#enfance

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LE VIEUX COURBEVOIE

Quand on revient de vacances, on retrouve son quotidien avec un regard frais.

Quand on revient de vacances à Cesson et qu'on retrouve Courbevoie, ça fait un drôle d'effet.

Papa et Maman nous avaient déposés sur le trottoir avec les valises ; nous devions attendre là qu'ils eussent rangé la voiture dans le box.

J'observais cet étrange décor familier fait de grisaille, de pots d'échappement et d'âmes humaines quand je vis passer, sur le trottoir d'en face… devine qui ! le vieux monsieur bossu, avec sa canne et ses éternels habits noirs.

Le désignant, je fis la remarque :
« Tient ! rev'là le vieux Courbevoie. »

Cela fit marrer Caki, tandis que Nani opina :
« Ben ! t'es rosse de l'appeler comme ça, ce pauvre bonhomme. Il t'a rien fait !
- Ben quoi ? C'est pas lui qu'on appelle le vieux Courbevoie ?
- Bien sûr que non. Pourquoi on l'appellerait comme ça. On le connait pas.
- Mais si ! il arrête pas de passer et de repasser sur le trottoir d'en face. T'as pas remarqué ?
- Peut-être. Et alors ? Il a le droit. C'est pas une raison pour l'insulter… »

Oh là là ! des fois, elle n'était vraiment pas marrante, Nani.

Je n'avais voulu insulter personne, moi. À la maison, j'entendais souvent parler du vieux Courbevoie. Je m'étais mis dans la tête qu'il s'agissait de ce monsieur parce qu'il évoquait pour moi la vieillesse de Courbevoie.

Il y avait plein de vieux, à Courbevoie. À Cesson aussi, il y en avait mais ce n'étaient pas les mêmes. Les vieux de Cesson avaient l'air plus énergiques, plus vigoureux, plus présents à la vie.

Les vieux de Courbevoie, quand je les voyais passer dans la rue, j'avais l'impression que leur vie n'était plus présente en eux, qu'elle était derrière eux, bien rangée dans des tiroirs. Ils ressemblaient à des vestiges. Ce n'est pas péjoratif, c'est pathétique.

Dans les rues de Courbevoie, je voyais passer plein de vieilles dames aux cheveux blancs relevés en chignons et aux longues robes noires, toutes noires. Elles semblaient ne jamais sourire.

Les vieux de Cesson, c'étaient des paysans aux bottes en caoutchouc. Ça ne se voyait presque pas qu'ils étaient vieux. D'ailleurs, je n'avais jamais entendu parler d'un quelconque vieux Cesson.

Quand Maman nous rejoignit, Nani lui répéta ce que j'avais dit du vieux monsieur bossu.

Maman en fut mécontente. Elle me fit sa morale, genre :
« Ben enfin, ça va pas, non ! Qu'est-ce qui te prend d'être impolie avec les passants ? »

Cela m'énerva. Je ne pouvais jamais rien dire qui ne fût mal pris. En plus, ce n'était pas moi qui disais tout le temps du mal des gens sous cape, alors !… En plus, si le vieux monsieur bossu s'était retourné vers nous, c'était parce qu'il avait entendu Caki rire fort, alors !… Caki, on ne lui disait rien. C'était tout le temps moi qui prenais. En plus, je n'avais rien inventé : c'était Maman qui parlait tout le temps du vieux Courbevoie. Moi, je n'avais fait que répéter ses paroles, alors !…

« Si c'est pas ce monsieur-là que t'appelles le vieux Courbevoie, alors qui c'est ?
- Personne. »

répondit Maman en haussant les épaules.

Ben voyons !

« J'ai pas rêvé ! J't'ai bien entendue dire plein de fois : "le vieux Courbevoie". Tu vas pas me dire que c'est pas vrai ?
- C'est un quartier, le vieux Courbevoie. C'est un quartier de Courbevoie qu'on appelle comme ça.
- Ah ? »

Bon, d'accord. Je m'étais trompée.

« N'empêche que…
- Fiche-moi la paix ! tu me fatigues. »

interrompit Maman.


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1ère partie : DATE ET LIEU DE NAISSANCE
Chapitre 5 : Génération précoce
section 1 sur 13


#Courbevoie #Cesson #enfance #conflit #vacances

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MA PREMIÈRE PAGE

Le jardin d'enfant était loin de la maison, il fallait marcher longtemps et ce chemin du retour commençait à me faire mal à la tête.

