et des peuples nomades d’Afrique, c’est un héritage de leur ancêtre ayant domestiqué les vaches. Ajoutez à cela la couleur du lait et voyez comment l’extrême-droite peut en faire un symbole qui conjugue suprémacisme humain et suprémacisme blanc. Avouez que c’est intéressant.

Publier une revue antispéciste, c’est rassembler en créant des juxtapositions inédites : c’est touiller de l’information et lancer des idées. Que se passera-t-il dans la tête des lectrices qui liront un article sur l’intelligence artificielle, un autre sur la souffrance des animaux dans la nature et un troisième sur le Black veganism ? Quelles connexions inédites vont s’enclencher ?

Quant à la quatrième raison, c’est qu’il y a de la place pour nous. Hélas. La couverture médiatique est en effet saturée de spécisme : presque tous les vecteurs d’information tiennent pour acquis que l’espèce est un critère de discrimination légitime. Or, pour avoir un marché libre des idées, il est crucial que toutes les positions soient exprimées (et en particulier les bonnes !). Cette dernière raison, même nos détracteurs devraient l’endosser. Brisons les monopoles idéologiques et accueillons, sous vos applaudissements, une nouvelle perspective cohérente et radicale.

La revue mérite en particulier d’exister dans l’espace informationnel francophone. Car L’Amorce n’est pas particulièrement une revue française. Cinq d’entre nous vivent à Montréal ou sont québécoises, l’un vient de Suisse, deux vivent en Angleterre et une demeure même à la campagne, en Ardèche. De fait, nous sommes bien placées pour apprécier la lenteur d’allumage relative des intellos aux enjeux animalistes dans divers pays. Et la France ne nous impressionne pas beaucoup.

Dans les journaux, lorsqu’on s’aventure à parler d’antispécisme, on équilibre aussitôt le papier avec « l’autre côté de la médaille ». Des ouvrages publiés par des journalistes (par exemple du Figaro ou de Philosophie magazine) prétendent invalider l’antispécisme. Ils agitent le spectre de la panique morale et hurlent au loup, ce qui ne contribue pas à élever le débat. Je me souviens en particulier d’un dialogue de sourds lorsque Valéry Giroux fut invitée par Alain Finkielkraut sur France Culture à défendre son Que sais-je ? sur l’antispécisme.

Notre projet consiste à offrir des analyses que l’on n’entend pas à la radio. Ainsi, Valéry Giroux pose dans ce numéro une question qui fâche, impubliable ailleurs : les véganes qui, comme moi, se privent au quotidien des délices tirées de l’exploitation animale, ne le feraient-ils pas pour rien ? Quelle est l’efficacité réelle du boycott végane? Avec sa rigueur habituelle, la philosophe québécoise analyse la plus récente littérature scientifique sur le sujet et conclut qu’il existe de bonnes raisons non seulement déontologiques, mais aussi conséquentialistes de se priver (ouf !). Elle s’inscrit par-là dans le courant très « esprit critique » ou zététique qui se développe depuis quelques années dans le monde animaliste – et dont Florence Dellerie est une autre représentante, en plus d’avoir paré ce premier numéro de ses croquis animaliers.

En définitive, je crois que c’est une certaine reconnaissance intellectuelle que l’on va chercher lorsqu’on décide de publier une revue contre le spécisme. C’est la responsabilité de contribuer au débat et le droit de répliquer lorsqu’on juge que des intellos disent n’importe quoi sur le sujet. Ce qui arrive plus souvent qu’autrement. Thomas Lepeltier, dont la revue papier reprend une tribune contre certaines thèses environnementalistes, a écrit tout un livre sur le sujet, L’Imposture intellectuelle des carnivores.

Les intellos sont responsables de ce qu’ils écrivent. Ainsi, lorsque Baptiste Morizot attaque l’antispécisme avec un mauvais argument, nous estimons devoir lui répondre (« Un philosophe confondant »). Lorsque l’anthropologue Charles Stépanoff cire les bottes des chasseurs français, nous pensons qu’une riposte est requise (« Un anthropologue chachant chacher »). Publier une revue contre le spécisme, c’est assumer le contre. C’est tenir son cap dans la bataille des idées et donner le change aux défenseurs du spécisme.

