#identité

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L’impensé néolibéral à gauche et à droite

La droite défend la composante économique (donc également sociale) du néolibéralisme mais pourfend sa dimension culturelle, et une certaine gauche fait l’inverse. A priori rien de plus normal dans cette symétrie si n’apparaissait une profonde incohérence au sein de chacune de ces positions : ni la droite ni la gauche n’a conscience que ces aspects du néolibéralisme sont indissociables, comme deux faces d’une même pièce. Ainsi, en paraphrasant Bossuet, ce qu’elles promeuvent tend à renforcer les causes dont elles déplorent les effets.

Cela valait déjà pour le libéralisme : ses composantes économique et culturelle vont de paire. Mais, tandis que le libéralisme culturel prône la liberté des individus vis-à-vis des normes, donc encourage la liberté des mœurs et l’épanouissement personnel, le néolibéralisme culturel prend une autre tournure et extrémise l’approche libérale. Il correspond à une accentuation de l’individualisme, la mise en avant des spécificités de chacun qui se transforment en identités irréductibles1, le « moi je », le règne de l’individu roi et tyran2 qui se manifeste parfois par la formule « c’est mon choix donc c’est mon droit ». Il équivaut à ce que l’on nomme parfois le wokisme3. Contrairement à ce que tend à croire une certaine droite (ou extrême droite), le wokisme n’est pas la marque d’un anticapitalisme radical mais le versant culturel du néolibéralisme, le néolibéralisme qu’elle défend. L’historien Russell Jacoby4 a mis en évidence l’incohérence de la droite par cette formule : elle « vénère le marché tout en maudissant la culture qu’il engendre » (ce qu’illustre l’antiwokisme de droite). La même incohérence, symétrique, existe à gauche.
Le néolibéralisme culturel débute par l’écriture et les formulations dites « inclusives5 » et va jusqu’au rétrograde et hyper-individualiste mouvement transgenre ; le tout se proclamant « progressiste » et perçu comme tel par cette gauche qui a perdu ses repères et cherche elle aussi à se définir ainsi une nouvelle identité, non plus sociale mais « sociétale ».

Toutes ces « avancées progressistes » s’inscrivent dans le cadre de l’extension du domaine du capital, selon le titre du dernier livre de Jean-Claude Michéa6. Comment pourrait-il en être autrement ? Comment « le mouvement qui anime les "superstructures" idéologiques et culturelles – ou, si l’on préfère, "sociétales" – d’une société capitaliste développée pourrait continuellement s’opérer dans un sens rigoureusement inverse de celui qu’impose, en dernière instance, son "infrastructure" économique et sociale ? » interroge le philosophe7. Marcel Mauss n’écrivait-il pas que le capitalisme est un « fait social total », c’est-à-dire, quel que soit son versant libéral ou néolibéral, un phénomène indissolublement politique, économique et culturel8 ?

La mise en avant des différents éléments du néolibéralisme culturel efface la question sociale, celle des classes sociales et de leur antagonisme, seule à même de permettre une critique conséquente du capitalisme. Les bourgeois, petits et grands, métropolitains particulièrement9, ont bien perçu l’intérêt de ce détournement de l’attention vers les questions identitaires10…

Le règne du « moi je » propre au néolibéralisme culturel crée des conflits au sein de la société de la même façon que le néolibéralisme économique. Ce dernier divise et renvoie les individus à leur sphère privée pour démanteler le collectif potentiellement porteur d’une force de contestation sociale. Le premier atomise les individus qui se définissent par leurs spécificités égotistes qui se transforment en revendications nuisant à la cohésion de la société. Le néolibéralisme conduit à une atomisation de la société, à sa désagrégation. Ce n’est pas une prédiction mais un constat11.