« Eh ben, arrête de réfléchir ! »
lança Maman.

Je voulus bien obéir mais, aussitôt, toutes les notions précédemment énoncées resurgirent en mon esprit.

« Donc, dis-je, tu reconnais que c'est pas moi qui suis sauvage, que c'est toi qui avais fait les gros yeux pour pas que je joue avec le garçon du tourniquet.
- J'ai jamais dit ça.
- Mais si ! tout à l'heure, tu l'as dit. J'en ai marre ! J'ai mal à la tête.
- Non, je ne l'ai pas dit. C'est toi qui le suppose. Moi, je t'ai seulement suggéré d'analyser le comportement de ta copine au travers de cette supposition.
- Ça veut rien dire : "supposer". C'est vrai ou c'est pas vrai. Et puis, d'abord, c'est pas ma copine. J'm'en fiche, de la fille du rocher. Moi, je voulais jouer avec le garçon du tourniquet. C'est lui, mon ami.
- Pourquoi ?
- Parce qu'il est beau.
- Ah bon ! c'est ton ami parce qu'il est beau ?
- Ben oui… et puis parce qu'il aime bien jouer au tourniquet, comme moi… et puis… t'as bien vu : dès qu'il est arrivé au jardin d'enfants, il est venu vers moi en courant. C'est qu'il voulait jouer avec moi. C'est mon vrai ami.
- Non, c'est vers le tourniquet qu'il est allé en courant. Il s'en fiche de toi, sinon, il serait venu te voir quand tu étais sur le banc. »

À ce moment-là, il y eut comme un blanc. Quand je revins à moi, j'étais debout, en plein milieu du trottoir, le visage couvert de larmes. Maman me tenait la main et me regardait d'un air inquiet. Elle me parlait, me demandait si je me sentais bien. Je lui répondis que je me sentais bien, à part que j'avais très, très mal à la tête.

En fin de compte, le malaise que je venais de faire s'appelle piquer une colère. Du coup, son inquiétude passée, Maman se mit à me gronder, genre :
« Ça suffit ! J'te dirai plus rien. Débrouille-toi… et avance !
- M'en fiche que tu m'dises pus rien. D'façon, tu m'dis que des mensonges. »

Oui parce que le garçon, il avait accouru vers le tourniquet mais il avait posé ses mains juste à côté de moi, une à ma gauche, une à ma droite… ça veut dire quelque chose… et puis… il ne pouvait pas venir me voir sur le banc parce que, à côté de moi, il y avait la méchante maman aux gros yeux qui fait peur aux garçons exprès.

« Je le sais, que c'est vrai ! »

Jusqu'au soir, tous ces éléments de réflexion revenaient dans ma tête les uns après les autres, tourbillonnaient dans tous les sens, se chevauchaient, se mélangeaient, m'échappaient, me fatiguaient… J'étais trop petite, moi !

« Au secours, Nani !
- Ce qui te paraît important, consigne-le dans un coin de ta mémoire, apprends à écrire et fais un livre ! »

me répondit-elle.

Ah oui ! au fait, je ne t'ai pas dit : je suis Angélique, la petite sœur de Caki et Nani.


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Chapitre 4 : Les garçons de la maternelle
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#réflexion #colère #enfance #copain #mémoires

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L'ENFANT SAUVAGE

Lorsque nous sortîmes du parc, comme la fois précédente, j'avais plein de choses à dire.

Maman me répondit seulement :
« Oui et alors ? Qu'est-ce que tu aurais voulu que je fasse ? Que je devienne amie avec la mère pour que tu puisses revoir la fille ?
- Ben non, c'était moi qui voulais présenter des nouveaux amis à la famille. Tu te rappelles ? »

Ça, c'était ce que j'avais dit quelques semaines plus tôt. Je n'avais que quatre ans et demi mais j'étais capable de me souvenir d'une conversation qui remontait à quelques semaines.

C'était en début de soirée. J'étais allée voir Maman dans la cuisine et je lui avais demandé :
« Comment ça se fait que c'est jamais moi qui présente de nouveaux amis à la famille ? »

Maman, qui n'avait pas envie de se casser la tête, m'avait envoyée balader en me répondant :
« Tu comprendras quand tu seras grande. »

Moi, ça m'avait énervée. Alors, j'avais tapé du pied en disant :
« Je veux comprendre tout de suite ! »

Maman n'avait pas fait les gros yeux en grondant :
« Parle sur un autre ton ! »

À la place, elle avait hoché la tête d'un air amusé et c'en était resté là.

