#fraternité

souslescrateresnucleaireslaplage@diaspora.psyco.fr

#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Trente-troisième jour – le retour de Fomka

Je vous ai raconté hier comment une coalition incertaine, à peu près chaperonnée de loin par l'ectoplasme mineur satellite, avait décidé de venir faire une réunion sur la Lune pour... je ne me souviens même pas pourquoi, et on dirait que eux non plus, et d'ailleurs je sens que ce journal va reprendre sa liberté vis-à-vis de la situation sur la Terre, parce qu'ils sont tellement nuls que je préfère avoir affaire à des aliènes, aussi azimutés soient-ils (l'aliène Blingue-Blingue est un cas à part, on pourrait s'en passer), mais au moins laissent-ils la place à toute la fantaisie possible (ce qui n'est vraiment pas le cas des terriens, qui ne font que répéter l'histoire inlassablement – je ne sais pas si je serai encore là quand l'humanité succombera à son lent hara-kiri, mais on peu parier que ce n'est qu'une question de jours ou de mois).

Après cette réflexion d'un optimisme pétulant, j'aimerais quand même vous révéler pourquoi la cheftaine de tout ce ramassis de gangsters traînait vraiment des pieds pour accompagner l'improbable caravansérail qui se dirigeait vers la lune pour régler ses problèmes sur la terre (quand le sot montre la lune, tout le monde s'y précipite Proverbe lunesque).

C'était...

par amour !

Et oui ! Il n'y a pas que la limace qui frémit à l'évocation de la Plume Sanguinaire, son grand amour de vacances de jeunesse (et à qui il fait une obscène publicité dans tous les numéros de son Nouvel Hebdomadaire de Référence) ; la cheftaine de la coalition n'arrivait pas non plus à oublier son (peut-être unique) amour, celui qui l'avait transportée, du temps où elle croyait à un monde égalitaire et partageux, où elle était engagée dans un militantisme ascétique, dans un pays où l'on ne pensait pas nécessaire qu'il y eût quarante intermédiaires entre un produit et son consommateur, car elle aussi, comme ma camarade laitière la vache Angela, avait visionné en boucle La ligne générale d'Eisenstein, et tremblé de bonheur devant le superbe Fomka ! (pour elles j'entends, parce qu'il est pas mal Fomka, mais un peu surfait dans la musculature)

C'était en souvenir de cette passion, voici pourquoi l'ex-militante n'osait pas aller, avec l'autre troupe de godillots, qué(de)mander à l'ours (qui lui rappelait tant Fomka) de ne pas la vitrifier sur place, elle et son pays. En fait, elle mourait de peur de piquer un fard devant les autres, de montrer son trouble malgré elle – qui sait si elle irait jusqu'à tenter de (re)créer des liens privilégiés avec cet ancien amant ? Et l'accepterait-elle ? Il faut dire que le greluchon du monde « libre » (de l'époque) commençait à pâtir franchement de la comparaison et que l'on sentait un flottement certain apparaître dans les relations internationales.

Mais vous allez me demander : « Comment diable, cher Lulu, avez-vous eu connaissance de cela ? Vous n'êtes pourtant pas du genre qui ronéotype dans sa cave ! » (expression imagée pour qualifier celui qui aime créer et propager des ragots. Il y a aussi langue de p... , plus concis, pour ceux qui ne redoutent pas la vulgarité)

Mais je le sais par Angela, pardi ! Notre camarade ruminante avait posé sur sa table de nuit une photo de Fomka et elle me raconta que quand la cheftaine entra dans sa chambre, elle fondit littéralement en larmes à la vue de son ancien chéri !

Comme quoi, la politique internationale tient à peu de choses !

Bon, la suite, à demain.

PS : une erreur s'est glissée dans la photo ci-dessous. Celui qui la trouvera gagnera un séjour d'une semaine au sein de la merveilleuse Commune Lunienne (veinard!)

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Les épisodes précédents : [Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi]'https://diaspora.psyco.fr/posts/6329c9a0fbac0139d81c001e67d879df) Trente-et-unième jour - le bal des serpillières Trentième jour – la vache et le prisonnier Vingt-neuvième jour – l’escalade Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

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#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Trente-deuxième jour – réunion au sommet du cagibi

Avec ma nouvelle camarade crémière, donc, nous nous étions confortablement postés à la fenêtre pour voir arriver le baquet annoncé du personnel de maison de la Grande Puissance Nortuaire qui venait discrètement (!!!!!!) sur la Lune pour tenter de se mettre d'accord pour être d'accord pour ne pas se mettre (tout de suite) sur la g. en décidant de comment faire pour de(qué)mander à l'ours fort et grand et costaud (voir Angela et Fomka) et à ses potes chiiiiiiiiinois de ne pas les vitrifier sur place (je le répète, ça finira par arriver, s'il continuent....) à cause de leur connerie Exponentielle sans Fin (CESF) et surtout leur lâcheté devant les malversations de la grande puissance nortuaire.

Quoiqu'il en soit, même Angéla, qui s'y connaît pourtant pour voir passer les trains, fut extrêmement impressionnée par le spectacle. Moi-même, certainement, je n'aurais jamais assez de rafraîchissements pour tout le monde !

Venait d'abord, somptueusement casqué et botté, glissant majestueusement sur un brillant paillasson, le président de l'ectoplasme mineur satellite sur sa moto (1), flanqué de deux très beaux rétroviseurs pour mieux regarder l'ennemi en face (elle n'est pas de moi, mais je l'aime bien, elle me fait toujours rire). Je me demandai où j'allais pouvoir caser cette armada qui ne tiendrait certainement pas dans la serre. Peut-être que le dirigeable à scooter en serait contrarié. Vraiment j'étais très embêté car c'est toujours ennuyeux de contrarier un dirigeable d'un satellite de la Grande Puissance Nortuaire, même s'il faut faire de longues recherches dans les Pages Jaunes pour le localiser (et encore, seulement à la rubrique Encens/Encensoirs/Cassolettes : vente en gros et au détail cf. Tranche : rajout) et je sentais que la rencontre pouvait très mal tourner pour moi.

La suite du convoi avait une certaine tenue de loin, mais de moins en moins de près, pour tourner ensuite carrément à la cour des miracles. Ils amenaient avec eux tous ceux qui avaient leur mot à dire dans la négociation, c'est-à-dire qu'ils avaient à peu près vidé de leurs habitants tous les quartiers chics et d'affaires de leurs territoires respectifs. Non seulement il y avait les décideurs (les faux et les vrais), mais ces derniers avaient emporté aussi avec eux dans de grands baquets des gondoles et des présentoirs d'échantillons, car il comptaient ne pas perdre de temps et continuer sur la Lune (en marge du sommet) à faire des affaires. Ils étaient aidés en ceci par un organisme, appelée la Commission autour de laquelle gravitaient des groupes d'influence en affluence qui étaient tellement nombreux qu'on avait fini par appeler l'organisme la Grosse Commission (un peu facile, c'est vrai, mais on reste ici strictement au niveau de l'objet de la description).

Sans parler de la myriade de petits fonctionnaires qui allaient de l'un à l'autre, tapaient sur leur clavier, faisaient des compte-rendus, traduisaient dans toutes les langues (mais ça, sous l'impulsion de la Grande Puissance Nortuaire, ils voulaient arrêter de le faire et n'utiliser que LA langue, en transformant leurs nations en clochemerles et en faisant croire à leurs peuples qu'il fallait valoriser les langues régionales plutôt que les langues nationales. Chez moi, ça s'appelle diviser pour mieux régner, et pourtant, dieu sait si j'adore les langues nationales, pas nationales, classiques, pas classiques, régionales etc. j'ai même passé une langue régionale au bac, c'est dire ! mais je ne dirai pas laquelle car il y en aura toujours un qui n'a rien compris à l'enjeu et qui tombera dans le piège régionalo-chauvin. Vraiment, je vous le dis, c'est pas gagné !)

À tout ce fatras, on avait quand même associé la Justice, pour faire bonne mesure, même si on avait perdu le mode d'emploi depuis longtemps, et qui avait beaucoup de mal à suivre au milieu d'un concert de casseroles et...

encore lui ! Il est revenu ! Échappé des griffes de l'aliène Blingue-Blingue et de son système démoniaque de transport intersidéral ! (voir ICI)

l'ineffable LIMACE ! le Directeur en chef du Nouvel Hebdomadaire de Référence toujours à la pointe de l'information et qui, en temps de tel, traînait à la remorque du caravansérail.

Mais Angela me fit remarquer très subtilement qu'il y avait une grande absente dans le convoi, ce qui compliquerait sûrement la réunion au sommet du cagibi : la grande cheftaine de cette coalition, devant laquelle se liquéfiait littéralement le dirigeable de l'ectoplasme mineur satellite, traînait des pieds et avait reporté son voyage dans le baquet vers la lune.

Mais pourquoi donc ? Pourquoi ?

Ça, on le saura peut-être demain,

Bon, la suite à demain.