On n’est pas opposé au néolibéralisme économique et favorable au néolibéralisme culturel de façon cohérente ; on est opposé ou favorable au néolibéralisme dans toutes ses composantes. Lorsque la gauche aura compris cela et qu’elle renoncera à flatter les égos et valoriser les revendications identitaires12, qu’elle reviendra donc à la primordiale question sociale, elle aura franchi un pas décisif qui lui permettra peut-être de séduire à nouveau les classes populaires13.

  1. Selon le Larousse : « Qui ne transige pas, qu’on ne peut fléchir » (www.larousse.fr).
  2. Lire par exemple Éric Sadin, L’Ère de l’individu tyran – La Fin d’un monde commun, Grasset, 2020 ; Le Livre de poche, 2022.
  3. On peut lire le très bon essai La Religion woke de Jean-François Braunstein, Grasset, 2022.
  4. Pour découvrir Russell Jacoby, et particulièrement son analyse critique de la vie intellectuelle universitaire – l’entre-soi académique – dont découlent bien des maux wokes, et son regard sur la « diversité », on lira avec intérêt son entretien avec Fabien Delmotte pour la revue en ligne À Contretemps, aussi disponible sur le site Le Comptoir : https://comptoir.org/2023/04/27/dune-pensee-critique-sous-emprise-un-entretien-avec-russell-jacoby.
  5. Rappelons qu’en français existent un genre marqué et un genre non marqué, selon la distinction mise en avant par Jean-Pierre Dupuy (La Marque du sacré – Essai sur une dénégation, Carnets Nord, 2009 ; Flammarion, 2010). Au pluriel, dans sa formulation masculine, le genre est non marqué, ce qui implique qu’il inclut les membres des deux sexes. Par ailleurs, comment comprendre que l’on veuille ainsi systématiquement mettre en avant la différence sexuelle, comme s’il s’agissait d’un critère pertinent en toute circonstance ?
  6. Jean-Claude Michéa, Extension du domaine du capital – Notes sur le néolibéralisme culturel et les infortunes de la gauche, Albin Michel, 2023. Au sujet de la stimulante pensée de ce philosophe, on peut lire *Mystère Michéa – Portrait d’un anarchiste conservateur *de Kévin Boucaud-Victoire, L’Escargot, 2019.
  7. Jean-Claude Michéa, Extension du domaine du capital, op. cit., p. 68.
  8. Peut-être le macronisme, prétendant être « et de gauche et de droite », proposait-il une position néolibérale cohérente de ce point de vue.
  9. Ce que Jean-Claude Michéa nomme « le clergé intellectuel des nouvelles classes urbaines », Extension du domaine du capital, op. cit., p. 191.
  10. Parce que, oui, les identitaires ne se trouvent pas qu’à l’extrême droite…
  11. « Un tel système [le capitalisme néolibéral] ne peut lui-même fonctionner de manière optimale que s’il encourage toujours plus – selon la formule du jeune Engels – "la désagrégation de l’humanité en monades dont chacune a un principe de vie particulier et une fin particulière". Autrement dit la fabrication d’un nouveau type d’humain autocentré […] et qui n’aurait plus d’autre règle de conduite que ce fameux "c’est mon choix" qui définit l’alpha et l’oméga de toute idéologie libérale. » Jean-Claude Michéa, Extension du domaine du capital, op. cit., p. 12.
  12. Le néolibéralisme culturel ou wokisme est un épouvantail pour une large part des classes populaires.
  13. Sur ce sujet, on peut lire Daniel Bernabé, Le Piège identitaire – L’Effacement de la question sociale, L’Échappée, 2022 [2018].

Christophe Gibiat

#politique #néolibéralisme #gauche #droite #individualisme #identité #wokisme

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#SalimLaïbi aux #musulmans : « Il faut quitter la France, ça devient dangereux ! » - #LesIncorrectibles

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Dans cet épisode, #ÉricMorillot et Salim Laïbi discutent de la #censure, de l' #indépendance des #médias en #France, de l' #identité et du parcours de Salim Laïbi. Ils explorent les relations #franco-algériennes, le #trafic de #drogue, le #racisme, le #communautarisme, la #liberté d'expression et les #stéréotypes #musulmans. Enfin, ils abordent la #criminalité, l' #immigration, l' #éducation, le #débat #public et l'impact de la #religion sur la #géopolitique.