Du moins, je croyais que c'en était resté là mais, depuis, elle m'avait emmenée deux fois au jardin d'enfants et il s'était passé plein de choses : j'avais voulu jouer au tourniquet mais je n'aimais pas courir ; j'avais voulu jouer avec le garçon mais j'avais eu peur de me faire gronder ; Maman m'avait traitée de sauvage mais…

« Sauvage ! Sauvage ! Finalement, c'est Caroline, la sauvage ! »

Il fallut que je me fisse cette réflexion à voix haute pour que Maman reconnût enfin la réalité de ce qui s'était passé la semaine précédente.

C'était la fois où j'étais assise toute seule sur le tourniquet et qu'un garçon était venu y jouer aussi. J'avais voulu jouer avec lui mais j'avais senti, au fond de moi, que je n'en avais pas le droit. Ayant eu un doute sur la question, j'avais regardé Maman et elle m'avait fait les gros yeux. Je savais donc que ce n'était pas moi qui m'étais fait des idées. Il était clairement établi que je n'avais pas le droit de jouer avec le garçon mais Maman s'était arrangée à faire en sorte que moi seule visse ses gros yeux. Ainsi, pour l'observateur, c'était moi qui n'avais pas voulu jouer avec le garçon ; illusion que Maman avait confortée par la parole, allant jusqu'à me traiter de sauvage.

Je n'étais pas folle, je savais bien que c'était Maman qui m'avait empêché de jouer avec le garçon. Elle le reconnut enfin et me suggéra d'analyser le comportement de Caroline au travers de cette expérience.

La situation de Caroline était-elle similaire ?

Moi, à la base, j'avais trouvé que la fille du rocher avait de la chance que sa mère la laissât libre de jouer avec tous les enfants du jardin, garçons et filles ; libre de se faire tous les amis qu'elle voulait. Pourtant, au bout du compte, elle ne se faisait jamais le moindre ami (puisqu'elle n'embrassait jamais personne d'autre que sa mère). Pourquoi un tel ratage ? Comment pouvait-elle être à ce point indifférente aux enfants qu'elle avait le bonheur de côtoyer ? Qu'est-ce qui se passait, dans sa tête ?

Aurait-il été possible que ce comportement lui fût dicté par sa mère, sans que rien ne le laissât transparaître ? La fameuse barrière de passage à niveau qu'il m'avait semblé percevoir entre Caroline et moi, n'était-ce pas sa mère qui la levait et la baissait à sa guise ?

Voilà donc ce qu'est cette soi-disant vertu que prônent les grandes personnes et dont je n'ai jamais trouvé trace en mon être : la politesse.

La politesse est un principe qui transforme une embrassade chaleureuse et spontanée en une bise glaciale donnée du bout des lèvres. La politesse, c'est rendre un élan du cœur après l'avoir volé, esquinté et dénaturé.

C'est bien ce qui m'avait toujours semblé : la politesse, c'est mal.

Et puis, d'abord, pourquoi la mère de la fille du rocher avait-elle voulu que je me souvinsse du prénom qu'elle lui avait donné à sa naissance ? Qu'est-ce que ça pouvait changer ? Combien de temps devais-je conserver le souvenir de ce détail ?


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Chapitre 4 : Les garçons de la maternelle
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#discussion #comprendre #enfance #liberté #politesse

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LE BON USAGE DE L'AMITIÉ

Je ne croyais pas pouvoir faire comprendre cela à la fille du rocher. Je n'avais même pas essayé. Cependant, quand elle m'avait dit :
« T'as qu'à y aller, sur ton tourniquet… »
je m'étais mise à penser tout haut, debout à côté d'elle. Pendant ce temps-là, elle était restée accroupie, la tête baissée, remuant la terre avec son seau. Je croyais qu'elle ne m'écoutait même pas, que je n'avais plus qu'à m'en aller…

Elle se leva soudain, me prit la main et me dit :
« Alors, viens ! Entre dans mon jeu ! C'est facile : fais comme moi et répète ce que je dis ! »

C'est ainsi qu'elle devint mon amie.

