Re #Bonne-Nuit
#Paysans - nes
Pour la journée internationale des luttes paysannes du 17 avril, nous vous invitons à venir partager avec nous un repas sur la place de la Navigation dès 18h.
Pour nous, paysan·ne·x·s, le 17 avril est une journée de lutte [1]. Nous voulons pouvoir produire de la #nourriture dans de bonnes conditions, mais également que celle-ci arrive à ses destinataires, qu’elle ne soit pas accaparée par une partie de la population et encore moins que son contrôle se transforme en arme de #guerre.
Malheureusement, une grande partie des paysan·ne·x·s dans le monde se voit empêchée de produire dans des conditions dignes ou même tout simplement de produire. De l’autre côté, l’accès à une alimentation choisie est encore refusé à la grande majorité de la population. Pour beaucoup trop de gens, c’est l’accès à de la nourriture tout court qui est rendu impossible.
Le cas de la #Palestine est particulièrement frappant dans l’entrave systématique à la production de nourriture et dans l’organisation volontaire de la famine à #Gaza par l’État Israélien.
Depuis 75 ans de #colonialisme et de plus de 17 années de blocus sur la bande de Gaza, une stratégie de destruction de l’autonomie et de souveraineté alimentaire du peuple #palestinien est en œuvre [2].
Avant les attaques meurtrières du 7 octobre 2023, que nous dénonçons également, déjà 65 % de la population de Gaza connaissait une forte insécurité alimentaire et 80 % de la population avait besoin de l’aide alimentaire. Plus de 46 % de la terre agricole de Gaza était inaccessible, ainsi que l’accès à la côte, étaient considérablement restreints et sous contrôle du gouvernement israélien. Les attaques actuelles ciblent précisément les lieux et les outils de production de nourriture et d’eau. C’est toute la fabrique de la vie quotidienne qui est volontairement ciblée et réduite à néant par le gouvernement israélien pour détruire toute possibilité d’auto-subsistance, actuelle et pour le futur.
Plus de 700 points de contrôle militaires israéliens divisent la Cisjordanie, séparant ainsi complètement la zone d’Al-Aghwar qui produit 80 % de la nourriture des Palestinien·ne·x·s. En octobre 2023, à Gaza et en Cisjordanie principalement, quelques 100 000 familles palestiniennes qui dépendent de la production d’olives ne pouvaient pas accéder à leurs terres pour la récolte.
Nous nous devons d’être solidaires des paysan·ne·x·s du monde entier, et en particulier dans les zones de conflits et d’occupations coloniales comme en Palestine. L’UAWC [3], organisation paysanne palestinienne membre de la Via Campesina mène une action acharnée au milieu de Gaza en ruine non seulement en apportant un soutien d’urgence contre la famine, mais aussi contre la destruction systématique de la capacité d’un peuple à subvenir à ses besoins, notamment en réhabilitant les puits naturels au sud et au centre de Gaza, et en soutenant l’accès à la terre et à sa remise en culture par les agriculteur·ice·x·s [4].
Les organisations paysannes palestiniennes vont nécessiter beaucoup de ressources pour reconstruire une autonomie alimentaire sur le long terme, exigeant notamment la réparation des sols, la plantation de nouveaux arbres, la reconstruction des infrastructures agricoles. Nous pouvons apporter ce soutien depuis la Suisse, à travers la récolte de fonds.
Les destructions sont immenses, les paysan·ne·x·s auront besoin de toute notre solidarité pour se relever et reprendre espoir.
Le Mouvement pour une Agriculture Paysanne et Citoyenne (MAPC)