Le monde doit imposer la paix à Israël
Par Gideon Levy
ArrĂȘt sur info â 20 fĂ©vrier 2024
#Ătats-Unis auprĂšs de lâ #ONU, Linda #Thomas-Greenfield, a Ă©tĂ© la seule Ă voter contre la rĂ©solution de lâAlgĂ©rie sur le cessez-le-feu au Conseil de sĂ©curitĂ© mardi. (UN Photo/Manuel ElĂas)
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Lâambassadrice des #Ătats-Unis auprĂšs de lâ #ONU, Linda #Thomas-Greenfield, a Ă©tĂ© la seule Ă voter contre la rĂ©solution de lâAlgĂ©rie sur le cessez-le-feu au Conseil de sĂ©curitĂ© mardi. (UN Photo/Manuel ElĂas)
Le moment est venu pour les #USA et dans leur sillage la communautĂ© internationale, de prendre une dĂ©cision : le cycle sans fin de la #violence entre #IsraĂ«l et les #Palestiniens va-t-il se poursuivre ou allons-nous tenter dây mettre un terme ? Les USA vont-ils continuer Ă armer IsraĂ«l et Ă dĂ©plorer ensuite lâusage excessif de ces armements, ou sont-ils enfin prĂȘts Ă prendre des mesures concrĂštes, pour la premiĂšre fois de leur histoire, afin de changer la rĂ©alitĂ© ? Et surtout, lâattaque israĂ©lienne la plus cruelle contre #Gaza deviendra-t-elle la plus inutile de toutes, ou lâoccasion qui sâest prĂ©sentĂ©e Ă sa suite ne sera-t-elle pas ratĂ©e, pour une fois ?
Il ne sert Ă rien dâen appeler Ă IsraĂ«l. Le gouvernement actuel, et celui qui le remplacera probablement, nâa pas et nâaura jamais lâintention, le courage ou la capacitĂ© de gĂ©nĂ©rer un changement. Lorsque le Premier ministre rĂ©pond aux propos amĂ©ricains sur la crĂ©ation dâun Ătat palestinien par des mots indiquant quâil « sâoppose aux mouvements forcĂ©s » ou quâ « un accord ne sera conclu que par le biais de nĂ©gociations» tout ce que lâon peut faire, câest rire et pleurer.
Rire, parce quâau fil des ans, le Premier ministre Benjamin #Netanyahou a fait tout ce quâil pouvait pour faire Ă©chouer les nĂ©gociations ; pleurer, parce que câest IsraĂ«l qui emploie la coercition â la nature de sa politique Ă lâĂ©gard des Palestiniens est une coercition mise en Ćuvre dans une grande dĂ©marche unilatĂ©rale, violente, agressive et arrogante. Tout Ă coup, IsraĂ«l est contre les actes de coercition ? Lâironie se cache la tĂȘte dans la honte.
Il est donc inutile dâattendre du gouvernement israĂ©lien actuel quâil change de caractĂšre. Il est tout aussi vain dâattendre dâun gouvernement dirigĂ© par Benny #Gantz, Gadi #Eisenkot ou Yair #Lapid quâil le fasse. Aucun dâentre eux ne croit en lâexistence dâun Ătat palestinien dont le statut souverain et les droits seraient Ă©gaux Ă ceux dâIsraĂ«l. Tous les trois, ensemble et chacun sĂ©parĂ©ment, accepteront tout au plus, dans un trĂšs bon jour, la crĂ©ation dâun bantoustan sur une partie du territoire. Une vĂ©ritable solution ne sera pas trouvĂ©e ici. Il vaut mieux laisser IsraĂ«l se complaire dans son refus.
Mais le monde ne peut pas se permettre de laisser passer cette occasion. Câest le monde qui devra bientĂŽt reconstruire, avec ses fonds, les ruines de la bande de Gaza, jusquâĂ la prochaine dĂ©molition par IsraĂ«l. Câest le monde dont la stabilitĂ© est compromise tant que lâoccupation persiste, et qui lâest encore plus chaque fois quâIsraĂ«l se lance dans une nouvelle guerre. Câest le monde qui reconnaĂźt que lâoccupation est nĂ©faste pour lui, mais qui nâa jamais levĂ© le petit doigt pour y mettre fin. Aujourdâhui, lâoccasion de le faire se prĂ©sente. La faiblesse et la dĂ©pendance dâIsraĂ«l Ă la suite de cette guerre doivent ĂȘtre exploitĂ©es, dans lâintĂ©rĂȘt dâIsraĂ«l Ă©galement.
Assez de mots. Assez des cycles de nĂ©gociations futiles organisĂ©s par le secrĂ©taire dâĂtat amĂ©ricain Antony #Blinken et des mots durs prononcĂ©s par le prĂ©sident Joe #Biden. Ils ne mĂšnent nulle part. Le dernier prĂ©sident sioniste, peut-ĂȘtre le dernier Ă se soucier de ce qui se passe dans le monde, doit agir. En guise de prĂ©lude, on pourrait sâinspirer des paroles Ă©tonnamment simples et vraies du responsable de la politique Ă©trangĂšre de lâUnion europĂ©enne, Josep #Borrell, qui a dĂ©clarĂ© : « Eh bien, si vous pensez que trop de gens sont tuĂ©s, peut-ĂȘtre devriez-vous fournir moins dâarmes [Ă IsraĂ«l] ».
Toutefois, la question nâest pas seulement de mettre fin Ă la guerre, mais surtout de savoir ce qui se passera une fois quâelle sera terminĂ©e. Si cela dĂ©pendait dâIsraĂ«l, sous nâimporte quel gouvernement, nous retournerions dans le giron chaleureux de lâ #apartheid et nous reviendrions Ă la vie par le sabre. Le monde ne peut pas accepter cela plus longtemps et ne peut pas laisser le choix Ă IsraĂ«l. IsraĂ«l a parlĂ© : câest Non. Le temps est venu de trouver une solution semblable aux accords de #Dayton. Il sâagit dâun accord forcĂ© et imparfait conclu en #Bosnie-HerzĂ©govine qui a mis fin Ă lâune des guerres les plus cruelles et qui, contrairement Ă toutes les prĂ©visions, a tenu pendant 29 ans. Lâaccord a Ă©tĂ© imposĂ© par la coercition.
Un Ătat palestinien nâest peut-ĂȘtre plus une solution viable en raison des centaines de milliers de colons qui ont ruinĂ© les chances dâen crĂ©er un. Mais un monde dĂ©terminĂ© Ă trouver une solution doit proposer un choix clair Ă IsraĂ«l : des sanctions ou la fin de lâoccupation ; des territoires ou des armes ; des colonies ou un soutien international ; un Ătat dĂ©mocratique ou un Ătat juif ; lâapartheid ou la fin du sionisme. Lorsque le monde se montrera ferme, en posant ces options de cette maniĂšre, IsraĂ«l devra prendre une dĂ©cision. Le moment est venu de forcer IsraĂ«l Ă prendre la dĂ©cision la plus fatidique de sa vie.
#GideonLevy
Article original en anglais #Haaretz â 18/2/2024
Traduit par #Tlaxcala