Plus tard, Maman m'appela parce qu'il était l'heure de rentrer à la maison pour goûter. Avant de partir, je souhaitai retourner auprès de mon amie pour lui dire au revoir et l'embrasser, comme il est d'usage entre amis. Maman me le permit, à condition que je me dépêchasse.

Je courus vers la fille du rocher et la pris dans mes bras. De son côté, elle se dégagea promptement de mon embrassade, me jeta un regard trouble et me demanda :
« Qu'est-ce qui te prend ?
- Ben, je viens te dire au revoir parce qu'il faut que je rentre à la maison pour goûter. »

répondis-je.

En fait, ce qui l'avait choquée, ce n'était pas la raison de mon départ.

« Pourquoi je t'embrasserais ? J'te connais pas ! »
me dit-elle.

« Ben si, c'est moi ! On a joué ensemble. Tu te rappelles pas ? »

Je n'y comprenais rien. Je regardai autour de moi pour m'assurer qu'il n'y avait pas là une autre fille qui lui ressemblait. Où était passée mon amie ?

Finalement, j'eus la confirmation que c'était bien elle quand je l'entendis répéter ce qu'elle m'avait dit tout à l'heure :
« Je joue avec tous les enfants que je rencontre sur mon rocher, un jour toi, un jour quelqu'un d'autre… »

Elle ajouta alors :
« …mais j'embrasse pas tout le monde et n'importe qui. J'embrasse seulement ma mère. »

Derrière moi, au loin, une voix appela :
« Angélique ! Angélique ! »

C'était ma mère qui me pressait de revenir.

Désemparée, je redescendis du rocher en pleurant. Ce que voyant, ma mère gronda :
« Tu ne vas tout de même pas faire une comédie pour rentrer, non ?
- Èe veut pas m'embrasser, èe m'connait pas ; j'suis pas son amie. »

expliquai-je au milieu de mes sanglots.

Ayant vu la scène de loin, la dame, à qui Maman avait adressé la parole à notre arrivée, appela sa fille et s'enquit de la raison de mes pleurs.

Gentiment, elle dit à sa fille, en parlant de moi :
« Eh bien, embrasse la petite fille ! »

La fille du rocher eut un geste de recul et regarda sa mère avec un air interrogateur, comme s'il lui eut paru que m'embrasser fût contraire aux usages.

La dame précisa dans un sourire :
« Par politesse, ça se fait. »

Comme si une barrière de passage à niveau venait d'être levée, la fille s'avança et me fit la bise.

La dame se baissa vers moi et me dit :
« Tu veux être son amie ? Elle s'appelle Caroline. Tu t'en souviendras ? »

C'était quand j'avais quatre ans et demi.


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Chapitre 4 : Les garçons de la maternelle
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#amitié #politesse #enfance #bise #mère

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LE P'TIT TRAIN

Gare Saint-Lazare. Si la locomotive tirait les wagons derrière elle pour entrer en gare, elle devait ensuite les pousser devant elle pour en ressortir. On dit, dans ces cas-là, que le train roule à contresens. Chouette !

Du moins, on pouvait le dire mais on n'avait pas le temps. Il fallait se dépêcher d'arpenter tout le quai pour atteindre le wagon de queue qui, de fait, était en tête.

Tout au bout du wagon de queue, il y avait un hublot au-dessus d'un strapontin. C'était ma place. Je m'installais sur le strapontin, je regardais par le hublot et, quand le train démarrait, je voyais la voie défiler devant moi. J'avais l'impression que c'était moi, le conducteur. C'était drôle ! Je ne décollais pas le nez du hublot de tout le trajet.

Par contre, des fois, quand le train était prêt à partir à contresens et que nous montions dans le wagon de queue, je trouvais un garçon assis à ma place, sur mon strapontin et regardant par mon hublot. Le plus énervant, c'était quand le train roulait et que je voyais le garçon faire semblant de tenir un volant et de conduire le train. Non mais ! pour qui se prenait-il ?

C'était pour éviter ce genre de désagrément qu'il fallait se dépêcher d'atteindre le wagon de queue avant de chercher à se remémorer le mot contresens.

De la fenêtre du train, Maman regardait si le contrôleur était sur le quai pour savoir s'il fallait sortir les tickets.

