#consommation

magdoz@diaspora.psyco.fr

L'alcool, un produit addictif dont le corps n'a pas besoin, qui déshydrate. Un poison.

DRY JANUARY, ÉCOLOGIE : POURQUOI LE POUVOIR A-T-IL SI PEUR DE LA SOBRIÉTÉ ?

-- À 10min09 : Il n'existe pas de consommation d'alcool sans risque :
#TheLancet 23.08.2018 - Alcohol use and burden for 195 countries and territories, 1990-2016: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2016 : « L'alcool est dangereux, même à faible dose »

Tu comprends bien à quel point le #capitalisme est destructeur ? Et tu ne fais pas la relation avec le #marketing, la #publicité, des films, des "c'est une boisson pour un homme" et d'autres niaiseries de #lobbies qui se diffusent à travers les films et acteurs musclés ?
Et comment ne pas trouver suspect un "produit", qui est un #remède autant quand t'es triste, qu'un bienfait quand t'es heureux, surexcité et fais la fête, que quand tu veux te relaxer le soir en rentrant du boulot, ou même simplement "mettre en valeur" un bon repas ? Quel #médicament est capable de résoudre tout et son contraire ?
Tu crois vraiment à toutes ces conneries ?
Boire un verre, un seul c'est être #alcoolique. L' #Alcoolisme, c'est #boire de l'alcool, que ce soit dans de la #bière, du #vin, ou tout autre #alcool.
#Boire avec modération n'a aucun sens quand on parle d'un produit #addictif. C'est le principe d'une #drogue que de pousser à consommer #ToujoursPlus, à augmenter sans cesse la dose pour obtenir le même effet : chemin direct vers la #maladie.

Ce n'est pas un mois qu'il ne faut pas boire, et 11 où on consomme. C'est 11 mois et demi où on ne boit pas, et 15 jours max, où on s'autorise cette connerie. Ou rien. Tout simplement.

Dommage, aucune allusion à ce livre d' #AllenCarr sur comment maîtriser sa consommation d'alcool, qui est LE LIVRE à lire pour déconstruire le lavage de cerveau à propos de l'alcool ! Du même auteur, la même méthode pour arrêter la #cigarette, ou perdre du poids (sucre, produits industriels etc) T'inquiète, on ne te culpabilise pas, on ne te fait pas de leçon, genre "c'est mauvais pour ta santé" et blabla, tu le sais déjà, et ça ne te fait pas arrêter.

#France #Politique #DryJanuary #Sobriété #Écologie #Santé #Addiction #Drogue #Drogues #Lobby #Alcohol #Vigneron #Vignerons #Champagne #Bordeaux #Viticulture #Consommation #SurConsommation #Cancer #Macron #Président #Exemplarité #Poison

tina@diaspora.psyco.fr

Je ne suis pas une data.

L’UFC Que choisir a lancé mardi 19 décembre un nouvel outil pour contrer les appels incessants du démarchage téléphonique. Baptisé www.respectemesdatas.fr, ce nouvel outil s’attaque au démarchage téléphonique en s’appuyant tout simplement sur le règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD). Grâce à lui, chacun peut, en fonction de son opérateur téléphonique, générer un mail type demandant que son numéro ne soit plus transféré à l’annuaire public ni à quelque partenaire que ce soit.

#consommation #téléphonie #numérique #data #démarchage #RGPD #droits

cgib@diaspora-fr.org

Estimer son empreinte écologique et climatique

Il nous est nécessaire de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES), directes (par l’usage d’énergie) ou indirectes (par l’achat de biens et services). Mais il est difficile d’estimer quelle est l’importance de nos émissions individuelles, et encore plus celles de l’État et des collectivités locales qu’il faut répartir entre l’ensemble des habitants du pays. Au-delà des GES, il est utile d’estimer notre empreinte écologique, c’est-à-dire de déterminer « combien de planètes » il faudrait à l’humanité si chaque habitant avait notre mode de vie. Des calculateurs existent.

Pour répondre correctement à ces tests, il faut prévoir un peu de temps et avoir préalablement fait le point sur ses consommations (énergie, objets) et habitudes. Les résultats obtenus ne sont bien sûr que des estimations.

Empreinte écologique

L’empreinte écologique comptabilise la pression exercée par les humains sur les ressources naturelles et les « services écologiques » de l’écosystème terrestre.

Le WWF Suisse(1) propose un calculateur d’empreinte écologique.
Les réponses proposées manquent parfois de précision ; on peut donc supposer le résultat approximatif. Puisqu’il est suisse, probablement ce calculateur intègre-t-il l’empreinte de l’administration et des services publics suisses qui ne sont pas équivalents aux français (l’armée par exemple).
Note : un franc suisse équivaut à peu près à un euro.

Existe aussi celui de Global Footprint Network(2), l’organisme qui calcule le jour de dépassement.

Le jour de dépassement pour la France en 2022 a été estimé par Global Footprint Network au 5 mai. Cela signifie que les habitants du pays ont consommé approximativement en quatre mois ce que la Terre produit « pour eux » en un an. Il nous faudrait donc trois planètes pour vivre ainsi durablement.

Empreinte climatique

L’empreinte climatique, plus spécifique, qui est une partie de l’empreinte écologique, reflète les émissions anthropiques de gaz à effet de serre, constituées particulièrement de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4).

Le site Internet Nos Gestes climat(3) de l’Ademe permet de calculer l’empreinte climatique. Il a l’intérêt d’intégrer explicitement les émissions de l’État, c’est-à-dire l’administration et les services publics.

