#allemagne

dudababel@diaspora-fr.org

Dossier sur la #méga-bassine pour élevage de #saumon dans le #Verdon

(28/04/2023)


Pure Salmon, une multinationale basée aux Emirats et financée par un fonds d'investissement singapourien, à pour projet l'implantation d'une ferme-usine à saumon dans le #Verdon (rive gauche de l'estuaire de la #Gironde). Avec une surface de 14 hectares, le projet à pour but de couvrir 5% de la consommation française en sortant 10 000 tonnes de saumon par an. Pour atteindre cet objectif, elle veut atteindre une densité de 70kg de saumon par m3 d'eau (soit la surface d'une feuille A4 par individu, quatre fois supérieur à la moyenne de l'élevage en mer).
Près de 6 000 m3 d’eau seront nécessaires pour remplir les plus gros bassins parmi les trente-deux que comptera la #ferme #aquacole. Prévoyant initialement de prélever l' #eau douce dans les nappes phréatiques (80m3/h), le projet est plusieurs fois retoqué et prévoit désormais de prélever dans une nappe d'eau saumâtre à raison de 10m3/h.
C'est 6500 m3 de #rejet d'eau traitée par jour dans le plus vaste estuaire sauvage d'Europe : Cinq sites Natura 2000, dix-sept zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (Znieff), un parc naturel marin et deux cours d’eaux classés dans le code de l’environnement.

Pure Salmon affirme pourtant re-dynamiser un territoire en offrant 250 #emplois directs au Haut-Médoc ... sans jamais chercher à chiffrer quels seront les pertes d'emploi occasionnées par le projet, des deux cotés de l'estuaire. « Pour l’instant, on ne veut voir que le bon côté des choses. Nous sommes bien obligés d’adhérer au projet, sinon il n’y aura rien au village. On ne peut plus laisser partir nos jeunes. En 2022, il y a eu 25 décès sur la commune pour 5 naissances. Même si la ferme ne crée que 100 emplois, je serais satisfait ! », argue Jacques Bidalun, maire (DVD) du Verdon-sur-Mer.


Dans cette vidéo, Blast va à la rencontre des dirigeants de Pure Salmon, et des citoyens pour et contre le projet. (31/08/2023)

On a deux mondes qui s'opposent ; l'ancien monde, qui croit que la solution c'est toujours #produire plus [...] qui a toujours à nous proposer des solutions technicistes, scientistes, qui reste sur des logiques de concentrations d'animaux, d'élevage #industriel très intensif, et puis il y a le nouveau monde, qui consiste à dire qu'on a emmener le balancier un peu trop loin sur les solutions scientistes, alors qu'il faut qu'on traite le sujet à la base, qu'il faut qu'on traite les causes [...] C'est l'opposition de deux mondes, il faut juste vérifier que dans le clair-obscur entre ces deux mondes, ne surgissent pas des monstres ... et Pure Salmon fait parti des monstres.


La france est le deuxième consommateur européen de saumon, derrière l'allemagne, avec ses 125 000 tonnes importées par an ; la consommation mondiale approchait les 30 000 000 de tonnes en 2021 : Aucune solution techniciste ne peut palier à ce gigantisme, les méga-fermes démesurées qui doivent répondre à cette consommation produiront inévitablement des catastrophes écologiques, comme au chili en 2016. La seule solution écologique à cette question est l'arrêt de la #consommation qu'il faut compenser par des protéines locales, c'est à dire issues de produits originaires du #terroir #local.

Si vous êtes encore ici pour lire ces lignes, je vous invite à soutenir l'association Eau Secours Agissons, constituée d'acteurs locaux opposés au projet.
Je vous invite également à partager ce dossier qui m'a pris quelques heures à produire <3


source payante : Échanges tendus à Royan au sujet du projet de ferme aquacole d’élevage de saumons au Verdon (26/02/2023)

Le président du conseil d’administration de Pure Salmon France, Xavier Govare, est venu à la rencontre des habitants du Pays royannais, samedi 25 février, à l’invitation de l’association Estuaire pour tous
Pendant de longues minutes le président du conseil d’administration de Pure Salmon France, Xavier Govare, a tenté de désamorcer les craintes. Qu’elles soient d’ordre écologique, sonore, visuel ou du bien-être animal, il a anticipé les questions dérangeantes. Le discours est bien rodé et convaincant. L’intéressé parle d’élevage écologique. Sans oublier les bienfaits économiques avec la création de 250 emplois.

Sur la critique du fonds singapourien, Xavier Govare souligne « qu’il faut de l’argent pour tout projet industriel. Ce fonds est effectivement basé à Singapour, mais les gens qui lui ont confié de l’argent sont issus de toute la planète avec pour seule préoccupation de donner les moyens à des technologies du futur de changer des modèles ni satisfaisants pour le bien-être des poissons ni pour celui de la planète. »

Les maires et élus des stations balnéaires, encore traumatisés par la dégradation inexpliquée de la qualité des eaux de baignade du littoral royannais en 2018, étaient présents en nombre. Julien Duressay, conseiller municipal de Royan, a rappelé que la bonne qualité des eaux rejetées dans l’estuaire dans le cadre de ce projet est primordiale pour les stations touristiques de la côte royannaise. « Ces rejets, qui représenteront sept secondes du débit journalier de l’estuaire, seront cantonnés le long du quai où ils auront lieu. Il y a plus de six kilomètres entre les deux rives avec des courants très importants », a fait remarquer Frédéric Carlier, responsable des travaux chez Pure Salmon. L’ambiance est montée d’un cran lorsque le premier adjoint au maire de Meschers-sur-Gironde, Pascal Banette, a pris la parole. « Sur un plan plus philosophique, je trouve que le modèle de développement économique industriel agricole nous conduit vers une catastrophe écologique. Le gigantisme de cette ferme aquacole va se situer dans le plus vaste estuaire sauvage d’Europe. Pour moi, il y a incompatibilité. J’ai bien compris que le souci de Pure Salmon était avant tout l’écologie et que les saumons seront heureux comme des poissons dans l’eau, mais les dividendes distribués vont l’être à un fonds d’investissement singapourien. Je suis aussi extrêmement surpris qu’une association comme Estuaire pour tous serve la soupe à Pure Salmon à travers cette réunion que je trouve plus de communication que d’information. »

Pas besoin de dire qu’avec cette dernière sortie Pascal Banette ne s’est pas fait que des copains dans l’assistance. « Nous ne sommes pas non plus contre tout et ne sommes pas des vendus. On fait attention à ce qu’on fait. Si on se positionne pour accompagner ce projet, c’est que nous aurons des billes, l’inverse étant vrai. On ne prendra pas position tant que nous n’aurons pas de certitudes », a réagi la présidente de l’association Monique Cherruette. Un adhérent michelais de l’association, Alain Ayraut, a fait retomber la pression en demandant des contrôles fréquents de l’eau rejetée par un organisme indépendant. « Banco », lui a répondu le PDG de Pure Salmon France. « Estuaire pour tous » s’appuie aussi sur les services d’un hydrogéologue indépendant, Francis Bichot, pour analyser notamment les conséquences des forages de l’entreprise sur l’environnement. Ce dernier a soumis des recommandations mais sans se montrer alarmiste. Les données relevées n’étant encore que partielles.

