#franceculture

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#Énergie : un, deux, trois, #soleil !

A partir de quand l'Homme s'est-il intéressé au soleil, comme source d'énergie ? Quels sont les premiers travaux à ce sujet ? Quelles sont les connaissances scientifiques et les innovations techniques qui ont permis le développement de l'énergie #solaire ? Quelles sont ses limites ?

avec :
- Daniel Lincot (Directeur de l’Institut de recherche et de développement sur l’énergie #photovoltaïque, directeur de la Fédération photovoltaïque d’Ile-de-France, directeur du Laboratoire d’ #électrochimie et de chimie analytique)
- Paul Bouet (Architecte, historien et maître de conférences associé à l'Ecole d'architecture de Paris-Est).

Imaginez : une source d’énergie infinie, relativement "propre", relativement "bon marché", et tombée du ciel. Chaque jour, notre soleil déverse sur la Terre une quantité considérable d’ #énergie. Nous n’avons pas attendu les chocs pétroliers pour nous intéresser à l’énergie solaire. L’actuelle crise environnementale précipite cet impératif d’énergies alternatives.
" #FélixTrombe est un personnage fondamental de cette histoire, il commence ces expérimentations à la sortie de la guerre, à Meudon. Assez vite, il décide de déménager son laboratoire, au sud de la France, où il installe ses équipes... Il obtient des crédits, il est d'ailleurs l'un des douze conseillers du Général de Gaulle, à l'époque. Il présente l'énergie solaire, comme une force novatrice... C'est un personnage complexe. Il y a, à la fois ses recherches sur les hautes températures, mais aussi celles sur des dispositifs beaucoup plus simples, comme le Mur Trombe... "
- Paul Bouet

Il a fallu du temps pour comprendre le potentiel énergétique de la lumière et pour l’apprivoiser. Comment avons-nous domestiqué le soleil pour exploiter ce que l’on appelle communément "la houille d’or" ?

"La première découverte de l'énergie solaire photovoltaïque, c'est la nature avec la #photosynthèse... C'est la petite molécule de chlorophylle à la base de tout cela. La nature a inventé le photovoltaïque organique. Il a fallu ensuite attendre 1839, avec #EdmondBecquerel, qui avait décidé de devenir préparateur dans le laboratoire de son père. Il se demandait s'il était possible de mesurer la puissance de la #lumière, avec un courant #électrique..." - Daniel Lincot
Pour vous raconter l’histoire du développement de l’énergie solaire à travers le temps, nous avons la joie de recevoir #DanielLincot, directeur de recherche émérite au #CNRS et professeur titulaire à la chaire innovation technologique 2021-2022, “énergie photovoltaïque et #transitionénergétique ”, au collège de France. Nous sommes aussi avec #PaulBouet, architecte, historien, et maître de conférences associé à l'École d'architecture de Paris-Est, spécialisé dans l’énergie solaire.
#FranceCulture #France-Culture #science #podcast #baladodiffusion

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Joyeux anniversaire, la rafle !

La rafle du Vel d’Hiv, récits d’un crime français

Pour LSD, Alain Lewkowicz fait le récit de l’impensable rafle du Vel d’Hiv. Les 16 et 17 juillet 1942, 9 000 policiers et gendarmes allaient faire de la France la complice de l’extermination des Juifs, livrant près de 13 000 d’entre eux à leur bourreau, l’occupant allemand.

Les 16 et 17 juillet 1942, la #policefrançaise commettait l’irréparable et arrêtait près de 13 000 juifs étrangers et apatrides à Paris et en banlieue lors d’une gigantesque opération de police connue sous le nom de #RafleduVeldHiv. Les couples sans enfants et les célibataires furent conduits à #Drancy tandis que les familles furent internées au Vel d’Hiv, le célébrissime #VélodromedHiver de la #rueNélaton dans le 15e arrondissement de la capitale. Ce lieu dédié au sport et au divertissement populaire est ainsi devenu le symbole de l’infinie misère des Hommes et le cimetière de millions de rêves, antichambre de la mort. Longtemps absente de la mémoire collective cette « #Rafle » est devenue, au fil d’un long combat, la colonne vertébrale du discours du 16 juillet 1995, celui du président Chirac lors de la journée du souvenir, quand il reconnaissait la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs et de leur extermination. C’est cette histoire que nous allons raconter à l’occasion d’un bien triste 80ème anniversaire.
Une série documentaire d’Alain Lewkowicz, réalisée par Séverine Cassar

Épisode 1/8 : C’était un jeudi

C’était un jeudi ensoleillé, le 16 juillet, le premier jour des vacances scolaires. Pourtant, la rafle du Vel d'Hiv avait été prévue trois jours avant. Mais l’organiser le 13 et le 14 juillet, jour de la fête nationale, ça aurait fait mauvais genre.
Alors finalement ce sera le 16 à l’aube, “on est venu nous chercher entre quatre et six heures du matin. Nous nous sommes très longtemps posé la question : pourquoi à cette heure-là ? Et nous supposions que c'est pour éviter le flot des Parisiens qui allaient travailler plus tard et qui auraient pu nous venir en aide...” s’interroge encore Rachel Jedinak.
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Pour ces arrestations, on « ne tape pas aux papiers » comme on dit dans la police. Non, André Tulard et son fichier vont permettre aux milliers d’agents capteurs d’être à la manœuvre et de faire une liste précise de toutes les personnes à arrêter.
Mais cette rafle ne devait concerner que les Juifs étrangers et apatrides, ceux qui témoignent ici, étaient pourtant bel et bien français comme se souvient Rachel Jedinak : “Ma mère essayait de dire aux autres femmes : 'On ne nous emmène pas pour travailler en Allemagne, on ne peut pas travailler avec des petits dans les bras.' Elle a eu de la prémonition et les autres mamans étaient en colère après elle. Malheureusement, c’est bien ma mère qui a eu raison.”

Épisode 2/8 : Sidération au vélodrome de la rue Nélaton

#AnnetteKrajcer se remémore cette sidération : “On pensait déjà à la vie d'avant, alors que ça ne datait que de quelques jours. Et on se disait, quand même, dormir dans son lit, manger à une table, pouvoir faire sa toilette, pouvoir aller au WC. Tout ça, nous paraissait complètement parti dans un autre monde dont on nous avait extrait et on ne savait pas pourquoi.”

Épisode 3/8 : Une logistique implacable

Près de 9 000 "agents capteurs", policiers et gendarmes furent mobilisés pour cette gigantesque rafle des 16 et 17 juillet 1942. Historiens et témoins nous racontent comment toute l’administration s’est mise en ordre de marche pour satisfaire la demande allemande que 22 000 Juifs soient arrêtés.

Ordonnée par les Allemands mais méticuleusement pensée et organisée par des fonctionnaires français, pas moins de 9 000 policiers et gendarmes sont mobilisés. L’administration est aux ordres, avec aux commandes, René #Bousquet qui souhaite que la rafle du Vel d’Hiv “soit une action de la France maîtrisant son administration, sa police, de telle sorte qu'il montre son autonomie par rapport à l'occupant” selon #JacquesSémelin.
La France scelle ainsi son destin à celui de l’Allemagne nazie en collaborant activement à la déportation des Juifs et à l'extermination car comme le précise #SergeKlarsfed : “La véritable collaboration, c'est la collaboration policière contre des gens qui sont innocents. La rafle du Vel d'Hiv, c'est l'apogée de la collaboration”. Mais avec la Libération, de tout ça il n’en sera plus jamais question.

La France est désormais dans le camp des vainqueurs et aime se raconter qu’elle n’a pas eu le choix. Il faudra attendre des années pour qu’enfin émerge le récit de ce qui sera enfin désigné comme une grande rafle .

Épisode 4/8 : Les gestes qui les ont sauvés

Les Allemands avaient pourtant été clairs. 22 000 Juifs devaient être arrêtés lors de cette rafle des 16 et 17 juillet 1942. Pourtant près de 10 000 manquèrent à l’appel. Et si un faisceau de facteurs explique que 75% des juifs de France survécurent en effet au cataclysme organisé par #Vichy, deux choses sont désormais indiscutables : en France, tout le monde n’a pas été juste et non, #Pétain n’a pas sauvé les Juifs.
Une véritable énigme à la française qu’analyse #OlivierWieviorka : “ Un antiracisme, des motifs chrétiens qui jouent sur l'idée qu'il faut aider son prochain, la persécution qui est quelque chose d'abominable : tout cela, bout à bout, fait que toute une partie de la population française va effectivement s'employer à aider les Juifs. C'est un mouvement qui est spontané. Ce qui veut dire aussi que la résistance organisée, qu'elle fut extérieure ou intérieure, ne s'est absolument pas mobilisée dans ce sauvetage. C'est véritablement des initiatives parsemées qui ont facilité ce sauvetage des juifs. Les Juifs eux-mêmes y participent parce qu'on a tendance, au fond, à infantiliser les Juifs et à en faire des individus passifs dont la survie ne dépendrait que de l'extérieur. Mais, ce sont eux aussi qui, souvent, ont pris leur destin en main et ont déployé un certain nombre de stratégies et qui sont aussi, à bien des égards, les premiers responsables de leur survie. ” et #JulienBlanc : " Il y a de l'antisémitisme dans la société française, il y en a avant la guerre et elle flambe pendant l'occupation, ça ne fait aucun doute. Mais il y a aussi en France, une tradition républicaine, entre autres portée par des instituteurs, des directeurs d'école. Il y a une tradition d'humanisme chrétien aussi, qui protège, qui cache. Les deux ne vont pas l'un sans l'autre. Je crois que ça cohabite.”

Épisode 5/8 : Et après ? Des survivants pour raconter.

#HenriLilensten, #RachelJedinak et Annette Krajcer font partie des rares survivants de cette rafle et dont le destin ne s’est pas arrêté dans les antichambres de la mort du Vel d’Hiv, de Drancy et des camps du Loiret. Aujourd’hui ils témoignent.

Rachel Jedinak raconte la dernière fois qu’elle a vu sa mère qui avait été emmenée du Vel d’Hiv à Drancy avant de rejoindre les camps de la mort : “Nous sommes allées, ma sœur et moi, à trois reprises à Drancy en autocar et j'en garde vraiment des souvenirs très forts parce que les internés montaient tout en haut des quatre étages pour essayer d'apercevoir ceux qui venaient les voir.” Elle raconte comment ne pouvant voir sa mère, elle se mit à pleurer : “Un monsieur me tape sur l'épaule et me dit ‘Pourquoi pleures-tu ?’ Il avait une paire de jumelles qu'il m'a prêté et j'ai pu voir le visage de ma mère une dernière fois de loin, qui nous a aperçues et qui a fait un geste pour nous dire : ‘Partez’, parce que les gendarmes nous pourchassaient tout autour du camp, nous étions constamment en danger”.