(1) Rappelons que cet émouvant carnet fut écrit pendant le règne d'un lamentable dirigeable qui allait à ses rendez-vous galants en scooter pour ne pas être reconnu et surtout pour échapper à sa furie du moment qui avait d'ailleurs vraiment la tête à vouloir les lui arracher et les lui faire bouffer. Vous en souvenez-vous, sémillants lecteurs ?

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Trente-et-unième jour - le bal des serpillières

Donc, j'étais maintenant flanqué d'une vache bien en chair nommée Angela que, par camaraderie pour une grande puissance plutôt opposée aux délires guerriers de la Grande Puissance Nortuaire, je devais traiter le mieux du monde. En échange, elle me donnerait son amitié et du lait en abondance. Je trouvais l'accord correct. Et puis Angela avait les mêmes goûts que moi en matière de musique classique : elle aimait Debussy, Fauré, Stravinsky, Shostakovich e Schoenberg. Finalement c'était une compagne sympathique, et pas trop bavarde, ce qui me convient dans mes travaux (ma traduction de l'Énéide avance plutôt lentement, à chaque fois que je m'y remets, un nouvel événement survient).

C'est ainsi que, alors que nous étions en train de visionner La ligne générale d'Eisenstein et qu'Angela tremblait de bonheur devant le taureau Fomka, seigneur du kolhoze, une nouvelle tomba de la Terre : pour une raison inconnue, l'idée avait l'air de s'être répandue sur la planète que la Lune était le lieu idéal pour s'accorder. Il est vrai que l'ambiance ici est plutôt sereine car, entre camarades, nous pensons plutôt à l'intérêt général qu'à nous tirer dans les pattes, sport universel (et pas que dans les pattes) en cours sur la Terre.

En fait, la domesticité de la Grande Puissance Nortuaire, l'ectoplasme mineur satellite et son président en tête, cherchait un endroit tranquille et un peu hors de la vue des télescopes bigbrotheriens (par honte ?) pour s'accorder, se mettre d'accord quoi, voir comment, si c'était possible, envisager, rêver, délirer, avoir un éclat de rire nerveux, pisser dans son froc, bref voir comment faire pour ne pas finir par se prendre une formidable torgnole sur la tronche par l'ours fort et beau et costaud (voir Angela et Fomka) et son allié de plus en plus envahissant quoique pas du tout impérialiste (saisissez la nuance : envahissant sans être impérialiste) : LA CHIIIIIIIIIIIIIIIINE !

Et donc, les larbins de la Grande Puissance Nortuaire, qui passaient leur temps à se tirer dans les pattes (on l'a vu), devaient se mettent d'accord pour demander à l'ours de ne pas trop les... disputer ? gronder ? sermonner ? rouspéter ? morigéner ? (ici les expressions cinglantes et d'une insupportable brutalité ne manquent pas) du fait de leur veulerie infââââââââme à l'égard de la grande puissance nortuaire. Ils étaient tous d'accord pour le faire, mais ils ne semblaient pas tout à fait en phase sur la manière de de(qué)mander de ne pas être vitrifié sur place (car c'est ce qui va finir par arriver). Car on a son honneur, chez les lâches ! On a son honneur et on veut bien négocier au sommet, mais que ce soit surtout au sommet de la discrétion. Ça devait être pour ça qu'ils avaient eu l'idée de faire leur sommet ici, sur mon satellite chéri (sommet de quoi? des serpillières ?) Faudrait-il encore que j'offre des rafraîchissements ? Décidément, après tous ces événements, j'irai prendre des vacances bien méritées chez les camarades de la Commune Lunienne !

Ne pouvant pas refuser cette invasion diarrhéïque, Angela, ma pensionnaire laitière et moi-même nous nous mîmes à la fenêtre pour guetter le baquet.

Malheureusement, il n'y en avait pas qu'un ! C'était un véritable train !

Bon, la suite, à demain,

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Trentième jour – la vache et le prisonnier

Je vous ai laissés hier parce qu'on toquait à la porte. Après le lugubre spectacle de notre camarade sonneur de tocsin, j'ouvris l'huis en ruminant mon cafard et je me trouvai nez à nez avec....

... une vache !

Une vache ! Sur la Lune !

Puis j'aperçus derrière elle trois cosmonautes indiens un peu gênés, tenant leur casque à la main, que j'invitai à entrer boire un rafraîchissement, selon les lois sacrées de l'hospitalité en cours sur la Lune et sur la Terre dans les endroits civilisés (c'est-à-dire dans de moins en moins d'endroits). Je ne croyais pas si bien dire, car les trois cosmonautes (dont un ne but que de l'eau car il conduisait) avaient un petit service à me demander qui avait tout à voir avec le sacré. Ils me racontèrent que, alors qu'ils étaient au petit coin en prévision du départ, une vache avait paresseusement grimpé dans leur baquet. Ils avaient tout fait pour la faire descendre de leur astronef, mais elle s'y était farouchement opposée. Et comme cet animal sacré ne pouvait en aucune façon être bousculé contre sa volonté, les trois astronautes avaient été obligés de l'emmener avec eux dans l'espace.

Ils avaient donc décidé de faire un crochet par la Lune, pour me demander si je ne pouvais pas, par hasard, prendre leur vache en pension, en quelque sorte, le temps de leur périple interstellaire, qui ne durerait pas longtemps.

Vous me connaissez maintenant, et savez comme je suis toujours prêt à rendre service aux camarades, surtout s'ils viennent d'une puissance qui fait de plus en plus la nique à la Grande Puissance Nortuaire. Je leur demandai quand même ce qu'ils entendaient par « pas longtemps » et ils me répondirent en riant « Oh ! Pas plus de trente ans ! » Vraiment c'était très drôle et nous rîmes pendant de longues minutes. Ils ajoutèrent qu'un petit pré suffirait pour la contenter et que si je la trayais tous les matins, son lait était délicieux.

La traire ! Je n'ai aucune idée de la manière dont on s'y prend pour traire une vache ! Et, en guise de pré, je n'avais que la serre à proposer. Qui sait si elle allait manger mes groseilles et mes poireaux ! Sans parler de cette herbe si sympathique que Ferdinando avait planté discrètement derrière les salades. Je ne me voyais pas courir après une vache décalquée le long de la Mer de la Tranquillité ! Et puis on pourrait glisser sur la bouse de vache ! C'est très dangereux ! Décidément, cet exil sur la Lune que j'avais cru tranquille et studieux prend une drôle de tournure !

Mais quand même, avoir du lait frais (ou plutôt délicieusement tiède, sortant du pis) tous les matins, c'était tentant. Et puis, peut-être que la traite des vaches entrait dans la formation si complète d'agent de la Petite Île Formidable des Caraïbes de Ferdinando. Où même Carla : qui sait s'il avait fait d'autres métiers avant de devenir vendeur de parapluies ? Ou qu'il était né dans une petite exploitation agricole détruite par des règles communautaires soigneusement élaborées pour écraser les travailleurs et qu'il avait été obligé de quitter pour fuir la misère ?

Bref, on pouvait toujours se débrouiller. Tope-la ! Et j'acceptai de m'occuper de leur vache sacrée.

Ça, ils étaient rudement contents ! Il faut dire que la vache prenait toute la place dans leur baquet et qu'elle les aurait gênés dans leur périple (d'un autre côté, ils pouvaient se chauffer avec la bouse, c'était économique - il fait diablement froid dans l'espace). Je leur demandai alors quel était le but de leur voyage. Leur réponse ne me rassura pas beaucoup : les trois cosmonautes avaient été envoyés pour voir si d'autres planètes pourraient recevoir leur peuple étant donné la tournure irresponsable et très aventureuse (et disons-le mortifère – finalement, le tocsin du camarade siffleur d'alertes ne se balançait pas en vain - voir ICI) que prenait la gouvernance mondiale capitaliste et impérialiste menée par la Grande Puissance Nortuaire sur la Terre.
(Je commence à me poser sérieusement la question : ne suis-je finalement pas mieux sur la Lune ?)

La grosse vache n'avait pas de nom. Je décidai de l'appeler Angela. C'est joli, non ?

Les trois cosmonautes me demandèrent un dernier petit service : pouvais-je pousser leur baquet pour démarrer ? (car le poids d'Angela avait mis à mal leur embrayage) Ce que je fis, bien sûr, avec toute ma bonne volonté. Puis nous les regardâmes partir, ma nouvelle amie laitière et moi-même. Les camarades m'avaient laissé en souvenir un paquet de beedies. Ça me rappelle mon adolescence, les pattes d'éph, les Doors... deux blocs pour équilibrer le monde... Le bon temps ?

Bon, la suite, à demain.