L’objectif est de parvenir à des émissions par personne de 2 tonnes équivalent carbone (CO2e) pour respecter les accords de Paris sur le climat signés lors de la Cop 21 en 2015. Le niveau d’émissions en France avoisine officiellement 9 tonnes CO2e par personne !

  1. https://www.wwf.ch/fr/vie-durable/calculateur-d-empreinte-ecologique.
  2. https://www.footprintcalculator.org/home/fr.
  3. https://nosgestesclimat.fr.

Encadré : J’ai fait le test

Je me suis plié à l’exercice fin 2022 avec honnêteté. Résultat :

Les deux calculateurs d’empreinte écologique indiquent 1,7 planète pour le WWF Suisse et 1,8 pour Global Footprint Network. Ces résultats sont proches, ce qui suggère une certaine fiabilité.

Le calculateur d’empreinte climatique de Nos Gestes Climat indique 3,1 tonnes CO2e lorsqu’il ne faudrait pas dépasser 2. Ce chiffre intègre 1,1 tonne CO2e par personne résultant du fonctionnement de l’État (administration et services publics). Cela représente plus de la moitié des émissions « allouées » à chacun et 37 % des miennes.

Si on me considère souvent exemplaire à bien des égards du point de vue écologique (alimentation végétalienne, pas de voiture ni de déplacements en avion, chauffage très modéré mais au gaz, niveau de consommation modeste), et bien qu’effectivement nettement en deçà des productions de pollutions et des consommations d’un Occidental moyen, mes empreintes écologique et climatique sont au-delà du niveau requis, ce qui se fait au détriment d’autrui.

[Article initialement publié dans le n° 45 de janvier 2023 de La Trousse corrézienne]

#écologie #climat #empreinte-écologique #empreinte-climatique #GES #CO2 #CH4 #consommation #WWF-Suisse #Global-Footprint-Network #Nos-Gestes-Climat

magdoz@diaspora.psyco.fr

Rappel... il a été président de la République, c'est dire ...

Réchauffement climatique : pour Sarkozy, c'est la faute à l'Afrique !
https://www.marianne.net/politique/rechauffement-climatique-pour-sarkozy-c-est-la-faute-l-afrique

"Le seul Nigeria aura plus d'habitants que les Etats-Unis"

Sachant qu'un bébé qui naît en #France consomme 100 fois plus qu'un bébé qui naît au #Nigeria, ce pays a encore de la marge, question #démographie, avant de #polluer autant que nous. Quant aux #USA, on n'en parle même pas.

#Afrique #RéchauffementClimatique #Climat #Cop28 #Croissance #Occident #Consommation #Surconsommation

magdoz@diaspora.psyco.fr

Aurélien #Barrau : "Nous sommes des vivants qui n’aimons plus la #vie"
https://onion.tube/watch?v=OT0REhkXXog

La #science peut-elle nous permettre d’éviter le pire? Quelle réponse doit-elle apporter face à la #crise écologique? Débat avec Aurélien Barrau, astrophysicien, auteur de “L’Hypothèse K. La science face à la catastrophe écologique” (Grasset).

Les #Occidentaux et leur #colonialisme, #néocolonialisme .... au centre du #problème, et pas uniquement pour le #réchauffement climatique....
Tiens.. mais comme c'est surprenant... Nous aurait-on menti, à nous, qui sommes LA #société du ... #progrès ?

Si on se focalise autant sur le climat, c'est parce que c'est le plus simple de nos problèmes. Et qu'on pense que ce n'est qu'un problème technique, qui a une solution technique.

Ça fait assez longtemps que je pense que ce n'est pas la seule raison pour laquelle on nous amène autant à focaliser sur le changement climatique...
#Politique #HypothèseK #AurélienBarrau #ChangementClimatique #Cop28 #Climat #Température #Technologie #Collapse #Écologie #Environnement #Consommation #Capitalisme #Civilisation #Extinction

xrlavache@diaspora.psyco.fr

Le double jeu du cabinet McKinsey sur le climat, selon des lanceurs d'alerte

McKinsey, plus grand cabinet de conseil au monde, se sert de son influence dans les préparatifs de la COP28 pour défendre les intérêts de ses clients pétrogaziers, sapant les efforts pour sortir des énergies fossiles, selon plusieurs sources et document consultés par l'AFP. En coulisses, l'américain McKinsey & Company a fourni aux organisateurs émiratis de la 28e conférence sur le climat des Nations unies des scénarios sur l'avenir du secteur énergétique mondial qui sont en contradiction avec les objectifs climatiques que le cabinet affiche publiquement, révèle l'enquête de l'AFP. Un "récit de la transition énergétique", rédigé par le cabinet et consulté par l'AFP, prévoit une réduction de la consommation de pétrole de seulement 50 % d'ici 2050, et évoque des milliers de milliards de dollars d'investissements annuels dans le pétrole et le gaz d'ici là. McKinsey, dont les grands clients des hydrocarbures vont de l'américain ExxonMobil à la compagnie nationale saoudienne Aramco, est l'un des nombreux cabinets qui conseillent gratuitement les Émirats arabes unis, puissance pétrogazière hôte des cruciales négociations de près de 200 pays à la COP28, qui débuteront le 30 novembre à Dubaï.

Celles-ci seront présidées par Sultan Al Jaber, également patron de la compagnie pétrogazière émiratie Adnoc. L'année 2023 sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée et les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter à des niveaux sans précédent, malgré l'alarme sonnée par les scientifiques et la multiplication des catastrophes climatiques. Pendant ce temps, McKinsey "appelle ouvertement et sans vergogne à abaisser les ambitions sur l'élimination du pétrole au sein même de la présidence de la COP28", a déclaré une source ayant assisté à des réunions confidentielles avec les hôtes du sommet. "Le développement durable est une priorité essentielle" de McKinsey, a répondu à l'AFP un porte-parole du groupe qui se dit résolument engagé dans le soutien à la décarbonation des entreprises qu'il conseille.