0:00 Introduction et présentation de l'invité Salim Laïbi
6:23 Discussion sur la censure, le #Shadow #Banning et l'impact des qualifications négatives
14:04 Échange sur l'association #ConspiracyWatch et son #financement public
28:24 Débat sur l' #indépendance des médias et l'indépendance #journalistique en France
37:38 Discussion sur l'identité de Salim Laïbi, son parcours et son lien avec l' #Algérie
49:14 Discussion sur les relations entre la France et l'Algérie et l'expérience de Salim Laïbi en France
1:00:14 Discussion sur le trafic de drogue, le racisme et le communautarisme en France
1:07:12 Discussion sur la liberté d'expression, la censure et les stéréotypes musulmans
1:24:26 Discussion sur la criminalité et les #attaques au #couteau en France
1:33:45 Discussion sur l'éducation et le débat public en France
1:44:36 Discussion sur les événements du #Proche-Orient en octobre 2023 et l'impact de la religion sur la #géopolitique #mondiale

https://www.youtube.com/watch?v=ecAC3bex9f4
#politique #factcheckers #shadow-banning #liberté-expression #débat-public #Marseille #corruption

tina@diaspora.psyco.fr

Et ça, non... Vous la voyez, la bidouille ?...

Extrait : "Quand l'agent dûment autorisé se fera passer pour un autre, il ne sera pas pénalement responsable de cet usage d'un faux nom ou d'une fausse qualité. Il échappera donc aux articles 50 à 52 du Code civil qui sanctionnent d’ordinaire de tels abus".

#État #police #identité #impunité

Au cas où l'article passerait en réservé-abonnés, il est néanmoins lisible ici, en .pdf.

cgib@diaspora-fr.org

Novlangue démasquée

Dans le journal La Trousse corrézienne existe une rubrique intitulée Novlangue démasquée qui vise à dénoncer et « démonter » le langage frauduleux, particulièrement le retournement du sens des mots. J’ai proposé le texte suivant, qui met en avant un cas qui incarne au plus haut point la novlangue. Il a été refusé.
Cela fait écho à l’entrée en vigueur ce 1er avril 2024 en Écosse d’une loi qui pénalise le fait de ne pas reconnaître un homme transidentifié comme une femme (ou l’inverse). C’est considéré comme discriminatoire. Or il n’y a aucune discrimination dans le fait d’énoncer une réalité. Rappelons simplement qu’une femme est définie comme un être humain adulte de sexe féminin et que le sexe est immuable. Un homme ne peut pas devenir une femme ! C’est de la pure novlangue.
On tente de nous faire vivre dans un monde basé sur le mensonge par la manipulation du langage, un cauchemar orwellien !

Femme trans

Certaines personnes se ressentent d’un genre différent de leur sexe. Paradoxalement, pour se définir, elles se réfèrent au sexe et non au genre. Par exemple, un homme se considérant comme féminin (genre) se présentera comme une femme (sexe). Cela contredit la réalité scientifique, car une femme est définie comme un être humain adulte de sexe féminin et le sexe est immuable. Dans une parfaite novlangue1, un homme pourrait alors être une femme !
Si, dans ce cas d’un homme trans, on ne veut pas utiliser le mot « homme », et puisqu’on ne peut pas user de celui de « femme » (« femme trans »), il faut inventer une autre formulation, par exemple « personne transféminine », à défaut de la détermination d’un nouveau terme adapté.

