Joyeux anniversaire, la rafle !
La rafle du Vel dâHiv, rĂ©cits dâun crime français
Pour LSD, Alain Lewkowicz fait le rĂ©cit de lâimpensable rafle du Vel dâHiv. Les 16 et 17 juillet 1942, 9 000 policiers et gendarmes allaient faire de la France la complice de lâextermination des Juifs, livrant prĂšs de 13 000 dâentre eux Ă leur bourreau, lâoccupant allemand.
Les 16 et 17 juillet 1942, la #policefrançaise commettait lâirrĂ©parable et arrĂȘtait prĂšs de 13 000 juifs Ă©trangers et apatrides Ă Paris et en banlieue lors dâune gigantesque opĂ©ration de police connue sous le nom de #RafleduVeldHiv. Les couples sans enfants et les cĂ©libataires furent conduits Ă #Drancy tandis que les familles furent internĂ©es au Vel dâHiv, le cĂ©lĂ©brissime #VĂ©lodromedHiver de la #rueNĂ©laton dans le 15e arrondissement de la capitale. Ce lieu dĂ©diĂ© au sport et au divertissement populaire est ainsi devenu le symbole de lâinfinie misĂšre des Hommes et le cimetiĂšre de millions de rĂȘves, antichambre de la mort. Longtemps absente de la mĂ©moire collective cette « #Rafle » est devenue, au fil dâun long combat, la colonne vertĂ©brale du discours du 16 juillet 1995, celui du prĂ©sident Chirac lors de la journĂ©e du souvenir, quand il reconnaissait la responsabilitĂ© de la France dans la dĂ©portation des Juifs et de leur extermination. Câest cette histoire que nous allons raconter Ă lâoccasion dâun bien triste 80Ăšme anniversaire.
Une sĂ©rie documentaire dâAlain Lewkowicz, rĂ©alisĂ©e par SĂ©verine Cassar
Ăpisode 1/8 : CâĂ©tait un jeudi
CâĂ©tait un jeudi ensoleillĂ©, le 16 juillet, le premier jour des vacances scolaires. Pourtant, la rafle du Vel d'Hiv avait Ă©tĂ© prĂ©vue trois jours avant. Mais lâorganiser le 13 et le 14 juillet, jour de la fĂȘte nationale, ça aurait fait mauvais genre.
Alors finalement ce sera le 16 Ă lâaube, âon est venu nous chercher entre quatre et six heures du matin. Nous nous sommes trĂšs longtemps posĂ© la question : pourquoi Ă cette heure-lĂ ? Et nous supposions que c'est pour Ă©viter le flot des Parisiens qui allaient travailler plus tard et qui auraient pu nous venir en aide...â sâinterroge encore Rachel Jedinak.
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Pour ces arrestations, on « ne tape pas aux papiers » comme on dit dans la police. Non, AndrĂ© Tulard et son fichier vont permettre aux milliers dâagents capteurs dâĂȘtre Ă la manĆuvre et de faire une liste prĂ©cise de toutes les personnes Ă arrĂȘter.
Mais cette rafle ne devait concerner que les Juifs Ă©trangers et apatrides, ceux qui tĂ©moignent ici, Ă©taient pourtant bel et bien français comme se souvient Rachel Jedinak : âMa mĂšre essayait de dire aux autres femmes : 'On ne nous emmĂšne pas pour travailler en Allemagne, on ne peut pas travailler avec des petits dans les bras.' Elle a eu de la prĂ©monition et les autres mamans Ă©taient en colĂšre aprĂšs elle. Malheureusement, câest bien ma mĂšre qui a eu raison.â
Ăpisode 2/8 : SidĂ©ration au vĂ©lodrome de la rue NĂ©laton
#AnnetteKrajcer se remĂ©more cette sidĂ©ration : âOn pensait dĂ©jĂ Ă la vie d'avant, alors que ça ne datait que de quelques jours. Et on se disait, quand mĂȘme, dormir dans son lit, manger Ă une table, pouvoir faire sa toilette, pouvoir aller au WC. Tout ça, nous paraissait complĂštement parti dans un autre monde dont on nous avait extrait et on ne savait pas pourquoi.â
Ăpisode 3/8 : Une logistique implacable
PrĂšs de 9 000 "agents capteurs", policiers et gendarmes furent mobilisĂ©s pour cette gigantesque rafle des 16 et 17 juillet 1942. Historiens et tĂ©moins nous racontent comment toute lâadministration sâest mise en ordre de marche pour satisfaire la demande allemande que 22 000 Juifs soient arrĂȘtĂ©s.