Le contrôleur, c'était le monsieur qui était debout, au bout du quai, devant l'escalier. Tous les gens qui descendaient du train passaient devant lui avec leurs tickets à la main. Le monsieur validait un par un les tickets qu'on lui présentait, sans parler, les yeux dans le vague. Il ne fallait pas lui dire bonjour parce que ça le dérangeait dans ses rêveries et ça lui faisait craindre qu'on ne lui demandât une information, ce qui l'aurait obligé à se concentrer sur son travail. Il était là pour oblitérer les tickets, pas pour dire bonjour.

Du reste, les gens qui passaient devant lui n'avaient aucune raison d'ennuyer, par des paroles inutiles, ce pauvre homme condamné au travail. Ils étaient là parce qu'ils descendaient, comme Maman et moi, à la gare de Courbevoie. Ils n'étaient pas là pour dire bonjour au contrôleur. Tous les gens passaient donc devant lui en lui présentant leurs tickets d'un geste machinal, les yeux dans le vague…

À la longue, les absences du contrôleur le conduisirent à se métamorphoser en composteur orange.


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Chapitre 3 : La bêtise de l'amour
section 1 sur 9


#train #contrôleur #souvenir #enfance #gare

vna_info@diaspora-fr.org

Dans un rapport accablant, l'ONU accuse la Birmanie d'avoir torturé des enfants

C’est un rapport accablant pour la junte au pouvoir en Birmanie. Selon le rapporteur des Nations unies pour les droits de l’homme dans ce pays d’Asie, des centaines d’enfants ont été tués et torturés par les force de sécurité birmanes depuis le coup d’État de 2021.

Ces attaques contre des enfants, victimes collatérales ou directes des affrontements, constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité aux yeux des Nations unies

Selon le rapport rendu public mardi 14 juin, plus de 140 enfants ont été torturés par des militaires des policiers ou des miliciens depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021.

Les informations réunies par le rapporteur spécial de l’ONU Tom Andrews sont terribles et accablantes pour la junte au pouvoir. Selon des témoignages recueillis auprès des agences de l’ONU et d’organisation humanitaires, des mineurs ont été battus à mort ou poignardés ; certains ont eu les ongles et les dents arrachés, d’autres enfin ont subi des simulacre d’exécution. Le rapporteur estime que plus de 250 000 enfants ont été déplacés et que près de 400 ont été tués.

« Les attaques incessantes de la junte contre des enfants soulignent la perversité des généraux et leur volonté d’infliger des souffrances à des victimes innocentes pour soumettre la population », peut-on lire dans le communiqué publié par le rapporteur. Celui-ci estiment que ces attaques sont constitutives de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et demande aux pays membres de l’ONU de répondre à la crise en Birmanie avec le même caractère d’urgence que pour la crise en Ukraine.

Radio France Internationale – 15 juin 2022

#birmanie #droits-de-l-homme #enfance #o-n-u

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/06/15/dans-un-rapport-accablant-lonu-accuse-la-birmanie-davoir-torture-des-enfants/

vna_info@diaspora-fr.org

Birmanie. Des centaines d’enfants ont été tués et torturés par la junte, selon l’ONU

Selon Tom Andrews, rapporteur des Nations unies pour les droits de l’homme en Birmanie, la junte au pouvoir dans le pays depuis février 2021 s’est rendue coupable de nombreuses exactions contre des enfants.

Dans un rapport publié ce mardi 14 juin 2022, le représentant de l’ONU dénonce notamment la mort de 382 jeunes birmans et la torture de milliers d’autres.

Des centaines d’enfants ont été tués et torturés par les forces de sécurité birmanes depuis le coup d’État de 2021, non seulement comme victimes collatérales des affrontements mais en tant que cibles délibérées de la junte pour semer la terreur, a déclaré ce mardi 14 juin 2022 un expert de l’ONU.

Des enfants battus à mort ou torturés

Des mineurs ont été battus à mort, poignardés ou torturés, quand d’autres ont subi des simulacres d’exécutions, détaille Tom Andrews, rapporteur des Nations unies pour les droits de l’homme en Birmanie, dans un rapport publié mardi.

La junte militaire, qui dénonce régulièrement les ingérences de l’ONU et des pays occidentaux, n’a pu être immédiatement jointe pour réagir à ces accusations.