Mais le mouvement transgenre semble refuser ce type d’approche logique et défendre un usage manipulatoire du langage. En effet, cette confusion constante entre le sexe et le genre apparaît intentionnelle et destinée à invisibiliser le premier au profit du second. Ainsi, de façon absurde car en contradiction avec la logique propre à la question du genre qui à l’origine était destiné à être différencié du sexe, le genre féminin est associé exclusivement au terme « femme », qui fait référence au sexe. Audrey A. et Nicolas Casaux font alors ce juste constat : « Tandis que l’essentialisme traditionnel, conservateur, prétend que les femmes sont comme ci ou comme ça, l’essentialisme transidentitaire prétend que les personnes qui sont comme ci ou comme ça sont des femmes2. » La catégorie basée sur le sexe est intentionnellement invisibilisée.

Un autre paradoxe résulte de cette volonté d’invisibiliser les catégories sexuelles, précisément de la contestation de l’attribution spécifique du mot « femme » aux personnes de sexe féminin. Le mouvement transgenre, qui veut nous faire croire qu’une « femme trans [un homme biologique trans] est une femme », n’utilise plus ce terme « femme » pour désigner les femmes biologiques mais privilégie des périphrases du type « personnes à vulve » ou « personnes à utérus ». À ce rythme, on ne pourra bientôt plus user du mot « femme » pour les nommer, sinon au risque d’être accusé de transphobie. Seuls certains hommes pourront l’utiliser en se disant… « femme trans ».

  1. Pour rappel, la novlangue est le langage imposé par Big Brother dans le roman 1984 de George Orwell. Elle vise, particulièrement au moyen d’une inversion du sens des mots, à empêcher la réflexion. La formule « La guerre c’est la paix ; la liberté c’est l’esclavage ; l’ignorance c’est la force » en est emblématique.
  2. Audrey A. & Nicolas Casaux, Né(e)s dans la mauvaise société – Notes pour une critique féministe et socialiste du phénomène transgenre, Le Partage, 2023 (En librairie ou ).

[Article refusé par La Trousse corrézienne]

Pour aller plus loin, on peut lire cet article.

#politique #novlangue #identité #genre #trans #transidentité #transgenrisme #transactivisme #féminisme #misogynie #Écosse

cgib@diaspora-fr.org

« Mal nommer les choses, c’est ajouter du malheur au monde »
Albert Camus

« Le sexe est la raison de notre oppression par les hommes et le genre en est le moyen »
Rebelles du genre


Réflexions sur le mouvement transgenre

Des « troubles du genre », qui se manifestent par exemple par le travestisme, existent depuis des temps immémoriaux. Mais comment expliquer, alors que la dysphorie de genre ne concernait qu’environ 0,01 % de la population jusqu’à récemment, surtout de très jeunes garçons et des hommes adultes, et qu’aucune littérature scientifique n’existait avant 2012 sur les filles âgées de onze à vingt ans, qu’actuellement des adolescentes1 se déclarent soudainement transgenres, veulent « changer de genre », sans avoir auparavant manifesté le moindre symptôme ? Cette « dysphorie de genre à déclenchement rapide » est largement la conséquence d’un courant culturel et idéologique, le transgenrisme qui promeut l’idée de transidentité, et particulièrement de son versant activiste, le transactivisme. C’est avant tout ce dernier que dénonce cet article, pour raisons de santé publique et de défense du féminisme.

Le terme transgenre englobe des situations très différentes qu’il confond alors. Il regroupe tant un ressenti tel la non-binarité que des actions (que l’on nommait par exemple travestisme), tant les transitions sociales (se déclarer d’un autre genre que son sexe) que médicales (médicamenteuse voire chirurgicale).

