Il s’opposait à un projet monstrueux de centre d’entraînement policier à la place d’une #forêt
Il s’appelait Manuel #Esteban-Paez-Teran, il avait 26 ans, il a été #tué par balle par la #police, alors qu’il défendait une forêt. Le crime a eu lieu le 18 janvier, à Atlanta, grande ville du sud des États-Unis.
Depuis avril 2021, une vaste zone de forêt dans l’agglomération d’Atlanta est le lieu d’une #lutte-sociale et #écologiste. Le #gouvernement veut transformer la zone en un gigantesque complexe d’entraînement pour la police comprenant un champ de tir, mais aussi un village fictif, lieu de tournage pour l’industrie du cinéma. Le projet, évalué à 90 millions de #dollars et baptisé « #COP-City» par ses opposant-es, est au carrefour de la #répression et de l’industrie du divertissement, dans la métropole connue pour être le siège de Coca-Cola. Ses promoteurs expliquent qu’il s’agit des «installations nécessaires pour former efficacement les forces de l’ordre du 21e siècle, responsables de la #sécurité publique dans une grande zone urbaine».
En 2021, des #militant-es découvrent les plans secrets de la construction de « #COPCity». Depuis presque deux ans, différentes #luttes cohabitent et s’organisent dans la forêt : mouvement pour l’ #abolition de la police issus de #Black-Lives-Matter, pour la défense de l’ #environnement ou pour le droit des #peuples #autochtones. Car la zone est aussi la terre ancestrale d’une tribu #Creek. De nombreuses actions ont eu lieu contre le projet : #sabotages, cabanes dans les arbres, #manifestations, attaque de #banques qui financent le complexe… Occupée sans interruption, la forêt a connu plusieurs tentatives d’ #expulsions et la destruction de dizaines de cabanes. Mais elle tient bon. Elle est un lieu de vie, de débats, de fêtes et de formation.
Le 18 janvier, une descente de police a volé la vie d’un militant. Une unité militarisée de #SWAT, ces «super-flics» cagoulés et lourdement armés aux USA, étaient dans les bois avec d’autres compagnies. Les forces de l’ordre ont tiré et abattu #Manuel-Teran, qui était investi de longue date dans la mobilisation. Pour justifier sa mort, les forces de l’ordre prétendent avoir elles aussi reçu des tirs, sans avancer aucune preuve. Les autorités parlent de «légitime défense» et de «fusillade». Les opposant-es au projet mettent en doute cette version et estiment que l’agent aurait pu être blessé par des tirs de ses propres collègues.
«Lors des raids précédents, la #police a intensifié ses méthodes #violentes contre des #manifestants dans des arbres ou dans un parc. À plusieurs reprises, ils ont coupé des branches d’arbres pouvant causer des blessures graves ou la mort. Le raid d’aujourd’hui a commencé avec de nombreux #policiers armés qui ont fermé une voie publique et pointé des armes à feu vers le parc» explique le collectif de défense de la forêt, qui évoque des attaques avec des «balles en caoutchouc» et des détentions arbitraires par le passé. En décembre, cinq personnes ont été arrêtées avec le chef de « #terrorisme intérieur».
Les proches du défunt et le collectif « #Defend-Atlanta-Forest» appellent à soutenir la mobilisation et à accentuer la défense de cette forêt. «À Atlanta et partout aux #États-Unis, l’investissement dans les budgets de la police se fait au détriment de l’accès à la nourriture, à l’éducation, à la garde d’enfants et aux soins de santé, à un logement abordable et stable, à des parcs et des espaces publics, aux transports en commun et à la libre circulation des personnes, à la stabilité pour le plus grand nombre. La concentration des ressources entre les mains de la police sert à défendre l’accumulation extrême de #richesse et de #pouvoir par les #entreprises et les très #riches.»
Le site du collectif : https://defendtheatlantaforest.org/2023/01/19/solidarity/
Une interview de Lundi Matin sur la mobilisation : https://lundi.am/Defendre-la-foret-d-Atlanta
#DefendAtlantaForest