Le dossier d’ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement) du projet Pure Salmon est en cours d’instruction par les services de l’État avant une enquête publique. La demande de permis de construire est également lancée. Si tout se passe bien, les travaux pourraient démarrer début 2024 et la commercialisation des premiers poissons avoir lieu entre 2026 et 2027.


source payante : Les dates clés du projet de l’installation de la société Pure Salmon au Verdon-sur-Mer, dans le Médoc (01/04/2024)

  • 1er octobre 2022 : le collectif Non au projet Pure Salmon, créé un mois auparavant à Bordeaux, se mobilise et organise une opération de sensibilisation auprès des clients du marché de Soulac-sur-Mer.
  • Novembre 2022 : le maire de Talais en Gironde, vice-président de la CdC Médoc Atlantique, responsable de la commission #aquaculture et #ostréiculture, Franck Laporte, réagit vivement aux critiques du collectif Non au projet Pure Salmon, dénonçant les gesticulations des Verts et leur méconnaissance du projet.
  • Janvier 2023 : le collectif Non au projet Pure Salmon se mue en association pour devenir Eaux secours agissons.
  • 27 janvier 2023 : une délégation composée de huit élus du groupe Écologiste Solidaire et Citoyen vient au Verdon-sur-Mer pour dénoncer le dossier d’implantation de la ferme aquacole géante portée par Pure Salmon. Le message porté par cette délégation est résumé par la conseillère régionale Christine Seguinau : « Dans ce projet, il y a l’utilisation de l’eau qui pose problème. Après la sécheresse de cet été, la nappe phréatique n’a pas retrouvé un niveau satisfaisant. […] Nous considérons aussi que faire une grosse ferme usine n’est plus un modèle économique approprié. Il y a d’autres formes de projets à développer permettant d’être plus à l’écoute d’un territoire. »
  • 27 janvier 2023 : Conseillers régionaux, député de la Gironde et députés européens du groupe Écologiste, Solidaire et Citoyen ont dénoncé le modèle de la ferme usine, au Verdon-sur-Mer.
  • Fin janvier 2023 : le PDG de Pure Salmon France et porteur du projet du Verdon-sur-Mer, Xavier Govare, répond aux critiques des élus écologistes, en mettant en avant un modèle respectueux de l’environnement : « il n’est pas question de pomper de l’eau douce dans la nappe phréatique, de la fragiliser. 100 % de l’eau que nous utiliserons provient d’eau de mer et d’eau de l’estuaire de la Gironde. ». Il se veut aussi rassurant sur le bien-être animal : « Avec notre modèle de ferme aquacole en milieu fermé, nous garantissons un espace biosécurisé réglant les problèmes sanitaires […] Les études vétérinaires parlent de souffrance animale lorsqu’il y a plus de 15 % de masse de poissons par rapport à 85 % de masse d’eau. Nous serons à 7 %. ».
  • 25 février 2023 : le président du conseil d’administration de Pure Salmon France, Xavier Govare, rencontre des habitants du Pays royannais, à l’invitation de l’association Estuaire pour tous, à Royan en Charente-Maritime. L’inquiétude d’un futur rejet quotidien de 3 500 mètres cubes d’eau traitée dans l’estuaire entraîne des échanges tendus entre les protagonistes de cette réunion.
  • 12 avril 2023 : Esther Dufaure et Alice Soulié, à la tête de l’association Eaux secours agissons, se voient assignées en justice par Pure Salmon, pour diffamation publique.
  • Juillet 2023 : sur la pétition lancée le 13 janvier par l’association, qui comptabilise plus de 47 000 signatures et le discours prononcé à la Commission des pétitions du Parlement européen (PETI), l’entreprise agroalimentaire, Pure Salmon a retenu « 13 imputations diffamatoires ». Cette dernière demande à Eaux secours agissons le retrait de sa pétition et celui de la vidéo de son audition à la PETI, et leur réclame 32 000 euros au titre du préjudice. L’association, elle, veut poursuivre ses « investigations sur la réalité des mégas #élevages intensifs de saumons et les risques spécifiques de celui-ci au Verdon-sur-Mer ».
  • Septembre 2023 : à la demande de l’État, Pure Salmon a dû et doit retravailler sa demande d’autorisation environnementale concernant les études sur le prélèvement d’eau.
  • 29 septembre 2023 : le collectif Estuaire 2050 dit non. Créé avant l’été 2023, en Charente-Maritime, il organise une réunion d’informations à l’Eguille-sur-Seudre. « Nous constatons que le grand public méconnaît ce projet. Notre intention est de communiquer sur son existence et d’en souligner les dangers », indique Eric Bentz, l’un des représentants du collectif. La commune et celle de Meschers-sur-Gironde ont quant à elles adopté, précédemment, une motion contre l’unité de production de saumons.
  • 13 octobre 2023 : l’entreprise Pure Salmon, après avoir retravaillé sa demande d’autorisation environnementale, dépose son dossier aux services de l’État. Ce document ICPE (Installations classées protection de l’environnement) doit montrer que la ferme aquacole géante respectera bien toutes les exigences environnementales.
  • 2 novembre 2023 : le procès pour diffamation qui oppose la société Pure Salmon à l’association Eaux secours agissons se tient au tribunal correctionnel de Bordeaux. Selon Me Lanty, avocate d’Esther Dufaure et Alice Soulier, la bonne foi et les bases factuelles sont suffisantes pour l’arrêt des poursuites. Le jugement est mis en délibéré et le tribunal rendra sa décision le 7 décembre.
  • 20 novembre 2023 : la Commission locale de l’eau (CLE) du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (Sage) des nappes profondes de Gironde donne un avis négatif à Pure Salmon. L’entreprise doit démontrer que ses forages dans la nappe de surface pour alimenter son usine ne viendront pas fragiliser la nappe souterraine, où se trouve l’eau potable. Les études apportées sont jugées incomplètes.
  • 7 décembre 2023 : poursuivie pour diffamation publique envers la société Pure Salmon l’association, Eaux secours agissons, est relaxée par le tribunal correctionnel de Bordeaux.
  • 22 mars 2024 : au Verdon-sur-Mer, se tient l’assemblée générale d’Estuaire pour tous (EPT). Pour se prononcer sur l’installation de Pure Salmon, le collectif attend les résultats de l’enquête publique qui se tiendra dans les prochains mois.

sources :

articles supplémentaires :


#eau #nappe #production #surproduction #capitalisme #communisme #anarchisme #commune #anarchie #scientisme #technique #technicisme #méga-ferme #industrie #industriel #catastrophe #écologie #pollution #élevage #ferme #france #allemagne #emirat #emirats #singapour #agir #action #soutien

bliter@diaspora-fr.org

Quand les #Américains voulaient #gouverner la #France par #AnnieLacroix-Riz

top
aperçu - Suite
C’est une page peu connue de l’ #histoire de la seconde #guerre #mondiale : dès 1941-1942, #Washington avait prévu d’imposer à la France — comme aux futurs vaincus, #Italie, #Allemagne et #Japon — un #statut de #protectorat, régi par un #Allied #Military #Government of #Occupied #Territories ( #Amgot). Ce #gouvernement #militaire #américain des #territoires #occupés aurait #aboli toute #souveraineté, y compris le #droit de battre #monnaie, sur le #modèle fourni par les #accords Darlan-Clark de novembre 1942.