L’approche affirmative

La journaliste étasunienne Abigail Shrier a enquêté sur le transactivisme envers les adolescentes dans son pays et a écrit un livre-enquête, Dommages irréversibles2.
Souvent, aux États-Unis d’Amérique, dans le système scolaire ou dans le milieu médical, en vertu de l’approche affirmative, un adolescent se déclarant soudainement transgenre ne se verra pas interrogé sur la justesse et les raisons profondes de cette affirmation. Particulièrement le corps médical devrait chercher à découvrir quel trouble ou pathologie cache éventuellement cette affirmation. Mais de nombreux professionnels de santé (y compris mentale) valident l’autodiagnostic de leurs patients ! Et certains médecins prescrivent dès les premières rencontres des bloqueurs de puberté ou une hormone de synthèse dont la prise a pourtant des conséquences irréversibles, et envisagent même sans réserve l’ablation d’organes sains. Dans n’importe quelle autre situation il en serait autrement. Tous les patients en souffrance doivent être traités selon les mêmes principes thérapeutiques, et un approfondissement des raisons qui poussent un adolescent à un tel autodiagnostic devrait d’autant plus être réalisé qu’à son âge il n’a pas « un degré de certitude suffisant pour qu’on lui confie des décisions qui bouleverseront toute sa vie2 ».

Les psychopathologies ignorées

Tant Abigail Shrier que Nicole Athea3 ou Karin Matisson et Carolina Jemsby4 rapportent que la dysphorie de genre est souvent le symptôme d’une ou plusieurs psychopathologies qu’il est primordial de traiter avant tout. Se définir transgenre à cet âge constitue souvent une échappatoire et le miroir aux alouettes. En effet, nombre d’adolescentes se déclarant transgenres souffrent d’abord des changements corporels et d’un mal-être typiques de cette période de la vie (la dysphorie pubertaire), d’anxiété, de dépression, ou encore de difficultés sociales parfois liées à un trouble autistique. Et sont souvent tout simplement homosexuelles ou bisexuelles sans l’admettre5.
Dans la majorité des cas, à cet âge, la dysphorie de genre n’est pas le bon (auto)diagnostic, et, souvent, si elle n’est pas suivie de transition, elle disparaît6. D’où l’intérêt de prendre le temps nécessaire à un accompagnement pour confirmer ou infirmer cette impression. Malheureusement, la validation de l’autodiagnostic de dysphorie de genre est devenue la voie normative pour tenter de régler les psychopathologies adolescentes.

Le cadre légal en France

Les traitements hormonaux peuvent être prescrits dès 16 ans, et les opérations chirurgicales à partir de la majorité. Depuis 2022, le suivi psychiatrique n’est plus obligatoire, et la prise en charge est remboursée à 100 % au titre de l’ALD 31 (affection longue durée)7. Des bloqueurs de puberté peuvent être administrés bien avant. Ils sont considérés comme réversibles, mais cela est contesté, car les effets sanitaires peuvent être conséquents à long terme (fragilité osseuse et risque de stérilité notamment)8. Les mineurs doivent obtenir l’accord parental, sauf si le corps médical décide de s’en affranchir9.
Mais la pratique de l’approche affirmative par le corps médical empêche tout diagnostic donc toute réponse appropriée. Et le consentement éclairé d’un mineur est un leurre. Comme celui de parents qui risquent d’être accusés de transphobie et de maltraitance.


La misogynie et l’homophobie intériorisées

Le transgenrisme est construit sur des stéréotypes. Revendiquer une « identité de genre », c’est valider le rôle social assigné à chacun des sexes, se référer voire se conformer aux codes de la masculinité ou de la féminité, donc à des préjugés sexistes. Et ainsi, au sein de la société patriarcale, renforcer la misogynie. Le transgenrisme va à l’encontre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, particulièrement de son article 10 qui requiert « l’élimination de toute conception stéréotypée des rôles de l’homme et de la femme à tous les niveaux10 ».
Audrey A. et Nicolas Casaux analysent : « Tandis que l’essentialisme traditionnel, conservateur, prétend que les femmes sont comme ci ou comme ça, l’essentialisme transidentitaire prétend que les personnes qui sont comme ci ou comme ça sont des femmes11. » Cette position est régressive vis-à-vis des progrès permis par le féminisme.
Par ailleurs, la notion de « non-binarité » est surprenante. Sans doute n’est-il pas excessif de dire que la plupart des personnes ne sont pas binaires, c’est-à-dire ne correspondent pas aux stéréotypes et ne souhaitent pas s’y conformer. Si nous le voulons, nous sommes « libres de genre », a-genre, libres d’être émancipés des valeurs normatives et de choisir un destin social indépendant de notre sexe.