OrdonnĂ©e par les Allemands mais mĂ©ticuleusement pensĂ©e et organisĂ©e par des fonctionnaires français, pas moins de 9 000 policiers et gendarmes sont mobilisĂ©s. Lâadministration est aux ordres, avec aux commandes, RenĂ© #Bousquet qui souhaite que la rafle du Vel dâHiv âsoit une action de la France maĂźtrisant son administration, sa police, de telle sorte qu'il montre son autonomie par rapport Ă l'occupantâ selon #JacquesSĂ©melin.
La France scelle ainsi son destin Ă celui de lâAllemagne nazie en collaborant activement Ă la dĂ©portation des Juifs et Ă l'extermination car comme le prĂ©cise #SergeKlarsfed : âLa vĂ©ritable collaboration, c'est la collaboration policiĂšre contre des gens qui sont innocents. La rafle du Vel d'Hiv, c'est l'apogĂ©e de la collaborationâ. Mais avec la LibĂ©ration, de tout ça il nâen sera plus jamais question.
La France est dĂ©sormais dans le camp des vainqueurs et aime se raconter quâelle nâa pas eu le choix. Il faudra attendre des annĂ©es pour quâenfin Ă©merge le rĂ©cit de ce qui sera enfin dĂ©signĂ© comme une grande rafle .
Ăpisode 4/8 : Les gestes qui les ont sauvĂ©s
Les Allemands avaient pourtant Ă©tĂ© clairs. 22 000 Juifs devaient ĂȘtre arrĂȘtĂ©s lors de cette rafle des 16 et 17 juillet 1942. Pourtant prĂšs de 10 000 manquĂšrent Ă lâappel. Et si un faisceau de facteurs explique que 75% des juifs de France survĂ©curent en effet au cataclysme organisĂ© par #Vichy, deux choses sont dĂ©sormais indiscutables : en France, tout le monde nâa pas Ă©tĂ© juste et non, #PĂ©tain nâa pas sauvĂ© les Juifs.
Une vĂ©ritable Ă©nigme Ă la française quâanalyse #OlivierWieviorka : â Un antiracisme, des motifs chrĂ©tiens qui jouent sur l'idĂ©e qu'il faut aider son prochain, la persĂ©cution qui est quelque chose d'abominable : tout cela, bout Ă bout, fait que toute une partie de la population française va effectivement s'employer Ă aider les Juifs. C'est un mouvement qui est spontanĂ©. Ce qui veut dire aussi que la rĂ©sistance organisĂ©e, qu'elle fut extĂ©rieure ou intĂ©rieure, ne s'est absolument pas mobilisĂ©e dans ce sauvetage. C'est vĂ©ritablement des initiatives parsemĂ©es qui ont facilitĂ© ce sauvetage des juifs. Les Juifs eux-mĂȘmes y participent parce qu'on a tendance, au fond, Ă infantiliser les Juifs et Ă en faire des individus passifs dont la survie ne dĂ©pendrait que de l'extĂ©rieur. Mais, ce sont eux aussi qui, souvent, ont pris leur destin en main et ont dĂ©ployĂ© un certain nombre de stratĂ©gies et qui sont aussi, Ă bien des Ă©gards, les premiers responsables de leur survie. â et #JulienBlanc : " Il y a de l'antisĂ©mitisme dans la sociĂ©tĂ© française, il y en a avant la guerre et elle flambe pendant l'occupation, ça ne fait aucun doute. Mais il y a aussi en France, une tradition rĂ©publicaine, entre autres portĂ©e par des instituteurs, des directeurs d'Ă©cole. Il y a une tradition d'humanisme chrĂ©tien aussi, qui protĂšge, qui cache. Les deux ne vont pas l'un sans l'autre. Je crois que ça cohabite.â
Ăpisode 5/8 : Et aprĂšs ? Des survivants pour raconter.