"Nous sommes fiers de soutenir la COP28 en fournissant des informations et des analyses stratégiques, ainsi qu'une expertise sectorielle et technique", a-t-il ajouté.

"Au plus haut niveau"

Certains des concurrents de McKinsey exerçant aussi des activités à Dubaï travaillent à trouver de véritables solutions climatiques, rapportent trois participants à des réunions préparatoires de la COP28 de haut niveau, qui ont demandé à préserver l'anonymat. "Mais il était très clair dès le départ que McKinsey avait un conflit d'intérêts", a déclaré l'une de ces sources qui a pris part aux discussions confidentielles de la présidence de la COP28. "Ils donnaient des conseils au plus haut niveau qui n'étaient pas dans l'intérêt du président de la COP en sa qualité de responsable d'un accord multilatéral sur le climat, mais dans l'intérêt du président de la COP en sa qualité de PDG de l'une des plus grandes compagnies pétrogazières de la région", a-t-elle ajouté. Des documents confidentiels consultés par l'AFP le confirment.

Le plan de transition préparé par McKinsey pour la présidence de la COP28, que l'AFP a pu voir, "donne l'impression d'avoir été écrit par l'industrie pétrolière, pour l'industrie pétrolière", estime l'expert des marchés financiers Kingsmill Bond. "Il ne s'agit clairement pas d'une trajectoire crédible vers l'objectif de zéro émission nette", analyse cet expert du centre de réflexion Rocky Mountain Institute. Joint par l'AFP, un porte-parole de la présidence de la COP28 confirme que "McKinsey soutient la COP28 en fournissant de l'expertise et des analyses à titre gracieux". Mais dire que le cabinet a présenté des scénarios incompatibles avec les objectifs climatiques mondiaux "est tout simplement incorrect", ajoute-t-il.

Le double de pétrole et de gaz

Structuré comme un cabinet d'avocats, McKinsey emploie environ 35.000 personnes dans le monde, dont 2.500 associés, pour un chiffre d'affaires d'environ 15 milliards de dollars en 2022. Par l'accord de Paris en 2015, les nations se sont engagées à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C et si possible 1,5°C. Selon les experts climat du Giec, l'économie mondiale devait être neutre en carbone d'ici 2050 pour espérer rester sous ce seuil plus ambitieux. "En moyenne, 40 à 50 millions de barils par jour de pétrole devraient encore être utilisés en 2050", contre environ 100 millions aujourd'hui, dit le scénario de McKinsey. Ces volumes constitueraient le double des quantités maximum recommandées par la feuille de route zéro émission nette de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), souligne Jim Williams, spécialiste des stratégies de décarbonation à l'université de San Francisco.

Selon l'AIE, les technologies d'émissions négatives, par captage du CO2 dans l'atmosphère, devraient être multipliées par 100.000 d'ici 2050 pour atteindre l'objectif d'un monde neutre en carbone, un défi colossal et sans garantie de succès. Or le scénario de McKinsey en nécessiterait probablement au moins le double, d'après des experts. Ce plan "implique d'atteindre une échelle beaucoup plus importante de déploiement des technologies" de captage du CO2, "ou bien une sortie beaucoup plus rapide du charbon et du gaz", selon Mike Coffin, ancien géologue chez BP devenu expert du groupe de réflexion Carbon Tracker. Le projet de McKinsey pour la COP28 évoque 2.700 milliards de dollars par an de nouveaux investissements dans le pétrole et le gaz jusqu'au milieu du siècle, bien plus que ce que recommande l'AIE.

"Même dans la situation actuelle et en l'absence de nouvelles politiques climatiques, nous prévoyons que la demande mondiale de pétrole atteindra son maximum au cours de cette décennie", a récemment déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE. Mais de nombreuses majors - encouragées par les bénéfices élevés engrangés grâce à la hausse des prix due à la guerre en Ukraine - sont revenues sur leurs engagements de transition vers les renouvelables... voire ont redoublé leurs investissements dans les hydrocarbures. "Nous continuerons de faire ce que nous savons faire de mieux", a répondu Darren Woods, PDG d'ExxonMobil, lors d'une interview publiée en septembre sur le site de McKinsey, dans laquelle il explique pourquoi l'entreprise s'est tenue à l'écart des éoliennes et du solaire.

Rébellion interne

En 2021, le travail de McKinsey auprès de l'industrie des énergies fossiles a déclenché une rébellion dans ses propres rangs. Plus de 1.100 employés ont signé une lettre interne, consultée par l'AFP, avertissant de l'existence d'un "risque significatif pour McKinsey et pour nos valeurs de poursuivre la voie actuelle". "Notre inaction (ou peut-être notre soutien) au sujet des émissions des clients pose un risque sérieux pour notre réputation" et "pour les relations avec nos clients", écrivent-ils. "Depuis plusieurs années, nous disons au monde d'être audacieux et de s'aligner sur une trajectoire d'émissions pour 1,5°C; il est grand temps que nous appliquions notre propre conseil", poursuivent-ils.

Selon le porte-parole de McKinsey, le cabinet s'est engagé à aider ses clients à atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050 et cela implique de travailler avec des "secteurs à fortes émissions". "Se désengager de ces secteurs ne contribuerait en rien à résoudre le problème du climat", ajoute McKinsey.