250 000 enfants birmans déplacés

Selon le rapport, qui s’appuie sur des informations des agences de l’ONU, d’organisations humanitaires et de groupes de défense des droits humains, quelque 250 000 enfants ont été déplacés par les combats en Birmanie et au moins 382 ont été tués, dont certains dans des bombardements aériens ou des tirs d’artillerie.

« Les attaques incessantes de la junte contre des enfants soulignent la perversité des généraux (de la junte) et leur volonté d’infliger d’immenses souffrances à des victimes innocentes pour soumettre le peuple », écrit Tom Andrews dans un communiqué.

« Les attaques de la junte contre les enfants sont constitutives de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre », ajoute-t-il.

En Birmanie, le retour de la répression et de la guerre civile

Le coup d’État militaire de l’an dernier et la répression brutale qui s’en est suivie ont fait replonger la Birmanie dans la guerre civile, de nombreux groupes ayant pris les armes pour résister.

Dans ce contexte, l’ONU a rassemblé des informations selon lesquelles au moins 142 enfants ont été torturés par des militaires, des policiers ou des milices pro-junte, indique le rapport, qui fait aussi état d’une augmentation du travail forcé des mineurs, y compris en tant qu’enfants-soldats.

Tom Andrews appelle les membres des Nations unies à isoler financièrement la junte et à « répondre à la crise en Birmanie avec le même caractère d’urgence que pour la crise en Ukraine ».

Ouest France avec Reuters – 14 juin 2022

#birmanie #droits-de-l-homme #enfance #o-n-u

Originally posted at: https://vietnam-aujourdhui.info/2022/06/14/birmanie-des-centaines-denfants-ont-ete-tues-et-tortures-par-la-junte-selon-lonu/

d3@diaspora.psyco.fr

Les jolies colonies de vacances russes

Merci maman, merci Poutine !
Tous les ans, je voudrais que ça r'commence,
You kaïdi aïdi aïda !
(D'après Pierre Perret)

La future chair à canon de généraux et de dictateurs vieillissants...
https://www.opnminded.com/2017/01/17/originales-colonies-de-vacances-militaires-russie-camps-doctrine-armee-patriotisme-soldats.html

Au fait comment on appelle ce type de régime politique dans lequel on embrigade, militarise et endoctrine avec des discours militaristes, nationalistes et xénophobes les jeunes dès leur plus jeune âge ?

#fascisme #colonie #colonie-de-vacances #camp-des-patriotes #russie #enfance #droits-de-l-enfance #CIDE #éducation-non-violente #Poutine #putinisme #putin #nowar #noputin #Ukraine #politique #standwitkukraine

etre_sur_terre@diaspora.psyco.fr

LA FABRIQUE DU CRÉTIN DIGITAL

De Michel Desmurget, docteur en neuroscience et directeur de recherche à l'Inserm.

Résumé rapide, car l'auteur n'aborde pas la problématique des pollutions électromagnétiques. Il émet parfois des points de vues et raisonnements que je trouve parfois contestables, j'ai donc fait preuve de tolérance et me suis concentrée sur son sujet.

Il axe entièrement son travail sur les conséquences de l'exposition de l'enfant à l'écran et aux contenus visionnés - contenus pour enfants/éducatifs, contenus "pour adultes", jeux vidéos, contenus exposant l'enfant au tabac, à la drogue, à l'alcool, au sexe, à la violence.
Il aborde également les techniques de contradiction ou de mise en doute par les journalistes ou pseudo-spécialistes.

Quelques conclusions :
- Le temps d'exposition à l'écran est pris sur les temps de devoir, de lecture, d'interactions avec les adultes, et surtout altère le sommeil.
Dans l'idéal, il faut arrêter l'écran 1h30 avant le coucher.
- Les contenus exposant l'enfant au tabac, à la drogue, à l'alcool, au sexe, à la violence (films, jeux vidéos...) prédisposent l'enfant à adopter ces comportements plus tard, car ils sont connotés positivement.
- L'auteur recommande de ne pas exposer l'enfant à l'écran avant 6 ou 7 ans. En effet, il y a des fenêtres de développement à ne pas manquer.

- L'éducation par écran interposé est un échec (MOOCs et autres classes virtuelles) : rien ne remplace l'humain

Autres thèmes abordés : #addiction, non-transfert de compétence entre les jeux vidéos et la "vraie vie", comment reconnaître un expert, messages subliminaux, attention vs concentration, et j'en passe.