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Vingt-neuvième jour – l'escalade

Puisque nous avions un peu de répit, avant de partir à la chasse au saboteur et à la banane empaillée, il fallait réparer et protéger d'un autre sabotage le plateau tournant où se trouvaient la merveilleuse Commune Lunienne d'un côté, et la ville-leurre dégouttante de l'autre (celle que nous avions l'habitude d'exposer aux télescopes bigbrotheriens de la Terre quand la Lune tournait). Mais comme on ne savait pas qui était le saboteur (ça pouvait être n'importe qui malheureusement, même parmi les camarades), il fut décidé que seuls Ferdinando, Carla notre camarade-syndicaliste vendeur de parapluies et moi-même iraient réparer la crémaillère et la protéger contre un autre sabotage.

Mais voilà : pour ça il fallait escalader la crémaillère, ce à quoi étaient parfaitement préparés Ferdinando par sa formation très complète de jardinier free-lance (qui comprenait l'escalade des cocotiers de la Petite Île Formidable des Caraïbes, ainsi que l'ouverture habile des noix de coco à la machette et la fourniture de pailles aux enfants pour y boire le lait) et Carla qui grimpait à tout ce qu'on voulait dès qu'il se mettait en colère. Mais moi... l'idée de gravir quoique ce soit contrarie ma conscience de classe. J'aimerais que tout le monde connaisse ses classiques, les langues anciennes, s'ouvre à un vocabulaire élargi (condition d'une réflexion élargie) et pense par soi-même mais sans ce sentiment de supériorité mâtiné de frustration (c'est fou comme la globalisation actuelle est aussi une globalisation de la frustration.... Vous avez remarqué aussi ?) que l'on rencontre si souvent chez les intellectuels. Bref, je suis un emmerdeur qui a le vertige.

Quand j'expliquai ça à Ferdinando, il me répondit que je n'avais qu'à fermer les yeux ! Pour que je ne vois pas le sol où je ne manquerais pas de m'écraser arriver à grande vitesse ! Merci bien! Justement, me dit-il, avec la gravitation lunaire, le sol n'arrivera pas à grande vitesse, mais plutôt au ralenti, comme on l'avait vu avec la limace ICI ou . Ça c'est vrai, la limace était descendu très mollement du vaisseau de l'aliène et ce n'était pas uniquement dû à son caractère flaccide.
Donc, je ne risquais rien à escalader la crémaillère !
Nous mîmes dans nos sac des sandwiches au camembert et du beurre de crevettes, et nous commençâmes à grimper. Finalement, c'était assez facile, bien qu'un peu fatigant, car deux fois de suite je lâchai prise et tombai lentement sur les fesses, ce qui m'obligea à recommencer l'escalade.

Mais le spectacle que nous découvrîmes au sommet de la crémaillère nous glaça le sang :

un pauvre camarade persécuté par la Grande Puissance Nortuaire et qui avait été obligé de fuir sa patrie parce qu'il gênait, par ses bruyants coups de sifflet, l'inadmissible manière de conduire de la présidence, jugeant celle-ci irresponsable, immorale, guerrière, anti-éthique et menant la Terre à la catastrophe, avait décidé de continuer son combat ici, sur la Lune, en faisant retentir une énorme cloche au sommet de la crémaillère. Ainsi, pensait-il, les terriens entendraient ce tocsin et feraient ce qu'il faudrait (suivez ma pensée) pour se débarrasser de cette engeance meurtrière.

Désespéré, il s'accrochait à la corde, et s'envolait comme un lent yoyo, pareil aux sacristains sonneurs de cloche qui nous faisaient sourire dans les histoires d'Alphonse Daudet.

Mais voilà : sans atmosphère, pas de son, et son appel aux hommes de bonne volonté, ce tocsin qui sonnait les guerres à venir (et surtout LA guerre) si nous ne faisions rien, résonnait lugubrement dans le silence intersidéral.

C'est dire si nous redescendîmes en silence, oubliant les bananes et les pesticides dans lesquelles elles baignent (nous demandâmes quand même au siffleur d'alertes d'arrêter de jeter les peaux n'importe où, et en particulier dans la crémaillère).

Même Ferdinando, toujours prompt à prévoir le danger, restait muet. Si les télescopes bigbrotheriens de la Terre apercevaient le camarade sonneur de cloche, ils penseraient sûrement que c'est pour la Pâques à venir, et se dépêcheraient d'inclure cette image dans leur planning consumériste qui bombardent les parents de publicité au point qu'affreusement culpabilisés, ces derniers finissent par rendre malades leurs enfants par des tombereaux d'oeufs en chocolat, bizarrement toujours plus chers d'année en année.

Quant à moi, je rentrai me calfeutrer chez moi, dans mon F4 lunaire, en proie au plus grand accablement. Mais ça ce dura pas longtemps,

car on toqua à la porte...

Bon, la suite, à demain,

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Les épisodes précédents : Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs ! Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu’ils étaient ! Vingt-cinquième jour – Que faire ? Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire ! Vingt-troisième jour - Washington ! Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide ! Ving-et-unièmejour - ils arrivent ! Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois Dix-neuvième jour – deux frères et une mission Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

souslescrateresnucleaireslaplage@diaspora.psyco.fr

#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman #litterature

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Vingt-huitième jour – ce ne sont que des pyongs !

Hier, vous m'avez demandé (n'est-ce pas, délirants lecteurs, que vous me l'avez demandé ?) : mais, Lulu chéri, et le président de la Grande Puissance Nortuaire qui s'initiait à la cynophilie à Pyongyang? Il était déjà revenu?

Et oui, il était revenu. Notre jeu de potaches avec le magnifique système de transport de Blingue-Blingue l'avait bien téléporté à Pyongyang à la table du petit gros potentat aux cheveux en brosse et de ses chiens, mais il était tombé en pleine...

... mise en scène de la Commission d’Enquête de l'ONU sur les Droits de l’Homme en République populaire démocratique de Corée ! (1)

La mise en scène était si parfaite que même le système de l'aliène Blingue-Blingue avait été trompé ! C'était un faux petit gros*eillier* (le traitement de texte finit les mots tout seul, c'était trop beau), le petit gros et ses cheveux en brosse, donc, et ses chiens carnivores venaient directement du réservoir d'acteurs du Bureau Oblongue, qui, comme chacun sait, annonce les Oscars sans que personne ne s'émeuve et où vont pêcher les réalisateurs les plus réactionnaires du Bois Sacré.

Le président de la Grande Puissance Nortuaire avait donc été exfiltré vers le monde « libre » en compagnie d'un intellectuel manucuré qui disait avoir passé trente ans dans les latrines d'un camp de travail (d'où ses mains de lettré car très logiquement, dans la merde, il ne les avait utilisées que pour se boucher le nez). Et le président de la Grande Puissance Nortuaire était reparti pour ses méfaits, c'est-à-dire plus simplement f. la m. dans le monde entier, plutôt le monde entier des pauvres et des faibles d'ailleurs, car la grande puissance nortuaire n'écoute que son courage et sa puissance militaire en totale capilotade, mais...

NON!

car un gros (et costaud et mâle et puissant) ours voisin y met de plus en plus un os, et malgré les gesticulations et les cris d'orfraie (surtout de l'Ectoplasme Mineur Satellite, qui alterne entre les cris d'orfraie et le BÊÊÊ!!) des donneurs de leçons, il ne le lâcherait pas le morceau de sitôt.

Bref, voilà où on en était pour l'instant. Nous avions un peu de répit dans notre chasse à la banane empaillée, mais cela ne durerait sûrement pas, tant la fourberie, l'ire, le fracas vengeur, la cruauté gratuite, l'impérialisme 2.0 de la Grande Puissance Nortuaire et de sa domesticité ne connaissaient pas de limites...

ainsi (sans vouloir être vulgaire) :
tant qu'on nous laissait tranquilles,

SUS À LA BANANE EMPAILLÉE!

Bon, la suite, à demain,

(1) Véridique ! Lire l'article circonstancié de nos camarades ICI

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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Vingt-septième jour - la piste de la banane empaillée

Grâce au système de transport de Blingue-Blingue, qui avait envoyé le président de la Grande Puissance Nortuaire s'initier à la cynophilie à Pyongyang, nous avions donc, encore une fois, réussi à échapper à l'ire de ce dernier, à son fracas vengeur, à sa cruauté gratuite, à son impérialisme 2.0, ainsi qu'à la Bêtise Exponentiellement Expansionniste Extrême (la BÊÊÊ!!!) de l'Ectoplasme Mineur Satellite (quel pays ? quel pays ?).

Mais quand même, ce problème de crémaillère du plateau tournant sur lequel se trouvait notre cité-leurre était grave et avait failli nous mettre dedans. Les camarades de la Commune Lunienne se mirent au travail pour en trouver la cause et bientôt, on découvrit que c'était...

UN SABOTAGE !

Un sabotage ! Tout était possible de la part de nos ennemis, y compris toutes sortes de manipulations techniques, chimiques, vitrocéramiques, zutiques, factices, immonditiques, milicesfascistoïques, vomiques, botoxoffistiques et bellesdecadix.