"Besoin d'aide"

De nombreuses entreprises font appel à des cabinets de conseil pour se préparer aux risques climatiques comme aux débouchés de la transition écologique. "Nous avons besoin de l'aide des cabinets de conseil car nous devons passer à l'action, et très rapidement", affirme Bob Ward, du Grantham Research Institute on Climate Change à la London School of Economics. "Mais il est essentiel qu'ils travaillent activement à la transition plutôt que d'essayer de la ralentir en raison des intérêts des acteurs en place, telles que l'industrie des énergies fossiles", ajoute-t-il. Les grands acteurs du marché - McKinsey, Boston Consulting Group et Bain - embauchent des diplômés de haut niveau avec des salaires à six chiffres pour élaborer des stratégies pour leurs clients.

Un document de McKinsey de 2022 promouvant les marchés privés du carbone, consulté par l'AFP, identifie plusieurs de ses clients importants, dont les sociétés pétrolières Chevron et BP, l'électricien Drax et le géant minier Rio Tinto. La plus grande compagnie pétrolière mondiale, Aramco, n'a pas souhaité répondre à l'AFP sur ses relations avec McKinsey. McKinsey affirme avoir aidé des clients du secteur de la santé à développer leur parc solaire, des fabricants d'éoliennes à devenir plus compétitifs et au moins un pays en développement à produire davantage d'électricité renouvelable, mais ne cite pas les noms de ces clients. "Si nous voulons assurer une baisse maîtrisée de la production de combustibles fossiles, nous ne pouvons pas le faire si ceux qui aident (les entreprises) à gagner de l'argent avec cela continuent de siéger autour de la table", a déclaré à l'AFP Pascoe Sabido, du groupe de réflexion Corporate Europe Observatory.

Conseil en hydrocarbures

Il y a un "angle mort" juridique sur le rôle des cabinets de conseil dans la crise climatique, ajoute-t-il: "le lobbying et les arrangements en catimini (...) y sont beaucoup plus dangereux parce qu'il y a beaucoup moins de comptes à rendre". La politique de McKinsey l'a conduit à faire plusieurs fois les gros titres. Ces deux dernières années, le cabinet, qui conteste toute faute, a été contraint de débourser des centaines de millions de dollars pour solder des poursuites, après avoir été accusé d'alimenter la crise des opioïdes par ses conseils aux laboratoires pharmaceutiques. De nombreuses enquêtes ont montré que les géants des hydrocarbures étaient conscients des impacts du réchauffement climatique dès les années 1970, grâce aux travaux de leurs propres scientifiques, tout en tentant de saper la confiance dans les travaux des climatologues parvenus aux mêmes conclusions.

McKinsey est "capable de faire du bon travail pour aider ses clients à naviguer dans la transition énergétique, mais ce travail fait pâle figure à côté de ce qu'il fait pour le pétrole et le gaz", estime un ancien consultant du cabinet, qui a requis l'anonymat car tenu par un accord de non-divulgation. "Ils sont au service des plus grands pollueurs du monde", assène-t-il. "La meilleure façon de comprendre cette société, c'est de la considérer comme le plus puissant cabinet de conseil en pétrole et en gaz de la planète, qui se présente comme un acteur du développement durable tout en conseillant ses clients pollueurs sur toutes les possibilités de préserver le statu quo".

#afp #mckinsey #climat #lanceurs-d'alerte #double-jeu #cop28 #pétrogaziers #énergies-fossiles #conférence-sur-le-climat #nations-unies #onu #transition-énergétique #consommation #pétrole #investissements #gaz #hydrocarbures #exxonmobil #aramco #émirats-arabes-unis #dubaï #al-jaber #adnoc #émissions #ges #effet-de-serre #alarme #catastrophes-climatiques #développement-durable #décarbonation #conflit-d-intérêts #industrie-pétrolière #zéro-émission #carbone #aie #éoliennes #solaire #inaction #transition-écologique #transition #électricité #renouvelable #argent #crise-climatique #lobbying #politique #réchauffement-climatique #pollueurs #status-quo

magdoz@diaspora.psyco.fr

Cycle de vie des sociétés dites modernes, avec des individus dits modernes :

Naissance Croissance Reproduction ̶M̶o̶r̶t̶ Transition ^^

Ou le tabou de la #mort dans le monde dit civilisé, à l'image des #sciences :

Recherche sur schéma de cycle de #vie Searx et il apparaît très clairement qu'aucun de ces schémas n'intègre la mort.

Donc.... Bien évidemment, l' #immortalité est de mise, et donc notre mort n'est pas une option : bien sûr que nous allons " #transitionner" !!
Un peu comme le papillon, de la larve au papillon, qui lui aussi, bien sûr, ne meurt jamais, il se #métamorphose seulement :

Le #symbolisme, explique souvent bien plus que le #réel directement visible, car tout ce qui est #symbolique, dans nos actes, est bien plus profond.
Si on s'intéresse à cette approche, comment ne pas comprendre, dès lors, qu'à vouloir obstinément ne pas faire face à notre propre mort, on fait tout pour la provoquer encore plus, encore plus fortement, et encore plus vite ?

Le matraquage médiatique sur la fameuse #transition, est peut-être même un signe, de ce qu'il faut convaincre qu'il y a transition possible, parce qu'il n'y en a pas dans les faits... (Rappel FRESSOZ, chercheur au CNRS)

Si !!.. Une fin existe. À toute chose. Y compris aux empires...