A en croire certains #historiens #américains, ce #projet tenait à la #haine qu’éprouvait Franklin D. #Roosevelt pour Charles #deGaulle, « apprenti dictateur » qu’il eût voulu épargner à la France de l’après-Pétain. Cette #thèse d’un #président américain soucieux d’établir la #démocratie #universelle est séduisante, mais erronée.

#histoire #guerre #politique #géopolitique

magdoz@diaspora.psyco.fr

Jean-Luc Mélenchon @JLMelenchon 1h
https://nitter.poast.org/JLMelenchon/status/1780269332066341272#m

C'est peut-être un tournant majeur vers la paix en Ukraine. La conférence pour la paix convoquée par l'Allemagne et la Chine aura lieu du 15 au 17 juin en Suisse. #Zelensky a accepté. Une paix sans vainqueur ni vaincu, avec des garanties mutuelles de sécurité peut s'avancer.

Jean-Luc Mélenchon @JLMelenchon 2h
https://nitter.poast.org/JLMelenchon/status/1780259853295825085#m

Bonne nouvelle : l' #Ukraine accepte la proposition allemande de conférence pour la #paix en Suisse et se félicite de la participation de la Chine. #Macron est oublié : un vent sévère !

Voilà. #Politique #France #Allemagne #Europe #Russie #Guerre #Mélenchon

frenchhope@diaspora-fr.org

En France, en Finlande et en Allemagne, “la violence des adolescents fait peur”

#france #finlande #allemagne #société #adolescence #violence #harcèlement #politique #extrêmedroite

‼️ Clause de non-responsabilité : je n'ai pas toujours le luxe d'être perfectionniste, si le site ou la plateforme sur lequel pointe le lien ne vous convient pas ou que vous n'êtes pas protégé contre le pistage, vous pouvez malgré tout bénéficier de l'information ici partagée et faire des recherches ailleurs (peertube, invidious, archive.org, etc.) à l'aide du titre, des mots-clés, du résumé, des commentaires. Il suffit de placer le pointeur sur le titre pour connaître l'URL ou la copier avant de cliquer. Par ailleurs : ce texte est ajouté automatiquement, contrairement au fait de republier un contenu sur une autre plateforme ou de modifier le lien et d'utiliser une interface alternative dont la perrenité n'est pas garantie (ex : nitter abandonné par ses développeurs). Par ailleurs une nouvelle preuve que le mieux est l'ennemi du bien : des gens qui se prétendent de mon bord si l'on en croit leur activité ici, sont pourtant extrêmement méprisants concernant mon activité et prétendent être plus purs dans la qualité de leurs partages, jusqu'à me harceler à ce sujet. Sans doute pour récupérer une audience qu'ils estiment légitime, quels qu'en soient les moyens. Une méthode violente qui crée une lutte interne contreproductive. Désolé par avance si ce genre de commentaire (auquel je pourrais avoir à répondre s'ils sont mensongers ou calomnieux) est publié sur votre timeline, je n'y suis pour rien non plus. Je n'ai pas vocation à être en conflit, ni ici, ni ailleurs.

loposum@diaspora-fr.org
dunoir@diaspora-fr.org

#Berlin

#Capitalisme, #Écologie, #Allemagne, #LuttesSociales et #Environnemental

Berlin : résistance et sabotage contre un géant allemand du béton

“Stopper l’A100, s’attaquer aux continuités coloniales”

Dans la nuit du 14 au 15 mars, une cimenterie du groupe Heidelberg Materials a été prise pour cible sur le chantier autoroutier de l’A100 à Berlin en Allemagne. Six bétonnières sont parties en fumée tandis que plusieurs pelleteuses ont été endommagées par les flammes. Le projet contesté vise à rallonger l’autoroute autour de Berlin, en traversant pour ce faire un parc de la capitale allemande ainsi qu’un quartier prisé de la jeunesse, détruisant ainsi à la fois des espaces naturels et des clubs techno très populaires. Des milliers de clubbers et militants écologistes avaient déjà manifesté contre les travaux en septembre dernier.

Un communiqué paru sur la plate-forme Indymedia Allemagne revendique l’action incendiaire contre l’entreprise écocidaire. Au-delà de la bétonisation de la chaussée pour ce projet autoroutier mortifère, Heidelberg Materials, participe aux continuités coloniales en accaparant des terres, en pillant des ressources et en exploitant leurs salariés aux quatre coins de la planète.

En effet, la société aux plus de 800 filiales est le deuxième plus grand producteur de ciment au monde. C’est la deuxième compagnie la plus polluante d’Allemagne derrière le géant de l’énergie RWE qui exploite des mines de charbons. Avec ces cimenteries et carrières, elle extrait, détruit, pollue et exploite des ressources en Indonésie, en Cisjordanie, au Togo ou encore au Sahara-Occidental.

Les actes de résistance contre les entreprises écocidaires et l’impérialisme se multiplient. Plusieurs sabotages ont eu lieu ces derniers mois contre l’industrie du béton chez nos voisins d’outre-Rhin. Le 27 décembre 2023 à Berlin, un incendie se déclarait sur le site d’un autre grand bétonneur, CEMEX. Cinq camions-toupie et un bâtiment technique étaient incendiés. Le 19 janvier 2024, deux pelleteuses présentes sur ce même chantier berlinois de l’autoroute A100 étaient dévorées par les flammes.

Le communiqué complet à lire ici : https://de.indymedia.org/node/346434

magdoz@diaspora.psyco.fr

La répression des militants écologistes, une « menace majeure pour la démocratie », dénonce l’ #ONU
https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/28/la-repression-des-militants-ecologistes-une-menace-majeure-pour-la-democratie-denonce-l-onu_6218920_3244.html
(accès limité)
Le rapport : en français .pdf

Dans un rapport publié mercredi, #MichelForst, le rapporteur spécial des #NationsUnies sur les défenseurs de l’ #environnement, s’inquiète d’une « nette augmentation de la répression et de la criminalisation » des actions pacifiques de #désobéissance civile en #Europe.

Le rapporteur spécial s’inquiète de la « réponse disproportionnée » de l’Etat à ces #manifestations pacifiques et d’une « nette augmentation de la #répression et de la criminalisation » de ces mouvements dans un nombre croissant de pays (France, #Allemagne, #Royaume-Uni, #Italie, #Espagne ou encore #Pologne).