Le transactivisme tente de convaincre les femmes (et de façon symétrique les hommes) que, si tu n’es pas conforme aux stéréotypes féminins, tu n’es pas une femme, tu es trans, donc qu’il faut « transitionner » ! Que simplement se poser la question revient à valider l’existence d’une dysphorie de genre ! Cette tentative d’effacer la réalité du sexe féminin, ce refus d’être une femme ou de son homosexualité résulte aussi de l’intériorisation du sexisme et de l’homophobie12.

Un activisme délétère

Outre l’existence d’un certain narcissisme, d’un phénomène de mimétisme et d’appartenance à un groupe commun au jeune âge auquel apparaissent actuellement le plus ces questionnements, ainsi que la représentation des femmes dans la pornographie et leur vécu du sexisme dans leur propre vie, les adolescentes sont souvent victimes de mentors, particulièrement à l’époque de la généralisation de l’usage d’Internet et de l’ordiphone, notamment des réseaux dits « sociaux ».

Pour imposer ses points de vue transhumanistes, le mouvement militant trans, très prosélyte, utilise un activisme acharné et une violence régulière contre les personnes qui ne partagent pas les mêmes positions : des insultes13, des censures et pressions pour interdire la parole (menaces, annulations de conférences), jusqu’aux violences ou tags appelant au féminicide14, de la part d’hommes (biologiques) bien sûr. Ça ne choque pas ?

Au-delà de ses effets dommageables sur des personnes qui se seraient abstenues d’interventions médicales voire chirurgicales, cet activisme tend à extrémiser les positions des adversaires politiques (la droite) qui mettent alors derrière le wokisme aussi bien les revendications féministes ou homosexuelles relatives à l’égale considération que cet extrémisme trans. Toutes les luttes d’émancipation s’en trouvent affaiblies. Mais la gauche soutient !

L’annihilation de la possibilité du combat féministe

Ce mouvement trans, lorsqu’il concerne la transition masculin vers féminin, peut aussi aboutir à la fin des espaces de non-mixité réservés aux femmes et leur mise à l’écart des podiums des compétitions sportives.
Un homme transidentifié15, en effet, si les règles le permettent, accède aux toilettes, vestiaires, douches et dortoirs voire foyers pour femmes16, et, le cas échéant, est enfermé dans des prisons pour femmes17. Même s’il a conservé ses parties génitales, ce qui est généralement le cas. Pour les féministes, il semble impossible d’accepter cette intrusion qui génère une insécurité et l’invisibilisation des femmes. Si les intérêts des hommes transidentifiés doivent être pris en compte, cela ne peut se faire au détriment de ceux des femmes. Sinon cela sert à assoir la domination masculine.

Dans le fond, l’essentiel du problème vient d’une volonté d’effacer le sexe au profit du genre, que l’on puisse désigner un homme transidentifié comme une « femme trans ». En résulte une disparition des femmes en tant que groupe de personnes, ce qui leur retire toute possibilité de combattre en tant que groupe les discriminations spécifiques et systémiques dont elles sont victimes18. Ne plus pouvoir nommer la réalité des sexes annihile le combat féministe.

Pour ces raisons, le transgenrisme est perçu par certaines femmes – féministes radicales particulièrement – comme antiféministe et fondamentalement rétrograde.

En conclusion

Le respect des individus et de ce qu’ils sont est essentiel. S’il est nécessaire de reconnaître pleinement les personnes réellement dysphoriques de genre, admettre leur souffrance et tenter de les aider à y répondre, il me semble impératif de s’élever contre les diktats d’une minorité agissante, surtout lorsqu’elle promeut, même malgré elle, la société que nous combattons (domination masculine, individualisme néolibéral, extension du capitalisme technologique, etc.).