D'autres #cultures humaines font une place centrale à la mort. Nous, nos morts sont mis à l'écart, loin de nos yeux, au cimetière...
#Transition #Naissance #Croissance #Reproduction #Collapse #Effondrement #Civilisation #Écologie #Meadows #ArthurKeller #Consommation #Surconsommation #Énergie #Energy #Empire #Impérialisme #Déni #Occident #Moderne #Progrès #Philosophie #Ethnologie #Anthropologie

magdoz@diaspora.psyco.fr

Singapour, ville verte
https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/reporters/20231006-singapour-ville-verte
(attention, la vidéo sur la page est en fait du yt, préférer ce lien : https://piped.video/watch?v=IQLOT1OhSac )

Le béton et l’asphalte captent la chaleur, tandis que les climatiseurs, présents dans 80 % des logements, recrachent un air brûlant dans les rues.

L'usage croissant de la climatisation aggrave le #réchauffement climatique
https://www.france24.com/fr/20190625-monde-planete-clim-climatisation-climat-rechauffement-inde-alternative

Ah ben tiens... l' #air que tu refroidis devant, dans ton magasin ou ton appartement, dont la #chaleur est rejetée à l'arrière, dans la ruelle, est en train d'aggraver la situation ? Rhooo... comme c'est étonnant...

#OnMarcheSurLaTête #Politique #Consommation #Surconsommation #Capitalisme #béton #asphalte #Climatisation #Climatiseur #Climatiseurs #ChangementClimatique #Climat #RéchauffementClimatique #Collapse #Effondrement

magdoz@diaspora.psyco.fr

Navire de marchandises : les géants des mers se mettent au vert
https://yt.artemislena.eu/watch?v=DKBUnIeJsQo
Et le reportage de conclure en disant que le nombre de containers transportés dans le monde pourrait doubler jusqu'en 2050..

Et le fait que le #pétrole aura fortement diminué dans l' #économie mondiale, non ? Ça ne jouera pas ?
Au point que ce n'est pas juste ces navires qui sont concernés, mais toute la chaîne de production, non, ça ne rentre pas en ligne de compte ?

C'est sûr qu'avec des #médias et reportages de ce style, les #bobos en SUV ne voient pas pourquoi ils devraient arrêter de croire au #greenwashing ambiant, et arrêter de (sur)consommer.. :)

#Consommation #SurConsommation #Pétrole #Idiocracy #Collapse #Effondrement #LaMatrice

cgib@diaspora-fr.org

Inégalités, luxe et décence : penser les limites sociales et écologiques de la croissance | AOC

Un article issu de la revue en ligne AOC – Analyse opinion critique.

Par Delphine Pouchain, économiste, maîtresse de conférences en Sciences économiques à Sciences Po Lille

Crise des inégalités et crise environnementale sont étroitement liées. Nous connaissons déjà l’idée de limites écologiques de la croissance ; pouvons-nous donc, aussi, en conceptualiser les limites sociales ? Ces limites sociales, qui sont atteintes au moment où davantage de croissance n’augmente plus la satisfaction des agents, peuvent être repoussées via le luxe, une économie peu étudiée jusqu’alors. Comprendre le caractère « indécent » de la consommation de luxe, pour mieux la penser, permet en miroir de mieux appréhender les limites sociales de la croissance, et d’enrichir l’analyse des inégalités.

Éloi Laurent évoquait en 2020 les « crises jumelles du XXIe siècle – les crises de l’inégalité et de la biosphère[1] ». Ces deux crises s’entremêlent, la montée des inégalités étant tout à la fois l’une des causes et l’une des conséquences de la dégradation des conditions d’habitabilité de la planète. Les quelques chiffres donnés par Jason Hickel illustrent parfaitement cette situation plus que préoccupante. Par exemple, entre 1980 et 2016, les 1 % les plus riches au niveau mondial ont capté 27 % de la croissance. Globalement, on peut donc dire que « Le quart du travail que nous accomplissons, le quart de toutes les ressources que nous extrayons et de tout le CO2 que nous émettons servent à enrichir les plus riches[2] ».

Un tel constat incite à ré-interroger tant les limites écologiques et planétaires de la croissance que ses limites sociales. Les limites planétaires sont maintenant bien identifiées depuis les travaux des chercheurs suédois du Stockholm Resilience Centre en 2009. On sait que depuis mai 2022, ce sont six limites planétaires qui sont franchies sur les neuf mises en évidence (le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, le cycle de phosphore et d’azote, les changements d’utilisation des sols et enfin le cycle d’eau douce verte). Le concept de « limites sociales de la croissance » est moins usité, il renvoie à l’ouvrage du même nom publié par le keynésien Fred Hirsch en 1976, soit tout juste quatre ans après la publication du rapport Meadows. Dans cet ouvrage, Hirsch théorise également une économie dite positionnelle sur laquelle nous reviendrons.

Or l’ignorance et/ou le dépassement de ces limites, parallèlement à une augmentation des inégalités « par le haut » (id est l’enrichissement plus rapide des plus riches), font apparaître la pertinence, voire la nécessité, d’un ré-examen de la notion de luxe, jetée trop rapidement dans les oubliettes de la pensée économique. Dans cette perspective, nous posons également la question de savoir si les analyses d’Avishai Margalit datant de 1996[3] peuvent être fructueuses pour penser le luxe comme comportement potentiellement indécent. L’imbrication des questions environnementales et sociales pourrait alors se comprendre comme justifiant une réflexion sur l’indécence de certains « besoins » et de la « sur-consommation », question délaissée par la science économique dominante.