Cette #criminalisation s’ancre d’abord dans le discours #politique et dans les récits médiatiques où les militants #écologistes sont de plus en plus souvent présentés comme une « menace pour la #démocratie ». En #France, le ministre de l’intérieur, Gérard #Darmanin, avait qualifié d’« #écoterrorisme » les heurts avec la #police lors des manifestations contre les #mégabassines à #Sainte-Soline, fin 2022, dans les Deux-Sèvres, avant d’engager la dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre, annulée ensuite par le Conseil d’Etat.

(En note, il est intéressant de rappeler ce que dit Camille Etienne sur la désobéissance civile et par ailleurs, ce que cache effectivement l'affaire des mégabassines, bien plus qu'une simple décision qui favoriserait quelques agriculteurs dits conventionnels, beaucoup plus même...)

tina@diaspora.psyco.fr

Le pont du diable, ou Rakotzbrücke, appelé également Teufelsbrücke, se trouve à Kromlau, à l’extrême-est de l’Allemagne, à deux pas de la frontière avec la Pologne.
Il est au cœur d’un parc paysager de 200 hectares, orné d’azalées et de rhododendrons, et a été construit entre 1863 et 1882, à la demande du propriétaire du domaine, Friedrich Rötschke. Les matériaux de construction, notamment la pierre de basalte, ont été acheminés à l’aide de chars à bœufs depuis la Suisse saxonne et de la Bohème, à une centaine de kilomètres de là à vol d’oiseau.
La particularité de ce pont en arc semi-circulaire d’une portée de 35 mètres, à l’aspect digne d’un conte de Grimm, est qu’il se reflète dans le lac Rakotz pour former un cercle parfait, pour le plus grand bonheur des visiteurs et des photographes.
Le Rakotzbrücke a aussi été le lieu de scènes de films comme L’Apprenti sorcier (2017), ou Matrix Resurrections (2021).

#Art #architecture #ponts #Allemagne

wazoox@diasp.eu

Gauche conservatrice, anti-immigration, anti "bien-pensants" : dans la tête de Sahra Wagenknecht

#politique #Allemagne

Sahra chancelière!

Le rouge-brunisme est-il un humanisme ? L'étonnant syncrétisme politique de Sahra Wagenknecht, en tout cas, voudrait le laisser entendre. Une dissonance cognitive faite idéologie, qui allie en effet une grosse dose de gauche sociale (avec resucée de stalinisme) et autoritarisme régalien (dont la ligne anti-immigration, qui contribue à faire parler d'elle). Sahra Wagenknecht a justement accordé un entretien à Marianne il y a quelques jours. Notre collaboratrice Marie Labat a obtenu la première interview à un journal français de l'étonnante femme politique depuis la fondation de son parti « Pour la raison et la justice » en septembre dernier.

Pour l'occasion, nous avons interrogé le politologue Patrick Moreau, auteur d'une note pour la Fondapol, en janvier, intitulée « L'émergence d'une gauche conservatrice en Allemagne : l'Alliance Sahra Wagenknecht pour la raison et la justice (BSW) ». Il raconte son parcours, examine sa doctrine politique, et évalue ses chances de succès.

Marianne : Quel est le parcours de Sahra Wagenknecht, qui vient du communisme et du stalinisme ?

Patrick Moreau :Sahra Wagenknecht est une des personnalités les plus intéressantes du monde politique allemand. Cultivée, brillante débatteuse, de toute évidence lectrice passionnée, elle est une vedette médiatique, omniprésente, peut-être trop. Nous l'observons depuis les années quatre-vingt-dix et avons suivi sa longue marche de la plateforme communiste du Parti du socialisme démocratique (Partei des Demokratischen Sozialismus) jusqu'à la direction de la fraction Die Linke au Bundestag, puis aujourd'hui dans ce qui sera son ultime combat : la fondation d'un nouveau parti politique, durable et rénovateur du système politique allemand.

A LIRE AUSSI : Immigration, Russie, cancel culture : la charge de l'égérie de la gauche allemande Sahra Wagenknecht

Au début de l'été 1989, elle adhère au SED, Parti socialiste unifié d'Allemagne (Sozialistische Einheitspartei Deutschland), pour, selon ses propres dires, réformer le socialisme et s'opposer aux opportunistes. Elle considère et qualifie de contre-révolution la chute du Mur et la révolution pacifique qui mène à la fin de la RDA.

Au lendemain de la réunification, de 1991 à 2010, Wagenknecht a été membre de la direction de la Plateforme communiste (KPF), un regroupement de membres et de sympathisants d'orientation communiste orthodoxe au sein du parti. Le comité directeur du PDS jugeait d'ailleurs incompatible avec le programme du parti la « position positive du modèle stalinien » défendue publiquement par Wagenknecht en tant que porte-parole du KPF.

Elle a aussi un tropisme « philosophie »…

À partir du semestre d'été 1990, elle étudie la philosophie et la littérature allemande moderne, passe un magistère en septembre 1996 avec un travail sur la réception de Hegel par le jeune Karl Marx. C'est le marxisme qui l'amène à étudier l'économie politique. Elle passe sa thèse de doctorat en économie politique (Les limites du choix. Décisions d'épargne et besoins fondamentaux dans les pays développés) en août 2012.

Ce parcours universitaire est à l'origine de la mutation politique observable entre 2012 et aujourd'hui. Wagenknecht a toujours polarisé, tant à l'extérieur qu'en interne du parti. La marche à la scission s'est accéléré en juin 2021, des militants demandant son exclusion, pour avoir causé un « grave préjudice » à Die Linke avec son livre Die Selbstgerechten (Les Biens Pensants).

L'accélération de la crise était due à la question ukrainienne et au soutien inconditionnel de Wagenknecht à la Russie. Die Linke se divisait et des adhérents démissionnaient. Les pro et les anti-Wagenknecht s'affrontaient alors à tous les niveaux administratifs du parti et dans la presse. La démission en mars 2022 d'Oskar Lafontaine de Die Linke, son mari depuis le 22 décembre 2014, est venue renforcer l'hostilité de la nouvelle direction de Die Linke, qui voyait la puissante fédération de Sarre s'effondrer comme un jeu de cartes.

A LIRE AUSSI : Sahra Wagenknecht : "La gauche lifestyle ne s'intéresse que marginalement à la question sociale"

Un de ses biographes note très justement : « Le parcours de Wagenknecht révèle de l'ambition, de la détermination et la capacité à saisir les opportunités, mais aussi suffisamment de réalisme et de flair pour les situations plutôt défavorables. Elle ne s'est pas laissée entraîner dans des actions irréfléchies ou risquées. Elle a pu être tenue à l'écart du centre du pouvoir du PDS, mais son influence idéologique n'a jamais été faible, comme en témoigne la violence exagérée des débats. »

Comment s’est-elle s’est faite la rupture avec Die Linke, en 2023 ?

