INTERNATIONAL - Un mouvement qui prend de l’ampleur. Le bilan humain s’est alourdi au Bangladesh ce jeudi 18 juillet, où désormais 32 personnes ont trouvé la mort dans des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants depuis une semaine. En première ligne de la contestation, les étudiants demandent la fin du système de quotas dans la fonction publique qui, selon eux, profite aux soutiens de la Première ministre Sheikh Hasina, au pouvoir depuis 2009.
Lors de ces émeutes, des manifestants ont incendié le siège de la télévision d’État BTV à Dacca ce jeudi. Le feu s’y est propagé rapidement et de nombreuses personnes étaient encore coincées à l’intérieur du bâtiment lorsqu’il a été déclenché, selon la chaîne. Le ministre de l’Information du Bangladesh a confirmé à la BBC que les flammes ont depuis été maîtrisées et que la plupart des employées avaient quitté les locaux.
Les faits se sont déroulés après plusieurs heures d’affrontements entre la police anti-émeutes et les étudiants. Par centaines, ces derniers ont pourchassé les forces de l’ordre après des tirs de balles en caoutchouc et de grenades lacrymogènes. Les policiers se sont alors réfugiés au siège de la chaîne BTV. L es manifestations « se sont transformées en une guerre », a affirmé un étudiant à SkyNews.
Des tirs policiers en cause
Au cours de la seule journée de ce jeudi, au moins 25 personnes – dont un #journaliste qui couvrait les affrontements – ont été tuées, selon un décompte des hôpitaux établi par l’AFP, avec des centaines de blessés supplémentaires. Les armes « non létales » de la police sont à l’origine de plus des deux tiers de ces décès, ont constaté les hôpitaux de la capitale.
La Première ministre Sheikh Hasina avait condamné mercredi soir le « meurtre » des manifestants dans un discours télévisé et promis que les responsables seraient punis quelle que soit leur affiliation politique. Ce qui n’a pas empêché l’aggravation de la colère ce jeudi.
Dans la foulée des affrontements, des habitants ont signalé des coupures d’Internet mobile dans tout le pays, deux jours après que les fournisseurs d’accès ont coupé l’accès à Facebook. Le ministre adjoint des Télécommunications, Zunaid Ahmed Palak, a déclaré à l’AFP que le gouvernement avait ordonné la coupure du réseau pour éviter « des rumeurs, des mensonges et de la désinformation ».
Le mouvement de #contestation, qui a débuté le 1er juillet, exige la fin du système des quotas qui réserve un tiers des postes dans la fonction publique aux proches des héros de la guerre d’indépendance de 1971. Selon ses opposants, ce mécanisme profite à une élite du pays proche du pouvoir en place.