Ainsi, dans un monde à la fois fini et très inégalitaire, le contexte est doublement propice à un nouveau questionnement réactualisant certains arguments mobilisés au XVIIIe siècle durant la querelle du luxe. Enfin, penser le luxe comme l’envers de la décence pourrait enrichir des débats anciens mais que la situation actuelle nous invite à redécouvrir, sous la forme du limitarianisme proposé par la philosophe Ingrid Robeyns [2017, 2019, 2022]. D’où l’hypothèse suivante soulevée ici : les « crises jumelles du XXIe siècle » sont aggravées par une économie dite positionnelle théorisée par Hirsch, qui elle-même entretient et est entretenue par le luxe qu’il s’agit donc de re-questionner.

Après avoir présenté les limites sociales de la croissance et l’économie positionnelle, nous aborderons le rôle des inégalités et du luxe dans ce double processus de franchissement des limites. Nous rappellerons que le luxe est pourtant une catégorie économique oubliée, et qu’il gagnerait à être repensé comme consommation indécente. Le limitarianisme éthique et politique propose des perspectives intéressantes pour gagner en décence et lutter contre les limites tant écologiques que sociales de la croissance.

Des limites sociales de la croissance à l’économie positionnelle

Selon le principe de l’économie positionnelle, « La satisfaction que les individus tirent des biens et services qu’ils consomment ne dépend plus seulement de leur propre consommation, mais aussi, et de plus en plus, de la consommation des autres[4]. » Pour le dire autrement, quand l’utilisation d’un bien se généralise/démocratise, ses conditions d’utilisation tendent à se détériorer : la satisfaction liée à ma consommation diminue quand le bien est également consommé par autrui et qu’apparaissent des effets de congestion. L’embouteillage est le meilleur exemple de cette congestion, mais il n’est qu’un cas particulier d’un phénomène beaucoup plus large de congestion sociale. La conséquence est que ma satisfaction diminue quand l’accès à ces biens et services dits « positionnels » se généralise.

Ainsi, « on peut parler de l’existence de limites sociales dès lors que l’extension de l’accès à des biens et services finit par altérer leurs caractéristiques de telle façon qu’à partir d’un certain seuil d’utilisation le degré de satisfaction qui découle de cette utilisation décroît [p. 77]. » On trouve le meilleur résumé de ce que veut dire Hirsch lorsqu’il cite les propos d’un quidam disant, concernant la démocratisation des vols en charters rendant accessibles des lieux touristiques réputés : « Maintenant que je peux y aller, je sais que c’est parce que ça ne vaut plus le coup [p. 301]. » Dès lors, l’utilité que l’agent économique tire d’un bien dépend de la position de l’agent par rapport aux autres agents dans la possession du bien (on peut alors parler également d’externalités de position).

Les conséquences de ces « limites sociales de la croissance » sont potentiellement énormes et dévastatrices quant au mode de fonctionnement actuel de nos économies. Selon Hirsch, les limites sociales de la croissance se traduisent par une mauvaise allocation des ressources et des activités, ainsi que du gaspillage. La croissance devient un jeu à somme nulle : l’apparent progrès économique s’apparente à une course truquée puisque tous les participants avancent en réalité (plus ou moins) au même rythme et restent à la même place relativement aux autres. Dès lors, « à l’échelle de la société, chacun se retrouve, tel un hamster dans sa roue, engagé dans une course absurde et sans fin [p. 167]. » Cela invite à repenser totalement la croissance économique et ses bienfaits supposés : dans une économie dominée par la compétition positionnelle, la croissance est de moins en moins pertinente comme indicateur de la satisfaction et du bien-être. Cela entraîne une frustration dans l’abondance, un « paradoxe de l’abondance » [p. 53]. L’abondance ne crée pas d’augmentation de la satisfaction mais plutôt de la frustration. Les biens positionnels constituent donc un frein à l’extension du bien-être économique, même en période de croissance.

Le rôle des inégalités et du luxe dans ce double processus de franchissement des limites

Hirsch évoque donc le développement d’une croissance non plus démocratique mais devenue aujourd’hui oligarchique. L’économie positionnelle participe à l’augmentation des inégalités, cette dernière favorisant les processus à l’œuvre dans une telle économie. Hirsch ne relie pas explicitement ses réflexions à la question du luxe – peu mobilisée par les économistes. Cependant, les limites sociales de la croissance entraînent bien le développement du luxe, qui lui-même accélère le dépassement des limites écologiques. Dans une économie « positionnelle », il devient en effet de plus en plus difficile de trouver des biens dont la consommation est susceptible de faire augmenter mon utilité. Quels biens sont susceptibles d’échapper (un certain temps) à la congestion ?

Les biens « positionnels » le permettent, du moins tant qu’ils demeurent inaccessibles pour les autres consommateurs : ils augmentent d’autant plus mon utilité qu’ils sont peu consommés, id est que les autres consommateurs ne peuvent y avoir accès. Or c’est typiquement le cas des biens de luxe, qui doivent rester disponibles uniquement pour une élite. Hickel [2021] note justement que « Les personnes vivant au sein de sociétés inégalitaires sont plus enclines à acheter des produits de luxe que celles qui vivent au sein de sociétés plus égalitaires. » [p. 199].

Lukasz Walasek et Gordon Brown[5] ont mis en évidence un lien de causalité entre inégalité des revenus et mal-être social. L’accroissement des inégalités augmente les préoccupations pour des questions de statut et de position sociale. C’est dans leurs termes « l’hypothèse du rang social » : dans les sociétés plus inégalitaires, les individus consacrent davantage de ressources à l’acquisition de biens positionnels. On voit bien ici que les inégalités posent problème, y compris lorsqu’elles augmentent « par le haut », c’est-à-dire même lorsque la situation des plus défavorisés ne se dégrade pas dans l’absolu.