Sahra Wagenknecht s'est inspirée des thèses de Bernie Sanders, l'idole de la gauche américaine, qui s'est certes positionné pour le droit d'asile, mais aussi contre une immigration incontrôlée. Elle colle sur ce point aux sondages. L'immigration est, avec l'inflation, le principal problème des Allemands. Wagenknecht sait que les flux migratoires sont le thème portant du parti national-populiste AfD, aujourd'hui la deuxième force politique en Allemagne. Malgré une massive mobilisation populaire actuelle contre ce parti, il reste en position de force dans les nouveaux Bundesländer (à l'Est) et a aussi progressé à l'ouest de l'Allemagne. Un des objectifs du BSW est de regagner des électeurs de l'AfD. Un pont est le rejet de l'immigration et une critique du capitalisme.

A LIRE AUSSI : Immigration : en Allemagne, l'ex-égérie de gauche Sahra Wagenknecht érige la France en contre-modèle

Le positionnement anti-migratoire de Wagenknecht est culturel et économique. Les cas suédois et français montrent, selon elle, que l'intégration ne peut pas fonctionner sans un contrôle strict des flux migratoires. De plus, elle postule que l'immigration est une arme du capitalisme pour paupériser les travailleurs allemands. Elle donne au cadre national une priorité et affirme que la politique actuelle de la coalition (aide sociale et au logement, politique de santé…) est une incitation à l'immigration, non finançable à court terme. La direction de Die Linke plaidait pour sa part pour une immigration illimitée. Le conflit était inévitable.

Quelle est la doctrine de ce nouveau parti, l’Alliance Sahra Wagenknecht pour la raison et la justice ?

Pour l'instant le parti n'a pas encore de programme, en dehors de son manifeste de fondation. Dans son livre Die Selbstgerechten ainsi que dans des dizaines d'interviews, elle s'engage pour une limitation de l'immigration, un arrêt des livraisons d'armes à l'Ukraine, une levée des sanctions énergétiques contre la Russie, une poursuite de l'utilisation du gaz et du pétrole bon marché, une remise en cause de la politique climatique défendue par les Verts, le sauvetage des moteurs à combustion et de l'industrie automobile.

SahraWagenknecht plaide aussi pour des salaires minimums et conventionnels plus élevés et de meilleures prestations de l'assurance chômage et de l'assurance retraite, même si cela implique des cotisations plus élevées. L’État doit investir plus d'argent dans l'éducation et les infrastructures et, pour cela, assouplir le frein à l'endettement et taxer davantage les fortunes et les hauts revenus. Une réforme de l'UE est aussi planifiée.

Sahra Wagenknecht a tendance à distinguer deux gauches : la gauche ouvriériste classique et la gauche urbaine qu’on pourrait appeler « bobo » ? D’où cela vient-il ?

Sahra Wagenknecht, en bonne économiste, sait que son potentiel électoral va bien au-delà de la gauche ouvrière. Son objectif est de repolitiser le Quart-Monde (qui s'abstient en majorité électoralement), de convaincre la gauche ouvriériste et autoritaire, mais aussi les classes moyennes en situation de crise dans la conjoncture actuelle. Elle offre, pour ce faire, un projet socialiste redistributeur, clairement anticapitaliste, à peu près sur la ligne économique de Thomas Piketty en France.

A LIRE AUSSI : Sahra Wagenknecht : "La gauche lifestyle ne s'intéresse que marginalement à la question sociale"

La gauche urbaine identitaire – défenseur du wokisme – est de fait un ennemi, car elle se concentre sur les minorités, qui ne sont pas, en soi, des acteurs révolutionnaires ou anticapitaliste. Elle reproche au wokisme, mais aussi aux écologistes de gauche, d'être dogmatiques et de vouloir imposer à l'immense majorité des gens un modèle de vie contraignant (nourriture, transport, écriture, éducation…). Ce en quoi elle colle aux sondages qui montrent que le wokisme est pour le moins mal aimé en Allemagne, au-delà de ses bastions universitaires et médiatiques.

Pensez-vous qu’elle ait un avenir politique au point d’atteindre le pouvoir ?

Sarah Wagenknecht devra faire de la politique au jour le jour et gérer habilement ses atouts. Alors que ses positions de gauche sur le plan économique sont classiques, ses préférences culturelles autoritaires de droite la placent dans un espace unique et inoccupé de la politique allemande. L'attrait de Sarah Wagenknecht pour les électeurs repose sur leurs propres tendances conservatrices dans le spectre socioculturel, ainsi que sur une insatisfaction générale à l'égard de la démocratie. Son positionnement idéologique pourrait lui permettre de trouver à l'avenir une place originale dans le système politique allemand.

A LIRE AUSSI : Allemagne : quittée par la "nouvelle Rosa Luxemburg", la gauche radicale mise tout sur Carola Rackete

Venez débattre !

Marianne respecte vos droits relatifs à vos données personnelles.
Vous n’avez pas autorisé l’utilisation de vos données personnelles à la solution de débat Logora, par conséquent nous ne pouvons pas afficher le bloc de discussion.
Si vous souhaitez modifier votre choix pour accéder aux débats, cliquez sur ce lien

Il faut néanmoins distinguer les niveaux de pouvoir qui sont de trois types : communaux, régionaux (Länder) et nationaux. Le BSW aura des élus au Parlement européen, mais les sondages actuels montrent que la gauche non social-démocrate va s'affaiblir, alors que l'extrême droite va considérablement se renforcer. En RFA, sur le plan communal, si le BSW parvient à se donner des fédérations régionales et trouver des cadres politiques, il jouera localement, et ceci surtout dans les nouveaux Bundesländer, un rôle comparable à celui du parti agonisant Die Linke et aura des fractions communales, et peut-être quelques maires. Dans les nouveaux Bundesländer, le BSW franchira la barre de représentativité de 5 % et pourrait alors devenir un partenaire d'appoint pour de vastes coalitions anti-AfD. Sahra Wagenknecht a d'ailleurs annoncé qu'elle était prête à se coaliser avec la CDU. Les élections au Bundestag sont encore loin, mais on peut penser qu'elle pourrait disposer d'une fraction à la chambre. Si le SPD et les Verts se revitalisaient électoralement et si Die Linke s'effondrait, le BSW pourrait être un partenaire d'appoint pour une coalition de Gauche, mais cette option est – vu la force de la CDU – très hypothétique. En clair, le pouvoir – une chancelière Wagenknecht – est hors de portée du BSW.

https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/pour-wagenknecht-l-immigration-est-une-arme-du-capitalisme-pour-pauperiser-les-travailleurs

magdoz@diaspora.psyco.fr

Moins de 20% de l'énergie primaire en #Allemagne est de l'EnR !!