Une peau de banane avait été glissée dans un rouage de l'ingénieux système pivotant, nous indiquant tout de suite la bassesse de l'intrigue. On avait certainement voulu incriminer le psychanalyste nouvellement arrivé par l'utilisation de ce symbole considéré comme phallique (tarte à la crème, avec le Nom du Père, des attaques contre la psychanalyse lacanienne, il ne manquait plus que la mère dévoreuse et le crocodile) sauf que... notre camarade était arrivé, avec moi d'ailleurs, après que le problème soit découvert. Ce ne pouvait donc être lui.

Mais quelqu'un à l'intérieur de la Commune Lunienne avait saboté notre système de protection, et c'était plutôt grave. Le plus curieux, c'était que cette personne, qui connaissait l'existence de la merveilleuse Commune Lunienne, avait voulu la mettre à jour aux yeux des télescopes bigbrotheriens de la terre alors qu'il aurait suffit d'un simple coup de fil (de la cabine téléphonique tapissée de boîtes d'oeufs à la douzaine par exemple) pour en informer la Terre, ou même en pratiquant un taiqi chuan des signaux au vu et au su de tout les camarades qui se seraient extasiés sur cette merveilleuse gymnastique au ralenti alors qu'en fait le fourbe serait en train d'envoyer un message codé aux télescopes terriens.

On me demanda s'il y avait un bananier dans la serre, mais cela ne me disait rien. Il y a bien un parterre de fraisiers, un groseillier, un abricotier et un lampadaire, mais à ma connaissance, pas de bananier. Ferdinando, qui outre sa position d'agent de la Petite île Formidable des Caraïbes, pratique le jardinage en free-lance comme couverture (ce qui facilite son travail de taupe - je la remets, elle me fait toujours rire), confirma mes dires.

C'est alors que Carla, notre camarade-syndicaliste représentant en parapluies, demanda la parole. Il se souvenait d'avoir échangé, quelques mois auparavant, des photos de ces milliardaires dopés en short inféodés à une multinationale mafieuse (année de la Coupe du Monde de Football oblige) contre un régime de bananes empaillées qu'il traînait depuis dans sa besace. Peut-être le fourbe lui avait-il volé une banane et s'en était-il servi pour saboter la crémaillère. Quand on demanda à Carla ce qu'il entendait par empaillées, il répondit que depuis six mois qu'il traînait ces bananes avec lui, elles n'avaient toujours pas mûri, il en avait conclu que, saturées de pesticides, elles étaient empaillées, donc.

C'était une piste. Il fallait trouver le voleur de bananes empaillées et on trouverait le saboteur.

Mais me direz-vous: et le président de la Grande Puissance Nortuaire qui s'initiait à la cynophilie à Pyongyang ? Il était déjà revenu ?

La réponse à cette terrible question : demain.

PS: depuis cette expérience, je ne mange plus de bananes (il m'est même arrivé de rapporter 3 mois après des bananes non mûres au supermarché et ils m'ont remboursé).

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Vingt-sixième jour – Les torchons ne sont plus ce qu'ils étaient !

Le temps passait, la Lune et la Terre tournaient, et bientôt la face de la Lune où se trouvait la merveilleuse Commune Lunienne deviendrait visible aux télescopes inquisiteurs de la terre, ce qui serait une véritable catastrophe car nous ne pouvions pas dévoiler notre projet libératoire et partageux avant le Grand Soir (et pour le Grand Soir, on l'a vu, y'a encore du boulot).

Mais on avait beau tripoter la crémaillère et le système à double face, impossible de faire basculer le plateau pour afficher notre leurre (mais qui est en fait leur leurre à eux puisque notre leurre prend comme modèle un leurre de ville idéale pour eux avec lequel ils croient nous leurrer à toute heure - mais ça ne marche pas) et bientôt...

... la Commune Lunienne apparut (dans toute sa beauté) à la Terre et aux lunettes astronomiques (par le prix aussi car surfacturées comme tout matériel faisant l'objet d'appel d'offre chez ces gens-là) de ceux qui ne devaient surtout pas la voir. Nous avions quand même réussi, pour cacher un peu notre cité idéale (mais possible) à ouvrir quelques parapluies que Carla, notre camarade syndicaliste représentant en parapluies, avait encore dans sa besace.

Quand même, pas très rassurés, nous attendions la réaction qui ne manquerait pas d'arriver, sous toutes ses formes habituelles, de la révolution dite colorée à la destruction massive mais...

... elle n'arriva pas,

d'autres nouvelles arrivèrent de la Terre à sa place, qui mettaient les gouvernements terriens sur les dents :

LE PRÉSIDENT DE LA GRANDE PUISSANCE NORTUAIRE AVAIT DISPARU !

Ferdinando, Carla, notre camarade psychanalyste et moi-même nous mîmes à siffloter les mains dans les poches en regardant les étoiles...

D'incroyables rumeurs circulaient : on avait vu le président de la Grande Puissance Nortuaire à la Havane au grand sommet de la CELAC et qui essayait d'emprunter leur téléphone portable aux dirigeants présents, mais aucun ne voulait le lui prêter, on se demande encore pourquoi ; d'ailleurs dans tous les endroits où il fut signalé ensuite, comme dans les jardins présidentiels de La Paz, ou encore à Quito, ou à Taipei, on se méfia de son oreille rougie, sans doute signe de son habitude d'écouter aux portes ; puis il apparut en Espagne à Maridalena (1) où il tomba au milieu d'une réunion dans laquelle fut prise à l'unanimité la décision de s'emparer de terres agricoles voisines non-exploitées (une photo prise le montrait levant le bras au niveau de l'oreille), puis on le vit à Ramallah, l'air passablement hébété, dans une file pour obtenir un seau d'eau potable...

... et enfin l'incroyable dernière destination : il avait été repéré à Pyongyang à la table du petit gros potentat local aux cheveux en brosse (celui qui passe son temps à lancer des missiles qui, même s'ils retombent à 50 cm, font trembler tout le(ur) monde en ravissant le nôtre) où il tentait de repousser les avances des chiens chéris de son hôte en leur balançant tout ce qu'il avait dans son assiette !

Bref, sur la Terre, ils avaient d'autres chats à fouetter que d'apercevoir notre merveilleuse et partageuse Commune Lunienne. Finalement, notre blague de potaches avec le système de transport de l'aliène Blingue Blingue nous avait sauvés !

Et d'ailleurs, où étaient passés Blingue Blingue et la limace ?

La nouvelle tomba tandis que l'ombre retombait sur la Commune Lunienne et qu'elle repassait sur la face cachée de la Lune (ouf! sauvés!) :

on avait trouvé sous la table du Bureau Oblongue à Ouachintong un énergumène tout nu qui tentait de s'emparer de la montre d'une grosse limace qui se débattait mollement. L'agresseur avait été incarcéré pour attentat à la pudeur impériale et tentative de vol, et on avait mis dehors la limace et le responsable du nettoyage qui avait laissé rentrer ce baveux dans le Bureau Oblongue.

La limace avait tout ce qui lui fallait pour un article de référence pour son Nouvel Hebdomadaire de Référence...

Bon, la suite, à demain.

(1) ceux d'entre vous qui ne connaissent pas l'expérience du village autogéré de Maridalena en Andalousie peuvent se renseigner ICI.

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#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman #litterature #bétise #vitrification

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Vingt-cinquième jour – Que faire ?

Maintenant qu'on avait trouvé notre camarade infiltré à exfiltrer vers la Commune Lunienne, il était grand temps de se débarrasser du troupeau d'investiboursicorruptionnateurs et de leurs femmes quasi-muettes qui batifolaient dans les fourrés. D'ailleurs, la sonnerie des portes de leur baquet retentit et il était temps que tout ce beau linge retourne vers leurs occupations nauséabondes sur leur Terre non moins nauséabonde (en attente de sa libération - mais quand? Quand? ) Pendant que Ferdinando et Carla poussait le groupe titubant (ils avaient continué à boire pendant la visite) dans le baquet, je partis avec notre nouveau camarade vers la Commune Lunienne. Nous passâmes par la surface de la Lune plutôt que par le tunnel de Carla, notre camarade syndicaliste vendeur de parapluies, car j'avais encore des crampes d'avoir fermé et ouvert tous les parapluies qui en tenaient le plafond (voir le Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel) et je ne voulais pas imposer ça à notre nouvel hôte.

Vraiment ce fut une délicieuse promenade. Le camarade n'était pas le moins du monde psychiatre de son état mais psychanalyste. C'est dire s'il avait souffert pendant son infiltration dans le groupe de Médecins d'Affaires, dont une bonne moitié, me dit-il, étaient des psychiatres qui avaient réussi à rentrer dans le comité de rédaction du DSM V, et qui en avaient tiré de grands bénéfices professionnels, intellectuels et même, avaient-ils bizarrement cru nécessaire de souligner à la fin, éthiques, ce qui leur avaient permis de donner un nouveau souffle à leur carrière, par exemple sous d'autres cieux martiens et millionnaires, mais c'était certainement un hasard.