Mais le luxe est une catégorie économique refoulée

La querelle du luxe opposa au XVIIIe siècle les arguments mis en avant par les apologistes du luxe tels que Mandeville et sa fameuse « fable des abeilles » (1714), Melon (1734 et 1736), Hume (1752), Voltaire (1736 et 1737), et Butel-Dumont (1771), mettant l’accent sur la possibilité que le luxe soit facteur de développement économique et de progrès social, aux critiques du luxe développées principalement par le chef de file de la physiocratie Quesnay (1766) et Rousseau (1755 ), quoique dans des registres très différents. Depuis cette querelle du luxe et son épilogue, le luxe a acquis une nouvelle signification, débarrassée de toute connotation morale car délestée de tout lien avec l’excès et l’ostentation. Si la querelle du luxe avait permis de poser la question de la définition et de la nocivité de la consommation des biens de luxe, elle s’est pourtant conclue sur une éviction de la notion. Ainsi, dans l’article « luxe » du Nouveau dictionnaire d’économie politique, Courcelle-Seneuil estimait en 1900 que « l’économie politique n’admet point, dans un sens absolu, cette distinction du superflu et du nécessaire, parce qu’il n’existe aucun moyen pratique de la faire ressortir des faits. ». Nul ne pourrait juger objectivement de ce qui relève du nécessaire, du superflu, ou du luxe.

Ainsi, la querelle du luxe a finalement mis en exergue la banalité et l’innocuité du luxe, et la vacuité et la relativité de la notion. L’impossible définition semble déboucher nécessairement sur une éviction de la notion. Suite à la querelle du luxe, « la pensée économique n’aura plus de raison d’attacher au luxe une importance spécifique. Elle aura toutes sortes de bons motifs pour l’”oublier”[6] », et même pour en faire un objet refoulé au sens psychanalytique du terme. Le refoulement de la notion s’apparente donc pour la science économique à un mode de défense : elle a mis à distance des idées ou représentations considérées comme désagréables. Par ce processus de refoulement, on pourrait dire que la science économique est sortie de la querelle du luxe en abandonnant tout jugement moral sur les préférences et toute possibilité de hiérarchisation des besoins. La distinction entre l’utile et le non utile disparaît, tout comme la possibilité de différencier les besoins des désirs. La souveraineté du consommateur devient non négociable, le consommateur étant le seul juge de ce qu’il souhaite consommer.

Repenser le luxe : le luxe comme consommation indécente

Selon Margalit, les inégalités stricto sensu ne sont pas le problème le plus grave, mais ce sont les questions d’honneur et d’humiliation qui sont le cœur du problème de nos démocraties libérales. Avant de réfléchir, avec Rawls et d’autres, à la mise en place d’une société juste et/ou équitable, il existe en amont une exigence prioritaire de décence. Margalit définit une société décente comme étant « une société dont les institutions n’humilient pas les gens. » [p. 13]. L’humiliation est le concept central de la société décente, elle se définit comme une atteinte au respect de soi et à la dignité (même si la définition de la dignité varie forcément selon l’histoire et les sociétés comme Margalit le note). Humilier quelqu’un, c’est le traiter comme un non humain. Les conditions de vie peuvent aussi être humiliantes.

Margalit consacre d’ailleurs quelques pages au chapitre XI à ce qu’il nomme le snobisme. La question posée est de savoir s’il existe une relation entre le snobisme d’une part et l’humiliation d’autre part. Pour Margalit, « le snobisme est fondé sur l’élaboration continuelle de signes d’appartenance à un groupe, de telle sorte que ceux qui n’en font pas partie soient toujours exclus de la société qui compte. » [p. 182]. Margalit critique la « société snob », qui « peut certainement favoriser et encourager l’humiliation individuelle mais aussi institutionnelle. » [p. 182]. Margalit, qui n’est pas économiste, ne relie pas le snobisme au luxe (ni le snobisme à sa dimension économique), même si nous pouvons facilement en inférer que de telles relations existent.

On peut ainsi supposer que dans la société actuelle, les institutions économiques et politiques ne sont pas décentes au sens où elles autorisent la diffusion de ce sentiment d’humiliation, notamment en permettant ces consommations qui humilient et nuisent aux autres. On peut penser ici à l’exemple de la plaisance de luxe telle que Grégory Salle[7] l’analyse en 2021, pratique dont l’une des fonctions implicites consiste bien à identifier un groupe duquel la majorité d’entre nous sommes exclus. Ici, il y a alors indécence si ceux qui se sentent exclus de cette consommation en ressentent de l’humiliation et un sentiment d’atteinte à leur dignité. La même question se pose a fortiori concernant le tourisme spatial, pratique certes confidentielle mais en plein essor. À travers ces deux exemples, superyachts et tourisme spatial, ne peut-on pas considérer qu’il y a directement ou indirectement un traitement indigne des autres êtres humains, ne serait-ce que si l’on prend en considération les conséquences écologiques de ces pratiques ? Et dans ce cas, comment y mettre fin ?

Renoncer aux consommations indécentes par le limitarianisme ?

Pris de manière globale, le limitarianisme théorisé par Ingrid Robeyns[8] depuis 2017 est une doctrine éthique et/ou politique, qui défend l’idée selon laquelle il existe des limites supérieures au montant de revenu et de richesse qu’une personne devrait pouvoir détenir. Le limitarianisme considère qu’il existe une possession de ressources/richesses que nous devons considérer comme « excédentaire » (surplus money), c’est-à-dire de l’argent dont on dispose en plus – ou plus exactement en trop – comparativement à ce dont nous avons besoin pour mener une vie pleinement épanouie. Au-delà d’un certain seuil donc, mener une vie accomplie ne nécessite plus de ressources matérielles supplémentaires : « En résumé, le limitarianisme soutient qu’il n’est pas moralement permis d’avoir plus de ressources que ce qui est nécessaire pour s’épanouir pleinement dans la vie. Il considère que la richesse est l’état dans lequel on a plus de ressources que nécessaire, et soutient que, dans une telle situation, on a trop, d’un point de vue moral. » [Robeyns, 2017, p. 1, notre traduction]. Ainsi, au-delà d’un certain seuil de richesse, l’augmentation des richesses ne contribue plus à l’épanouissement (ou tellement peu que dans tous les cas, il serait préférable d’utiliser cette richesse autrement, en la redistribuant).