Et ~75% ce sont des hydrocarbures !
C'est à dire, tout juste de quoi dire que les EnR, ce n'est pas "anecdotique", comme disait le gamin "le Réveilleur" (un ... influenceur... YT !!), dans une vidéo pour critiquer #Fressoz ! lol
Ça nous fait une belle jambe, vraiment.

https://allemagne-energies.com/2024/01/11/allemagne-les-chiffres-cles-de-lenergie-en-2023/
Image : https://allemagneenergiesdotcom.files.wordpress.com/2024/01/fig-1-energie-primaire-2023.jpg

L' #Allemagne produit beaucoup d' #énergie #renouvelable ? Ah oui ?
Autre chose, comme blabla pro-technosolutionniste à la sauce #bobos néolibérale ?

Sinon, voir 2 minutes, Arthur #Keller, la #technologie, la #Croissance, le #PIB et les #GES : https://piped.adminforge.de/watch?v=73Dfdr2RwUE&t=380
Non, faut surtout pas parler de #sobriété... C'est pas encore l'heure... Revenez déjà de WE en gros #SUV, ce sera déjà pas mal. :)

Pour info, en #France, c'est pas mieux :

Chiffres clés de l’énergie 2023 : où en est la France ?

14-15% en gros, d'EnR, en France.

https://amorce.asso.fr/actualite/chiffres-cles-de-l-energie-2023-ou-en-est-la-france
Image : https://amorce.asso.fr/storage/attachments/image-655f19c8086a0.png

Et dernière info, pour ces 2 économies qui dépendent à donf des #hydrocarbures, le #Pétrole, lui, sera en pénurie d'ici à 2030...

#Politique #Économie #Consommation #Technosolutionnisme #Techno-solutionnisme #Néolibéralisme #Europe #EnR #Écologie #Hydrocarbures #Effondrement #Collapse #ArthurKeller

wazoox@diasp.eu

Sahra Wagenknecht : "La gauche lifestyle ne s'intéresse que marginalement à la question sociale"

#politique #Allemagne #SahraChancelière

Députée allemande au Bundestag et coprésidente du nouveau parti BSW (Alliance Sahra Wagenknecht pour la justice et la raison), Sahra Wagenknecht se revendique volontiers de la tendance marxiste. Celle qui est originaire d’Allemagne de l’Est se présente aux élections européennes de juin prochain avec la ferme intention de rallier à sa cause les classes moyennes et populaires, et n’hésite pas à parler d’immigration contrôlée, à dénoncer le fédéralisme européen, à demander l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine. Mais aussi à railler l’enfermement bourgeois d’une gauche qu’elle nomme « lifestyle »… Bobo à l'âme sensible, s’abstenir.

Marianne : Les premières élections auxquelles participera le BSW seront les européennes. Qu’espérez-vous de ce scrutin ?

Sahra Wagenknecht : En tant que nouveau parti, ces élections sont très importantes. Avec les élections régionales à venir en Allemagne [dans trois Länder de l’Allemagne de l’Est en septembre 2024], nous voulons envoyer le signal fort qu'il existe une nouvelle force politique qui se distingue clairement des autres partis. Fabio De Masi et Thomas Geisel sont deux excellentes têtes de liste : le premier s'est fait un nom grâce à son remarquable travail d’enquête sur des scandales financiers et fiscaux, le second est reconnu et respecté parce qu’il a été maire de Düsseldorf.

A LIRE AUSSI : Immigration : en Allemagne, l'ex-égérie de gauche Sahra Wagenknecht érige la France en contre-modèle

Michael von der Schulenburg, qui est également sur la liste, est un ancien diplomate des Nations-Unies et de l'OSCE qui s'engage fortement pour la paix et la politique de détente. Ces candidats et d'autres le montrent : nous représentons la compétence, que ce soit en matière de politique financière et économique, de politique locale mais aussi de politique étrangère et sécuritaire. Contrairement à tous les autres partis, nous proposons des concepts sérieux pour une transformation et un changement de cap de l'Union européenne qui s'imposent d'urgence.

Vous estimez que l’UE « dans sa constitution actuelle, porte atteinte à l’idée européenne », que l’idée d’« un État unitaire supranational » s’est révélée être une « voie erronée qui divise l’Europe plutôt que de l’unir ». En quoi l'idée fédérale n'est-elle plus en mesure de porter politiquement le projet européen ?

Nous voulons une Europe des démocraties souveraines, où les décisions sont prises au plus près des citoyens et non par des technocrates de Bruxelles déconnectés et sous forte influence des lobbies. L'élargissement de l'Union européenne et la centralisation simultanée des compétences décisionnelles à Bruxelles rendent l'UE de plus en plus inopérante. Les désaccords sont nombreux et ne peuvent pas être résolus en imposant d'en haut une politique qui n'est pas acceptée par les citoyens. « Moins, c'est plus » : selon cette devise, l'Union européenne devrait donc se concentrer sur les domaines où une politique commune est nécessaire de toute urgence.

A LIRE AUSSI : Allemagne : quittée par la "nouvelle Rosa Luxemburg", la gauche radicale mise tout sur Carola Rackete

Au lieu de surcharger les citoyens et les petites entreprises avec une bureaucratie inutile, nous avons besoin d'une UE qui empêche le dumping fiscal des groupes internationaux et qui limite le pouvoir de marché des grands monopoles technologiques. Avant tout, l'Union européenne doit redevenir un projet de paix. En tant qu'acteur indépendant, elle devrait entretenir des relations pacifiques et équitables avec les autres États au lieu de se laisser entraîner, tel un vassal des États-Unis, dans des guerres toujours plus nombreuses et dans une nouvelle confrontation entre blocs, avec des sanctions économiques qui s'étendent.

Sur le conflit en Ukraine, vous dites être favorable à l’arrêt des livraisons d’armes alors que l’Allemagne est le deuxième contributeur à l’aide militaire dans le pays, après les États-Unis. Pour quelles raisons souhaitez-vous y mettre un terme ? Quelle conception avez-vous des relations germano-russes ?

La guerre en Ukraine doit prendre fin. Cela ne peut toutefois se faire en continuant de livrer toujours plus d'armes à l'Ukraine mais uniquement en décrétant un cessez-le-feu immédiat et en ouvrant des négociations. Il est inconcevable que l'on s'accroche imperturbablement à la poursuite de la guerre plutôt qu’à des efforts diplomatiques. Le conflit aurait pu prendre fin peu après l'invasion russe de l'Ukraine. Selon le négociateur ukrainien, lors des pourparlers de mars 2022 à Istanbul, une solution négociée était à portée de main mais a été empêchée par l'Occident. Pourtant, une guerre contre la Russie qui, rappelons-le, est une puissance nucléaire, ne peut pas être gagnée. Les généraux ukrainiens le disent eux-mêmes. Les nombreuses armes qui ont été livrées n'ont pas rapproché l'Ukraine de la paix. Elles ne font qu'augmenter le nombre de morts et de mutilés, prolonger les souffrances de la population et dévaster toujours plus le pays.

A LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : comment l'Allemagne tente de se désintoxiquer du gaz russe

Alors que les États-Unis retirent finalement leur soutien à l'Ukraine, l'Europe s'y accroche et se laisse entraîner toujours plus loin dans le conflit. L’Union européenne vient de décider d’une aide supplémentaire de 50 milliards d'euros. L'Allemagne est le deuxième plus grand fournisseur d'armes à l'Ukraine. Je trouve cela très problématique. D'une part, parce qu'il existe un potentiel d'escalade considérable qui nous met également en danger. D'autre part, parce que l'Allemagne a une responsabilité historique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, 27 millions de personnes de l'ex-Union soviétique ont perdu la vie. Je ne veux donc pas que les armes allemandes soient à nouveau utilisées contre la Russie. De fait, le BSW se considère dans la tradition d'une politique d'entente, d'équilibre pacifique des intérêts et de rapprochement, initiée par Willy Brandt en son temps. Nous devons tout faire pour mettre fin à la guerre le plus rapidement possible. C'est également dans notre propre intérêt. Nous avons besoin de bonnes relations avec la Russie, tout comme nous avons besoin de bonnes relations avec l'Occident. Les sanctions économiques actuelles ne nuisent pas à la Russie mais à nous-mêmes : l’augmentation des prix de l'énergie et des matières premières, à cause du renoncement aux livraisons russes, met en péril notre secteur industriel et pèse lourdement sur la population en raison de l'inflation. Il faut enfin une initiative diplomatique pour mettre fin à la guerre et parvenir à un règlement durable des différends qui la sous-tendent. Bien entendu, il faudra qu’il tienne compte des intérêts des deux parties en matière de sécurité.

Vous pointez du doigt cette « gauche lifestyle » qui domine Die Linke. De quoi s’agit-il ? Et en quoi le BSW s’en distingue-t-il ?

Le partisan typique de la gauche lifestyle vit dans une grande agglomération, a une bonne situation et une formation universitaire. Il vote pour les écologistes, ou parfois même pour Die Linke et s'engage volontiers pour la diversité, les réfugiés ou la lutte contre le réchauffement climatique. Il fait attention à utiliser un langage politiquement correct et va faire ses courses dans les magasins bios. Le problème, c’est qu’il a tendance à regarder de haut ceux qui parlent différemment, qui ont eu moins d'opportunités d’éducation et qui ont souvent un autre style de vie.

A LIRE AUSSI : "Gauche urbaine bien-pensante" : "Si vous êtes diplômé, vous êtes plus sûr de vous et moins tolérant"

Beaucoup considèrent cette attitude moralisatrice comme révoltante et arrogante. Au lieu de renvoyer la balle à la droite avec des combats culturels prétendument de gauche, le BSW veut se concentrer sur les préoccupations et les difficultés quotidiennes des gens, c'est-à-dire sur des thèmes comme l’amélioration des pensions de retraite, des logements et de l’énergie à prix abordables, la sécurité de l’emploi avec des salaires fixés selon des conventions collectives, la réforme du système éducatif et du système de santé et la fonctionnalité des infrastructures.

Vous analysez une perte de repères chez les Allemands qui ne se reconnaîtraient plus ni dans le clivage gauche-droite, ni dans les Volksparteien, les grands partis traditionnels. Faut-il y voir une tentative de dépassement ou une nouvelle forme de populisme ?

Les opinions de la gauche lifestyle sont largement diffusées par les médias, l'idée de ce qui est « de gauche » a donc considérablement évolué. Pour moi, cela consiste toujours dans le fait de défendre les intérêts de tous ceux qui ne sont pas issus de milieux aisés et qui doivent travailler dur pour gagner leur vie. Cela n'a rien à voir avec le populisme. Autre exemple : la notion de solidarité, traditionnellement de gauche, signifie pour de nombreux partisans de la gauche lifestyle que l'on est favorable à la livraison d'armes lourdes à l'Ukraine. C'est pourtant le contraire de l’idée classique de la paix que se fait la gauche. Elle mise sur une politique de détente et refuse les exportations d'armes vers les régions en crise. C’est ce en faveur de quoi le BSW s’engage avec force. Il est aussi possible d’évoquer la question sociale à laquelle la gauche lifestyle ne s’intéresse que marginalement. Paradoxalement, elle souhaite une société juste et sans discriminations mais le chemin qui y mène ne passe plus, à écouter cette gauche, par les sempiternels sujets ennuyeux de l’économie sociale à savoir les salaires, les retraites, les impôts ou l’assurance chômage mais plutôt par le symbolisme et le langage.

Vous dénoncez la fracturation de la société allemande, l’abandon de la classe moyenne mais aussi « le mépris et l’incompétence » des élites. Quel est votre plan pour surmonter ces difficultés ?

Nous voulons faire en sorte qu'une politique rationnelle soit à nouveau menée. La tâche la plus urgente est d'empêcher la progression de la désindustrialisation qui menace à cause de la politique catastrophique de la coalition gouvernementale « feu tricolore ». Cela va malheureusement de pair avec la suppression d'emplois bien rémunérés. En outre, il faut enfin mettre en œuvre une politique fiscale équitable pour redistribuer la richesse sociale qui se concentre de plus en plus entre les mains de quelques-uns seulement. Les infrastructures publiques doivent être repensées et une bonne politique industrielle et structurelle est nécessaire pour que les régions défavorisées ne soient pas davantage laissées pour compte. Si l'AfD est devenu si fort, c'est aussi parce que de nombreuses personnes ne savent plus du tout pour qui voter. Elles se tournent vers l'AfD car c’est un parti de contestation. Pourtant, il ne défend pas du tout leurs intérêts. Nous voulons donc combler ce vide sur l’échiquier politique allemand. Avec le BSW, il existe désormais un parti sérieux qui s'oppose à la politique de la coalition gouvernementale « feu tricolore » et qui se préoccupe vraiment des problèmes des gens.

Depuis décembre dernier, des manifestations d’ampleur ont lieu en Allemagne contre la suppression de l’exonération fiscale sur le diesel agricole. La colère des agriculteurs, qui ont depuis reçu le soutien d’autres professions, vous semble-t-elle emblématique de cette division et de la déconnexion des responsables politiques allemands ?

Oui, la manière dont notre gouvernement traite les agriculteurs témoigne d'une ignorance et d'une arrogance incroyables. Au lieu d'être reconnaissant envers tous ceux qui, aujourd'hui, font encore de l'agriculture en Allemagne et au lieu de lutter contre la disparition des fermes, le gouvernement a fait des agriculteurs les vaches à lait de sa politique ratée. Les agriculteurs, les restaurateurs et les routiers ne sont pas les seuls à être en colère contre un gouvernement qui, par sa politique absurde, pousse de plus en plus de fermes et d'entreprises à la faillite. Beaucoup de gens ne comprennent pas qu'ils doivent en fait payer pour des livraisons d'armes toujours plus importantes et pour l'incapacité de la coalition gouvernementale « feu tricolore » à établir un budget sérieux alors que leur propre sécurité économique est de moins en moins assurée, qu'ils ne sont plus en mesure de joindre les deux bouts avec leur salaire, que le système éducatif et les infrastructures publiques sont dans un état désastreux et qu'à la fin de leur vie professionnelle, beaucoup d'entre eux vivent dans la pauvreté.