Je lui posai toutes les questions de la Terre, en pensant en particulier aux pauvres terriens qui étaient au même moment en train de manifester pour que le droit à l'avortement ne disparaisse pas, dans cette époque où la tendance réactionnaire, voire carrément fasciste s'étend comme un océan de m... sur tous les acquis chèrement gagnés depuis un siècle. Lui-même travaillait courageusement avec des enfants autistes, en subissant une campagne de dénigrement d'une violence inouïe dont la haine n'avait d'égal que le mensonge et la mauvaise foi. Bref, c'est pas gagné.

Bientôt, nous en fûmes à débattre du parallèle entre le Che Vuoi lacanien et le Que faire ? léniniste. Psychanalyse et révolution...

Et bientôt, la Commune Lunienne fut en vue...

... et elle allait mal. Tous ses habitants étaient en effervescence car le jour finissait et il était temps de changer la face à montrer aux télescopes terrestres bigbrotheriens, en échangeant la délicieuse Commune Lunienne avec la grosse pomme pourrie urbaine, sale, polluée, bruyante et détestée que nos surveilleurs avaient l'habitude d'observer.

Mais la crémaillère ne marchait plus et le plateau à deux faces était bloqué.

Que faire ?

Bon, la suite, à demain.

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Vingt-quatrième jour - mais faites-la taire !

Et voilà ! Encore une fois nous avions réussi à nous débarrasser de la limace à bon compte mais, malheureusement, je n'avais réussi à conserver que la moitié du dispositif de transport de l'aliène. Celui-ci pouvait se frictionner à loisir avec sa montre, il n'en voyagerait pas pour autant. Quant à moi... j'avais un téléphone portable, ou quelque chose qui y ressemblait mais qu'est-ce que j'allais bien faire avec ?

Mais soudain, la musique du Titanic retentit à nouveau. Ça voulait dire que là-bas, quelque part, Blingue-Blingue devait se passer rageusement la montre sur le corps en criant une destination (mais laquelle ?) Ferdinando, Carla, le Psychiatre d'Affaires et moi-même regardions sans savoir quoi faire le téléphone qui sonnait. Mais alors que l'insupportable bêlement allait s'arrêter, je criai, sans réfléchir : MA SERRE ! Et apparut devant nous...

... le Président de la Grande Puissance Nortuaire ! Le Président ! En personne !

Une sueur froide se mit à me dégouliner de partout, j'étais tétanisé. Comment et où avait-il pris la montre de Blingue-Blingue ? Et la limace ? Où était la limace ? S'il réussissait à s'en sortir (mais d'où ?) il nous inventerait un article de(u) fond qui ferait certainement référence dans son Nouvel Hebdomadaire de Référence. Le Président de la Grande Puissance Nortuaire nous regarda, visiblement surpris, puis admira le groseillier derrière nous, puis regarda la montre et la secoua contre son oreille et... la musique du Titanic retentit à nouveau ! Un autre transport intergalactique était imminent !

Cette fois-ci, Carla me prit de court. C'est lui qui cria le premier : LA HAVANE ! Et le président disparut.

Mais, visiblement, de l'indolente quoique toujours révolutionnaire capitale caraïbe, il continuait à se frotter furieusement l'oreille car la purulente ritournelle éclata encore. Là, ce fut Ferdinando qui fut le plus rapide en criant : CARACAS !

Mais ça n'arrêta pas : l'autre devait avoir l'oreille à moitié arrachée à force de frotter la montre, car l'irrespirable cantilène n'arrêtait plus de tonitruer ; et tout le monde de renchérir, même le Psychiatre d'Affaire se mit de la partie, et chacun hurla successivement : LA PAZ ! QUITO ! RAMALLAH ! TAPEI ! MARIDALENA ! OULAN BATOR ! MOGADISCIO !

PYONGYANG !

Mais quand Carla cria cette dernière destination, je décidai que ça suffisait et je jetai le téléphone dans la Mer de la Tranquillité où il coula à pic avec sa flatulerie sanglotante. Comme ça on était tranquille.

Ce fut à ce moment là qu'on entendit la voix du Psychiatre d'affaires : « Bon, et maintenant ? La Commune Lunienne, c'est par où ? »

Et moi qui le cherchait partout ! L'infiltré à exfiltrer était là devant moi depuis le début !

Bon, la suite, à demain.

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Vingt-troisième jour – Washington !

La limace s'approcha de moi et me dit très humblement qu'il n'était là qu'en tant que journaliste pour faire un article circonstancié sur ce merveilleux projet de condominium sur Mars et qu'il ne ferait rien, mais absolument rien pour nous contrarier, Carla et moi. D'ailleurs, le Directeur en Chef du Nouvel Hebdomadaire de Référence reconnaissait volontiers que nous avions eu raison sur le fond, qu'il s'était un peu emporté sur les aliènes et qu'en fait, il était tout à fait capable de faire le distingo entre les différents voleurs de poules, car certains sont beaucoup plus fréquentables que d'autres, on le sait bien, surtout ceux qui vont travailler en 4X4 à Paris depuis leur 300m2 de l'île de la Jatte (mais c'est vrai qu'il y a un fleuve à traverser) (voir Le jugement dernier de la ciboulette ICI). J'allais lui répondre vertement quand Carla, notre camarade-syndicaliste vendeur de parapluies, et l'aliène Blingue-Blingue firent leur entrée. La limace parut tout de suite charmé par l'extra-terrestre, car ce dernier entrait magnifiquement dans ses critères d'honorabilité, de respectabilité, d'honnêteté, de franchise, de dignité etc. par ses signes extérieurs de richesse spirituelle : une montre en or, un téléphone portable dernier cri, des lunettes Ray-ban et surtout les cheveux teints et les talonnettes, car un homme très sûr de son moi profond est encore plus sûr de lui avec des talonnettes et les cheveux teints, c'est bien connu (1).

En voyant la limace, Carla se mit ostensiblement à lacer ses godillots, ce qui fit tourner au verdâtre le visage du Directeur en Chef du Nouvel Hebdomadaire de Référence. L'aliène Blingue-Blingue lui proposa alors avec grande gentillesse de l'emmener se rafraîchir aux toilettes, c'est-à-dire sur la planète qui lui servait de toilettes, puisqu'il lui était si facile de se déplacer avec son système de transport intersidéral (que je vous ai décrit hier, si vous vous en souvenez).

Carla et moi nous tendîmes l'oreille : le système de transport de l'aliène pouvait donc servir à plusieurs personnes à la fois ! Cela changeait considérablement les choses : si nous arrivions à nous en emparer, peut-être que nous n'aurions plus besoin d'utiliser les visites de ces groupes de gangsters investisseurs de mes deux pour exfiltrer les camarades vers la Commune Lunienne. Ferdinando, qui m'avait relayé en tant que jardinier officiel pour la visite de la serre, laissa le groupe de Médecins d'Affaires et leurs femmes s'égayer dans les fourrés pour définir avec nous d'une stratégie. On pouvait se débarrasser à la fois de la limace et de l'aliène (il y aurait d'autres aliènes pour assouvir ma terrible vengeance), mais comment garder la montre et le téléphone portable ? Pour le téléphone, il suffisait de dire que c'était pour moi quand il sonnerait. Mais la montre ?

Mais déjà, Blingue-Blingue commençait à se déshabiller pour son voyage interplanétaire, ce qui rendit la limace d'abord un peu nerveux, mais il avait été si séduit par la grandeur de l'aliène qu'il était prêt à lui donner toute sa confiance (et même son vote ?) Bientôt, devant la limace stupéfait, Carla hilare et un Psychiatre d'Affaires qui prenait des notes, probablement en vue de son 4ème bestseller d'initiation à la Méditation Cognitive de Pleine Conscience (avec un CD d'exercices), l'aliène commença à se passer lascivement la montre sur son corps tout nu en criant « Blingue Blingue Blingue ! ». Le téléphone se mit à sonner et le thème musical du film Titanic retentit.

Alors que la musique était presque à la fin, je criai « C'est pour moi ! », m'emparai du téléphone et poussai brutalement la limace sur Blingue-Blingue qui cria : « Washington ! »

Et les deux disparurent.

Au moins, j'avais le téléphone.

Bon, la suite, à demain.

(1) Toute ressemblance avec un ex-dirigeable etc....

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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Vingt-deuxième jour – ne suivez pas le guide !

Je me trouvais donc sur le point de guider des visiteurs à travers mon petit domaine lunaire et de faire l'article pour deux produits détestables : d'un côté un condominium privé élitiste (et quelle élite !) et milliardaire, et de l'autre la Terre abhorrée qui m'avait mis dehors en me jetant dans le baquet. J'allais recevoir deux sortes de visiteurs pour un même appartement-témoin : un petit aliène qui ne payait pas de mine, mais qui pouvait sûrement me permettre d'assouvir ma terrible vengeance en achetant la Terre et devenir le maître de mes bourreaux (ou plutôt de NOS bourreaux), et une bande de boursicorruptionnateurs qui allaient exporter la boue terrienne sur Mars.