  1. Il semble qu’aucune statistique fiable n’existe en France, mais différentes sources laissent supposer que le pourcentage de personnes trans avoisine 1 % de la population, proportion plus importante parmi les adolescents, avec environ trois quarts de filles dans cette tranche d’âge. Le nombre d’admis en affection longue durée pour transidentité a été multiplié par 10 entre 2013 et 2020 (« Rapport relatif à la santé et aux parcours de soins des personnes trans », janvier 2022, p. 20 du document (https://urlr.me/N4GFQ) – rapport militant trans-affirmatif).
  2. Abigail Shrier, Dommages irréversibles – Comment le phénomène transgenre séduit les adolescentes, Le Cherche Midi, 2022 [Regency, 2020].
  3. Au sujet de la corrélation avec les psychopathologies, avec chiffres et références, lire Nicole Athea, dans Marie-Jo Bonnet / Nicole Athea, Quand les filles deviennent des garçons, Odile Jacob, 2023.
  4. The trans Train, 2019, documentaire suédois en trois parties (sur YouTube pour sous-titres français https://urlr.me/qRXpN).
  5. Dans ces cas, les traitements médicamenteux et chirurgicaux peuvent être considérés comme des thérapies de conversion consistant à transformer des personnes homosexuelles en simili-hétérosexuelles. En Iran, une fatwa accepte le transgenrisme comme moyen d’invisibiliser l’homosexualité.
  6. Regarder le documentaire britannique Les Enfants trans – Il est temps d’en parler de Stella O’Malley et Olly Lambert, 2018 (Dailymotion https://urlr.me/F9QSj, ou via Invidious https://urlr.me/67xFj). Et, à titre d’exemple, écouter le témoignage de Rose dans le podcast n° 78 de Rebelles du genre (https://urlr.me/ZzrpR).
  7. « Transidentité. Quel parcours médical pour les personnes transgenres dans les Hauts-de-France ? », France 3 Hauts-de-France, 2 mai 2023 (https://urlr.me/h2fQj).
  8. Regarder la deuxième partie de The trans Train, op. cit. (https://urlr.me/b1FSw).
  9. En vertu de l’article L1111-5 du Code de la santé.
  10. Nations Unies, « Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes » (https://urlr.me/YFHWr).
  11. Audrey A. & Nicolas Casaux, Né(e)s dans la mauvaise société – Notes pour une critique féministe et socialiste du phénomène transgenre, Le Partage, 2023 (en librairie ou là : https://urlr.me/hyJ4c).
  12. Pour un point de vue féministe et lesbien, lire Marie-Jo Bonnet, op. cit.
  13. Tu es totalement d’accord avec moi sinon tu es transphobe ! Tu n’utilises pas le bon langage donc tu es transphobe !
  14. « Sauve 1 trans, tue 1 Terf » ou « Kill all Terfs » par exemple. Terf est l’acronyme de Trans exclusionary radical feminist, soit Féministe radicale excluant les trans, expression erronée puisque ces femmes n’excluent pas les trans mais les hommes, et seulement de leurs espaces réservés. Cette insulte sexiste est devenue un appel à la violence. Reem Alsalem, la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les violences envers les femmes et les filles, ses causes et ses conséquences, s’en inquiète (https://urlr.me/BRrmW en anglais, ou https://urlr.me/v1c2d traduit).
  15. Un homme ayant pris une « identité de genre » féminine, un homme trans, mais nommé en novlangue « femme trans ». Les mots « femme » et « homme » font référence au sexe qui est immuable. Si on évoque le genre, il faut utiliser d’autres expressions, par exemple « personne transféminine ». De la confusion entre le sexe et le genre naît une fiction. La falsification du langage résulte d’une volonté de manipulation et doit être combattue.
  16. Jusqu’à vouloir intégrer des associations lesbiennes ! Lire Marie-Jo Bonnet, op. cit.
  17. Et peut-être n’imaginez-vous pas que La France insoumise puisse proposer un amendement allant dans ce sens (https://urlr.me/Z3NTW) !
  18. Cette confusion engendre la fin de mesures statistiques fiables sur les écarts de salaires entre les sexes (réels), sur les violences faites aux femmes (biologiques), etc.