#enfant #enfance #écrans #jeuxvidéos #attention #sommeil #technologies #famille #ordinateur #télé #tablette

mimoutte@diaspora.psyco.fr

#news #cinéma #Belfast #Irlande #religion #catholiques #protestant #émeutes #violences #enfance

« Belfast », un film réalisé par Kenneth Branagh avec Caitriona Balfe, Jamie Dornan : Été 1969 : Buddy joue avec ses amis dans une rue de Belfast (Irlande du Nord). On jouait beaucoup dans ma rue aussi, à l’époque, je me suis souvenue de ça et du désert actuel de nos villes. On connaît un peu l’histoire récente de l’Irlande : Les catholiques VS Les protestants. La religion encore, mais pas que. Les Irlandais contre les occupants Britanniques. Sur fond de nationalisme, de chômage, de grèves, d’inégalités sociales, de migration économique. La vie d’un quartier ouvrier vu par les yeux d’un enfant qui ne comprend pas l’emballement subit de la situation. Témoin bouleversant des échauffourées au seuil même de sa porte entre communautés, avec ses héros, ses gentils, ses méchants, sa violence, ses confrontations, son monde chavire et avec lui l’insouciance de l’enfance. Ce n’est malheureusement pas comme au cinéma, c’est la vraie vie et les pertes ici sont définitives. J’en retiens surtout que les Hommes sont d’ incorrigibles bellicistes

angeliqueandthehord@diaspora-fr.org

LE RÔLE DE LA FEMME

M’étant posé la question, elle ne cessa de me turlupiner. J’aurais voulu demander à ma mère mais je n’osais pas aborder le sujet avec elle.

Finalement, un jour, nous étions toutes les deux à la maison ; nous discutions ensemble, tranquillement. Je sentis que c’était le bon moment.

C’est toujours comme ça, avec les grandes personnes. Quand on veut leur parler de quelque chose d’important, il faut attendre le moment où elles y sont disposées. Du moins, c’est l’impression qu’on a. Peut-être que c’est parce qu’il faut attendre que le problème soit mûrement réfléchi dans la tête avant de pouvoir le présenter à un adulte. Sinon, on ne poserait pas les bonnes questions et, par voie de conséquence, on n’obtiendrait pas les bonnes réponses.

Le problème ayant été mûrement réfléchi en mon esprit et ma mère étant disposée à converser, je lui demandai si, compte tenu de la fragilité de la femme, l’enfant avait le devoir de la protéger des violeurs en prenant sa place.

La réponse de ma mère fut formelle et sans détour : non !

• C’est le rôle de la femme de protéger l’enfant en toute circonstance, jamais le contraire.
• La place qui est à côté de celle de l’homme dans le lit conjugal est la place de la femme.
• C’est vrai que c’est dans la nature de la femme de jouer parfois les effarouchées face au désir de l’homme, de se sentir outragée (comme Nadia s’était sentie outragée) pour des choses qui, somme toute, ne sont pas si graves. Il n’en demeure pas moins que c’est le rôle de la femme d’accompagner l’homme dans sa folie ; tous les hommes. En aucun cas elle n’a le droit de prétendre mettre un enfant à sa place dans le lit d’un homme. Jamais !
• La femme est physiquement constituée pour répondre au désir de l’homme, l’enfant ne l’est pas.


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1ère partie : DATE ET LIEU DE NAISSANCE
chapitre 1 : Viol d'enfant
section 6 sur 9


#enfance #femme #homme #viol #féminisme

angeliqueandthehord@diaspora-fr.org

HORS NORME

Soi-disant, si la société n’existait pas, on risquerait d’être confronté à un problème de viol.

S’il faut parler de quelque chose d’aussi moche que le viol, autant le faire tout de suite. Qu’on en soit débarrassé ! Justement, à ce propos, j’avais eu une discussion avec ma mère, quand j’avais neuf ans.

Que pouvais-je avoir à dire sur le sujet à neuf ans ? J’ignorais ce qu’est un viol au sens où l’entendent les policiers, tout comme j’ignorais ce qu’est faire l’amour au sens où l’entendent les biologistes.