C'est l'aliène qui arriva le premier en toquant à la porte. Vraiment, il n'avait rien de très reluisant. Petit, les cheveux teints et des talonnettes, il disposait toutefois d'un moyen de transport fascinant : une grosse montre tape à l'oeil et un boîtier qui ressemblait à un téléphone portable (1). Pour se déplacer, il se mettait tout nu et se passait la montre lentement sur tout le corps en criant BLINGUE BLINGUE ! BLINGUE ! ainsi que la destination souhaitée, jusqu'à ce que le téléphone portable sonne le thème musical du film Titanic (en entier dans sa version longue). Sur Terre, ils allaient adorer. Cela fit mourir de rire Carla qui eut tout de suite le petit aliène à la bonne. Je me dis que, finalement, c'était peut-être bien de laisser le camarade-syndicaliste s'occuper de Blingue-Blingue (c'est comme ça que nous l'avons surnommé) pendant que je me taperai les Milords galetteux.

Je laissai donc ensemble Carla et Blingue-Blingue pour partir à la rencontre de mon groupe. En fait, ils n'étaient pas très nombreux : une dizaine de Médecins d'Affaires avec leurs femmes, toujours à la pointe de la Recherche en investissements lucratifs. À n'en pas douter, leur cité radieuse martienne compterait aussi ce qu'il faut de cliniques de toute sorte, y compris de chirurgie esthétique, à en voir leurs épouses. Je leur offris un rafraîchissement, mais visiblement ils avaient déjà allumé la chaudière au bar de leur baquet. Pendant que je les promenais à travers les chambres de mon F4, celui qui s'était présenté comme le chef du groupe, un chirurgien esthétique, me posa des questions et me raconta ses projets. Quand je lui dis que j'étais traducteur en langue des signes, il s'anima et me dit que, justement, il avait un projet d'école pour enseigner la langue des signes. Comme je le félicitais de s'intéresser aux sourd-muets, il me répondit que ce n'était pas du tout sa clientèle « cible », mais les femmes qu'il opérait à répétition dans sa clinique, et qui finissaient par avoir une certaine difficulté à articuler. Il me proposa de m'embaucher comme professeur, mais me demanda de ne pas parler de ce projet à sa femme, qui passerait sur le billard pour la huitième fois la semaine suivante.

Vous imaginez mon état. Il fallait que je coure dans la serre me faire une petite cigarette de cette herbe que Ferdinando avait plantée discrètement derrière les salades, sinon je ne tiendrais jamais le coup. Comment faire pour me débarrasser de ce groupe, et des autres à venir ? En même temps, je devais exfiltrer le ou les infiltrés vers la Commune Lunienne, et ils ne s'étaient pas encore manifestés.

Alors que je faisais entrer tout ce beau linge dans la serre, je remarquai qu'un membre du groupe se tenait un peu à l'écart. Était-ce là mon infiltré ? Il avait l'air très inquiet et regardait derrière lui comme s'il redoutait quelque chose. Quand il vit Carla, il sursauta et eut un réflexe pour se protéger l'arrière-train. La limace ! La limace était revenue ! Et il avait un souvenir cuisant des croquenots de Carla (c'est vrai qu'au moment du Jugement Dernier de la Ciboulette, j'étais en chaussons voir ICI.

Là, c'était trop : un troupeau de Médecins d'Affaires, un aliène streep-teaser et le retour du sournois Directeur en Chef du Nouvel Hebdomadaire de Référence !!

Bon, la suite, à demain.

(1) Toute ressemblance avec un ex-dirigeable de l'ectoplasme mineur satellite (comme si c'était eux qui dirigeaient !) est complètement fortuite (pour l'ectoplasme mineur satellite, voir ICI.

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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

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Vingtième jour – les visiteurs sonnent toujours deux fois

C'est vrai que je n'ai pas très bien dormi après que Ferdinando m'ait révélé ma mission, et que je suis tout tremblant à l'idée de faire quelque chose de travers.

D'abord, il m'informa qu'il avait été informé que, dès mon retour à mon doux F4, j'allais être informé par mes employeurs (ou plutôt par mes juges) que dorénavant, des groupes d'investisseurs terriens se rendraient régulièrement sur la Lune pour visiter mon pied-à-terre, en vue d'une cité radieuse (de l'espèce sonnante et trébuchante, entourée de miradors, remplie de piscines, de tennis, de play-grounds, de golfs, de magasins et de restaurants haut de gamme, de vigiles, bref un endroit cosy où l'on est bien sûr d'être entre soi) qui serait probablement créé sur Mars dans un futur assez proche.

Tout ça ne me plaisait et ne m'arrangeait pas du tout : d'abord, recevoir une bande d'imbéciles friqués et boursicoteurs et les conduire avec un petit drapeau à travers ma maison et ma serre n'était pas du tout, mais alors pas du tout dans mes cordes et dans mes envies. Je voulais disposer de mon temps et de ma punition comme je le désirais, en écrivant et en lisant et en faisant de bons dîners avec mes amis Ferdinando et Carla, et surtout courir le plus souvent possible vers la Commune Lunienne et participer de ce beau projet communautaire et partageux. Et il fallait que je me tape des tronches de cake investisseurs de Mars ! J'étais furieux ! Mais c'est là que Ferdinando, les deux frères et la Petite île Formidable des Caraïbes (sans compter quelques donneurs de boutons à la Grande Puissance Nortuaire de ce coin des Amériques) comptaient sur moi. Ils avaient prévu de profiter de ces visites pour infiltrer des camarades en chemin pour la Commune Lunienne, et c'était à moi d'exfiltrer ces infiltrés (heureusement que je suis linguiste). Si nécessaire d'ailleurs, en utilisant le tunnel d'évasion qu'avait creusé notre ami camarade syndicaliste Carla. Je savais Carla partageux et qu'il nous prêterait volontiers son tunnel. Par contre, connaissant sa nature émotive et son caractère volcanique, c'était mieux qu'il ne croise pas trop les richards.

J'arrivai donc à la maison pour y trouver le facteur installé à la table de la cuisine devant deux oeufs frits et une lettre recommandée qui m'informait de mon nouveau travail de guide et de l'arrivée d'un groupe d'investisseurs !

Mamma mia ! Dejà !

Excusez-moi un instant : on toque à la porte.

C'est un extra-terrestre qui a vu le panneau TERRE À VENDRE et APPARTEMENT-TÉMOIN sur mon F4.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Et le groupe qui doit arriver !

Bon, la suite, à demain...

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Dix-neuvième jour – deux frères et une mission

Après toutes ces émotions, nous fîmes un plantureux dîner en compagnie de Ferdinando, de Carla et de quelques habitants de la Commune Lunienne qui nous exposèrent la vie simple qu'ils menaient sur la Lune. Ils avaient effectivement l'air très reposé, sans ces sollicitations continuelles commerciales ou pseudo-sociales que l'on connaît sur Terre, travaillant, profitant d'heures de loisir chez eux ou dans des espaces communs, se réunissant régulièrement pour débattre du fonctionnement et des améliorations à apporter à leur communauté. La Commune Lunienne ne connaissait pas de parti politique, et ses habitants, à intervalle régulier, proposaient dans un premier vote des candidats à des postes de responsabilité (les personnes proposées acceptaient ou non d'être candidat) puis, dans un deuxième vote, procédaient à l'élection proprement dite. D'autres votes étaient organisés sur différents sujets. Les soins étaient gratuits, comme les transports et les communications et chacun travaillait quelques heures par semaine dans la serre de son quartier (il y aurait beaucoup à écrire sur cette Commune, il faudra que je m'y mette un jour).

Cela me fit penser à ma propre serre, de l'autre côté de la Lune, avec son banc et son lampadaire, où j'avais laissé le Gaffiot. Il fallait bien que j'y retourne, mais je n'en avais pas du tout envie. J'aurais préféré rester avec les camarades de la Commune Lunienne sur la face cachée de la Lune. Ferdinando se rendit compte de mon petit coup de cafard et m'entraîna loin du groupe. En fait, me dit-il, on avait besoin de moi, et mon rôle était très important. Je tendis l'oreille, moi ? Un rôle important ! Ferdinando ajouta : "nous avons une mission à te confier".

Une mission ! Me confier une mission ! À moi ! Mais je ne savais rien faire, à part discuter en gesticulant, traduire le latin et le grec et réciter Fernando Pessoa ! Je n'avais pas prémédité le coup d'éclat qui avait provoqué mon exil sur la Lune et je me serais bien passé de toutes ces émotions ; je n'avais rien d'un homme courageux alors, une mission ! À moi !