Annette Krajcer raconte ses derniers instants avec sa mère alors qu’elle sait qu’elle partira dans le convoi du lendemain matin : “J'ai passé la nuit blottie contre ma mère, je voulais arrêter le temps, ça a été épouvantable. Maman, toujours très tendre, me consolait. Et puis le lendemain, le #gendarme est venu avec sa liste et les femmes qui avaient été appelées, c'est-à-dire la quasi-totalité. Les mères sont sorties de la baraque absolument effondrées, les gosses agrippés à leur robe. Les gendarmes devaient les mettre deux par deux, j'étais tellement dans une bulle de souffrance que je n'ai pas vu de brutalité comme on a pu le décrire.”

Épisode 6/8 : Itinéraire d'une mémoire trouble

D’abord on a commencé par oublier. Vive le pain blanc de la victoire, de Paris libéré par son peuple, celui de la vraie et de la seule France, celle qui a résisté. Exit la collaboration, #Tulard, #Bousquet et #Papon et vive le Vel d’Hiv où, comme le dit la chronique, le populaire veut en avoir pour son argent.
Alors la rafle, on la commémore entre rescapés, en catimini. Comme s’il ne fallait pas déranger. Si la rafle disparaît de la mémoire collective quasi instantanément, nous dit l’historienne spécialiste de la Shoah Annette Wieviorka, les Juifs, eux, n’ont jamais oublié : “Pratiquement à la Libération, la rafle est commémorée dans les milieux Juifs. D'ailleurs, d'une façon générale, il y a une mémoire immédiate de tout ce qui concerne la Shoah dans les milieux qui ont été directement concernés.”

Il faudra attendre 53 ans pour que la France s’en souvienne aussi. Christine Albanel qui a écrit le discours de Jacques Chirac commémorant la rafle explique qu’il a fallu attendre le temps de l’histoire : “On sortait du temps politique pour aborder le temps de l'histoire, on allait tourner une page après cette reconnaissance officielle et cette vérité qui avait été dite au plus haut au sommet de l'État.”
Un discours qui rompait avec la ligne directrice donnée par #DeGaulle après la Libération, puis par Mitterrand et qui provoqua une émotion immense :
“Oui, la folie criminelle de l'occupant a été, chacun le sait, secondée par des Français, par l'État français […] On verra des scènes atroces : les familles déchirées, les mères séparées de leurs enfants, les vieillards - dont certains, anciens combattants de la Grande Guerre, avaient versé leur sang pour la France - jetés sans ménagement dans les bus parisiens et les fourgons de la Préfecture de Police […] La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux.” (Jacques #Chirac, 16 juillet 1995, lors des commémorations de la rafle du Vélodrome d’Hiver, à Paris)
Rachel #Jedinak présente lors du discours témoigne du sentiment procuré par ces déclarations : “J'étais à quelques mètres de lui, j'ai pleuré, je n'étais pas la seule. Enfin, on reconnaissait ce qui s'était passé pendant la guerre pour nous, les Juifs”.

Épisode 7/8 : À la recherche des derniers témoins

Le Mémorial de la Shoah cherche partout en France, les derniers témoins de cette période sombre. Objectif ? Archiver, consigner, recueillir, enregistrer et filmer les paroles des survivants. Une véritable course contre la montre au moment où l’on célèbre le 80e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv.

Ce vendredi 14 janvier 2022, nous sommes allés enregistrer en haut de la rue de Belleville dans le 19e arrondissement de Paris. Nous accompagnons Julien Blanc, historien spécialiste de la résistance en France qui a rendez-vous avec l’Histoire, celle d’un des derniers témoins de la rafle parisienne des 16 et 17 juillet #1942. Il s’appelle #MauriceOksenberg et va témoigner face caméra, afin de constituer des archives pour le Mémorial de la Shoah et la postérité.
Car le temps passe. Et depuis plus de 10 ans, le Mémorial livre une véritable course contre la montre afin de recueillir les témoignages des derniers survivants comme l’explique Julien Blanc : “On est habité par un sentiment d'urgence, bien sûr, c'est la fin. C'est une dimension assez tragique, il est urgent de recueillir leur parole. J'ai toujours le sentiment qu'il est presque trop tard, on recueille beaucoup de témoignages, mais qu'il y en a aussi beaucoup qu'on a raté. Il est certain que l’on vit les derniers moments de cette possibilité d'un recueil direct.”

Un travail de recueil qui servira à “constituer une base de données de témoignages qui pourront être réutilisés par des chercheurs à l'avenir et par tout public qui s'intéresse à ça et qui a envie d'avoir accès à un témoignage.” Ces témoignages, précise Julien Blanc ne se concentrent pas uniquement sur la période 39-45 : “Ça m'intéresse beaucoup d'essayer d'avoir des détails sur la vie avant la guerre, j'ai souvent envie de les entendre sur cette petite enfance et au fond, ce monde qui a disparu, qui a volé en éclats.”

Épisode 8/8 : Les fantômes du Vélodrome d'Hiver

Si pour la plupart d’entre nous, l’évocation du "Vel d’Hiv" rappelle la rafle du même nom, elle est, pour des générations de parisiens, synonyme d’amusement, d'entertainment, de vélo et de boxe, le Paris populaire. En ce lieu s'entrechoquent de multiples mémoires, des historiens nous racontent.

Claude Richard habite au numéro 4 de la rue Nélaton à quelques encablures de la station de métro Grenelle rebaptisée Bir-Hakeim en face de là où s’élevait jusqu’à la fin des années 1950 le Vélodrome d’Hiver. Il raconte comment vivre à cette adresse a éveillé en lui un devoir de mémoire : “Ce qui m'a toujours étonné, ce sont les gens qui me disent ‘Ha, tu habites en face du Vel d'Hiv ? Olala, moi, je ne pourrais pas habiter là, ça me ferait faire des cauchemars’. Mais moi, au contraire, ça ne m’a pas donné de cauchemars, ça m'a donné l'envie de témoigner à ma manière, de réunir des documents pour la postérité.“
Collectionneur et arpenteur invétéré, rien ne lui échappe dans ce 15e arrondissement de Paris dont il connait toutes les rues, les impasses et les moindres recoins. Ce matin, il a rendez-vous avec Karen Taieb, responsable des archives du mémorial de la Shoah. À 9h00, elle arrive chez l’octogénaire avec 5 cartons sous le bras destinés à emporter les archives que Monsieur Richard a compilé depuis près de 60 ans sur cette rue Nélaton et son célèbre Vel d’Hiv.

Un bâtiment raconte-t-il qui représentait aussi “une histoire, un mode de vie des Parisiens qui, dans le 15e arrondissement était très populaire. Il y avait alors beaucoup de combats de boxe et quand les boxeurs prenaient leur retraite, ils achetaient des cafés aux alentours du Vel d'Hiv, cela drainait une population d'ouvriers qui adoraient la boxe.” Mais, se désole-t-il, “s’il a servi à divertir les gens, il a servi aussi à les interner puisqu'il y a eu la rafle du Vel d'Hiv puis après, il y a eu l'internement des collabos”, sans oublier à l’époque du FNL “les algériens qui y étaient convoqués pour contrôler leur identités” et #KarenTaieb rappelle qu’en 1940, "on y a interné les femmes ressortissantes des pays ennemis avant l'occupation par l'Allemagne”.
Pourtant, une chose manque à la collection de Claude Richard : des photos de cette enceinte où toutes les passions ont éclaté, étrange haut-lieu de la fraternité, de la joie, de la haine et de l'infinie misère des hommes, devenu cimetière de millions de rêves.
D’ailleurs il n’en existe à ce jour qu’une seule, prise au moment de la rafle. Celle qu’a retrouvée la documentaliste #RoselineBloch. C’était à la fin des années 80. Néanmoins, Serge Klarsfeld veut continuer à chercher d’autres photos : “Pour le moment, je n'ai pas pu encore entrer dans Vel d’Hiv avec les juifs en photo. Mais, je ne désespère pas, parce que l’on sait que les allemands ont filmé à l'intérieur du Vel d'Hiv. Et puis, je pense qu’il y a peut-être un journaliste qui a pu entrer ou un allemand qui a pu prendre des photos.”

#Documentaire #podcast #LaSériedocumentaire #Shoah #FranceCulture #France-Culture #pocast #baladodiffusion

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Inaction climatique : la faute à notre cerveau ?

Comment expliquer la propension du genre humain à détruire les #écosystèmes ? L'hypothèse d'une structure cérébrale fait débat.

Sébastien #Bohler (Docteur en #neurosciences et rédacteur en chef de la revue "Cerveau et Psycho".)

Câblage cérébral et attentisme climatique

Notre maison brûle, et si une minorité d’activistes se montre prête à en découdre avec l’économie carbonée ou à changer de mode de vie, le genre humain donne l’impression de plonger la tête dans le sable, façon Don’t Look Up. Pourquoi ne réagissons-nous pas plus face au réchauffement climatique ?
Les raisons sont sans multiples. Mais deux scientifiques français, proposent une hypothèse : notre #cerveau ne serait pas fait pour nous pousser à sauver la planète. Selon eux, des cellules nerveuses logées dans notre #striatum nous programment et nous serions victimes de déterminismes biologiques nous poussant à une accumulation et une soif de #croissance in fine mortifères.

"Il s'agit de la plaque tournante d'un réseau qu'on appelle le système de récompense, qui s'active quand nous faisons les actions de bases qui ont permis la survie de l'espèce, seulement ce système ne connait pas de limite" nous explique #SébastienBohler . Cette proposition scientifique ne fait pas l’unanimité. Pour ses critiques, elle tend à dépolitiser le sujet de l’ #InactionClimatique et risque de nous pousser à un certain fatalisme.
Si la théorie d’un cerveau-destructeur doit être discutée, elle a quoiqu’il en soit un mérite : celui d’étayer le débat essentiel sur notre attitude qui pourrait sembler quasi-irrationnelle tant l’urgence nous appelle. Et de poser des questions stimulantes : peut-on imaginer “recâbler” notre cerveau, refonder nos modes de #consommation éminemment anti-écologiques, de manière à désirer en adéquation avec le reste des espèces vivantes ?

A l’heure des solutions technicistes et de la #croissanceverte, la question de notre passion et de notre foi dans les mécanismes qui ont prédominé jusque-là se pose avec sérieux. Mais "c'est tellement plus facile de promettre qu'on trouvera une technologie révolutionnaire" que de remettre en question la croissance, insiste #HortenseChauvin.