#HenriLilensten, #RachelJedinak et Annette Krajcer font partie des rares survivants de cette rafle et dont le destin ne sâest pas arrĂȘtĂ© dans les antichambres de la mort du Vel dâHiv, de Drancy et des camps du Loiret. Aujourdâhui ils tĂ©moignent.
Rachel Jedinak raconte la derniĂšre fois quâelle a vu sa mĂšre qui avait Ă©tĂ© emmenĂ©e du Vel dâHiv Ă Drancy avant de rejoindre les camps de la mort : âNous sommes allĂ©es, ma sĆur et moi, Ă trois reprises Ă Drancy en autocar et j'en garde vraiment des souvenirs trĂšs forts parce que les internĂ©s montaient tout en haut des quatre Ă©tages pour essayer d'apercevoir ceux qui venaient les voir.â Elle raconte comment ne pouvant voir sa mĂšre, elle se mit Ă pleurer : âUn monsieur me tape sur l'Ă©paule et me dit âPourquoi pleures-tu ?â Il avait une paire de jumelles qu'il m'a prĂȘtĂ© et j'ai pu voir le visage de ma mĂšre une derniĂšre fois de loin, qui nous a aperçues et qui a fait un geste pour nous dire : âPartezâ, parce que les gendarmes nous pourchassaient tout autour du camp, nous Ă©tions constamment en dangerâ.
Annette Krajcer raconte ses derniers instants avec sa mĂšre alors quâelle sait quâelle partira dans le convoi du lendemain matin : âJ'ai passĂ© la nuit blottie contre ma mĂšre, je voulais arrĂȘter le temps, ça a Ă©tĂ© Ă©pouvantable. Maman, toujours trĂšs tendre, me consolait. Et puis le lendemain, le #gendarme est venu avec sa liste et les femmes qui avaient Ă©tĂ© appelĂ©es, c'est-Ă -dire la quasi-totalitĂ©. Les mĂšres sont sorties de la baraque absolument effondrĂ©es, les gosses agrippĂ©s Ă leur robe. Les gendarmes devaient les mettre deux par deux, j'Ă©tais tellement dans une bulle de souffrance que je n'ai pas vu de brutalitĂ© comme on a pu le dĂ©crire.â
Ăpisode 6/8 : ItinĂ©raire d'une mĂ©moire trouble
Dâabord on a commencĂ© par oublier. Vive le pain blanc de la victoire, de Paris libĂ©rĂ© par son peuple, celui de la vraie et de la seule France, celle qui a rĂ©sistĂ©. Exit la collaboration, #Tulard, #Bousquet et #Papon et vive le Vel dâHiv oĂč, comme le dit la chronique, le populaire veut en avoir pour son argent.