Mais Ferdinando insista, il me dit qu'il m'avait bien observé et qu'il était sûr qu'il pouvait avoir confiance en moi, c'est en tout cas ce qu'il avait dit aux deux frères au téléphone (1). Les deux frères ! Il avait parlé de moi aux deux frères ! Et ils voulaient me confier une mission ! Je me mis la main devant la bouche comme les entraîneurs sur le banc de touche (pour que l'on ne comprenne pas ce que je disais - rapport aux télescopes bigbrotheriens de la terre) et je lui demandai de quoi il s'agissait. Il eut l'air un peu surpris de mon geste (peut-être qu'il croyait que je voulais le protéger de mon haleine super aillée après le restaurant) et me révéla MA MISSION.

Je n'en ai pas dormi de la nuit. Demain, je vous raconte.

Bon, à demain.

(1) Nous ne pouvons ici qu'être submergés par la tristesse, car depuis la rédaction de ce carnet, l'aîné de ces deux frères, promoteur génial des transformations révolutionnaires de la Petite (Grandiose) île des Caraïbes, a disparu. Mais nous lui resterons TOUJOURS FIDELes.

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Dix-huitième jour – la face cachée de la Terre sur la Lune

Carla m'avait donc entraîné dans son tunnel d'évasion et nous avions débouché dans un endroit qui ressemblait furieusement à la Terre, c'est-à-dire à la Terre un peu rêvée quand même. Nous avions devant nous des petites maisons qui m'avaient l'air très écologiques, pas de bruit, pas de panneau publicitaire, des transports en commun (mais j'appris très vite que c'étaient des transports PUBLICS, c'est-à-dire gratuits) et aussi des cabines téléphoniques tapissées de boîtes d'oeufs à la douzaine.

De boîtes d'oeufs à la douzaine ? Mais c'était ma cabine téléphonique ! Celle que j'avais tapissée avec amour pour protéger Ferdinando des écoutes de la Grande Puissance Nortuaire quand il faisait ses rapports à la Petite île Formidable des Caraïbes ! Nous n'étions pas sur la Terre ! Mais sur la face cachée de la Lune !

D'ailleurs Ferdinando raccrocha et sortit de la cabine téléphonique pour venir à notre rencontre. Il s'excusa de ne pas m'avoir révélé plus tôt ce secret, mais comme nous avions disparu pendant deux jours avec Carla, il s'était dit qu'il attendrait (j'admire ici sa discrétion, si la limace avait été dans les parages, ça aurait été l'Hallali !)

Encore une fois, ce qu'il me révéla me stupéfia : des camarades terriens de toutes les nations avaient, petit à petit, établi une base autogérée sur la Lune, qu'il avaient appelée La Commune Lunienne (évidemment ils auraient préféré que ce soit sur la planète M., le nom aurait été plus cohérent, mais faute de grive...), et où ils construisaient, petit à petit, la société égalitaire et basée sur le partage qu'un jour, ils en étaient sûrs, ils installeraient sur la Terre.

J'étais émerveillé par ce projet, mais comment faisaient-ils quand la Lune tournait et que sa face cachée devenait visible ? La réponse de Ferdinando m'interloqua : ils avaient installé la Commune Lunienne sur une plate-forme qui virait quand elle devenait visible aux terriens, pour montrer son autre face, un décor déprimant de ville terrienne, moche, sale, polluée, bruyante et pleine de trous de gaz de schiste, qui n'agresserait pas le regard des télescopes bigbrotheriens de la Terre, si habitués à ce genre de spectacle, dont ils étaient eux-même les promoteurs.

Ça, ça m'en boucha un coin !

Et nous partîmes dîner dans une pizzeria sans gluten, mais avec Chianti.

Bon, la suite, à demain (comme ils sont forts les camarades !)

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angeliqueandthehord@joindiaspora.com

ÇA VAUT LE COUP

Je cherchai en moi des mots qui auraient pu aider.
« Cherche dans ta tête… ça vaut l'coup ?… En colère pour ça, tu crois qu'ça vaut l'coup ?… Souviens-toi ! »
Soudain, une scène me revint en mémoire : ça se déroulait au troisième étage, dans la chambre à Nani - ma sœur - quand elle m'avait fait revoir mon premier souvenir, alors que j'étais calme et qu'elle m'avait fait voir dans ma tête la colère que j'avais faite une heure plus tôt.
Et là, j'étais au premier étage, sur le palier, j'étais calme et je voyais devant moi la colère de Nicolas ; de Nicolas qui m'avait fait l'honneur de m'appeler sa sœur.
Du coup, je voulus, pour l'occasion, être une sœur pour Nicolas, avoir pour lui un geste fraternel en faisant une chose que ma vraie sœur avait déjà faite pour moi : porter le souvenir pour le lui rendre une heure plus tard.
En étais-je capable ? Ça vaut le coup d'essayer, comme disait Nani. J'aurais voulu, d'abord, pour commencer, porter un souvenir pour moi-même mais je n'y étais jamais arrivée. Le problème, c'est que pour faire la démarche de porter un souvenir, il faut se projeter vers le futur, c'est-à-dire concevoir le moment où on retrouvera ce souvenir. C'est très compliqué.
Pour commencer, il faut savoir que le futur existe. Voir un souvenir, c'est prendre conscience que le passé existe. La prise de conscience du futur est beaucoup plus complexe parce qu'on ne peut pas le voir comme on voit le passé. Pour appréhender le futur, il faut faire appel à la logique : si aujourd'hui on est le lendemain d'hier, alors hier avait un lendemain… Il fallut beaucoup de persévérance à Nani pour m'entraîner à cette gymnastique mentale.
Ensuite, pour faire le choix de porter un souvenir vers le futur, il faut en avoir l'idée. Quand Nani me remémorait un événement important, bon ou mauvais, je me retrouvais, en souvenir, bien trop absorbée par l'instant présent pour qu'il m'eût été possible de penser à conserver la scène dans ma mémoire. Donc, plus un événement était important pour moi-même, plus j'oubliais de m'en souvenir.
Enfin, le plus compliqué de tout, c'est de faire traverser le temps au souvenir. Si je vivais une scène quelconque et que je choisissais de la porter en souvenir, j'y pensais dans ma tête juste après l'avoir vécue et effectivement, elle restait dans ma tête aussi longtemps que j'y pensais, c'est-à-dire quelques minutes, tout au plus. Et puis, dès que je pensais à autre chose, la scène disparaissait de ma tête et c'était fini. C'était quoi, au fait, la scène ? Aucune idée. En somme, je ne parvenais qu'à faire durer l'instant présent, pas à me souvenir. Comment le moi d'aujourd'hui peut-il envoyer un message au moi de demain ? Comment le moi d'aujourd'hui peut-il recevoir un message du moi d'hier ? Comment traverser le pont de l'oubli, comme disait Nani ?
Dans le cas présent, la solution était évidente. Nicolas était celui qui oubliait tandis que moi, je faisais durer l'instant dans ma tête et le lui remettais au bout d'une heure. Allais-je réussir à garder cette scène dans ma tête une heure entière ? Ça me paraissait difficile mais j'y étais bien décidée.
Comme Nicolas en était à se rouler par terre, sa maman renonça à sa discussion avec Maman. Elle resta douce et gentille avec son enfant, ne lui donna pas de fessée. Ne pouvant le porter tellement il gesticulait, elle le tira par le bras et le traîna jusqu'à son appartement dont elle ferma la porte.
Maman prit dans ses bras la petite Angélique bien sage et me porta pour monter l'escalier menant au deuxième étage.
Dans ma chambre, au milieu de mes jouets, je repensai à la scène, y repensai encore et encore. Et puis, mes pensées glissèrent sur autre chose mais je m'en rendis compte et me remémorai bien vite la scène. Plusieurs fois mes pensées glissèrent sur autre chose ; chaque fois je parvins à me remémorer la scène.
Il arriva un moment où je commençais à être fatiguée de porter le souvenir. J'en avais marre, ça me faisait mal à la tête. Ça devait faire une heure.
J'allai voir Maman dans la cuisine et réclamai Nicolas.
« Oh ! Ben on va pas le revoir aujourd'hui, lui. »
Zut. Je n'avais pas prévu que Maman réagirait comme ça. Que faire ? Porter le souvenir jusqu'au lendemain ? Je ne m'en sentais pas le courage et puis, ça ne servait à rien : une heure plus tard, Nicolas aurait peut-être pu retrouver le souvenir dans sa mémoire mais le lendemain, c'était trop tard. Alors, voilà, c'était fichu. Du reste, j'en avais marre de penser à ça et j'avais mal à la tête. Je retournai dans ma chambre, au milieu de mes jouets, et repris le cours normal de ma vie.
Là, alors que je n'y pensais plus, la scène de la colère de Nicolas revint toute seule dans ma tête, ainsi que le désir de porter le souvenir… jusqu'au lendemain ? Ça me paraissait difficile mais, comme disait Nani, ça valait le coup d'essayer. Bien vite, pourtant, la lassitude revint à son tour. Et puis, Nicolas était trop petit pour retrouver dans sa tête un souvenir vieux d'un jour. C'était fichu.
Il en fut ainsi tout au long de la journée. Le souvenir allait et venait dans ma tête, repartait, revenait et moi, j'étais mitigée entre d'un côté l'envie de continuer à le porter pour Nicolas et pour voir si j'y arrivais, de l'autre la lassitude et le découragement.
Le lendemain, après avoir dormi toute la nuit, la scène de la colère de Nicolas me revint à l'esprit. J'avais réussi ! Je me souvenais. Hélas, je ne revis pas Nicolas ce jour-là. Devais-je porter le souvenir toute une semaine ? Le pouvais-je ? Était-ce utile ?…
Quelques années plus tard, j'eus un jour l'occasion de passer un moment en compagnie de Nicolas. Naturellement, quand j'essayai de lui reparler d'une colère qu'il avait faite étant bébé, ça lui passa bien au-dessus de la tête.
Quant à moi, toute cette histoire resta gravée à jamais dans ma mémoire.