#Italie : après la démission de Mario Draghi, l'extrême droite en embuscade

L'Italie renoue avec la crise politique. L'Italie renoue avec la crise politique. Ce qui se passe dans la péninsule préfigure-t-il des tendances appelées à se répéter ailleurs en Europe ?

#MarcLazar (professeur d’histoire et de sociologie politique, directeur du Centre d’histoire de Sciences Po à Paris.).

Le Premier ministre italien, Mario Draghi, a démissionné, jeudi 21 juillet**, au lendemain d'une folle journée au Parlement qui a vu sa #coalition d'unité nationale imploser. Dans la foulée, le président, #SergioMattarella, a dissout le Parlement, provoquant des élections anticipées. D'après Marc Lazare, "Le président s'est peut-être un peu trop investi pour sauver le gouvernement Draghi et il a un risque de retour de flamme lors des prochaines éléctions".
Alors que la classe #politique italienne semble à bout de souffle, un parti progresse dans les sondages et ne cache plus ses ambitions de s’emparer du poste de président du Conseil des ministres ; la formation d’inspiration néo-fasciste #FratellidItalia.
On dit souvent que l’Italie est un laboratoire politique à observer de près pour capter des tendances lourdes. Ce qui se passe dans la péninsule peut-il nous renseigner sur des dynamiques appelées à se répéter ailleurs en Europe ? #MarioDraghi, ancien président de la #Banquecentrale européenne, notamment mis à mal par une formation populiste d’un style nouveau, a parfois été comparé à Emmanuel Macron. Néanmoins, "Les élus italiens n'ont pas la probité de leurs confrères français, et si les élections anticipées n'ont lieu que le 25 septembre, c'est que c'est le jour à partir duquel la mandature qui vient de faire tomber #Draghi accède à la retraite parlementaire" nous rappelle Anna #Bonalume.
« Il y a une recherche en Italie d’une figure autoritaire, d’un sauveur et je pense que #GiorgiaMeloni essaiera de surfer sur cela », explique Anna Bonalume. Comment définir son parti, Fratelli d'Italia ? Marc Lazar précise : c’est une formation qui vient du #néo-fascisme. Il est issu du Mouvement social italien. Est-ce que Fratelli d'Italia est toujours lié à ce mouvement néo-fasciste ? « Il y a un héritage incontestablement lié au #fascisme. Il y a un certain nombre de militants nostalgiques de #Mussolini, qui se recueillent devant sa tombe, qui aiment bien encore « lever le bras »... Quand on lit le journal du parti on voit les allusions…Elle veut transformer ce parti en une formation conservatrice, réactionnaire, traditionnaliste et nationaliste. » #AnnaBonalume rappelle que #Meloni sait glisser des clins d’œil à ses militants fascistes, via des allusions discrètes mais limpides pour les avertis, sur ses affiches de campagne.

#France-Culture #Podcast #FranceCulture #baladidiffusion

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Réchauffement climatique : (re)penser l'adaptation

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins-d-ete/rechauffement-climatique-re-penser-l-adaptation-6493085

La #canicule vient nous le rappeler : les conséquences du #changementclimatique se multiplient ces dernières années. Quelles mesures structurelles et quels comportement adopter ? Pouvons-nous encore changer notre #futur ?

La vague de chaleur que nous connaissons est déjà comparée à la canicule meurtrière de 2003. Une situation difficile pour de nombreuses personnes fragiles, pour des hôpitaux à bout de souffle et une agriculture déjà abîmée par le gel, les #intempéries, ou la #sécheresse.

Sur le plateau des Matins :
#ChristopheCassou, climatologue, directeur de recherche au #CNRS et au Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (CERFACS), coauteur du 6e rapport du GIEC
#MagaliReghezza, #géographe et membre du Haut Conseil pour le #climat

Quels changements climatiques observe-t-on aujourd'hui ?
À la fin du premier semestre de 2022, la France aura déjà connu plusieurs perturbations climatiques : des épisodes de #gel au mois d'avril, de violentes #intempéries et une première canicule en juin, une seconde canicule au mois de juillet qui s'étend sur une dizaine de jours... Les vagues de #chaleur sont vouées à être plus fréquentes, plus intenses et plus longues, ce qui n'est pas sans conséquence pour les hôpitaux ou les cultures agricoles. Magali Reghezza fait remarquer que "le problème, c'est la durée de la canicule (...). Depuis 2003, on a des mesures qui sont des mesures d'urgence qui permettent de mettre à l'abri les plus vulnérables". Mais ces mesures présentent des limites : "On a mis en place ces plans d'urgence et le problème qu'on a aujourd'hui, poursuit Magali Reghezza, c'est que le plan d'urgence, c'est finalement la réaction immédiate au problème. On ne traite pas les causes, on ne traite pas les racines et on voit bien que l'on a maintenant un cumul d'événements qui fragilise le système dans son ensemble".

Des politiques défaillantes ?
Des mesures structurelles ont été adoptées par les collectivités, les États, ou l'Europe en faveur de la #transitionécologique. Mais ces initiatives entrent en contradiction avec des investissements dans les #énergiesfossiles, à l'image de la construction d'un #méthanier au Havre, fortement dénoncé par Christophe Cassou et Magali Reghezza. La France est aussi signataire du Traité sur la charte de l’énergie qui décrète qu'une modification de la politique énergétique dans un sens contraire aux intérêts des énergéticiens et investisseurs peut être attaquée en justice. Magali #Reghezza note que "l'augmentation des phénomènes extrêmes et aussi des tendances font que les coûts vont devenir tellement importants que ça va devenir insoutenable et créer pour nos concitoyens des phénomènes de paupérisation, d'exclusion, de précarité. Ce que dit le #GIEC, c'est que l'inaction climatique coûte beaucoup plus cher que l'action. On est là dans de l'investissement qui doit être rationnel".

Comment s'adapter ?
Les derniers rapports du GIEC préconisent une réduction drastique des émissions de #gazàeffetdeserre pour limiter le #réchauffement à 1,5 degré ou à 2 degrés supplémentaires. Il faut pour cela repenser nos consommations et nos productions énergétiques. Pour Christophe Cassou, "la question n'est pas de se demander si (la #sobriété est) suffisante, c'est absolument nécessaire aujourd'hui. Et cette sobriété comprend vraiment ces ensembles de politiques, de mesures et de pratiques quotidiennes qui évitent des demandes d'énergie mais également d'eau". Un défi de taille mais nécessaire pour l'avenir.

#LesMatins #FranceCulture #France-Culture #podcast #baladodiffusion #BaptisteMuckensturm

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Comment Tolkien a écrit "Le Seigneur des anneaux"

#CamilleRenard

J.R.R. Tolkien, vénérable professeur médiéviste à Oxford, a mis 17 ans à écrire, la nuit sur son "temps volé" et pour ses enfants, l'une des œuvres les plus vendues et lues au monde aujourd'hui : "Le Seigneur des anneaux". Voici les secrets de sa fabrication, en images, analysés par Vincent Ferré.
"Le Seigneur des anneaux est pour Tolkien une sorte de monstre, de réécriture d’un mythe personnel dans lequel il a mis une grande partie de sa vie et de son cœur." Comment J.R.R Tolkien s'y est-il pris pour créer "Le Seigneur des anneaux", qui inaugure tout un genre, la "fantasy" ? Alors qu'une grande exposition est consacrée à l'univers de Tolkien à la Bibliothèque nationale de France, plongez-vous dans les secrets de fabrication de cette œuvre unique en quatre grandes leçons, images exceptionnelles à l'appui, et grâce à l'analyse éclairée du professeur de littérature comparée Vincent Ferré, spécialiste de Tolkien.
1- Ecrire pour ceux qu'on aime : ses enfants, ses amis
Quand le Seigneur des anneaux paraît en 1954, J.R.R Tolkien a 62 ans. Il a mis 17 ans à l’écrire, la nuit, sur ce qu’il appelle son “temps volé”. À l’origine, J.R.R Tolkien, honorable professeur de littérature médiévale à Oxford n’écrit des histoires que pour ceux qu’il aime : ses enfants, ses amis.
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Vincent Ferré, professeur de littérature comparée : "Tolkien invente des histoires pour ses enfants. Par exemple Roverandom pour consoler son fils qui a perdu un jouet. Il a une facilité extraordinaire à inventer des débuts d’histoires en mobilisant son savoir et ses connaissances en matière de littérature médiévale. Lorsque le Seigneur des anneaux commence à naître en 1937, son fils Christopher a 13 ans. C’est son auditeur privilégié. Christopher a relu les épreuves du Hobbit en cherchant les coquilles, en 1937, et c’est à lui que le Seigneur des anneaux va être envoyé par feuilleton, lorsqu’il commencera un apprentissage pour devenir pilote dans la Royal air force, à 19 ans.
Retrouvant au pub son groupe d’amis écrivains, dont C.S. Lewis, l’auteur du “Monde de Narnia”, et poussé par leurs encouragements, Tolkien leur lit régulièrement des chapitres du Seigneur des anneaux. "Il écrit également en ayant en tête les lecteurs du Hobbit qui ont grandi et qui ont été très nombreux à lui demander des précisions sur le monde des Hobbits. On voit de nombreuses lettres où il répond aux lecteurs, par exemple sur la coutume des cadeaux chez les Hobbits.