Vous avez donc lancé votre parti, le BSW, le 8 janvier dernier. Les médias allemands vous collent d’ores et déjà l’étiquette de la « gauche anti-immigration ». Qu’en pensez-vous ? Vous entendez pourtant briser le monopole de l’AfD qui parle de « remigration »… Au risque d’être accusée de flirter dangereusement avec les thèses de l’extrême droite ?

Nous n'avons rien à voir avec les projets d'expulsion massive que certains membres de l'AfD semblent poursuivre. Au contraire, nous nous engageons pour que les immigrés aient, en Allemagne, de meilleures opportunités pour eux et pour leurs enfants. Je suis convaincue que l'intégration des immigrés vivant chez nous ne peut réussir que si l'on limite l'immigration à un niveau tel que nos institutions, nos administrations et nos écoles ne soient plus surchargées, comme c'est le cas actuellement dans de nombreuses communes. Nous ne remettons pas en question le droit d'asile. Celui qui est persécuté politiquement doit pouvoir recevoir de l'aide. Cependant, le droit d'asile n'a pas pour vocation d’encourager l'immigration. Nous devons faire beaucoup plus pour améliorer les perspectives de vie dans les pays d'origine, pour que les gens vivent mieux et en sécurité dans leur propre pays et pour qu'ils n'entreprennent plus de dangereux voyage vers l'Europe.

En plus d’un contrôle accru de l’immigration et d’une réforme profonde du droit d’asile, vous défendez une refonte de la politique d’intégration. Quelle forme pourrait-elle prendre ? Le modèle allemand fondé sur l’intégration par le travail ne suffit-il plus ?

De bons emplois, des écoles adaptées et des logement décents pour tous sont la clé d'une intégration réussie. Pourtant, il existe aujourd'hui des quartiers dans lesquels une grande partie des enfants ne parle pas l'allemand à l'école primaire et où de nombreux jeunes décrochent du système scolaire sans aucun diplôme. Cela favorise la formation de sociétés parallèles et constitue également une porte d'entrée pour les comportements extrémistes. Nous voulons changer cela. Il faut donc, de toute urgence, investir massivement dans l'éducation et les infrastructures publiques.

Lors de la conférence de presse de lancement du BSW, vous avez érigé la France en contre-modèle en matière d’immigration et d’intégration. Quelles sont ces « sociétés parallèles massivement implantées » en France que vous avez évoquées ?

L'I.A. ? Ils sont tous, TOUS, je dis bien hypnotisés par l'I.A. et c'est tout juste s'ils ne s'en vantent pas. Toutes et tous ne voient dans ce truc q...

Lire plus

Pour toute intégration réussie, il est également important qu’il y ait une mixité sociale cohérente dans les quartiers. Il ne devrait pas y avoir de quartiers où les riches s'isolent du reste de la société et il ne devrait pas non plus y avoir de ghettos où vivent presque exclusivement des immigrés pauvres, où les écoles sont mauvaises, où les infrastructures sont globalement négligées et où il y a de nombreux problèmes de criminalité organisée. En France, ces problèmes sont encore plus flagrants qu'en Allemagne, comme on peut le constater dans les banlieues.

https://www.marianne.net/monde/europe/sahra-wagenknecht-la-gauche-lifestyle-ne-s-interesse-que-marginalement-a-la-question-sociale

dunoir@diaspora-fr.org

#Allemagne #Deutscheland #Brême

#DeutscheBahn #Armement #Exploitation #Néocolonialisme #TrenMaya #Mexique #Chiapas #Feux #Indigènes #Résistance

Switch Off Tren Maya / Disrupt Deutsche Bahn

de.indymedia.org / mardi 6 février 2024

La nuit dernière, nous avions rendez-vous pour aller mettre le feu à deux véhicule de la Deutsche Bahn [la SNCF allemande ; NdAtt.], avec des engins incendiaires. Cette entreprise n’est pas seulement synonyme de liaisons ferroviaires chères et d’infrastructures en piteux état, mais elle est aussi profondément impliquée dans l’industrie de l’armement, dans l’exploitation et dans le néocolonialisme. Concrètement, nous avons attaqué la DB pour rendre visibles les luttes contre le Tren Maya, au Mexique.

Nous allumons des feux rebelles pour les indigènes du Chiapas, de la Comunidad Indígena Otomí, du Tabasco, du Campeche, du Yucatan et du Quintana Roo. Nous disons : « Compañer@s ! Vous n’êtes pas seul.es, votre résistance est avec nous ! ».

Dans le cadre de l’énorme projet d’infrastructure Tren Maya, deux lignes ferroviaires ont été construites à travers la jungle mexicaine, avec pour objectif principal de porter le tourisme de masse dans des provinces caractérisées comme indigènes. La Deutsche Bahn, qui d’habitude fait des efforts pour apparaître verte/durable, fait partie du projet et gagne de l’argent de la destruction de la forêt primaire mexicaine, en coopération avec des entreprises d’armements, l’armée mexicaine et les États-Unis.

En plus du tourisme de masse, le Tren Maya sert aussi la lutte contre-insurrectionnelle et le contrôle des migrations. L’armée mexicaine est chargée d’en gérer et d’en défendre les tronçons. La présence militaire est dirigée contre la résistance indigène et en faveur de la lutte étatique contre les migrant.es d’Amérique centrale ou méridionale ou des Caraïbes. Car cette région est l’un des plus grands corridor de migrations au monde. Il n’est donc pas surprenant que ce projet ait été précédé de discussion amicales entre le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador et le président américain de l’époque Donald Trump. Par conséquent, le Tren Maya sert également les intérêts géopolitiques des États-Unis et leur politique migratoire.

Le Tren Maya a été vendu comme une infrastructure de progrès et imposé par la force, contre toutes les résistances des personnes directement touchées. Des écosystèmes intacts et des communautés auto-organisées, le plus souvent indigènes, doivent être remplacées par le tourisme, des complexes hôteliers, des usines, des parcs éoliens et des monocultures. Les expropriations et les expulsions en cours équivalent à transformer le vivant en marchandise et à militariser durablement des territoires. Nous nous en fichions de votre progrès vert et d’un monde orienté vers le profit. Le Tren Maya et par conséquent les conditions dominantes sont à détruire durablement. Nous nous souvenons du soulèvement zapatiste de l’EZLN, en janvier 1994.

Nous-mêmes commençons la nouvelle année de manière militante et nous nous réjouissons à l’avance de nombreuses nuits chaudes.

Autonome Gruppen
[groupes autonomes]

P-S : Nous regrettons que lors des deux incendies des véhicules non visés aient brûlé aussi. Nous avons pris en compte beaucoup de choses, mais sous-estimé le vent de cette nuit.