SEX AND DESTROY un nouveau son rock ?
2ème partie : LA PRINCESSE DANS LE DONJON
Chapitre 12 : C'est mes potes
section 15 sur 20


#bébé #mémoire #exercice #fraternité #temps

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(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Dix-septième jour – la Terre au bout du tunnel

Cette fois-ci, je ne mis pas mon mon habit de cosmonaute (je le mets une fois sur deux, pour ne pas trop l'abîmer – je suis très soigneux avec mes habits) et j'ouvris la porte... pour recevoir un caillou sur la tête ! Heureusement, j'avais un casque, car je me préparais à tout pour accompagner la saison et la mode, comme par exemple faire la sortie d'un spectacle d'humoriste ou être invité à skier à Méribel ou Engadine (1), sans parler des soldes. Je regardai autour de moi, sans rien apercevoir, quand j'entendis quelqu'un m'appeler doucement. Mais je regardais partout sans rien voir du tout jusqu'au moment où la tête de Carla sortit de terre, c'est-à-dire de son tunnel. Psstttt !! faisait-il avec insistance en me faisant signe de le rejoindre. Je courus alors vers le trou et vers Carla tout excité. Il m'agrippa en regardant autour de lui d'un air méfiant, et me jeta littéralement au fond du tunnel en m'annonçant qu'il avait réussi ! Il avait terminé le tunnel lunaire qui me permettrait de m'évader vers la Terre, je n'avais plus qu'à le suivre !

Alors là, il m'en bouchait un coin. Comment avait-il pu réussir son projet avec les maigres outils qu'il avait, une pioche et la binette qu'il avait empruntées à Ferdinando ? Par contre il avait fait un très bon usage de son stock de parapluies qui, ouverts à la queue leu leu, soutenaient le plafond de son tunnel. Mais comme le manche du parapluie nous gênait pour passer, il nous fallut fermer et rouvrir derrière nous tous les parapluies du tunnel pour arriver au bout. Au bout de deux jours, morts de faim et de soif, et avec des crampes aux bras, nous arrivâmes effectivement... à un endroit qui ressemblait furieusement à la Terre !

Mais était-ce vraiment notre bonne et belle et vieille et déclinante planète chérie bleue ?

Bon, la suite, à demain,

(1) Après quelques recherches historiques, je trouvai qu'à l'époque où Lulu écrivit cet émouvant carnet, on se battait à la sortie des spectacles d'un humoriste (originaire du Mans, au fond à droite) et que la cheftaine d'Allemagne s'était cassé quelque chose en skiant à Engadine)

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Les épisodes précédents : Seizième jour – L’Énéide sur la Lune Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette Quatorzième jour – sauvés par un mauvais titre ! Treizième jour – l’espion qui venait du surgelé Douzième jour – La grande évasion Onzième jour – un troc en échange de la paix Dixième jour – où Ferdinand révèle sa véritable identité Neuvième jour – catastrophe ! Huitième jour – où la limace saute de joie Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune Septième jour – interview-réalité Sixième jour - Le Comte de Monte Cristo Cinquième jour - une idée formidable ! Quatrième jour - description mon pied-à-terre lunaire Troisième jour - les raisons de mon «expatriation» Deuxième jour - description de «l’élastique» Premier jour - Mon arrivée sur la lune

souslescrateresnucleaireslaplage@diaspora.psyco.fr

#lune #injustice #journalintime #clairdeterre #politique #petiteileformidabledescaraibes #fraternité #camarades #Mandela #fraisiers #communisme #communelunaire #ecriture #roman

(Journal intime tombé du ciel dans mon jardin alors que je binais mes fraisiers. Après sa lecture - qui m'a bouleversé - je ne pouvais décemment garder cet émouvant témoignage pour moi. C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler ce déchirant cri d'amour et de fraternité)

Seizième jour – L'Énéide sur la Lune

Donc, pour la deuxième fois, nous avions réussi à nous débarrasser de la limace et de son discours baveux. Nous continuions à remplir le baquet des livres à destination de la Terre, ce qui avait l'air de réjouir tout particulièrement Ferdinando, qui riait tout seul à chaque caisse qu'il balançait. Il devait en savoir plus que moi sur ces livres, qui suis pourtant un vrai rat de bibliothèque, mais plus porté sur la poésie latine que sur la technique de l'extraction du pétrole. Bref, ce livre ne m'intéressait pas du tout, et il allait sûrement ne servir qu'à caler des armoires chez ceux qui le recevraient en cadeau, voire être distribué dans les écoles en manque de fournitures scolaires, pour apprendre à lire aux enfants. Ce devait être pour ça que Ferdinando était content, d'imaginer des millions d'enfants s'alphabétiser avec Les vannes ouvertes de l'Amérique Latine, c'était toujours ça de gagné.

Quand on eut expédié le baquet et sa cargaison vers la Terre, Carla retourna creuser son tunnel d'évasion. Quant à Ferdinando, il partit faire son rapport à l'île formidable des Caraïbes en utilisant, comme toujours, la cabine téléphonique qui se trouvait de l'autre côté de la Lune, à l'abri des regards de la Terre. Par prudence, je l'avais moi-même tapissée avec des boîtes d'oeufs à la douzaine, on ne sait jamais.

Je me retrouvai donc seul, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Je pris mon Gaffiot et me rendis dans la serre où je repris ma traduction de l'Énéide, assis sur le banc dans la douce lumière du lampadaire (mes camarades m'excuseront du choix de cette œuvre à caractère bien réactionnaire et impérialiste, mais je n'arrive pas à m'en détacher : (...) longtemps celui-là, sur la terre jeté, rejeté sur les mers de toute la violence des suprêmes dieux, tant qu'à sévir Junon persista dans sa rancune...)

Seulement voilà. Il était écrit que je ne pourrais jamais être tranquille dans mon exil sur la Lune (parce que, entre nous, ne plus être emmerdé par les voisins, la télé, le baquet bondé, l'info-propagande omniprésente, le faux-culisme, le pousse à la conso j'en passe et des meilleures, a du bon quand même) ; alors que j'entamais le deuxième Chant,

on toqua à la porte,

bon, la suite, à demain.

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Quinzième jour – le jugement dernier de la ciboulette

Notre camarade aliène repartit donc en traînant derrière lui les avions comme des casseroles, me débarrassant à tout jamais de ces ignobles pitoyables dégoûtants abhorrés puants symboles de la connerie humaine et du concours de celui qui a la plus grosse. Ouf !

Nous étions en train de remplir joyeusement le baquet avec les livres à destination de la Terre et qui serviraient à payer les avions vendus quand la limace revint de son coup de fil. Il fut tout étonné de ne plus voir l'aliène avec qui il avait fait une si bonne affaire. Visiblement, ses mentors lui avaient donné une solution (on apprit plus tard qu'ils voulaient offrir une tête de liste électorale à un syndicaliste (1)) et il était très content. Quand on lui dit que l'aliène avait changé d'avis et qu'il était reparti chez lui, il resta sans voix. Puis il se reprit et déclara sèchement que ce n'était pas étonnant de la part d'un étranger qu'il n'ait pas de parole, que de toute façon lui et ses semblables seraient tous venus sur notre planète pour voler le travail des Terriens, qu'ils avaient sûrement une religion incompatible avec les valeurs occidentales (c'est-à-dire planétaires) et qu'ils ne mangeaient sûrement pas de viande de cheval, ce qui ferait s'écrouler le marché de la lasagne surgelée.

Carla courut alors dans la serre et cueillit trois brins de ciboulette qu'il découpa soigneusement pour que l'on tire à la courte paille ce qu'on allait faire de la limace.

Ferdinando tira le premier brin,
je tirai le deuxième,
et Carla tira le troisième.

Mais le syndicaliste-vendeur de parapluies, dans un bel esprit farceur, avait coupé les brins de ciboulette exactement à la même taille, et c'est ainsi que le Directeur en Chef du Nouvel Hebdomadaire de Référence reçut simultanément les trois plus beaux coups de pied au c. de l'histoire interstellaire et,

à ma connaissance, il tourne encore,

Bon, la suite, à demain,

(1) et ils y réussirent.

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