Néanmoins, les biologistes ne connaissent dans leurs laboratoires ni viol ni amour. Seul l’accouplement est scientifiquement observable. La notion de viol naît des sentiments et ressentiments avant d’être normalisée dans les commissariats de police suivant des critères établis par je ne sais qui et répondant aux intérêts de je ne sais qui.

Moi, l’accouplement, je ne me doutais pas que cela existât. J’ai découvert ce qu’est le viol le jour où j’ai vu Nadia se faire violer. D’ailleurs, le violeur, c’était un peu moi. Je ne l’ai pas fait exprès ; je ne savais pas.

Bon, je m’explique :
J’avais six ans et Nadia en avait quatre. Nous discutions ensemble, debout, chacune d’un côté de la barrière qui nous séparait.

Tout d’un coup, elle fut prise de panique.

« Le garçon ! Y va baisser ma culotte !
- Quel garçon ? »

Il y avait effectivement un garçon de son âge deux ou trois mètres derrière elle mais il ne me semblait pas que cela justifiât la crainte de Nadia.

« Pourquoi tu dis qu’y va baisser ta culotte ?
- Je sais pas. J’ai peur.
- Mais non, y a pas de raison. D’ailleurs, tu vois : y s’en va. »

Je revenais à notre discussion initiale quand la panique s’empara de nouveau de Nadia.

« Le garçon ! Y va baisser ma culotte ! »

En fait, quand je le regardais, il s’éloignait et quand je regardais Nadia, il s’approchait d’elle de nouveau. Ça faisait peur à Nadia, si bien que je ne pouvais plus discuter avec elle.

Elle prit une petite voix douce pour m’implorer :
« Le laisse pas faire ! T’es grande, toi. Protège-moi !
- Je peux pas te protéger : il est du même côté de la barrière que toi et j’ai pas droit de l’escalader. C’est pas grave. Faut pas avoir peur ! Y va pas baisser ta culotte : ça serait complètement toc-toc. »

Pourtant, lors d’un instant où je ne le regardais pas, il courut brusquement jusqu’à Nadia et baissa sa culotte. Ne pouvant intervenir et ne sachant que dire, je restai là, immobile, stupéfaite.

Cherchant en moi un refuge, Nadia me regarda dans les yeux. Du coup, je regardai ses yeux. Pendant les quelques secondes durant lesquelles le garçon regardait les fesses de Nadia, moi, je regardais ses yeux. Je vis plein de choses traverser son regard, plein de choses que le garçon ne voyait pas. Je vis peut-être bien plus de choses en regardant les yeux de Nadia que le garçon n’en vît en regardant ses fesses.


SEX AND DESTROY un nouveau son rock ?
1ère partie : DATE ET LIEU DE NAISSANCE
chapitre 1 : Viol d'enfant
section 1 sur 9


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Marie-Estelle Dupont: « On fait du mal aux gens, on les méprise, on les divise, on les culpabilise »

Marie-Estelle Dupont est psychologue clinicienne, psychothérapeute et auteur.

Diplômée de l'École de Psychologues Praticiens et titulaire d'un Diplôme universitaire (DU) de neuropsychologie, elle exerce son activité en cabinet libéral. Au début de sa carrière, elle a également travaillé à l’hôpital Albert Chenevier ainsi qu’au Centre Hospitalier Intercommunal (CHI) de Créteil.

Nous l’avons interrogée sur les effets des mesures sanitaires prises par le gouvernement sur la santé mentale des enfants et des adultes.

Quel a été l’impact de le mise en place du passe sanitaire et de l’obligation vaccinale sur le psychisme de ses patients ?

Quelles sont les conséquences de l’apprentissage à distance pour les enfants en cas de fermeture des classes ?

Quelle est la situation dans les services hospitaliers de pédopsychiatrie ? Les enfants et les adolescents qui en ont besoin peuvent-ils être pris en charge correctement ?

Quel regard porter sur la communication du gouvernement depuis le 12 juillet ? Quel est le type de société qui est en train de se dessiner ?

Doit-on s’inquiéter des clivages apparus parmi la population depuis plusieurs mois ? Ces fractures pourront-elles se résorber sans laisser de stigmates durables ?

Quelles sont les ressources dont disposent les individus pour préserver leur équilibre psychique et leur libre arbitre ? Comment nous aligner sur ce qui nous humanise, plutôt que sur ce qui nous divise ?

https://www.youtube.com/watch?v=7sDWIsaa7jg