2- Commencer par dessiner une carte
Le #Hobbit, édité presque par accident, a connu un immense succès auprès des enfants. Puisque ses fils ont grandi avec, Tolkien écrit la suite pour les adultes avec Le Seigneur des anneaux. Le romancier veut parallèlement poursuivre une même oeuvre commencée en 1916 à son retour des tranchées, malade et traumatisé par la guerre : Le #Silmarillion, une histoire en poésie et en prose des #elfes, des #nains, de la création du monde, inspirée des légendes nordiques médiévales : "Tolkien a inventé tout cet univers, et l’histoire de l’anneau ne se situe qu’en 3 018 - 3 019 du IIIe âge."
Comme il ne sait pas très bien par où commencer, et quoi dire après le récit du Hobbit, Tolkien décide de commencer cette nouvelle histoire d’abord en dessinant une #carte.
"Il faut savoir que l’imaginaire visuel est fondamental chez #Tolkien. Dès sa jeunesse, il a été sensibilisé au dessin, à la calligraphie, à la peinture, par sa mère, Mabel, qui meurt quand il a 12 ans. Et petit à petit, un imaginaire mental s’impose dans ses #aquarelles et ses dessins : un paysage de “fantasy” comme il dit. Cet univers va petit à petit donner naissance à la Terre du milieu, le décor du Hobbit et du #SeigneurdesAnneaux . Cette Terre du milieu, c’est un peu comme si on la parcourait avec les personnages. Comme si Tolkien nous racontait en historien des aventures qui se déroulent dans un décor qu’il crée au fur et à mesure. Il explique qu’il a vu surgir des bois de L'Ithilien, un personnage, #Faramir, qui s’est imposé dans le récit alors qu’il n’était pas prévu. Tolkien va même jusqu’à faire des croquis ou à dessiner le décor de telle scène sur le manuscrit même où il est en train d’écrire un chapitre. Le plus souvent, il réécrit plusieurs fois, et on voit que ses #manuscrits sont écrits au crayon à papier, à l’encre noire, à l’encre rouge, au crayon de couleur bleu, au crayon de couleur rouge. Il porte plusieurs strates, comme un palimpseste médiéval. Il cherche la bonne expression, le bon ton, le bon rythme."_

3- Inventer des langues pour crédibiliser le merveilleux
Langues elfiques, langue des #Ent, noir parlé du #Mordor… des dizaines de langues sont parlées dans son monde inventé : "Il faut savoir que la création des langues est à l’origine du Seigneur des anneaux et d’une grande partie de la création littéraire de Tolkien. Depuis son enfance, Tolkien invente des langues. D’abord pour communiquer, sans être compris des adultes. Puis pour lui-même. Parce qu’il aime inventer des langues, comme d’autres aiment composer des morceaux de musique. Très vite, quand il écrit le Seigneur des anneaux_, les langues imaginaires servent à rendre singulier chaque peuple. Avec une graphie, un vocabulaire, une grammaire, une prononciation, qui évoluent au fil du temps et en fonction des régions où sont parlées les langues. Il souhaite que les lecteurs entrent dans l’histoire. Et puisque ces lecteurs sont avant tout des adultes, il souhaite que les lecteurs suspendent leur incrédulité. Donc Tolkien a voulu nous aider à entrer dans une histoire, dans lequel le merveilleux est présent mais discret. Afin de nous aider à mieux percevoir notre monde réel, par le prisme de cet univers merveilleux qu’il a inventé. _
Tolkien explique que le Seigneur des anneaux lui a demandé une énergie considérable. Et qu’il y a mis toute sa vie. Il explique qu’au moment de la publication c’est son cœur qu’il expose au public. Et qu’il a peur de livrer son cœur aux lecteurs. Et après la parution, Tolkien va beaucoup échanger avec des lecteurs pour leur expliquer que le cœur du récit, ce n’est pas tant l’anneau et la réflexion sur le pouvoir, que peut-être cette réflexion sur la mort et la mortalité, portée dans le récit de manière implicite par le fait que les héros sont des humains, “mortels”, “destinés au trépas” dit le poème de l’anneau. Et vient aux hommes le temps d’agir, et de prendre en main le destin de la Terre du milieu, qui est notre Europe, il y a des milliers d’années."

4- Ne pas craindre une longue #épopée avant de rencontrer le succès
Mais le succès, le Seigneur des anneaux ne le connaît que 10 ans après sa parution, de l’autre côté de l’Atlantique, dans une version poche pirate diffusée aux États-Unis : "Et là sur les campus américains, le Seigneur des anneaux devient un livre de référence. Parce qu’il raconte, au-delà de l’aventure de l’anneau, l’histoire de peuples qui défendent leur liberté, et qui luttent contre l’oppression et la guerre.
Donc Le Seigneur des anneaux va devenir le livre d’une génération, au prix d’une lecture très à gauche, qui est une lecture tout à fait possible et conforme au texte. Mais qui pourra surprendre l’auteur, qui lui-même est anglais, vit à Oxford, dans un milieu très différent de sa réception. Ce qui est frappant, c’est que Tolkien, depuis sa publication dans les années 1950, n’a cessé d’être redécouvert, dans toute son œuvre. Et on voit que chaque génération y trouve une manière de réfléchir à des enjeux qui sont nouveaux."

#FranceCulture #France-Culture #podcast #baladodiffusion #littérature #fantastique

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Un candidat pas comme les autres

On connait en France la candidature de Coluche commencée comme un gag. On connaît moins celle du jazzman Dizzy Gillespie en 1964. Un précurseur qui a titillé un temps le jeu des grands candidats, mobilisant autour de la question des droits civiques aux États-Unis.

Le 21 septembre 1963, le #trompettiste #DizzyGillespie, 47 ans, grande figure du #jazz, lance sa candidature à la Présidence sur scène au #Monterey Jazz Festival. Près de 10 000 spectateurs assistent au concert, médusés et amusés, découvrant le morceau Vote #Dizzy ! interprété par le chanteur #JonHendricks. Pour le trompettiste facétieux, c'est plus sérieux qu'il n'y paraît. Alors que l'Amérique espère la réélection de JFK, le pays est laminé par des actes racistes et la #ségrégation, en particulier dans le sud du pays. Cinq jours plutôt a eu lieu un terrible attentat à la bombe dans une église de Birmingham tuant 4 jeunes filles noires. Régulièrement des militants afro-américains sont attaqués ou assassinés. Des crimes signés du Klan dont les auteurs restent libres.
Choqué par cette violence, Dizzy veut faire entendre sa voix. Cette candidature a en fait commencé dès 1960 comme une blague et un moyen de collecter des fonds pour le CORE (Congrès pour l'égalité raciale) et d'autres organisations de défense des droits civiques avec l'édition de badges "Dizzy Gillespie for President". Les mois passent, le #racisme se poursuit sous de multiples formes, les changements se font attendre pour la communauté afro-américaine, le refus d'accès aux universités dans le sud et à l'emploi, les jeunes envoyés dans l'enfer du Vietnam, ainsi que pour tous les laissés pour compte de la politique sociale américaine. Même sous l'ère Kennedy la désillusion est vive.
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"N'importe qui aurait pu faire un meilleur président que ceux que nous avions, tergiversant sur la protection des #Noirs dans l'exercice de leurs droits civiques et humains et menant des guerres secrètes contre des peuples du monde entier. J'avais une vraie raison de me présenter, parce que je pouvais menacer les Démocrates de perdre des voix et les faire basculer vers une position plus raisonnable sur les #droitsciviques." Dizzy Gillespie

Le 28 août 1963, Martin Luther King prononce son célèbre "I Have a dream" lors de la marche vers Washington. Sur une photo de la foule ce jour-là, aux côté de #JamesBaldwin, Gillespie remarque un couple portant son badge. Ce clin d'œil du destin le pousse à s'engager dans la course présidentielle. Il crée une équipe de campagne menée par deux femmes, #RamonaCrowell, communicante habile membre de la communauté sioux, et #JeanGleason, épouse du critique musical #RalphGleason. En quelques semaines, grâce au réseau des organisations du mouvement des droits civiques, elle est en mesure de lancer des comités dans 25 états, une mobilisation étonnante pour un candidat indépendant.

"Je pense qu'il avait la stature et l'intelligence pour être Président, beaucoup plus qu'aucun des occupants successifs de cette fonction, et aussi qu'il connaît bien les problèmes du monde entier outre ceux de notre pays. Il est profondément sincère, sans jamais craindre d'exprimer ce qu'il pense. Par ailleurs, il a été toujours évident que Dizzy n'allait pas abandonner sa carrière musicale… pas pour devenir un politicien en tous cas. Il s'engage pour ce en quoi il croit et il a bien raison." Jean Gleason, sa directrice de campagne.

Pour en parler
#AlexDutilh, producteur et animateur de l'émission #OpenJazz sur #FranceMusique
#GuillaumeLagrée, animateur d'une émission sur la radio #CouleursJazz
#CécileCoquet-Mokoko, professeure de civilisation américaine à l'université de Versailles-Saint-Quentin
#SarahFila-Bakabadio, historienne spécialisée en études américaines et afro-américaines, maîtresse de #conférences à l'université de Cergy-Pontoise
AlexandrePierrepont, anthropologue, spécialiste des musiques afro-américaines
Lecture des textes, Pascal Nzonzi. Extraits des mémoires de Dizzy Gillespie (Presse de la Renaissance, 1981)

Bibliographie sélective
Al Frazer et Dizzy #Gillepsie, Dizzy Gillespie : to be or not to bop (Presse de la Renaissance, 1981, plus commercialisé)
Isabelle Leymarie, Dizzy Gillespie (Buchet Chastel, 2004)
#CarolineRolland-Diamond, Black America. Une histoire des luttes pour l'égalité et la justice (XIXe-XXIe) (La découverte, 2019)
#SarahFila-Bakabadio, Africa On My Mind : histoire sociale de l'afrocentrisme aux États-Unis (Les Indes Savantes, 2016)
#CécileCoquet-Mokoko, Esclavages et antiesclavagismes. Réalités, discours, représentations
(Kimé, 2021. Ouvrage collectif)
#AlexandrePierrepont, chaos, cosmos, musiques (MF, Collection Répercussions, 2021)

Musique
Extraits de :
Vote Dizzy, album Gillespie for President (Douglas, réedition 2004)
Me'n Them, album Portrait of Jenny, Dizzy Gillespie (Perception Records)
X, Dizzy Gillespie Big Band Montreux 77
Alabama, John Coltrane, album Live At Birdland (Impulse, 1963)
Backlash blues, Nina Simone, album Live at Montreux 1976 (Sony BMG)
Thème de The Cool World, BOF The Cool World (Philips)

Pour aller plus loin
Quel est le (seul) candidat à la Maison Blanche qui fit campagne en faveur de la reprise des relations avec Cuba ? John Birks Gillespie. Plus connu sous le (sur) nom de "Dizzy", un doux dingue…, un article de Michel Porcheron publié sur le site de l’association Cuba Coopération France
Dizzy Gillespie dans la Guerre froide ; la Promotion du monde libre à l’épreuve de la ségrégation, de Thomas Horeau, extrait de Double jeu (n°17, 2020)
The Ambassadorial LPs of Dizzy Gillespie: World Statesman and Dizzy in Greece , un article de Darren Mueller paru dans Cambridge University Press (08.2016)
"Those white guys are working for me": Dizzy Gillespie, jazz, and the cultural politics of the cold war during the Eisenhower administration , de David M. Carlettta, extrait de International Social Science Review (09.2007)
Anecdotes sur la vie et la personnalité de Dizzy Gillespie par Guillaume Lagrée
Monterey entre Jazz et Pop : Genèse d'un festival, une émission de Thierry-Paul Benizeau (France musique, 05.08.2018)