Alors la rafle, on la commĂ©more entre rescapĂ©s, en catimini. Comme sâil ne fallait pas dĂ©ranger. Si la rafle disparaĂźt de la mĂ©moire collective quasi instantanĂ©ment, nous dit lâhistorienne spĂ©cialiste de la Shoah Annette Wieviorka, les Juifs, eux, nâont jamais oubliĂ© : âPratiquement Ă la LibĂ©ration, la rafle est commĂ©morĂ©e dans les milieux Juifs. D'ailleurs, d'une façon gĂ©nĂ©rale, il y a une mĂ©moire immĂ©diate de tout ce qui concerne la Shoah dans les milieux qui ont Ă©tĂ© directement concernĂ©s.â
Il faudra attendre 53 ans pour que la France sâen souvienne aussi. Christine Albanel qui a Ă©crit le discours de Jacques Chirac commĂ©morant la rafle explique quâil a fallu attendre le temps de lâhistoire : âOn sortait du temps politique pour aborder le temps de l'histoire, on allait tourner une page aprĂšs cette reconnaissance officielle et cette vĂ©ritĂ© qui avait Ă©tĂ© dite au plus haut au sommet de l'Ătat.â
Un discours qui rompait avec la ligne directrice donnée par #DeGaulle aprÚs la Libération, puis par Mitterrand et qui provoqua une émotion immense :
âOui, la folie criminelle de l'occupant a Ă©tĂ©, chacun le sait, secondĂ©e par des Français, par l'Ătat français [âŠ] On verra des scĂšnes atroces : les familles dĂ©chirĂ©es, les mĂšres sĂ©parĂ©es de leurs enfants, les vieillards - dont certains, anciens combattants de la Grande Guerre, avaient versĂ© leur sang pour la France - jetĂ©s sans mĂ©nagement dans les bus parisiens et les fourgons de la PrĂ©fecture de Police [âŠ] La France, patrie des LumiĂšres et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-lĂ , accomplissait l'irrĂ©parable. Manquant Ă sa parole, elle livrait ses protĂ©gĂ©s Ă leurs bourreaux.â (Jacques #Chirac, 16 juillet 1995, lors des commĂ©morations de la rafle du VĂ©lodrome dâHiver, Ă Paris)
Rachel #Jedinak prĂ©sente lors du discours tĂ©moigne du sentiment procurĂ© par ces dĂ©clarations : âJ'Ă©tais Ă quelques mĂštres de lui, j'ai pleurĂ©, je n'Ă©tais pas la seule. Enfin, on reconnaissait ce qui s'Ă©tait passĂ© pendant la guerre pour nous, les Juifsâ.
Ăpisode 7/8 : Ă la recherche des derniers tĂ©moins
Le MĂ©morial de la Shoah cherche partout en France, les derniers tĂ©moins de cette pĂ©riode sombre. Objectif ? Archiver, consigner, recueillir, enregistrer et filmer les paroles des survivants. Une vĂ©ritable course contre la montre au moment oĂč lâon cĂ©lĂšbre le 80e anniversaire de la rafle du Vel dâHiv.
Ce vendredi 14 janvier 2022, nous sommes allĂ©s enregistrer en haut de la rue de Belleville dans le 19e arrondissement de Paris. Nous accompagnons Julien Blanc, historien spĂ©cialiste de la rĂ©sistance en France qui a rendez-vous avec lâHistoire, celle dâun des derniers tĂ©moins de la rafle parisienne des 16 et 17 juillet #1942. Il sâappelle #MauriceOksenberg et va tĂ©moigner face camĂ©ra, afin de constituer des archives pour le MĂ©morial de la Shoah et la postĂ©ritĂ©.
Car le temps passe. Et depuis plus de 10 ans, le MĂ©morial livre une vĂ©ritable course contre la montre afin de recueillir les tĂ©moignages des derniers survivants comme lâexplique Julien Blanc : âOn est habitĂ© par un sentiment d'urgence, bien sĂ»r, c'est la fin. C'est une dimension assez tragique, il est urgent de recueillir leur parole. J'ai toujours le sentiment qu'il est presque trop tard, on recueille beaucoup de tĂ©moignages, mais qu'il y en a aussi beaucoup qu'on a ratĂ©. Il est certain que lâon vit les derniers moments de cette possibilitĂ© d'un recueil direct.â
Un travail de recueil qui servira Ă âconstituer une base de donnĂ©es de tĂ©moignages qui pourront ĂȘtre rĂ©utilisĂ©s par des chercheurs Ă l'avenir et par tout public qui s'intĂ©resse à ça et qui a envie d'avoir accĂšs Ă un tĂ©moignage.â Ces tĂ©moignages, prĂ©cise Julien Blanc ne se concentrent pas uniquement sur la pĂ©riode 39-45 : âĂa m'intĂ©resse beaucoup d'essayer d'avoir des dĂ©tails sur la vie avant la guerre, j'ai souvent envie de les entendre sur cette petite enfance et au fond, ce monde qui a disparu, qui a volĂ© en Ă©clats.â
Ăpisode 8/8 : Les fantĂŽmes du VĂ©lodrome d'Hiver
Si pour la plupart dâentre nous, lâĂ©vocation du "Vel dâHiv" rappelle la rafle du mĂȘme nom, elle est, pour des gĂ©nĂ©rations de parisiens, synonyme dâamusement, d'entertainment, de vĂ©lo et de boxe, le Paris populaire. En ce lieu s'entrechoquent de multiples mĂ©moires, des historiens nous racontent.