En résumé, je vois au moins quatre raisons, en 2024, de publier une revue francophone contre le spécisme : parce qu’il y des raisons morales de combattre cette discrimination, parce que c’est politiquement rassembleur, parce que c’est intéressant et pour donner à la critique du spécisme la place légitime qui lui revient dans le monde des idées. Gageons que ce sont autant de raisons de lire une revue antispéciste.

NDLR – Après cinq ans d’existence en ligne, le revue L’Amorce a publié un premier numéro papier paru le 17 avril.

#politique #animalisme #spécisme #antispécisme #LAmorce #AOC

paco146@diaspora.psyco.fr

Inondations au Brésil : chien, chats ou chevaux secourus aux côtés des sinistrés

#Brésil #animaux #catastrophe #inondations #spécisme #hypocrisie
Pour une fois on parle des animaux non humains victimes eux aussi des catastrophes climatiques. Bien, mais des chevaux, des cochons, des poules hébergés sous des couvertures dans des centres de soin, on sait où ces animaux vont finir.. après. Quand le temps ira mieux, que la majorité (carniste) aura essuyé ses larmichettes et qu'elle aura fini de se moucher pudiquement.

oursnoir@diaspora.psyco.fr
paco146@diaspora.psyco.fr

#Méga-incendies, "la maison brûle!"

#mégafeux #anthropocène #thanatocène #bagnole #bobos #consumérisme #occident #biodiversité #animaux #spécisme #anthropocentrisme #feu
Après la #Sibérie, la #Scandinavie, la #Turquie, la #Grèce, #Madère, l' #Algérie, le #Chili, l' #Australie, l' #Ontario et j'en passe, c'est maintenant le tour du #Québec.
Et personne pour s'inquiéter du sort des #animaux sauvages pris dans cet #enfer. Personne pour quantifier la perte que représente pour le vivant, ces millions d'hectares calcinés!

Rien qu'au Chili en février dernier, c'est presque l'équivalent en superficie d'un département français qui a été rayé de la carte.

Ici en fRance on s'inquiète seulement de savoir si les particules fines vont nous atteindre. Ce serait dommage d'aborder les vacances avec un chat dans la gorge. Pour le voyage pas de soucis, la clim du #SUV aux vitres teintées est pourvue de filtres dignes de ceux d'un char MX. On fera les mille bornes en 8h en toute fraîcheur. Merci #Vinci. Mais c'est après, sur la plage.. Faudrait tout de même pas que des cendres viennent nous gâcher l'auto-bronzant bio, aux plantes..

Feu le président Chirac, qui n'était pourtant ni un visionnaire, ni un écologiste, encore moins un lanceur d'alerte, s'est pourtant un jour fendu de cette phrase prophétique : " la maison brûle et nous ne faisons rien"!

Était-ce une confession alors qu'il se savait probablement déjà atteint d'une maladie neurodégénérative incurable ? Était-ce une façon d'adouber le mythe du green-washing naissant ?

Moi tout ce que j'en sais c'est que la Terre n'est pas équipée de sorties de secours (autres que la mort) ;-)

paco146@diaspora.psyco.fr

Mille trois cent quatre vingt milliards/an d'animaux sont tués pour fournir de la viande dans le monde

#animaux #abattoirs #anthropocène #spécisme #élevage #chasse #viande
L'abattage des animaux pour fournir de la viande représente plus de 2.000 animaux par seconde (compteur), soit plus de 65 milliards d'animaux tués chaque année selon la FAO. Les estimations hautes sont de 1.380 milliards d'animaux tués par an en comptant toutes les espèces d'élevage ou sauvages.
https://www.planetoscope.com/elevage-viande/1172-.html

paco146@diaspora.psyco.fr

« La souffrance, elle est réelle » : ces expériences sur les chiens sont financées par Téléthon

#maltraitance #animaux #laboratoires #pétition #chiens #bigpharma #spécisme

La vidéo que l'association Animal Testing a donnée à PETA révèle qu'à l'abri des regards, à l'École nationale vétérinaire d'Alfort, des chiens sont élevés afin qu'ils développent une maladie des muscles paralysante. Ils passent leur vie à lutter pour marcher, déglutir et même respirer.