#franceculture #france-culture #unehistoireparticulière #podcast #baladodiffusion

guillaume_f@diaspora.psyco.fr

Celles et ceux qui changent le monde : l’inspectrice du travail de Téfal

Résumé
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De simples citoyens se battent pour changer le monde et y parviennent, menant des combats victorieux pour le bien commun. Laura Pfeiffer raconte comment une inspection de l'entreprise Téfal qui tourne au calvaire la conduit à devenir lanceuse d'alerte sur les pressions subies par sa profession.
En savoir plus
"On remettait en question les fondements de ma profession"
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Quand elle prend son poste d'inspectrice du travail à Annecy, dans une des régions les plus riches de France, Laura Pfeiffer sent qu’elle met les pieds dans un terrain miné.
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"Faire son métier d'inspecteur du travail, c'est-à-dire aller titiller le patronat qui ne respecte pas forcément la réglementation, j'ai senti que ça allait être compliqué." Laura Pfeiffer
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Malgré les mises en garde, y compris de la part de son propre supérieur hiérarchique, elle n’hésite pas à dénoncer les mauvaises pratiques de l’entreprise Tefal sur le site de Rumilly.
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“Chez Tefal, les agents de maîtrise faisaient beaucoup d’heures supplémentaires non payées. Tefal a décidé de leur faire signer des conventions de forfait de 41 heures. Ils leur mettaient une énorme pression pour qu’ils signent tous cet accord, qui n’était pas valide. Alors je leur ai dit qu’il fallait refaire un accord légal.”_ Laura
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L’entreprise n’apprécie guère les remarques de l’inspectrice et tente de lui mettre la pression. Toutefois, impossible pour Laura de s’appuyer sur l’inspection du travail : ses propres directeurs sont du côté de Tefal, et lui enjoignent de laisser tomber l’affaire, sous peine de mettre sa carrière en péril… De telles menaces et chantages entament fortement la santé mentale de Laura.
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“Tout ce qu’ils m’ont dit ont saboté les fondements de ma profession. Tout ce que j’avais appris en trois ou quatre ans d’expérience, on le remettait en question. Je me suis dit que tout était de ma faute.”_ Laura
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Jusqu’au jour où elle reçoit un mail anonyme lui transmettant une série de documents très compromettants pour Tefal et le groupe SEB…
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“J’ouvre les documents, et là j’ai un choc. D’un coup, tout s’explique.” Laura
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Condamnée pour avoir fait son travail
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C’est un salarié de Tefal qui a découvert par hasard ces documents. En les transmettant à Laura, il devient lanceur d’alerte sur la corruption qui existe entre l’inspection du travail, le MEDEF et le groupe SEB. Comprenant qu’elle est victime d’un complot, Laura décide alors de communiquer les documents à ses syndicats et à la presse…
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“C’est là que les vrais ennuis ont commencé. C’était en mai 2014. Ils sont allés retrouver le lanceur d’alerte, lui ont mis les menottes devant tous ses collègues et l’ont mis en garde à vue. Il a tout perdu.” Laura
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Le lanceur d'alerte est licencié pour faute lourde. Quant à Laura, elle vit du harcèlement moral au sein de l’inspection du travail. Quelques semaines plus tard, tous deux sont convoqués au tribunal d’Annecy…
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“C’était un cauchemar. Il n’y avait aucun espoir. Je savais que je serais condamnée. ” Laura Pfeiffer

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/celles-et-ceux-qui-changent-le-monde-l-inspectrice-du-travail-de-tefal-9852908

#InspectionDuTravail #LauraPfeiffer #LanceurDAlerte #LR #Crapultalisme #Capitalisme #Medef #Tefal #Travail #Travailleurs #ModeDuTravail #CodeDuTravail #FranceCulture #LesPiedsSurTerre

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Quel est le rôle de la France dans l'histoire de la dette haïtienne ? 

Le New York Times a publié plusieurs articles sur la dette haïtienne et la manière dont la France a exigé à son ancienne colonie de payer son indépendance. Le quotidien américain estimant par ailleurs que cette dette a eu un coût considérable sur le développement économique d'Haïti.

avec :
#FrédéricThomas (CETRI) (docteur en sciences politiques, chargé d’étude au #CETRI – Centre tricontinental basé à Louvain-la-Neuve en Belgique (centre de recherche sur les rapports Nord-Sud)).

Depuis la publication le 20 mai 2022, dans le New York Times, d’articles sur le coût de la #dette haïtienne et le rôle de la France dans cette histoire, une question se pose : sans cette dette, est-ce qu’Haïti serait devenu l’un des pays les plus pauvres au monde ? Le quotidien américain a estimé que cette dette avait coûté à #Haïti entre 20 et 108 milliards d’euros de pertes sur deux siècles, autrement dit depuis son indépendance en 1804.

Quel a été le rôle de la France ?

#GuillaumeErner reçoit Frédéric Thomas, docteur en #sciencespolitiques, auteur de « Haïti : l’échec humanitaire », ed. Couleur Livres, chargé d’études au Cetri, une ONG basée à Louvain-la-Neuve en Belgique et spécialisée sur les rapports Nord-Sud.

La France face à l’indépendance d’Haïti

La #révolutionhaïtienne prolonge et radicalise la #révolution française selon Frédéric Thomas. "En 1803 la révolution chasse les troupes napoléoniennes et instaure le premier État indépendant d’Amérique du sud où d’anciens #esclaves noirs prennent le pouvoir. Jusqu’en 1815, la #France est engagée dans des guerres napoléoniennes. #CharlesX arrive au pouvoir et en 1825 falsifie l’ #Histoire en éditant une ordonnance selon laquelle Haïti doit dédommager les anciens #colons". A cette condition, la France reconnaitra son @indépendance au pays, obtenue vingt-et-un ans plus tôt. Les remboursements s’étaleront jusqu’en 1957.

Une double dette qui s’inscrit dans une politique #néocoloniale

"On parle de double dette. Non seulement Haïti va devoir payer la dette mentionnée, mais pour la payer le pays devra emprunter l’argent dans des #banques françaises à des taux d’intérêts élevés. L’accumulation du remboursement de la dette et des intérêts fait qu’Haïti payera pendant plus d’un siècle explique Frédéric Thomas.

Cette dette a servi en partie à financer la #TourEiffel. "L’essentiel des fonds de cette dette a été investi en France et non pas en Haïti où elle aurait pu servir à construire des routes, des hôpitaux, etc."

Relancer le débat

Le débat a déjà été relancé par l’ancien président Aristide en 2003. Mais pour Frédéric Thomas, cela fait des années que les intellectuels haïtiens relancent le débat. "François Hollande l’a esquivé en parlant de dette morale".
"Le sentiment est ambivalent dans la population haïtienne, à la fois contente que l’histoire soit relayée par le #NewYorkTimes et en même temps frustrée de ne pas être entendue elle-même".
L'histoire de cette #doubledette étant connue depuis longtemps par les historiens.

#FranceCulture #France-Culture #France_Culture #podcast #baladodiffusion #colonialisme #esclavagisme

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

"Germinal" d'Émile Zola

Étienne Lantier, un syndicaliste, trouve un travail dans la mine de charbon du Voreux. Logé chez les Maheu, une famille de mineurs, il tombe amoureux de leur fille Catherine. Le travail est rude, mal payé, et les conditions de sécurité ne sont pas respectées : la grève commence.

Publié en 1885, #Germinal est le treizième roman de la série des #Rougon-Macquart, celui avec lequel #Zola se penche sur la condition ouvrière, et plus particulièrement sur le monde des mineurs. Histoire de la misère ouvrière et d’un soulèvement réprimé dans le sang, Germinal raconte l’éveil de la #classeouvrière, la prise de conscience de ses droits, et même si la révolte des #mineurs du #roman se termine mal, Zola laisse planer un espoir, celui d’une organisation future, encore souterraine mais prête à éclore, à « germer » et à renverser l’ordre #capitaliste établi. C’est avec ce roman que Zola exprime avec le plus de force « la lutte du #capital et du travail » qui sera, selon lui "la question la plus importante pour le XXème siècle".
Adapter ce roman aujourd’hui, c’est d’abord faire le constat malheureux de son actualité car les questions qu’il soulève sont encore prégnantes aujourd’hui (écart croissant entre riches et pauvres, détérioration des conditions de #travail, pouvoir d’achat, loi du marché qui prévaut toujours sur toutes les lois humaines, etc.). Il y a une résonance contemporaine de ce roman et c’est avec cet écho que le travail d’adaptation s’est inventé.
Resserré autour du personnage principal du roman, Étienne Lantier, le feuilleton suit le parcours de ce machineur sans emploi qui, arrivant aux #mines de Montsou au début du roman, y trouve un travail et se retrouve à la tête du mouvement de #grève des mineurs. Héros d’un jour sitôt haï et rejeté, Étienne repart, à la fin du roman, en « soldat raisonneur de la #révolution », prêt à rejoindre l’ #Internationale des travailleurs et à y jouer un rôle à Paris. Son expérience est celle de la responsabilité (politique, sociale, morale…) des « meneurs » et de l’avancement politique gagné sur le malheur des travailleurs. Parce qu’il n’est ni tout blanc, ni tout noir, le personnage d’Étienne Lantier permet de faire entendre la complexité des forces en germe et des combats à venir face à un capital au visage de plus en plus anonyme. »
#PaulineThimonnier
#franceculture #france-culture #émilezola #adaptationradiophonique #podcast #baladodiffusion

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

A la #préhistoire, des femmes cueilleuses, mais aussi chasseuses

Par #PierreRopert

L'idée admise par la communauté scientifique à propos des premiers groupes d'humains a toujours réparti les rôles ainsi : les hommes chassent et les #femmes cueillent. La découverte, au Pérou, d’une #femme chasseuse enterrée il y a 9 000 ans remet en cause cette conception de la préhistoire.

"Il est maintenant clair que la division du travail entre les sexes était fondamentalement différente — probablement plus équitable — dans le passé de chasseur-cueilleur de notre espèce", assure Randall Haas, professeur d' #anthropologie et co-auteur d'une étude intitulée "Female hunters of the early Americas" (Les femmes chasseurs aux débuts des Amériques) publiée dans le journal #Science Advances.

Cette déclaration fait suite à la découverte, lors de #fouilles archéologiques sur le site de haute altitude Wilamaya Patjxa, dans la cordillère des Andes au #Pérou, de restes d'individus enterrés là il y a 9 000 ans. Randy Haas et son équipe ont en effet mis au jour, en 2018, les squelettes de six personnes, dont deux chasseurs. Ces derniers sont enterrés avec un ensemble de 24 outils en pierre, dont des pointes de lances, destinés à la chasse et au #dépeçage de grands mammifères.

Le premier réflexe des archéologues est de considérer qu'il s'agit de deux hommes, mais l'analyse plus poussée des #ossements leur réserve une surprise. Grâce à l'étude de leurs os et de l’émail de leurs dents, les deux #squelettes sont identifiés comme un homme âgé de 25 à 30 ans et une femme âgée de 17 à 19 ans.