Claude Richard habite au numĂ©ro 4 de la rue NĂ©laton Ă quelques encablures de la station de mĂ©tro Grenelle rebaptisĂ©e Bir-Hakeim en face de lĂ oĂč sâĂ©levait jusquâĂ la fin des annĂ©es 1950 le VĂ©lodrome dâHiver. Il raconte comment vivre Ă cette adresse a Ă©veillĂ© en lui un devoir de mĂ©moire : âCe qui m'a toujours Ă©tonnĂ©, ce sont les gens qui me disent âHa, tu habites en face du Vel d'Hiv ? Olala, moi, je ne pourrais pas habiter lĂ , ça me ferait faire des cauchemarsâ. Mais moi, au contraire, ça ne mâa pas donnĂ© de cauchemars, ça m'a donnĂ© l'envie de tĂ©moigner Ă ma maniĂšre, de rĂ©unir des documents pour la postĂ©ritĂ©.â
Collectionneur et arpenteur invĂ©tĂ©rĂ©, rien ne lui Ă©chappe dans ce 15e arrondissement de Paris dont il connait toutes les rues, les impasses et les moindres recoins. Ce matin, il a rendez-vous avec Karen Taieb, responsable des archives du mĂ©morial de la Shoah. Ă 9h00, elle arrive chez lâoctogĂ©naire avec 5 cartons sous le bras destinĂ©s Ă emporter les archives que Monsieur Richard a compilĂ© depuis prĂšs de 60 ans sur cette rue NĂ©laton et son cĂ©lĂšbre Vel dâHiv.
Un bĂątiment raconte-t-il qui reprĂ©sentait aussi âune histoire, un mode de vie des Parisiens qui, dans le 15e arrondissement Ă©tait trĂšs populaire. Il y avait alors beaucoup de combats de boxe et quand les boxeurs prenaient leur retraite, ils achetaient des cafĂ©s aux alentours du Vel d'Hiv, cela drainait une population d'ouvriers qui adoraient la boxe.â Mais, se dĂ©sole-t-il, âsâil a servi Ă divertir les gens, il a servi aussi Ă les interner puisqu'il y a eu la rafle du Vel d'Hiv puis aprĂšs, il y a eu l'internement des collabosâ, sans oublier Ă lâĂ©poque du FNL âles algĂ©riens qui y Ă©taient convoquĂ©s pour contrĂŽler leur identitĂ©sâ et #KarenTaieb rappelle quâen 1940, "on y a internĂ© les femmes ressortissantes des pays ennemis avant l'occupation par l'Allemagneâ.
Pourtant, une chose manque Ă la collection de Claude Richard : des photos de cette enceinte oĂč toutes les passions ont Ă©clatĂ©, Ă©trange haut-lieu de la fraternitĂ©, de la joie, de la haine et de l'infinie misĂšre des hommes, devenu cimetiĂšre de millions de rĂȘves.
Dâailleurs il nâen existe Ă ce jour quâune seule, prise au moment de la rafle. Celle quâa retrouvĂ©e la documentaliste #RoselineBloch. CâĂ©tait Ă la fin des annĂ©es 80. NĂ©anmoins, Serge Klarsfeld veut continuer Ă chercher dâautres photos : âPour le moment, je n'ai pas pu encore entrer dans Vel dâHiv avec les juifs en photo. Mais, je ne dĂ©sespĂšre pas, parce que lâon sait que les allemands ont filmĂ© Ă l'intĂ©rieur du Vel d'Hiv. Et puis, je pense quâil y a peut-ĂȘtre un journaliste qui a pu entrer ou un allemand qui a pu prendre des photos.â
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