Pour aller plus loin :
Je recommande la lecture du livre très documenté Né(e)s dans la mauvaise société d’Audrey A. & Nicolas Casaux (réf. en note 11).

[Article refusé par La Trousse corrézienne]

#politique #identité #genre #trans #transidentité #transgenrisme #transactivisme #dysphorie-de-genre #dysphorie #féminisme #misogynie #adolescence

magdoz@diaspora.psyco.fr

Connaissez-vous un moyen de payer sans que ce paiement soit révélé à toutes sortes d'entités ?

Parfois, j'aimerais faire un #don à tel ou tel entité, mais je n'aime pas l'idée qu'à travers ce #paiement, justement mon identité sera d'autant plus révélée, ce qui à terme rend caduque le fait de chercher à protéger sa #ViePrivée sur #Internet...

Voici les entités que je ne veux pas voir informées de mon choix, qui est donc #politique, tout particulièrement :
-- ma banque
-- les #GAFAM
-- divers "espions" de la #surveillance de masse...

Je n'utilise pas les monnaies numériques Bitcoin ou June (quoique celle-ci pourrait être une solution)...
Existe-t-il une sorte d'assoc, fiable, ou un intermédiaire de #confiance, qui peut effectuer un paiement en #Euro à ma place ?

Je pourrais avoir une sorte de #portefeuille chez cet intermédiaire de confiance, et quand je veux faire un don, je vire une somme et ce est alors connu, c'est un pseudo lié à ce portefeuille, mais pas directement mon identité.
Certes, mon #identité peut toujours être retracée en cas d'enquête, ça c'est pas grave, mais elle n'est pas révélée autrement.

De là à penser qu'un tel intermédiaire soit gratuit, je suppose que j'en demande trop, alors passons pour l'instant cette question... :)

xrlavache@diaspora.psyco.fr
part_of_you@diaspora.psyco.fr

Le monde concocté par #Davos &Friends, imminemment chez vous puisque tout le monde la ferme.

#DigitalID L' #Ethiopie va rendre l'identité numérique obligatoire pour ouvrir un compte bancaire. Selon une initiative de la banque nationale et leur banque centrale, leur plan est "d'enrôler tous les clients de banque en 2023/2024" sous l'identité numérique appelée #Fayda.

Son usage serait alors obligatoire pour toutes les transactions avec les institutions financières, pour "faciliter la vérification des utilisateurs" dans le système.

https://t.me/momotchiii/5146


#IdentitéNumérique La #banque centrale au #Nigeria dit aux banques qu'elles doivent maintenant demander les réseaux sociaux de leurs utilisateurs, "pour la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent". https://biometricupdate.com/202307/nigerians-raise-eyebrows-as-cbn-tells-banks-to-require-social-media-accounts-for-kyc

Cela veut dire, selon les directives publiées ici, https://www.cbn.gov.ng/Out/2023/FPRD/CBN%20Customer%20Due%20diligence%20Reg.%202023-combined.pdf obligation de donner vos comptes de réseaux sociaux pour ouvrir un compte en banque. Les députés protestent, une mesure "non nécessaire" et une invasion de la vie privée, sans parler des gens exclus. Discussion en cours mais j'ai comme l'impression que je sais comment ça va finir. Bientôt chez nous. https://vanguardngr.com/2023/07/reps-d

https://t.me/momotchiii/5147
#identité #internet

bliter@diaspora-fr.org