Les outils découverts se composent de pointes de lance, mais aussi de pierres arrondis afin pour racler les #peaux, ou de petites pierres aiguisées pour découper la #viande.

D'après les chercheurs, la #chasseuse, nommée "WMP6", était ainsi en possession d'un "atlatl", un type de propulseur permettant d'envoyer sa lance à une plus grande distance, et avec une plus grande force de frappe.

Cette découverte a conduit l'équipe #scientifique à s'interroger sur le caractère "exceptionnel" ou non de leur trouvaille. Elle s'est donc attelée à analyser les données publiées sur de nombreuses sépultures datant d'une époque sensiblement identique, entre la fin du #pléistocène et le début de l' #holocène, en Amérique. Leurs recherches leur ont permis de découvrir 27 individus dont les tombes contenaient des outils de #chasse et dont le #sexe avait été identifié de façon sûre. Parmi ces derniers, ils ont dénombré seize hommes pour onze femmes.

Selon l'équipe menée par #RandallHaas, 30 à 50 % des chasseurs de gros gibiers pourraient ainsi bien avoir été des #chasseuses plutôt que des chasseurs. "Cette découverte archéologique et l'analyse des pratiques funéraires de l’époque ont remis en cause l’hypothèse de l’homme-chasseur, précise l'anthropologue. [...] Cela nous montre que l'allégation selon laquelle les chasseurs étaient principalement des hommes était inexacte, au moins pour une partie de la #préhistoire humaine".

Si le sujet fait encore débat parmi les spécialistes, il tend néanmoins à confirmer l'idée que les constructions modernes de genre appliquées sur le passé ne reflètent pas la réalité historique.

Un biais de confirmation classique
"Contrairement à ce qu’on pensait pendant très longtemps, les @femmes préhistoriques faisaient plein d’activités. Elles participaient à la chasse, elles tuaient les animaux, elles travaillaient les peaux, taillaient les outils...", regrettait ainsi récemment sur #FranceCulture #MarylènePatou-Mathis, #préhistorienne au #CNRS :

Pour l'autrice de L'Homme préhistorique est aussi une femme (Allary éditions, octobre 2020), considérer que les femmes restaient dans la #grotte pendant que les hommes allaient #chasser tient du biais de confirmation classique des premiers archéologues européens, au XIXe siècle :

Les premiers préhistoriens anthropologues étaient tous des hommes. Donc ils ont calqué sur le mode de vie des préhistoriques, leur système de pensée, leur #société à eux. Et donc ils ont fait des femmes préhistoriques qui étaient dans la grotte avec des enfants, et qui attendaient le retour du chasseur. Et bien entendu, l’ #homme c’est toujours le héros, et c’est lui qui va à la chasse au #mammouth, et c’est lui qui taille les silex, c’est lui qui peint Lascaux…

Depuis le début des années 1980, les archéologues remettent néanmoins en question ces stéréotypes binaires. Notamment parce que la profession s'est considérablement féminisée. Ainsi, en 2017, des #archéologues ont également constaté que la tombe d'un grand chef de guerre #viking découverte à Birka, en Suède... était en réalité celle d'une grande #cheffe #guerrière viking.

#féminisme #podcast #baladodiffusion #france-culture

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Ode à Boby

#LaSérieMusicale par #ZoéSfez

Cette semaine nous consacrons notre #émission à Boby Lapointe qui aurait eu 100 ans le 16 avril 2022.

Plaçons cette série musicale sous le signe du #génie et de l’ #absurde et célébrons l’esprit joueur, brillant, et bricoleur de Boby Lapointe. Ses #chansons sont hilarantes, tragiques et cryptiques et nous font du bien ces temps-ci car elles nous racontent combien la folie est nécessaire et nous montrent comment on peut devenir un #chanteur adulé des plus grands comme #Brassens ou #Aznavour sans pour autant avoir le sens du rythme.

*Dans le pays de Boby *

Dans mon pays est une #chanson méconnue de Boby Lapointe. Pas de #JeuxdeMots, peu d’ironie et beaucoup de pudeur et de #poésie. C’est sans doute l’une des clefs pour comprendre Boby qui né en 1922 à #Pézenas dans l’héraut, entouré de ses parents et qui s'est vite révélé très brillant en mathématiques. Il trafique sa #radio mais l'écoute aussi et très vite il se passionne pour les nouveaux chanteurs à la mode, Trénet par exemple, mais surtout pour Mireille, que l'on connait pour son petit chemin qui sent la violette mais qui est surtout l'une des premières autrices/compositrices à faire voler en éclat son image polissée de jeune fille qu'on lui avait imposée.

Une vie d'exploration et de chance
Boby Lapointe rêve de #contrepèteries mais aussi et surtout d'être pilote. Il dessine des machines, écrit des #poèmes et invente des systèmes de calculs obscurs. A 20 ans, il met en place un nouveau mode de représentation graphique et phonétique des nombres #binaires ou #hexadécimaux.

Tour à tour, scaphandrier, électricien, vendeur de layettes, installateur d'antennes de téléviseurs, il est pourtant bien décidé à entamer une carrière d'artiste. Boby est certain de deux choses : il est mauvais #chanteur et surtout il n'a rien d'un #musicien. Alors, il traîne au Cheval d'Or, le célèbre #cabaret parisien et ose tout. Il veut convaincre des interprètes féminines de chanter ses #chansons. Il en enregistre 8 sur un magnétophone de sa fabrication et les accompagne de manière rudimentaire avec ce qu'il appelle sa guitare sommaire.

Programmation musicale et archives
Boby Lapointe, Dans mon pays, 1958
Mireille, Tant pis pour la rime
Boby Lapointe, la guitare sommaire (en public)
Archive : #BobyLapointe qui raconte comment il est venu à la #musique, RTF,1965
Boby Lapointe, sentimental bourreau, 1970
Archive : #GeorgesBrassens, sur le génie musical de Boby Lapointe, dans l'émission "Pyrénées", ORTF, 1979
Archive : #FrançoisTruffaut, sur la timidité de Boby Lapointe, dans l'émission "L'impromptu des vacances", France culture, 1965
Boby Lapointe, Avanie et framboise
Boby Lapointe, La peinture à l'huile
Boby Lapointe, Méli-mélo
Archive : #ArletteMirapeu sur la facétie musicale de Boby Lapointe, dans l'émission #JeuDelOuïe , #Franceculture, 1995
Boby Lapointe, Andréa, c'est toi
René Bottlang, La maman des poissons
#France-Culture #Podcast #Baladodiffusion

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Guerres climatiques : le nouveau péril ?

L'environnement, le combat du siècle? On en parle avec #FrançoisGemenne, spécialiste de la gouvernance du climat et des migrations et membre du Giec. Il a codirigé l’ouvrage collectif "La guerre chaude : Enjeux stratégiques du changement climatique" (Presses de Sciences Po, 2022).

Accès conflictuel à l'eau en Syrie ou dans la zone sahélo-saharienne, nouveaux rapports de forces en Arctique avec la fonte des glaces, insécurité hydrique en Jordanie... "Un monde plus chaud sera aussi un monde plus violent." C'est ce que soutient Nicolas Regaud dans l'Introduction de l'ouvrage collectif La #guerrechaude : Enjeux stratégiques du changement climatique. Des spécialistes du monde du climat y dressent un panorama des risques stratégiques et opérationnels associés au #dérèglementclimatique : l'élévation du niveau de la mer, l'érosion ou la submersion des côtes, le #réchauffement des espaces continentaux, l'augmentation des événements climatiques de haute intensité ou encore le réchauffement accéléré de l'Arctique. Parmi eux, François Gemenne, spécialiste de la gouvernance du climat et des migrations et membre du Giec.

A l'aune du second tour de l'élection présidentielle en France, François #Gemenne rappelle que "les gens n'ont pas très envie d'entendre parler du changement climatique car il représente une menace, une contrainte." Engagé lui-même, il souligne "une nécessité un peu morale d'engagement" du chercheur sur le #climat, qui ne peut sans cesse "hurler au feu et rechigner à aider les pompiers".

"Un monde plus chaud va être aussi un monde plus violent" nous rappelle notre invité. Car si les phénomènes du changement climatique ne renforcent pas mécaniquement les #conflits, ils ont pour effet d'amplifier les risques. Ils agissent de fait indirectement sur les comportements migratoires. La banque mondiale estime ainsi que le #changementclimatique provoquera d’ici à 2050 le déplacement à l’intérieur des frontières de leur pays de plus de 140 millions de personnes en #Amérique latine, en Asie du Sud et en #Afrique subsaharienne.

Comment alors faire face et empêcher les conséquences du dérèglement climatique ? Le secteur de la #défense fait partie de la solution au changement climatique. Les #armées ne doivent pas seulement réduire leur empreinte carbone, elles doivent également s’adapter à une situation qui affecte leurs missions et leurs capacités à s’engager, dans une #politique de sécurité climatique.

#LaGrandeTable par #OliviaGesbert #FranceCulture #France-culture #podcast #baladodiffusion

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Parce qu'il n'y a pas que les élections dans nos vies

Que connaît-on vraiment des débuts de l’histoire de notre Univers ? Pourquoi la théorie de l’inflation pose-t-elle débat ? Y a t’il vraiment une accélération de l’ #expansion, ou faudrait-il plutôt anticiper une nouvelle #cosmologie ?

Au rang des modèles scientifiques les plus robustes, on peut citer, sans trop sourciller, celui du Big Bang. Proposé dès 1927 par l’abbé #GeorgesLemaître, confirmé quelques années plus tard par #EdwinHubble, il postule que l’ #univers était par le passé plus dense, et plus chaud, jusqu’à remonter à une singularité initiale.

Mais, pour que ce modèle tienne, il a fallu lui adjoindre au fil des années un certain nombre de concepts, comme celui de l’inflation, de la matière et de l’ #énergienoire, qui eux, sont pour le moment aussi spéculatifs qu’ils sont nécessaires à ce que le Big Bang soit cohérent. Et si la #physique faisait fausse route ? Et si le Big Bang empêchait de penser autrement l’origine de l’univers ?

"Big Bang, ça tangue !" c’est le programme dubitatif qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans #LaMéthodeScientifique !

Et pour questionner les apories de ce modèle jugé pourtant si robuste, nous avons le plaisir de recevoir #Jean-MarcBonnet-Bidaud, astrophysicien au CEA, et #ThomasLepeltier, docteur en astrophysique, chercheur indépendant en histoire et philosophie des sciences. Ils publient tous les deux “Big Bang, histoire critique d’une idée” aux éditions Folio.