Le limitarianisme peut avoir une valeur intrinsèque ou une valeur instrumentale [Robeyns, 2017]. Dans le premier cas, il s’agira de dire qu’être riche serait intrinsèquement condamnable : le limitarianisme est une doctrine davantage éthique, invitant à des changements de comportement individuels ; dans le second cas, la richesse est moralement inadmissible pour des raisons renvoyant à d’autres considérations : le limitarianisme non intrinsèque s’apparente à une doctrine politique, là où le limitarianisme intrinsèque relèverait davantage d’une doctrine morale (même si la distinction est souvent subtile). Tout en défendant davantage le limitarianisme instrumental, qui lui semble mieux adapté au monde tel qu’il est, Robeyns reconnaît l’existence de solides arguments en faveur d’un limitarianisme intrinsèque, qui peut nous guider quant à la façon dont nous devrions vivre une « bonne vie », notion tombée en désuétude.

Concernant le limitarianisme instrumental, Robeyns mobilise deux types de justifications, politique et économique. Selon le premier, des écarts de richesse trop importants sapent l’idéal d’égalité politique ; le second argument est basé sur l’existence de besoins urgents non satisfaits. Dans le monde non-idéal tel que nous le connaissons, plusieurs circonstances peuvent justifier le limitarianisme instrumental : la persistance d’une grande pauvreté (dans les pays « pauvres » et/ou au sein de certains pays riches) que des ressources financières pourraient faire disparaître, ou encore l’existence de problèmes urgents d’action collective (mondiale) pouvant partiellement être résolus par les gouvernements s’ils avaient les ressources financières nécessaires. On pense ici évidemment à la crise écologique et au changement climatique.

Les implications du limitarianisme instrumental sont nombreuses et complexes, notamment en termes de politiques publiques et notamment fiscales. Une politique publique s’inscrit dans le limitarianisme si son objectif est de mettre en place des structures empêchant l’apparition de richesses « excédentaires ». Robeyns[9] se prononce également en faveur d’une « taxe de crise écologique mondiale », sur les super-riches, afin de financer des fonds d’action pour le climat. Le limitarianisme intrinsèque possède également des implications concrètes : ici, il s’agit d’encourager le développement d’un certain ethos incitant ceux qui ont un surplus d’argent à le diriger vers la satisfaction de besoins urgents besoins non satisfaits. Ainsi, « Le limitarianisme peut contribuer à esquisser une vision d’un monde à la fois moins injuste et écologiquement plus durable. » [Robeyns, 2019, p. 263, notre traduction]. On peut donc concevoir le limitarianisme comme une version « moderne » de la critique du luxe. On retrouve l’idée d’un excès de richesses comme atteinte à la dignité, comme outil d’une domination, et le limitarianisme rejoint et dépasse la volonté de rendre la société décente.

À leur façon, ces réflexions rejoignent des questions explicitement posées dans le rapport Meadows, mais auxquelles les économistes continuent de refuser de se confronter : « Croissance de quoi ? Pour qui ? A quel prix ? Financée par qui ? De quel type de besoin parle-t-on vraiment et quel est le moyen le plus direct et le plus efficient de le satisfaire pour ceux qui ressentent ce besoin ? Comment déterminer ce qui est suffisant ? Quelles obligations avons-nous de partager[10] ? ». Ainsi, si l’illimitation de notre consommation nous fait basculer dans la mauvaise chrématistique et l’injustice comme le montraient déjà les réflexions aristotéliciennes, elle fait aussi augmenter de manière non légitime les émissions de CO2, et ce faisant nous fait basculer également dans l’injustice climatique.

[1] Éloi Laurent, « La transition juste. Un nouvel âge de l’économie et de l’environnement », Revue de l’OFCE, Vol. 3, n° 165, p. 16.
[2] Jason Hickel, Moins pour plus. Comment la décroissance sauvera le monde, Marabout, Époque épique, 2021.
[3] Avishai Margalit, La Société décente, Champs Flammarion, 1996.
[4] Fred Hirsch, Les Limites sociales de la croissance, 2016, p. 43.
[5] Lukasz Walasek et Gordon Brown, 2015, « Income Inequality and Status Seeking: Searching for Positional Goods in Unequal U.S. States », Psychological Science, Vol. 26, n°4, pp. 527-533.
[6] Serge Latouche, 2005, L’invention de l’économie, Bibliothèque Albin Michel Economie, p. 181
[7] Grégory Salle, 2021, Superyachts. Luxe, calme et écocide, Editions Amsterdam/Multitudes.
[8] Ingrid Robeyns, 2017, « Having Too Much », Nomos, Vol. 58, pp. 1-44.
[9] Ingrid Robeyns, 2019, « What, if Anything, is Wrong with Extreme Wealth? », Journal of Human Development and Capabilities, Vol. 20, n°3, pp. 251-266.
[10] Meadows Dennis, Meadows Donatella, Randers Jorgen, 2017 (2012), Les limites à la croissance (dans un monde fini), L’écopoche, p. 103.

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