Le reportage du jour
L’expansion #cosmique traduite par le #Redshift des galaxies est une des observations solides étayant le modèle du #BigBang. Mais la constante de Hubble, composante de la loi de #Hubble qui définit cette expansion, pose un problème dans sa mesure, et donc, fragilise ce modèle. #SilviaGalli, cosmologiste à l'Institut d’ #Astrophysique de Paris utilise depuis des années avec les données du satellite Planck pour comprendre d’où provient l’anomalie. Mais il faudra encore affiner les mesures, pour espérer sauver ou dépasser le modèle.
Par #CélineLoozen.

#FranceCulture #France-Culture #podcast #Baladodiffusion #science

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Pour les tenants des races supérieures et inférieures et autres #xénophobes de tous bords : Nous sommes juste des #primates, génétiquement plus proches entre 2 #humains que ne le sont 2 orang-outans de la même île

https://www.franceculture.fr/emissions/infiniment/proche

Comment mesure-t-on la #diversité au sein d’une espèce ? Qu’est-ce que les #gènes disent de notre individualité ? De quelles #espèces sommes-nous les plus proches ? Les humains sont-ils des grands #singes comme les autres ?
invités :
#ÉvelyneHeyer Généticienne des populations;
#SabrinaKrief Vétérinaire de formation, #primatologue, Professeur au Muséum National d' #HistoireNaturelle

#FranceCulture #France-culture #podcast #génétique #baladodiffusion #science

fiel@diaspora-fr.org

Mantes-la-Jolie, des lycéens à genoux

#Radio #FranceCulture Première diffusion : 8/10/2019

C’est l’histoire d’une interpellation qui survient en pleine mobilisation lycéenne à Mantes-la-Jolie, dans un climat de haute tension. Maître Arié Alimi constate que "on a ciblé des lycéens à un moment donné de leur vie, au moment d’une grève c’est-à-dire le moment où d’adolescent on passe à citoyen. Peut-être que l’État inconsciemment se rend compte que s’il veut diriger plus facilement des populations, et bien il faut taper à la racine et faire peur tout de suite."

L’histoire de 151 jeunes interpellés par les forces de l’ordre qui sont restés agenouillés plusieurs heures durant, les mains dans le dos ou sur la tête avant d’être transférés dans différents postes de police des Yvelines. Un événement qui va laisser des traces. Un lycéen s'étonne : "On doit éviter les policiers ! Alors que les policiers, normalement, ils ont des yeux, ils voient qu’on est des enfants, qu’on est des élèves."

Pour les familles plus que blessées, il s’agit d’une arrestation humiliante et inacceptable. Pour le commissaire de la ville, il s'agissait d' "interrompre un processus incontrôlé", comme le confirme Arnaud Verhile, officier et commissaire de police à Mantes-la-Jolie. _"_Le recteur d’académie m’a appelé personnellement pour me remercier du travail que j’avais fait pour garantir la sécurité de cet établissement scolaire. C’est ça la vérité !"

Depuis, l’enquête préliminaire, confiée à I’Inspection générale de la Police nationale(IGPN), qui avait déjà établi "qu’il n’y avait pas de faute" commise par la police lors de cette arrestation, a été classée sans suite.

Mais que s’est-il réellement passé ?

#manifestation #lycéenne #lycéens #Mantes-la-Jolie #grève #adolescent #Yvelines #78 #citoyen #État #police #peur #répression #IGPN #Fr-Culture

legeneralmidi@diaspora.psyco.fr

Quand des intellectuels français défendaient la pédophilie

Par #CéciledeKervasdoué et #FionaMoghaddam
La pédophilie n'a pas toujours été condamnée par les intellectuels français. À partir des années 1970, de nombreuses personnalités de tous bords politiques ont demandé, au nom de la liberté, que la loi permette aux adultes d'avoir des relations sexuelles avec des enfants. Une question d'époque ?

"En 2013, quand il (Gabriel #Matzneff, ndlr) a reçu le #prixRenaudot, aucun journaliste littéraire, pas un seul, ne s'est interrogé sur le bien-fondé de cette récompense. La vie d'une adolescente anonyme n'est rien face au statut d'un écrivain". Dans son roman autobiographique paru ce jeudi, Le Consentement, #VanessaSpringora dénonce la complaisance des milieux artistiques et littéraires français qui comme les médias ont jusque très récemment fermé les yeux sur des écrits qui font la promotion de la pédophile au prétexte que l'oeuvre prime l'auteur. Goût pour la #transgression ou tendance de fond issue d'un mouvement pro #pédophile de la fin des années 1970 ? Aujourd'hui, ces intellectuels sont mis face à leur responsabilité.

Contre la famille et pour l'homosexualité : un militantisme pro pédophile
Jean-Paul #Sartre, Roland #Barthes, Simone de #Beauvoir, Gilles et Fanny #Deleuze, Francis #Ponge, Philippe Sollers, #JackLang, Bernard #Kouchner, Louis #Aragon, André #Glucksmann, François Châtelet et bien d'autres encore, de Félix #Guattari à Patrice #Chéreau ou Daniel Guérin ; tous font partie des 69 #intellectuels français qui, aux côtés de l'écrivain Gabriel Matzneff et du romancier, journaliste à Libération et membre fondateur du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR) #GuyHocquenghem ont signé une tribune publiée le 26 janvier 1977. D'abord dans #LeMonde puis dans #Libération pour défendre trois hommes incarcérés depuis plus de trois ans pour avoir abusé sexuellement de mineurs de moins de 15 ans.

'Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit !' écrivaient les signataires.

Ils demandaient la relaxe des trois hommes au prétexte que les enfants n'avaient pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, qu'ils étaient consentants.

Le 23 mai 1977, dans les pages "Opinions" du Monde, 80 intellectuels français parmi lesquels Jean-Paul #Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone #deBeauvoir, Alain #Robbe-Grillet, Jacques #Derrida, Philippe #Sollers et même Françoise #Dolto, signent un autre texte pour demander que la loi décriminalise les rapports sexuels entre les adultes et les enfants de moins de 15 ans.

De nombreux journaux se font l'écho de ce mouvement pro pédophile, qui aux Pays-Bas est devenu un mouvement politique. Libération en tête, avec même des petites-annonces sans ambiguïté, et par exemple en juin 1978 le philosophe #RenéSchérer qui y écrit :

L’aventure pédophilique vient révéler quelle insupportable confiscation d’être et de sens pratiquent à l’égard de l’enfant les rôles contraints et les pouvoirs conjurés.

Libération mais aussi Le Monde ou encore #FranceCulture. Le 4 avril 1978, l'émission "Dialogues" (enregistrée en 1977) invite #MichelFoucault, le romancier et membre fondateur du Front homosexuel d'action révolutionnaire ( #FHAR) Guy #Hocquenghem et le juriste #JeanDanet, tous trois signataires de la pétition qui demande la décriminalisation de la pédophilie. Durant une heure et quart, en public dans le studio 107, ces intellectuels vont défendre l'idée que des pédophiles sont incarcérés à tort parce que les enfants qu'ils ont abusés étaient consentants.

Ce débat sera publié sous le titre La Loi de la pudeur dans la revue Recherches n°37 d’avril 1979, avant d'être inclus dans le recueil Dits et Écrits 1976-1979 de Foucault.

Retour sur l'émission "Dialogues" de France Culture et sur le contexte pro pédophile de l'époque avec Cécile #deKervasdoué

Dans la même émission, ils fustigent l'influence croissante des psychiatres dans les cours de #justice parce qu'en "s'intéressant aux prétendues victimes, ils sont en train de créer une "victimologie très grave" parce qu'elle nie la parole des enfants qui répètent pourtant à la barre qu'ils étaient consentants. Ils s'inquiètent de la suspicion qui pèse sur les éducateurs et tous les professionnels de l'enfance et pressentent une véritable "chasse aux sorcières" pour des faits, des relations sexuelles entre un adulte et un enfant de moins de 15 ans, qui selon eux n'ont aucun caractère de gravité, "et sont des faits extrêmement légers qui dans n'importe quelle autre circonstance, à Paris notamment, n'auraient jamais valu trois mois de détention préventive" (sic).

Ces discours choquent peu à une époque où l'obsession sans cesse répétée est que la société a changé, qu'il faut se libérer du carcan de la famille et de pratiques sexuelles rétrogrades. "Le #sexe est omniprésent dans la société", déclare Virginie Girod, docteure en histoire, spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité "et dans les années 1970, les gens se disent 'on fait ce que l'on veut'".

Surtout, il y a l'idée défendue dès le début de l'émission de France Culture par Michel Foucault que la liberté des homosexuels ne fait pas encore consensus dans la société française et qu'interdire la pédophilie pourrait progressivement glisser vers l'interdiction de l'homosexualité. Les deux pratiques, homosexualité et pédophilie, sont à l'époque mises sur le même plan.

Des publications comme #GaiPied, journal radical pro homosexuel dans lequel écrivent Jean-Paul Aron, Jean-Paul Sartre ou Michel Foucault, aux côtés de l'écrivain #TonyDuvert - pédophile revendiqué - et de Renaud Camus, deviennent ainsi des tribunes pour les pédophiles (la revue sera finalement suspendue en 1992).

Figure de mai 1968, Daniel #CohnBendit raconte alors ses gestes sexuels sur des enfants. Dans le livre Le Grand bazar (publié en 1975 chez Belfond), où il évoque son activité d'éducateur dans un jardin d'enfants "alternatif" à Francfort. Puis en avril 1982, sur le plateau d'Apostrophes, où il déclare notamment : "La sexualité d'un gosse, c'est absolument fantastique, faut être honnête. J'ai travaillé auparavant avec des gosses qui avaient entre 4 et 6 ans. Quand une petite fille de 5 ans commence à vous déshabiller, c'est fantastique, c'est un jeu érotico-maniaque..." Devenu député vert européen, Cohn Bendit se défendra dans les colonnes de Libération en février 2001, soutenu par des parents et des enfants, mais reconnaîtra en réunion publique "des lignes insoutenables, intolérables ; avec ce que nous savons aujourd'hui sur la pédophilie, sur l' #abus sexuel".

Toujours dans les années 1970, le chanteur #ClaudeFrançois se reconnaît "obsédé" par les filles mineures : "Les filles [de 18-30 ans] commencent à réfléchir. Elles ne sont plus naturelles. Elles se sentent obligées de prendre position. Elles ne sont plus cette espèce de rêve que représente pour moi la fille."

Et c'est à cette époque que Roman Polanski arrive en France.

Pour justifier leurs pratiques sexuelles avec des #enfants, beaucoup de pédophiles ont instrumentalisé ce mouvement intellectuel issu de mai 68 qui faisait la promotion de la liberté sexuelle et de la rupture avec la loi et les structures et qui voulaient à tout prix se défaire de la domination des adultes.

Ce qui était central dans ces années-là, c'était la question de savoir comment on pouvait rompre avec les normes pénales et familiales du XIXe siècle. Ce qui a ainsi fait le plus débat dans les années 1970, notamment du côté des mouvements homosexuels mais pas seulement, c'était la discrimination concernant l'âge de la majorité sexuelle.

#JeanBérard, historien, maître de conférence à l'ENS Paris Saclay

Des écrivains comme Gabriel Matzneff mais aussi Tony Duvert ( #prixMédicis en 1973 pour son roman Paysage de fantaisie, publié aux éditions de Minuit et qui met en scène des jeux sexuels entre un adulte et des enfants) ou René Schérer ont ainsi cherché à présenter la pédophilie comme une attirance sexuelle acceptable du moment que l'enfant en était "consentant", comme en témoigne ce séminaire de 2013 organisé à l' #EHESS

Comment admettre qu'on a été abusé quand on ne peut nier qu'on a été consentant ? Quand, en l'occurrence, on a ressenti du désir pour cet adulte qui s'est empressé d'en profiter ? Pendant des années, je me débattrai moi aussi avec cette notion de victime, incapable de m'y reconnaître.

Dans Le Consentement, Vanessa Springora témoigne de sa relation avec Gabriel Matzneff alors qu'elle avait 14 ans

Gabriel Matzneff a répondu à Vanessa Springora dans L'Express

Un décalage avec la société et... avec les féministes
Si une partie des intellectuels défend ce mouvement pro-pédophile, ce n’est pas le cas de la société. "La majorité des personnes dans la société courante n’y était pas favorable", explique Virginie Girod, docteure en histoire, spécialiste de l’histoire des femmes et de la #sexualité. Et cette vision, ce "noyau dur d’intellectuels" l’a "défendue dans des journaux qui trouvaient génial de soutenir ces fameux mantras 'il est interdit d’interdire’ et ‘jouissons sans entrave’. Dans la petite intelligentsia parisienne, on défendait les valeurs de la liberté absolue sans se poser de questions". Ce côté "transgressif, cette faculté à bousculer les codes", ajoute l’historienne, a permis à certains intellectuels dont Gabriel Matzneff d’en tirer une "véritable aura médiatique".

Puis il y a eu les mouvements féministes qui ont dénoncé le #patriarcat et la domination masculine, "qui se traduit par cette prise de possession et cette domination du corps des femmes et des enfants", explique Anne-Claude #Ambroise-Rendu, historienne et professeure d’histoire à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.

"Dans les mouvements qui luttaient contre l’idée d’une majorité sexuelle dans la seconde partie des années 1970, il y avait l’idée que des rapports entre adulte et enfant pouvaient être envisagés, exempts des rapports de domination traditionnelle, en particulier de domination familiale", ajoute #JeanBérard, maître de conférence à l’ENS Paris-Saclay. Un argument contesté, en particulier par les mouvements #féministes.

Dans les mêmes années, les féministes luttaient pour la redéfinition du #viol et expliquaient que le rapport entre un mineur et un adulte est déjà dans un rapport de force, de domination, inégal et qui ne peut donc être considéré selon le seul critère du #consentement mais sur le critère de l’âge.

Jean Bérard, maître de conférence en histoire à l’École normale supérieure Paris-Saclay.

D’ailleurs, certains parents des enfants ou adolescents qui fréquentaient les pédophiles eux-mêmes laissaient faire ces relations. "On peut s'interroger sur des parents pétris d'une idéologie soixante-huitarde dévoyée, qui laissent leurs enfants avoir des relations sexuelles avec un homme nettement plus âgé. Quelque part, il y a un côté un peu chic à voir sa fille dans le lit de quelqu'un reconnu comme un grand écrivain à l'école. Et cette pensée-là dérange aujourd'hui. C’est normal. Mais il faut aussi la concevoir pour pouvoir comprendre cette époque-là", confirme #VirginieGirod.

La bascule

Le véritable tournant s’opère dans les années 1990. La France découvre le vrai visage de la pédophilie avec l’affaire #MarcDutroux dans la Belgique voisine. "Avec Matzneff et compagnie, on a une sorte de 'glamourisation' du câlin enfantin, des amours enfantines. C’est chic, c’est joli, c’est la nymphette, les égéries d’Hamilton… On est dans une esthétique qui existe dans la société", affirme Virginie Girod. L’affaire Dutroux dévoile une toute autre facette de la pédophilie : "On a pour la première fois une affaire de mœurs épouvantable, d’un homme qui kidnappe les petites filles, les séquestre, les viole et les assassine."

C’est la fin de l’illusion d’un hypothétique consentement, on se rend compte qu’autour de la pédophilie, il y a tous les actes de la #criminalité.

Virginie Girod, docteure en histoire, spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité

Désormais, il devient impensable pour la société de défendre la pédophilie. Le terme "pédophile" est employé dans le langage courant et aujourd’hui, il est peu à peu remplacé par celui de " #pédocriminel", "on rajoute à la charge morale du crime pour bien signifier qu’on ne laisse plus passer ces pratiques socialement", conclut Virginie Girod.

Et aujourd'hui ?... Encore et toujours la question du consentement !
Dans les années 1980, à Paris, il existait des sortes de cercles de pédophiles anonymes où des pédophiles se réunissaient pour s'entraider à ne pas passer à l'action. "On savait qu'il y avait une charge morale sur ces pratiques-là et quelque part, il fallait se sentir un peu au-dessus des lois, soit parce qu'on était un puissant, soit parce qu'on n'avait pas conscience que la justice pouvait rappliquer", explique la spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité.

Au début des années 2000, après le traumatisme de l'affaire Dutroux, certaines associations ont cessé de s'intéresser exclusivement aux victimes pour s'intéresser aux pédophiles et plus largement aux promoteurs, actifs ou passifs de la pédophilie. L'association l' #Angebleu par exemple est la première à entreprendre d'écouter les pédophiles, via une ligne ouverte et très vite, ils le disent : les livres et émissions de télé qui font l'apologie des relations sexuelles avec des enfants les poussent à passer à l'acte.

#LatifaBenari est la fondatrice de l'association l'Ange bleu : "Écrire sur les ébats sexuels avec des enfants ou des adolescents et déclarer qu'avec cette relation, l'enfant ou l' #adolescent peut être heureux, pour moi ils sont responsables. Un paumé qui viole un enfant, cela reste une affaire isolée. Mais quelqu'un qui a une relation [avec un enfant] et qui en plus en fait la promotion sur des plateaux télévisés, je trouve cela criminel !"

Pour l'association Ange bleu, les #intellectuels sont responsables des drames pédophiles
En attendant, les anciens intellectuels signataires regrettent-ils aujourd'hui leur signature ? Libération a posé la question ici...

Pour justifier de tels actes, le mouvement pro-pédophile s'est toujours caché derrière le "consentement" des enfants et adolescents. "Personne n'a jamais défendu la possibilité de violer des enfants. (...) L'idée de la violence n'effleure pas les personnes qui conceptualisent cette pédophilie-là", précise Virginie Girod.

Et dans les années 1980, la notion de "stranger danger", comme l'appellent les Américains, a fait son apparition. "La question du danger venu de l'extérieur devient prédominante et construit la peur du pédophile autour de la peur de celui qui va venir enlever et agresser les enfants", commente Jean Bérard.

Mais cela cache une autre réalité : une grande partie des actes pédophiles ont lieu dans le cadre intra-familial... Le Conseil de l'Europe évalue les #violencessexuelles intra-familiales sur mineurs entre 70 et 85% d'après ce rapport du Sénat daté de mai 2019. Toutefois, les chiffres restent peu nombreux sur le sujet. Lors d'auditions au Sénat pour la mission commune d'information sur la répression d'infractions sexuelles sur mineurs, le réalisateur Éric Guéret, auteur du documentaire Enfance abusée, indique à propos de ces violences sexuelles sur mineurs, qu'"il n'y a pas de chiffres français officiels, fiables. Cela raconte quelque chose de notre société. Une société qui ne veut pas voir un problème se débrouille pour ne pas le quantifier." Il dénonce un "déni" de la société, un "fléau" qui a pour conséquence des victimes "avec un extrême sentiment d'abandon", qui les pousse à "garder le silence" et parfois "à se suicider", avec dans tous les cas, le sentiment "que les institutions ne leur viennent pas en aide".

cavannar@pod.g3l.org

Les leçons de #MeToo

"La révolution #MeToo et ses promesses est-elle une bonne nouvelle pour le féminisme et pour la société toute entière ? Faut-il se réjouir de cette tant attendue libération de la parole sans même questionner le bien-fondé du mouvement ?"

Invitées : Sabine Prokhoris (philosophe et psychanalyste) et Clotilde Leguil (psychanalyste, philosophe et professeur au département de psychanalyse de l’université Paris 8).

https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/les-lecons-de-metoo

Passionnant ! Je découvre au passage Sabine Prokhoris, dont les propos remettent un peu (beaucoup) de bon sens au cœur de cette vague endiablée #MeToo / #BalanceTonPorc qui frise (parfois) la mauvaise foi...

#FranceCulture #AlainFinkielkraut

louisemichel@pod.yargl.com

Génération ZAD

La ZAD, un outil de lutte, mais également les bases d’un monde en friche qu’il faut construire et dans lequel tout est remis en question.

https://www.franceculture.fr/emissions/serie/generation-zad
#ZAD #Résistance #occupation #expropriation #gaspillage #NDDL #NOTAV #écologie #infrastucture #urbanisme #utopie #alternative #anarchie #anarchisme #autogestion #pollution #bétonisation #désobéissance #occupation #démocratie #radio #franceculture #saccage #privatisation #spéculation #agriculture #agronomie

6 ans après la COP21, la Conférence de Paris sur les changements climatiques et l’émergence d’une génération « Greta Thunberg » un peu partout dans le monde, les ZAD, ces Zones à Défendre, font florès mobilisant de plus en plus de militants au point que « ZAD » et « Zadistes » entrent dans le dictionnaire. De Zone d’Aménagement Différé conçue comme un outil de création de secteurs urbains, de zones d'activité ou de réserves foncières, on est passé à Zone à Défendre. À défendre contre la bétonisation, les projets « inutiles », et les aménagements outranciers.

Un outil de lutte, mais également les bases d’un monde en friche qu’il faut construire dans lequel tout est remis en question, de la façon d’habiter à la façon d’envisager l’autre, la nature, les formes de domination, la démocratie. Une culture en mouvement animée par des militants qui inventent et mettent en pratique des outils de désobéissance et d’occupation inédits. Une bien vieille histoire cependant.

Un documentaire d’Alain Lewkowicz, assisté de Philippine Rouvière-Flamand, réalisé par Marie-Laure Ciboulet.